mercredi 17 septembre 2008 - par emachedé

Pourquoi Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur, doit démissionner

Trois raisons justifiant la démission de la ministre de l’Intérieur, de la moins grave à la plus abjecte.

- Abus de pouvoir dans l’affaire Clavier
La France entière a été témoin. Officiellement Nicolas Sarkozy n’est pour rien dans le limogeage pour “faute professionnelle” de Dominique Rossi, patron des forces de sécurité en Corse. Non, MAM revendique à elle seule ce procédé qui relève pourtant plus du “fait du prince” qu’autre chose.
Pourquoi ? D’une part, Dominique Rossi a fait son travail puisqu’il a révélé avoir “prévenu en personne” la veille de l’intrusion le groupement de gendarmerie de Corse-du-Sud d’une possible intrusion, gendarmes qui avaient ordre d’intervenir en cas de dérapages, notamment s’il y avait atteinte des biens et des personnes.
D’autre part, si le propriétaire de la villa ne s’était pas nommé Christian Clavier, ami du président Sarkozy, dans ce lotissement de Punta d’Oro, nul doute que le patron de la sécurité n’aurait jamais été viré. Enfin, pour information, il n’y a eu aucune dégradation matérielle dans la villa du sieur Clavier quoiqu’en disent les cancrelats de l’UMP comme Frédéric Lefebvre, ancien lobbyiste toujours prêt à rajouter de l’huile sur le feu même quand le feu n’existe pas.
Pour le même type de faits aux Etats-Unis, la colistière du candidat républicain, et donc potentielle vice-présidente des Etats-Unis, Mme Sarah Palin est sous le coup d’une enquête parlementaire.

- Atteinte aux libertés fondamentales dans le fichier Edvige
La dame de fer de la place Beauvau a, comme on dit dans le jargon, “totalement merdé” dans l’affaire du fichier Edvige, fichier qui a provoqué un véritable tollé, notamment dans les associations pour la protection des droits de l’homme et des libertés.
Ainsi, malgré les mises en garde de la Cnil, Commission nationale de l’informatique et des libertés, MAM n’a pas pris la peine d’organiser une table ronde sur cet épineux dossier, dont elle a visiblement sous-estimé l’importance et le poids moral en annonçant, même après coup, que “le fichier Edvige suscite une polémique qui n’a pas lieu d’être.”
Une inconscience qui fait peur quand on imagine le pouvoir que peut avoir une ministre de l’Intérieur.

http://www.dailymotion.com/video/x6psjt_edvige-mam-revoit-sa-copie_news

- Divulgation de fausse information
Après la mise en garde à vue de six jeunes gens pour le lynchage de trois adolescents juifs rue Petit dans le 19e arrondissement de Paris, il ressort de cette affaire que le caractère antisémite, pourtant invoqué en personne par Michèle Alliot-Marie, n’existe pas à la lumière des différents témoignages. De plus, parmi ces six jeunes gens, l’un d’entre eux serait lui-même… de confession juive !
Ainsi, allant à l’encontre des victimes elles-mêmes, mais aussi des familles des victimes, et même des premières informations en possession de la police, la ministre de l’Intérieur a donc diffusé aux médias une information, la sachant parfaitement erronée, prenant même le risque d’attiser la haine et d’encourager d’éventuelles représailles entre bandes rivales.
Contrairement à sa supérieure hiérarchique, lors de la conférence qui a suivi l’agression, le directeur de cabinet de la préfecture de police, Christian Lambert, était resté sur sa réserve et avait affirmé qu’“il y a de grandes chances” que l’agression ait un caractère antisémite. Là est la nuance.
 

A la lumière de ces trois points, il semble clair et évident que Michèle Alliot-Marie est désormais dans l’incapacité d’assurer ses fonctions après avoir commis plusieurs fautes professionnelles impardonnables et indignes de son poste régalien.
En conséquence, il serait souhaitable que l’opposition politique, si elle existe encore dans ce pays, demande solennellement la démission de Mme Alliot-Marie. Ni plus ni moins.

Emachedé du Blog Cpolitic



14 réactions


  • geko 17 septembre 2008 11:17

    Vous avez sans doute raison mais si vous demandez la démission de MAM qu’allez vous demander à l’affranchi arracheur de dents de l’Elysée ? Et à Dati et son CV en bois....


  • fredleborgne fredleborgne 17 septembre 2008 12:45

    Et si plutôt Mme Alliot MArie était le bon petit soldat avancé de l’Elysée, dans le sens "Tu fais ce qui nous arrange mais si tu te fais prendre vous ne serez pas couvert. Vous serez juste prolongé le plus longtemps possible".

    Pour les abus de pouvoir, c’est quotidien (affaire tapie, pub supprimée à la TV nationale...)

    Pour le fichage et le non-respect de la vie privée, c’est pareil. La CNIL n’a qu’un avis consultatif, hadopi va permettre des enquêteurs civils...

    On sait aussi que la vague d’antisémitisme est montée de toute pièce, chaque fait divers où un juif est impliqué étant déformé (attention, je n’ai pas dit que l’antisémitisme n’existe pas, je nie juste la pseudo recrudescence dont on nous rabat les oreilles). Cette vague ne sert pas qu’aux sionistes, elle sert à l’ensemble des religions qui menacent la laicité de l’état Français. La montée DES intégrismes permet aussi d’autres fichages (touristes) et d’autres abus de pouvoir (expulsions rapides et inhumaines).

    Tout se tient.



  • Vilain petit canard Vilain petit canard 17 septembre 2008 13:06

    Moi aussi, je pense que MAM est juste là pour prendre des coups à la place de Nicolas S., qui télécommande tout. D’ailleurs, regardez-la : vous l’imaginez en train de prendre une initiative ? C’est donc la raison pour laquelle elle ne doit pas démissionner. Sinon, on nous collera quelqu’un de pire (Devedjian, ou pourquoi pas Balkany), qui, lui, risquera de prendre des initiatives.


  • Christoff_M Christoff_M 17 septembre 2008 13:56

    Et agitation malsaine sur l’antisémitisme qui est une fabrication mal intentionnée du pouvoir SARKOZY...

    Alors qu’il s’agit de vulgaires réglement de compte entre des jeunes qui sont loin d’etre les petits saints qu’on veut bien nous présenter... et qui se battent pour des petits deals et business à défendre dans le quartier !!

    Pourquoi personne en haut lieu ne parle de ces petits business et de drogue ?! sujet tabou...plus facile de parler de racisme pour enflammer les esprits et les médias et ne pas aller voir de plus près ce qui se passe dans les quartiers concernés... antisémite permet de couper court à tout débat...

    Il y a peu un jeune homme de seize ans était arreté pour proxénétisme avec des filles plus jeunes, il venait des pays de l’Est et était un petit chef de gang hyperviolent !! pourquoi aucun écho en haut lieu ni dans les associations, y aurait il des vérités ou la vérité crue dérangerait elle les clichés habituels pondus par nos ministères et nos médias !!


    • Gilles Gilles 17 septembre 2008 16:12

      Le pire c’est qu’à force de crier au loup, il y aura effectivement des bandes de jeunes tarés qui s’en prendront à des juifs (ou supposés tel ) pour être à la mode

      Voilà comment créer un problème majeur de toute pièce à partir de faits divers pour se faire mousser. Ensuite, Sarko pourra gesticuler, dire "j’avais raison" et faire quelque chose (mais quoi...lui même ne sait pas)

      Le pire c’est que les médias, type France Info, relaient la mise en examen de ces agresseurs mais ne disent RIEN, RIEN sur le fazit que plus personne (y compris les vistimes) ne considère cette agression comme antisémite. ODnc pour le pékin de base qui a entendu mille fois la version Sarkoïdale, rien n’a changé........

      Ce type est vraiment une merde et un VRAI danger. Il est capable de foutre le feu au pays avec ces braillements contre les "racailles" (a toute les sauces), sa "laïcite positive" etc etc etc


  • Francis, agnotologue JL 17 septembre 2008 14:08

    Excellent. Il est clair que MAM a choisi entre se soumettre ou se démettre. Son choix ne fait pas d’elle une personne respectable.


  • MagicBuster 17 septembre 2008 15:58

    Sans vouloir défendre MaM à tout prix, elle essaie peut être de faire ce qu’elle peut pour le pays ; avec la contrainte Sarko sur le dos . . . 

    Imaginez qui prendrait sa place ??


    • Gilles Gilles 17 septembre 2008 16:06

      Qui prendrait sa place ?

      Au jeu des chaises tournantes des ministères, à priori n’importe qui à l’UMP à la carrure du moment qu’il comprend où est sa place et ne craint pas les humiliations publiques. Pour la compétence, on s’en cogne on est en politique bordel.

      Je parierais bien sur NKM..... elle a de l’ambition celle là (elle voulait la Défense, alors...) , plutôt bien vu, intelligente, sarkocompatible et potentiellement une icône médiatique (encore une belle meuf jeune dans l’entourage Sarko)


    • Atlantis Atlantis 17 septembre 2008 23:49

      "le pays" ? tu parles pas de la France j’espère ...


  • ARMINIUS ARMINIUS 18 septembre 2008 09:02

    Dans les résultats de sondage "D’expression publique", MAM ressort avec un score pire que celui de Sarko, faut le faire ! En fait, elle n’est ni meilleure ni pire que la plupart de ses consoeurs : tellement gonflées de leur importance( qui masque un vide incommensurable) qu’elles ne se rendent pas compte qu’elles sont là pour faire de la figuration, leur médiocrité et leur incapacité rendant moins évidente celle de leur mentor menteur.


  • JJ il muratore JJ il muratore 18 septembre 2008 11:38

    à maître emachedé. Monsieur l’Avocat de l’Accusationavec majuscules svp)Permettez que je tente de répondre en tant qu’avocat de la défense (en minuscules svp)
    Vous qualifiez d’abus de pouvoir (dans l’affaire ’Clavier’) la décision de changer d’affectation ce pauvre Haut Fonctionnaire en charge de la sécurité en Corse Mr Domique Rossi. Vous affirmez qu’il aurait fait son boulot en passant un coup de fil à la Gendarmerie pour les informer que ’quelque chose se préparait’.
    Vous avez raison de souligner la Grandeur du travail accompli et de l’effort de la part de ce Haut Fonctionnaire...Ce seraient donc les Gendarmes qui n’auraient point fait leur boulot ?
    Vous omettez de dire que la Gendarmerie ne peut intervenir sans un ordre précis donné par le responsable de la sécurité : ce pauvre D. Rossi qui a omis d’ordonner aux gendarmes d’intervenir. Ceci peut sans aucun abus de pouvoir être considéré comme une faute professionnelle.
    Atteinte aux Libertés fondamentales : (Fichier Edvige)c’est une question de point de vue, une question donc éminemment politique et en Droit votre accusation n’a pas lieu d’être sauf à poursuivre pour délit d’opinion. En outre croyez vous sérieusement que les RG et autres officines de Police se privent de ficher ? Oubliez vous qu’à l’époque du pouvoir socialiste tous lesamis comme les adversaires de Tonton étaient sur écoutes ? étaient fichés ? sans aucune base légale. Ce fichier a au moins le mérite d’être proposé au grand jour et non pas tenu secret. De ce point de vue ça me parait être un respect des libertés fondamentales.
    Divulgation de fausses informations : (agression à caractère antisémite) je reconnais que MAM a commis une maladresse. Vous n’apportez pas la preuve qu’elle la fît intentionnellement. Mais il y a hélas bien longtemps que nos médias, nos responsables syndicaux, nos élus, nos élites, crient ’au feu’ inconsidérément, dans le seul souci d’être les premiers à crier ; et la liste des cris inconsidérés et sans preuve serait bien longue à évoquer ici depuis l’Affaire de Cavaillon jusqu’à l’histoire de cette affabulatrice prétendument agressée dans le RER qui fit dans l’heure qui suivit sa plainte ’bidon’ hurler la classe politique ’au scandale’avec une belle unanimité. Notre ministre mérite pour cela une remontrance et d’être rappelée à plus de prudence j’en conviens. Mais cela ne justifie en rien d’être démissionnée.
    En conclusion votre accusation relève plus de la chasse aux sorcières (!) et des méthodes inquisitoriales ou mieux, staliniennes (?) que d’un procés honnête et objectif. A ce propos je vous rappelle qu’à ne pas être objectif on en devient vite abject.
    Bien à vous cher Maître.


  • chmoll chmoll 19 septembre 2008 14:55

    alliot vient d’accoucher d’une petite fille ,elle s’appelle edvige


  • Sybille 19 septembre 2008 22:41
    Le dernier point est particulièrement grave de la part d’un ministre de l’intérieur.

    L’allégation d’antisémitisme à tout va, et surtout sans fondement, semble à la mode ces derniers temps.
    Il ne se passe pas un trimestre sans que de telles allégations abusives n’explosent dans des médias qui s’empressent de conclure sur tel ou tel fait divers ( la fille du métro), ou de salir des propos de persona non grata, parce qu’elles ne pensent pas politiquement correct.

     
    Dans ce dernier cas, il s’agit le plus souvent de philosophes ou sociologues (Badiou, Morin, etc), de caricaturistes impertinents (affaire Sine), ou encore d’observateurs plus ou moins éclairés qui osent exprimer des doutes sur le 11 septembre (Meyssan).

    Evidemment, ça fait mal de se retrouver avec la sale étiquette, même camouflée sous le terme "révisionniste" :
    (cf les surprenantes excuses de Bigard : si on devait s’excuser à chaque fois qu’on dit une connerie, eh ben, il aurait pas fini le pauvre…).
     
    Tout ceci, je ne sais pas bien, qui, c’est censé servir ? a priori, ni la cause antiraciste en général, ni celle de l’antisémitisme en particulier !
     
    Dans le cas présent, avec une inconséquence coupable et irresponsable, Alliot-Marie attise le feu dans ce quartier qui abrite harmonieusement plusieurs communautés.
     
    De tels « incidents » alimentent une mauvaise peur et blessent la société en laissant une cicatrice qui ne s’effacera pas facilement, même après les démentis.
     
    Il serait plus que temps de réagir pour la cause de l’antisémitisme véritable et ne plus tolérer de telles errances.
    La responsabilité du ministre doit être engagée et nous devrions être plus nombreux à le réclamer.

  • Florence JARRIER Florence JARRIER 28 janvier 2011 21:56

    Une quatrième raison justifie pleinement la démission de Madame Alliot-Marie : c’est son acharnement, avec fausses déclarations, abus de pouvoir, et atteinte aux droits de l’homme, dans le cadre de mon affaire,

     Fonctionnaire civile au ministère de la défense, j’ai refusé de participer à des détournements et j’ai géré avec rigueur un bureau de marchés. Pour tout remerciement, le ministère m’a mise d’office 26 mois en arrêt de maladie pour raisons psychiatriques et m’a licenciée à 56 ans sans droit à indemnités de chômage ni retraite. Je suis chef de famille.

     J’ai établi un recours devant les tribunaux administratifs et j’ai aussi porté plainte pour faux, usage de faux, discrimination et harcèlement.
    En effet, dans son analyse le propre psychiatre du ministère a écrit que je n’étais "en aucun agressive ni vindicative« , que j’avais »un intellectuel supérieur d’un excellent niveau«  et  »une importante dévotion pour le travail« . Il a aussi noté :  »Elle ne demande qu’une chose, c’est d’être réintégrée dans des fonctions non humiliantes pour elle". Aucun psychiatre ne m’a estimée malade mentale.
    Par ailleurs, le médecin du travail ayant demandé ma mise d’office en arrêt de maladie pour raisons psychiatriques ne m’a ni convoquée ni vue. Son rapport et ses certificats ne m’ont pas été transmis en dépit de demandes. La décision du comité médical du 1er août 2000 me plaçant en arrêt de maladie pour 11 mois est rétroactive sur 8 mois et ne m’a jamais été communiquée, mais elle est visée dans un arrêté. Mon dossier administratif et l’expertise du propre spécialiste du ministère témoignent de mon importante dévotion pour le travail. Je n’ai pas été licenciée pour faute. Dans son arrêté de licenciement, le directeur du personnel vise des mises en demeure discriminatoires et un avis favorable d’une commission administrative paritaire non existant. Le haut fonctionnaire s’est également arrogé le droit de statuer sur des questions médicales en lieu et place de médecins. Sa propre correspondance atteste des problèmes médicaux soulevés. Enfin, il a confectionné un dossier bien éloigné de la réalité et le dénaturant complètement (faux dossier). Aucun des représentants du personnel n’a participé à cette mesure.

    Madame Alliot-Marie avait toute latitude pour annuler les dispositions mises en oeuvre. Mais bien au contraire, elle est intervenue pour désinformer les tribunaux et maintenir les mesures prises. Pour donner raison à sa lettre de deux pages à mon sujet, le ministère a alors essayé de m’interner d’office, grâce à des convocations anonymes auprès d’un hôpital psychiatrique et grâce à l’intervention de la police en vue d’un arrêté préfectoral. Des repérages ont eu lieu dans mon immeuble pour introduire une équipe médicale désinformée. Tel fut le dialogue mis en oeuvre par Madame Alliot-Marie. Cependant les expertises que j’ai fait effectuer par des psychiatres assermentés auprès des tribunaux, après avoir dû quitter rapidement mon domicile, ont déjoué cette manœuvre. Toutefois, la ministre est allée toujours plus loin dans la répression. Les faits restent ce qu’ils sont et établissent que mon dossier est sans faille. 
    A la suite des suicides à France Télécom, son Président a été changé. A la suite de mon affaire, Madame Alliot-Marie a été nommée ministre de la justice. A présent, elle est ministre des Affaires étrangères. Sa démission du gouvernement représente le début de la solution. 

     Mon site internet donne plus d’informations http://florence.jarrier.net/

     Florence JARRIER


Réagir