Rencontres pédagogiques avec des populations souvent stigmatisées
Grâce à un travail sur le thème des gens du voyage, une enseignante a permis à ses élèves et à ses collègues d’oser la rencontre.
Comment, en tant qu’éducateur, aider des jeunes à regarder le monde sans œillères ? Une enseignante d’un collège de Dole (Jura) s’est saisie de l’outil pédagogique des IDD (itinéraires de découverte), un travail interdisciplinaire autour d’un thème, pour tenter cette ouverture. Après une première expérience sur le thème de l’immigration, Violaine a choisi de faire travailler sa classe sur un monde qui lui tient à cœur depuis longtemps, celui des " gens du voyage ". Une gageure, tant cette population est souvent stigmatisée. Il a fallu, raconte-t-elle, dépasser " les objections, les réticences, les craintes pour un thème si dérangeant ", tant auprès de ses collègues, de ses élèves, que de leurs parents.
Au fil des semaines, les a priori ont laissé la place à la curiosité, puis à la sympathie, en particulier grâce aux liens créés avec une famille de voyageurs accueillie au collège. Son témoignage, ainsi que ses talents musicaux, ont emporté l’adhésion des jeunes. Deux d’entre eux ont écrit un poème, mis en scène par l’ensemble des collégiens, et primé par l’inspection académique. Une collègue enseignante s’est aussi proposée de soutenir une des jeunes filles de la famille dans sa lutte contre l’illettrisme. " Ce qui est beau, s’enthousiasme Violaine, c’est de voir ces jeunes comme ces adultes accepter de partir à la rencontre de ce monde inconnu, et, au bout du compte, changer leur regard... " Une autre façon de voir, qui commence à modifier les comportements : cette expérience a permis de débuter un travail pour accueillir ces enfants en 6e au collège.
Cet article est tiré du journal "Résistances", publié par ATD Quart Monde, Amnesty International et le Secours Catholique, distribué gratuitement, et téléchargeable sur le site www.jeresiste.org.