Terre’momètre.
Alors que le dérèglement climatique s’emballe, et que nos gouvernements semblent impuissants à s’entendre, la réaction individuelle semble de plus en plus nécessaire. Pour aider à la réflexion, un outil simple et rapide existe : le Terre’momètre.
Avec neuf des plus chaudes années dans les dix dernières [1], un taux de concentration en gaz carbonique (CO2) dans l’atmosphère qui affiche la plus forte croissance depuis qu’on le mesure [2], il est indéniable que le réchauffement climatique passe à la vitesse supérieure.
Face à cette dégradation de notre environnement, que faisons-nous ?
Au niveau des gouvernements, toujours tenus par leurs responsabilités vis-à-vis de leurs électeurs, la vision économique de notre monde perdure. Chez les plus fervents défenseurs de la croissance à tout prix (USA, Australie, Chine, Inde), la solution passe par la création d’un "environnement favorable pour le développement, la diffusion, le déploiement et le transfert de pratiques et de technologies propres", ce qui se traduit par un partenariat Asie-Pacifique [3] qui n’impose ni objectifs, ni contraintes.
Autrement dit, c’est la technologie qui, portée par le libéralisme économique, doit permettre d’assouvir la soif de pouvoir d’achat des consommateurs, tout en divisant par 4 nos émissions mondiales en moins de 40 ans (cet objectif repose sur le dernier rapport du GIEC, qui ne tient pas compte des dernières découvertes sur les rétro-actions du climat). Autant dire qu’il faut avoir une sacrée foi pour y croire.
Du côté des modérés, il y a le protocole de Kyoto. D’un point de vue technique, celui-ci ne peut avoir qu’une portée limitée sur le dérèglement climatique, mais il a au moins le mérite d’essayer de donner un coût à nos dégradations. Et celui-ci semble rédhibitoire, si l’on en croit la difficulté de certains pays à atteindre leurs objectifs et ceci, malgré la modestie de ce protocole, qui cherche seulement à maintenir nos futures émissions de 2012 au niveau de celles de 1990.
Pour la France, qui semble sur la bonne voie, le dernier inventaire [4] de nos émissions a été rendu public par la Mission interministérielle de l’effet de serre (MIES). Comme dans le passé, tous les secteurs sont en baisse (industrie
- 21,6% par rapport à 1990, agriculture -10,5%, énergie -9,1% et déchets -8.5%), sauf ceux liés aux particuliers (+22,7%
pour les transports et +22,3% pour le bâtiment).
Devons-nous aller encore plus loin ?
D’un point de vue scientifique, nul doute : nous n’éviterons pas les catastrophes avec des demi-mesures, mais certains estiment qu’il n’y a pas de raison de se remettre plus en cause, tant que nous ne sommes pas plus nombreux à le faire. D’autres, encore, pensent qu’il est grand temps de consacrer nos efforts à nous protéger des futures dérives du climat, mais peu nombreux sont ceux qui remettent en cause leurs dépenses énergétiques...
Effectivement, tout n’est qu’affaire d’analyse et de conscience. Mais il est important que chacun puisse se rendre compte du niveau de ses propres émissions individuelles, avant d’arrêter sa réflexion. Ce qui peut être fait simplement en utilisant un Terre’momètre.
[1] : d’après le dernier communiqué de l’Organisation météorologique mondiale.
[2] : d’après l’observatoire Mauna Loa, comme expliqué dans l’article Le réchauffement du climat semble s’accélérer.
[3] : la première réunion de ces membres a eu lieu les 11 et 12 janvier. Lire l’article du
Monde.
[4] : d’après les actualités du MIES.
Publié sur VieRurale