lundi 27 janvier - par C’est Nabum

Une doctrine punitive

 

Renversement de rôle.

 

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Les éléments de langage ont la vie dure et forgent les esprits bien mieux qu'un long discours. Ce qui relève du conditionnement mental porte ses fruits pervers et sème le doute dans des esprits prompts à croire les sirènes de l'illusion. C'est ainsi que les tenants de cet immobilisme qui conduit une grande partie du monde vivant sur la planète dans le mur ont réussi un formidable tour de passe passe en qualifiant l'écologie de doctrine punitive.

Renversons la table et le procédé pour s'interroger sur la dimension punitive de cette philosophie à rebours du Capitalisme qui ne serait quant à lui que bienfaiteur, garant d'épanouissement et bien-être. Il y aurait ainsi sanction généralisée à vouloir sauver ce qui peut l'être encore en se mettant en travers des adeptes de la liberté de tout saccager en spoliant les plus nombreux tout en s'accaparant les profits qu'à quelques-uns.

S'il est vrai qu'inverser notre course folle vers le néant demanderait quelques efforts, des changements conséquents dans nos pratiques individuelles et collectives, dans notre conception des rapports entre les humains, le monde vivant et la nature, tout ceci se ferait avec la volonté unanime pour sauver l'humanité. Belle punition que voilà de penser échapper à la grande catastrophe entièrement provoquée par un système qui depuis plus de cinq siècles pille et exploite, détruit et asservit, gaspille et ruine tous les écosystèmes.

Nous devrions nous opposer à la seule bouée de sauvetage qui se présente à nous, l'écologie salvatrice et non punitive, en nous donnant corps et âmes aux plus corrompus et nuisibles de tous les systèmes, le plus inégalitaire et le plus destructeur. La véritable punition est bien de ne rien changer et de continuer à croire ces magnas de l'industrie, de la finance et de la politique qui se prétendent être dans le camp du bien vivre.

Puis, quand on affine la réflexion, on peut aisément retourner l'adjectif en qualifiant leur merveilleuse société de Capitalisme punitif puisque ses adeptes et leurs valets ne cessent de multiplier les besoins, les dépenses contraintes, les désirs de consommation tout en réduisant toujours plus les revenus des plus nombreux.

Regardez tous les achats que vous imposent des réglementations qui ne sont certes pas punitives mais simplement légales, sous la menace de sanctions si vous n'y souscrivez pas. Le capitalisme ne cesse de faire monter la pression sur le peuple pour le pressurer toujours plus, le rendre esclave des impositions, des normes, des conditionnements.

Qui se refuse à suivre le mouvement doit se retirer de la société qui ne cesse d'imposer des achats, des comportements, des pratiques, des contraintes qui annihilent tout libre arbitre. Le punitif est de leur côté tandis que la jouissance de tout ce fatras législatif et consumériste ne profite qu'à une toute petite minorité.

Il faut être aveugle, sourd et irréfléchi pour répéter avec eux que l'écologie est punitive et que leur merveilleuse doctrine mortifère est la panacée universelle pour le bonheur de l'humanité. C'est exactement le contraire et il appartient à chaque citoyen lucide de commencer par retirer définitivement de son langage cette formule qu'ils vous ont mis en tête par leur éternel conditionnement.

Renversez la formule et parlez désormais de ce capitalisme dégénéré en lui accolant une série d'adjectifs qui expriment son incommensurable nuisance, sa détestable injustice, l'ignominie de ses pratiques et la morbidité de son maintien. N'oubliez pas de mettre dans ce panier de crabes tous les actionnaires, petits soldats de cette armée qui n'a d'autre but que de raser la vie sur Terre.

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10 réactions


  • juluch juluch 27 janvier 15:25

    L écologie actuelle est du snobisme et surtout du bizness !

    On fait croire que le diesel c’est pas bien, faut de l électrique et autres foutaises mal br** !

    On nous fait croire que les 60 millions de français vont sauver la planète en achetant une merdouille électrique...mort de rire !

    Qu’on aille le dire aux chinois, Indiens, Russes, Américains les plus gros pollueurs de la Terre !


    • C'est Nabum C’est Nabum 27 janvier 16:08

       juluch 


      Le capitalisme échappe à cette critique peut-être ?

      C’est la politique qui est malsaine


    • babelouest babelouest 28 janvier 04:26

      @C’est Nabum il y a deux écologismes, nettement séparés, voire opposés.
      Celui qu’on a connu dans les années 70, le vrai
      Celui qui soutient aujourd’hui le capitalisme, un « écologisme politique »
      Les deux sont absolument inconciliables.
      Imposer des « villes écologiques » comme on le voit maintenant, alors que les grands navires de transport polluent autant chacun qu’un million de voitures, c’est une aberration hurlante.
      L’écologisme politique est inséparable du capitalisme. Rien à voir avec celui de Dumont ou de Rachel Carson.
      https://www.babelio.com/livres/Carson-Printemps-silencieux/448970


    • C'est Nabum C’est Nabum 28 janvier 07:58

      @babelouest

      J’en suis resté à la première version
      La politique est une gangrène


  • Panoramix Panoramix 27 janvier 19:02

    Le capitalisme fait serrer la ceinture aux uns pour le profit des autres. L’écologisme fait serrer la ceinture un cran de plus dans nos pays, alors que les autres grandes puissances économiques s’exonèrent de ces contraintes.

    Ca va donc deux fois mal pour nous...


  • TSS (...tologue) 28 janvier 18:52

    Les 20 plus gros porte containers polluent autant que le Japon,il y en a

    60 qui tournent autour du monde et polluent autant que toutes les automobiles

    mondiales.

    ils ne rejettent pas que du CO2 mais plus dangereux ,du soufre(fuel lourd).

    Les avions qui atterrissent et decollent de France polluent 8 fois plus que toutes

    les voitures françaises notamment les vols privés et c’est nous que l’on oblige à faire des economies de bout de chandelle... !!

     


  • ricoxy ricoxy 30 janvier 11:15

     

    L’écologie me rappelle cette lettre ironique de Voltaire à Rousseau, invitant ce dernier à Ferney pou « y brouter de l’herbe ».

     

    Cela dit, le capitalisme à visage inhumain, c’est la destrcution de notre mère la terre.

     


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