Vacance
Si singulière !
Il semble que nos chers parlementaires ont droit, comme tout un chacun, du reste à des vacances. Je leur souhaite d'en profiter pour partir à la découverte du pays réel, d'aller rencontrer les vraies gens, pas ceux qui grouillent autour d'eux, porte-paroles des lobbies, influenceurs malsains, fossoyeurs de l'espoir. Ils seront alors surpris du décalage entre leurs agitations pitoyables et la réalité, l'effroyable réalité d'un monde qui court à sa perte tandis qu'ils favorisent ignominieusement tout ce qui accélère cette catastrophe imminente.
Depuis longtemps, le système politique de notre nation à l’instar de ceux des autres pays de cette Planète est en vacance. Le singulier va si bien à toutes ces têtes couronnées, ces hauts dignitaires, ces princes et ces monarques tout autant qu'à l'immense armée de leurs godillots. Ils sont sourds et aveugles à la réalité, à la catastrophe qui se précise un peu plus chaque jour, continuant de croire en des chimères économiques, apprises dans leurs grandes écoles.
Le système économique et cet ordre mondial délirant sont la seule perspective pour ces braves gens qui continuent de croire que le progrès va régler, d'un coup de baguette magique, la catastrophe que quelques années de pillage des ressources a mis en branle. L'accélération actuelle n'étant que la conséquence d'une conception délirante de notre rapport à la nature.
L'expansion infinie, la croissance permanente, la jouissance comme unique perspective pour des humains qui ont été formatés pour consommer sans trêve ni repos, sans raison ni sagesse, sans modération ni partage. Tout a été organisé pour que chaque individu se transforme en un pion au service de l'enrichissement de quelques-uns, ceux-là même qui tirent les ficelles de nos pantins politiques.
La vacance de leur pensée est radicale, absolue. La vacuité de leur réflexion est sidérante, ces gens sont incapables d'envisager un modèle qui permettrait d'échapper à la destruction de l'humanité. Ils sont à ce point focalisés sur les concepts de relance, d'activité, de production, de richesse qu'ils sont capables d'envisager la Guerre comme un moyen de sortir de la crise actuelle. Leurs prédécesseurs n'ont jamais hésité à recourir à ce moyen qui a toujours fait ses preuves.
La vacance de leur imagination est radicale. La crise de l'énergie le prouve de manière spectaculaire. Ils se contentent d'une formidable transition pour déplacer le problème, ce qui du reste ne constitue qu'un déplacement de curseur des énergies carbonées vers la fée électrique. Sans voir plus loin que le bout de leur nez, ils transforment les pompes en bornes sous la houlette des marchands de la mort nucléaire.
Le tout électrique est la plus incroyable imposture d'une classe politique incapable de penser le réel. Ils ont l'outrecuidance de ruiner les générations futures s'il en restera encore, avec un déficit colossal pour financer des réponses totalement délirantes : voitures, trottinettes, vélo, bus, avions électriques pour continuer à nous mouvoir de manière hystérique pour travailler, pour se distraire, pour les loisirs, pour visiter en masse une planète exsangue.
La vacuité des pouvoirs est avérée, il n'est plus rien à espérer de ces gens qui appuient joyeusement sur l'accélérateur. Il est vrai que la cupidité, la corruption, l'irresponsabilité, la démagogie sont des conditions essentielles pour être du nombre des décideurs. Le plus insupportable dans ce constat c'est qu'ils agissent avec l'assentiment sous conditionnement d'une population mondiale incapable de se sortir de ce piège mortel.
La seule vacance qui vaille est l'abolition de l'espèce humaine. C'est je le crains la seule perspective de survie pour nombre de vies sur Terre. N'attendons pas que nos chers responsables profitent pleinement de ce mois de repos pour revoir totalement leur façon de concevoir l'avenir. Ne rien changer fondamentalement est leur seule ligne de conduite.
À contre-espoir.