lundi 13 novembre 2006 - par Natacha Quester-Séméon / Natacha Quester-Semeon / NatachaQS

Vidéo : la campagne sauvage

Après avoir fait grand bruit dans la campagne américaine, la vidéo en ligne entre dans la pré-campagne de 2007 française. La bonne vieille propagande revient donc en force avec la séquence piratée de Ségolène Royal.

YouTubeElection.fr

Dans une civilisation de l’image, les élections se font à coups de représentation. Les carrières se font et se défont à coups de vidéo. Depuis plusieurs mois, on note la progression de cette tendance que le New York Times a appelée « YouTube election ».

Aux États-Unis, rapporte Francis Pisani, « CNN a fait un pas de plus dans la consécration des blogueurs en réunissant les plus fameux d’entre eux dans un café de New York et en les faisant causer comme les experts auxquels la télé nous a habitués depuis des décennies. » Pourquoi ? Parce que le Web 2 s’est invité dans la sphère politico-médiatique américaine en quelques semaines. George Allen a été pris sur le fait par un vidéaste démocrate le désignant par une insulte raciste (nous en avions parlé ici, voir aussi NetPolitique). En soixante secondes, la carrière politique d’Allen a été brisée en plein élan, alors qu’il se positionnait pour l’investiture républicaine en 2008. Il vient de perdre son siège au Sénat et cela aurait fait basculer la majorité vers les démocrates. Rien que ça !

Jean-Luc Raymond rapporte que « pendant plus de trois mois, les différents candidats se sont affrontés par vidéos interposées, diffusées sur YouTube ». La nouveauté, ce sont ces spots « issus des équipes de campagne des candidats et d’amateurs qui traduisent en mots, en images et en arguments ou simili-preuves des critiques acerbes sur l’adversaire républicain ou démocrate. Les taux de consultation de ces vidéos sont parfois impressionnants. Elles ont servi tour à tour de sources d’informations aux chaînes de télévision locales américaines et ont parfois même été rediffusées sur les chaînes. À côté de cela, on peut trouver des vidéos de la campagne vue de l’intérieur : les bénévoles en action, les galas de dons pour les candidats, les discours au fur et à mesure de la campagne. Partout, la vidéo est présente, omniprésente, intrusive et force de témoignage. »

Le contrôle citoyen peut paraître séduisant avec ces électeurs armés de caméras légères (et de téléphones mobiles) pour dénoncer certaines pratiques, des abus, des irrégularités, rapporter des faits. L’omniprésence de ces caméras citoyennes ouvre la porte également à des perspectives orwelliennes - qu’on pourrait définir comme le côté obscur du « journalisme citoyen » ou des « médias participatifs » - c’est-à-dire aux dénigrements, lynchages et manipulations. Tout ceci peut conduire à l’éclatement de la frontière entre sphères publique et privée, les victimes faisant les frais de leur perte d’intimité ou de dignité. Des vidéos détournées ou piratées peuvent se trouver sur la place publique. Tourner et diffuser une vidéo avec une caméra ou un téléphone est très facile ; en outre, on peut le faire sous couvert d’anonymat via un service de diffusion de vidéo. La diffusion virale peut faire affluer une audience massive sur certaines vidéos.

On notera une certaine forme de suivisme, de la part des médias français notamment, qui courent derrière l’opinion perdue, en la cherchant à travers le prisme du Net qui cumule les bons points : il est un « outil de communication » de plus en plus populaire et il produit de l’« information » gratuite (révélations, photos, vidéos, émanant des amateurs). La société du spectacle telle un ogre se nourrit de populisme. Ces nouvelles situations posent des questions éthiques à tous les niveaux : celui qui réalise les images, celui qui les diffuse, celui qui les reprend et bien sûr... celui qui les regarde.

La bonne vieille propagande revient donc en force. Un clip anti-Sarkozy a été vu autour de 30 000 fois sur DailyMotion et il a fallu attendre un article de Libération paru quelques mois plus tard pour en savoir plus sur ce montage d’images hors contexte.

Le premier cas français d’ampleur vient d’avoir lieu. C’est au tour de Ségolène Royal d’être l’objet d’une attaque, une poignée de jours avant les primaires, au travers d’une vidéo volée, datée de janvier 2006 et diffusée sur DailyMotion depuis quelques jours. Elle a été vue plus de 350 000 fois. La vidéo se propulse dans la campagne des primaires et fait de grands remous au niveau national. Cet extrait d’une réunion interne aurait été diffusé par l’entremise d’un membre du PS (pro-DSK) et les appels à diffuser cette vidéo auraient tourné dans des listes militantes (tous les détails ici et chez nuesblog.com). La candidate qui chamboule les éléphants et certains hommes (quoi qu’ils disent) est prise pour cible. C’est à se demander si une telle chose aurait pu se produire en France contre un autre candidat de premier plan, comme si certains principes de respect pouvaient être enfreints à l’encontre d’une femme, qui doit forcément être dominée. Cette vidéo annonce la couleur : pour gagner, tous les coups sont permis !

En France, le vide juridique est total concernant la vidéo en ligne. Le CSA ne le comptabilisera pas dans les temps de parole. C’est la porte ouverte à toutes les pratiques, à tous les coups bas, et les plus violents ne viennent pas forcément du parti adverse. Sur le Net, le terrain de jeu est glissant, les abus ou les excès de chacun peuvent prendre de réelles proportions.

Qui parle d’où ? À quel moment ? Les informations sont-elles sourcées ? La preuve par l’image ? Qu’est-ce qui est une preuve, un fait, une information ? Telles sont les questions qui se poseront avec force avant de se faire une opinion dans la nouvelle infosphère. La « pipolisation » comporte des risques et tous ceux qui jouent avec le dévoilement de soi-même, et qui laissent faire dans certains cas, auront du mal à crier au voleur si leur image est utilisée malgré eux. On peut se demander si cette tendance ne finira pas par conduire à la disparition même du concept de « droit à l’image ». Un pas de plus est franchi dans le rapprochement entre l’émotionnel et l’informationnel. La démocratie représentative et les médias sont en crise, et la défiance, réelle. Force est de constater que les idées passent au second plan, face à l’événementiel et à l’infotainment. On nage en pleine confusion.

Le journaliste Dan Gillmor (auteur de We the media) écrit dans Quelle éthique pour les blogueurs ? : “Tous les blogueurs ne font pas du journalisme. La plupart n’en font pas. Mais lorsqu’ils en font, ils devraient s’astreindre à respecter quelques principes éthiques. Tous les codes éthiques sont créés pour remplir une fonction essentielle : donner confiance. Si un lecteur (ou un spectateur, ou un auditeur) ne peut avoir confiance dans un article ou un « post », il ne prendra pas la peine d’y consacrer du temps”. Il ajoute “En ce qui me concerne, je considère que l’éthique est quelque chose de simple : c’est une question d’honneur. Ce concept est certes très large. Mais on ne peut pas s’attendre à ce que les gens nous fassent confiance si on n’agit pas avec honneur." Les nouveaux médias doivent chercher à ne pas tomber dans les pièges du système actuel et soutenir plutôt une transformation positive de la société.

Espérons que nos hommes et femmes politiques, les militants et les partis, s’engageront à respecter des principes éthiques dans leur pratique politique. Si ceux qui prétendent au poste suprême ne le font pas, préférant salir la partie adverse pour gagner, la campagne française de 2007 pourrait être trash. Si l’on regarde un peu plus loin, notre démocratie n’a rien à y gagner et cela ne ferait le jeu que des extrémismes... Et comme l’a dit Pierre Mendès France : « L’amour de la démocratie est d’abord un état d’esprit. »

Billet de memoire-vive.org. Voir les liens dans ma.gnolia.



164 réactions


  • Demian West (---.---.157.94) 13 novembre 2006 11:07

    Les articles de Natacha me mettent tous les atomes en rang fixe puis c’est la fission des pyrotechniques !

    Demian West


    • Demian West (---.---.122.196) 13 novembre 2006 15:58

      Elle est si belle karacho et c’est si bon le hors-in-sujet inOut inOut.

      DW


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 16 novembre 2006 11:14

      Les atomes en rang fixe, c’est l’état de l’helium surperfluide

      Demian n’en est qu’à -66, faites un effort, il faut aller à -270.

      En dessous du zéro absolu, -273 les lois de la thermodémianologie étant inconnues, on peur s’attendre à des phénomènes de nature étrange


    • (---.---.228.227) 16 novembre 2006 14:56

      Ils pourront se défouler encore mieux avec le copier-coller qui suit (sans droits d’auteur, puisque c’est Indymédia) :

      http://liege.indymedia.org/news/2006/11/13357.php

      France : Ségolène Royal, l’enseignement scolaire et la campagne présidentielle

      Par Usager-administré (France), Wednesday, Nov. 15, 2006 at 10:59 PM

      [email protected]

      A l’approche des élections françaises de 2007 et juste avant les « primaires » du Parti Socialiste, il a été instructif d’observer les incroyables décalages entre ce que les « politiques » ont vraiment l’intention de faire une fois élus, et la propagande de circonstance qu’ils sont capables d’adresser aux électeurs. Rien de nouveau ni d’étonnant, mais une vidéo récente mettant en évidence une série de déclarations de Ségolène Royal dans une réunion de travail en janvier 2006, sur les horaires et l’emploi du temps des enseignants du secteur public, dévoile une fois de plus l’incroyable étendue et la gravité du piège électoraliste.

      Une vidéo enregistrée et diffusée dans des conditions que l’environnement de Ségolène Royal conteste sans en nier toutefois le contenu, dévoile des propos pour le moins choquants tenus par l’intéressée à une réunion du Parti Socialiste français en janvier dernier. Des propos, apparemment, destinés aux cadres du parti mais pas au « grand public ».

      L’élue socialiste, qui fut chargée de mission de François Mitterrand au moment de l’attentat contre le Rainbow Warrior et ministre déléguée de Claude Allègre au moment de sa polémique avec les enseignants qui se solda par la démission de ce ministre début 2000, est revenue à la charge en cercle fermé en janvier dernier, à propos des prétendus privilèges des fonctionnaires qui enseignent dans les établissements scolaires publics. Elle a revendiqué cette fois-ci une obligation de présence totale de ces agents dans leur établissement, sans prendre en considération la nécessaire autonomie liée à la nature même de cette fonction et alors qu’il est connu que l’administration ne dispose pas de moyens permettant d’accueillir de cette façon le personnel enseignant.

      De surcroît, Ségolène Royal accuse les enseignants de pratiques contestables, lorsqu’elle déclare : « Comment se fait-il que des enseignants du secteur public aient le temps d’aller faire du soutien individualisé payant et ils n’ont pas le temps de faire du soutien individualisé gratuit dans les établissements scolaires ? » Des propos qui ont été d’autant plus contestés, que seuls les enseignants sont mis en cause, et que les enseignants se plaignent précisément d’une surcharge de travail : heures de cours, copies à corriger, réunions... C’est donc logique que les réactions aient été nombreuses.

      Parmi les articles diffusés sur la Toile, on trouve une analyse du 12 novembre intitulée : « Emploi du temps des enseignants et vrais problèmes des institutions françaises » mettant en évidence qu’en matière de réforme des institutions françaises, l’urgence serait de procéder à d’autres réformes que le monde politique se garde bien d’évoquer. Il paraît utile d’en commenter quelques extraits.

      D’abord, l’auteur écrit notamment :

      « Juge administrative au début de sa carrière à la sortie de l’ENA, Ségolène Royal est bien placée pour savoir qu’en dehors des audiences et des réunions indispensables des formations de jugement, les contraintes de présence imposées aux magistrats ne sont pas sévères. Si un justiciable en litige avec une administration se présente soudain au tribunal et demande à consulter son dossier, il peut se trouver devant un greffier de section ou de chambre qui ne sait pas comment l’aider car « les magistrats ne sont pas là » et « c’est eux qui ont le dossier ». Or, il semble bien qu’au moins une partie de ces absences soit due à l’exercice d’autres fonctions. La plus connue, traditionnellement, est celle de professeur ou maître de conférences associé à une université. La juridiction administrative n’est d’ailleurs pas la seule concernée. »

      (fin du premier extrait)

      Il conviendrait sans doute d’ajouter qu’il paraît étonnant d’apprendre que les magistrats des juridictions ne se consacrent pas à temps plein à leur principale mission statutaire, alors qu’ils se plaignent d’un « encombrement des tribunaux » et que ce prétexte a ouvert la voie à une véritable escalade de mesures rendant le fonctionnement de la justice de plus en plus expéditif et sommaire, et difficile d’accès. Curieusement, Ségolène Royal n’a jamais rien dit de précis sur la question de la réforme de la Justice. On peut lire également dans le même article : « Des juges enseignent également dans des établissements privés qui organisent des préparations à des concours. (...) Avec tout le respect qui leur est dû, pourquoi des magistrats dont la présence à temps plein auprès des tribunaux peut paraître si nécessaire deviennent-ils, entre autres, des enseignants à temps partiel, alors que de nombreux universitaires sont au chômage et finissent par quitter le pays au bénéfice du tissu professionnel des Etats-Unis qui se nourrit de la « fuite des cerveaux » d’autres pays ? (...) Quant à l’indépendance des institutions publiques, elle semble fondre à vue d’œil. La fondation Bettencourt-Schueller, créée par Liliane Bettencourt, principale actionnaire de la multinationale des cosmétiques L’Oréal, devrait financer à compter de janvier 2007 une chaire du Collège de France déjà officiellement annoncée avec l’intitulé : « Chaire d’innovation technologique - Liliane Bettencourt ». Comme par hasard, au moment du débat politique sur la question des autorisations des recherches dans le domaine de la génétique humaine, atteint depuis un an par le scandale de la falsification de résultats sur les cellules souches à l’Université de Séoul. La Fondation Bettencourt - Schueller accorde également, entre autres, des prix à des laboratoires de recherche publics. Cerise sur le gâteau, Dominique Strauss-Kahn, auteur avec Claude Allègre de la Loi sur l’innovation de 1999, a récemment déclaré qu’il trouverait normal le financement par EDF d’une chaire de Physique Nucléaire à l’Université Paris VI... La belle « apparence d’impartialité » pour les experts du XXI siècle ! »

      (fin du deuxième extrait)

      Curieux, par exemple, que Ségolène Royal n’ait pas réagi à l’emprise croissante du secteur privé sur l’enseignement supérieur et la recherche publics. Mais, si Dominique Strauss-Kahn est ouvertement pour... C’est, tout compte fait, le même parti et le même programme.

      Enfin, l’auteur de l’article écrit :

      « Ségolène Royal est plus récemment devenue avocate, comme d’autres membres de la coupole politique. Il serait intéressant qu’elle dise aux militants de son parti et aux électeurs ce qu’elle pense de la double mission d’auxiliaire de justice et de « conseil » d’entités privées (notamment des banques, des multinationales...) que s’attribuent les corporations d’avocats. (...) »

      (fin du troisième extrait)

      Une évolution inquiétante, abordée dans un article de Justiciable du 24 avril ainsi que dans mon article du 30 avril. Encore un silence de Ségolène Royal, pourtant très à même d’évoquer cette question qui la concerne directement sur le plan professionnel.

      A différence du faux problème abordé dans la vidéo de janvier dernier, il s’agit là de véritables problèmes : le fonctionnement de la Justice, ses garanties d’indépendance ; la pluralité de fonctions et de responsabilités ; l’indépendance plus globale de l’Etat, des universités et de la recherche publiques, des experts... ; la déontologie des missions des avocats... Mais Ségolène Royal fait elle-même partie d’un milieu professionnel plus « haut placé » que les fonctionnaires de l’enseignement scolaire. C’est également le cas de l’ensemble de la coupole politique française. Quant à la question des moyens de l’enseignement public pour le plus grand nombre, les préoccupations de la nomenklatura politique française semblent s’en éloigner de plus en plus...

      Rappelons aussi l’implication de Ségolène Royal, dès sa nomination en tant que ministre déléguée à l’enseignement scolaire en 1997, à une prétendue « campagne contre la pédophilie » dans les écoles, au déroulement outrancier et très médiatisé, qui se solda notamment par le suicide d’un enseignant. Encore une opération ayant fait l’objet d’un large consensus politique, déjà en 1996 sous Alain Juppé, et dont la logique arbitraire et artificielle n’a pas été étrangère à une certaine perte de contact avec la réalité qui a fini par conduire au fiasco judiciaire d’Outreau.

      En somme, il semble bien qu’une fois de plus des personnalités politiques « de gauche » et de « droite » cherchent à faire des enseignants le bouc émissaire de problèmes réels de l’Etat français qui ne proviennent pas de cette catégorie de fonctionnaires et qui exigeraient des réformes dans des domaines beaucoup plus protégés. Mais quel est l’objectif réel de ces attaques permanentes contre les enseignants, quels intérêts cherche-t-on à servir ? Des multinationales, des financiers, des fondations de l’oligarchie... ne rêveraient-elles pas de s’emparer, par de nouvelles privatisations, de l’enseignement public français ?

      Usager-administré (France) [email protected]


    • (---.---.228.227) 16 novembre 2006 15:06

      Précisons qu’Indymédia se réfère à l’article de De ço qui calt ? du 12 novembre à 10h36 :

      http://360.yahoo.com/quicalt

      « Emploi du temps des enseignants et vrais problèmes des institutions françaises »

      qu’apparemment les modérateurs d’Agoravox ont mis trois jours à approuver :

      http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=15545


    • (---.---.165.167) 16 novembre 2006 15:24

      « Demian n’en est qu’à -66, faites un effort, il faut aller à -270. »

      Pour pouvoir brûler vif quelqu’un, il faut un « grand consensus ». Je conseille la lecture de l’ouvrage de Martin del Rio sur les sorcières « Disquisitionum magicarum libri sex ». Il a quelques siècles d’âge, mais bon...


    • (---.---.69.155) 17 novembre 2006 09:59

      Ses attaques contre les enseignants, son silence sur l’emprise croissante du secteur privé sur le domaine public... montrent que Royal roule pour l’oligarchie. La soutien médiatique dont elle a bénéficié le confirme. Quant au PS, les votants à ce scrutin représentent moins de trois pour mille de la population française.

      De toute façon, quel choix avaient les militants entre réac Royal, l’ami des patrons DSK et le trilatéral Fabius ? Ils incarnent tous la même politique. S’ils restent au PS, c’est qu’ils sont eux-mêmes pour le système.

      Et que penser de la manière dont Mme. Royal a été élue alors que Hollande est resté aux commandes du PS ? Hier soir, il y avait cette note sur le blog de De ço...

      http://360.yahoo.com/quicalt

      Parti Socialiste, Royal, Hollande, « primaires » présidentielles et apparence d’impartialité

      Quel que soit le programme affiché par un parti politique à la veille des élections présidentielles, on sait bien qu’après ces élections les promesses n’engagent que ceux qui avaient bien voulu y croire. A fortiori, pour ce que des images médiatiques ont pu laisser entendre. Sans doute, la pratique réelle des politiques est beaucoup plus importante pour juger de ce qu’on peut vraiment en attendre. Par exemple, on ne peut pas valablement espérer d’un parti au gouvernement un comportement plus strict dans le domaine institutionnel que celui dont il a fait preuve dans son fonctionnement organisationnel interne. De ce point de vue, on ne peut que s’inquiéter du maintien de François Hollande dans la fonction de premier secrétaire du Parti Socialiste pendant la campagne interne pour l’investiture présidentielle, où Ségolène Royal a été candidate.

      D’après Wikipédia, Ségolène Royal est la compagne de François Hollande, avec qui elle a eu quatre enfants. Il existe donc d’incontestables intérêts qui lient ces deux dirigeants politiques. Toujours d’après Wikipédia, leur patrimoine commun est « géré dans une Société Cvile Immobilière « de la Sapinière » créée en 1990 au capital de 914 694 euros (6 millions de francs) ».

      Cette situation est parfaitement comparable à celle que prévoit le Code de Procédure Civile, dans son article 341. Un magistrat peut être récusé, notamment, « s’il existe un lien de subordination entre le juge ou son conjoint et l’une des parties ou son conjoint ». Ce qui paraît logique. Mais, si un tel critère est bien connu dans les procédures judiciaires, il devrait a fortiori prévaloir dans des opérations politiques au niveau d’une « pré-campagne » présidentielle, où les enjeux sont beaucoup plus importants que dans la grande majorité des affaires de justice et, par conséquent, les risques de confusion d’intérêts devraient faire l’objet de précautions encore plus sévères.

      En l’occurrence, l’impartialité de la direction du Parti Socialiste a été à plusieurs reprises mise en cause par des candidats potentiels ou réels à l’investiture présidentielle de ce parti. Une solution parfaitement viable aurait été que François Hollande abandonne provisoirement, jusqu’à la fin des « primaires », la fonction de premier secrétaire, avec, au besoin, quelques mesures complémentaires de façon à garantir, au moins, l’apparence d’impartialité de l’exécutif de l’organisation. A la place, François Hollande a continué à contrôler l’appareil et le site du Parti Socialiste renvoie de manière très visible à un entretien de ce dirigeant paru le 6 novembre dans Libération.

      N’étant pas membre du Parti Socialiste, je me suis abstenu d’aborder cette thématique avant le premier tour des « primaires » du PS. Ce dont il s’agissait, pour moi, c’était de voir si le PS était capable de se poser lui-même cette question et de la régler de manière conséquente et vraiment éthique. Il me semble que le constat qui s’impose est décevant.

      Peut-on raisonnablement espérer qu’un parti fonctionnant de la sorte procède, s’il l’emporte en 2007, à une réforme positive des institutions du pays ? On peut sérieusement en douter, d’autant plus que la question de l’apparence d’impartialité de toutes les instances de l’Etat et des autres pouvoirs publics est très certainement essentielle et constitue l’un des défis pour toute transformation ou évolution progressiste sur le plan institutionnel. Un problème qui ne concerne pas seulement le Parti Socialiste ou l’UMP, d’ailleurs, mais qui résulte d’un mode de fonctionnement collectif de l’actuelle « classe politique » française et des « élites » qui gèrent le pays.

      En tout cas, ce qui paraît clair, c’est qu’avec des dirigeants issus des « fournées d’élites » des trois dernières décennies, ce n’est pas le changement qui nous attend mais l’aggravation de ce qu’on subit déjà et dont, en principe, on ne veut plus. Une réalité qui peut ne pas plaire à de nombreux croyants des idoles politiques à la mode, mais qui malheureusement m’apparaît incontournable.


  • Marsupilami (---.---.93.165) 13 novembre 2006 11:17

    A propos de la vidéo de Ségolène sur les 35 heures dans les collèges : l’essentiel est qu’elle est authentique. La candidate de la « transparence » et de la démocratie participative est prise sur le fait et victime de ce qu’elle propose, et c’est tout bénef pour la démocratie.


    • (---.---.119.221) 13 novembre 2006 11:23

      Il était beaucoup plus simple pour Ségolène de fermer les yeux devant l’échec scolaire massif et le blocage syndical.

      Pourquoi va-t-elle chercher des complications ?


    • Sceptique (---.---.27.61) 13 novembre 2006 11:29

      Mais la victimisation, ça se retourne. Ca hurle au complot maintenant. Il suffit de jouer sur la calomnie et l’intrusivité, et de brandir le spectre des méthodes « à l’américaine » que chacun ici doit honnir comme il se doit. Je suis prêt à parier qu’elle va y gagner, ce qui à mon sens ne sera pas forcément « tout bénef » pour la démocratie.


    • (---.---.92.79) 13 novembre 2006 15:18

      @ Sceptique (IP:xxx.x67.27.61) le 13 novembre 2006 à 11H29

      Tout a fait d’accord avec toi. Je reste d’autant sceptique sur ceux qui osent brandir la démocratie devant des tels coups bas. La démocratie ne gagne rien là dedans. C’est désolant !


    • FredSud37 (---.---.249.83) 13 novembre 2006 20:37

      Une excellente analyse de cette petite vidéo est actuellement disponible : ICI.


    • La Taverne des Poètes 13 novembre 2006 23:27

      Marsupilami,

      c’est lamentable de tricher ainsi avec les votes. Vous vous prenez pour le Tibéri d’Agoravox ?


    • Olivier Bonnet Olivier Bonnet 14 novembre 2006 11:16

      Evidemment que cette vidéo a été mise en ligne pour nuire à Marie-Ségolène. Mais vous me faites rire en hurlant au coup-bas ! Ces propos ont bien été tenus et révèlent qu’elle considère que les profs ne bossent pas assez et se propose de les forcer à faire 35 h au collège. C’est ça, le fond. Le citoyen n’a-t-il pas le droit de le savoir ? Le reste est littérature.


    • Olivier Bonnet Olivier Bonnet 14 novembre 2006 11:21

      J’ajoute qu’il est fallacieux de présenter Marie-Ségolène Royal d’une part et les éléphants de l’autre. Si ceux que l’on désigne sous ce terme sont des pachydermes, au nom de quoi n’est-elle pas une éléphante ?

      Manifestement, Natacha vote pour la Pimprenelle du Poitou, ce qui est son droit, mais qu’elle m’explique alors pourquoi serait-il préférable sur le plan de la démocratie que sa prise de position reste secrète, comme elle le souhaitait (elle dit « je ne vais pas le crier sur les toits ») ?


    • (---.---.228.227) 16 novembre 2006 14:47

      « Il était beaucoup plus simple pour Ségolène de fermer les yeux devant l’échec scolaire massif et le blocage syndical. Pourquoi va-t-elle chercher des complications ? »

      PARCE QU’ELLE ROULE POUR LES MULTINATIONALES ET LES OLIGARCHIES FINANCIERES.

      Comme d’autres commentaires l’ont fait remarquer, elle n’a rien dit sur la privatisation croissante de l’enseignement supérieur et de la recherche, ni sur le fait que la fondation de Liliane Bettencourt ait été autorisée à financer une chaire du Collège de France, ou sur le fait des que des juges enseignent dans des établissements privés, etc...

      Lire, entre autres :

      http://360.yahoo.com/quicalt « Emploi du temps des enseignants et vrais problèmes des institutions françaises »

      http://liege.indymedia.org/news/2006/11/13357.php « France : Ségolène Royal, l’enseignement scolaire et la campagne présidentielle »


  • LE CHAT (---.---.75.49) 13 novembre 2006 11:18

    D’accord avec l’auteur ,les campagnes de spots calomnieux du genre que l’on peut voir aux US n’apportent rien au débat , surtout si c’est pour attaquer des adversaires sur leur vie privée .puisse la France en être preservée ! on fait déjà ici tout un remue ménage avec les petites phrases sorties de leur contexte !


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 13 novembre 2006 11:37

      Mais il n’y a aucune calomnie, juste de l’authentique, comme l’a souligné Marsu


    • LE CHAT (---.---.75.49) 13 novembre 2006 11:47

      D’accord avec toi , la vidéo avec segolène est autentique, mais toutes le sont-elles ?


    • Demian West (---.---.157.94) 13 novembre 2006 11:49

      On croit rêver : un enregistrement serait vrai et de l’authentique.

      Montage, cadrages, etc.

      De qui se moque-t-on ? du cinéma en tous les cas.

      De Marsu on s’y attendait, mais Dugué est de plus en plus décevant.

      DW


    • Wywy (---.---.102.114) 13 novembre 2006 12:00

      Les propos n’ont strictement rien de condamnable, sauf pour ceux qui ont fait de S.Royal une cible de leur frustration.

      Dès que l’on essaie de discuter avec un anti-sego sur le sujet tout ce qu’il vous répondra en définitive c’est que c’est une cruche et que c’est scandaleux de dire des choses pareil. J’attend toujours que l’on m’explique en quoi.

      Le seul contre argument c’est que c’est une cruche. Ca vole haut au PS.


    • (---.---.113.30) 13 novembre 2006 13:58

      Le carnaval:Pas 11 H 11 mais 11/11/2006 06.00 H www.rfi.fr invite d’observer un Royal-vidéo filmée récemment et en même semaine.


    • patrick patrick 13 novembre 2006 15:51

      @ le chat

      Mais ce n’est pas spot calomnieux ! ce sont les paroles de Madame Royal !

      Ce qui est évident c’est que le « off » est mort et que chacun devra faire attention à ce qu’il dit !

      Cela vaut bien un jury populaire puisque c’est la « parole » de la candidate.

      Je vous signale aussi ;

      http://www.dailymotion.com/video/xmof2_segogo-leurope-et-les-cantines

      pas ininteressant ( surtout de voir la mimique de Melanchon


    • l'Omnivore Sobriquet l’Omnivore Sobriquet 13 novembre 2006 17:20

      En quoi le commentaire de Demian West (l’insupportable gnoméningeux bleu comme mon canard) est-il hors sujet ? Qui sont les 23 nazes qui ont clicqué « hors sujet » pour le commentaire ci-dessus ?


    • zz (---.---.200.155) 13 novembre 2006 19:07

      L’habitude de cliquer « hors-sujet » pour Demian West peut-être smiley


    • Olivier Bonnet Olivier Bonnet 14 novembre 2006 11:27

      Demian, il n’y a pas de montage en l’occurrence. Le seul argument produit pas les ségolistes est que la vidéo est tronquée. De fait, elle ne reproduit pas l’ensemble de la réunion. Mais, sur le sujet précis des 35 h au collège, pas de manipulation, elle l’a bien dit. Sinon le contesterait-elle évidemment ! Or ce n’est pas le cas. La production de la vidéo intégrale (désormais en ligne elle aussi) ne change d’ailleurs rien à l’affaire : elle veut augmenter la charge de travail des profs et préfère que ça ne se sache pas encore. Voilà ce que montre cette vidéo. Et voilà ce qui est incontestable. Après, on peut être d’accord ou pas. Mais n’a-t-on pas le droit de le savoir ?


    • Olivier Bonnet Olivier Bonnet 14 novembre 2006 11:30

      Un argument alors : elle réclame que les profs effectuent 35 h au collège. Mais la présence effective in situ constitue-t-elle la totalité du travail des profs ? Non : préparation des cours et correction des copies sont à ajouter. Pourquoi alors les profs devraient-ils davantage travailler que les autres ?


    • Job (---.---.131.234) 15 novembre 2006 14:22

      "On croit rêver : un enregistrement serait vrai et de l’authentique.

      Montage, cadrages, etc."

      D’accord avec toi DW, mais nous ne sommes pas dans une dimension esthético-technique.

      Elle s’est faite attrapée à son propre jeu. C’est tout.

      Et puis, elle aussi joue des médias : montage, cadrage, situation, langage, présentation, etc.

      Je pense qu’elle s’est faite avoir avec les armes qu’elle utilise d’habitude contre les autres. D’où la surprise, mauvaise.

      Mais, elle s’est faite avoir une fois. Il n’y en aura probablement pas une deuxième.

      [PS : j’ai voté pour toi].


  • Voltaire Voltaire 13 novembre 2006 11:38

    Surprenant parallèle entre un « clip » anti-Sarkozy résultant d’un montage , et d’un témoignage direct sur les idées exprimées par Mme Royal (qu’elle indique d’ailleurs ne pas vouloir rendre publiques par crainte des syndicats).

    Dans le même paragraphe, on retrouve la même incohérence en suggérant « C’est à se demander si une telle chose avait pu se produire en France contre un autre candidat de premier plan, comme si certains principes de respect pouvaient être enfreints à l’encontre d’une femme, qui doit être forcément être dominée » alors que deux phrases plus haut, on décrit que la vidéo anti-Sarkozy (un homme, de premier plan me semble t-il) est un montage.

    Comme Marsupilami l’indique, cette vidéo de Mme Royal est une information, ce clip sur Sarkozy est un outil de propagande (je dis cela sans soutenir en aucune façon Mr Sarkozy par rapport à Mme Royal).

    Les journalistes en France sont peu habitués à mettre les responsables politiques devant leurs propres contradictions. Même s’il est certain que la diffusion de cette vidéo sur Mme Royal n’est pas sans rapport avec la campagne en cours, il est révélateur que ce type d’information soit relayé par des amateurs plutôt que par des professionnels.

    Rappeler ce qu’un responsable politique a dit il y a quinze ans est de mauvaise foi (il est normal d’évoluer sur la durée), mais pointer des idées émises 6 mois auparavant puis réfutées relève me semble t-il d’un certain travail de vérité qui participe à la lutte contre la démagogie et la langue de bois.


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 13 novembre 2006 12:00

      Cette fois nous sommes d’accord, cher Voltaire, on ne peut pas confondre un document in vivo avec une mise en scène propagandiste. Le faire serait se tirer une balle dans le pied démocratique


    • (---.---.113.30) 13 novembre 2006 23:29

      Je vous recommande de soutenir à côté d’Alain Juppé aussi encore Monsieur Marsupilami avec les épaules nues et une longue jupe satinée noire . Le Carneval est parfait. Un beau jour pour finir de configurer la masquerade « mardi gras » « Dancing with the Queen of New Orleans »(Bon Jovi) : Quod licet Jovi non licet bovi.


    • (---.---.22.136) 14 novembre 2006 07:01

      On voit clairement les méfaits de ce nouveau « journalisme ».

      Des gens à l’esprit faible et paresseux comme Marsu, Bernard Dugué, voltaire, etc. ne se sont pas aperçu de la supercherie : Cette vidéo est tronquée.


    • Job (---.---.131.234) 15 novembre 2006 10:51

      @ Voltaire

      Parfaitement d’accord. Cet extrait n’est pas tronqué. Elle dit ce qu’elle pense. Et effectivement, ce document date de janvier 2006, c’est-à-dire du début de cette année. Autrement dit les idées qu’elle exprime sont encore récentes.

      Et c’est un discours réactionnaire que la droite conservatrice, elle-même, ne tiendrait pas. Tout simplement parce que tous le monde sait une chose : l’Education Nationale est traversée de part en part en permanence par tous les phénomènes de sociétés. La crise économique qui touche au moins les deux tiers des français, sans affectés particulièrement nos élites, se reflète dans l’Institution.

      Les élèves qui ne sont encore que des enfants subissent de plein fouet cette crise. Et çà se mesure tout simplement, le matin à l’ouverture des établissements. On sait ceux qui sont disponibles pour suivre les cours et ceux qui ne le sont pas.

      Et contrairement à ce que pense les adultes : personne ne laisse véritablement ses problèmes personnels au vestiaire. Encore moins les enfants qui ne sont pas encore suffisamment armés pour faire face. Et de toute manière, de « vestiaire », il n’y en a souvent plus sur la plupart des lieux de travail.

      Faire 35H sur place pour garder les élèves ne changera strictement rien au problème étant donné que les professeurs doivent préparer leurs cours dans le calme afin que les dits « cours » soient intéressants et conforment aux programmes. On ne peut pas, et faire de la police (respecter le règlement), et préparer des activités pédagogiques sérieuses en même temps : c’est incompatible. L’état d’esprit n’est pas le même.

      Il faut donner des moyens de Vie Scolaire plus importants pour mieux encadrer les jeunes.


  • hp (---.---.11.147) 13 novembre 2006 11:42

    La vidéo concernée n’est ni un montage, ni un trucage, ni un spot de propagande. Il s’agit d’une vidéo où Ségolène Royal s’exprime librement, sans contrainte et la caméra ne semble pas être une caméra cachée.

    C’est simplement que son vrai visage et ses vraies idées de droite apparaissent lorsqu’il n’y a pas de logo de chaîne de télévision sur la caméra qui la film.

    Si un journaliste avait rapporté simplement par écrits d’anciens propos qu’elle a tenu, évidement ça n’aurait pas eu le même impact, de la même façon que la presse écrite et la télévision n’ont pas le même impact.


    • FredSud37 (---.---.249.83) 13 novembre 2006 20:39

      Afin que chacun puisse se faire sa propre opinion sur ce qu’a publiquement déclaré la candidate officielle de la presse « people » et de la « gauche caviar », ladite vidéo est disponible : ICI.


  • platero (---.---.176.44) 13 novembre 2006 11:44

    très bon papier Natacha, qui aborde les questions de fond sur une utilisation abusive de ces nouveaux outils, utilisation orientée bien sûr et rappelle l’urgente nécessité d’une Charte éthique afin que l’Internet ne devienne pas un espace de non droit où chacun pourrait faire et dire et laisser faire et dire (sur les blogs) n’importe quoi !


    • crou (---.---.58.254) 14 novembre 2006 01:38

      Scandaleux, ces blogs qui ne respectent pas la ligne éditoriale des grands médias, scandaleux ! smiley

      Et si ça continue, on va vouloir nous imposer la liberté de parole et la démocratie...

      Où va la France ?


  • duong (---.---.123.107) 13 novembre 2006 11:45

    La condamnation quasi-unanime de la « vidéo pirate » sur les enseignants montre un manque de recul évident par rapport à cette histoire de cassette. On condamne ce qui a l’air « pirate » en considérant que tout ce qui vient des médias traditionnels est « propre ».

    D’abord, je rappelle que le caractère tronqué des diffusions vidéo est la règle à la télévision. Je me souviens notamment d’une émission « C dans l’air » sur les jurys citoyens où juste après qu’un invité avait dit qu’il ne s’agissait pas de « surveiller les élus », la vidéo du discours originel de Ségolène Royal a été coupée ... juste avant qu’elle dise qu’il s’agissait d’« assurer la surveilance populaire de la façon dont les élus exercent leur mandat ».

    Surtout, cette cassette n’a acquis de l’importance QUE parce que les médias traditionnels avaient, par complaisance, décidé de cacher les propositions de madame Royal qu’elle avait faites à la commission du projet du PS et qui étaient donc parfaitement connues. Mais comme elle n’avait pas fait de conférence de presse sur ce sujet, les médias s’étaient inclinés par simple complaisance. Si les médias en avaient parlé à ce moment-là, cette cassette n’aurait provoqué aucun bruit.

    Alors après quand on parle de « piratage » ... en diffusant des informations contre la volonté des hommes et femems politiques, internet permet la transparence que les médias refusent. Et ça serait un recul démocratique ? Dans la lutte transparence « pirate » contre complaisance « officielle », madame Royal avait préféré la première dans l’affaire du premier-ministre hongrois. Mais quand ça la concerne, l’héroïne de la démocratie participative préfère la complaisance. Ca peut se comprendre.

    Mais le plus grave dans cette affaire, c’est que les médias « traditionnels » s’empressent de crier à la « piraterie », conscients que c’est leur rôle de « référence » qui est en jeu. Et qu’un certain nombre de « blogueurs » drapés dans leur respectabilité ignorent ce qui est en jeu dans cette affaire et que les médias traditionnels ne sont absolument pas une garantie d’information, démontre un manque de recul certain dans cette affaire.

    Je le répète : si les médias traditionnels avaient parlé de cette proposition réellement révolutionnaire (par rapport aux auters débats sans grand enjeu qu’on nous présente) faite très officiellement par madame Royal à la commission du projet du PS, il n’y aurait JAMAIS eu aucune affaire avec cette cassette ... rien de plus que le buzz habituel créé par les cassettes « satiriques ».


    • duong (---.---.194.89) 13 novembre 2006 13:36

      je signale aussi qu’hier soir, était programmé un documentaire sur France5 « je vote Ségolène ».

      Heureusement il a été déprogrammé pour un documentaire sur Jean-Jacques Servan-Schreiber, décédé récemment.

      Mais l’implication des médias traditionnels dans cette campagne n’est plus à démontrer.


    • FredSud37 (---.---.249.83) 13 novembre 2006 20:41

      La fulgurante ascension de la candidate officielle de la presse « people » et de la « gauche caviar » est clairement analysée : ICI.


  • joseW 13 novembre 2006 11:54

    Article un peu ambigü.

    Il est normal que Ségolène qui se sert de l’image pour asseoir sa popularité soit aussi combattue par l’image.

    Il n’y a que les journalistes alignés pour s’étonner que l’image puisse être à double-tranchant, ainsi que quelques idots utiles, passablement intoxiqués par le discours ambiant, pour les relayer jusque sur internet...

    Quand on écoute les médias alignés, on a l’impression que la TV, la radio et les journaux sont des modèles et qu’internet est un ramassis de « corbeaux », de « coups tordus », de « coups bas » et compagnie... Mais évidememnt tout cela est faux : c’est de la pure propagande des médais alignés qui voit le sol tramble sous leurs pieds, car internet va les mettre au chômage les uns après les autres, surtout s’ils continuent à verser la soupe des lobbies comme ils le font quotidiennement...

    Les videos de Bourdieu sur Ségolène « de droite » et celle sur de Ségolène sur les professeurs « fainéants » montrent le vrai visage de Ségolène : et évidemment, cela déplait à ceux qui ont tout fait pour nous imposer médiatiquement cette candidate aux dents longues...


  • mister Jones (---.---.60.179) 13 novembre 2006 11:58

    Vous dites : « La vidéo concernée n’est ni un montage, ni un trucage, ni un spot de propagande. » Oui et non. Cette vidéo est tronquée. L’objectivité voudrait que la conversation eut été donnée dans son intégralité, ce qui en aurait amoindri la porté d’ailleurs. Rappelez-vous le dialogue de Ségolène à Quimperlé avec la jeune Bretonne Nowlenn. Une fois vu le contre-champ, les propos de Royale se sont révélés pertinents et pas du tout « déplacés » comme on avait pu le lui reprocher avant. Je pense qu’il est toujours indispensable de contextualiser sauf à vouloir créer une polémique ou la démocratie n’en sort pas forcément grandie.


    • nakata (---.---.25.145) 13 novembre 2006 17:06

      Vidéo tronquée ? Royal a promis de nous refiler la vidéo non tronquée. Elle l’a mise sur son site. Et en fait, il n’y a que quelques instants de plus... et certaines parties de la vidéo originelle (les plus comporomettantes pour elle) ont été expurgées !

      Royal a décidemment des pratiques contestables.


    • FredSud37 (---.---.249.83) 13 novembre 2006 20:42

      Une excellente analyse de cette petite vidéo est actuellement disponible : ICI.


    • Job (---.---.131.234) 15 novembre 2006 14:30

      C’est normal. C’est la guerre informationnelle.

      Il faut convaincre des gens déjà pré-convaincus. Chez les behavioristes, çà s’appelle du renforcement comportemental : on envoie des stimuli satisfaisants car rassurants. la vidéo chez Royal n’a d’autre fonction que de rassurer. Les mauvais esprits ont s’en fiche, ils sont minoritaires. Et pas trop sensibles aux médias. Donc, on ne pourra pas les conditionner à voter comme il faut. En conséquence, ils ne sont pas les cibles privilégiés du discours principal. Ils seront annulés par la prise de pouvoir. Voir l’article du Hérisson qui vient de paraître.

      L’esprit critique n’a rien de rassurant pour la plupart des gens. Il a tendance à engendrer le doute et le scepticisme. Ce qui pour le quotidien est d’un inconfort évident.

      Ségolènennnn, nous voilà ! smiley


  • Marcel Chapoutier (---.---.71.55) 13 novembre 2006 12:01

    Natacha, vous avez oublié de dire que les images de l’UMP qui sont montrées sur les chaines nationales sont produites par l’UMP itself et doivent donc être considérées comme de la propagande du plus pur style république bananière.

    (voir le début d’« arret sur image ») :http://www.france5.fr/asi/008182/10/138794.cfm


  • Mister Kaplan (---.---.49.162) 13 novembre 2006 12:01

    Petit témoignage....ou comment j’ai participé à la déstabilisation de Ségolène Royal....

    J’ai mis en ligne sur YouTube le 30 septembre l’intégralité de l’interview de Bourdieu Gauche/Droite (extrait d’un film de Pierre Carles) diffusée la veille sur ZaleaTV. http://www.youtube.com/watch?v=W1_YNeNd_g8

    Je trouvais intéressant ce que disait le « gauchiste » Bourdieu sur les notions de Gauche/Droite sur Mai 68, etc ...et le ton désabusé, à mon sens, avec lequel il tenait ses propos dans cette interview, et d’autant plus intéressant si cela pouvait être vu par un plus grand nombre vu la confidentialité de la diffusion de ZaleaTV (diffusion par ADSL sur un canal « offert » gracieusement par Free si j’ai bien compris).

    Cette vidéo a eu le succès que l’on sait mais surtout dans une version tronquée (30 secondes sur 15 minutes d’interview) mise en ligne sur Daylimotion, où Bourdieu disait de Ségolène Royal qu’elle était de droite.

    La manipulation était évidente et je pense très sincèrement aujourd’hui organisée, peut-être même avec la complicité involontaire de ZaleaTv qui avait fait quelque publicité pour ce document important diffusé en « Cérémonie d’ouverture » de la chaîne, et pour ce qui y était dit. C’était S.R. qui était visée, Bourdieu utilisé et détourné.

    J’ai été pris dans et par cette manipulation et m’en suis rendu compte lors ce que j’ai lu le lendemain sur Libération.fr l’article faisant référence à la vidéo et la lecture qui en était faite... Mais telle n’avait pas été mon intention en diffusant la vidéo dans son intégralité et bien que j’avais jugé nécessaire de mettre également un petit extrait des réactions provoquées par le contenu du film sur le plateau de ZaleaTV venant corriger l’impression que les propos de Bourdieu sur SR pouvaient donner : http://www.youtube.com/watch?v=pqRe8ZYbZ4k

    Ceci n’était qu’un témoignage.


  • domdi (---.---.65.161) 13 novembre 2006 12:10

    y a-t-il autant de vidéos tournées contre les candidats de la droite ? La gauche française continue-t-elle de se tirer dans ses propres pattes ? Méfiez-vous de ceux qui ne disent rien hormis « je suis pour la gauche de la gauche » genre de phrases qui ne veulent strictement rien dire et n’impliquent rien ni aucune perspective.

    Ne jamais perdre de vue que tout candidat qu’ils sont, ils ne sont que des hommes et des femmes, comme les autres et chercher l’irréprochabilité de quelqu’un est inepte pour chosisir un élu. Seules les idées comptent et en l’occurence, pour une présidentielle : la perspective dans laquelle le candidat voudrait amener le pays, rappelez-vous de celà sinon il y a fort à parier que ces coups-bas par vidéos vont faire de ces élections une gabegie qui fera rire jusqu’en Australie. Et qui ne serait pas drôle du tout. smiley


  • Denis (---.---.104.161) 13 novembre 2006 12:18

    Ce qui me trouble c’est que ce n’est pas la première cassette vidéo qui circule dans l’entourage amical de DSK. Le vidéoclub est toujours ouvert donc. Cette façon de faire ne grandit pas son ou ses auteurs quels qu’ils soient.

    Pour ce qui est du contenu de la cassette, j’ai toujours trouvé scandaleux le fait qu’un professeur certifié fasse 18h par senaine et un agrégé 15h. Le reste du temps est en principe occupé à préparer le cours et à corriger des copies, mais et c’est un secret de polichinelle, les profs utilisent ce temps en principe dévolu à l’enseignement public à arrondir les fins de mois en donnant des cours dans le privé. Bref, c’est un scandale et ségolène à parfaitement raison d’exiger un temps de travail réel de 35h, ce pourquoi ils sont théoriquememt payés.


  • (---.---.1.122) 13 novembre 2006 12:19

    Lire, sur le blog de De ço qui calt ? , l’article du 12 novembre :

    http://360.yahoo.com/quicalt

    Emploi du temps des enseignants et vrais problèmes des institutions françaises


    • candidat 007 (---.---.122.128) 13 novembre 2006 13:30

      Merci pour le lien ; article trés intéressant ainsi que le lien indiqué vers un article de Marianne, sur les cabinets de conseils ou d’avocats de nos trés chers élus ou ministres.

      En conclusion, la bataille contre le cumul des mandats, puis pour le respect de la régle qui voudrait qu’un fonctionnaire doit limiter ses activités rémunérées à sa seule fonction de fonctionnaire est aujourd’hui une exigence démocratique.


    • (---.---.20.53) 15 novembre 2006 09:16

      Lire aussi : « Ségolène Royal et l’enseignement scolaire », http://marseille.indymedia.org/news/2006/11/7304.php


  • Oui (---.---.157.94) 13 novembre 2006 12:41

    Les vidéos sont des médiums à destinations présupposées.


  • Philippe R. (---.---.202.49) 13 novembre 2006 12:58

    La vidéo est assez longue et sans coupure. Le contexte est clair. Elle est un des meilleurs documents decette campagne interne au parti socialite. Voilà un élément qui n’était pas apparu dans les journaux tenus par des professionnels se référant à une éthique, commentant des sondages, et respectant de plus en plus souvent de manière intéressée leurs icônes (Madame Royal ne veut pas de plan de coupe et il n’y en a pas ; Monsieur Sarkozy fournit les images à travers le service spécialisé de l’UMP). L’argument de votre éditorial (et le passage sur la femme victime) est en revanche d’une banalité quotidienne pour qui survole Libération. Bref, un texte qui ne ’chamboule’ pas les éléphants.


    • FredSud37 (---.---.174.208) 15 novembre 2006 20:48

      « Si le NON l’emporte, je serai obligé de privatiser les cantines scolaires ». Ségolène Royal, lors de l’Emission « Mots croisés » du 16 mai 2005 sur France 2.

      La preuve par l’image est : ICI.


  • Grouik (---.---.112.26) 13 novembre 2006 13:00

    Je ne comprends pas tout le charivari autour de la vidéo de Royal.

    Sauf erreur :

    1. Royal est l’auteur des propos contenus dans la vidéo ;

    2. Ce n’est pas une vidéo volée ;

    3. La vidéo est correctement datée.

    En gros, il n’y a pas tromperie sur la marchandise. Donc pourquoi gesticuler sur la forme (mise en ligne de la vidéo à un moment bien particulier) et pas sur le fond ?

    Si nous, votants, n’accordions pas autant d’importance à ce genre de scoops à 2 balles, de telles « surprises » n’auraient pas lieu d’être.


  • Mars (---.---.236.34) 13 novembre 2006 13:16

    La vidéo de Ségolène semble authentique, elle n’a d’ailleurs pas dit le contraire. De quoi se plaignent le gens ? Qu’internet interdise un petit peu plus la langue de bois du fait que par ses capacités de stockage et de diffusion de l’information il est possible à tout moment de rafraîchir la mémoire des électeurs ? Et oui c’est nouveau mais maintenant il y a de simples citoyens qui en ont marre qu’on leur raconte des sornettes et qui éventuellement diffusent ou stockent celles de politiques sous forme de fichiers audio ou vidéo et peuvent les ressortir n’importe quand sur Internet. Qu’il s’agisse d’un coup bas contre Ségolène est fort probable mais ça n’enlève rien au contenu des ses propos...


  • Le hérisson (---.---.121.162) 13 novembre 2006 13:33

    Vous faites une erreur grossière en confondant le message et le support. Si la vidéo de SR a été regardée plus de 350 000 fois, ce n’est pas parce que cette vidéo est plus ou moins « sauvage », mais parce qu’elle donne une image de S. Royal qu’elle tend à masquer. Comme l’a dit un autre commentateur, c’est le fond qui importe plus que la forme. Aux USA, il n’y a pas que la vidéo ou le net qui posent question par rapport à la démocratie, il y a aussi par exemple le télémarketing et surtout, l’absence de limitation des frais de campagne.


  • azerty (---.---.236.77) 13 novembre 2006 13:38

    Ok pour l’exploitation de la vidéo, tout a été dit... Mais sur le fond, il y a-t-il un débat qq part sur le soutien scolaire public ?


  • Asp Explorer Asp Explorer 13 novembre 2006 13:39

    Il faut tout de même avoir le sens politique d’un phacochère des montagnes pour, en substance, insulter les profs en les traitant de fainéants (ça revient à ça) quand on aspire à la candidature au parti socialiste. C’est pas la peine de sortir de l’ENA pour le comprendre (et apparemment, c’est même un handicap).

    Cette affaire démontre surtout l’absence totale de maturité politique de madame Royal qui, comme le pape il y a quelques semaines, découvre que quand on est dans certaines situations, il vaut mieux s’abstenir de tenir certains propos. Surtout si on les pense.


    • Sceptique (---.---.27.61) 13 novembre 2006 15:06

      Justement, les Français semblent prêts à élire une dame possédant le sens politique d’un phacochère des montagnes au nom du changement. Là se situe tout l’extraordinaire de la chose.

      Le renseignement sur les programmes politiques devrait être un devoir pour tout électeur, ça nous éviterait ce genre de farce.

      Quand à la... maturité politique de Mme Royal, on peut une nouvelle fois se référer à l’affaire Bernard Hanse, digne témoignage de la maestria qui caractérise la madone.


    • Alynpier Alynpier 13 novembre 2006 18:26

      Et de toute manière, pourquoi se poser toutes ces questions ? Tout le monde sait (même si certains ont du mal à l’admettre) que SR ne sera de toutes façons pas présente au second tour, si jamais elle était au premier...  smiley)


  • Yann Riché (---.---.129.18) 13 novembre 2006 13:48

    Les bloggeurs ne sont pas des journalistes, ce sont des bloggeurs, le métier de journaliste nécessite une formation à la déontologie.

    Agoravox est un journal citoyen mais les articles sont rarement des articles de journalistes, ce qui n’enlève en rien à la qualité des articles.

    Donc les blogs reprennent des « infos » en ligne et les diffusent et on ne peut pas les compter dans un temps de parole, car mon blog est le reflet d’une opinion et pas un blog d’information au sens large (sources contrôlées, etc.)

    Les vidéo sauvages existent, les infos sauvages avaient leur canal historique (le Canard Enchainé), voici internet pour le nouveau canal...


    • Philippe R. (---.---.202.49) 13 novembre 2006 20:32

      Quand des professionnels parlent de déontologie, il s’agit pour eux essentiellement de s’auto-attribuer des brevets de respectabilité (dimension psychologique de type narcissique) et de définir par eux-mêmes et pour eux-mêmes les règles d’une profession échappant ainsi à ceux qui n’y sont pas ’autorisés’ (dimension sociologique de construction friedmanienne d’une profession). Sans les blogueurs impies, la vertueuse profession des journalistes autorisés ne nous aurait parlé ni de Bourdieu, ni de Madame Royal en Maine et Loire. En revanche, ils auraient vraisemblablement commenté jusqu’à plus soif les sondages.


    • Le furtif (---.---.44.211) 15 novembre 2006 21:20

      ================================================================par Yann Riché (IP:xxx.x55.129.18) le 13 novembre 2006 à 13H48 Les bloggeurs ne sont pas des journalistes, ce sont des bloggeurs, le métier de journaliste nécessite une formation à la déontologie.==============================================

      Trop fort.

      • On pouvait croire le temps de ce genre d’autoproclamation révolu.
      • NON ???

  • swasty (---.---.39.174) 13 novembre 2006 15:02

    Si effectivement, la manipulation médiatique est un problème récurent (médias tenus par des pouvoirs politico-financiers « liés d’amitié »), l’arrivée de cette vidéo m’a fait sourire tellement la manipulation est évidente (vous nous prenez vraiment pour des imbéciles !)

    Et voyez vous, en plus, les propos qui sont tenus dans cette vidéo ne me choquent nullement !

    Femme seule avec une lycéenne à charge, je suis « milleuriste » et boucle très difficilement mes fins de mois. Je n’ai donc pu offrir à ma fille un lycée privé. Elle est en difficulté dans certaines matières, personne autour de nous ne peux lui venir en aide et pas d’argent pour des cours particuliers.

    Elle se retrouve donc face à CERTAINS professeurs totalement démotivés qui ne s’intéressent qu’aux « meilleurs élèves », biens plus flatteurs pour eux.

    Que pour nombre de ces meilleurs élèves, leurs notes soient le résultat de l’aide ou des cours particuliers que leurs parents ont pu leur offrir, les laissent totalement indifférents, je dirais même autistes : pourquoi se remettre en question, ils n’ont pas d’angoisse sur leur avenir, assuré quoiqu’il arrive... Et des générations entières d’élèves passés dans leurs classes sont là pour témoigner de leur incurie !!!

    On nous avait promis un monde libéral, nous l’avons, à l’anglo-saxone/américaine ou seuls les plus riches peuvent payer à leurs enfants les cours particuliers, stages et autres écoles prépa afin de pouvoir choisir ensuite les meilleurs établissements.

    L’écart s’est terriblement creusé ces dernières 5 années : aujourd’hui, les cours payants sont devenus incontournables à qui veut avoir une chance de réussir... Et tant pis pour les autres, ils deviendront la "masse laborieuse » !

    Oui j’aimerais, comme le dit Ségolène dans cette vidéo et comme cela a été mis en place à « Sciences Po », qu’il y ait pour ma fille des cours en petits groupes, au sein de son établissement, avec d’autres professeurs que ceux qu’elle a en face d’elle en classe pour l’aider à comprendre ce qu’elle n’a pas assimilé.

    Nous savons tous qu’il y a de très bons professeurs, qui apportent beaucoup à nos enfants et aussi de TRES MAUVAIS qui sont une véritable catastrophe pour leurs élèves. Pourtant, ils restent en place plus de 30 ans SANS JAMAIS AVOIR A S’EXPLIQUER sur leurs piètres résultats !!!

    Sans parler de ceux qui tiennent des discours scandaleux du style : « seuls les meilleurs m’intéressent, les autres foutez moi la paix, je n’ai pas de temps à perdre » (Du vrai, du vécu dans le public !!!!!!!!! )Et on nous parle d’égalité des chances : MENSONGE, DUPERIE, TROMPERIE

    J’ai bien compris que le système libéral met en place ces barrières financières pour réserver aux enfants de ses prescripteurs les meilleures places, dans les meilleures écoles, puis les meilleures places, biens payées dans les entreprises du réseau de leurs parents. Pour eux, point de précarité...

    Pendant que les autres baignent et baigneront dans la précarité et le stress de manière à ce qu’ils n’aient pas le temps de réfléchir et de se révolter...

    Mais je vous préviens, je n’ai pas l’intention de vous livrer ma fille pieds et poings liés pour que vous l’exploitiez sans vergogne comme vous le faites avec moi smiley

    Les élections arrivent, et mon bulletin de vote est tout ce qu’il me reste d’espoir, alors : à bon entendeur...


    • gabriel (---.---.11.202) 13 novembre 2006 22:41

      Chère madame,

      Je lis avec un certain intérêt votre réaction à ce débat et je m’étonne de vos propos.

      Vous trouvez que l’école ne donne pas un niveau suffisant aux élèves et vous en accusez des professeurs qui préféreraient s’occuper des meilleurs élèves. La question que je me pose donc est celle-ci : pourquoi le niveau est-il mauvais, et non pas pourquoi y a-t-il de meilleurs élèves.(de toute façon, il y aura toujours de meilleurs élèves que d’autres)

      Il me semble que, tout comme madame Royal, vous preniez le problème à l’envers.

      Ca ne va pas, c’est donc la faute du professeur. Vous oubliez un peu vite, voire même trop rapidement, l’imputabilité du programme scolaire.

      Analysons de façon simple les propos de madame Royal. Que dit-elle ? Que les professeurs du public seraient taillables et corvéables à merci. Qu’ils ne peuvent aller arrondir les fins de mois de leur salaire pas très mirobolants, surtout pour les jeunes prof, qu’elle compte utiliser. Je trouve cela choquant.

      Elle dit que les élèves arrivent en 6ème et que là ils décrochent. La faute, elle l’impute au collège. Là encore, elle regarde le problème par le mauvais bout.

      Pourquoi les élèves décrochent-ils, sinon parce qu’ils n’ont pas les bases nécessaires pour suivre, et avant tout un bon niveau de lecture. Le problème n’est pas forcément celui des professeurs, mais avant tout un problème de programme inadapté à l’école primaire où on fait faire des débats pseudo philosophiques sur la tolérance dans Azur et Asmar au lieu de faire apprendre correctement la conjugaison des verbes du troisième groupe.

      Quelqu’un de mieux conseillé saurait sans doute cela et oserait le dire, même dans une réunion off. Ce qui ne semble pas être le cas de madame Royal.

      Elle accuse des boîte de cours particuliers d’être à l’origine d’un déséquilibre des chances. D’où vient ce déséquilibre et pourquoi ? Que faut-il faire pour le combler ?

      Voilà les vrais questions à poser et certainement pas interdire à des enseignants de faire de la transmission de savoir, fut-elle privée, sous prétexte qu’il faut coller une rustine sur la roue de secours.

      Si le niveau d’entrée au collège était évalué par un examen d’entrée, croyez moi, peu d’enfants auraient le niveau pour être admis, et je vous concède bien volontiers qu’on ne trouverait sans doute que des enfants d’hommes et femmes politiques et d’enseignants, ou de personnes qui ont le temps d’enseigner eux-mêmes à leurs enfants ce que l’école primaire ne fait pas.

      Bien à vous.


  • Nicolas Cadène Nicolas Cadène 13 novembre 2006 15:05

    La méthode employée pour diffuser cette vidéo de Ségolène Royal n’est pas des plus honnêtes. Cela est tout à fait condamnable.

    Cependant, le contenu (assez étonnant) est le contenu et il n’a pas été modifié.

    Mais il est selon moi plus intéressant de se pencher sur des vidéos qui répondent à l’interrogation fondamentale de ce débat interne : quel est le ou la candidat(e) le (la) plus capable d’affronter Nicolas Sarkozy, candidat quasi certain de l’UMP ?

    En l’espèce, la vidéo qui suit est autrement plus intéressante :

    http://www.dailymotion.com/visited/search/dsk%20sarko/video/xmfeq_dsksarko-3-extraits


    • machinchose (---.---.129.40) 13 novembre 2006 15:12

      ah ! je ne suis pas le seul à avoir vu ces extraits. non seulement ils sont pertinents mais en plus ils sont amusants. J’espère que personne ne se souvient de segolène se faisant laminer par douste (ce qui relevait de la performance). Est ce que là encore ce serait un coup bas ? il faut en effet assumer. Ceci étant dit, si je trouve ségolène bien en dessous de sarko c’est sans état d’ame que je voterai pour elle (et les socialistes) plutôt que pour sarko. Je remercie dsk d’avoir alors rappelé les échecs permanents de sarkozy qui se présente devant les électeurs (il n’y a que sa trahison de Neuilly qu’il ait réussi.


    • machinchose (---.---.129.40) 13 novembre 2006 15:27

      oh laaa j’ai fait une sorte de lapsus de campagne assez terrible. Je voulais dire que ségo est bien en dessous de dsk mais qu’elle est évidemment bien au dessus de sarko (qui suivait dans mon raisonnement).


    • Job (---.---.131.234) 15 novembre 2006 11:03

      @ Nicolas Cadène

      Bravo et merci pour ces trois extraits.

      Nicolas, vous venez de m’aider à comprendre pourquoi le nullissime Sarkozy préfère être en face de Ségolène...tout aussi nullissime.

      Comme disait les anciens le semblable attire le semblable. Et dans une compétition, quand on est « médiocre », on préfère être face à des médiocres, c’est relativement plus équilibré. Et çà donne des chances de l’emporter.

      Face à DSK, il ne fait le poids. Et face à Fabius, probablement qu’à part lui rappeler des mauvais souvenirs, il n’aura vraiment rien à dire.

      Mais je comprends aussi que les deux seuls vrais candidats du PS sont DSK et Fabius. C’est-à-dire, ceux-là mêmes qui ont le moins de chance d’être désigné officiellement.

      Je pense qu’ensemble ils devraient s’allier pour fonder un nouveau parti socialiste. Et laisser l’actuel dérivé vers la droite sociale et libérale.


  • Algunet 13 novembre 2006 15:15

    La vidéo est là, dans le débat et c’est une bonne chose car elle nous montre bien la posture politique de Ségolène :

    Démagogique, car selon l’auditoire elle est capable du tout dire et son contraire.

    Populiste, en se réclamant du peuple, de ses aspirations profondes, de sa défense contre les divers torts qui lui sont faits elle s’embrouille dans ces contradictions en ne cherchant qu’à proposer ce qu’il souhaite.

    C’est l’impact de la vidéo qui met cela en évidence, car ce que Ségolène a dit a déjà été traité par un article de l’Express qui reprenait les propos de cette dernière il y a quelques mois sans faire de vagues. Quant aux médias classiques, payants ou payés par la pub, sentant que le pouvoir médiatique leur échappe, ils n’ont d’autre solution que de crier à l’atteinte à la vie privée (ou semi privée, car dans ce cas il est difficile de parler de vie privée), à l’absence de déontologie (MDR), au populisme… et bien d’autres horreurs. En fait, sentant le sol se dérober doucement sous leurs pieds, ils enragent de ne pas pouvoir édicter des règles au réseau des réseaux pour notre bien of course et pour leur pouvoir accessoirement !


    • patrick patrick 13 novembre 2006 15:38

      @ algunet

      Je suis totalement d’accord avec ce commentaire.

      Sans tirer le moins du monde sur les journalistes , il est évident qu’ils n’apprecient guere que la « verité » ne viennent pas d’eux.

      Je suis frappé par l’ampatie vis à vis de Mdame Royal. Lors du Gran Jury RTL LCI de dimanche on a vu qu’ils n’osaient pas vraiment pousser Marie Ségolène bien loin . Ils snt contentés de mimiques génées totament devant ses réponses affligeantes sur la relance de l’economie, le deficit .. etc...

      Cette vidéo et peu importe comment elle est arrivée là, ele existe ! Il faut dire que les amis de Segolene ont mit en ligne une vidéo qu’il disent complete ! Il est amusat de constater qu’ils ont enlevé une bonne partie ! MDR !

      Je vous propose aussi http://www.dailymotion.com/video/xmof2_segogo-leurope-et-les-cantines


    • FredSud37 (---.---.174.208) 15 novembre 2006 20:52

      La fulgurante ascension de la candidate officielle de la presse « people » et de la « gauche caviar » est clairement analysée : ICI.

      Nouvelle vidéo de Marie-Ségolène : ICI.


  • balcony (---.---.254.47) 13 novembre 2006 15:23

    Certes, les profs font plus que leurs 18 heures officielles, mais combien de profs ais-je vu faire d’année en année absolument le même cours. J’ai eu, en français, un professeur qui, en seconde, nous dictait son cours. Trois ans après, mon frère a eu droit exactement aux mêmes, et de même pour ma frangine 5 ans après. Bref, en 8 ans, il n’avait rien modifié.

    Croyez-vous vraiment qu’on appelle ça préparer des cours ? Et que cela prenne tant de temps ? Il paraissait qu’il avait un grand livre à préparer, mais je n’en ai jamais su plus

    N.B. : C’est l’exemple le pire que je peux citer, mais en maths, j’ai eu, également, des devoirs hyper-ressemblants, qui ont resservi à la famille.


    • Philippe R. (---.---.202.49) 13 novembre 2006 20:42

      Je crains, cher Balcony, que vous ne voyez pas ce qui est le ressort du populisme anti-prof qui est prèt à tendre tant d’entre-nous. Nombreux sont ceux qui ont un compte à règler avec l’éducation nationale et ses enseignants (les humiliations du classement, les mauvaises notes, les échecs de scolarité).


    • Le furtif (---.---.44.211) 15 novembre 2006 21:31

      Soyons branchés et innovant .Il est assez drôle de noter que vous ne reprochez guère à votre fameux prof d’avoir dicté son cours. Avoir le désir de donner un vision personnelle alors que d’autres renvoient aux manuels ...Quel crime !

      Non ce n’est pas là , à vos yeux la faute.

      Le reproche est autre.

      • « toujours le même » !

      C’est vrai , il aurait pu innover un peu, inscrire des variations , suivre la mode.Faire connaître les oeuvres complètes de Robert Hossein au lieu de faire lire les Misérables.
      - ou,__ plus fort____ faire du neuf, attribuer la paternité du Génie du christianisme à Marot ou à Rimbaud voilà qui aurait décoiffé et scotché à son siège votre bien pratique petite soeur.

      Pratique, pour répandre votre fiel antiprof.

      • Pourquoi tant de haine ?

  • candidat007 (---.---.122.128) 13 novembre 2006 15:50

    à Natacha,

    Nous ne sommes plus a quelques contradictions près ; J’ai été sur votre blog et dasn un article du jeudi 19 Octobre 2006 intitulé les dernières élections du XXeme siècle j’ai lu ceci sous votre clavier (plume) ;

    « Mais notre génération va connaître autre chose, comme le disait l’un des patrons de Google, d’ici cinq ans, nous pourrons vérifier en temps réel si les faits, chiffres ou informations donnés dans un discours par un homme politique sont justes. Éric Schmidt, le directeur général de Google a dit : »Les gens pourront utiliser ces programmes pour vérifier l’exactitude des déclarations en les confrontant à des données historiques« . Si cela se produit, cela transformera la nature des débats. Impossible de nous sortir des chiffres gonflés ou artificiellement réduits, de s’approprier la croissance ou les bons chiffres du chômage, de nier tel fait en misant sur notre ignorance ou notre immense capacité d’oubli. L’intelligence collective nous enrichira. »

    Alors ça va enrichir oubien quand il s’agit de ségolène c’est pas bien. ?


    • Natacha Quester-Séméon / Natacha Quester-Semeon / NatachaQS Natacha Quester-Séméon 13 novembre 2006 17:59

      Vous dites : « Alors ça va enrichir oubien quand il s’agit de ségolène c’est pas bien. ? »

      Où serais-je en contradiction avec moi-même ? smiley Nous parlons ici de l’utilisation de vidéos en ligne dans les campagnes et des risques que cela comporte.


    • candidat 007 (---.---.122.128) 13 novembre 2006 18:52

      En prenant pour exemple central le cas de la vidéo de ségolène ;

      vous dîtes ;

      « C’est à se demander si une telle chose aurait pu se produire en France contre un autre candidat de premier plan, comme si certains principes de respect pouvaient être enfreints à l’encontre d’une femme, qui doit forcément être dominée. Cette vidéo annonce la couleur : pour gagner, tous les coups sont permis ! »

      En France, le vide juridique est total concernant la vidéo en ligne. Le CSA ne le comptabilisera pas dans les temps de parole. C’est la porte ouverte à toutes les pratiques, à tous les coups bas, et les plus violents ne viennent pas forcément du parti adverse."

      or le problème de la vidéo sur Ségolène ne pose justement pas les questions que vous soulevez dans votre article.

      Au contraire elle enrichit nos connaissances vis a vis des méthodes de ségolène. Il s’agit d’une séance de section du PS si j’ai bien compris , et les responsables avaient décidé de la filmer. Son utilisation est donc légitime dans un débat au PS. Où est le coup bas ? la dérive ? Depuis 6 mois les citoyens vivent au rythme des informations sur le PS, et les citoyens ne seraient bons, qu’à entendre et lire les fadaises des médias auto proclamés, incapables de poser les bonnes questions aux candidats, qu’être saoulés de sondages commandés par qui et d’être conduits dans un seul tuyau, « le deuxième tour Ségo-Sarko » décidés par qui ?

      C’est une vidéo vraie, des paroles tenues sur un thème central pour le devenir de notre société (l’éducation) et c’est une vidéo qui oblige au débat, et à des précisions. D’ailleurs Ségolène veut mettre la vidéo complète sur le net. Eh bien c’est trés bien. Où était le coup bas ?

      je crois que dans ce cas là, les internautes font le travail que les journalistes patentés auraient du faire.

      Sincèrement, j’ai toujours pensé que c’était ségolène qui était à l’origine de la diffusion de cette vidéo. je ne suis pas encore complétement convaincu que ce n’est pas elle ou son staff. (j’ai déjà expliqué cela sur un autre fil sur agoravox).


  • Tom Tom (---.---.253.163) 13 novembre 2006 15:56

    Faire bosser les profs ??!! mais elle a persu la tete pour une socialiste (donc demago). L’education nationale francaise est la deuxieme institution au monde apres l’armée chinoise.


  • mike57 (---.---.235.97) 13 novembre 2006 16:01

    Je ne suis pas Royal(iste), mais je partage complètement ses idées concernant une plus grande présence des profs dans leurs lycées et colléges. J’ai eu aussi recours à des profs d’adacomia ou d’autres privés pour maintenir à niveaux mes filles.Beaucoup d’argent pour compenser l’absence de professeurs souvent en stages ou malades mais jamais remplacés.


  • Vilain petit canard Vilain petit canard 13 novembre 2006 16:02

    Je suis tout à fait d’accord avec duong, le problème tient dans la définition mot « pirate » : cette vidéo n’a pas été prise par un affidé de TF1 ou de France Télévisions ? Et alors ?

    Pour faire bref, cette affaire crée un buzz pas possible parce que :

    1- Mme Royale est dite télégénique et est supposée provoquer un « séisme » politique, au motif entre autres qu’elle est une femme, et voilà qu’on la voit dire des trucs assez inattendus sur les enseignants et l’Enseignement en général

    2- les médias en place sont outrés de voir un baltringue avec des moyens minables faire la une avec une vidéo minable à deux balles, et crient au « phénomène de société », le Net va censément révolutionner la politique (en fait, les amateurs dament le pion aux professionnels)

    3- Au PS on se frotte les mains à l’idée de déstabiliser Mme Royal dans l’électrorat dit traditonnel de la gauche, à savoir le corps enseignant.

    Ce qui a contrario nous prouve en fait que :

    1- Nous sommes encore habitués à ne voir que des hommes en politique, et qui plus est, des hommes qui ne disent que des choses attendues.

    2- Nous sommes habitués à prendre pour de l’officiel ce qui est fabriqué sur mesure avec de gros moyens par une bande d’opérateurs historiques (voir à ce sujet la mutation des reportages télé sur les universités d’été de l’UMP dans Arrêt sur Images du 12 novembre, qui démontre cette assertion, images à l’appui.

    3-Le PS est encore persuadé qu’il doit avoir les votes des enseignants pour passer. Le reste de la classe moyenne, qui justement, envoie ses enfants à l’Ecole, c’est pas vraiment important pour eux.

    Une fois de plus, la grandeur de l’étonnement médiatique donne la mesure en creux du vide sidéral de notre débat politique.

    Pourtant j’ai entendu Mme Royal ce matin sur France Inter, où elle a été cuisinée sur le fond de ses remarques et elle a été très claire et très intéressante sur le sujet, pas du tout le raccourci trompeur donné par la vidéo. Jugez par vous mêmes.


  • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 13 novembre 2006 16:02

    Les choses sont simples : cette vidéo a été diffusée et tronquée -et c’est ce dernier point qui est contestable-, dans un but très précis : faire croire qu’il agissait là d’une attaque contre les enseignants en général et leurs conditions de travail, lesquels enseignants sont les premières victimes de la situation actuelle et du fait que certains dentre eux refusent des heures supplémentaires pour aller en faire à l’extérieur et donc affaiblissent l’image du service public auprès des parents.

    En revanche, dire comme elle l’a dit et souvent répété (et en cela cette vidéo est le contraire du scoup) qu’il faut impérativement que le enseignants soient plus présents dans les collèges pour mieux répondre au besoin d’aide individualisée des élèves en difficulté est une évidence que nul ne peut honnêtement contester.

    Il s’agit, comme elle ne cesse de le répéter (mais il n’ y a pas de pire sourds que ceux qui ne veulent rien entendre) non pas d’accroître, mais de modifier la répartition du temps de travail des enseignants en en négociant les conditions et la rémunération.

    Il en va en effet de la lutte contre l’échec scolaire et refuser cette évolution du travail des enseignants (passer moins de temps à corriger chez soi pour sanctionner des compétences non acquises et plus pour aider les élèves à les acquérir) c’est ne rien vouloir changer à la situation d’injustice actuelle entre ceux qui peuvent être aidés à l’extérieur et les autres...Situation qui du reste avantage (ceci dit en passant) les enfants d’enseignants qui eux reçoivent cette aide à la maison

    Cetet diffusion sauvage et tronquée, voire caviardée, est donc bien une manipulation, non pas parce qu’elle n’est pas autorisée, mais parce qu’elle permet d’évacuer (ou de détourner l’attention du) le vrai problème que SR a le courage de soulever, non pas contre les enseignants, mais contre les carences de l’école publique dans son devoir de formation éducative.

    Le grande majorité des parents et donc des électeurs comprennent parfaitement le sens des propos de SR. Et la majorité des enseignants, après correction de cette diffusion dans sa version complète, peuvent et doivent faire de même.


    • patrick patrick 13 novembre 2006 16:19

      @sylvain reboul

      Si vous permettez un avis. Le problème pur moi n’est pas de savoir si la vidéo est volée ou pas mais plutot de savoir si une femme qui passe son temps à parler de la verité de sa « parole » est sincère quand elle parle !

      Je suis scandalisé que madame Royal ait mis en ligne ce qu’elle considère comme la vidéo non tronquée ( elle le dit) et que dans SA version ont disparu des phrase entieres noatment sur « ne pas le crier sur les toits pour de pas prendre les syndicats en face »

      Qui manipule ?


    • (---.---.162.15) 13 novembre 2006 18:03

      Vous croyez qu’en limitant le travail des enseignants à 35 heures, en leur faisant faire plus de soutien, en enlevant le travail fait chez eux, ça marchera mieux ? Cela signifie qu’il faudrait beaucoup diminuer les temps de préparation et de correction. Avec des cours mal préparés et des corrections très partielles, la qualité de l’enseignement ne peut qu’être bien moindre.

      Je pense que la volonté de Sarkozette est plus sournoise, elle est d’augmenter le travail fait à l’école sans diminuer celui fait à la maison.

      Contrairement à ce que vous dites, je pense que les électeurs et parents d’élèves ne sont pas dupes de cette manigance qui n’a rien de courageuse tant elle est dissimulée dans sa formulation, sans même parler du black-out qui l’a entourée.

      Am.


    • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 13 novembre 2006 18:15

      Je rappelle qu’il s’agissait non de définir son programme mais d’une réunion de responsables du PS pour préparer le projet poltique de ce parti et que cette préparation n’est pas publique et ce pour une raison très simple : il convient d’abord de s’entendre avec son parti sur des propositions communes avant de prétendre en discuter avec les organisations syndicales en tant que propositions du parti.

      Chaque chose en son temps, négligez ce principe c’est ne rien comprendre aux procédure normales de la démocratie

      la révolution qu’elle pointe ne l’est du reste que pour son parti et certaines organisations syndicales et ne vaut que pour eux et non pour l’ensemble des citoyens comme le montre les réactions positives que ses propositions suscitent. Cette publication et les explications qui l’accompagnent aujourd’hui mettent clairement les choses au point.

      Sur le fond ses positions sont connues et elle les a, à de nombreuses reprises, exprimées publiquement, y compris au congrès (public) de son parti ; il n’ y a rien de nouveau dans ce qu’elle a dit à cette occasion, pour ceux qui suivent la vie politique, et elle le revendique en en précisant la portée et les conditions.

      Nul n’a le droit d’exiger en démocratie que des conversations internes à un parti qui corrspondent à un moment de la réflexion collective soient immédiatement jetées sur la place publique, sauf à vouloir faire échouer des délibérations en cours, en autorisant toutes les déformations et autres manipulations démagogiques. La déloyauté en politique se paye et j’espère bien que celui ou ceux qui en sont arrivés à un tel procédé soient officiellement désaprouvés par leur parti (ce qui est en cours, selon mes informations).


    • duong (---.---.123.107) 13 novembre 2006 18:24

      Monsieur Reboul, d’abord il n’existe aucune version complète de la vidéo de madame Royal, il n’existe que deux versions , l’une de « Jules Ferry », l’autre de l’équipe de madame Royal, qui toutes les deux ne font que 2 minutes sur un débat d’1h30 et qui toutes les deux comportent un morceau que ne contient pas l’autre et inversement ... c’est-à-dire que toutes les deux sont tronquées.

      Ensuite, madame Royal avait fait très concrètement cette proposition, extrêmement claire, de la présence des enseignants 35 heures dans l’établissement à la commission du projet du PS début février.

      Elle était très claire sur ce point.

      Mais ensuite sur l’utilisaton de ce temps en collège, et sur les moyens affectés ? Rien ou pas grand-chose. Bureaux, armoires, agrandissement des collèges ...

      Et surtout quel est l’objectif que les profs soient effectivement présents 35 heures ? Compte tenu de l’énormiét des moyens nécessaires, ce doit être un objectif qui rend vraiment cette option indispensable.

      Il est question en priorité de soutien scolaire. Deux questions se posent alors :

      - pourquoi faut-il que les enseignants soient présents 35 heures dans l’établissement pour assurer ces heures supplémentaires de soutien scolaire ?

      - si les enseignants font plus de soutien scolaire, que feront-ils en moins pour maintenir leur temps de travail à « 35 heures » (en réalité, le temps est évalué à 39-40 heures pendant l’année scolaire) ?

      D’ailleurs, Nicolas Sarkozy a fait depuis longtemps une proposition d’heures supplémentaires REMUNEREES pour faire assurer le soutien scolaire par des enseignants. MAis jamais il n’a envisagé pour cela d’obliegr les proçfs d’être présents 35 heures dans l’établissement.

      Comme les enseignants ne savent pas ce qu’ils feraient en moins, comme ils ne comprennent pas bien pourquoi ils seraient obligés de rester 35 heures dans l’établissement pour cela, comme ils ne connaissent des moyens qui seraient débloqués pour cela, il est bien normal qu’ils se demandent si madame Royal ne pense pas avant tout qu’après tout, ils pourraient faire à la fois leur boulot normal et le soutien gratuit pendant leurs 35 heures de présence dans l’établissement. Et que cette présence, ma foi, serait bien utile pour « contrôler » leur travail.

      Ce qu’on ne comprend pas, c’est que la « proposition révolutionnaire de madame Royal » (c’est elle-même qui le dit) c’ets « les 35 heures dans l’établissement » ... alors que le projet socialiste prévoit, lui, tout simplement, que les enseignants fassent plus de soutien scolaire. Une proposition qui a le mérite de fixer clairement l’objectif ... le soutien scolaire ... et non la « surveillance » des profs. Pourquoi mettre la priorité sur un auter objectif ?


    • duong (---.---.123.107) 13 novembre 2006 18:30

      Monsieur Reboul : quand madame Royal a voulu faire des propositions qui n’ont pas été reprises par le projet du PS (par exemple l’encadrement « humanitaire »), elle a à chaque fois convoqué une conférence de presse.

      Par ailleurs, comme toutes ces propositions qu’elle a faites et qui ne sont pas dans le projet du PS, il semble très clair qu’elle n’a abandonné aucune de ces propositions ... même si elles ne figurent pas dans le projet du PS.

      Elle a répété à plusieurs reprises que ces propositions figureraient dans son projet.

      Après , toute la question est effectivement que ces propositions sont en permanence reformulées ... mais c’est tout aussi vrai des propositions qu’elle a faites dans la presse que de cette proposition-ci.

      Elle n’a en général pas attendu que sa proposition soit bien finalisée pour la présenter à la presse.


    • duong (---.---.123.107) 13 novembre 2006 18:47

      Par ailleurs, je signale à monsieur Reboul que quelqu’un sur le bigbangblog de Daniel Schneidermann affirme avoir été en possession de cette vidéo cet été :

      http://www.bigbangblog.net/article.php3?id_article=474

      (gérard, le 12 novembre)

      qui aurait été diffusée entre militants socialistes suite à un mail de Jack Lang aux enseignants militants et syndiqués dénonçant cette proposition.

      A vrai dire, je me souviens que ce mail de Jack Lang avait été évoqué sur le « forum socialiste », mais pas qu’une vidéo ait été également diffusée.

      Cette déclaration de « gérard » est donc à prendre avec d’extrêmes pincettes (Julien Dray est-il plus crédible ?).

      Cependant ceci m’a donné l’occasion de penser à deux choses :

      - cette proposition de Ségolène Royal était connue depuis bien longtemps d’une bonne partie enseignants inscrits au PS (d’autant qu’elle avait été évoquée dans un article du Monde et que le « téléphone arabe » marche bien). On peut donc se demander si un candidat pouvait avoir réellement intérêt à diffuser une information déjà connue des électeurs de la primaire PS.

      - il semble que cette vidéo ait été confiée par monsieur Raoul, sénateur partisan de DSK accusé par le staff de madame Royal, à des « amis politiques » d’après ses déclarations. Personne ne connait ces amis ni si eux-mêmes ont pu la transmettre à d’autres. D’autre part, cette vidéo a 10 mois et est donc susceptible d’avoir circulé dans pas mal de mains. Alors l’accusation qui consiste à accuser monsieur Raoul et au-delà DSK, qui a été faite apr le staff de madame Royal et qui a été reprise par toute la presse, semble extrêmement rapide, sachant que cette vidéo a 10 mois et qu’on n’en connait pas le circuit.

      D’autre part, il est évident que le staff de madame Royal a tout intérêt à faire accuser DSK, qui est d’après beaucoup de monde, le mieux placé pour la battre s’il y a un second tour.

      Bref, on a d’un côté une vidéo qui dévoile des propos réels de madame Royal. Et de l’autre, une accusation sans preuve et même très fragile et qui vient à point nommé pour démolir son principal adversaire.

      Sauf si vous avez d’autres informations, je trouve ces accusations sans preuve bien opportunistes ... et bien peu politiques.


    • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 13 novembre 2006 19:15

      J’ai déjà répondu sur l’aménagement du temps de travail : on peut très bien corriger moins de copies à la maison, préparer ses cours dans un bureau ou un local amménagé et mettre en place une évaluation en cours d’intervention pédagogique ; je considère que la contrôlite aiguë chez soi est le signe d’une perversion de l’acte d’enseigner qui fait passer la sanction négative ( et éliminatrice) avant le fonction éducative positive. On peut aussi réduire les heures de cours pour les meilleurs (en les faisant travailler d’une manière plus autonome) afin de se concentrer sur ceux qui sont en difficulté temporaire.

      On peut développer des ateliers de formation etc...

      Enfin je considère que les programmes doivent être allégés quantitativement pour être appofondis qualitativement : le bourrage de crane à un rythme acécléré imposé d’en haut est toalement anti-éducatif.


  • (---.---.140.218) 13 novembre 2006 16:06

    Natacha,

    citation :

    - “En ce qui me concerne, je considère que l’éthique est quelque chose de simple : c’est une question d’honneur. Ce concept est certes très large. Mais on ne peut pas s’attendre à ce que les gens nous fassent confiance si on n’agit pas avec honneur." Les nouveaux médias doivent chercher à ne pas tomber dans les pièges du système actuel et soutenir plutôt une transformation positive de la société.-

    Nous ne vivons certainement pas dans le même monde !

    La langue de bois ce n’est pas sur le web ! Rien à voir avec l’éthique etl’Honneur ! Nos Politiques ont-ils un brin d’honneur ? Un bras d’honneur plutôt, où vous avez la mémoire courte...

    Blogueuse, ou blagueuse ?

    Ce qui importe c’est les réactions des intéressés ! Décevantes, pitoyables tels des collégiens pris la main dans le sac. Parce que c’est la Vérité !

    Personnellement, je n’attends rien de SG, qui n’est que l’ombre du parti à Hollande. Mais autant mettre un poster à l’Élysée, cela fera moins de dégât...

    Le dernier p’tit sondage agora (1350 votes, 69 % ni PS et ni UMP) confirme un état d’esprit qui n’a pas besoin d’internet pour grandir.

    Fini les mensonges, la manipulation change de camps ! et alors ? Dehors, les gros partis avec leurs petits partisans. Désolé pour eux, mais ils savent à quoi s’en tenir... nous aussi.

    Philgrave


  • Bronstein (---.---.13.57) 13 novembre 2006 16:16

    Unité ! par Dominique Strauss-Kahn Le Monde, 18 septembre 2004

    Le parti socialiste entre dans des eaux tumultueuses. Il s’apprête à vivre des heures difficiles et peut-être même des jours sombres. D’ici la fin de cette année, chacun le sait, les militants vont être appelés à se prononcer, par référendum, pour arrêter notre position sur le projet de Constitution européenne. Version optimiste : c’est un exemple de démocratie pour tous les autres partis. Version pessimiste : c’est un affrontement programmé qui se profile. Aujourd’hui, je ne peux qu’exprimer mon inquiétude. Laurent Fabius, après avoir, je n’en doute pas, soupesé ses convictions et les conséquences stratégiques de son choix, a arrêté sa position. La majorité qui dirige le parti socialiste se partagera donc entre les tenants du oui et du non. Les enjeux politiques, idéologiques, symboliques, institutionnels sont lourds. Des voix doucereuses évoquent un « débat calme et serein ». Mais j’entends, en écho, l’avertissement de Jaurès qui, dans un autre contexte, rappelait que « la guerre n’est jamais fraîche et joyeuse ». Ce traité constitutionnel mérite-t-il un tel affrontement ? Je ne le crois pas. C’est, je n’ai aucun doute là-dessus, une avancée réelle. Mais ce n’est à l’évidence qu’une étape - d’ailleurs sans doute moins importante et moins difficile pour les socialistes que ne l’était Maastricht. Ce traité constitutionnel impose-t-il un tel affrontement aujourd’hui ? Je n’en suis pas sûr : nous sommes encore bien loin du référendum annoncé par le Président de la République. Alors, que faire ? Faire campagne, aux côtés de Martine Aubry, François Hollande, Bertrand Delanoé et bien d’autres en faveur du « oui », évidemment ! Mais penser aussi à notre unité, travailler à notre unité encore et toujours en préparant, ensemble, car il faudra bien en définitive se retrouver, les étapes suivantes de la construction européenne. Mais faut-il ne parler que de l’Europe ? Parlons d’Europe, assurément, ne parler pendant trois mois que de l’Europe, je ne crois pas cela opportun. Ce serait un cadeau à faire à ce gouvernement : il ne le mérite aucunement. Ce serait un grave manquement aux Français : ils ne nous le pardonneraient pas. Pendant que les socialistes débattent, les problèmes des Français demeurent et les socialistes, la gauche, doivent jouer leur rôle. S’opposer - et il y a de quoi. Proposer surtout, en gardant à l’esprit ce qui taraude notre société : les inégalités. Elles progressent. Elles inquiètent. Elles révoltent. Alors, parlons de l’emploi. Parlons de l’école, de la petite enfance jusqu’aux universités. Parlons des revenus. Construisons un projet pour la France. Pour ma part, je continuerai à le faire.


    • mémo (---.---.26.28) 13 novembre 2006 17:12

      Théo BALALAS : vétéran de l’OAS et cofondateur du FN à Marseille / président depuis 10 ans de la Commission des adhésions à la fédération DU PARTI SOCIALISTE des Bouches-du-Rhône.

      - s’occupe aujourd’hui d’encarter les nouveaux adhérents du PS des Bouches-du-Rhône !!!

      À Marseille aussi, la distribution de cartes dégriffées donne des ailes aux dirigeants. « On était à 6 700 membres en décembre 2005, on pourrait bien dépasser les 9 000 d’ici la fin de l’année », exulte Théo Balalas, président depuis 10 ans de la Commission des adhésions à la fédération PS des Bouches-du-Rhône.

      Un poste hautement stratégique, compte tenu du poids que pèse le département dans les instances nationales du parti et de sa longue histoire de fripouilleries clientélistes.

      Capable de faire ou défaire les majorités, la « fédé » des Bouches-du-Rhône pourrait bien, cette année encore, s’avérer décisive dans le choix du candidat PS aux présidentielles. Tout dépendra du nombre d’adhérents qu’elle fera mousser à la rentrée.

      Dans les manoeuvres d’appareil qui précèdent la course aux échalotes de 2007, Théo BALALAS, 71 ans, occupe donc un rôle de poids. Et pourtant le bonhomme n’a rien d’une célébrité. Il est même à ce point discret que c’est à peine s’il existe publiquement. Tapez son nom sur un moteur de recherche et vous ne trouverez guère qu’une seule occurrence de sa contribution au socialisme : une apparition furtive à un congrès départemental du PS à Istres, mais on ne le voit que de loin sur la photo.

      Au sein même du parti, du moins chez les blancs-becs, son blase provoque mines ahuries et haussements de sourcils. Balalas ? Inconnu au bataillon, ou presque. « Je préfère rester dans l’ombre », dit-il lui-même. Et ce ne sont certes pas les huiles du parti qui s’en plaindront.

      Car cet homme « de gôche » a un profil un peu atypique :

      - ancien membre de l’OAS, où il a fait le coup de poing avant de s’exiler 4 ans dans l’Espagne franquiste, Théo Balalas s’était fait connaître au début des années 70 en participant à la création d’Ordre Nouveau, un groupuscule à crâne ras farci de culottes de peau.

      - En 1972, il oeuvre à l’implantation marseillaise d’un tout jeune parti, le Front national, dont il rejoint aussi sec le bureau. Dès qu’il s’agit de promouvoir le temps béni des colonies (ou « le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord », comme dira la défunte loi du 23 février 2005), Balalas est de tous les bons coups. Le restau que tient alors sa mère dans le quartier de l’Opéra, décoré de posters des colonels grecs, sert de QG aux joyeux briscards de l’Algérie française, parmi lesquels son copain Jean-Jacques Susini, l’éminence grise des généraux putschistes de 1961, membre aujourd’hui du bureau politique du FN.

      - En 1973, la mobilisation des troupes franchit un nouveau palier avec l’émergence du Comité de défense des Marseillais. Domiciliée au siège du FN marseillais, cette association dirigée par un sous-off de la Légion attise le feu raciste qui enflamme le Midi à partir de cette année-là. Bilan : plastiquages, agressions et meurtres en série [1].

      - C’est dans ce contexte propice à toutes les ouvertures que Balalas se lie d’amitié avec Charles-Émile Loo, l’un des bras droits de Gaston Deferre, alors en quête de soutiens dans l’électorat pied-noir. En 1973, tandis que la propagande d’extrême droite invite le bon peuple aux ratonnades et que les locaux du FN marseillais sentent encore la peinture fraîche, Balalas fait donc son entrée au PS, où il entreprend de draguer les voix expatriées pour le compte de Gaston. « Deferre a su fédérer des personnes de toutes tendances, explique-t-il aujourd’hui. Il faut avoir des amis partout. Au moins cent mille expatriés se sont installés à Marseille, ça fait autant d’électeurs. » [2]

      L’OPA balalo-deferriste sur l’électorat pied-noir fera l’objet d’un passionnant chapitre dans La main droite de Dieu, livre hélas introuvable aujourd’hui [3].

      On y découvre qu’en 1994, soit 20 ans après son entrée au PS, Balalas entretenait toujours des relations cordiales avec Jean-Marie Le Pen, Jean-Jacques Susini et Ronald Perdomo, un des dirigeants locaux du FN. C’est que le cacique rose-brun n’est pas du genre à renier ses glorieux engagements. Ni à digérer l’indépendance de l’Algérie : « Mes adversaires étaient et sont toujours les gaullistes qui ont trahi », lâche-t-il, socialiste mais droit dans ses bottes.

      À ce jour, son nom continue d’ailleurs de figurer sur le site d’une association de vétérans de l’OAS, l’Adimad. « Vitrine du juste combat de l’Algérie française », l’Adimad ne se contente pas de vendre par correspondance des breloques coloniales, comme ce CD de chants martiaux qui « sera l’honneur et la fierté de votre discothèque ». Elle tient aussi à jour une liste des « combattants » martyrs de l’OAS : Théo Balalas y émarge à la rubrique des anciens détenus à la prison de la Santé.

      Que dirait un jeune socialiste « urbain et diplômé » s’il apprenait que sa carte lui a été délivrée par un vieux tromblon kaki, recruté pour sa connaissance intime des réseaux d’extrême droite ?

      Proche aujourd’hui de Jean-Noël Guérini, le brillantissime président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône, Balalas s’emploie pourtant à être de son temps. La preuve, il soutient à fond la candidature de Ségolène ROYAL : « Elle dit des choses taboues sur l’insécurité, elle a un discours carré. Je voterai pour elle. »

      D’ici là, il va lui falloir poursuivre la campagne de recrutement. Dans ce domaine aussi, le parti peut se fier à ses talents : en 2000, suite à un audit interne, la direction nationale intervenait auprès de la fédé des Bouches-du-Rhône pour retoquer 4000 cartes jugées bidon. « Oui, admet Balalas, mais ils ont gardé le pognon qui correspondait aux adhésions, ce qui prouve qu’elles n’étaient pas si bidon que ça. » Et puis, juré promis : « L’époque des adhésions par bottin téléphonique, c’est fini. »

      Article publié dans CQFD n° 36, juillet-août 2006.

      [1] Lire à ce propos Les Dossiers noirs du racisme dans le midi de la France, par Bernardi, Dissler, Dugrand et Panzani (Seuil, 1976).

      [2] Propos recueillis par CQFD au siège du PS des Bouches-du- Rhône, le 3 juillet 2006.

      [3] La main droite de Dieu, enquête sur Mitterrand et l’extrême droite, par Emmanuel Faux, Thomas Legrand et Gilles Pérez (Seuil, 1994).


  • GRL (---.---.91.38) 13 novembre 2006 17:55

    Et statistiquement et encore une fois , chacun votera pour sa gueule ... n’est ce pas ? La vidéo présentée comme celà illustre bien un etat de fait : "Je dis des choses désagréables aux profs , ils voterons pour un autre ( probablement le souhait de l’emmeteur de cette video ) . Et à contrario , je rassure un peu de tous les cotés , et tous les cotés se souviendront de moi le moment décisif ... tres humain en fin de compte. Il ... faut ... donc mentir pour etre élus ? Mais c’est bien nous qui votons tout de même ! Sommes nous , génération Mitterand et suivants , si dépendants du besoin d’etre rassurés par nos politiques que nous ne supportons pas l’idée de réforme même si l’époque change la donne à grande vitesse ? ... Veut on bannir tout risque et toute implication de nos vies, alors qu’etre en vie ... est le premier risque naturel ? Paradoxal ...

    Et l’influence attendue d’une telle vidéo , montre à quel point nous leur paraissons « prévisibles » dans nos intentions de vote . Et si l’histoire leur donne raison , ben alors on pourra dire qu’ils auront bien fait de nous acheter comme çà , parce qu’on est réellement comme çà , heh ! Pourtant , il n ’ y a rien de plus chiant que de passer pour des veaux ... Mais pour l’instant , on fait aussi beaucoup pour le rester ... paradoxal .

    Alors , on peut rêver , les gens peuvent aussi choisir quelquechose qui parait bon pour leur pays , même si pour eux ,çà induit quelques changements qui de toute façon , verront le jour par a force des choses. Et c’est peut etre un des sens de cette course à « la vidéo vraie ». Le personnage est faux on le sait , il a encore raison d’un scruttin mais il finit de perdre le coeur des electeurs. Et pour cause , on vote depuis plus de trente ans pour ... une personne ... Peut etre exigera t on un jour de voter pour un programme , quitte à ce qu’il soit carrément démasqué par les vidéos « vraies » fuyant par les joints des tuyaux . Mais pour l’instant ,si on veut du vrai , on ne veut pas encore la vérité , paradoxal ...

    Et la fameuse langue de bois ... Les politiques qui voudraient etre francs rencontrent un electorat qui pense par corps de metiers , voire individuellement , sans penser au pays entier qu’occasionnellement . On le voit aussi devant l’absence de solidarité entre professions au moment des manifestations ou des greves. Chacun n’est concerné que par son propre sort. Alors comment faire de la politique sur un terrain pareil et à la fois esperer d’etre élu , le tout sans etre démagogue ? Impossible au jour d’aujourd’hui , il faut toujours contenter le plus grand nombre en paroles et musique, il alors logique que la politique soit devenue vendeuse et téhâtrale, et donc que l’on découvre les réformes et les vraies intentions apres coup , on connait bien çà , c’est sur ... on s’en plaint depuis toujours ... paradoxal ...

    Et donc ... ,

    Donc oui , cet article et la nouvelle pratique qu’il commente peut aussi faire reflechir les citoyens , et plus même, que les politiques. Dans le sens où les attentes de citoyens désunis , trop individualisés, « fabriquent aussi » des discours en bois chez des politiques qui veulent tout simplement etre élus. pourtant un besoin de « vrai » rend croustillante la plus fade des vidéos ... percer dans le secret ? savoir ce qui se mijote en cuisine ? Et s’unir autour d’un pays dans une situation donnée à un moment donné ? Quand ? Pouvons nous réellement etre réunis autour de vérités à force de nager dans les illusions des uns et les mensonges des autres ? ... Puisque il semble , par la venue de ce genre de vidéo , qu’il y ait un besoin de passer au vrai ?

    Alors Natacha , quelle est à votre avis , la premiere caméra à stopper , celle qui met en scene nos politiques tout maquillés, ou celle qui met en scene , nos illusions de bonheur éternel dans la bienveillance ... d’un état providence ?

    GRL


  • mémo (---.---.26.28) 13 novembre 2006 17:09

    Théo BALALAS : vétéran de l’OAS et cofondateur du FN à Marseille / président depuis 10 ans de la Commission des adhésions à la fédération DU PARTI SOCIALISTE des Bouches-du-Rhône.

    - s’occupe aujourd’hui d’encarter les nouveaux adhérents du PS des Bouches-du-Rhône !!!

    À Marseille aussi, la distribution de cartes dégriffées donne des ailes aux dirigeants. « On était à 6 700 membres en décembre 2005, on pourrait bien dépasser les 9 000 d’ici la fin de l’année », exulte Théo Balalas, président depuis 10 ans de la Commission des adhésions à la fédération PS des Bouches-du-Rhône.

    Un poste hautement stratégique, compte tenu du poids que pèse le département dans les instances nationales du parti et de sa longue histoire de fripouilleries clientélistes.

    Capable de faire ou défaire les majorités, la « fédé » des Bouches-du-Rhône pourrait bien, cette année encore, s’avérer décisive dans le choix du candidat PS aux présidentielles. Tout dépendra du nombre d’adhérents qu’elle fera mousser à la rentrée.

    Dans les manoeuvres d’appareil qui précèdent la course aux échalotes de 2007, Théo BALALAS, 71 ans, occupe donc un rôle de poids. Et pourtant le bonhomme n’a rien d’une célébrité. Il est même à ce point discret que c’est à peine s’il existe publiquement. Tapez son nom sur un moteur de recherche et vous ne trouverez guère qu’une seule occurrence de sa contribution au socialisme : une apparition furtive à un congrès départemental du PS à Istres, mais on ne le voit que de loin sur la photo.

    Au sein même du parti, du moins chez les blancs-becs, son blase provoque mines ahuries et haussements de sourcils. Balalas ? Inconnu au bataillon, ou presque. « Je préfère rester dans l’ombre », dit-il lui-même. Et ce ne sont certes pas les huiles du parti qui s’en plaindront.

    Car cet homme « de gôche » a un profil un peu atypique :

    - ancien membre de l’OAS, où il a fait le coup de poing avant de s’exiler 4 ans dans l’Espagne franquiste, Théo Balalas s’était fait connaître au début des années 70 en participant à la création d’Ordre Nouveau, un groupuscule à crâne ras farci de culottes de peau.

    - En 1972, il oeuvre à l’implantation marseillaise d’un tout jeune parti, le Front national, dont il rejoint aussi sec le bureau. Dès qu’il s’agit de promouvoir le temps béni des colonies (ou « le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord », comme dira la défunte loi du 23 février 2005), Balalas est de tous les bons coups. Le restau que tient alors sa mère dans le quartier de l’Opéra, décoré de posters des colonels grecs, sert de QG aux joyeux briscards de l’Algérie française, parmi lesquels son copain Jean-Jacques Susini, l’éminence grise des généraux putschistes de 1961, membre aujourd’hui du bureau politique du FN.

    - En 1973, la mobilisation des troupes franchit un nouveau palier avec l’émergence du Comité de défense des Marseillais. Domiciliée au siège du FN marseillais, cette association dirigée par un sous-off de la Légion attise le feu raciste qui enflamme le Midi à partir de cette année-là. Bilan : plastiquages, agressions et meurtres en série [1].

    - C’est dans ce contexte propice à toutes les ouvertures que Balalas se lie d’amitié avec Charles-Émile Loo, l’un des bras droits de Gaston Deferre, alors en quête de soutiens dans l’électorat pied-noir. En 1973, tandis que la propagande d’extrême droite invite le bon peuple aux ratonnades et que les locaux du FN marseillais sentent encore la peinture fraîche, Balalas fait donc son entrée au PS, où il entreprend de draguer les voix expatriées pour le compte de Gaston. « Deferre a su fédérer des personnes de toutes tendances, explique-t-il aujourd’hui. Il faut avoir des amis partout. Au moins cent mille expatriés se sont installés à Marseille, ça fait autant d’électeurs. » [2]

    L’OPA balalo-deferriste sur l’électorat pied-noir fera l’objet d’un passionnant chapitre dans La main droite de Dieu, livre hélas introuvable aujourd’hui [3].

    On y découvre qu’en 1994, soit 20 ans après son entrée au PS, Balalas entretenait toujours des relations cordiales avec Jean-Marie Le Pen, Jean-Jacques Susini et Ronald Perdomo, un des dirigeants locaux du FN. C’est que le cacique rose-brun n’est pas du genre à renier ses glorieux engagements. Ni à digérer l’indépendance de l’Algérie : « Mes adversaires étaient et sont toujours les gaullistes qui ont trahi », lâche-t-il, socialiste mais droit dans ses bottes.

    À ce jour, son nom continue d’ailleurs de figurer sur le site d’une association de vétérans de l’OAS, l’Adimad. « Vitrine du juste combat de l’Algérie française », l’Adimad ne se contente pas de vendre par correspondance des breloques coloniales, comme ce CD de chants martiaux qui « sera l’honneur et la fierté de votre discothèque ». Elle tient aussi à jour une liste des « combattants » martyrs de l’OAS : Théo Balalas y émarge à la rubrique des anciens détenus à la prison de la Santé.

    Que dirait un jeune socialiste « urbain et diplômé » s’il apprenait que sa carte lui a été délivrée par un vieux tromblon kaki, recruté pour sa connaissance intime des réseaux d’extrême droite ?

    Proche aujourd’hui de Jean-Noël Guérini, le brillantissime président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône, Balalas s’emploie pourtant à être de son temps. La preuve, il soutient à fond la candidature de Ségolène ROYAL : « Elle dit des choses taboues sur l’insécurité, elle a un discours carré. Je voterai pour elle. »

    D’ici là, il va lui falloir poursuivre la campagne de recrutement. Dans ce domaine aussi, le parti peut se fier à ses talents : en 2000, suite à un audit interne, la direction nationale intervenait auprès de la fédé des Bouches-du-Rhône pour retoquer 4000 cartes jugées bidon. « Oui, admet Balalas, mais ils ont gardé le pognon qui correspondait aux adhésions, ce qui prouve qu’elles n’étaient pas si bidon que ça. » Et puis, juré promis : « L’époque des adhésions par bottin téléphonique, c’est fini. »

    Article publié dans CQFD n° 36, juillet-août 2006.

    [1] Lire à ce propos Les Dossiers noirs du racisme dans le midi de la France, par Bernardi, Dissler, Dugrand et Panzani (Seuil, 1976).

    [2] Propos recueillis par CQFD au siège du PS des Bouches-du- Rhône, le 3 juillet 2006.

    [3] La main droite de Dieu, enquête sur Mitterrand et l’extrême droite, par Emmanuel Faux, Thomas Legrand et Gilles Pérez (Seuil, 1994).


  • Patrick Adam Patrick Adam 13 novembre 2006 17:19

    @ l’auteur

    A quoi sert cette longue dissertation sur le piratage outre-atlantique car, la vidéo de Mme Royal semble ne pas avoir été piratée mais réalisée en toute connaissance de cause devant les participants.

    Les socialistes doivent-ils se parler entre aux à huis clos avec interdiction de prendre des images ? Ce qui est plutôt bizarre dans cette histoire, c’est le silence qui a été fait durant des mois sur un tel document de travail et le fait qu’il ressorte maintenant. Mais quoi de plus normal, la madone bénie des sondages voulait-elle qu’une pluie de roses accompagne son parcours triomphal vers l’Olympe ? Elle a tenté de botter en touche ce matin sur France Inter de façon franchement minable, en se réfugiant dans ses ségolaineries qui n’ont rien à envier aux raffarinades. Elle a peur de perdre le vote des profs et ne montre pas un bien grand courage, mais c’était à prévoir.

    Espérons que les militants socialistes indécis seront édifiés comme il se doit. Celle qui veut filmer le conseil des ministres refuse de filmer les débats publics du PS et les séances de travail internes. A croire qu’elle a peur de son ombre.

    Par pitié, ne soyez pas moutonnière en parlant de cassette pirate... Le piratage c’est du vol. Celle-ci ne semble pas avoir été volée, bien au contraire, même si Mme Royal semble ne pas avoir eu le temps de se bien maquiller.

    Patrick Adam


  • lesigne 13 novembre 2006 17:22

    Le enseignants du public travaillent déjà beaucoup trop, ils font 18 h X 3 soit 54 h par semaine... ( je compte les préparations et les heures pédagogiques hors classe. pour un salaire moyen de 27297€ annuel ( après 15 ans de services ). L’un des plus bas de l’Europe après le Portugal. En Allemagne un professeur gagne 41209€, en GB 39000€ ...

    Les ramener “à 35 h”, ce serait diminuer le nombre d’heures qu’ils font pour leur permettre de mieux faire cette préparation et ce suivi pédagogique dans l’intérêt des élèves et de la qualité des cours, en les payant conformément aux heures effectuées réellement (correction de copies, préparation de cours) etc. Dans des classes de 15, là où c’est nécessaire, ce ne serait pas mal, non ? Ségolène veux valoriser le métier d’enseignant en les faisant travailler 35H c’est bien. Avec le temps libre qu’ils retrouveront ils temps pour se former,se cultiver, lire et arriver en classe dans de meilleures conditions.

    Il va falloir recruter en masse au CAPES.

    Merci Ségolène. Les professeurs vont approuver.

    C’est bien ce que dit la vidéo ?


  • Gilbert Spagnolo dit P@py Gilbert Spagnolo dit P@py 13 novembre 2006 17:34

    Ben,....pour s’assurer que les profs font bien leurs 35 heures par semaines, c’est de les obliger à corriger les devoirs de leurs élèves dans les locaux des établissements, et basta,.. et le reste de leur temps libre ils peuvent bien faire ce qu’ils veulent , aller à la pêche, glander à la maison,.... ou donner des cours payants.

    @+ P@py


Réagir