Vieilles canailles
Plus tenaces que des morpions.
Monsieur Gérad C a posé sa démission que son jeune mentor : « Freluquet le Méprisant » a d’abord refusé dans l’instant pour finir, après réflexion (chose rare chez ce jeune intrépide) par l’accepter quelques heures plus tard. Le temps est donc enfin venu de se passer de ce personnage qui doit appartenir, selon les fripouilles de la République, à l’extraordinaire cohorte des indispensables à vie. Image vivante de la décrépitude, notre bon ministre a tiré sa révérence non pas pour prendre un repos et une retraite méritée mais tout au contraire pour rempiler quelques années de plus à la mairie de Lyon.
Un vieux fauve édenté, courbé, fatigué, déplumé qui veut une fois encore s’offrir la vanité de représenter la seconde ville française en dépit d’un manque de dynamisme visible, d’une fatigue évidente, d’une réduction apparente de sa faconde. L’homme s’accroche au pouvoir, à ses privilèges, à ses dorures, sans doute pour compenser des manques secrets dans son existence. C’est simplement pitoyable.
Laissons donc cette vieille canaille à son rêve d’éternité élective. Il n’est pas le premier ni ne sera pas hélas le dernier champion de la longévité. La gérontocratie se porte bien curieusement alors qu’une vague de jeunisme aberrante est venue brouiller les cartes. Les uns comme les autres nous désespèrent d’une démocratie qui vire à la farce. Pourtant, les solutions sont simples pour éviter un tel spectacle !
La politique n’est pas un métier. Ce postulat incontournable devra être gravé dans la constitution. Nous en avons soupé de ce bal des vieilles ganaches, chevaux sur le retour, toujours prompts à sortir de la tombe pour prétendre à un poste officiel, un marocain, un titre d’ambassadeur, une présidence de commission, un titre honorifique et rétribué grassement. Car voyez-vous, chez ces parasites, il convient de jouir jusqu’à l’extrême onction de la ponction à vie qu’ils ont effectuée dans les caisses de l’état en dépit de retraites ahurissantes qu’ils se sont généreusement octroyées.
Le mandat unique, véritablement singulier est la seule issue pour débarrasser à jamais notre pays de ces parasites. Une fois et une seule dans l’existence, une période consacrée à la gestion des affaires publiques. Ce serait alors une expérience sans lendemain car ensuite, quel que soit le mandat choisi, ce serait retour à la case « Vie active ! » que ces joyeux inutiles n’ont pour certains, jamais connue.
Je sais des élus qui n’ont pas mis les pieds dans le monde du travail depuis près de quarante ans. Une vie entière consacrée à légiférer, commander, diriger, conseiller sur un sujet qui leur échappe totalement. Quel bonheur ! Nous baignons dans la farce sans être en mesure, nous les citoyens votants de rayer une bonne fois pour toutes de nos choix, ces affreux personnages. Il faut bien reconnaître que le système est entièrement fondé sur la préservation de l’espèce la moins utile qui soit à la nation : la caste politique.
Les élections ne se jouent qu’en fonction de l’argent dont dispose le parti de l’impétrant. Tout est biaisé dans cette affaire, formidablement organisée pour que rien ne bouge. Oublions l’épisode désastreux de l’imposture en marche qui n’a eu lieu que parce que les citoyens n’en pouvaient plus de supporter la pantomime des mammouths et vieux barons locaux. La vague va se diluer dans la faillite la plus totale de cette terrible illusion pour redonner place à ce qui se fait de pire dans la professionnalisation du pouvoir.
Les partis sont en mort cérébrale, dissolvons-les définitivement en imposant le tirage au sort, en réclamant un âge de retraite effective pour toutes les activités, mandats et fonctions. La vieillesse peut apporter sa sagesse, sa pertinence, son expérience. Il ne s’agit pas d’évacuer totalement les plus de soixante-cinq ans, mais de constituer en parallèle un véritable conseil des sages qui apporterait lumières et conseils sans aucune rétribution complémentaire à leur légitime pension de retraité.
Les citoyens en ont assez d’assister à ce spectacle, de trimer pour que des incompétents notoires, des prétentieux et des cabots, des canailles en fin de parcours, s’offrent un dernier tour de piste à leurs frais. Gérard C est de ceux-là. Qu’il dégage ! Et tous les autres avec lui …
Aléatoirement leur.