jeudi 8 janvier 2009 - par Le saprophyte du crédit 2

2009, le nouveau 1929 ?

Les miasmes de 2008 ne sont pas passés depuis une semaine, et on peut lire partout les sinistres présages qu’inspire la comparaison inévitable entre les deux années finissant par la même unité. Comment nier en effet l’existence de phénomènes massifs qui se ressemblent entre les deux grandes crises qui ont démarré par des krach boursiers – ou dont, du moins, le krach fut le symbole pour toute une population bientôt soumise aux « difficultés bancaires » ?

Bonne année – même aux rabat-joie qui nous renvoient quatre-vingt ans en arrière !
Car, à propos du mot « démarré », la controverse a toute sa place. On dira, par exemple, selon l’interprétation de la grande Dépression qu’on épouse, qu’en 1929 c’est la crise bancaire qui a provoqué l’effondrement immobilier, quand les banques américaines ont dû récupérer leurs actifs au prix des expulsions, tandis qu’en 2007, c’est l’existence de prêts hypothécaires périlleux d’emblée « titrisés » qui a créé la crise des bourses.

Où est la cause, où est l’effet ?

Le fait est qu’existent plusieurs lectures des événements passés, incompatibles entre elles, dès qu’on entre dans le débat technique des historiens de l’économie.
Pourquoi ? Parce que l’histoire n’est jamais un simple donné, mais qu’elle est toujours reconstruite a posteriori en fonction des théories que les historiens empruntent aux économistes qui les leur proposent. Un libre-échangiste « pur », « ultra-libéral » si l’on veut parler comme les journalistes qui n’y entendent mais, soulignera qu’avant même le pire moment de la crise de 1929, Hoover avait déjà fait entreprendre de grands travaux (ne fût-ce que le gigantesque barrage portant son nom) qui aggravèrent la situation… tandis que le théoricien adverse dit que le salut vint du New Deal de Roosevelt, le premier président des États-Unis élu alors qu’il était invalide ; ce à quoi le premier répond que seule la guerre (où les USA n’entrèrent qu’en décembre 1941) tira le pays du marasme. Gageons que, si l’histoire se répète, une substitution de noms s’impose…
Un débat qui mérite des tonnes (et des tomes) d’explications n’a pas sa place dans un court billet, mais les points indiscutés aussi sont nombreux : la crise a touché des millions de personnes en Amérique, comme aujourd’hui, et de là dans le monde entier, y compris en France (surtout à partir de 1931), comme aujourd’hui. La litanie des expulsions de ménages surendettés, l’augmentation des pratiques bancaires de restriction du crédit– quel que soit le montant des aides de l’État d’ailleurs, financées par une dette que les resucées de la doctrine keynésienne auront bien du mal à justifier si la croissance n’est pas obtenue en fin de compte.
Alors, c’est du système bancaire que les ménages sont « exclus » en nombre de plus en plus grand… Et cette « exclusion bancaire » signale à rebours que l’inclusion sociale même passe par ces institutions (même les prestations sociales perçues par les ménages, allocations familiales, etc. sont versées sur des comptes) ; les banques ont donc joué non seulement avec leur avenir, mais avec celui des entreprises et des ménages, d’investisseurs et de particuliers.
Le point commun véritable des crises, passées et présentes, le voici : si les crises ont toujours existé, elles se sont changées en phénomène aux conséquences vitales autant sociales que personnelles. En d’autres termes, et en écho à Keynes disant qu’à « long terme, nous serons tous morts », c’est à court terme que l’activité économique l’est, quasi-morte – et qu’il faut survivre comme on peut. Notons que les personnes endettées le savaient déjà.

Bonne année !

Le saprophyte du crédit.



12 réactions


  • Pierre 8 janvier 2009 13:17
    " c’est à court terme que l’activité économique l’est, quasi-morte – et qu’il faut survivre comme on peut. Notons que les personnes endettées le savaient déjà. "

    Encore un français qui se plein le bouche pleine ! Activité economique quasi morte ? Au moins je vois que ton ordi marche et je crois pas que tu souffre pas tant que ca du froid en France. EDF marche bien.

    J’en ai marre des Francais qui se plaigne davantage de la petite crise economique que les habitants du zimbabwe (ou la oui l’activite economique est quasi morte...).

    Encore un article ridicule.... la crise ! la crise ! la crise !

    on compare a quoi pour dire qu’il y a crise economique ? aux resultats d’il y a un an ou la production etait anormalement haute !

    allez continuez a vous plaindre, on vous entendra toujours davantage que les Zimbabweens.

    Agoravox, etant le media des citoyens francais, est tres (trop) franchouillard !

  • W.Best fonzibrain 8 janvier 2009 14:52

     hello l’auteur
    d’après mes lectures,mes connaisances historique et ces mêmes constantes historiques,et psychologiques, appliqué en faisant des liens avec la situation international,il ne fait aucun doute que 2009 va etre véritablement catastrophique,et pour tout le monde ;

    il faut tenter de construire un système très large,et comprendre que tout est lié,la poltique local,national,international,des troubles sociaux sont à venir,sarko en faisant son bushiste va radicaliser les francais à qui l’on fait croire qu’ils sont encore immigrés mêmes après plusieurs génération,avec les africains l’immigration est héréditaire,c’est dire comme les français,à traves les médias sont raciste.
    il faut comprendre qu’étant donne la crise à venir pour 2009,l’état va tout faire pour dévier l’attention,et si il faut monter les jeunes des cités contre la reste de la population,hé bien ils le feront.

    voila une série d’article d’un particulier qui prévoit la parité dow jones/or à 2000 points,c’est dire la catastrophe
    http://www.daily-bourse.fr/analyse-Les-marches-en-2009-PIRES-QUE-TOUT-vtptc-7123.php

    http://www.daily-bourse.fr/analyse-HYPERINFLATION-Risque-Planetaire-1ere-partie-vtptc-7115.php
    http://www.daily-bourse.fr/analyse-HYPERINFLATION-Risque-Planetaire-2ieme-partie-vtptc-7116.php
    http://www.daily-bourse.fr/analyse-HYPERINFLATION-Risque-Planetaire-3ieme-partie-vtptc-7117.php
    http://www.daily-bourse.fr/analyse-HYPERINFLATION-Risque-Planetaire-4ieme-partie-vtptc-7120.php


    voila si on pense à ce que que fis jim roger,le leap et beaucoup d’autre,on a du soucis à se faire.

    très serieusement je pense qu’il faut anticiper et prèvoir une économie de marchés noir,genre achetez 10000 litre d’essence,parce que 1 euro le litre c’est la dernière fois que l(on verra ca,et quand il coutera 3 euro le litre,y’aura des sous pour survivre,je sais c’est dingue de dire ca,mais,bon,la situation est gravissime.


  • catastrophy catastrophy 8 janvier 2009 15:40

    voila une série d’article d’un particulier qui prévoit la parité dow jones/or à 2000 points,c’est dire la catastrophe 
     Ah !, enfin de bonnes nouvelles !

    Sans catastrophes la vie serait trop triste ! smiley


  • Roland Verhille Roland Verhille 8 janvier 2009 16:04

    L’auteur est sain d’esprit en relevant que l’histoire de la crise de 1929 n’est pas claire, qu’elle a été et qu’elle est l’objet de controverses, de « reconstructions » opérées en fonction plus d’idéologies que de l’analyse scientifique des faits, que les professionnels de l’information (les journalistes) « n’y entendent mais », et que les prétendus économistes n’ont fait que contribuer à la désinformation. La crédulité humaine favorise ce genre d’embrouillamini.

    Il convient d’abord d’expliquer qu’à cette époque, l’outillage statistique développé depuis le milieu des années 1900 n’existait pas. Pour comprendre la crise de 1929 et ses suites, on ne peut donc s’en remettre qu’à un faible nombre de données suffisamment sûres.

    Une étude non suspecte de “Federal reserve Bank of St Louis” relève que les taux d’intérêt réels (inflation déduite) ont été brutalement abaissé de 10% à 2% en 1923 et jusqu’à 0,5% en 1925, puis relevés jusqu’à environ 5% en 1927 et 1928 ; que la masse monétaire rapportée au produit intérieur s’est accrue entre 1920 et 1928  d’environ 8 points de % ; qu’il y a eu d’importantes acquisitions de titres par la banque fédérale sur le marché (open market) ; qu’il s’agissait d’une politique visant à favoriser la croissance économique. 

    Cela ressemble beaucoup aux politiques de dopage des économies appliquées depuis vingt à trente années, et particulièrement sous la présidence de Clinton, Bush les ayant encore accentuées suite aux attaques terroristes, ayant causé une succession de crises financières d’une gravité croissante jusqu’à celle extrême d’aujourd’hui.

    D’autre part, les mesures entreprises à compter de 1933 par Roosevelt (le New Deal) pour combattre la crise ressemblent aussi énormément à celles en cours aujourd’hui : des politiques interventionnistes d’inspiration keynésienne dont une dévaluation du dollar de près de 50%. Celles de Roosevelt semblent même avoir été d’une bien plus grande ampleur que celles en cours.

    Pour ce qui est des résultats atteints par Roosevelt, loués par les uns et vilipendés par les autres, il est certain qu’il était resté autant de chômage en 1938 qu’il n’y en avait en 1933. Il est tout autant certain qu’en plus du chômage, une montagne de dettes publiques a été édifiée de 1933 à 1938.

    Il semble donc exact de relever que seule la guerre en gestation en 1938 ait sorti les USA de la crise de 1929 par la voie du réarmement du pays.

    Tout cela n’est pas rassurant quant à la suite de la crise d’aujourd’hui, d’autant moins que le successeur de Bush intègre dans ses équipes des anciens de celles de Clinton. On verra si les gouvernements ont accomplis des progrès dans la gestion des crises qu’ils fabriquent. On peut en douter, tellement la démagogie les commande.


  • W.Best fonzibrain 8 janvier 2009 16:16

     today obama, a avoué qu’il était possible que la recession puisse durer des années


  • W.Best fonzibrain 8 janvier 2009 17:18

     un missile gbu fabriqué par les usa,donné aux israéliens et jeté sur les palestiniens ;il faut savoir qu c’est une arme à uranium enrichie


  • Marco Marco 8 janvier 2009 18:47

    C’est la crise, c’est l’apocalypse je vous dis !

    Cet hiver je ne suis pas parti aux sports d’hivers, j’avais prévu de m’acheter un écran plat 150 cm ca aussi c’est râpé, et les vacances d’été je n’en parle même pas, notre pays court à sa perte si ca continue !  smiley


  • W.Best fonzibrain 8 janvier 2009 19:38

     faite des liens entre les informations.

    l’économie,gaza,la fin des juges d’instruction,obama....

    tout est lié,tout est logique.

    il ne faut surtout pas croire que nos dirigeants sont incompétents,loin de la,très loin de la même !
    Quasiment toute les actions des gvt démocratiques sont mûrement réfléchie.

    quand on voit que richard labéviare,les directeurs de rédaction de france 24,ulysse gosset ait été viré pour rien,la réorganisation de l’information du pole étranger par ockrent ,quand on voit la reprise en main de l’audiovisuel public,la fin programmé des juges d’instruction,il faut etre stupide pour ne pas comprendre,

    quand on pressent les "ennuies "économique à venir,quand on voit que cette crise va faire basculer le leadership occidental (vieux de 5 siècle) vers l’asie,et que l’on sait que l’occcidental ne peut donner le statut d’égalité à autrui(surtout non blanc),on ne peut que comprendre que l’avenir est noir.

    Nous allons vivre de véritable cataclysme,c’est une question de logique.
    le dollar et mort,les usa vont se tranformer en dictature,et l’europe risque de suivre ce mouvement.
    De maxi attentats,surement nucléaire vont avoir lieu aux usa et UE,qui mèneront à l’établissent de lois liberticide,censément provisire mais applqué indéfiniment.

    Cette crise financière n’est que l’amorce de la réel crise à venir.
    je sais que c’est ultra pessimiste,mais c’est malheureusement la réalité.
    c’est lgique,tout les élements sont en places,pourquoi croyez vous que l’arsenal législatif fasciste ait été voté aux usa,si ce n’est pour etre appliqué.
    la situation est désespéré


  • gdm gdm 9 janvier 2009 05:21

    @Le saprophyte
    La crise de 1929 provient de l’incompétence de la FED. Une regle de la FEDE était que la masse monétaire devait etre limitée a dix fois la masse d’or détenu par la FED. Cette règle apparait aujourdhui idiote. C’est cette regle qui a étouffé le crédit, alors que la Bourse et l’économie était en bonne santé. Avec le recul des chiffres, les économistes d’aujourd’hui conluent qu’il n’y avait alors aucune bulle spéculative, mais seulement un besoin de monnaie pour des crédits sains.

    Ensuite la crise de 1929 continua à cause de politiciens qui n’avaient jamais ouvert un livre d’économie. Les mesures protectionistes aggravèrent la crise.

    La crise de 2008 est très différente. Une pression anti-raciste conduisit, en 2003, Freddie mac, agence émanent de l’Etat américain, garantissait les crédits "subprime", dont insuffisament garantis. Les banques ont alors fabriqué des crédits subprime jusqu’à un niveau record de 1500 milliards de dollars. Ces crédits dangereux ont été inclus dans des titres hypothecaires, puis vendus à d’autres banques.

    En 2008, l’ampleur de ces crédits subprimes douteux est apparu. Les banques durent réduire l’évaluation de la valeur de leurs actifs. Certaines banques ont ainsi fait faillite. D’autres banques en étaient proches, toujours à cause des subprimes. Il s’en suivit que les banques refusaient de prêter de l’argent à d’autres banques.

    Un Banque Centrale limite la masse monétaire. Les banques commerciales doivent donc se financer par des prets interbancaire, du marché entre banques. Lorsque ce marché interbancaire bloque, tout le crédit se bloque. Le blocage du crédit entraîne le blocage de l’activité des entreprises et des consommateurs.

    Ainsi, le seul point commun entre la crise de 1929 et celle de 2008, est un dysfonctionement de la règle du fonctionnement de la Banque Centrale. En 1929, la règle idiote était la limitation de la masse monétaire par une certaine masse d’or. En 2008, l’erreur fut de ne pas avoir anticipé le scénario du blocage du marché monétaire, éventualité pourtant bien étudiée par la théorie économique.


  • herve33 9 janvier 2009 12:52

    @gdm

    Ensuite la crise de 1929 continua à cause de politiciens qui n’avaient jamais ouvert un livre d’économie. Les mesures protectionistes aggravèrent la crise.

    Croyez vous sérieusement que cela soit différent aujourd’hui , Sarko n’est pas connu pour ses grands talents d’économiste et le sauvetage des industries comme General Motors n’est -elle pas une mesure protectionniste .


    Cette crise sera pire que 1929 , car la finance est devenue une vraie mafia , elle n’a pas hésité à créer des produits hyper sophistiqués complètement déconnectés de la réalité que seuls quelques haut initiés en économie comprennent . 

    La réalité est entrain de nous faire retomber sur terre .

    Ces gens ont cassé ce qui fait l’essence même du capitalisme , c’est la confiance

    Si vous n’avez plus confiance , irez vous investir votre argent ou votre énergie dans quelque chose où vous risquez de tout perdre .

    On a fait appel aux Etats pour essayer de retrouver un semblant de confiance , désormais ceux ci se portent garant pour les produits toxiques inventés par le monde financier , mais lorsque les Etats fournissent leur garantie sans réformer le système et supprimer les mécanismes qui ont conduit à effondrement du système actuel , cette garantie est un puits sans fond , qui sera encore aggravé par l’évasion fiscale . ( aucune remise en cause des paradis fiscaux )

    Cette garantie des Etats et notamment celle des US ne faudra bientôt que du vent , lorsqu’on se rendra compte que ceux-ci n’auront plus les moyens de rembourser leur dette , ce sont les Etats qui seront mis ensituation de faillite .

    D’après certains experts , cette situation se produira entre l’été 2009 et la fin 2009 ,.








    • gdm gdm 9 janvier 2009 21:58

      @herve33
      Les produits financiers toxiques proviennent directement de la décision de la décision de 2003 de freddie mac, organisme para-gouvernemental américain, de garantir la solvabilité des credits "subprime". Ces produits "toxiques" sont donc des purs produits de l’intervention de l’Etat dans la finance.

      Sans l’intervention de l’Etat américain, aucun banquier n’aurait consenti un credit a un individu incapable de rembourser. Il ne faut donc pas imaginer que l’Etat soit compétent pour réparer ses erreurs. Au contraire, l’Etat est disqualifié pou intervenir dans la finance.


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