Baisse du chômage
Deux jours après la visite du premier ministre dans une agence ANPE, le taux de chômage baisse de 1.4%. Etonnant et inesperé...

On
le savait déjà, il y avait le taux de chômage au sens du BIT (bureau
international du travail), pour qui globalement le nombre de chômeurs
était égal à la population active totale à laquelle on soustrait la
population active occupée ; il y avait le chômage au sens de l’INSEE
(institut national de la statistique est des études économiques) qui
détermine par enquêtes annuelles sur un échantillon représentatif de
population les personnes sans emploi qui en recherchent un. Mais à cela
il faut ajouter le chômage selon l’ANPE, officiel en France, qui
calcule tous les mois, le nombre de demandes d’emploi non satisfaites.
Trois manière de jouer avec les chiffres pour les tourner à l’avantage
du gouvernement, donc, mais aussi et surtout, quelques soient les
résultats annoncés par l’un ou l’autre de ces organismes, le même
nombre, dramatiquement élevé, de gens non comptabilisés : les
demandeurs d’emploi en fin de droits, les personnes en sous-emploi, en
temps partiel imposé, ceux qui ne sont tout simplement pas inscrits à
l’ANPE car sûrs de ne jamais y trouver un emploi étant donné la
conjoncture actuelle.
Et bien, à tous ces tours de passe-passe déjà bien connu pour faire
dire plus ou moins ce qu’on veut aux chiffres, le gouvernement en a
ajouté un nouveau : la mise à jour des fichiers ANPE. Car il semble
bien que la baisse (inattendue mais inespérée) du chômage de 1.4% en
Juin ramenant le taux de chômage à 10.1% en France après plusieurs mois
de hausse consécutives, soit en partie le fruit de bidouilles
administratives.
Le chômage des jeunes stagne toujours autour des 23% et on comprend
mieux pourquoi, Messieurs Borloo et De Villepin, n’ont pas joué les
triomphalistes à l’annonce des résultats « « Beaucoup reste à faire :
c’est un chemin qui est long, difficile », a commenté le premier
ministre.
On comprend mieux, aussi, pourquoi le PS dénonce un recul « statistique »
et que la CGT note que 70.000 chômeurs ont été radiés ou ont cessé de
chercher un emploi dont 80% sans en avoir trouvé.
Les chômeurs n’ont qu’à bien se tenir, car les moins assidus verront
une épée de Damoclès leur tomber sur la tête : radiation pure et simple
de l’agence pour l’emploi, une manière directe pour rayer des chiffres
du chômage les plus encombrants.
Article de Libé sur le décompte des chômeurs, les mesures prochainement appliquées et la bidouille statistique :
ICI