mardi 10 novembre 2009 - par JoëlP

Bourse, produits dérivés et CFD pour les nuls

Connaissez-vous les CFD ? Non. C’est dommage. Mais j’ai une idée, vous pourriez prendre un cours pour maîtriser les cours...

Ainsi, en plaçant vos petites économies, vous pourriez gagner beaucoup, beaucoup d’argent, peut-être même autant que Bernard Tapie. Avant de vous donnez une bonne adresse, un petit rappel :
 
Selon Wikipedia, Le CFD, Contract For Difference, est un type de produits dérivés bénéficiant d’un fort effet de levier récemment apparu en France (2007). Son développement a été rendu possible notamment par l’essor de la bourse en ligne. Il connaît un succès croissant tant auprès des particuliers que des sociétés.

Une des raisons qui expliquent le succès du CFD est le fait qu’il est applicable à un large éventail de produits sous–jacents : indices boursiers, Forex, actions, matières premières, taux, obligations…

Une deuxième raison est la simplicité du contrat facilement compréhensible même par des personnes débutantes en opérations de trading.

Le CFD bénéficie d’un fort effet de levier. C’est-à-dire qu’en misant de petites sommes vous pouvez gagner (ou perdre) comme si vous jouiez avec des sommes beaucoup plus élevées.

Quelle est la justification des CFD ?

Selon la doxa du capitalisme libéral et des marchés financiers dérégulés, ce système est très utile et remplit une fonction économique en réduisant les risques des entreprises. C’est de l’innovation financière. L’innovation, c’est sérieux ! Quelqu’un qui la remettrait en cause aurait une attitude rétrograde. Avant la mi-2008, il était même carrément impossible de contester ce point de doctrine sans passer pour un dinosaure ou un crypto léniniste.

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Pourtant, regardons quelques chiffres [source : Banque des Règlements Internationaux, BIS Quarterly Review,juin 2008]

Le PIB mondial est de 43 trillions (milliers de milliards) de dollars.

La valeur totale des produits dérivés sur la même période, est de 676 trillions de dollars... soit près de 16 fois le poids de l’économie « réelle » ! Sur ces 676 trillions de dollars de transactions, seuls 80 trillions ont été effectués sur des marchés organisés, c’est-à-dire où une quelconque régulation est opérée. Les 596 trillions restants, soit 14 fois l’économie réelle, sont effectués via des opérations dites OTC (de gré à gré), donc hors de tout contrôle et toute régulation.

A titre de comparaison, quelques chiffres plus modestes au niveau français, toujours en trillions de dollars approximativement convertis à 1,5 par rapport à l’euro.

Le PIB de la France en 2008 : moins de 3 trillions de dollars.

Le patrimoine immobilier des ménages en 2003 : inférieur à 10 trillions

Le patrimoine global : un peu plus de 12 trillions de dollars.

Le budget de l’État : 0,4 trillions de dollars en 2007,

La Sécurité sociale représentait un budget total de 0,54 trillions de dollars

Le budget de l’Education Nationale : 0.09 trillions de dollars

Le profit net de TOTAL en 2008 a été de 0,02 (+14% par rapport à 2007), pour un chiffre d’affaires de 0,27 trillions de dollars.

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En contemplant ces chiffres on se dit que les produits dérivés c’est énorme. En cherchant les causes de la crise, on se dit que, finalement, ces centaines de trillions en produits dérivés n’ont pas réduit les risques, bien au contraire et donc qu’ils ne sont peut-être pas si utiles que ça à l’économie. On peut même penser que ce n’est peut-être bien qu’une géniale invention des patrons de banques au profit des patrons de banques ou des patrons de casinos financiers au profit des patrons de casinos financiers.

Ceci dit, restons pratiques, on retiendra de tout ceci qu’un CFD, c’est très simple et donc que vous pouvez vous faire un max de thune facile. Profitez-en avant que la commission européenne ne régule les marchés en 2010. Hum… Il pourrait y avoir des changements drastiques. Si, si, ils l’ont dit ! Lisez l’article. Non, je déconne. Sans doute rien de sérieux, ils ne vont pas gêner les spéculateurs investisseurs, quand même !

OK, vous me direz qu’à chaque fois que vous avez boursicoté, vous y avez laissé votre culotte et que, en conséquence, vous n’avez plus confiance en vous… que vous avez de forts doutes sur vos capacités à faire du pognon sans vous cassez le cul en bossant ni sans vous levez aux aurores pour prendre le métro. Qu’à cela ne tienne. Prenez donc un cours ici ! C’est gratuit ! En plus, c’est un vendredi 13, cela ne peut que marcher.

Si, malgré le cours gratuit, vous perdez vos économies, inutile de venir pleurez dans mon gilet. Moi, je ne fais que relayer l’info. D’ailleurs, le vendredi 13 en question, je serai à un cours de yoga du rire. Si vous êtes très pote avec le président, voyez avec lui pour essayer d’arranger le coup façon Nanard Tapie, sinon tant pis pour vous. Vous aurez appris une autre leçon : Il ne faut pas croire tout ce qu’on vous dit.

 


14 réactions


  • plancherDesVaches 10 novembre 2009 14:09

    Trés bon article.
    Pour compléter un peu vos chiffres :

     - la fuite de capitaux est mesurée de façon stricte à 10 % (différence entre capitaux entrants et sortants du le calcul du PIB mondial) dans les paradis fiscaux mondiaux.

    - nous serons à la fin de l’année, à une nationalisation (officielle) de pertes mondiale de 3,6 trillions de USD. Soit 3 600 milliards de dollars. Chiffre qui devrait augmenter de façon exponentielle au fur et à mesure des « découvertes » (révélations) de pertes faites un peu partout, bien sûr.

    Quand à la régulation envisagée par l’Europe sur les produits dérivés, elle semble particulièrement hypothétique vu :
    - les montants que vous donnez vous-même.
    - le différentiel qui pourrait exister entre différents blocs économiques
    - les banquiers et financiers, détenteurs du pouvoir réel, et qui feront tout pour garder leur opérations les plus obscures possibles.

    Bonne crise à vous.


  • pepin2pomme 10 novembre 2009 14:19

    Les QFD c’est un piège à cons.
    Le principe est simple : On vise une action, dont on pense qu’elle va monter (par exemple).
    Le cours est de 100€, et on espère qu’il sera bientôt à 110€.
    Si je dispose de 10000€, je peux acheter 100 actions, et gagner une plus-value (si mon hypothèse se vérifie) 1000€ (soit 10%).
    Avec les QFD je fais mieux, en achetant des QFD pour 10000€, je mandate un trader qui va acheter pour mon compte 100000€ d’actions et qui me versera intégralement les plus-values. Dans l’intervalle je ne paye que les intérêts des 90000€ « prêtés » par le trader. Gain espéré : 10000€ (soit 100% de mon investissement). Pas mal !
    Si maintenant, la situation ne se déroule pas comme prévu, et que mon action perd 10% je perds tout mon investissement. Jusque là, rien de plus normal, j’ai parié, j’ai perdu !
    Là où les QFD sont pervers, c’est si mon action perd plus de 10%, mettons 20%. Le trader a acheté pour 100000€ d’actions qui en valent encore 80000. Il se rembourse sur mes 10000€ d’investissement, et me réclame EN PLUS 10000€ (plus les intérêts). Dans un scénario catastrophe, si l’action perd 100%, c’est 90000€ que je devrais payer.
    Naturellement, mon banquier va me dire qu’il y a les stop-loss, ordre de vente automatique lorsque un seuil est franchi. Mais il y a deux choses qu’il ne dit pas toujours :
    - Si le stop-loss a été activé, c’est fini j’ai tout perdu, même si par la suite l’action se redresse à nouveau.
    - Un stop-loss ne fonctionne que s’il y a des acheteurs. En cas de chute brutale on peut se retrouver avec des actions qui ne valent plus rien même si un stop-loss a été mis.

    Pour spéculer sur des produits à effet de levier, il vaut mieux miser sur les warrants pour lesquels le risque se limite à la somme engagée.
     


  • fwed fwed 10 novembre 2009 16:02

    Merci l’auteur
    et merci pepin2pomme pour ce détail du stop loss (y’a des pigeons qui vont prendre le levier dans la gueule)

    salut PdV
    Oublie pas qu’avec Nicolas une moralisation ca vaut mieux qu’une régulation par légiféré.
    On va pas emmerder les financiers qui se levent tôt et qui se couchent tard avec des lois démocratiques alors qu’ils ont promis d’être sérieux.


  • sheeldon 11 novembre 2009 08:24

    bonjour

    bon article merci .

    cordialement


  • JoëlP JoëlP 11 novembre 2009 10:18

    Publié le 10 novembre vers 14:30 cet article a disparu le 11 novembre avant 10 heures. Après un article paru Samedi dernier en début d’après midi et disparu le dimanche matin... Difficile de croire au respect des règles chez Agoravox


    • Stupeur Stupeur 11 novembre 2009 11:20


      Bonjour JoëlP
      Pourquoi tu dis que ton article a disparu ? Je viens de le lire à l’instant -il est excellent- après l’avoir vu parmi les autres sur la page d’accueil. La page d’accueil n’est pas la même pour tout le monde ?


    • JoëlP JoëlP 11 novembre 2009 12:57

      Stupeur ;
      Non. Pour moi, il n’est pas sur la page d’accueil.


    • Stupeur Stupeur 11 novembre 2009 13:14


      Maintenant il a bien disparu de la page d’accueil.
      Y a quand même un truc bizarre, parce que un peu après 11h00 quand je me suis connectée il était visible, sinon je ne l’aurais pas vu et donc pas lu. Et même après 12h00 je le voyais encore en actualisant la page d’accueil. Bizarre.


    • JoëlP JoëlP 11 novembre 2009 14:08

      Merci pour le commentaire : Je vais envoyer un mail aux rédacteurs pour poser certaines questions. Je suis peut-être parano mais j’ai le sentiment qu’il y a des articles et aussi des rédacteurs qui sont les bienvenus et donc arrivent de suite en haut de la page d’accueil et d’autres qui restent au fond du panier.

      En plus j’ai rempli le formulaire de don, rentré le numéro de ma carte de crédit et toujours pas de logo. Faut que je vérifie si le débit a suivi. 


    • L'équipe AgoraVox L’équipe AgoraVox 11 novembre 2009 15:23

      Bonjour Joël, les articles sont toujours classés par popularité sur la home (c’est à dire par nombre de visites). On intervient jamais dans l’ordre. Tous les articles restent 24 heures en page d’accueil et bougent en fonction des visites. J’ai l’impression qu’il y a eu des soucis avec quelques articles qui aurait été programmé à l’avance pour sortir le 11 (jour férié) au lieu du 10. Je pense que ça vient de là.

      J’ai demandé à ce qu’on vérifie et qu’on vous réponde précisément.

      Idem pour le don. Cela dit, si vous l’avez hier soir ou aujourd’hui c’est normal que logo n’apparaisse car c’est férié. Merci de votre compréhension et soutien.
       


    • L'équipe AgoraVox L’équipe AgoraVox 11 novembre 2009 17:21

      Bonjour JoëlP,

      Après avoir regardé dans la base, votre article a été publié hier à 12H20. Il reste 24H en homepage. Il a dû disparaitre à 12H20 aujourd’hui. Je n’ai pas vu de bug particulier. Comme on vous le disait dans le message précédent, on n’intervient pas dans l’ordre des articles de la homepage qui est classée par audience (d’ailleurs, si vous préférez vous pouvez aussi la classer par chronologie en cliquant sur le petit onglet juste en dessous de la Une) , le classement par audience évolue en continu tout au long de la journée, donc si vous venez sur la homepage plusieurs fois dans la journée vous devriez voir des classements différents. Quand les articles paraissent, ils sont publiés en bas de homepage puis remontent la home en fonction de leur audience.
      En tout cas, si vous observez des bugs n’hésitez pas à nous les signaler pour que l’on regarde en détail à partir d’un exemple.

      Pour votre don, il me semble que celui-ci n’ait pas été validé. Je ne vois pas votre mail dans la base (le mail est seul moyen de vous identifier), mais peut-être avez-vous utilisé un autre mail ; dans ce cas il faut nous le signaler afin que l’on puisse faire la correspondance.

      Merci pour votre soutien
      Bonne soirée,


  • BA 11 novembre 2009 10:43

    A propos de la soi-disant «  » « reprise » «  » :

    Les pays occidentaux sont confrontés à un chômage qui explose. Aux Etats-Unis, le chômage a atteint 10,2 % en octobre. Conséquence : la consommation baisse, et la consommation va continuer à baisser.

    Problème supplémentaire : les consommateurs sont incapables d’emprunter pour consommer car ils sont fauchés et surendettés. Le nombre de crédits accordés par les banques s’effondre.

    Etats-Unis :

    Variation annuelle de l’encours : crédits revolving accordés aux ménages américains :

    http://www.crisedusiecle.fr/usa-credits-menages-detail-REV.html

    Variation annuelle de l’encours : crédits non-revolving accordés aux ménages américains :

    http://www.crisedusiecle.fr/usa-credits-menages-detail-NREV.html

    Variation annuelle de l’encours : total des crédits accordés aux ménages américains :

    http://www.crisedusiecle.fr/usa-credits-menages-detail-TOTAL.html

    Aux Etats-Unis, comme en France, comme dans d’autres pays occidentaux, les problèmes s’accumulent  : le chômage explose, la consommation chute, les consommateurs sont surendettés, je dirais même que les consommateurs sont hyperendettés, et donc les consommateurs empruntent de moins en moins.

    C’est donc l’Etat qui va soutenir la consommation. C’est l’Etat qui va se surendetter en prenant le relais du consommateur.

    - En France, l’Etat distribue des primes aux consommateurs pour qu’ils continuent à consommer (prime de rentrée scolaire, prime à la casse, prime à la cuve, prime pour les logements économes en énergie, etc.)

    - Aux Etats-Unis, cet été, l’Etat a distribué une prime aux consommateurs pour qu’ils achètent une voiture neuve. Mais ça n’a pas duré. Quand l’Etat a arrêté de distribuer cette prime, les ventes de voitures se sont effondrées.

    - De même, l’aide surnommée « Cash for houses » est donnée aux primo-accédants. Quand un ménage américain achète un logement, l’Etat lui donne un crédit d’impôt de 8000 dollars. Cette aide devait se terminer en novembre. Les hommes politiques américains ont compris que les ventes de logement allaient s’effondrer si cette aide s’arrêtait. Du coup, ils ont voté une loi prolongeant ce programme d’aide jusqu’au 30 avril 2010  !

    - Conséquence  : aux Etats-Unis, comme en France, l’Etat se surendette encore plus. Les consommateurs sont surendettés, et l’Etat est lui-aussi surendetté.

    Dette publique des Etats-Unis au 11 novembre 2009  : 11 995 729 335 706 dollars, soit 83,87 % du PIB.

    http://usdeficit.com/

    Dette totale (publique + privée) des Etats-Unis  :

    Domestic nonfinancial sectors : 34 353,8 milliards de dollars.

    Domestic financial sectors : 16 501,9 milliards de dollars.

    Foreign : 1 957,3 milliards de dollars.

    Dette totale (publique + privée) des Etats-Unis : 52 813 milliards de dollars, soit 369,28 % du PIB.

    Source  : D.3 Debt Outstanding By Sector.

    http://www.federalreserve.gov/releases/z1/Current/z1.pdf

    L’Etat se surendette pour soutenir la consommation. Si les aides d’Etat et les primes s’arrêtaient, la consommation s’effondrerait brutalement.

    Jusqu’à quand va durer cette fuite en avant ?


  • kricket 31 janvier 2020 09:46

    Tout est bien expliqué sur cet article qui pose l’interrogation du qu’est ce que le CFD ce qui permet d’améliorer nettement ses connaissances en la matière et de profiter d’une formation adéquate dans le domaine. 


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