Corsica Ferries a gagné. Et après ?

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le Sardinia Regina de Corsica Ferries croise le Corse de la SNCM en sortant du port de Bastia.

Corsica Ferries a gagné la bataille navale qui sévit depuis une vingtaine d'années entre l’île de beauté et le continent, au détriment de la SNCM, en redressement judiciaire depuis quelques mois, et condamnée par Bruxelles à réstituer à l'État 400 millions d'euros d'aides sociales suite à une plainte de Corsica Ferries. Les repreneurs potentiels de cette dernière -dont les ressources financières permettent la survie jusqu'à avril- que ce soit Daniel Berrebi ou Christian Garin, ne semblent pas vouloir batailler davantage : intéressés par le marché France-Maghreb, en ce qui concerne la desserte de la Corse, ils ont opté en effet pour un repliement total à Marseille avec les quatre cargos mixtes délégataires du service public, sous perfusion d’une subvention de 60 millions d’euros par an.

SNCM : l’offre de reprise de Daniel Berrebi

La SNCM devient France Ferries, et est divisée en deux sociétés d’exploitation, une pour le Maghreb et une pour la Corse (DSP uniquement).

Ainsi, la Corse sera reliée au continent en 2015 de la manière suivante : 

- via Piombino : monopole de Corsica Ferries ;

- via Livourne : monopole de Corsica Ferries 8 mois par an, sinon quasi-monopole ;

- via Gênes (4 mois par an) : monopole de Moby Lines ;

- via Savone : monopole de Corsica Ferries ;

- via Nice : monopole de Corsica Ferries ;

- via Toulon : monopole de Corsica Ferries ;

- via Marseille : “concurrence des partenaires” SNCM/La Méridionale (service public)

Les discutions s'enflamment rapidement : “la faute des syndicalistes de la SNCM et des dockers de Marseille" hurlent certains, “de la concurrence déloyale et de la logique ultra-libérale européenne” aboient d’autres, en faisant allusion au pavillon italien-international des navires de la flotte jaune, qui permet à la compagnie helvetico-italo-corse d’être exonérée des charges sociales et d’embaucher des marins notamment est-européens dont le salaire n'est pas imposable (source), ou encore “de l’État qui cherche à se débarrasser de la compagnie”, et enfin “de petits arrangements entre Corsica Ferries et Moby Lines”, la compagnie italo-germanique qui s’est retirée au bout de quelques mois des lignes de Corse où elle faisait de l’ombre au géant jaune tandis que celui-ci se désengageait partiellement de Sardaigne…

Projection des PDM pour 2015

Quelles que soient les causes de cette victoire écrasante, l’économie insulaire étant dépendante du tourisme, et Corsica Ferries étant probablement sur le point d’assurer le transport maritime de plus des trois quarts des passagers entre la Corse et le continent, tous les regards seront fixés cette année sur la gestion de la désormais super-compagnie. Va-t-elle relever ce défi haut la main ? Une nouvelle compagnie va-t-elle faire son apparition en Corse ? Et pourquoi pas une compagnie grecque, comme le groupe Attica qui a déjà montré un certain intérêt pour la Corse en proposant de reprendre la SNCM ? La Moby Lines va-t-elle de nouveau croiser le fer avec Corsica Ferries ? À suivre !

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