jeudi 23 octobre 2008 - par citoyen

Crise financière : de contradiction en contradiction...

 Depuis le début de la crise financière, les annonces de plan de sauvetage du système bancaire et donc du fondement même du système économique dans lequel nous évoluons se multiplient. Et pourtant, de part et d’autre de l’Atlantique, de l’Asie aux Etats-Unis en passant par l’Europe, ces annonces ne permettent pas de rétablir la confiance. De fait, nos responsables politiques, notamment en France, nous l’ont annoncé : cette crise sans précédent aura des conséquences sur l’économie réelle, sur le fameux pouvoir d’achat, sur l’emploi et donc sur le nombre de personnes astreintes au chômage. Des indicateurs nous confirment dès à présent cette tendance qui était peut-être inscrite dans un cycle économique, mais qui s’en trouvera forcément accentuée : les professionnels du bâtiment annoncent un ralentissement de leurs commandes, l’euro dont on vantait jusqu’à présent la valeur face au dollar est aujourd’hui au plus bas... C’est dans ce contexte que le ministre français du budget, Eric Woerth, a prévenu qu’il était prêt à revoir ses prévisions budgétaires à l’aune de la crise actuelle, cette révision bien sûr impliquerait moins de dépenses publiques. Et voilà la contradiction - que dis-je ? - le camouflet lancé au visage de tous les citoyens. Non seulement, nous constatons la faillite d’un système capitaliste fondé sur la spéculation outrancière, système qui ne profite qu’à une poignée d’individus à travers le monde ! Mais, en plus, il nous faut entendre que l’Etat, donc nous citoyens, devrons renflouer ce système par l’injection de milliards d’euros ou de dollars dont l’origine reste mystérieuse à beaucoup ! N’en doutons pas, sur ce dernier point expliquons bien aux citoyens que l’Etat français - je me limite à ce que j’ai entendu - devra emprunter sur le marché international. Or, pour pouvoir le faire dans le contexte actuel, il devra donner de solides garanties qui coûtent cher en termes de crédit. Or, si l’Etat emprunte, c’est qu’il devra rembourser, donc vous et moi ! Et voilà la boucle des contradictions : pour continuer à sauver le système, on préconise le recours au mal qui est à l’origine de nos difficultés actuelles !

Ce n’est pas la seule contradiction sur laquelle je souhaitais revenir ce jour. Vous avez peut-être entendu parler des propositions de Nicolas Sarkozy, dont on ne peut nier l’activisme politique, consistant à vouloir « moraliser » le système capitaliste et financier. A tel point que José Bové était presque prêt à lui envoyer une carte d’adhésion estampillée ATTAC, à tel point que Nicolas Sarkozy est considéré par certains députés européens comme socialiste. Quelle gageure ! C’est dans ce contexte que Nicolas Sarkozy s’est adressé au Premier ministre luxembourgeois et aux autres pays du continent européen, la Suisse, l’Autriche et le Lichtenstein pour dénoncer les paradis fiscaux.

Dans cette perspective, Eric Woerth a dit que « nous ne pouvons plus accepter que des Etats prospèrent sur la fraude. Nous ne pouvons plus tolérer que l’image du système financier international soit vérolée par des poches d’opacité, de secret excessif, d’absence de régulation ». Ne faudrait-il pas conseiller à nos ministres et à notre président de la République plus de prudence dans les propos. En effet, la semaine dernière, Denis Robert dont on se souviendra de la charge contre le système bancaire luxembourgeois, au travers de l’histoire et de l’affaire Clearstream, s’est vu condamné en diffamation. Pour quel motif ? Parce que le journaliste avait prétendu dans son livre La Boîte noire que la société luxembourgeoise était une banque de blanchiment de l’argent sale ! N’est-ce pas ce que sous-entendent de manière à peine voilée aujourd’hui Eric Woerth et Nicolas Sarkozy en tête ?



18 réactions


  • Cug 23 octobre 2008 11:58

     Bon papier et bonnes questions.

     Pour Sarko, vu sa côte dans les sondages et sa position politique avant la crise, son soudain revirement est soit de l’opportunisme politique vu la situation, soit un regain des gaulistes dans son camp, soit un retournement de veste, soit occuper la place des la contestation pour ne pas la laisser à qui de droit ... peut être tout à la fois.

     Pour les paradis fiscaux, je pense que c’est un peu comme les parachutes dorés, il tombe sous le bon-sens de les dénoncer et permet de faire croire qu’on s’active, mieux vaut tard que jamais.

     Mais.

     Ce qui ne se dit pas, encore, officiellement c’est que le système néo-libéral libre-échangiste anglosaxon piloté par l’oligarchie financière anglo-saxonne a implosé et il semblerait que cette fois se soit définitif.
    Les milliers de milliards injestés contre tout bon sens pour sauver le système ne sont qu’un goutte d’eau dans le trou noir financier que l’implosion révèle chaque jour un peu plus.


    • Croa Croa 24 octobre 2008 20:48

      Les questions sont bonnes parce que se révèlent le coté fallacieux des annonces politiques.

      Le « revirement » de Sarko n’existe pas car il est feint comme d’habitude. Les vrais gaullistes sont tous morts. Par contre occuper la place de la contestation lui ressemble bien. Facile : il n’y a que lui qui ait la parole ! C’est bien sûr de la récupération et il est foutu de s’en servir pour sauver voire renforcer le système fautif ! (Reconnaissons lui cette étonnante maîtrise consistant à savoir jouer des paradoxes.)

      Le système a implosé, mais je doute que ce soit définitif ! C’est d’ailleurs aussi pour ça que les paradis fiscaux existent : Là se trouvent la sauvegarde du système qui, tel un phénix, renaîtra de ses cendres ! Enfin... Pas seulement mais nous sommes assurés d’une chose : les riches d’après crise seront ceux d’avant-crise et le régime sera le même ! (Sauf à changer les règles mais pour cela il faudrait une révolution !)

      Il faudrait que les gens soient conscients de leur servitude et comprennent le régime qui a fait d’eux de sages sujets crédules et soumis !

      À regarder absolument :
      http://www.vimeo.com/1711304


  • Forest Ent Forest Ent 23 octobre 2008 12:55

    Tout cela est vrai. Et ne surprend pas. smiley


  • Vilain petit canard Vilain petit canard 23 octobre 2008 14:05

    Vous avez raison, on nage dans les contradictions. Quant à "moraliser" et à "refonder le capitalisme mondial", alors là, ça y est, le père Sarko est mûr pour l’asile, je pensais qu’il allait nous faire un de ces jours une crise mystique et parler directement à Dieu, mais non, visiblement, sa mégalomanie lui a dicté de s’attaquer au capitalisme mondial. Il est en pleine décompensation psychotique. 


  • Francis, agnotologue JL 23 octobre 2008 14:05

    Il semble que France 2 aurait diffusé en présence de Mr Junker, un petit film didactique montrant un homme pourvu d’une énorme valise, devant une énorme machine à laver. Pendant qu’il en fait laver le contenu, des billets de banque, une voix off explique comment blanchir l’argent sale. Je ne l’ai pas vu. Aux dernières nouvelles, Arlette Chabaud aurait fait ses excuses les plus plates aux Luxembourgeois.

    Denis Robert n’a pas fait d’excuses ? Ce n’est sans doute pas la plus fondée de ses offenses.


  • Lino Pralino Lino Pralino 23 octobre 2008 14:55

    La crise financière, du baume au coeur pour Al Qaïda ?

    La crise financière mondiale, saluée par les islamistes comme un châtiment divin qui frappe les Etats-Unis, leur donne de l’assurance et les convainc que les Occidentaux peuvent un jour être vaincus, déclare à Reuters le chef des services de renseignement allemands.





  • wuwei 23 octobre 2008 17:03

    "Et voilà la boucle des contradictions : pour continuer à sauver le système, on préconise le recours au mal qui est à l’origine de nos difficultés actuelles !"

    Avec Sarkosy la contradiction est une constante de sa ligne politique. Pour le reste se sera comme d’hab’, des déclarations ronflantes, des coups de menton appuyés, des postures volontaristes, en résumé un grand brassage de vent pour être en phase avec le Grenelle de l’environnement et pour amuser le peuple, mais et surtout de bons gros cadeaux sonnants et trébuchants pour les patrons amis du MEDEF.


  • Peretz Peretz 23 octobre 2008 17:21

    Il ne fait que retourner sa veste, toujours par souci électoraliste. Quand je pense qu’il a fait voter le traité de Lisbonne alors qu’il y est bien spécifié que les échanges finnanciers, doivent être totalement libres, que la BCE ne doit pas se mêler d’aider un pays de l’U.E., sauf exception, et de toute façon pas tous les pays. Il déchire lui-même ce traité qu’il a volé au peuple souverain. La démocratie aura du mal à s’en remettre. Je crois qu’on a un Président le plus démagogue qu’on ait jamais eu !


  • Jaime Horta Jaime Horta 23 octobre 2008 17:56

    ZEITGEIST:ADDENDUM (Zeitgeist II) sous-titré fr

    Forum RIM

    http://icietmaintenant.fr/SMF/index.php?topic=4962.0
     


    • pseudo 23 octobre 2008 21:11

       

      Cette vidéo est très pertinente, sauf qu’un monde technologique sans argent, ni dieu me parait trop dépressif.
      Ces vrais qu’il existe des anti dépresseurs. 
      On peut imaginer un monde plus réaliste sans banquier spéculateur, sans bourse, avec une logique écologique et sociale. Avec des multinationales dont les actionnaires seraient les salariés, les fournisseurs et les clients. L’état en France est actionnaire d’office de toutes les entreprises puisqu’elle prélève + 50%d’impôts.

      Dans un future proche le monde sera plus humains et moins tourner vers l’argent pour l’argent, plus écologique avec des valeurs oubliés de transmission de patrimoine.

      Les crises ont une vocation de tous remettre à plat. Vivement demain !

       


  • Jaime Horta Jaime Horta 23 octobre 2008 18:13

    Pour sauver le sytème bancaire, il y a une solution qui est très simple.

    Le banquiers on fait grossir la bulle spéculative à des sommets dont on peut qualifier en étant réalite qu’ils ont créé de la fausse monaie, à telle point qu’ils nous prêtent de l’argent qui n’existe pas, c’est à dire qu’il n’ont pas non plus. Tout cela est a été permis par un jeu passe passe d’écriture comptable.

    Donc, la solution est très simple, il suffit juste d’arrêter la spéculation, c’est à dire tirer du profit pour certains à partir du prix de l’argent.

    Abolir toute notion de taux d’intérrêts.

    Ensuite, comme cela se fait aux profit d’une minorité de la finance internationale, étendre la monaie virtuelle à l’ensemble des citoyens de la planète, ce serait un système de partage sans absolument aucune limites, sans aucun fond.

    Il suffira juste de déterminer les conditions morale de cette nouvelle redistribution.

    Ainsi lorsque l’on donnera de l’argent à quelqu’un, il ne sera pas débité des poches de quelque entité qui fait que lorsque l’on distribue on contribue à rendre quelqu’un plus pauvre et un autre plus riche. L’économie basée sur des déséquilibre, ainsi que la pénurie organisée déterminant le prix sera totalement abolie.


  • impots-utiles.com 23 octobre 2008 18:35

    Les supermarchés et hypermarchés profitent de la crise pour se gaver sur le dos de leur clients... Sous couvert de fausses promotions et autres pratiques douteuses, ils n’hésitent pas à arnaquer leurs clients en leur faisant payer le prix fort !

    http://www.impots-utiles.com/les-promotions-bidons-des-grandes-surfaces.php


  • fhefhe fhefhe 24 octobre 2008 08:46

    Ce qui est INCOMPREHENSIBLE c’est que le Monde soit COMPREHENSIBLE ( Einstein)
    Merci à tous les Experts de la Finance pour leur Explications... !!!!


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