lundi 16 avril 2007 - par Sylvain Rakotoarison

Décoiffage, pour ne pas voter nul

Dans son dernier livre, Jacques Marseille reprend les statistiques économiques et sociales et tord le cou à des idées reçues.

Il y a deux mois et demi, Jacques Marseille, professeur à la Sorbonne, mettait sa pierre dans la campagne électorale en publiant son nouveau bouquin sur des statistiques nouvelles.

Titre du livre : Les 100 chiffres pour ne pas voter nul en 2007.

Vous pouvez lire l’introduction du bouquin sur son site internet.

Il détruit quelques certitudes par quelques statistiques incontestables qui, lorsqu’elles sont véhiculées, sont souvent mal comprises.

Quelques exemples ?

Le taux de chômage diminue et se rapproche de ceux de nos partenaires européens, dites-vous ?

Faux.

Il y a 22 millions d’actifs en France, et on évalue à 8,8% le nombre de chômeurs rapporté à ce nombre d’actifs. Au sens de la définition du Bureau international du travail.

Mais ce taux ne traduit pas la réalité humaine ni la réalité économique.

Pourquoi ? Jacques Marseille précise en effet que parmi ces 22 millions d’actifs, il y en a environ 7 millions qui n’ont aucune menace pour leur poste, puisque celui-ci est définitif. Ce sont les fonctionnaires, les employés d’organismes paritaires, etc. Il ne les montre évidemment pas du doigt, puisque lui-même en est, comme universitaire.

Mais il estime que le meilleur taux à prendre en compte pour palper l’angoisse sociale, c’est le nombre de chômeurs (le même), mais rapporté au nombre des actifs soumis aux aléas de la conjoncture.

Et calculé ainsi, ce taux atteint 20%. Nettement supérieur aux autres voisins européens.

Autre chiffre concernant le chômage : 21,8% des jeunes de 15 à 24 ans sont au chômage.

Non ! En fait, ce sont 21,8% des jeunes de 15 à 24 ans qui ont terminé leurs études et qui cherchent un emploi.

Ce qui signifie qu’à être au chômage, ils ne sont que 7,8% de l’ensemble des jeunes de 15 à 24 ans. Les 21,8% ne prennent pas en compte l’immense majorité des jeunes qui sont encore en train de faire des études.

Les comparaisons avec l’étranger peuvent faire mal. Ainsi, cette croissance moyenne des effectifs des entreprises sept années après leur création : en France, +7% alors qu’en Allemagne, +22% et aux États-Unis... +126% !

Il situe d’ailleurs l’enjeu économique des prochaines années sur la cession des 500 000 entreprises dont les patrons souhaitent prendre leur retraite. Entreprises qui marchent bien,qui ont des clients, qui ont des bénéfices. Ces entreprises peuvent être liquidées (et leur personnel aussi !) si elles ne retrouvent pas de repreneurs.

Jacques Marseille, par ailleurs, explique que certaines statistiques peuvent être tendancieuses ou politisées, ce qui n’est pas une nouveauté.

Il cite des raisons d’être optimiste, que la France est bien placée dans les investissements étrangers (devant la Grande-Bretagne !) mais aussi d’autres raisons pour croire à son déclin, notamment sur les salaires plutôt faibles et la « smicardisation » de la société française.

15,6% des salariés français étaient payés au SMIC en 2004, alors qu’au Pays-Bas, 2,1% et en Grande-Bretagne, seulement 1,4%.

La moitié de la population française dispose, après impôts et cotisations sociales, de moins de 1315 euros par mois, ce qui est très faible.

Mais les solutions simplistes ne sont pas efficaces. Comme prendre aux riches et redonner aux pauvres.

Par exemple, plafonner la rémunération des grands patrons. Même si certains exemples sont affligeants de démesure, une telle mesure n’aide en rien à la réduction des inégalités.

Ainsi, si Jacques Marseille prenait l’ensemble des rémunérations des quarante patrons des entreprises cotées au CAC 40 (soit 200 millions d’euros annuels, bonne moyenne de... 5 millions d’euros par patron !), et les redistribuait à l’ensemble des Français qui n’ont pas atteint le seuil de pauvreté (soit 3,7 millions de personnes), eh bien, chacun n’obtiendrait que... 50 euros par an.

Bref, quelques statistiques qui décoiffent, et qui permettent de prendre la mesure réelle des enjeux économiques et sociaux de la France.

Pour choisir, le 22 avril 2007, en toute connaissance de cause.



31 réactions


  • Philippe MEONI Philippe MEONI 16 avril 2007 11:30

    Bonjour Sylvain,

    J’ai aussi pu lire cet ouvrage... Consterné de voir comment les instances gouvernementales arrivent à truquer leurs chiffres « officiels » publics pour faire croire en une france bien portante alors qu’elle est à l’agonie...

    Merci pour cette info, amicalement


    • (---.---.185.253) 16 avril 2007 12:14

      Oui, Le BIT dit que les chiffres du chomage baissent mais sont alarmistes. (http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?news=4053666)

      Au lendemain de la publication d’un taux de 8,4% en février au sens du BIT, au plus bas depuis 23 ans, selon les estimations de l’Insee, Eurostat a publié un taux de chômage harmonisé de 8,8% pour la même période.

      « il y a bien un recul. Mais nous n’en connaissons pas l’ampleur », résume Laurence Boone, économiste chez Barclays Capital.

      Le but de tout gouvernement, c’est d’etre meilleur que la tendance mais le public ne comprends pas, donc on presente les chiffres differemment. Pour la gauche, les resultats sont mauvais car lors de la croissance 1999-2001, Jospin a fait meilleur (mais moins bien que le reste de l’Europe). Maintenant on est en periode de crise, la France fait mieux que l’Europe mais moins bien que si on etait en boom economique. C’est la verite de La Palissade mais personne n’a l’air de comprendre.


    • Raoul (---.---.198.245) 17 avril 2007 01:14

      Allez voir comment les danois magouillent les chiffres du chômage avec les pelletées de préretraités, 10 à 11 fois plus qu’en France en proportion de la population.

      Sans ces combines, leur taux de chômage serait de 15%. Sans compter les emplois publics, 2 fois plus nombreux qu’en France en proportion.

      C’est ici Danemark et chômage : le modèle danois n’a aucun mérite et ici Le modèle danois : beaucoup d’emplois publics (36,9%)

      C’est la même chose avec d’autres méthodes en Angleterre, en Hollande, en Suède, avec de faux invalides ou malades de longue durée.

      Sans compter tous les emplois à temps très partiel, qui donnent l’impression d’avoir plus d’emplois et moins de chômeurs. C’est ici Travail : 34 heures par semaine aux Etats-Unis pour les américains et ici Durée du travail : 32 heures en Angleterre pour les anglais.

      Et quand les indemnités de chômage sont limitées à 6 mois, avec une indemnité très faible pour tout le monde, moins que l’ASS ou le RMI, beaucoup de gens ne s’inscrivent même pas au chômage.

      C’est comme cela que le chômage baisse en France, réduction du montant et de la durée des indemnités ASSEDIC, acharnement sur les gens alors qu’il n’y a aucun emploi honnête à leur proposer.


  • Julot (---.---.97.120) 16 avril 2007 12:22

    On ne gouverne plus les francais, on les gère.

    En ce sens, nous avons élu depuis 30 ans des gestionnaires et non des gouvernants.

    Ces gestionnaires n’ont pris aucune réelle décisions, car leur but était uniquement de se maintenir la tête hors de l’eau.

    Tout ceci s’est fait avec la complicité des journalistes de tout bords, qui ont entretenus l’idée que la France se portait très bien.

    Les francais se sont laissés confisquer par la CGT, le droit de descendre crier dans la rue (C’est tellement commode pour le système...)

    Ce peuple courageux a produit une descendance d’assistés qui ne croient qu’en l’etat pour régler les problèmes.

    Et comme président, les francais ont le choix entre :

    1 - Un homme qui veut remmettre tout le monde au travail, mais qui n’a rien fait dans ce sens depuis 20 ans qu’il participe au pouvoir. Un menteur.

    2 - Un homme qui veut tout changer, mais sans rien changer du tout sinon le nom des institutions. Un escroc.

    3 - Une femme qui propose d’aller encore plus loin dans l’étatisation. Une folle.

    4 - Un homme qui veut carrèmment revenir aux institutions d’il y a un siècle. Un réactionnaire.

    Bref, au choix, le menteur, l’escroc, la folle ou le réac. Ca ferait un bon titre pour un film de sergio léone, mais pour la france cela fera surtout des millions de chomeurs et des clodos pleins les rues.


  • be wolf (---.---.143.82) 16 avril 2007 12:54

    les chiffres cités ds l’ article ne veulent rien dire : le chomeur, c’ est celui qui recherche un emploi.... donc les etudiants doivent etre exclus des chiffres de la population active, c’ est evident. de plus , comment comparer des chiffres qui, d’ un pays a l’ autre, ne tiennent absolument pas comptes des memes parametre ?

    La critique de la manipulation part les chiffre est certe louable, mais pas à l’ aide de manipulations encore plus grossières...


    • Aldoo (---.---.43.7) 16 avril 2007 14:05

      Ce ne sont pas des manipulations, mais des mises en perspective. Le taux de chômage des jeunes est fort, cela n’est pas contesté. L’auteur dit juste que paradoxalement, le chômage ne concerne « que » 7,8% des 15-24 ans (actifs et non actifs).

      Il aurait aussi pu faire la mise en perspective inverse, consistant à dire qu’une grande partie des étudiants sont en fait des chômeurs déguisés, puisqu’ils font des études en attendant de pouvoir être embauchés, et parce que la situation leur paraît bouchée avec trop peu de diplômes. Malheureusement, ceci est difficile à évaluer !


    • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 16 avril 2007 21:11

      À Léon,

      Jacques Marseille tournicote autrement les statistiques, mais les manipulent aussi. Ce qu’il voulait surtout donner, c’était d’autres perspectives que celles généralement données par le gouvernement et les médias.

      Sur les inégalités, (mais je ne suis pas son avocat), J. Marseille n’a aucune prétention, mais veut juste montrer que des propositions simplistes ne résolvent pas le problème (mais le problème demeure évidemment).

      Sur le taux de chômage, ce que Jacques Marseille voulait évoquer, c’était en fait évaluer un taux d’angoisse sociale dans la population active. Uniquement basé sur le fait d’avoir un emploi ou pas (certes, même employé, il peut y avoir des grosses angoisses dues à des conditions physiques ou psychologiques particulièrement difficiles).

      Ainsi, il considère que les fonctionnaires et ceux qui jouissent d’un statut solide (SNCF, EDF etc.) n’ont pas cette angoisse (et heureusement, lui-même étant professeur ne les accable pas), mais que dans le secteur marchand, c’est une personne (active) sur cinq qui est au chômage, ce qui signifie que dans une carrière de bientôt 42 annuités, il sera bien difficile de ne pas se retrouver parfois au chômage si on travaille hors de ces statuts particuliers.

      Comme vous le dites, cela dépend du nombre d’emplois protégés, et c’est un choix du pays, qui a aussi un coût qui se répercute sur toute la population (financièrement). Ainsi, dans vos exemples, si les économies sont similaires, cela veut dire qu’il y a 2 millions d’emplois qui sont protégés dans l’un, en secteur marchand dans l’autre pour les mêmes activités (par exemple : énergie, transports, eau, télécommunication etc.).

      Or, ce que vous dites, c’est que le pays qui a le plus d’emplois protégés (Y) est aussi celui qui a le plus de taux, ce qui montre que dans le pays Y, il y a un plus grand contraste que dans le pays X : 2/3 n’ont aucun risque de perdre leur emploi, et pour l’autre tiers, ils sont quasiment dans la précarité avec la moitié en recherche d’emploi, alors que tous supportent le coût de cette protection.

      C’est cela que voulait démontrer Jacques Marseille, loin d’être plus solidaire, une société qui multiplie ses emplois protégées accentue au contraire la fracture sociale et clive la société entre les privilégiés (sûrs de leur emploi) et les autres (à précarité plus forte).

      Sur le chômage des jeunes, vous n’avez pas tort, mais la question est de savoir si une formation (initiale) est décidée parce qu’on ne trouve pas un emploi, ou si on ne trouve pas un emploi avec cette formation initiale.

      Dans les statistiques de recherche d’emploi par exemple des jeunes diplômés d’écoles d’ingénieur, on ne devrait pas évidemment prendre en compte les élèves ingénieurs puisqu’ils doivent de toute façon faire le cursus, donc il ne faudrait se baser que sur les jeunes directement soumis au marché de l’emploi (c’est facile à dénombrer dans ce cas-là).

      Là encore, Jacques Marseille voulait montrer au lecteur que ce n’est pas un jeune sur cinq qui est au chômage, et qui, dans son oisiveté, pourrait être (pas automatiquement évidemment) désespéré, brûleur de voiture ou délinquant, non cela représente socialement un taux nettement inférieur, environ un sur quinze (mais encore beaucoup trop important pour la cohésion sociale).

      Pour la Grande-Bretagne, il est question de la valeur du SMIC, je ne connais pas le droit social anglais, mais pour un salaire qui est du montant du SMIC français, si vous voulez.


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 16 avril 2007 23:07

      @ Léon

      Je n’ai pas encore eu le temps de lire tous vos longs développements économiques, et je m’en repends.

      Demain, j’espère beaucoup que vous serez présent pour discuter de l’économie vue par le Front National. Sera publié mon premier article. Sur le ravalement de façade du FN, qui est totalement libéral en faisant croire qu’il ne l’est pas.

      Cordialement.


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 16 avril 2007 23:58

      @ Léon

      Voilà un fil qui fonctionne !

      « Attachant et courageux » smiley

      Merci... Il en faut pourtant plus en ce bas-monde smiley

      Bonne nuit à vous. Et encore merci.


  • thirqual (---.---.57.64) 16 avril 2007 13:14

    « 50 euros par an. »

    Avec 50 euro, je mange pendant trois semaines. Permettez-moi de trouver que 50 euro en plus par an, c’est pas du tout négigeable.


    • tovara (---.---.149.182) 16 avril 2007 14:29

      Avec 50 euros, tu manges 3 semaines et encore si tu te contentes de trés, trés peu (spaghettis tous les jours), mais pour une famille, c’est PEANUTS, rien, nada.


    • Darkfox (---.---.141.125) 16 avril 2007 14:34

      à noter que c’est par habitant... donc déjà marrié avec 2 enfants 200 € ... de plus ce serait sur les travailleurs ou du moins la population active...donc ca change déjà beaucoup plus. Enfin c’est plutot qu il faudrait peut etre moins de taxes de manière générale car nos salaires si il était touché en brut ca irait déjà mieux... Enfin on entre dans un autre débat ..


    • thirqual (---.---.158.81) 16 avril 2007 20:28

      Le riz par sacs de 10-20 kilos coûte bien moins cher que les pâtes (et ça s’accomode de bien plus de manière).


  • Bill Bill 16 avril 2007 13:31

    Jacques marseille est très intéressant, c’est lui aussi qui je crois a écrit un livre disséquant les frais des colonies, et qui en avait conclu que les colonies coutaient extrèmement cher à la France, de véritables gouffres financiers... elles n’ont donc pas été pillées.

    Bill


    • (---.---.242.37) 16 avril 2007 14:05

      « elles n’ont donc pas été pillées »

      Bill, ce n’est pas parce qu’elles coutaient cher qu’elles n’ont pas ete pillees. Je ne dis pas qu’elles l’ont ete, mais les 2 choses sont independantes : on peut imaginer que les colonies auraient coute plus cher si elles n’avaient ete pillees par exemple.

      Donc l’un n’empeche pas l’autre, c’est un raccourci que vous faites ici.


    • Bill Bill 16 avril 2007 14:11

      Oui, vous avez raison, mon commentaire n’était pas assez complet. Je voulais juste dire qu’on s’en occupait aussi concernant les hopitaux construits par exemple, en tous les cas il est faux de dire que le but n’était que le pillage, ou l’exploitation.

      Bill


    • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 16 avril 2007 21:24

      À Philippe Renève,

      J’ai répondu en partie dans ma réponse à Léon plus haut.

      Jacques Marseille a sans doute des idées libérales, puisqu’il manipule les statistiques dans ce sens (un État avec plus d’emplois protégés ne renforce pas vraiment la cohésion sociale et accroît les inégalités), mais il a le mérite de mettre dans nos mains des enjeux qui sont rarement discutés et rarement choisis (ou par défaut).

      Le problème de la France, c’est qu’aucun gouvernant n’a voulu vraiment choisir entre (je simplifie) l’ultralibéralisme et l’étatisme, et le pays récupère les inconvénients des deux systèmes.

      Donc, avoir des perspectives statistiques différentes, c’est important pour prendre en compte la réalité (d’ailleurs, j’imagine que ce n’est pas facile, car la réalité est très complexe).

      Je quitte J. Marseille, pour donner un exemple plus simple : on a des statistiques (de recensement) pour les agglomérations urbaines. Sauf qu’elles ne restent que françaises. Or l’agglomération de Lille (par exemple) serait la seconde de « France » si on prenait en compte les communes belges, idem pour Saint-Julien en Genevois qui n’est qu’une banlieue de Genève etc.

      Donc retravailler les statistiques autrement que dans leur présentation habituelle permet (parfois) d’appréhender mieux les choses.


    • Bill Bill 16 avril 2007 23:37

      Cher Philippe Renève

      La colonisation à la française avait aussi la prétention de répandre l’esprit des lumières. C’est une sorte de mélange de bons sentiments et d’intention politique, de pouvoir. Il est stérile d’être absolument contre, d’autant que cela est prometteur pour l’avenir. J’attends beaucoup de l’ Afrique en particuliers, convaincu que nous trouverons d’autres Senghor.

      Peu importe le passé, ce qui compte c’est l’avenir, et pour être allé dans une ancienne colonie, je ne peux qu’apprécier ces « cousins » linguistiques, qui m’ont en Inde si bien reçu, et qui me recevrait aussi si bien en d’autres pays, pas pour mes qualités, mais parce que nous avons une langue commune et des valeurs à partager... Notament concernant une certaine vision de l’Homme et de la Fraternité, de la Liberté...

      Nous sommes rarement d’accord tous les deux, mais je crois que sur ce sujet-là, nous pourrons l’être...

      Bien cordialement

      Bill


  • Sed (---.---.135.41) 16 avril 2007 14:13

    « Ainsi, si Jacques Marseille prenait l’ensemble des rémunérations des quarante patrons des entreprises cotées au CAC 40 (soit 200 millions d’euros annuels, bonne moyenne de... 5 millions d’euros par patron !), et les redistribuait à l’ensemble des Français qui n’ont pas atteint le seuil de pauvreté (soit 3,7 millions de personnes), eh bien, chacun n’obtiendrait que... 50 euros par an. »

    Bien vu. Ce qui n’empêchera pas le petit facteur à la boubouille rondouillarde de piailler « répartition ! répartition ! » les échappés de bidet de le suivre, et la madone du Poitou d’abonder dans son sens tout en planquant bien son oseille.


    • (---.---.49.63) 16 avril 2007 16:01

      oui et non... le facteur parle de repartition du capital est pas seulement de la remuneration des patrons... Les benefices d’une entreprise sont calculés apres versement des salaires (patron inclu)... Ce qu’il faudrait mieux répartir, c’est le fruit de ses benefices, qu’ils n’aillent aps uniquement aux actionnaires, mais aussi à l’entreprise (investir, innover pour survivre à long terme) et bien sur aux mec qui se leve tot pour faire tourner sa chaine de montage...


    • Toins (---.---.205.124) 16 avril 2007 16:46

      Enfin quand même on parle du salaire de 40 personnes par rapport à celui de 3.7 millions !!!!!! Il ne s’agit que des entreprises du CAC40...


  • Nathanael (---.---.252.222) 16 avril 2007 17:43

    << quarante patrons des entreprises cotées au CAC 40 (soit 200 millions d’euros annuels, bonne moyenne de... 5 millions d’euros par patron !), et les redistribuait à l’ensemble des Français qui n’ont pas atteint le seuil de pauvreté (soit 3,7 millions de personnes), eh bien, chacun n’obtiendrait que... 50 euros par an. >>

    Et si ils redistribuaient une partie seulement de leur salaire à leurs employés ? 5 millions d’euros/mois ca fait 416000 euros le mois..... Et si les actionnaires de ces mêmes sociétés versaient une partie de leur dividendes à ces mêmes employés ?

    C’est ça répartir les richesses....


  • Jason Nicolas 16 avril 2007 22:09

    D’accord avec Léon et merci à Philippe d’avoir démasqué ce pourfendeur de statistiques.

    Mais en est-on vraiment à ce point en perte de repères, qu’il faille nous comparer à chaque instant aux voisins pour savoir si on est plus ou moins miséreux qu’eux. Tous ces chiffres me semblent une digression bien maladroite. Car comment mesurez-vous toutes les activités non rémunérées de l’économie domestique ? Il faudrait peut-être que les statisticiens et les économètres se réveillent et créent des unité de compte pour évaluer toutes les activités qui soutiennent les sociétés basées sur l’économie marchande (99% de la planète). Mais il vaut mieux pourfendre les chiffres existants, comme l’auteur du livre cité, c’est un fond de commerce comme un autre.


  • maxxis (---.---.161.169) 16 avril 2007 22:25

    pour ma part et n’etant pas un grand specialiste je dirais que l’auteur fait comme tous les politiques et Mr marseille il ne se mouille pas ;il extrapole des chiffres d’un graphique et il leur fait dire ce que « lui comprend » et il suffit d’aller dans la rue et de constater que la verité est bien plus complexe bref qu’on soit de gauche comme de droite les chiffres disent ce que l’on veut leur faire dire et pendant 5 ans y en a qui en on profité pas mal ....non ???


  • Stef (---.---.16.125) 16 avril 2007 23:10

    Jacques Marseille, c’est aussi le type qui prétend que le prix à la consommation n’a pas augmenté. Sa preuve ? que désormais il y a un must comme l’ADSL, le téléphone portable, ...

    Je me demande bien ce que viennent faire ces choses là. Quand je vais en grande surface aujourd’hui, cela me coûte 30% de plus qu’il y a 4 ans pour acheter strictement la même chose. CQFD. Inutile d’aller plus loin.


  • Internaute (---.---.136.210) 17 avril 2007 09:09

    Question à l’auteur

    « La moitié de la population française dispose, après impôts et cotisations sociales, de moins de 1315 euros par mois, ce qui est très faible. »

    S’agit-il d’individus ou de foyer fiscal ? Doit-on comprendre qu’une famille sur deux de 4 personnes dispose de moins de 5.260 euros nets à dépenser par mois ? Cela ne me paraît pas être la précarité.

    L’antienne de prendre aux riches pour donner aux pauvres est vieille comme Robin des bois mais la nouveauté dans notre contexte est que la richesse ne se mesure plus en euros. En effet, le fonctionnaire qui jouït d’un emploi à vie sans contrainte de présence ni de rendement, qui a priorité de fait sur les autres pour trouver une location ou un emprunt, ne fait-il pas parti des riches au même titre que les patrons ?


  • castling (---.---.29.218) 17 avril 2007 10:58

    Bj

    juste une petite info rapido : il existe bel et bien un smic en grande bretagne ( minimum wage) instaure par le gouvernement blair en 1999 il est actuellement de £5.35h brut (donnee 2006). A noter qu’il existe un smic « jeune » reduit de 15% pour les personnes en dessous de 21 ans.

    http://www.cbi.org.uk/ndbs/content.nsf/802737aed3e3420580256706005390ae/e2e 02581056d0f128025721e0052a4d9?OpenDocument

    Salutations

    Castling


  • castling 18 avril 2007 11:24

    Leon,

    £5.35 ca doit faire dans les 7.8 euros. le smic francais brut est de 8.27 euros (corrigez moi si je me trompe j’ai trouve ce chiffre sur le site de l’urssaf) si on tient compte de la plus faible imposition brittanique heu franchement c’est kif kif !! Pas de quoi s’exclaffer comme vous le faites.

    tiens j’ai trouve ca, ca vaut ce que ca vaut : http://www.democratie-socialisme.org/article.php3?id_article=415&titre=L-Europe-et-le-Smic-unique

    Globalement je suis assez d’accord avec vous, les chiffres on peut leur faire dire ce que l’on veut ( vous etes specialiste hihi)et son systeme est assez « borderline ». Bon je vois ou il veut en venir Mr Marseille, les populations sans risques de chomage ne devraient pas etre comptabilise dans le sens ou cela reduit (drastiquement ? c’est a voir) le % de chomeur hors ce % est lie a un total qui est constitue d’une partie de population auquel le chomage n’est pas(plus serait plus approprie) applicable. Dans ce sens c’est un point de vue qui se defend. La ou le bas blesse deja c’est quand l’etat embauche (des gens indeboulonnables ou pas)cela joue evidemment sur la proportion de chomeurs. De la de traiter ca de sornette liberal....

    Par contre je ne veux pas specialement rentrer dans la polemique mais je suis quand meme tres surpris de votre peu de connaissances du systeme outre manche, vous le pourfendeur des mechants systeme economique.

    C’est ceux qui en connaissent le moins qui en parle le plus ? c’est pas un truc a vous ca ? LOL allez c’etait un petit clin d’oeil

    Tenez un petit lien pour parfaire vos connaissances du smic anglais, je vous previent c’est du lourd et en anglais evidemment.

    http://cep.lse.ac.uk/research/labour/minimumwage/WP1481c.pdf

    Bonne journee

    Salutations Castling


  • castling 18 avril 2007 18:56

    Leon

    Allons allons on peut effectivement pas tous savoir mais ce n’est pas moi qui ecrit des brulots anti systeme X. Generalement on essaye d’en connaitre un maximum sur ce X que l’on critique toute azimuts histoire de pas avoir l’air coince devant ses detracteurs (ca evite de passer a l’insulte aussi lol enfin passons). Je sais vous visez pas specialement la GB dan vos diatribes mais bon on sent bien qu’elle en fait partie... pleinement !.

    Concernant on va dire “le prix de la vie” je pense effectivement qu’il est defavorable au smicard anglais (particulierement les transports) globalement. Maintenant tout est relatif :

    D’abord les prix de Londres et sa banlieue peuvent parfois exploses en comparaison avec des endroits beaucoup moins prises ou peu connus (et pas specialement les endroits les plus miserables). Ensuite tout est dans la negociation avec son futur employeur, aussi etonnant que cela paraisse meme au smic on peut se retrouver avec des avantages qui peuvent etre consequent ( transport/nourriture etc..). En effet cela peut parfois arranger l’empoyeur en termes de charges de refiler quelques avantages plutot qu’un plus sur le salaire (c’est peut etre possible en France je ne sais pas). Enfin, et je sens que je vais me faire taper mais allons y une autre raison du faible taux de smicard c’est que l’on y reste pas longtemps (m’est avis qu’en France c’est loin d’etre le cas). La balance avantageuse aux employes leur permettent tres rapidement de retrouver des jobs mieux payes, ainsi que la mentalite outre manche ou l’on hesite pas a changer du tout au tout pour ameliorer ses subsides. Le fait que des personnes reste a des niveaux de tres faibles revenus n’est pas specialement lie au smic mais plutot a ce que l’on appelle les “benefits” venant de l’etat.

    Bon maintenant c’est juste un avis personnel vu de ma propre experience, ainsi que de la plupart des gens que je connais/ j’ai connu qui sont partis de vraiment pas grand chose et qui ont decolles plus ou moins vite mais en tout cas inexorablement. Rien de theorique. Il y a beaucoup de problemes par ici personne ne s’en cache (au moins cela permet d’avancer) tel la criminalite et surtout surtout l’education mais c’est un autre, tres large, debat.

    Salutations smiley

    Castling.


    • castling 18 avril 2007 19:04

      leon

      la remarque subsequente c’est rapport a un commentaire de votre plume sur un article (en etiez vous l’auteur de l’article ? je sais meme plus). Faut il que je le retrouve ???? pfff non desole la j’ai vraiment pas le courage ni le temps. Donc je retire lol voyez comme je suis malleable.

      Je stoppe le trollage smiley Salutations

      Castling


  • castling 20 avril 2007 10:42

    @Leon

    Mais non ce n’est pas un coup bas, voyez vous ce n’est pas une question de savoir a quel degre on peut parler d’une chose, mais plutot quel ton et quel vocabulaire employe en fonction des connaissances de la chose. En ce sens, vous n’avez jamais ete dans la dentelle pour les pays supposes ultra-liberaliste, je suis donc surpris que vous ne sachiez pas que certains ont pris des mesures sociales ( franchement le smic c’est un signe fort non ?)importante, ce ne sont pas des ogres quand meme !!!!.

    Heu la dessus votre exemple je ne le comprends pas (quel rapport entre cyclone et nazisme ?) ultra-liberalisme et smic ont un rapport car on va dire suppose antinomique ( pour vous et les antiliberaux pas pour moi du tout) dans le systeme eco choisit par le pays (je ne sais si je me fais comprendre).

    Rien n’est simple.

    Bon sinon sur le liberalisme en lui meme je crois simplement que l’on a pas du tout la meme definition. Vous le taxer de barbare, je le prone comme liberte de choix. Par essence il est evidemment individualiste : c’est le prix a payer pour avoir sa « liberte de penser ». Mais cela n’empeche pas des mesures communautaires pour pouvoir faire avancer encore mieux la machine !.

    Pour faire court je reprends votre dernier paragraphe par morceaux :

    « je crois plus au groupe qu’à l’individu, » je ne veux pas qu’un groupe pense et choisisse pour moi, l’individu.

    « plus à la coopération qu’à la concurrence, » ben l’un n’empeche pas l’autre

    " plus à l’amour qu’à l’intérêt,2 Arf le fait de lutter pous a liberte de choix n’empeche pas les bon sentiments

    aux liens qu’aux biens etc... Leur adhésion au libéralisme n’est le plus souvent, misérablement, qu’un prétexte à avoir les coudées franches pour gagner du fric. A n’importe quel prix.

    Ca c’est possible je ne sais la pensee des autres, personne n’est parfait. Mais je prefere une minorite de personnes polluant le systeme, qu’une majorite oblige de suivre meme en desaccord profond.

    Finalement mon avis se resume a une fable ( c’est un comble looool !)

    le loup et le chien de La fontaine. La liberte n’a pas de prix voyez vous.

    En tout cas, heureux d’avoir pu discuter avec vous.

    @L’auteur

    Desole d’avoir trolle votre fil, mais en ces temps d’elections ou la plupart des articles sont en « surchauffe », le votre et un Eden

    LOL

    Salutations

    Castling smiley


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