vendredi 7 août 2009 - par Charlouss

Du bon usage des dérivés par les investisseurs institutionnels

Du bon usage des produits dérivés par les investisseurs institutionnels
Contradiction entre gestion à long terme et volatilité.
 
Cet article a pour vocation de démystifier le fonctionnement des produits dérivés, le travail des traders et de motiver un changement d’attitude des investisseurs institutionnels plus ambitieux et source de richesse pour l’économie réelle.
 En guise d’introduction, les investisseurs institutionnels dont traite cet article sont les fonds de pensions anglo-saxons, le Fonds de Réserve des Retraite, l’AGIRC-ARRCO, les caisses de retraite autonomes, les assureurs, les mutuelles, les institutions de prévoyance. Il s’agit de tous les investisseurs institutionnels à long terme. Les banques ne rentrent plus exactement dans cette définition..
 
Ces investisseurs institutionnels placent à très long terme des sommes très importantes sur les marchés mondiaux afin d’assurer la réévaluation des pensions ou des remboursement d’assurance. Souvent cité comme référence, le fonds de retraite de la fonction publique californienne – bien mal en point par ailleurs, Calpers, représente à lui seul 220 Md$. Pour se prémunir contre les risques de marché les investisseurs de ce type utilisent de plus en plus les produits dérivés et plus particulièrement les options de vente.
 
Les produits dérivés en quelques lignes
Il existe différentes familles de produit dérivés, ce qui fait leur charme diront certains.
Mais, en fait, ces produits servent -simplement parlant- à acheter ou vendre ce que l’on n’a pas encore. On parle alors d’effet de levier : avec un montant unitaire vous pouvez vous exposez sur les marché à un montant 2,3… 20 fois plus importants de gains ou de pertes à un horizon fixé à l’avance. Ces engagement sont pris à des termes, c’est-à-dire les échéances du contrat, qui varient de 1 jour à 50 ans.
 
Ces produits diffèrent entre eux entre l’aspect obligatoire de certaines opérations à terme ou leur aspect optionnel : optionnellement, vous avez le choix d’exécuter ou non l’opération d’achat ou de vente à l’échéance du contrat.
Par exemple et afin d’être concis, sur le marché des taux on trouve classiquement les produits suivants :

Les produits dérivés directionnels :
ü Forward Rate agreement : prêt commençant dans un futur proche à un taux fixé à l’avance ;
ü Swaps de taux vanille : échange entre les taux à court terme à l’avenir et un taux swap fixé à l’origine du contrat pendant x années (le tenor).
 
Les produits asymétrique ou optionnels :
ü Options de vente ou d’achat de swaps à terme : Swaptions
 
Graphiquement, l’asymétrie est patente :
 
 
Les produits dérivés directionnels sont l’équivalent financier d’investissement ou de désinvestissement en actifs obligataire et monétaire à l’avance – on emprunte simplement une somme pour se faire.
 
En revanche, pour synthétiser des produits dérivés dont le profil de gain est asymétrique, les opérateurs de marché pratiquent, mais pas uniquement pour m’éviter les cris d’orfraies des puristes, une stratégie dite de delta hedging. Fait inquiétant, cette stratégie est même de plus en plus répandue chez les assureurs mondiaux qui vendent des annuités variables – le nouveau produit retraite à la mode qui nous vient des US.
 
Pour synthétiser ces produit dérivés, le principe est simple :
ü Option de vente è L’opérateur vend quand les cours baissent pour limiter les pertes ;
ü Option d’achat è L’opérateur achète quand les cours montent.
Néanmoins, on achète toujours en retard d’un train, on accompagne la tendance en fait – stratégie momentum en langage de gestion d’actifs. Le terme technique consacré pour ce type de stratégie d’investissement est qu’on crée de la convexité pour les investisseurs en options. Un schéma est toujours éclairant :
 
 
Tant que les engagements, appelés notionnels, de ces produits dérivés restent faibles par rapport à la taille du marché, on peut penser que ces opérations d’achat / vente ne perturbent pas le cours des sous jacents – le terme dérivés vient de l’appellation produit dérivés de sous jacent, tels les indices boursiers. Ce qui au passage permet d’ailleurs de faire un prix valable théoriquement.
 
En revanche, lorsque les institutionnels investissent sur ce type de supports, les montants deviennent très conséquents :
ü On ne compte plus les opérations de couvertures des fonds de pensions anglais ou néerlandais qui ont perturbé les marchés des swaps de taux d’intérêt long terme ;
ü Afin de donner une idée des sommes en jeu, on peut citer une opération menée en 2005 par un assureurs allemand, Ergo filiale de Munich RE, sur le marché des dérivés de swaps avait un notionnel de 12,5 Md€…
 
Dès lors, les opérations de couvertures menées par les banques d’investissements pour proposer ce type de couverture font « bouger » le marché : elles perturbent le cours en les poussant dans les sens extrêmes.
En fait, ces opérations rendent les marchés plus volatiles, plus élastiques, on en revient d’ailleurs aux reproches faits aux stratégies d’assurance de portefeuille en 1987 aux États –unis : ces stratégies ne sont ni plus ni moins que du pur delta hedging.
 
De façon concrète :
 
ü Lorsque les marchés actions baissent, les options de vente poussent les traders qui ont vendus ces protections à vendre des actions pour se protéger et donc à amplifier la baisse ;
ü On peut faire le raisonnement symétrique pour les phases de hausse : les opérateurs de marchés qui ont vendu des options d’achat (les call) : ils achètent les sous jacents massivement dès lors et amplifient les hausses.
 
Pour l’anecdote, on doit se rappeler qu’à l’origine les hedge funds étaient les fonds de couvertures des fonds de pension. Cela revient à dire qu’il ne faut pas accuser les spéculateurs pour les crises récentes mais plutôt les institutionnels qui recherchent de hauts rendements et des faibles baisses, ils sont victimes de leur frilosité, appelée aversion au risques dans les milieux autorisés.
 
Le devoir institutionnels : Amortisseurs de crise
 
A mon avis, les investisseurs institutionnels doivent avoir un rôle d’amortisseur de crise, sans que cela ne nuise pour autant à leur profitabilité.
 
En effet, ces investisseurs sont les seuls à pouvoir effectuer le raisonnement inverse de la couverture :Acheter quand les cours sont « bas » et vendre quand les cours montent trop vite. C’est-à-dire, pour reprendre les termes de marchés, de créer de la concavité. C’est n’est ni plus ni moins que de la gestion à papa prônée par le sage de l’Ohama, Warren Buffet. Pour appuyer ma thèse, je signale que la holding contrôlée par Buffett, Berkshire Hathaway, a vendu en 2007 pour 4,5 milliards de dollars de puts (options de vente) sur l’indice Standard & Poor’s 500 et trois indices étrangers. Cela lui permet profiter de l’effet de levier dans un sens contra cyclique.
 
Les horizons de gestion des institutionnels leur permettent de tenir ces positions sans risquer les rachats massifs que subissent par exemple les OPCVM affichant de mauvaises performances. Cependant, ce type de stratégie est courageux et l’aversion aux risques propre à la nature humaine retient souvent les responsables de ces fonds institutionnels d’opérer sur ce mode. Ils adoptent un comportement mi figue mi raisin : ils ne vendent pas leur actifs tout de suite.
 
Normes de solvabilité et pensée unique
 
Les contraintes de solvabilité sont aussi un frein à cette approche. Pour reprendre les propos d’un assureur vie français d’envergure avec qui je travaille : nous n’avons plus de marge de solvabilité pour investir. La crise de 2008 est passé par là, les plus value latentes actions, i.e. les marge de manœuvre financières, ayant fondues les institutionnels ne disposent plus de la latitude nécessaire pour reprendre du risque de marché, c’est-à-dire investir au plus bas.
 
Or, un investisseur contra cyclique soutient les marchés de crédit en temps de crise et limite les dégâts causés par – par exemple - le manque d’analyse crédit des banques au niveau mondial. A l’heure actuelle, les banques centrales sont les seules à jouer ce rôle en réduisant la valeur de notre monnaie.
 
Pour enfoncer le clou, j’ajoute que ce manque de discernement dans la sélection des risques de crédit sub-prime a été catalysé par l’instauration des norme Bâle II qui encourage la titrisation des risques crédit.
 
Je mets donc dos à dos le régulateur – et par lui nos responsables politiques, pour sa conception à contraire à l’intérêt commun des normes de solvabilité & son manque de moyens de contrôle, et surtout les responsables des banques pour leur comportement avide et irresponsable dans cette crise des subprimes qui va coûter fort cher à l’homme de la rue.
 
Les vrais responsables de la crise actuelle sont encore à la tête des banques, ils vous préparent la prochaine crise – à moins que ce soit les assureurs ce coup ci, et je trouve que les traders ont bon dos à cause de leurs salaires faramineux et injustifiables.
 
Pour finir, je viens de lire le journal ce matin : Non Madame Obolensky les traders ne sont pas des commerciaux, mais alors vraiment pas, ce sont des ouvriers spécialisés, vous connaissez apparemment bien mal le monde bancaire.
 
 


38 réactions


  • PhilVite PhilVite 7 août 2009 23:44

    Bon, ben cette fois c’est entendu, tout le monde est d’accord, faut guillotiner les banquiers.
    Plus les assureurs, à titre préventif.
    ...Et aussi quelques traders quand même. Si nous, nous ne savons pas vraiment pourquoi, eux le sauront bien !


    • Charlouss Charlouss 8 août 2009 16:47

      Hum..
      Non rassure toi la révolution française ce n’est pas pour demain.

      Pour précision, j’ai longtemps travaillé dans les banques d’investissement alors je t’avoue que si la guillotine arrive, je sais pourquoi et je tiens à en informer le plus grand nombre possible, mes amis traders en particulier.

      Hasta la vista


    • Charlouss Charlouss 9 août 2009 10:57

      M.Renève,

      Je ne vous apprendrai pas que l’économie n’est pas une science donc le qualificatif pseudo scientifique me sied bien.

      En revanche, votre ton narquois me fait pisser de rire, votre façon d’écrire ampoulée me rappelle les pires professeurs hautains de ma tendre jeunesse.

      Alors cher collègue, essayer d’expliquer les dérivés, les normes de solvabilité et la gestion institutionnelle en une page - la taille lisible d’un blog - avec des schémas que vous ne savez pas lire, je vous mets tout simplement au défi de faire mieux.

      Mais bon on perd son temps avec des gens comme vous : dégage , t’es pas de mon monde, j’veux même pas qu’on nous confonde !

      Pour rester poli bien sûr


    • Charlouss Charlouss 9 août 2009 16:36

      Monsieur Léon,

      Je vous remercie de votre solidarité avec le corps professoral, j’en fait parti à l’occasion, mais je ne soutiens pas les professeurs hautains, désolé c’est congénital.
      Avez-vous lu le commentaire de ce monsieur d’ailleurs ?!
      Vous m’avez l’air bien plus intéressant, d’ailleurs j’ai l’habitude de vous lire.

      Je vous le concède je ne suis pas super fort sur les s en fin de mots, j’ai écris ce texte rapidement car je travaille beaucoup...toutes mes excuses à mes lecteurs.
      Mon intérêt était d’introduire rapidement, je n’ai pas la place dans un blog alors je fais du mieux possible. Je comptais faire bien mieux au second coup, cela dit ce n’est pas un blog de cours de finance non ?

      En revanche, vous vous méprenez si vous pensez avoir résumé mon article en 2 / 3 phrases dont je reconnais l’extrême clarté.

      Je désirais expliquer, avec un peu de second degré sur les termes, la notion d’accélération dans les cours boursiers et d’où elle vient, ce qui est un peu plus long que votre explication je pense.

      Mon texte est obscur et nébuleux alors je le redis : les stratégies contra cycliques sont dans l’intérêt des institutionnels.

      En conséquence, je ne vois pas l’intérêt de nationaliser ces institutions pour les forcer à employer des stratégies gagnantes. Je suis français moi aussi mais je ne nationalise pas à tout va, cela rend les institutions encore plus frileuses.

      J’aime beaucoup ce classique : Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément.

      Vous avez mille fois raison mais je ne peux pas expliquer les dérivés et autre chose en supplément sur une page, je vous propose d’essayer avant d’avoir la critique facile.

      J’ai essayé mais apparemment ce n’est pas l’endroit pour les premiers pas avec des imprécisions et des manquements. Je prends 40 heures de cours pour expliquer ces notions.

      Enfin, vous vous prenez au sérieux donc je vous donne mes références de praticiens qui valent a priori aussi bien, voire mieux ça dépend des points de vue, que vos savoirs académiques : assistant trader, structureur, vendeur, ingénieur quantitatif.

      J’ai aussi de belles références académiques mais elles seront toujours moins élevées que les vôtres alors je m’incline. De toute façon, je n’ai rien à prouver contrairement à ce que mon style agressif peut laisser penser.

      Au plaisir de vous lire

       


    • Charlouss Charlouss 9 août 2009 19:01

      Monsieur Léon,

      J’ai lu votre sérieux sur la question, c’est bien écrit, très long et plein de critiques contre les vilaines banques qui trafiquent le poumon de l’économie avec leur truc bizarre là : les swaps.

      Puisque vous vous permettez la critique, prenez donc en considération celle ci : ce que vous écrivez est faux car vous recherchez, au prix de votre probité, à chercher le loup là où, exceptionnellement, il n’est pas.

      TOUTES les banques pratiquent les swaps pour couvrir les taux fixes, comme en immobilier, qu’elles offrent à leur clientèle. Il n’y a pas d’arbitrages malsains comme vous le prétendez abusivement car cela fait parti de leur gestion actif - passif, leur équilibre financier en termes compréhensibles. De plus, elles n’ont pas l’exposition notionnelle nécessaire et ces opérations sont très bien encadrées dans ces banques, à la différence regrettable de la gestion des fonds propres qui est délirante.

      En revanche, les institutionnels font pression sur la courbe des swaps, comme indiqué dans un article récent mal écrit.

      Les taux swaps sont préférés car ils sont plus liquides que les taux de l’économie réelle.
      Que cela soit plus abstrait je vous l’accorde mais n’allez pas prétendre que l’OAT à papa est meilleur car c’est de l’économie réelle.
      Un exemple, 
      Regarder la courbe swap de taux euros demain matin vers une maturité de 30 ans, elle se situe au dessus des OAT.
      Quelle est votre analyse là dessus :
      L’état est plus solvable, plus sûr ? Plus intéressant dans votre vulgate politique ?
      Les marchés des OAT sont plus sûrs, plus liquides ?

      Là on débattra peut être plus..


    • Charlouss Charlouss 9 août 2009 19:08

      Monsieur Renève,

      Oui je vous confirme qu’en guise d’introduction des remarques assassines et hautaines ne sont pas ma tasse de thé. Vous l’aurez remarqué à vos dépends.
      Un conseil : Ne soyez pas trop indulgent avec votre façon de vous exprimer : sèche ? ferme ?
      Dans votre sphère c’est la façon dont on s’insulte ne vous voilez pas la face.

      D’ailleurs, je constate avec dépit que les relations épistolaires via internet détruisent le savoir vivre, on ne s’insulte pas avant d’être bons amis non ?

      Vous avez l’air de vous connaître entre donneurs de leçon en économie, ouvrez un peu le cercle, vous verrez on réfléchit mieux.


    • Charlouss Charlouss 10 août 2009 09:53

      Monsieur Renève,

      Pour en finir, il se trouve décrit dans ce blog que vous avez démarré notre relation par une charge assez virulente et vraiment pas aimable. Si vous trouvez ma réponse excessive, révisez votre manuel des bonnes manières de madame de Rotschild : je n’agresse pas les gens que je rencontre pour la première fois au risque de me retrouver avec un coup de boule.

      Allez un peu de bonne foi, reconnaissez votre coup de sang.

      Oui j’apprécie la prose de Joey Starr, les textes de NTM sont les meilleurs textes de littérature urbaine des années 90 avec ceux d’assassins et d’IAM. 
      C’est peut être un peu brutal et moderne pour vous ?


    • Charlouss Charlouss 10 août 2009 11:09

      Oh là là,

      Non moi je ne parle pas aux personnes plus brillantes que moi, après je fais des complexes.
      Et puis je risquerais de m’instruire..

      La banque de France brille par sa réactivité et sa compréhension des nouvelles techniques financières et de leur côtés obscurs.

      Menfin vous semblez adorer ces institutions étatiques.


    • Charlouss Charlouss 10 août 2009 11:12

      M.Renève,

      Essayer la critique moins incisive et plus constructive, on s’entendra peut être en gentlemen.
      Premier de la classe ? Au fond de classe plutôt ...
      Quand vous êtes enfin prêts à tenter de comprendre mon charabia, écrivez moi. 


    • Le péripate Le péripate 10 août 2009 11:36

      C’est vrai que d’oser dire « institutions étatiques » en lieu et place de Papa/Maman vous classe aussitôt comme adepte de la secte ultra-libérale...


    • Le péripate Le péripate 10 août 2009 13:04

      Charlouss a tort de vous traiter de conservateurs : vous êtes très exactement et étymologiquement des réactionnaires.
      Bon, je retourne à la niche.


  • Tzecoatl Tzecoatl 8 août 2009 13:24

    "Pour enfoncer le clou, j’ajoute que ce manque de discernement dans la sélection des risques de crédit sub-prime a été catalysé par l’instauration des norme Bâle II qui encourage la titrisation des risques crédit."

    Rationalité et irresponsabilité toute faite dans la morale d’un financier : si l’on me freine les opportunités de profit, et réduit mes marges car par la réserve fractionnaire, je passe de 11 fois à 8 fois le gain du simple épargnant, et que je bricole, traficote et magouille pour compenser, n’est évidemment pas acceptable.

    Non, les revenus bien établis des financiers ne sont pas indiscutables, monde dans lequel le régulateur n’a qu’à se débrouiller avec cette constante, ce diktat.


  • Tzecoatl Tzecoatl 8 août 2009 13:43

    Quelques autres objections :

    Si j’ai bien tout compris, les produits dérivés sont une tentative de s’approprier toutes les richesses que seront créées d’ici 50 ans.

    Par ailleurs, postuler que d’ici 50 ans, les richesses réelles créés seront 10 fois supérieures à celles actuelles (puisque la capitalisation des produits dérivés actuellement est 10 fois la richesse réell), cela me semble imprudent. D’ailleurs, il semble que l’on y retrouve comme par hasard le taux de notre réserve fractionnaire, peu ou prou.


    • Charlouss Charlouss 8 août 2009 16:49

      Pas vraiment, c’est un pari qui ne coûte pas cher mais qui peut rapporter gros.

      Attention les volume acheteur et vendeur se compensent, il n’y pas forcément tant de spéculation que ce chiffre le laisse entendre.


  • Forest Ent Forest Ent 8 août 2009 16:03

    Article intéressant et argumenté. Un des premiers ici sur l’utilisation des produits dérivés.

    Je vais reformuler et simplifier à l’extrême pour voir si j’ai bien compris.

    « Les investisseurs voudraient tous s’assurer contre le risque de forte baisse, mais sans payer le vrai prix de cette assurance. On met donc en place des systèmes qui ont l’air de fonctionner tant que l’assurance ne joue pas, mais qui ont des effets bizarres à ce moment-là. »


    • Charlouss Charlouss 8 août 2009 16:45

      Hello,
      Merci pour l’encouragement.
      En fait le soucis c’est comme dans tout mécanisme dynamique : si tout le monde va dans le même sens ça ne tient pas, on glisse dans le fossé.

      Pourtant, les institutionnels ont les moyens de soutenir les cours quand tout va mal, ils peuvent acheter en bas de cycle comme on dit.
      L’exemple de W.buffet - l’homme le plus riche du monde grâce à sa stratégie financière basique - prouve que cela est très profitable.
      Pourtant, ils ne le font pas !

      Il vont dans le même sens que les autres investisseurs : ils vendent ou achètent des puts à l’avance ce qui revient au même en pire presque car ils précipitent les baisses.

      Il y a de multiples raison à cela notamment les normes de solvabilité, les IFRS pour les assureurs et les fonds de pension, enfin bref tout ce qui est proche de la valeur de marché, de l’horizon de pensée comptable à un an, cela dit j’aime bcp les comptables, semble précipiter les chutes des marchés.
       
      Les crises se répètent souvent ces derniers temps, des contre poids doivent apparaître.
      La mentalité ISR va un peu dans ce sens, l’espoir est permis.

      La véritable assurance coûte très / trop cher : on met du capital face au risque et on prie ..
      Le risque financier n’est pas à proprement parlé assurable en fait car il n’est pas mutualisable.

      Voili voilou


    • Forest Ent Forest Ent 8 août 2009 17:01

      Donc les gros acteurs veulent jouer à la marge comme les petits pour maximiser leur gain, et cela ne fonctionne pas car ce faisant ils orientent à eux seuls le marché tous dans le même sens, ce qui le déstabilise. Vous nous dites donc que c’est la culture même du monde financier qui est un risque systémique ?


  • Charlouss Charlouss 8 août 2009 17:15

    Oui mais pas exactement je dirais que la culture des gagne petits ronge le système de l’intérieur.
    Si les gros investisseurs de long terme ne veulent plus prendre de risques, pour des raisons de représentation personnelle des dirigeants ou de communication financière annuelle, ils ne jouent pas leur rôle et malheureusement c’est très grave.


  • Le péripate Le péripate 9 août 2009 00:13

    Pffff.... c’est du lourd. Alors, je vais faire comme Forest, dire ça avec mes mots, pour voir si j’ai compris.
    Le risque financier n’est pas assurable car non mutualisable (ça, c’était dans un post). Un moyen de s’assurer quand même, c’est de jouer contre la tendance (contra-cyclique ?), et ça ne marche que si on n’est pas trop nombreux à jouer ainsi (of course, sinon ça devient la tendance).

    Bale II a crée des règles qui empêchent d’évaluer le risque, les banques centrales font marcher la planche à billets. Ce qui fait que le régulateur et les banques centrales sont responsables conjointement du fait que le système des prix ne joue pas son rôle d’information...

    Mais c’est très proche de l’analyse « autrichienne » tout ça....

    J’ai bon ?


    • Charlouss Charlouss 9 août 2009 16:42

      Je suis au regret de constater que ces blogs sont vraiment l’occasion pour de trop nombreuses personnes de se défouler.
      Je vous remercie de cette saillie éblouissante, c’était vraiment très très intéressant...

      Pour être méchant et bête, j’ai besoin de me défouler moi aussi : j’adore les personnes qui étalent leur références, ça montre une grande profondeur intellectuelle.


  • Le péripate Le péripate 9 août 2009 17:22

    Hummm....

    Vous n’avez pas de chance, Charlouss. Ces trois là sont connus comme le loup blanc ici. Ils se connaissent très bien, communiquent certainement ensemble par ailleurs, et ont pour vocation à empêcher toutes pensée un peu originale de s’exprimer. On vous accuse d’être obscur et de faire des fautes d’orthographe ? Soyez certain que vous pouvez écrire n’importe quel torchon, si il est conforme à leurs vues aucun reproche ne vous sera fait. Ce site est rempli d’articles d’« économie » post-marxiste qui, bien évidemment, n’attirent jamais leur vindicte.
    En toute rigueur, ce sont des trolls.


    • Le péripate Le péripate 9 août 2009 17:59

      Ah ! Je n’ai pas affirmé que c’était secret, je l’avais simplement déduit d’autres circonstances et j’ignorais ce papier.
      J’ai vaguement lu le post de votre atrabilaire affidé. Transmettez lui mes salutations, mais je ne tiens pas à entamer une discussion sur le sens du mot insulte.

      Bien le bonjour chez vous, et GoodBye Lenin.


    • Le péripate Le péripate 9 août 2009 18:20

      Dans les faits, je me trouve plutôt doué et bon et d’ailleurs on me le dit. Si j’étais payé à la mesure de mes réalisations, je serais riche à millions et je roulerais dans une superbe voiture qui ne serait pas une Porsche parce que je trouve cela vulgaire, ni même une Ferrari parce que c’est encore plus vulgaire, ni même une Aston-Martin parce que cela devient aussi très vulgaire depuis que les traders roulent dedans. Non, je m’en ferais fabriquer une rien que pour moi qui porterait ma marque avec un gros P doré sur la calandre et moteur 24 cylindres !
      Alors, la modestie, je laisse ça aux médiocres.

      Lol........


    • Le péripate Le péripate 9 août 2009 19:03

      Hé oui, je suis très régulièrement invité à des dîners de bons. Et vous, à quelles sortes de dîners vous invitent Léon et le Furtif ?


    • Le péripate Le péripate 9 août 2009 19:36

      Lol.... Vos amis ne vous pas encore téléphoné pour vous dire de cesser de vous enfoncer ? Ce n’est pas très charitable de leur part...

      Comme les meilleures plaisanteries ont une fin, voici la définition du terme psychorigide, et un petit test.

      Cordialement.


    • Le péripate Le péripate 9 août 2009 18:08

      Lol. Je n’entends rien à votre verbiage. Mais, dîtes moi, juste par curiosité des méandres psychopathologiques de l’être humain : où dis-je que vos relations sont secrètes, ou clandestines ?
      Je veux dire : dans quelle phrase ?


    • Le péripate Le péripate 9 août 2009 20:27

      Désolé, j’ai un fonctionnaire véreux allongé sur un drap noir en dessous de l’effigie de Saint Hayek. Je le finis, et je suis à vous.


    • Le péripate Le péripate 9 août 2009 20:51

      Lol....Très drôle.


    • Charlouss Charlouss 10 août 2009 09:45

      Monsieur le furtif,

      Je vous remercie pour cette envolée d’un profond intérêt, votre façon de révéler des données a priori confidentielles à la façon des pires tabloïds affiche vos hautes valeur morales.

      Je pense qu’il est utilise de savoir de quoi on parle pour le critiquer, vous partagez peut être cet avis ?

      Mais non apparemment ce n’est pas votre cas, désolé mais je ne suis pas le responsable de la crise actuelle car j’ai travaillé dans ces institutions. J’ ai travaillé pour d’autres institutions plus nobles mais qu’importe votre jugement de bistrot l’emportera toujours.
       
      En tout cas, on se sent bien ici, on est accueilli en ami.

      Je ne sais pas ce qu’il vous prend de vouloir me taper dessus, c’est une mode ici, mais défouler vous bien en furtif i.e. en pleutre.


    • Charlouss Charlouss 10 août 2009 09:59

      Pour être un peu constructif,
      je vous avoue que je n’essaye pas d’embrocher les moulins.
      Remettre en cause le système des dérivés vous semble extrêmement malin ?

      Parlez en aux agriculteurs, aux entreprises, aux banques (non j’déconne) qui protègent leurs revenus saisonniers grâce à ces systèmes.

      On va tout casser car tout était mieux avant, super programme.. un brin conservateur non ?

      Je ne dis pas que les dérivés sont la panacée, je ne l’ai jamais dit.
      Mais, comme W.buffet, je dis que c’est dangereux mis dans de mauvaises mains et je les emploie à bon escient.

      Vous avez déchargé votre testostérone les gars : Léon, Le furtif, M.Renève, on peut discuter intelligemment maintenant ou je me casse ?

      Let me know


  • nortydal 10 août 2009 03:02

    rien compris à l’article...


    • Charlouss Charlouss 10 août 2009 09:47

      Nortydal,

      Je suis désolé de la technicité de l’article, j’emploie le second degré avec le mot convexité.
      C’est une blague récurrente pour se moquer des propos imbittable des ingénieur financiers.
      Bon apparemment je n’ai pas fait mieux qu’eux..

      Les commentaires sont utiles si vous voulez aller plus en avant.


  • Charlouss Charlouss 10 août 2009 11:22

    Mecton furtif,

    Ce que tu appelles une bouffissure est un CV, désolé s’il est pénible à lire.
    Ensuite, si tu cherches à critiquer un système mieux vaut le comprendre avant de cracher ton venin.

    Le monde bancaire est pourri, si tu me l’avais demandé je t’aurais répondu sans hésiter.
    Les dérivés sont une plaie dans de très nombreux cas et de bons outils dans d’autres.
    Tout n’est pas bon dans le cochon.

    D’ailleurs je ne suis plus dans la banque, je le cache j’ai honte.

    Golden boy ? hi hi
    Ah ouais c’est trop ça, tu remarqueras mon emploi des termes des gars de banlieue ça te donnera un indice.


  • fooogooo 10 août 2009 13:20

    Je trouve que certaines explications de cet article pourrait être clarifiées, surtout pour aider les plus néophytes.

    Je bouffe du fra, vanilla, swapcommo a longueur de journée, et très franchement, j’ai dut relire certaine phrases deux fois smiley

    Par contre c’est vraiment une bonne idée de vulgariser ces produits, car peu de gens savent réellement comment marche notre système financier, et encore moins les dérivés.


  • Charlouss Charlouss 10 août 2009 13:26

    Vous avez raison je vais voir si je peux modifier l’article pour être plus sympa pour les lecteurs.

    En fait, je lis rarement 3 pages de blog alors j’avais conçu ça court.. un peu par flemme aussi smiley
    Fait trop chaud pour travailler


  • tutu 19 août 2009 02:38

    Bonjour Charlouss,

    J’aurai souhaité vous proposer l’animation de séminaires en finance, pouvez vous me faire parvenir votre adresse e-mail à l’adresse suivante : [email protected]

    Cordialement.


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