mardi 13 avril 2010 - par
Des conséquences connues...
Sylvie Catala accuse : dès le début, la direction de France Télécom était consciente des risques. Le sujet avait été abordé lors de la formation des 4 000 cadres chargés d’appliquer la nouvelle stratégie. Le rapport explique :
« Les résistances et les moyens de les faire céder sont développés, ses effets sur la santé mentale des travailleurs y sont également abordés. Ainsi un schéma illustre le positionnement du salarié lors du processus de mise en mouvement et les phases appelées “phases du deuil”.
Parmi ces phases, une est identifiée comme étant la phase de décompression qui se caractérise par la tristesse, l’absence de ressort, le désespoir, la dépression (…). Les atteintes à la santé mentale due à la politique mise en œuvre par l’entreprise sont donc déjà identifiées. »
France Télécom serait resté sourd aux alertes des délégués syndicaux, des CHSCT (Comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), des médecins et des inspecteurs du travail. Le rapport pointe l’absence de prévention, et la faiblesse des mesures prises a posteriori, comme la création de cellules d’écoute..
.. et pourquoi pas voulues ?
35 suicides entre 2008 et 2009
Ainsi, avec ces 35 morts par suicide (sans parler des morts naturelles), et si France Télécom leur avait souscrit des assurances vie, l’opérateur historique aurait perçu, entre un et plusieurs millions d’euros. Il n’y a rien qui lui interdit de le faire. C’est une sorte de CDS (« credit default swap »), les mêmes qui ont mené la Grèce à la faillite.
Et ceci, s’appelle le capitalisme...
Et si France Télécom récoltait un million d’euro à chaque suicide ?
« Mise en danger d’autrui du fait de la mise en œuvre d’organisations du travail de nature à porter des atteintes graves à la santé des travailleurs », « Méthodes de gestion caractérisant le harcèlement moral » a noté l’inspectrice du travail Sylvie Catala dans son rapport accablant de 82 pages, adressé le 4 février au parquet de Paris. Ce dernier, vient d’ouvrir une instruction judiciaire.
Le rapport vise directement les principaux dirigeants du groupe : Didier Lombard, l’ex-PDG, désormais simple président sans pouvoir exécutif ; Louis-Pierre Wenes, ancien directeur délégué et bras droit de Didier Lombard, débarqué en mars ; Olivier Barberot, toujours DRH du groupe. L’inspectrice ajoute « Les atteintes à la santé mentale, l’absence de prise en compte des risques psychosociaux liés aux réorganisations sont le résultat d’une politique mise en œuvre sur tout le territoire national au cours de la période 2006-2009.
La responsabilité de cette politique et de ses effets n’incombe pas à chaque directeur d’unité France Télécom qui n’ont fait qu’appliquer des décisions et des méthodes prises au plus haut niveau du groupe. Elle incombe aux personnes physiques précitées. »
La responsabilité de cette politique et de ses effets n’incombe pas à chaque directeur d’unité France Télécom qui n’ont fait qu’appliquer des décisions et des méthodes prises au plus haut niveau du groupe. Elle incombe aux personnes physiques précitées. »
Des conséquences connues...
Sylvie Catala accuse : dès le début, la direction de France Télécom était consciente des risques. Le sujet avait été abordé lors de la formation des 4 000 cadres chargés d’appliquer la nouvelle stratégie. Le rapport explique :
« Les résistances et les moyens de les faire céder sont développés, ses effets sur la santé mentale des travailleurs y sont également abordés. Ainsi un schéma illustre le positionnement du salarié lors du processus de mise en mouvement et les phases appelées “phases du deuil”.
Parmi ces phases, une est identifiée comme étant la phase de décompression qui se caractérise par la tristesse, l’absence de ressort, le désespoir, la dépression (…). Les atteintes à la santé mentale due à la politique mise en œuvre par l’entreprise sont donc déjà identifiées. »
France Télécom serait resté sourd aux alertes des délégués syndicaux, des CHSCT (Comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), des médecins et des inspecteurs du travail. Le rapport pointe l’absence de prévention, et la faiblesse des mesures prises a posteriori, comme la création de cellules d’écoute..
.. et pourquoi pas voulues ?
En souscrivant des assurances vie a ses employés, une entreprise peut profiter de ses salariés jusqu’à la mort, et surtout de leur mort. AmegyBank l’a bien fait. Elle a souscrit un contrat d’assurance vie sur ses salariés et s’est désignée l’unique bénéficiaire de ce contrat en cas d’éventuel décès, à l’insu des concernés. L’un d’eux, Dan Johnson, mort par un cancer, il y a peu de temps. Grâce à ça, la société à touchée un chèque de plus de 1,5 millions de dollars de la part de la compagnie d’assurance.
Et ce n’est pas un cas unique, d’autres firmes le pratiquent : Nestle, At&t, Citibank, Bank Of America, American Express le font. Wal Mart a pris 350 000 assurances vie pour ses salariés de base.
Dans l’usage normal d’une assurance vie, on se protège ou on veut garantir un revenu aux proches qu’on laisse derrière nous. La mort de la personne sur qui porte le contrat n’est pas souhaitée. Or, dans le cas d’une entreprise, celle-ci veut que ses employés décèdent pour profiter des clauses de l’assurance, on est plus intéressant mort que vivant.
Et ce n’est pas un cas unique, d’autres firmes le pratiquent : Nestle, At&t, Citibank, Bank Of America, American Express le font. Wal Mart a pris 350 000 assurances vie pour ses salariés de base.
Dans l’usage normal d’une assurance vie, on se protège ou on veut garantir un revenu aux proches qu’on laisse derrière nous. La mort de la personne sur qui porte le contrat n’est pas souhaitée. Or, dans le cas d’une entreprise, celle-ci veut que ses employés décèdent pour profiter des clauses de l’assurance, on est plus intéressant mort que vivant.
35 suicides entre 2008 et 2009
Ainsi, avec ces 35 morts par suicide (sans parler des morts naturelles), et si France Télécom leur avait souscrit des assurances vie, l’opérateur historique aurait perçu, entre un et plusieurs millions d’euros. Il n’y a rien qui lui interdit de le faire. C’est une sorte de CDS (« credit default swap »), les mêmes qui ont mené la Grèce à la faillite.
Et ceci, s’appelle le capitalisme...