samedi 8 octobre 2005 - par Rémy Juston-Coumat

Inquiètudes High Tech dans la Silicon Valley

Les entreprises américaines sont peut-être plus menacées par les délocalisations que leurs homologues européennes. Un paradoxe au pays du libre-échange !

Il y a peu de temps encore, le discours rassurant des professionnels du développement territorial diffusait l’idée (qui pouvait paraître logique) que les secteurs à haute technologie ne devaient pas craindre les délocalisations. Celles-ci étaient réservées à la production manufacturière.

Or, il semble que les faits mettent à mal cette théorie : au coeur de la Silicon Valley, le berceau historique de la nouvelle économie, les salariés du secteur ne sont plus aussi confiants qu’il y a un an.

La fin de l’été 2005 a introduit dans la Silicon Valley des inquiétudes réservées jusqu’alors à d’autres territoires. 29% des salariés du secteur des technologies de l’information ont peur de perdre leur emploi à la suite de délocalisations !

La situation est différente selon le type d’entreprise : dans l’industrie du "hardware", l’emploi se porte plutôt bien. Paradoxalement, c’est surtout sur la Côte est que les entreprises se portent le mieux...

Par contre, l’industrie du logiciel continue à voir ses effectifs diminuer régulièrement. Et par conséquent, l’inquiétude dans ce secteur croît de manière inversement proportionnelle.

Le ministère du travail de l’administration Bush vient d’annoncer 150.000 demandeurs d’emploi dans les industries high tech. Ce chiffre tient compte de la dernière annonce de HP qui licencie 10% de ses effectifs.

Par ailleurs, la situation financière personnelle des salariés du secteur des technologies de l’information se dégraderait plutôt : seulement 47% d’entre eux s’estiment satisfaits de leur situation financière (alors que ce chiffre était de 62% en juillet 2005).

Les mauvais chiffres ne concernent (pour l’instant) que les "perceptions" des acteurs. Mais il arrive souvent que les perceptions soient les signes annonciateurs de l’orage...




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