jeudi 26 mars 2009 - par Markoff

L’ agonie d’un système

Dans quelle économie vivons-nous exactement ?
Officiellement, nous sommes toujours en régime capitaliste, un régime que nous préférons appeler "libéralisme économique" ou encore "libre échange", ces deux expressions évoquant le mot "liberté" qui flatte nos oreilles républicaines.
Mais cette liberté, en matière économique, c’est devenu celle du renard dans le poulailler...

Sauf que la volaille (nous), non contente de se faire plumer, engraisse et protège son prédateur. Autrement dit, le capitalisme, ce système sans foi ni loi qui fait "des riches de plus en plus riches et des pauvres de plus en plus pauvres" selon une formule bien connue, ce système inique, lorsqu’il se met en danger par ses propres excés, est soutenu, consolidé, sauvé par la volaille qui constitue le gros bataillon des états.
Jusqu’à présent, du moins, car les choses pourraient changer grâce (si l’on peut dire...) à l’ampleur de la crise actuelle. Elles changeront si les dirigeants du monde prennent conscience du danger qui pointe à l’horizon. Dans le cas contraire, le pire est à venir pour aboutir, quand même, à un changement inévitable.

Pourquoi les états soutiènnent encore le régime libéral-capitaliste à l’agonie ?
Il y a plusieurs réponses possibles à celà :

Il y a l’idée, fausse mais entretenue par tous ceux qui en profitent, qu’il n’y a rien de possible entre le libéralisme économique et le défunt communisme. Ce qui est faux, bien entendu. Mais ce mensonge protège les intérêts des rapaces qui détiennent le vrai pouvoir occulte, celui de la finance, vous savez, ceux qui n’en ont jamais assez et jamais trop....

Il y a aussi ce que l’on pourrait appeler "le conformisme culturel", hérité d’un lointain passé et qui fait considérer comme "naturel" et immuable ce qu’on a toujours connu, comme la société structurée en riches et en pauvres, avec, entre les deux, une classe moyenne. Cette classe moyenne, consciente de ses petits privilèges lorsqu’elle se compare à la classe inférieure misérable, est le meilleur soutien du système dominant.
Un autre soutien de la structure traditionnelle de la société, ce sont les religions et particulièrement les monothéistes, qui ont toujours pactisé implicitement avec les pouvoirs en place (et explicitement au temps des royautés), en valorisant spirituellement la pauvreté à laquelle on a fait miroiter l’espoir d’un éden futur et hypothétique...

Un autre conformisme, c’est l’idéal de la réussite individuelle, importé par l’oncle Sam et qui explique, en somme, "si vous réussissez, soit par le travail, soit avec la chance (et on pourrait rajouter : par le talent, la spéculation, voire les trafics en tous genres, ou encore l’escroquerie "légale" basée sur les failles administratives et juridiques), c’est que vous le méritez et vous avez bien raison d’en profiter"...

Il y a là, surtout depuis le milieu du XXè Siècle, un dévoiement complet de la notion de "mérite". Ainsi, aucun homme sur terre ne mérite de gagner 1000 fois ce que gagne un autre homme en travaillant, ni même 100 fois. Toutes les fortunes sont - ou devraient être - illégales.
Comme le disait déjà Balzac : "à l’origine de toute fortune, il y a un crime qu’on ignore". Il ne s’agit pas forcément d’un crime de sang, il y a bien d’autres façons d’être un criminel social... Je vous épargne les exemples.

Le plus triste dans cette histoire, c’est que ce sont souvent les plus humbles qui soutiennent le principe des grandes richesses, en bavant d’admiration devant les "idoles qui le méritent bien" puisque : ils savent taper dans un ballon, ils savent spéculer avec de l’argent qui ne leur appartient pas, ils savent bien chanter, ils savent, bien ou mal, diriger une usine ou une banque...etc.
Or, le mérite n’a plus aucun sens, tel qu’on le conçoit, dans une société qui a perdu complètement ses repères et la mesure des choses.

Mais revenons à notre crise qui n’est pas seulement une crise financière, mais aussi une crise sociétale qui nous entraîne vers une crise de civilisation. Autant dire que la résolution en sera longue et difficile, si toutefois les décideurs mondiaux prennent conscience de la gravité et des enjeux du phénomène.
C’est qu’un simple replâtrage du système actuel est voué à l’échec et à un effondrement dramatique de l’ensemble des économies, dans un temps plus proche qu’on ne le croit, bientôt suivi de ce que certains appellent déjà "la révolte de la pauvreté". Révolte qui sera, soyons-en certains, trés violente.
Car les classes moyennes, qui soutiennent encore le système, sont et seront de plus en plus touchées. Et elles changeront de camp.

La gravité de la situation est, heureusement, perçue par de plus en plus de monde, y compris chez beaucoup d’intellectuels. Par contre, dans le milieu politique traditionnel, droite et gauche confondues, on refuse encore de remettre en cause le sacro-saint libéralisme économique, en dépit de belles paroles que l’on n’avait, il est vrai, pas l’habitude d’entendre dans certaines bouches... Il ne manque plus que le courage, une vertu oubliée depuis longtemps quand il s’agit de mettre en chantier une véritable révolution culturelle...
Mais parler de "moraliser le capitalisme", c’est se foutre du monde !
Le capitalisme est, par nature, immoral et amoral. C’est pourquoi il est condamné à disparaître, victime de ses excés et de ses contradictions. Il faut revisiter Marx et sa clairvoyance car ce qu’il avait prédit est en train de s’accomplir sous nos yeux. Même si la bête va chercher à survivre dans des soubresauts dévastateurs...
Il faudra aussi revisiter et s’inspirer des économistes réformistes et utopistes ( Mill, Sismondi, Saint Simon, Proudhon, Owen...). Ils ont encore des choses à nous apprendre sur l’équité et le partage.

Les commentateurs, politiques et journalistes, conformistes et en mal d’imagination, reprochent bêtement à Besancenot et son NPA d’avoir un discours stérile, dans la mesure où ils ne souhaitent pas participer au pouvoir... Or, dans le contexte économique mondial tel qu’il existe aujourd’hui, Besancenot a bien raison de ne pas s’inscrire dans un pouvoir qui ne fait que gérer la crise dans le seul but de maintenir un système condamné à terme.
Un capitalisme toujours néfaste et presque virtuel puisqu’il est soutenu à coup de milliards par les états qui soutiennent par ailleurs l’économie réelle avec d’autres milliards, et qui consacre encore d’autres milliards pour le social, afin d’éviter le pire : la révolution.
Mais les milliards aussi sont virtuels puisqu’ils ne les ont pas....
L’état est partout pour colmater les brèches du système décadent qu’il défend.

Je reviens à ma question première : dans quelle économie vivons-nous ?
( à suivre...)



25 réactions


  • ZEN ZEN 26 mars 2009 16:07

    "C’est qu’un simple replâtrage du système actuel est voué à l’échec et à un effondrement dramatique de l’ensemble des économies, dans un temps plus proche qu’on ne le croit, bientôt suivi de ce que certains appellent déjà "la révolte de la pauvreté". Révolte qui sera, soyons-en certains, trés violente.
    Car les classes moyennes, qui soutiennent encore le système, sont et seront de plus en plus touchées. Et elles changeront de camp
    ."

    Je le redoute..
    Krugman , prix Nobel d’économie, affirme que Obama ne prend pas les bonnes décisions, en Europe, encore moins. Des mesures bien plus radicales s’imposent selon lui
    On met toujours plus de charbon dans une chaudière usée, qui a fait son temps, qui n’est plus adaptée et on prépare ainsi une explosion plus violente. Une fuite en avant qui relève de l’inconscience et de la panique


  • Kalki Kalki 26 mars 2009 17:46

    Les commentateurs, politiques et journalistes, conformistes et en mal d’imagination, reprochent bêtement à Besancenot et son NPA d’avoir un discours stérile, dans la mesure où ils ne souhaitent pas participer au pouvoir... Or, dans le contexte économique mondial tel qu’il existe aujourd’hui, Besancenot a bien raison de ne pas s’inscrire dans un pouvoir qui ne fait que gérer la crise dans le seul but de maintenir un système condamné à terme.

    Est ce la seul intention passé de besancenot pour ne pas etre en politique tout en se présentant comme politique ? pour :

    CRITIQUER et rassembler sur la critque ( pas sur la solution que son partie préconise)
    Rassembler faussement donc, et sur un malentendu.

    Je le dis clairement , en république il y a rien de plus simple, le politique présente ce qu’il est et ce qu’il va faire et on l’élit.

    Si besancenot (ou mélanchont) le npa ou le front de gauche décide que si ils sont élue , ils feront :
    1 une veritable démocratie direct municipale, et une remise en cause du systeme a plus grand échelle pour ne pas avoir une politique du haut vers le bas. Mais une politique du peuple du citoyen (pas le millitant ou l’idéologue ou l’élite) vers l’ensemble dans une communication horizontal.
    2 la révocation de tout élue possible par un seul citoyen preuve a l’appui
    3 la critique des médias et des médiateurs journaliste par les citoyens ayant pour concéquence une exaction de ces journalistes
    4 Quand il y a des débat, ils doivent être encadrés par une ou des personnes neutre et pourtant pouvant couper le débat, si une personne dans le débat utilise du sophisme des faux argument , ou triche sur la signification de statistique.
    5 la on (tous les citoyens , le peuple, les entrepreuneurs) peuvent commencer a parler de politique et d’économie.

    Pour l’instant on attend toujours ce genre de position , preuve d’un pas vers la démocratie, et le seul qui nous ferait voter pour eux ( en tout cas pour moi et pour certain).

    Comme vous pouvez le voir , il n’y a pas que l’économie qui va mal il y a aussi la politique.

    Assez de politique politicienne, nous voulons de la démocratie.


  • jeananto 26 mars 2009 19:32

    Le mensonge est omniprésent, les solutions occultées, ceux qui nous gouverne pensent que le système va se rétablir tout seul ou alors avec un soupçon d’interventionnisme. La crise n’est pas seulement une crise financière c’est surtout une crise du système, les débouchés n’existent plus, les capacités de production excèdent largement la demande. Une quadrature impossible à résoudre, les mathématiques, l’économie libérale ne peuvent résoudre le problème sans une vrai remise en cause. Tout le monde est pris au piège , les patrons qui a force de vouloir gagner plus ont fait dérailler l’’économie, les économistes pris en flagrant délit d’incompétence, les petits patrons et les salariés qui ont mangé leur pain blanc et voté pour que cela en soit ainsi ....

    Enfin les politiques aux ordres qui se gavent sur la bête


    • ffi ffi 26 mars 2009 23:22

      Ou bien, ils savent que le système et condamné. Ils prennent le maximum d’argent où ils le peuvent, s’empressent d’acheter de la pierre pour assurer leurs arrières, au cas ou la monnaie s’effondre.
      Les gouvernements se préparent lentement à mettre en place la répression, pour écraser la racaille qui osera protester.


    • mulder181 mulder181 27 mars 2009 12:25

      la capacité de production est supérieure à la demande ?
      vous oublirez un peu vite les besoins fondamentaux ( nourriture , logement, soins) de la majorité des individus vivanrt sur terre : afrique, asie, etc.. qui eux ne désirent pas une télé écran plat ou un Ipod de8 Go mais tout simplement manger et être soigné.

      il serait peut-être temps de remettre ma production sur des rails logiques c’est à dire cibler les vrais besoins ( besoins primaires) et ne pas se contenter de regarder notre société surconsommatrice de biens et de service la plupart du temps inutile et polluants.


    • colza 27 mars 2009 13:52

      Tout à fait d’accord...
      D’ailleurs, faites une division simple :
      Le montant des sommes consacrées par les EU et l’Europe à sauver les banques et l’industrie par les 6 milliards que nous sommes...
      Vous serez surpris !
      Et vous pourrez constater en même temps que nos gouvernants n’ont pas du tout l’intention de changer quoi que ce soit dans le système actuel.


  • jeananto 26 mars 2009 19:33

    Le mensonge est omniprésent, les solutions occultées, ceux qui nous gouverne pensent que le système va se rétablir tout seul ou alors avec un soupçon d’interventionnisme. La crise n’est pas seulement une crise financière c’est surtout une crise du système, les débouchés n’existent plus, les capacités de production excèdent largement la demande. Une quadrature impossible à résoudre, les mathématiques, l’économie libérale ne peuvent résoudre le problème sans une vrai remise en cause. Tout le monde est pris au piège , les patrons qui a force de vouloir gagner plus ont fait dérailler l’’économie, les économistes pris en flagrant délit d’incompétence, les petits patrons et les salariés qui ont mangé leur pain blanc et voté pour que cela en soit ainsi ....

    Enfin les politiques aux ordres qui se gavent sur la bête


  • Dolores 26 mars 2009 19:36

    J’adhère à votre analyse.

    Cependant il y a fort à craindre que les dirigeants de tous les pays tentent de remettre le système en marche, tout d’abord parce qu’ils en profitent largement.
    L’intérêt général est devenu l’intérêt d’une seule "caste". L’idéologie des politiques de droite,comme de gauche, se réduit à l’obtention du pouvoir pour la puissance qu’il donne à ceux qui le détiennent, et à la protection des plus favorisés.
    Les dirigeants n’ont aucune vision de l’avenir, ils se contentent de "gérer" au jour le jour. C’est ce que Jopin à fort bien exprimé en se disant "pragmatique". C’est ce qu’ils font avec la crise que nous vivons. Ils n’ont pas à réfléchir, il ne s’agit pas pour eux de rendre la société plus juste et plus humaine mais de protéger les capitaux de leurs "amis".

    Il n’existe plus de projets à long terme qu’ils soient sociétaux ou économiques. Il n’y a aucune orientation sur le devenir du pays, uniquement sur le moyen de se faire plus d’argent pour un petit nombre et pour les autres "les emplois de services à la personne" payés au SMIC.
    Le mot "utopie" est devenu grossier, il a pourtant fait avancer les peuples. Mais c’était au temps lointain où
    il existait encore un idéal que l’on tentait d’atteindre même de façon imparfaite.
    Le rêve fait agir les hommes, la réalité les fait se résigner à leur sort.

    Les hommes, en se montrant aussi individalistes, sont devenu tellement cyniques que tout ce qui ne les concernent pas personnellement est sans intérêt. Et pour beaucoup le peuple est sans intérêt.
    Il faudrait aujourd’hui pouvoir appliquer la sentence de Latécoer : "on nous dit que c’est imposssible, voyons maintenant comment le réaliser".





    • Markoff 26 mars 2009 23:42

      Bien sûr qu’ils vont tenter de remettre le système en marche, c’est même un peu le but du prochain G20,
      et ils vont sans doute y arriver, mais ce sera du provisoire car ils ne pourront endiguer le chômage qui ne peut que croître, car il est consubstantiel au libéralisme économique et à ses contradictions.

      Et rien de plus vrai qu’il n’y a pas de politique à long terme, il n’y en a jamais eue, le système électoraliste l’interdit. D’ailleurs, avec la mondialisation, une politique à long terme ( si nécessaire ! ) ne peut plus se concevoir qu’à un niveau mondial.


  • Croa Croa 26 mars 2009 22:11

    L’auteur a écrit : « nous sommes toujours en régime capitaliste, un régime que nous préférons appeler "libéralisme économique" »

    ... En fait le régime est ploutocratique tout simplement ! En effet le mot « capitalisme » lui même n’est pas vraiment juste car il donne l’impression d’un choix (!) collectif assumé. Il serait donc soluble dans la démocratie ! Il n’en est évidement rien. Nos élus sont des fantôches et la politique dictée par les ploutocrates est aussi largement soutenue par la « com » messianique de ce qui serait bon pour tous mais aussi un énorme mensonge.

    D’ailleurs c’est simple la première révolution à faire consiste à comprendre comment fonctionne vraiment ce monde. Ensuite virer les escrocs qui le dirigent se fera naturellement...

    à moins que l’indigestion qui commence
     smiley ne précipite les évènements ! smiley


    • Markoff 26 mars 2009 23:54

      Vous avez raison, mais ce n’est pas le mot "capitalisme" qui n’est pas juste, ce serait plutôt le mot
      "régime" tant il est vrai que le capitalisme n’est pas un "régime" au sens politique de ce mot.

      On n’a jamais voté, nulle part, pour adopter le capitalisme ! Il s’est installé tout seul,"à l’insu de notre plein gré" comme dirait quelqu’un... smiley


  • Dolores 27 mars 2009 07:20

    @ Markoff

    Vous savez -comme je le sais - que le provisoir peut durer très longtemps, la patience des peuples est
    pratiquement inépuisable même s’ils se plaignent et gémissent de désespoir.

    Certe avec cette crise de l’immoralité financière, le chômage va augmenter, mais nous avons déjà vu son chiffre officiel monter à 3 millions de chômeurs déclarés (plus quelques autres chassés des listes) il n’ y a pas si longtemps, sans pour autant générer de véritables révoltes.
    Des état comme le nôtre ont compris avec cynisme qu’il suffisait de peu de chose pour empêcher les gens de se révolter et à moindre frais. Vous avez faim ? Faites appel à la charité privée, les restos du coeur, le secours catholique, etc... ! Vous êtes sans abri ? Voyez comme nous sommes bons, nous vous offrons des gymnases et d’infâmes hébergements d’une nuit d’où vous serez chassés à 6h du matin, plutôt que de construire des logements ! Regardez comme nous sommes compatissants envers les plus démunis nous allons leur faire cadeau de 100€ pour faire face à la crise pendant un an !

    Il y a eu des projets politiques à long terme et nous avons vécu pendant les 3/4 du XX° siècle sur les rêves de nos grands-pères (nous sommes de la même génération). Pendant un certain temps, il a été possible de croire en un monde meilleur, et moi j’ y ai cru en voyant les progrès qui auraient dû servir à l’humanité toute entière !

    L’accélération brutale vers "tout doit être source de profit", même les hommes qui ne sont plus traités que comme des marchandises et utilisés sans aucun égard, s’est produite en 1992 avec le traité de Maastricht.
    L’Europe a servi exclusivement à enrichir un peu plus les riches en appauvrissant encore plus les pauvres, C’est les prémices à plus petite échelle de ce que sera la mondialisation .

    La mondialisation ne peut qu’agraver encore les choses pour la majorité des populations : on en voit déjà les effets aujourd’hui avec les banques.
    Nous ne sommes déjà plus une démocratie puisqu’un président peut s’assoir sur le vote des français sans que nos représentants haussent un sourcil, l’ Europe est sans conteste une dictature et son parlement est une farce.
    Je crains que si nous arrivons un jour à une politique mondiale nous tombions en réalité dans une dictature économique mondiale qui sera sans pitié pour les moins nantis.
    Nous avons l’exemple de cette grande industrie pharmaceutique américaine qui à porté plainte contre un état africain qui avait osé copier un médicament contre le sida pour soigner ses nombreux malades incapables financièrement de payer le traitement. Le message en clair était le suivant : vous payer le prix demandé et on vous soigne, vous ne pouvez pas payer et vous pouvez crever.
    C’est ce qui nous attend à plus ou moins long terme si nous ne savons pas profiter de cette crise pour changer toutes les données qui ne mettent pas en avant l’intérêt du plus grand nombre.

    Si les politiciens de par le monde n’arrivent pas à comprendre que l’économie doit être au service des humains et non l’inverse, la rapacité restera ce qu’elle est actuellement et il y aura d’autres crises ou... des révolutions qui se répendront comme des trainées de poudre et qui mettront fin à cet appétit vorace dont font preuve les les partisans de ce capitalisme débridé.








  • Tzecoatl Tzecoatl 27 mars 2009 08:43

    J’aime assez votre article.

    Cependant, quand j’entends parler autour de moi de révolution (et il y en a pas mal), quand je leur demande ce qu’ils mettraient à la place, c’est le mutisme en général.

    Le problème, c’est qu’aucune alternative ne vient cristalliser une foule d’adhésion, sans doute du fait de la vivacité de l’esprit critique.

    Concernant votre ouverture sur Besancenot en conclusion, permettez-moi cette réflexion :

    Admettons que Besancenot augmente le SMIG à 1500 euros net, et vous aurez une foule de délocalisations vers les pays asiatiques et pays de l’Est. Oh biensûr, les emplois protégés (fonction publique et emplois de proximité) ne seront quasiment pas impactées par une telle mesure. Il n’empêche, tout les autres ont du souci à se faire. C’est ce que j’appelle l’émiettement ou la mise en concurrence des solidarités.

    Biensûr, Besancenot peut interdire les délocalisations, mais cela de suite met en péril nos relations avec nos partenaires politico-économiques, là où 28% de l’emploi français travaille pour l’export.

    Il serait par contre légitime de mettre en place des écluses protectionnistes pour corriger les dumpings sociaux, écologiques et monétaires des chinois, européens de l’est, mais là encore, l’on s’expose à de fortes mesures de rétorsions, affaiblissant davantage le salariat tourné vers l’export.

    L’une des rares solutions que l’on puisse envisager pour réduire les différences sociales est de type monétaire (type crédit social, Plan Dugué, correctif des excès des monnaies d’endettement, etc), même si elle passe par une aggorniamento des élites en place. Elle est apparemment inflationniste, mais à moyen terme non.









    • plancherDesVaches 27 mars 2009 12:17

      Tzecoatl :

      Effectivement, il faudrait une montée assez rapide du protectionnisme avant des conflits régionnaux, puis un mondial.
      Car qui mieux qu’un dictateur peut profiter de cette révolte du peuple. (révolte contre les leaders politiques habituels. Et je vous rappelle que la majorité des dictateurs ont été ELUS par leur peuple....navrant, non ?)
      D’un point de vue économique.
      Je pense que le léger désordre actuel devrait donner, non pas un retour au troc ou la création de monnaies régionnale (comme imaginé par certains sur le site) mais des structures type Airdrie Savings Bank.
      www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2009/03/18/l-ai...aste_1169523_1101386.html

      Soit, tout comme actuellement une récession correspondante à cette magnifique croissance des dernières années, une inversion de mondialisation par un retour au protectionnisme et au communautarisme.
      Si nous en avons le temps avant des soulèvements de populations qui seraient largement justifiés, l’hypocrisie ayant été réellement trop loin.


    • Markoff 27 mars 2009 19:30

      @ Tzecatl 
       Au NPA, ils veulent et souhaitent un nouveau système économique plus juste dans la répartition
      des richesses ( tout comme moi-même et beaucoup d’autres ), mais en attendant ce rêve qui sera long et difficile à réaliser, ils sont obligés d’entrer dans le débat avec des slogans classiques de gauche, ne serait-ce que pour recruter et prendre des forces...
      Ils ne sont pas si bêtes au point de croire que le SMIC à 1500 euros va résoudre les problèmes de cette
      société en décrépitude, pas plus que les interdictions de licenciements ou de délocalisations. Le problème est bien au-delà de ces replâtrages.

      Je suis aussi partisan, en attendant le "grand soir", d’un certain protectionnisme "intelligent" dont je donnerai les grandes lignes dans un article à venir. 
       


  • herve33 27 mars 2009 12:12

    Car les classes moyennes, qui soutiennent encore le système, sont et seront de plus en plus touchées. Et elles changeront de camp.

    C’est désormais bien fini , depuis l’arnaque de la mondialisation globalisation qui ne profite qu’à 1% de la po
    pulation , les classes moyennes et même supérieures ne soutiennent plus ce système .

    C’est pour cela qu’un type comme Sarko et la main mise des grands médias par des grands groupes transnationaux ont permis d’etouffer la rébellion .

    Mais lorsque la crise va continuer de s’aggraver et tout le monde sera touché , tout sera possible , la violence sera d’autant plus forte qu’on a pas encore trouver de solutions crédibles à la crise 


    • Marianne Marianne 28 mars 2009 12:35

       
      En cette période où les privilèges exhorbitants de quelques nantis nous sautent à la figure - bonus, stocks-options et autres parachutes dorés - et où l’exaspération d’une majorité d’entre nous est palpable face aux conséquences dramatiques que porte en lui le capitalisme : chômage, précarité, injustices sociales, privatisation des biens publics, montée de l’insécurité, liberté de la presse menacée, etc... – n’est-il pas temps d’avancer d’autres solutions que la régulation ou l’aménagement du capitalisme pour sortir de cette crise et repartir sur de nouvelles bases ?

      Prônés aussi bien par la droite que par une certaine « gauche » libérale, nous savons que ces mesures à court terme, pansements sur une jambe de bois, ne règleront rien à l’affaire. Les plus riches se referont une santé d’ici 1, 2 ou 3 ans mais la grande majorité ne verra pas sa condition s’améliorer, bien au contraire.

      Des solutions existent mais les grands médias les passent sous silence. Cf. ci-dessous :

      Nationaliser les banques ! (intégralement et durablement).

      http://www.democratie-socialisme.org/IMG/article_PDF/article_1661.pdf

      Il serait bien que les acteurs du mouvement social en cours se saisissent de ces solutions pour discréditer les mensonges de ceux qui nous gouvernent et montrer sa capacité à penser le changement.


  • mulder181 mulder181 27 mars 2009 12:23

    la capacité de production est supérieure à la demande ?
    vous oublirez un peu vite les besoins fondamentaux ( nourriture , logement, soins) de la majorité des individus vivanrt sur terre : afrique, asie, etc.. qui eux ne désirent pas une télé écran plat ou un Ipod de8 Go mais tout simplement manger et être soigné.

    il serait peut-être temps de remettre ma production sur des rails logiques c’est à dire cibler les vrais besoins ( besoins primaires) et ne pas se contenter de regarder notre société surconsommatrice de biens et de service la plupart du temps inutile et polluants.

     


    • Markoff 27 mars 2009 18:59

      @ MULDER181

      C’est bien le paradoxe... Il faut comprendre : la production est supérieure à la demande CREDIBLE.

      Il y a ceux du tiers monde qui ne peuvent pas payer et qui ne sont pas prés d’avoir les moyens,

      Et il y a ceux qui se développent et qui sont capables de fabriquer tout ce qu’ils peuvent vendre chez eux
      à des prix qui tiennent compte du niveau de vie existant, et qui sont déjà capables de nous concurrencer
      dans les plus hautes technologies... 

      Et comme chez nous, le pouvoir d’achat ne peut que baisser, ce qui reste de notre industrie a du souci
      à se faire !  smiley


  • paul muadhib 27 mars 2009 13:06

    bonjours a markoff l auteur, personnellement j apprecie la teneur de votre article...de A a y.
    je me permetrais de rajouter un Z, en ce sens ou le capitalisme n a pas d existence propre a mon sens, il est la resultante des relations humaines et est aussi simplistes que "la loi du plus fort", perdu entre "le corbeau et le renard "et "le loup et l agneau"...voir " la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf".
    Vous posez la question : dans quelle economie vivons nous ?
    Dans une economie necessaire de subsistance, bien sur, celle ci etant assure en commun, une verite incontournable qu il va falloir repeter ad libitum...
    Cette economie de subsistance a toujours ete captee,volee sans doute depuis des milliers d annees, si on suppose que l humain n a pas evolue mentalement, ce qui est ma perception ...mais... ?? D un cote ceux qui assument l agriculture ,la chasse par exemple et de l autre cote ceux qui captent..
    Ainsi nous sommes depuis toujours dans un systeme de captation de la production par une categorie de personnes..pour des questions de profit personnel , mais aussi parce que le travail physique manuel necessaire a la survie est ..dur et fatiguant, entre autre...et l esprit humain qui se propulse tout seul dans son Olympe nevrotique , n aime pas cela , n en est pas digne du vrai travail...inutile de continuer la description du capitaliste , necessairement capteur du travail des autres a un moment donne. Inutile egalement de continuer la description du capitalisme dont le point de depart est le profit personnel..
    a noter que a aucun moment le profiteur n envisage de profiter de lui meme , le profiteur a la caracteristique de profiter ...des autres..
    Arrive la, peut importe les methodes, tout est bon , y comprit la competition ultime la guerre, la dictature, la violence ordinaire etc..
    Face a une propagande qui fait volontairement dans la complexite ou a l inverse dans le simpliste, genre : "que deviendraient les pauvres sans les riches"..il faut vraiment en rester a la notion de base qui selon moi est , ""la  production qui est obligatoirement communautaire subit une captation injuste, inequitable voir violente de la part d une categorie d humain, par le biais de systeme divers. Dans un passe pas si lointain les armes etaient le moyen unique de captage du travail des autres , aujourd hui les armes restent d actualite, mais l ultra monetarisation du systeme permets d autres captages bcp plus insidieux et pervers , car ne se montrant pas comme tels.""
    Cela dit simplement changer de systeme par une projection d un ideal est il la solution radicale ? pour moi c est non, certes on peut arriver a un leger mieux , mais aussi au tres pire !! car dans ce cas on garde l humain dont le seul but reste le profit. n importe quel profit , par n importes quels moyens
    On ne fera pas l economie d une remise en cause au niveau de chaque individu..pour l instant ce genre de propos ne veut rien dire a une majorite, conditionnes que nous sommes depuis des siecles a la souffrance et a l acceptation de celle-ci.Grand merci au passage aux religions organisees....
    Souvent arrive la , c est le grand vide, l inconnu , c est bien ...c est le debut de quelque chose selon mon sentiment..


  • ZEN ZEN 27 mars 2009 13:14

    • plancherDesVaches 27 mars 2009 13:52

      Zen, je peux me tromper, évidemment, car je ne suis pas dans le secret de ces "dieux", mais...

      J’ai vaguement l’impression que c’était pour essayer de faire passer la pilule du projet annoncé 2 jours plus tard du contrôle renforcé de tout ce petit monde.
      Acheter leur transparence, en quelque sorte.
      Et n’oublions pas que 1) ce n’est QUE 1000 milliards pour commencer...
      2) les financiers n’accepteront JAMAIS la moindre transparence.


    • plancherDesVaches 27 mars 2009 14:39

      Zen, je peux me tromper, mais....

      Obama a déjà essayé par 2 fois d’obliger la finance à la transparence.

      Là, il me semble obligé d’"essayer" de leur payer (nationnalisation de 1000 milliards de pertes POUR COMMENCER) pour faire passer la pilule, deux jours plus tard, d’un contrôle de la finance.

      Souci, 1) la finance n’acceptera jamais de transparence 2) le peuple américain se révolte déjà quand quelques millions d’aide partent dans les bonus, et le Congrés finira par refuser de tout éponger.

      Bref, ils semblent mal. A moins que tout ça ne soit que vastes manoeuvres style écrans de fumée. Mais ils ne seraient pas tant nerveux.


    • herve33 27 mars 2009 14:39

      Autre version des faits qui dit la même chose , Obama a cédé à Wall Street :

      http://www.pauljorion.com/blog/?p=2515




    • plancherDesVaches 27 mars 2009 14:40

      Arg... mon premier commentaire apparait 10 minutes plus tard.... Excusez le redit. smiley


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