samedi 14 décembre 2013 - par jean-jacques rousseau

L’Usine du futur d’Alain Rousset et autres fumisteries sociales libérales

Une tribune publiée ce matin par les Echos porte comme titre "Bâtissons l'usine du futur pour retrouver la croissance". Elle est signée par M. Alain Rousset, président de la Région Aquitaine, député de la 7e circonscription de Gironde et président de l'Association des Régions de France depuis 2004.

Le titre en lui-même pose questions. Que veut-il dire ? Suffit-il de batir "l'usine du futur" ou même un nouveau modèle d'unité de production pour "retrouver la croissance" ? Est-il de la compétence de l'autorité publique de "batir" ce dispositif industriel, c'est à dire d'investir une part des recettes fiscales dans un nouveau projet productif ? Et pour quel résultat donc ? Le mot de croissance prète ici largement à confusion. Parle t'on de croissance de l'emploi et de réduction du chomage, du retour de l'investissement industriel, ou d'augmentation de la production, d'expansion de l'activité et de l'indice du Produit Interieur Brut au niveau national ?

Si ce titre accrocheur interroge et révélle une certaine ambition, le contenu du texte, tant par sa forme que par les arguments présentés, désoriente : à la fois par sa concision, un format insuffisant pour répondre à un si vaste et si grave sujet méritant plus de place qu'un simple éditorial ; et par une rhétorique si confuse qu'un économiste ni retrouverait pas ses élèves. On aimerait se dire que M. Rousset vient de trouver la pierre philosophale pour transformer la déflation en prospérité et le taux de chomage en plein-emploi. Mais on aimerait bien aussi ne pas être pris pour des imbéciles...

Il était grand temps qu'un ponte du socialisme municipal à la sauce libérale, longtemps proche de Ségolène Royal mais ostensiblement écarté des responsabilités gouvernementales par l'équipe de François Hollande, sorte de son mutisme et dévoile à travers un pseudo-projet économique ses véritables intentions. Le citoyen Rousset avait bien pris soin de faire parler de lui lors de la campagne présidentielle de 2012 au sujet de la reprise de l'entreprise chimique Arkema [1] alors qu'il espérait encore un portefeuille à l'Industrie. Sans aucun effet. Peut-être attend t-il d'un prochain remaniement une belle promotion dans les hautes sphères où brillerait mieux ses effets dilatoires, ses égards pleins de largesses envers le milieu patronal et les limites notoires de ses compétences ? Toujours est-il qu'il semble avoir trouvé un peu de courage pour rassembler avec quelques souvenirs de ses cours d'IEP, des mots-clés glanés en survolant de belles plaquettes de propagande sur le nouveau Traité Transatlantique et nous pondre un texte absurde, remplit de contresens et d'erreurs. C'est ce que nous tenterons de mettre en évidence en décryptant points par points les principales propositions de ce texte. Nous y dénoncerons une logique ultra-libérale à l’œuvre dans un processus de déstabilisation de l’État républicain.

Ce texte est si bien rempli de préjugés et de mots valises qu'il faut s'y plonger à plusieurs reprises pour y discerner derrière le clinquant de formules spécieuses et le biais idéologique d'un raisonnement faussé, les véritables intentions de l'auteur.

 

Analyse du texte : "Batissons l'usine du futur pour retrouver la croissance"

Comme nous l'avons évoqué : le titre de cet article pose problème.

Premièrement, il s'agit d'un ordre impératif et on voit tout de suite que le personnage a l'habitude d'en donner. Il est vrai que les dispositions sur la décentralisation de M. Raffarin [2] avait concédé de larges prérogatives aux autorités régionales. Trop certainement puisque "la réforme entreprise à partir de 2010 [y] a mis fin, de manière anticipée" sans pour autant lever l’ambiguïté d'une certaine autonomie régionale. Un "mauvais pli" se manifeste dans ce ton plein d'arrogance qui fait penser que quelqu'un à Bordeaux se prend pour un nouveau duc d'Aquitaine. Un point à mettre au clair.

Deuxièmement, une finalité est donnée. "Retrouver la croissance" est un objectif ambitieux et controversé. On suppose qu'il est question de croissance économique au sens large, c'est à dire celle du Produit intérieur brut. Elle se manifeste par l'accroissement de l'échange des produits et de l'activité. Pour que le phénomène se réalise il faut vérifier une augmentation de la production de biens et services, qu'il y ait un débouché commercial à ces produits, qu'il se trouve un supplément de monnaie disponible, une demande solvable pour faciliter ce supplément d'échanges, etc. Accessoirement il est nécessaire que le supplément de production soit alimenté par des ressources de matières premières, de produits intermédiaires, de main-d’œuvre, d'innovation technique, de capitaux investis. Il ne faut pas négliger non plus le fait qu'une croissance mal maîtrisée puisse avoir des effets nocifs sur l'environnement ou la société et que son coût global soit supérieur aux avantages directs. Ordinairement on estime que la croissance favorise l'emploi. Rien n'est moins sûr. "À l'inverse, [certains économistes] ont relevé que la croissance de l'investissement est hélas parfois compatible avec l'existence d'un chômage élevé." [3] Ce qui se comprend bien puisque les gains de productivité permettent à un moindre nombre de travailleurs de produire autant voir plus. De même la pirouette logique qui fait dire que l'effort d'innovation permettra de régler la question du chômage tombe à plat. "Or, pour produire innovant, il faut proportionnellement nettement moins de main d'œuvre qu'auparavant, ce qui renvoie aux capacités du système à absorber des flux de populations et de surcroît certains segments de populations vulnérables (car faiblement qualifiées)." La tendance à sélectionner des projets selon le critère "de forte intensité capitalistique" plutôt que selon "le critère de la productivité marginale sociale" aboutit à ce paradoxe : "la croissance peut être récessive en emploi." [4]

Troisièmement, le moyen de réaliser cet objectif semble tout trouvé. Mais cette "usine du futur" n'est-elle pas justement basée sur ce critère "de forte intensité capitalistique" dont nous venons de parler ? C'est à dire gourmande en capitaux, en innovation et en emplois hautement qualifiés mais inadaptée à l'objectif social de réduction du chômage. Dans ce cas on peut déjà dire que ce projet de politique publique est aussi incohérent qu'illusoire. Par une coïncidence cocasse le consortium EADS, type même d'industrie à haute productivité, haut niveau technologique et belle rentabilité, annonce le jour même de la publication de cet éditorial un plan de suppression de 5800 postes qualifiés. [5]

Dès la lecture de ce titre nous réalisons l'absurdité politique et technique de la proposition, la contradiction grave entre l'objectif affiché et le moyen à mettre en œuvre pour y parvenir. Nous sommes alors avertis qu'il n'est ni question "d'inverser la courbe du chômage", ni de croissance économique puisqu'en offrant un revenu salarial supplémentaire on réaliserait la nécessité de solvabiliser la demande pour élargir les débouchés de la production sur le marché intérieur. Mais si l'auteur ne s'intéresse ni à l'emploi, ni a la croissance intérieure de quoi veut-il bien nous parler sur ce ton impérieux ?

"Des métiers passionnants, des emplois qualifiés bien rémunérés". Soit. Mais un emploi peu qualifié doit-il être sous-rémunéré ? Tout travail mérite salaire et des conditions acceptables. Faut-il le préciser ? Il n'est pas question de transiger sur ces points. Tout travail doit être le moyen honnête de faire vivre sa famille, de permettre une vie sociale enrichissante dans le respect de la dignité humaine. Il n'y a pas de sots métiers, il n'y a que de sottes gens. Chacun doit avoir le sentiment de participer au développement harmonieux de la société sans être discriminé, dévalorisé ou exclu de la création collective de richesses et du bien-être. Pour ce qui est de la qualification et de la formation professionnelle, l'effort en direction de la formation continue, de l'accès aux diplômes universitaires pour les ouvriers ou les mères de famille est-il suffisant ? Ceci relève directement des compétences du Conseil régional. On aurait préféré un rapport clair, une évaluation précise sur les objectifs, mesures prises, moyens et résultats avec chiffres à l'appui sur cette question. En tout état de cause : "Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune" nous apprend l'article 1 de la déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen. Ce qui veut dire aussi qu'il y aurait des situations sociales largement survalorisées au regard de l'utilité commune, des privilèges et rentes de situation établis au détriment de l'intérêt national. Nous y reviendrons.

"[...] des exportations fortes pour une économie prospère". Vœu pieux. La balance commerciale de la France est fortement déficitaire depuis 10 ans. L'ouverture douanière et commerciale hors de tout principe de réciprocité et de quotas, la politique monétaire de la BCE sont en cause. Ce déséquilibre induit que le pays perd systématiquement des dizaines de milliards d'euro chaque année dans ses relations commerciales. Ce déficit provoque un besoin de financement qu'il faut couvrir par de nouveaux emprunts. Finalement il s'agit d'encourager l'importation de marchandises qui viennent concurrencer la production locale, entraîner les entreprises françaises à la faillite et accroître le chômage, tout cela le subventionner à fonds perdus par l'engagement du Trésor et le gonflement permanent de la dette publique ! Les exportations quant à elles ne représentent qu'un 1/4 de l'activité et semblent servir d'avantage de prétexte à l'ouverture commerciale et de paravent au désastre commercial - au bénéfice exclusif des importateurs et financiers - qu'à couvrir réellement les importations. Il n'y a aucune relation entre exportations fortes et économie prospère puisqu'il n'est pas dit ni si la balance commerciale reste à l'équilibre, ni si les revenus et marges des exportateurs et commerçants aux larges surfaces de vente profitent réellement à l'économie intérieure... On imagine avec peine comment tout ce mécanisme puisse être favorable à l'utilité commune. Pour autant les responsables publics et privés d'un tel dysfonctionnement ne sont pas inquiétés, ni leurs situations sociales éminentes, ni leurs compétences, ni leurs privilèges et revenus ne sont jamais discutées. Comme c'est étrange !

A la première ligne de ce texte, une question se pose : Si ce ne sont ni les considérations de responsabilité et de justice sociales, ni la nécessité d'une redistribution salariale et sociale pour stimuler la demande intérieure et favoriser la croissance de l'activité, ni l'exigence de mesures politiques fermes pour rétablir les équilibres financiers et commerciaux de la France ; quels sont donc les principes économiques, les projets politiques ou les intérêts particuliers que prétend soutenir M. Alain Rousset ?

Pour ce qui est des principes économiques il apparaît que le monde de l'entreprise est mis au premier plan. L'impasse est faite sur une approche plus globale de la situation, sur l'accroissement de 5,7% du nombre de chômeurs de catégorie A depuis un an en Aquitaine, sur la précarité et l'endettement des ménages, sur l'endettement pharaonique du pays dont la charge de la dette n'est pas loin de passer pour le premier poste des dépenses budgétaires... C'est un choix. Il est sous-entendu peut-être que la priorité doit être mis sur l'entreprise industrielle et que son rétablissement permettra par voie de conséquence l'amélioration de la situation des autres agents économiques. Par quel moyen si ce n'est par la réduction du chômage et l'augmentation des revenus salariaux et recettes fiscales ? L'auteur se garde bien de le préciser.

Ce qui est souligné c'est que l'effort doit être mis sur le rétablissement des marges des entreprises. L'industrie se doit d'être "compétitive" à la fois du fait d'un renouveau de l'investissement visant à améliorer la productivité, par l'innovation et la montée en gamme, par une restructuration d'un tissu industriel jugé trop "fragmenté" en "milliers de petites entreprises". Ce discours sur la compétitivité est trompeur et orienté. Nous rappellerons les éléments de ce débat plus loin.

L'auteur mentionne quelques projets du gouvernement qu'il juge positifs. "Il était en particulier nécessaire d'agir sans délai sur le coût du travail afin que nos entreprises rétablissent leurs marges, ce qui a été fait avec le Crédit d'impôt compétitivité emploi (Cice) [6]" Sans dire que ce CICE représente une belle niche fiscale de 20 milliards d'euro mettant en cause l'équilibre budgétaire et qu'il est contesté au sein même de la majorité [7]. "Les initiatives issues de la commission Innovation 2030" : disposant d'un budget global de 300 million d'euros (150M€ issus du programme Investissements d’avenir et mobilisera en complément des financements privés) même si le programme de cette commission parait séduisant [8] la composition de celle-ci pose question, "la moyenne d’âge de la commission est de 60 ans, autrement dit 77 ans en 2030" [9]

Deux entreprises sont citées : Turboméca et PPIFrance. On est en droit de se demander comment l'entreprise Turboméca peut servir de modèle organisationnel pour un projet industriel lorsqu'on sait : "1. Que l'entreprise Safran-Turboméca va doubler ses effectifs aux Etats-Unis, 2. Que Safran annonce la création d'une entreprise en joint-venture entre Turbomeca et AVIC II en Chine. "Safran annonce que sa filiale Turbomeca a signé un contrat ' joint venture ' avec Beijing Changkong Machinery (AVIC II) lors du salon aéronautique Air Show China, portant sur la création de la première entreprise joint-venture entre Turbomeca et une société d'AVIC II. Celle-ci s'appelle Beijing Turbomeca Changkong Aero-engine Control Equipment Co. Cette joint-venture assurera le montage et les essais des ensembles hydromécaniques pour les turbomoteurs de Turbomeca et de Bejing Changkong, pour leurs marchés respectifs ', explique un communiqué du groupe. ' Elle sera située à 50 km au nord de Bejing sur le nouveau site du partenaire chinois, dans un parc d'activités de haute technologie. " [10] D'autre part on ne sait rien sur cette PPIFrance. Une société qui porte ce nom a en réalité son siège social à Hambourg et sa situation parait plus compromise qu'exemplaire [11]. Serait-elle chargée d'une mission d'expertise ou d'amélioration du fonds de roulement des entreprises en Aquitaine ?

Au final nous retiendrons de cette analyse qu'un effort de compétitivité doit être entrepris pour améliorer la situation des entreprises et qu'il bénéficiera de la supervision, de l'assistance financière et fiscale des autorités, sans qu'au final aucun objectif ne soit donné sur le plan de l'emploi ou sur l'équilibre de la balance commerciale. Il n'y a là rien d'étonnant. Ce discours sur la compétitivité, sur la baisse du coût du travail et des charges sociales, sur la formation professionnelle et de la libre circulation des capitaux ou marchandises nous l'avons déjà entendu. C'est celui des syndicats patronaux, du Medef, de la commission européenne et du FMI, des adeptes d'un libéralisme commercial et financier sans limite, détaché de toute responsabilité sociale, de toute responsabilité démocratique. C'est le discours creux et dangereux que se répète entre-eux de Davos à Paris et jusqu'à Bordeaux - et dont ils prétendent nous faire la pédagogie - les adeptes d'un nouvel ordre mondial.

 

Compétitivité, monétarisme et ultra-libéralisme : privatisation des profits, socialisation des pertes

Cette stratégie de déstabilisation économique que l'on présente depuis les années 70 comme la promesse d'une prospérité imminente - une prospérité dont certains prétendent toujours voir la lueur au bout d'un long chemin de sacrifice et de larme - mérite que l'on s'y attarde pour en détailler le schéma.

Mais nous irons plus loin pour en dénoncer l'absurdité des principes, une aberration logique profonde qui rend ces mesures d'application et préconisations dangereuses pour la stabilité économique, politique et sociale. Puisque c'est cette doctrine et les programmes dits 'd'ajustement structurels" qui ont, de toutes évidences, provoqué la grave crise déflationniste que nous connaissons et contre laquelle rien n'est entrepris ni pour en désigner les causes, ni pour en corriger les effets.

Le concept de Compétitivité est un des chevaux de bataille de ces mondialistes. L'intérêt est qu'il puisse être mis à toutes les sauces (comme la lécithine de soja, un ingrédient pratique de l'agro-business qui permet d'émulsifier et homogénéiser les préparations) pour faire mousser de vains discours sans que personne n'y comprenne rien. Nous en avons déjà débattu en octobre 2010 alors que M. Nicolas Sarkozy prétendait "améliorer l'environnement compétitif de l'économie" [12]. "Avec ce terme de "compétitivité" on se retrouve au cœur du discours libéral qui fait de la France, une "entreprise", une plate-forme exportatrice de ses produits dans un marché international concurrentiel." Une brève définition [13] nous avait permis de situer la problématique.

Valoriser la compétitivité d'un pays permet d'exiger une réduction des coûts de production, le plus souvent il s'agit de pointer du doigt le niveau du coût du travail ou de la fiscalité.

Le CICE réalise la prouesse remarquable de prendre cet argument du commerce international qui ne concerne qu' 1/4 de l'activité en France pour étendre à toutes les entreprises un dispositif pervers qui consiste à déduire une part des charges sociales sur l’impôt à prélever sur les sociétés. Ce sont donc les finances publiques qui subventionnent indistinctement les entreprises comme la situation périlleuse du budget pouvait le permettre... Ce n'est pas le cas : le budget de la France prévoit en 2013 une recette de 53 milliards au titre de l’impôt sur les sociétés, ce qui n'est que 17,9% des recettes totales (298 milliards). Si l'on tient compte de l'exonération de 20 milliards du fait du Crédit d’Impôt Compétitivité ce ratio tombe à 11,2%. Chiffre à comparer à celui de la TVA 141 milliards soit 47,2% des recettes. [14]

Ensuite on parle d'augmenter les marges bénéficiaires des entreprises. Mais ne pourait-on pas s'intéresser aux revenus des dirigeants et des actionnaires, pour augmenter la capacité d'auto-financement des entreprises plutôt que d'accuser et rogner systématiquement les dépenses salariales et sociales ? "Ce dégât quotidien de la finance actionnariale dont les injonctions à la rentabilité financière sont implacablement converties par les organisations en minimisation forcenée des coûts salariaux, destruction méthodique de toute possibilité de revendication collective, intensification épuisante de la productivité et dégradation continue des conditions matérielles, corporelles et psychologiques du travail. [...] Dorénavant, ce qui sort des entreprises vers les investisseurs l’emporte sur ce qui fait mouvement en sens inverse... et donnait son sens et sa légitimité à l’institution boursière. Les capitaux levés par les entreprises sont devenus inférieurs aux volumes de cash pompés par les actionnaires, et la contribution nette des marchés d’actions au financement de l’économie est devenue négative (quasi nulle en France, mais colossalement négative aux États-Unis). Il y a de quoi rester interloqué devant pareil constat quand, dans le même temps, les masses financières qui s’investissent sur les marchés boursiers ne cessent de s’accroître. Le paradoxe est en fait assez simple à dénouer : faute de nouvelles émissions d’actions pour les absorber, ces masses ne font que grossir l’activité spéculative sur les marchés dits « secondaires »* (les marchés de revente des actions déjà existantes). Aussi leur déversement constant a-t-il pour effet, non pas de financer des projets industriels nouveaux, mais de nourrir la seule inflation des actifs financiers déjà en circulation." [15]

Dans la réalité personne ne veut vraiment améliorer la compétitivité des entreprises françaises, ni mettre en place une politique de plein-emploi. Il est plus facile de délocaliser dans des pays aux faibles coûts salariaux et fiscaux et de transporter les marchandises avec d'immenses porte-conteneurs tel le CMA CGM "Jules Verne" que François Hollande vient d'inaugurer ce printemps [16]. C'est pourquoi l'exemple qui est donné de l'entreprise Safran-Turboméca est révélateur. C'est une entreprise qui préfère produire aux États-Unis ou en joint-venture en Chine et, en réduisant ses impôts et salaires en France, permettre à ses dirigeants et actionnaires de dégager de plus confortables revenus. 

Cette problématique sur la compétitivité renvoie directement à la question de la politique monétaire et la gestion des taux de change. Du fait de l'application du système monétaire européen, de la libre circulation des capitaux et de la spéculation sur les devises la France est hors d'état d'agir efficacement sur le taux de change de sa monnaie. Il s'agit pourtant d'un moyen essentiel pour restaurer la compétitivité de ses produits. "Ainsi pour lutter contre l'inflation et la dévaluation, il a fallu mettre en place une politique de rigueur budgétaire et salariale, pour une monnaie rare mais forte." Cette politique de désinflation compétitive est mise en place depuis 30 ans à partir de 1983, pour restaurer la compétitivité-hors prix et pousser la recherche de compétitivité structurelle de l'entreprise (restructuration, innovation et délocalisation). Si cette politique de "rigueur" a eu un effet positif sur la compétitivité structurelle des entreprises, c'est surtout ce qui nous a conduit au chômage de masse et à une déflation générale. Les partisans de cette compétitivité déflationniste - la même politique monétaire poursuivie par Rueff et Laval dans les années 30 - n'ont en définitive aucun intérêt dans la croissance de l'activité ou la réduction du chômage, car cela signifierait pour eux une tendance inflationniste qui les obligerait à investir dans l'économie réelle pour ne pas voir leurs dépôts fondre comme neige au soleil. Ils ont tout a perdre d'un système rigoureux qui favoriserait l'emploi et l'activité au dépend d'une monnaie inutilement forte et des facilités de libre circulation des capitaux permettant l'évasion fiscale et la spéculation financière.

L'affaire est considérable. En essayant de trouver une cohérence à un éditorial abscons, nous nous retrouvons sur la piste d'une collusion d'intérêts aux proportions gigantesques. Il apparaît clairement qu'ici M. Alain Rousset se fait le chantre d'un nouvel ordre mondial économique. Un ordre dans lequel l’État social n'a plus sa place de régulateur, où l'humanisme n'a plus sa raison d'être puisque le nouvel homme économique doit se soumettre désormais aux lois du Marché tout-puissant ou disparaître. Cette "modernité" impose par le biais des institutions internationales du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondial sa doctrine ultra-libérale mortifère. Grâce au réseau des organisations patronales, la complicité du système médiatique et la corruption des autorités publiques ; des mesures rigoureuses et inacceptables sont imposées au mépris du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et aux dépens des États dont on vise manifestement la délégitimation et la ruine financière. Au final le poids d'exigences insupportables doit écraser une population captive d’intérêts économiques et commerciaux qui la dépasse et l'acculer à la misère, la confusion des disputes identitaires et la violence sécuritaire sans espoir de retour. Tout ceci au bénéfice d'une poignée d'aventuriers spéculateurs qui se moquent comme de leur première chemise du progrès social ou du respect de l’environnement.

Le projet républicain s'oppose à celui du libéralisme. Nous sommes convaincus comme le disait le philosophe Jean-Jacques Rousseau que : "La somme des intérêts individuels nuit à l'intérêt général. [17]" Il ne s'agit pas d'une vue de l'esprit mais d'une réalité tangible. Certains dirigeants d'entreprises en sont conscients. "Il faut remettre en cause le paradigme dominant que la raison d’être de l’entreprise ou sa seule responsabilité est de maximiser la rentabilité au profit de l’actionnaire. Au contraire, l’entreprise a un rôle plus large puisqu’elle amène un progrès économique, technique et social. La responsabilité sociale est l’intégration d’objectifs sociaux, sociétaux, environnementaux et économiques dans le cœur de métier et la stratégie de l’entreprise." [18] Notre époque instable nous invite a repenser le rôle de l’État comme défenseur intransigeant de l'utilité commune et régulateur des flux et des processus dans le cadre d'un projet d'économie politique en faveur de l'unité nationale et de la cohésion sociale. Le débat doit porter désormais sur la nécessité d'une souveraineté monétaire, d'une stimulation de l'activité intérieure par la redistribution du pouvoir d'achat, d'une application du principe de réciprocité commerciale par le biais de barrières tarifaires et de quotas, d'une stratégie efficace d'investissement public, d'un meilleur controle des entreprises par une représentation paritaire des employés au conseil d'administration, etc. Sans oublier comme le dit Emmanuel Todd : "Si on veut faire redémarrer l'économie, il va falloir effacer les dettes et spolier les riches"

Le moindre tord que l'on puisse attribuer a ce texte - qui ne vaudrait pas la moyenne à un cours d'économie politique - c'est qu'il n'offre aucune vision d'avenir auquel le peuple saurait s'attacher, un projet librement et délibérément choisi dans l'exercice de ses droits souverains. Au contraire, cette "usine du futur" ne saurait fonctionner sans le camp de travail obligatoire qui va avec ! Un dispositif de contrainte totalitaire et absurde car il sera toujours nécessaire d'étouffer toute velléité de révolte populaire contre un systeme ultra-libéral destructeur, inhumain et anti-républicain. Mais qui se moquera impunément de la Maison de France, de son idéal de Liberté, d’Égalité et de Fraternité ?



10 réactions


  • claude-michel claude-michel 14 décembre 2013 08:55

    heu...vous pouviez faire beaucoup plus court.. ?

    Au départ il faut avoir une idée sur un produit et de l’argent pour construire une usine...Que le produit en question soit utile au plus grand nombre...Des ouvriers qualifiés pour fabriquer ce produit et des gens compétents pour savoir le vendre...Réinvestir des capitaux pour améliorer le produit et un centre de recherche pour en trouver un autre...(Rien ne dure bien longtemps de nos jours.. !
    Tout le reste c’est du blabla inutile...il me semble !

    • claude-michel claude-michel 15 décembre 2013 10:42

      Les Français parlent trop...nous croulons sous des montagnes de lois toutes plus stupides les unes que les autres.. !

      mais c’est pas grave...continuons a faire de nouvelles lois...Nous n’avons ni pétrole ni idées...

  • Jason Jason 14 décembre 2013 18:51

    C’est un papier bien documenté. 

    Mais prenons le problème sous un autre angle. Ce monsieur pense qu’il existe un modèle nouveau, à créer. La nouveauté, dans un pays en panne attire toujours l’attention. Et qu’une fois ce modèle miraculeux mis en application, il y aura emplois, croissance, et sans doute « veau, vache, cochon, couvée », etc.

    Il oublie simplement qu’il vit dans un pays avec une culture d’entreprise (qu’il veut changer, il est vrai, mais comment ?), des règles, des lois, qui gouvernent des pratiques, des financements, des impératifs de rendement, etc. Et, last, but not least, des produits à mettre sur le marché.

    Soit ! Qu’on le mette au pied du mur, et voyons ce qu’il peut faire. Et ce n’est pas en se voyant ministre, avec les lourdeurs de l’Etat, des peaux de bananes, des lobbies, des corporatismes, et tout un appareil législatif, qu’il fera bouger les choses. Et il oublie le bazar européen dans lequel sont embusqués des pays jaloux, frileux, conservateurs qui passent leur temps à mettre des bâton dans les roues de tout ce qui bouge.

    Ce monsieur est un rêveur. Mais on est en république, après tout.


    • jean-jacques rousseau 15 décembre 2013 19:21

      Rêveur ou pas n’est pas la question. Le fait est que nous avons de soit-disants « responsables politiques » qui sont incapables de poser une analyse correcte sur une problématique précise, ni même de s’entourer de conseillers bien informés. Qui égarent dès lors l’opinion publique avec des discours oiseux sans queue ni tête. Prétendre que l’on peut trouver la croissance (avec des gadgets onéreux tel le CICE ou coûteux en emplois ou en bien-être social tels les efforts de compétitivité), sans mettre en cause la politique monétaire déflationniste initiée avec Raymond Barre et poursuivie avec la BCE et dire que l’on voit de la lumière au bout du tunnel : c’est de la pure mythomanie. « Sans la sortie de l’Europe nos élus resteront prisonniers de leurs rêves et nos vies deviendront des cauchemars ! » nous dit  eau-du-robinet et je l’approuve. Bien que pour ma part je ne vois aucune rêverie mais une prise de position criminelle délibérée qui ne peut que décevoir et pousser les gens vers la solution sans issue de l’extreme-droite xénophobe mettant en cause l’unité nationale. C’est pourquoi j’insiste sur le terme de stratégie de déstabilisation de cette République qui ne supportera pas longtemps tant d’incompétence et tant de déficit.
      Certains des commentaires prouvent que ce message est passé. Plus aucun pseudo-prophète de la croissance ne sera désormais crédible sans une analyse économique correcte*, sans l’exigence du rétablissement des marges de manœuvre d’une politique monétaire souveraine.
      Ensuite les conditions du plein-emploi doivent être posées par une politique économique volontariste. Une politique républicaine exigeant des partenaires étrangers le respect du principe de réciprocité dans les échanges commerciaux et financiers, c’est un premier point. D’autres initiatives et innovations seront alors possibles. Il faut certainement envisager la coexistence d’un secteur industriel évolué avec des entreprises artisanales ou coopératives moins performantes mais socialement utiles. Ayons toutefois a l’esprit que pour gagner la bataille économique il nous faut une opinion mieux informée et moins sujette à la manipulation.
      Dernier point. La félonie de ces dirigeants politiques est aggravée par le fait qu’ils doivent leur réussite à l’école et toute l’institution républicaine. Or une fois arrivé au sommet il se révèle qu’ils ont décidé de se retourner contre cette République qui les a élevé pour se mettre au service d’intérêts d’oligarques qui ont plutôt intérêt à garder les gens dans l’ignorance et la diversion, dans l’insouciance des principes et des nécessités de l’institution démocratique. C’est impardonnable. « Aussi vrai que Biron fut traître » 
      ---
      * Je renvoie à ce sujet à mon précédent article L’origine de la crise : le monétarisme et école de Chicago où je démontre entre autre par la formule M x V = P x T, qu’il est nécessaire d’augmenter la masse monétaire en circulation pour favoriser l’activité et atteindre l’objectif du plein emploi. Les mesures concernant le fonds de roulement des entreprises et l’accélération de la vitesse de circulation sont insuffisantes.              


  • Croa Croa 14 décembre 2013 18:51

    à L’auteur,

    T’as bien du temps à perdre à analyser un texte creu dont le seul but est de permettre à son auteur d’exister. Ce texte est de toute façon destiné à un public acquit d’avance.


  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 14 décembre 2013 20:22

    C’est la réponse d’un européiste libéral qui a bien compris ce que demande Bruxelles :

    «  Bruxelles presse la France de se réformer au plus vite »

    « Les bénéfices des entreprises françaises sont les plus faibles de la zone euro. »

    Il faut donc augmenter la compétitivité des entreprises en cassant le modèle social français et en baissant les salaires, comme en Allemagne...

    Ce député aurait été innovant, s’il avait fait l’analyse du rôle néfaste de l’euro et des Traités européens. Dans ce cas il en aurait tiré la conclusion qu’il faut se tirer au plus vite de l’ UE et de l’euro...

    « La tragédie de l’euro » Conférence d’ Asselineau.


  • Xavxav 14 décembre 2013 22:38

    Votre article montre que vous n’avez malheureusement pas beaucoup de culture économique. C’est bien dommage car cette discipline a l’air de vous intéresser.


    Pour vous, la seule manière de redresse l’économie, c’est dévaluer la monnaie et annuler les dettes. Mais il faudrait dévaluer la monnaie de façon spectaculaire s’il fallait s’aligner sur les prix de production asiatiques. C’est à dire : diviser la valeur de notre monnaie par dix ou vingt. Vous imaginez la chute du pouvoir d’achat pour la plupart d’entre nous ! Quant à l’annulation des dettes, vous savez bien qu’il ne sera plus possible de recourir à l’emprunt pendant des dizaines d’années. Comment comptez vous financer le développement de nos infrastructures ?

    Les entreprises qui se développent le plus, et donc par conséquence créent des emplois, sont positionnées sur des secteurs porteurs. Ce sont souvent des niches. Elles ont souvent peu ou pas de concurrent. Donc elles sont extrêmement rentables. Lisez les palmarès des entreprises les plus dynamiques, qui paraissent régulièrement dans les magasines tels que l’Usine Nouvelle. Vous comprendrez mieux qui crée des emplois et comment. 

    Pour construire des usines, il faut des capitaux, et pour attirer des capitaux, il faut que les investisseurs puissent avoir confiance et obtenir du retour sur investissement. Si vous mettez vos économies sur un livret A et que le taux diminue à 0,5% par an, vous cherchez un placement plus rentable. C’est logique. C’est exactement pareil pour un investisseur. Si son investissement ne lui rapporte pas, il cherche un autre placement plus rémunérateur.

    D’autre part, pour faire concurrence aux asiatiques, qui inondent le marché avec des produits fabriqués en très grande série, une autre possibilité est de se focaliser sur des petites séries, personnalisées selon la demande des clients. Pour cela, il faut effectivement des lignes de production flexibles et du personnel qualifié.

    Enfin une troisième piste est de développer l’économie verte : isolation des bâtiments, création de centrales énergétiques qui sont directement installées sur les bâtiments. Cela permettrait de créer des milliers d’emplois non délocalisables.

    Et bien que faire des millions de personnes sous-qualifiées ? Malheureusement, au niveau industriel, il n’y a plus beaucoup d’intérêt à les faire travailler sur de l’industrie à grande série, comme on le faisait pendant les trente glorieuses. Ils sont en concurrence avec des asiatiques qui font la même chose pour beaucoup moins cher. Une solution est de les faire travailler sur des secteurs non concurrentiels. C’est ce que le gouvernement Jospin avait fait avec les emplois de proximité. Mais malheureusement, ce gisement ne suffit pas à satisfaire toutes les demandes d’emploi. C’est le noeud du problème. 

    Il faut à tout prix diminuer le nombre d’élèves qui sortent du système scolaire sans diplôme, et mieux diriger les élèves vers des filières qui ont des débouchés. Les élèves ne sont pas assez biens orientés en France. Il y a beaucoup de progrès à faire de ce côté là.

  • ddacoudre ddacoudre 15 décembre 2013 01:53

    bonjour jj R

    un Bien long article qui à du en rebuter plus d’un.
    Le constat que vous tirer de cette initiative est ce que l’on peut dire de toutes les initiatives qui se sont formulées durant ces trente dernières années, et oui je dis bien trente ans, le premier fut R. Barre qui « tuait » les canards boiteux et poussait à la conquête des marché extérieurs tout en prenant les premières mesures d’austérité pour rétablir une compétitivité en réduisant les charges qui pesait sur les entreprises.
    Biens des promesses de prospérité ont coulé depuis ce temps, et ce monsieur n’est qu’un énième faiseurs de belles histoires. Le pouvoir nous l’avons donné aux marchands aux banques plus particulièrement et lorsque un jour peu probable les citoyens retirerons leurs dépôts de celle-ci alors elle trembleront.
    Une critique, hormis quelques erreurs comme celle de croire qu’un retour à une monnaie nationale nous sauverait, le libéralisme économique n’est pas la loi du plus fort, nous sommes dans une société structuré et réglementé, les différence de réglementation sont sujet à abus de droit et ils ne faut non plus pas confondre l’abus de droit dont des spécialiste cible toutes les opportunités pour en retirer le meilleur profit et ceux qui trichent et outre passent ces réglementations, cela ne veut pas dire que le libéralisme est une mauvaise organisation, ce n’est pas lui qui est qui emporte le droit d’exploiter les autres.
    Cela est la longue histoire du développement du Capitalisme qui c’est servi de cette liberté pour se renforcer et s’étendre.
     http://ddacoudre.over-blog.com/pages/le-capitalometre-8441227.html.
    Si il y a une usine du futur a construire elle se trouve sur les bancs du Savoir.http://ddacoudre.over-blog.com/pages/remunerer-les-hommes-pour-apprendre-7538257.html. cordialement.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 15 décembre 2013 09:06

      ddacoudre,

      Vous pensez que la monnaie, en plus des dérégulations ne joue aucun rôle dans la situation économique ?

      Si c’est pareil, on se demande bien pourquoi il a fallu en changer ?

      L’euro devait rapprocher les économies des 17 pays.
      On constate que les économies des 17 n’ont jamais été aussi divergentes.
      Un peu gênant pour un changement de monnaie qui devait nous apporter la prospérité...

      C’est le constat que fait Berruyer dans le 1er exposé.

      Et pour conjurer les peurs que les européistes font planer en annonçant l’apocalypse si nous revenons au franc, Philippe Murer explique dans le 2e exposé ce qu’on peut faire avec le retour à la monnaie nationale, par rapport aux banques, à la dette, à l’emploi, aux exportations etc.

      « Y-a-t-il une vie avec l’euro ? Et une vie après l’euro ? »


  • eau-du-robinet eau-du-robinet 15 décembre 2013 09:59

    Bonjour,

    Voulant créer l’usine du future dans le contexte actuel, c’est à dire avec cette Europe qui est piège par ses propres règlements notamment le traité de Lisbonne et qui est sous le contrôle du monde financier relève de l’utopie.

    Cela rime avec cet exemple : de vouloir augmenter les performances d’une voiture qui à un moteur défaillant voire gravement endommagé tout en remplacent simplement les quatre roues par des roues ultra performantes.

    Quand le moteur est gravement endommage il faut le changer et pas les roues !

    Sans la sortie de l’Europe nos élus resteront prisonniers de leurs rêves et nos vies deviendront des cauchemars !

    L’Europe est pilote par des instances comme par exemple la commission européenne ou siègent des gens non élus et les quelles n’ont collectivement de comptes à rendre à personne !

    Puis ce n’est pas le rôle d’un élu politique de créer l’usine de futur, mais plutôt de créer des conditions favorables permettent à des entreprises de créer et de maintenir des vrais emplois ou les employés reçoivent de salaires correctes ! Hors ce contexte à été détruit avec la construction européenne.


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