jeudi 11 octobre 2012 - par Robert Bibeau

La bataille de l’euro !

La présente crise de l’Euro et de l’Euroland résulte d’une bataille entre les ploutocrates européens et leurs alliés et concurrents étatsuniens pour le contrôle des marchés internationaux. Quelle sera la devise prochaine du commerce international, le dollar ou l’euro ?

La gabegie des profits 

Il faut se rappeler que la classe capitaliste monopoliste dirige à la fois l’économie, la politique et qu’elle contrôle aussi l’idéologie, la culture et les mass médias en Europe comme dans tous les pays capitalistes. Le prolétariat n’a pas voix au chapitre dans cette guerre inter-capitaliste, alors de grâce que l’on cesse de blâmer les ouvriers pour cette gabegie des profits en chute libre !

La classe ouvrière, faute de son Parti de classe sûr, expérimenté, reconnu et influent, ne contrôle rien et elle agit en observateur circonspect de ces tribulations politiques et de cette saga économique, réagissant instinctivement au gré des événements.

L’Euro – la monnaie de l’Euroland – est depuis longtemps un projet financier structurant voulu et imposé par un groupe d’oligarques financiers européens afin de doter l’espace de Schengen d’un instrument économique et commercial puissant leur permettant d’affronter leurs alliés et concurrents, d’abord étatsuniens, ensuite asiatiques. Il importe peu qu’au commencement certains dirigeants américains aient hypocritement soutenu la construction de l’Euroland ; le parrain n’embrasse-t-il pas le capot avant de l’assassiner ?

Dès l’origine, le plan de la caste des financiers européens était simple : forger l’unité commerciale, industrielle, financière et politique de l’Europe en créant un vaste marché unique (500 millions de citoyens-producteurs-consommateurs) et une vaste zone d’expropriation exclusive de la plus-value ouvrière, avec répartition différentiée des moyens de production et d’échanges (à l’Allemagne sont réservées les machines-outils et la chimie ; à la France l’aéronautique et les produits d’opulence ; à la Suède la métallurgie ; à la Pologne le « cheap labour », et les plombiers, à la Grèce les grands chantiers, à l’Espagne le tourisme et l’immobilier, etc.) (1).

La crise des « subprimes » et la rasque de la dette souveraine 

La soudaine crise économique et financière de 2008 – qui a fait disparaitre 2000 milliards de dollars de capitaux spéculatifs frauduleux et détruit des millions d’emplois dans le monde – a surpris les mandarins de Bruxelles, les financiers de Paris et les politiciens de Berlin et offert aux américains l’occasion d’attaquer leur allié et concurrent monétaire européen (2).

La surprise fut telle que le dollar – dont la valeur reste inférieure à l’Euro – est encore présenté, par les économistes patentés, comme une valeur refuge. Les chinois eux ne s’y trompent pas, ils sont en voie de liquider leurs derniers billets verts plombés avant la grande dévaluation de ce numéraire par la FED qui imprime 40 milliards de nouveaux billets dévalués chaque mois (3).

Le crash boursier de 2008 a donc surpris les oligarques en plein processus de structuration, d’harmonisation, de réglementation et de gestion de l’Euroland en cours d’édification. L’ensemble des diktats politiques, des contraintes budgétaires, des garde-fous administratifs, des mécanismes de contrôle et de validation n’avaient pas eu le temps d’être consolidés en prévision de ce choc boursier.

Depuis, le système monétaire « Euro-péen » risque d’être emporté par la tempête du surnuméraire (la dette souveraine et l’argent spéculatif fictif). Nonobstant ce danger les politiciens et les mandarins de Bruxelles, au service des capitalistes financiers européens, ont d’abord tenté de colmater la brèche athénienne, pompant les crédits par milliards dans les coffres des banques compromises par cette dette souveraine, l’objectif étant de renflouer le rafiot des armateurs et des banquiers. C’est ce que les économistes bourgeois ont appelé la « mutualisation » de la dette souveraine européenne, avec en tête le projet de créer les « eurobonds », ce qui surviendra le jour où les canards boiteux auront été chassés ou mis en coupe serrés. De ce fait même ils ont aggravé la crise de surproduction et de surnuméraire inflationniste dans ce que Richard McGuire, analyste chez Rabobank, appelle « la spirale de la mort » et que l’économiste américain Joseph Stiglitz caractérise comme « l’économie vaudoue (…) Le système fait que le gouvernement (grec, espagnol, irlandais, italien, NDLR) renfloue les banques et que les banques renflouent le gouvernement. » (4).

Sur ces entrefaites les agences de notation américaines s’invitèrent dans cette galère et envenimèrent la situation en abaissant la cote de tous les pays du vieux continent, jusqu’à et y compris l’Allemagne pourtant en excédent dans sa balance des paiements. Ce faisant, le renard américain sema la panique dans le poulailler européen. Cependant, la classe ouvrière n’a pas à prendre parti pour l’une ou l’autre des deux parties. Elle serait toutefois bien avisée de prendre acte de cette bisbille dans le camp opposé.

Chasser la Grèce de l’Euroland 

La première manche de la guerre de l’Euro se termina par un KO. S’apercevant que d’autres pays faillis hantaient les corridors de la Banque Centrale Européenne – des pays désavantagés par la division internationale du travail au sein de l’Union – les bonzes de Bruxelles, de Paris et de Berlin décidèrent d’abandonner l’épave grecque aux flots de la Mer Égée déchaînée. Ils lui posèrent de telles conditions pour demeurer au sein de l’Union qu’ils espéraient que le peuple grec allait répudier l’entente négociée avec les malandrins athéniens.

Plus malin qu’eux, le 12 juin 2012, le peuple hellénique décida de donner mandat à quelques malfrats de renégocier le contrat d’austérité préalablement signé. Le peuple grec avisé estima qu’il valait mieux mener sa guerre de classe de l’intérieur de l’Euroland plutôt qu’à l’extérieur (5).

Aujourd’hui, les nababs de Paris, Berlin et Bruxelles attendent patiemment que le gouvernement grec remette le rapport sur ses efforts pour briser la résistance des Partisans du Pirée contre la succession de plans d’austérité, tous rejetés par les ouvriers enragés. Alors ils expulseront le larron grec sans pardon comme ils le feront pour toutes les nations qui refuseront les politiques d’austérité drastiques des centurions de l’Élisée. Ces manants espèrent ainsi sauver leur monnaie commune ; ce projet de marché d’expansion impérialiste commun, d’abord sur leur propre glacis de pays conquis – ces néo-colonies ex-pays de l’Est – puis d’appropriation des marchés internationaux face à leurs concurrents étatsuniens, japonais, chinois et indiens (6). 

La Grèce s’enlise dans un long calvaire de cinq années de récession dont une contraction du PIB de 6,8% en 2011, et de 6,7% en 2012. Frappé par un taux de 23,1% de chômage officiel, une dette souveraine correspondant à 165,3% du PIB national pour laquelle l’exposition des banques françaises est de 66 milliards d’euros. De son côté la dette souveraine de l’Espagne se monte à 68,5% de son PIB, dette en hausse d’environ 10% annuellement. Le chômage atteint 25% et le PIB recule de 1,5 % en glissement annuel, avec un taux d’emprunt obligataire de 7,5 %. Les banques espagnoles sont plombées par 176 milliards d’euros de mauvaises créances spéculatives. Au printemps 2012, la Bankia, 4e banque du pays, a vu sa dette « nationalisé » pour 23,5 milliards d’euros publics, empruntés par le gouvernement espagnol a un taux usuraire de 6,4%. En riposte ce dernier compte effectué 102 milliards d’économies dans les services publics et réduire l’allocation chômage de 60 à 50% du salaire alors que la TVA sera portée de 18 à 21%. Et ce n’est pas fini, il reste plusieurs banquiers espagnols à emmitoufler et des millions d’ouvriers à surtaxer. La situation n’est pas meilleure en Italie (7).

Pourtant, le Président chinois en visite récemment à Bruxelles, loin de calmer le jeu, a confirmé qu’il endossait et soutiendrait de ses crédits ce projet de redressement de l’Euro et de l’Euroland qui contrevient directement à l’hégémonie du dollar américain en déclin (8).

La position politique ouvrière 

Quelle doit être la position des ouvriers au regard de cette guerre de l’Euro qui fait rage dans le camp ennemi ?

Le problème ce n’est pas la quantité, la qualité ou le coût des services publics offerts à la population. Le problème ce n’est pas le niveau d’impôts payés par les ouvriers ou par les privilégiés. Le problème ce ne sont pas les travailleurs immigrés que les capitalistes ont importés des pays affamés pour accentuer la concurrence sur le « marché » du travail des esclaves salariés. Le problème ce n’est pas la hauteur des barrières douanières et tarifaires visant à protéger les marchés d’exploitation libéralisés. Le problème ce n’est pas de ployer sous la tyrannie de l’euro, du dollar, du franc ou de la livre sterling. Tout ceci s’avèrent des conséquences et non pas des motifs de la bataille de l’euro. Le problème c’est la politique impérialiste expansionniste européenne et le système capitaliste de reproduction élargie qui ne parvient plus à livrer les fruits promis (9).

Le prolétariat (à travers son parti de classe s’il existe) n’a pas à quémander la tenue d’un référendum « citoyen », ni besoin d’appeler à des consultations « populaires » à propos des plans d’austérité. En quoi est-il utile que les ouvriers se brouillent et s’embrouillent sur la réponse à servir à ces projets d’austérité que la bourgeoisie présente chaque fois comme inévitables. La « solution finale » aux maux du capitalisme c’est la fin du capitalisme.

Que les capitalistes se débrouillent et se brouillent avec leur guerre monétaire contre le dollar, contre le yuan et contre le yen et qu’ils sauvent leur peau s’ils y parviennent ! Les ouvriers s’objectent à tout programme d’austérité pour faire payer le peuple et les travailleurs pour la crise de surproduction de ce système moribond qui ne parvient plus à assurer sa reproduction, et encore moins son expansion (10). La bourgeoisie ne peut sauver ce système sclérosé, alors qu’ils s’écartent ces ploutocrates, le prolétariat fera mieux que ces scélérats.

Les partisans ne doivent pas berner les ouvriers ni les employés avec cette pseudo « solution » que présentent le Front National et le Parti Communiste Français qui consiste à prêcher la sortie de l’Union européenne et de l’euro pour favoriser le développement d’un capitalisme vernaculaire français (bleu-blanc-rouge et coq gaulois). Le capitalisme primitif – national et concurrentiel – à évolué naturellement vers le capitalisme monopolistique, puis vers l’impérialisme triomphant, puis vers l’impérialisme décadent. Ce n’est pas la mission de la classe ouvrière d’inverser le cours de l’histoire pour sauver le système capitaliste en perdition. La mission historique des ouvriers est plutôt de mettre fin aux souffrances de la bête en l’éradiquant. 

La solution ce n’est pas de choisir un modèle quelconque de capitalisme, la solution c’est de renverser le capitalisme.

 

(1) http://fr.wikipedia.org/wiki/Union_europ%C3%A9enne

(2) LEAP/E2020 21.12.2008. Rapport. http://www.europe2020.org/

(3) http://www.alterinfo.net/La-Chine-envisage-de-sextupler-ses-reserves-en-or_a80043.html

(4) http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lections_l%C3%A9gislatives_grecques_de_juin_2012

(5) Vincent Gouysse. (2012). 2011-2012 : Reprise de la crise ! http://marxisme./reprise_de_la_crise.html Page 92.

(6) Vincent Gouysse. (2012). 2011-2012 : Reprise de la crise ! http://marxisme.fr/reprise_de_la_crise.htm

(7) Vincent Gouysse. (2012). 2011-2012 : Reprise de la crise ! http://marxisme.fr/reprise_de_la_crise.html Page 91-95.

(8) http://www.lematin.ch/monde/La-Chine-accepte-de-reduire-ses-emissions-de-CO2/story/15504789

(9) http://les7duquebec.org/7-au-front/la-crise-economique-dans-tous-ses-mefaits/

(10) http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/faisons-payer-les-riches-123656



10 réactions


  • Robert GIL ROBERT GIL 11 octobre 2012 12:02

    il est temps de faire Europe dont le but n’est pas de payer les dettes publiques pour enrichir encore les riches mais de la répudier pour défendre les conditions de vie des travailleurs et des pauvres  ; une Europe qui ne se propose pas de sauver les banques telles qu’elles existent aujourd’hui mais de les saisir et les socialiser, afin de mettre l’économie au service du plus grand nombre. En bref, une Europe qui commence à rompre avec le capitalisme.....

    voir :
    http://2ccr.unblog.fr/2012/01/04/sortir-de-l%E2%80%99euro-ou-du-capitalisme%E2%80%89/


  • Robert Bibeau Robert Bibeau 11 octobre 2012 14:37

    Il ne suffit pas - il ne se peut pas de ROMPRE avec le capitalisme - comme si le capitalisme était une option offerte au référendum des élections.

     

    Le capitalisme c’est la dictature capitaliste, c’est la propriété privé ds moyens de production et d’échanges - c’est l’armée au service des riches.

     

    Il faut abattre le capitalisme - le renverser - tout exproprié SANS COMPENSATION - alors vous comprenez que ca ne se fera pas sans effusion de sang et sans soulèvement armé.

     

    Alrs à cette condition vous avez raison Une europe socialiste qui met le capitalisme et les capitalistes  hors la loi.

     

     


  • eau-du-robinet eau-du-robinet 11 octobre 2012 14:41

    — début de citation —
    La solution ce n’est pas de choisir un modèle quelconque de capitalisme, la solution c’est de renverser le capitalisme.
    — fin de citation —

    Avant de vouloir faire adhérer les gens a l’idée de renverser l’oligarchie ( ceux qui ont forgé ce modelé capitaliste et ultralibéral) il faut que les gens sachent qui est le principal interessé de la création européenne voire de l’Euro.

    Voici l’intéressante analyse par François Asselineau

    http://www.youtube.com/watch?v=UIx34tDY6lA&feature=relmfu


  • Aldous Aldous 11 octobre 2012 18:11

    très bon article sur la guerre monnétaire.


    Vous vous trompez cependant.

    La Grèce n’est pas poussée hors de l’Euro.

    Si c’etait le cas on aurait laissé les Grecs voter lors du referendum annoncé par Papandréou.


    Non, il s’agit de faire un exemple pour traumatiser les autres opinions et les forcer à renoncer sans reagir à leur souverainenté, car derriere cette bataille, il ne faut pas oublier qu’il y a un projet mondialiste.

    Pour les euromonndialistes faut pas juste avoir la monnaie la plus forte, il faut aussi avoir le continent le plus integré.

    C’est pourquoi ils poussent vers le federalisme à plein feux.




  • Robert Bibeau Robert Bibeau 11 octobre 2012 18:47

    C’est vous qui vous trompez Aldous.

     

    Comme je l’ai écrit la première réaction des oligarques européens fut de tenter de sauver les banquiers Grecs et francais qui ont une ardoise de 66 millirads d’euros en souffrance en Grèce.

    La 2e réaction voyant que les polichinelles politiques grecs ne livraient pas la marchandise - casser la résistance grecque - est de les poussés hors de l’euro pour en effet donner un exemple aux autres peuples qui passeront à la moulinette - Espagne - Italie - Portugal - ils attendent de voir si les bureaucrates de Grèce réussiront ou non à terroriser les ouvriers et alors.

     

    ATTENTION Tout en dénoncant ce projet non pas mondialiste mais IMPÉRIALISTE DES CAPITALISTES FINANCIERS EUROPÉENS Je dénonce vertement les tentatives de diriger les prolétaires vers les terres nationaleuses et chauvines des capitalistes français et 


  • ddacoudre ddacoudre 11 octobre 2012 19:08

    bonjour robert.
     je ne dirais pas ploutocrate car nous sommes entrée dans dans une organisation structurelle systémique qui repose sur sur une rationalisation de l’économie et des comportements pour les rendre aliéner à la dépendance d’une comptabilisation de l’existence sur la base de la ventilation d’un plan comptable qui constitue le « dominant systémique » de référence auquel tout le monde se conforme, y compris les pays communistes, et qui est la résultante d’une longue quantification et qualification de nos relations humaines toujours commandé par la biologie naturelle qui détermine un rapport de dominant à dominé.
    C’est ainsi que nous avons évolué, de l’économie de pillage vers une économie sédentaire délimitant les rapports de travail au travers de classe sociale. nous avons eu ceux qui pensé être né pour travailler comme du temps des grecs et romains, puis avec le christianisme c’est développé le servage, et avec la révolution la servitude volontaire à partir de 1804.
    C’est donc ce rapport de dominant à dominé au fil des siècles qui c’est structuré pour se comptabiliser au bénéfice des possédants, qu’ils soit grecs romains chrétiens et tant d’autres puisque nous sommes toujours sur la base d’un rapport grégaire dominant dominé, dont nous ne développons que des paradigmes, pour définir un plan comptable qui n’avantage que les possédants pour favoriser l’accroissement d’un capital financier, qui permet de disposer de capitaux nécessaires pour entreprendre à nouveau et qui donne le pouvoir à ceux qui en disposent sans partage, Ce que tu appelles les ploutocrates, mais qui n’est plus juste compte tenue de la dilution des responsabilités au sein d’entreprise en SA qui a absorbé par la financiarisation et l’obligation des dépôts les revenus du travail ou des salariés pour servir des intérêts dont ces derniers n’’ont plus la maitrise, de telle sorte que leurs dépôts dans la situation d’aujourd’hui se retourne contre eux, car ils participent et n’ont pas droit aux décisions.
    Nous en sommes arrivés à cette situation pernicieuse où toute la monnaie qu’il a été imposé de distribué sous forme de salaires depuis 1804 sous toutes ses formes, par la comptabilisation qui est la notre retourne chez les possédants, qui imposent de fait le conflit pour pouvoir en reverser (abstraction faite du Fordisme) et refuse ce conflit comme résultante de la loi du marché.
    Sur cette base toutes les décisions économiques doivent concourir à la finalité d’une rentabilisation de la production conforme aux ventilation du plan comptable sous peine de disparaitre pour cause de faillite.
    Alors ce que tu dis n’est pas faux, loin s’en faut, mais il faut comprendre aussi pourquoi nous en sommes arrivé là, et pour quoi aujourd’hui nous transformons tous nos états en Entreprise par le même principe d’adoption de réglés comptables. L’Europe est devenu cette Europe entrepreneuriale en faisant sienne la gestion capitaliste (pouvait-il en être autrement), nos politiciens sont devenus des managers, et ce n’est pas ce traité qui va nous en sortir.
    Ce n’est bien sur pas l’entreprise en soit qui est en cause, car c’est un outil de production formidable, mais son organisation qui est une structure totalitaire malgré une certaine forme de « démocratisation », l’on peut donc aisément comprendre que calquant la gestion de l’Europe et de nos états sur son modèle nous en arriverons à une dictature démocratique car nous élirons notre tyran.
    Peut-il en être autrement, bien sur il n’y a aucune vérité sur cette terre, seulement des fondamentalistes ou des dogmatiques comme nous disons quand nous parlons d’économie, bien que cela procède des mêmes mécanismes cérébraux.
    Nous avons organisé l’économie de pillage en une économie capitaliste qui a transféré le contrôle de l’existence humaine à un dominant systémique qui est le Plan Comptable (parmi d’autres), rien ne nous empêche de convenir que lorsqu’un particulier prend l’initiative d’un investissement créatif, il est normal qu’il dispose des revenus et profits de ce dont il est le propriétaire.

    Mais lorsque son projet doit utiliser l’aide de tiers, alors c’est lui qui est demandeur ; et c’est une évidence que de comprendre que sans ces aides, il ne parviendrait pas à ses fins.

    De fait une collaboration s’impose, et si le propriétaire veut être le maître absolu de ses décisions, s’il veut disposer du fait du prince, alors il doit rester seul. Dans tous les autres cas il y a une collaboration à imaginer pour que le propriétaire conserve les profits de son investissement et atteigne ses buts, sans s’approprier ceux générés par les tiers. L’histoire de l’impuissance collective a conçu des maîtres plutôt que des guides, mais le reconnaître ne le rend pas irréductible ; et si le code civil a analysé en 1804 la « marchandisation » de la force de travail comme du « louage de service »,  donc du marchandisage, je pense que depuis 1804, il est intervenu bien des événements culturels (développement des sciences) qui nous permettent de concevoir notre activité de travail complexes entre adultes culturalisés, comme une relation humaine, et non un conflit d’intérêt. Ceci est accessible à notre cerveau si la relation humaine et la complétude devienne la position dominante, de fait se développera une comptabilisation en ce sens

     

    Cela naturellement nécessite une approche plus éducative de ce que j’ai appelé le « collectivisme fractal », ou entreprendre avec les autres, car l’évolution du monde a imposé le développement des savoirs, ce n’est pas le fruit du hasard ( un peu long à expliquer), et c’est dans cette perspective qu’il faut se placer, ce qui nécessitera d’apprendre tout au long de l’existence, imposera de créer des universités pour adultes, et contraindra à les rémunérer pour cela, car le travail productif se raréfiera, et celui de notre intelligence explosera, Je sais nous n’en somme pas là, mais si nous n’allons pas vers cela, le « dominant systémique » de demain sera l’ordinateur comme nous le voyons déjà avec le marché financier, c’est sa rationalité qui imposera ses choix, comme le fait aujourd’hui le plan comptable, d’évidence des individus le placerons sur cette voie pas pour soumettre les autres, Mais il faut comprendre que même si nous pouvons les nommer, ils ne sont que des individus cooptés par les dominants systémiques mécanistes (générés par notre biologie organique) que nous avons développé, et qui rejettent pour incapacité ceux qui ne se conforment pas à leur doxa,

    bien j’ai essayé d’être bref, en clair il n’y a jamais de retour en arrière, la « lobotomisation » de la pensé à fait son œuvre, sinon comment concevoir que les citoyen votent pour ceux qui se montre incapable de solutionner les problèmes qu’il soulèvent, ( un peut compliqué à expliquer car ce n’est pas la raison qui prime mais les événement que nous vivons, d’où le story stelling)

    cordialement,

    http://ddacoudre.over-blog.com/pages/nous-ne-pourrons-pas-survivre-a-une-societe-qui-ne-reduit-l-existence-humaine-qu-a-une-valeur-compta-7612473.html,



    • Robert Bibeau Robert Bibeau 12 octobre 2012 15:18

      Désolé camarad vous n’avez pas été bref et vous vous gourez qui plus est.

       

      L’analyse du capitalisme puis de l’impérialisme telle que faites par Marx - Engels et Lénine est toujours d’actualité n’en déplaise aux bourgeois bohèmes du Boul-Mich alors ne vous fatiguez pas à inventer de nouveau système d’analyse complexe...pour finalement dire la même chose que Marx

       

      Les pays communistes dites-vous QUELS PAYS COMMUNISTES ????? Depuis le renégat Kroutchev il n’y a plus de camp socialiste (il n’y a jamais eu de pays communiste - jamais - le communisme était un objectif qu’aucun pays même pas l’URSS du grand Staline n’a atteint )

       

      Merci de votre sollicitude DDacoudre


  • Stof Stof 12 octobre 2012 12:43

    Les ouvriers ? Quels ouvriers ? Ca existe encore ? 

    Je préfère opposer le terme « travailleur » à « rentier », plutôt que l’opposition bourgeoisie/prolétariat qui date d’un autre âge.
    Le petit patron est tout aussi pressuré que les autres travailleurs.
    Et parmis les rentiers je classerais tous les retraités dont les revenus dépassent celui d’un travailleur moyen.

    Quant à la bataille euro/dollar, bof. 
    Le Yuan deviendra la monnaie de référence avant 2020. Ils s’y préparent. 

  • Robert Bibeau Robert Bibeau 12 octobre 2012 15:13

     

    Bonne mère - vous retardez cher STOF - ces boniments sur la disparition de la classe ouvrière datent de Mais 68 et après (années 80-90). Vous ne saviez pas que chez les intellos et les bobos de St-Germain Des Prés et du Boul Mich ca fait branché de rappeler que quelques part chez Renault - PSA - Airbus et dans la pétrochimie et la construction de centrales nucléaires ce sont de vrais ouvriers en salopette (que c’est mignon ronronne le BOBO dégénéré) qui construisent toutes ces grosse cilyndrées - toutes ces grosses choses et galipettes mais voyons mon vieux prnez un café - Les prolétaires sont ressuscités.

     

    Moi je sais qu’ils n’ont jamais disparus car le capitalisme pourrit se serait effondré et il perdure toujours la salope en extrayant la PLUS-VALUE et le jour ou il n’y aura plus d’ouvriers salariés exploités il n’y aura plus de capitalistes exploiteurs extracteurs de plus-value spoliées.

    Excusez la, il faut vous recyclez  mon ami.

    D’accord pour le YUAN - vous avez raison j’espérais que chacun le comprenne sans mot dire

     


  • cliquet 17 octobre 2012 19:51

    Cet article,très intéressant par ailleurs, prend en compte (à mon avis) uniquement l’apparence des choses. En le lisant, on a l’impression qu’il y a 2 camps, amis au départ, qui sont en train de s’opposer sur l’euro.
    On peut, en analysant les mêmes faits, arriver à une conclusion fort différente. L’euro n’est que la forme moderne du faux dollar de l’AMGOT que l’éxécutif américain voulait imposer comme monnaie unique à l’Europe de l’ouest apres la capitulation allemande. L’objectif final n’a jamais été la monnaie européenne mais bel et bien une monnaie mondiale. Tous les dirigeants politiques européens doivent
    -pratiquement sans exception- leur carrière aux lobbies et aux think-tanks américains.
    Cette fausse opposition d’apparence entre responsables désignés européens et leurs homologues américains n’est qu’une façade de cette mystification qui dure depuis plus de 70 ans et que de Gaulle avait dénoncé en son temps.
    Pour le reste, il faut être confiant car ce système est en train de s’autodétruire.


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