mardi 17 février 2009 - par
La cour des comptes, ou la cour des cons ?
Affligeante cour des comptes. A titre purement indicatif elle a calculé qu’en supprimant 70.000 emplois dans les hôpitaux, ils feront des économies !
Le dernier rapport de la cour des comptes traite de la situation des personnels des hôpitaux publics. Elle confond et mélange, les personnels médicaux, c’est à dire les médecins, et les autres personnels, c’est-à-dire les infirmières, les administratifs, les techniques et médico-techniques.
Le problème des technocrates de cette cour, c’est qu’ils ne regardent la gestion des établissements publics qu’à travers des données chiffrées et qui pour la plupart sont incomplètes voire fausses. C’est d’ailleurs le principal reproche que formule la cour des comptes à l’hôpital. Citons : « En termes de qualité, les évolutions constatées n’ont en outre pas permis de disposer d’une connaissance des dépenses de personnel par statut, ou par nature de rémunération. »
En bas de page il est précisé : « Les données ultérieures n’ont pas été exploitées par la Cour : la régularisation, sans doute partielle, lors de l’exercice 2006 des reports de charges non mandatées lors des exercices antérieurs leur confère en effet un caractère peu représentatif, alors que les données 2007 n’étaient pas disponibles au moment de l’enquête. Notamment en matière d’absentéisme, où les dernières données disponibles dataient de 2005 pour les personnels des EPS, alors qu’elles remontaient même à 2003 pour la fonction publique de l’Etat, au moment de l’enquête. »
Ainsi, les données 2006 sont peu représentatives et pour 2007 elles sont indisponibles !!
Ceci n’empêche pas la cour d’avoir des idées. Je cite :
« Au-delà de cette réforme, prévue par les travaux législatifs en cours, ces réorganisations pourraient donner lieu à des gains substantiels de productivité, permettant de ne pas remplacer la totalité des personnels partis en retraite.
L’enjeu est important : à titre purement indicatif, il a été calculé que le non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois parmi ceux partant en retraite dans les cinq prochaines années, c’est-à-dire d’une proportion relativement modeste des effectifs totaux des hôpitaux publics, de l’ordre de 7 %, pourrait générer près de 300 M€ d’économies par an sur la période 2008-2012, soit une diminution récurrente d’1,5 Md€ de la base de masse salariale des personnels des EPS, à l’issue de la période considérée. »
En conclusion, quels que soient les besoins des malades, quelles que soient les évolutions des besoins en santé dans ce pays, la cour des comptes tranche : il faut réduire le nombre des personnels hospitaliers de 7% d’ici 2012 c’est-à-dire quelques 70.000 emplois ! Elle a raison ! Pour baisser les charges de l’assurance maladie qui rémunère les hospitaliers, il faut les transférer sur les comptes de l’assurance chômage ! Quant aux malades ils continueront de payer les dessous de tables des chirurgiens, les dépassements d’honoraires, le forfait hospitalier et les franchises sur leur pouvoir d’achat.
La cour des comptes ou la cour des cons ?