samedi 16 février 2019 - par taktak

La désindustrialisation en France, un choix politique

La réalité de la désindustrialisation de la France est indéniable. On ne met pas un terme à un phénomène sans s’attaquer aux causes qui l’ont fait naître, et pour les déceler, analysons d’abord le contexte géopolitique du capitalisme dans lequel le phénomène est né. Nous verrons que la cause profonde de ce mal est l’Union européenne et notre appartenance à l’euro.



Les analystes mainstreams, éternels adeptes des demi-vérités, aiment à prétendre que la désindustrialisation serait un phénomène beaucoup trop multifactoriel. Qu’alors, toute tentative d’explications seraient non-probantes et feraient œuvres de « conclusions simplistes » tant le problème serait bien trop complexe pour être abordé dans sa totalité, foutaises. Cette injonction sophistique a une double fonction pour ces porte-voix de l’orthodoxie capitaliste : d’abord elle plonge de force tous les progressistes de bonnes volontés dans l’impuissance radicale devant la dite « fin de l’histoire ». La désindustrialisation serait donc une chose qui irait de-soi, face à laquelle on ne pourrait rien. La seconde fonction de ce postulat sert également d’œillère intellectuelle, et permet à la classe dirigeante d’éviter de ne pas avoir à pointer du doigt la source des maux des travailleurs français : l’Union européenne des multinationales et des banques pour préserver ses intérêts.

Nous verrons pourquoi les causes, qu’elles soient exogènes (dues à des facteurs géo-politiques extra-nationaux) ou endogènes (dues à la classe dirigeante nationale) forment un même-tout, et que nos dirigeants nationaux, à des fins d’accommodements de classe se sont vassalement alignés aux intérêts de la haute-bourgeoisie financière euro-atlantiste, condamnant par la suite le peuple du travail à la précarité et au chômage.

La désindustrialisation française prend des proportions réellement importantes dans les années 80 mais elle débute une décennie avant. La logique de plan surplombant le marché est abandonnée par les derniers gaullistes attachés à la régulation, comme Debré, un des rares réfractaires à la libéralisation qui s’opposera à l’ouverture des marchés en 1965 (les récents travaux de Benjamin Lemoine montre que, paradoxalement, celui-ci n’était pas si attaché que ça aux canaux souverains de monétisation par le Circuit du Trésor). Alors qu’à cette époque les milieux intellectuels sont démarxisés, la haute-fonction publique Giscardienne aligne ses mesures macro-économiques aux intérêts américains et leur privilège exorbitant. En effet, la FED avait cette possibilité totalement illégitime et destructrice d’imprimer des dollars sans que ces unités monétaires soient nécessairement corrélées à des réserves d’or. La servitude volontaire des hauts fonctionnaires Giscardo-Pompidoliens aux américains sera telle qu’ils initieront la grande traîtrise de nos élus. Ils commenceront à affecter notre souveraineté monétaire, le Circuit du Trésor issu du CNR commencera à être attaqué, des lois de plafonnement limitant les avances (à taux quasi-nul) entre l’État et la Banque de France seront votées en 73 [1]. 

Après la chute du mur de Berlin, le marché du travail français, dans le cadre de la mondialisation néo-libérale, s’est tertiarisé : les marchés du marketing ont proliféré. La part des emplois industriels dans la population active est alors passée de 24 % en 1980 à 16 % en 1990.

« La doctrine régnante avait totalement méconnu une donnée essentielle : une libéralisation totale des échanges et des mouvements de capitaux n’est possible, elle n’est souhaitable que dans le cadre d’ensembles régionaux groupant des pays économiquement et politiquement associés, et de développement économique et social comparable. » La Crise mondiale d’aujourd’hui. Pour de profondes réformes des institutions financières et monétaires – Maurice Allais. (P77)

Une des causes de la désindustrialisation est l’endettement des entreprises. La généralisation de l’endettement trouvant sa source pendant la financiarisation Reagano-Thatchérienne de l’économie mondiale. Elle est en France le résultat d’une succession de lois de dérégulation financières portées par la gauche réformiste et la droite patronale euro-atlantiste des débuts des années 80 au début des années 2000. La première étape fut l’œuvre de l’européiste convaincu Delors, sa Loi bancaire de déréglementation entrée en vigueur en 1984 instaurera le dit-modèle de la ‘‘Banque universelle’’ et l’émergence de la spéculation parasitaire.

Deux ans plus tard, cette gauche convertie au laissez-fairisme imposera – anti-démocratiquement l’Acte Unique Européen, le traité de la C.E.E (Communauté Économique Européenne) qui stipulent en cœur dans leurs articles respectifs 8C et 16-4 que le marché intérieur est « un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des marchandises, des personnes, des services et des capitaux est assurée  ». C’est d’ailleurs durant la même année que Bérégovoy légiférera une loi portant son nom qui lui vaudra d’être surnommé « maître de la rigueur », cette loi sera un arsenal de déréglementation financière marquant le début d’une politique de « désinflation compétitive », ce qui, en termes purement marxistes – théorie marxienne empiriquement validée par la suite grâce aux travaux de Solow et Samuelson reprenant la courbe de Phillips qui mettent en évidence le lien de corrélation entre le chômage et l’inflation [2] – s’appelle le maintien de l’armée industrielle de réserve à son expansion optimale visant à assurer pour la classe dirigeante à ce que les mouvements généraux du salaire soient toujours en défaveur du prolétariat.

La directive Delors-Lamy de 1988 prévoyant la libéralisation pleine et entière des marchés de capitaux permettra de préparer le terrain du Traité de Maastricht. Effectif en 1992, ce Traité capitaliste interdira tout État membre ou pays tiers de restreindre les mouvements de capitaux. La classe dirigeante a alors la possibilité de délocaliser la part du capital constant de la composition organique du capital là où la force de travail est la moins chère pour optimiser la plus-value extorquée. Cette liberté des mouvements de capitaux est aujourd’hui inscrit dans l’article 63 du Traité de Fonctionnement de l’Union Européenne. La légalisation européenne du dumping social mènera à la destruction de 1,4 million d’emplois industriels en France des années 80 à la fin des années 2000, la perpétuation du vice fait qu’on décompte aujourd’hui plus de 500.000 emplois industriels détruits depuis une décennie.

 

Le fait d’arrimer le Franc au Deutsche Mark était un pur choix politique. C’est donc volontairement que Mitterrand a condamnée l’industrie française à l’ordo-libéralisme germanique paupérisant.

La classe dirigeante passe souvent aux aveux dans ses mémoires. Delors, dans les siens, précise lui-même le fait que la dérégulation des marchés de capitaux était une des conditions préalables à l’établissement de la monnaie unique dont il a été un des pères. Dans “Pour entrer dans le XXIe siècle, Croissance, Compétitivité et Emploi, Livre blanc de la commission européenne”, Jacques Delors dit sa foi dans les bienfaits de la concurrence inter-capitalistes, il affirme que «  l’expérience prouve qu’un environnement concurrentiel s’imposant à tous sur les mêmes bases est la meilleure garantie d’une industrie forte et compétitive ». Il ajoute un peu plus loin que cette politique de concurrence libre et non faussée n’est possible qu’avec « le concept d’ajustement structurel, processus par lequel l’industrie s’adapte de façon permanente aux signaux émis par le marché  ». Vous avez bien compris, pour s’assurer que la grande main invisible d’Adam Smith soit caressée dans le sens du poil, les européistes parlent des « ajustements structurels ». Pour savoir qui ont été les grands perdants de cette idéologie, voyons ce que nous dit l’OCDE : Les « réformes structurelles” doivent d’abord être au désavantage des chômeurs car ces derniers “sont moins susceptibles que les employeurs ou les salariés en place de constituer une majorité capable de bloquer la réforme, étant moins nombreux et souvent moins organisés  ».

Toutes les théories libérales qui sous-tendent structurellement l’Union Européenne libre-échangiste des multinationales et des banques visent une chose commune : l’optimisation des profits de la classe dirigeante au détriment de la classe ouvrière. Insistons bien sur le fait qu’une bourgeoisie capitaliste nationale reste une bourgeoisie capitaliste et que l’empêcher de délocaliser ses moyens de production ne retire en rien la propriété lucrative qu’elle détient sur les outils de travail. Or il est impossible de prétendre qu’une politique de réindustrialisation nationale puisse être instaurée sans affirmer un réel Frexit progressiste et si Alain Minc affirme lui-même que « Le traité de Maastricht agit comme une assurance-vie contre le retour à l’expérience socialiste pure et dure. » [3], alors croyons le sur parole et émancipons les classes populaires du joug capitaliste Maastrichien nous plaçant sous la dictature du Capital et des marchés financiers. 

par Damien – JRCF

https://www.initiative-communiste.fr/articles/europe-capital/la-desindustrialisation-en-france-un-choix-politique/

Des informations, des analyses, des explications et des propositions par les jeunes communistes des JRCF. Rejoignez les dans l’action.

jrcf.over-blog.org

http://jrcf.over-blog.org/2019/01/desindustrialisation.html


 

  1. http://ladettedelafranceenbd1.e-monsite.com/pages/menu/le-circuit-du-tresor.html
  2. Voir l’ouvrage « Le fabuleux destin de la courbe de Phillips : Les théories de l’inflation et du chômage après Keynes » de Liêm Hoang-Ngoc
  3. Phrase prononcée par Alain Mincle 4 septembre 1992 à Chalon-Sur-Saône

 



29 réactions


  • Sozenz 16 février 2019 09:28

    excusez moi , mais je suis un peu con con sur les bords et j aimerais que vous m expliquiez ce qu ’ est le brexit progressite.

    je sias ce qu est le brexit ; j’y adhère complétement ; mais c est quoi le frexit progressiste ?

    ( en court , pas la peine de m envoyer sur un lien .

    je ne vous attaque pas ; perso , j aime bien quand les personnes parlent simplement ça evite de se retrouver coincé dans des confusions, des malentendus .


    • Paul Leleu 16 février 2019 17:48

      la question : est-il utile de sortir de l’UE, si c’est pour se retrouver dans la France des « 200 familles » ??? volià une question à laquelle Asselieau devra répondre... Il y a une certaine hypocrisie à tout mettre sur le dos de l’UE, alors que ce sont bien les capitalistes nationaux qui ont organisé cette UE... l’UE c’est l’arbre qui cache la forêt...

      Ceux qui idéalisent à fond le gaullisme et les 30 glorieuses, c’est la petite classe moyenne qui regrette ses privilèges et son confort intellectuel... Les 30 glorieuses ont été parcourus de conflits sociaux violents qui ont été réprimés par le pouvoir bourgeois.

      en Mai 68, la petite bourgeoisie montante a pris les rênes politiques et culturelles de la France. Mais elle se fichait totalement des pauvres. La désindustrialisation date des années 1980 (Chirac parlait déjà de la « fracture sociale » en 1995). Le « tournant de la rigueur » date de 1983. Mais à cette époque, toute la petite classe moyenne s’en fichait totalement. C’est seulement après 2008 que « l’austérité » (nouveau nom de la « rigueur ») a commencé a atteindre les petites classes moyennes.

      A partir de ce moment là, les classes moyennes se sont mobilisées... Même les gilets-jaunes s’inscrivent dans cette dynamique... Mais alors ? Quel est le but ? Rétablir les petits privilèges de la classe moyenne, ou bien réellement rebattre les cartes ?


    • Paul Leleu 16 février 2019 17:50

      @Paul Leleu

      il me semble que le PRCF pose la vraie question du Frexit (malheureusement, pour le moment, ils sont pas présents aux élections)... mais c’est la question à débattre


    • Sozenz 16 février 2019 18:16

      @Paul Leleu
      il est aussi utile de se demander si la loi rotchild est en grande partie repsponsable de notre dette .
      et il faut aussi se demander , l immigration à un poids sur le chomage et la baisse des salaire ;

      ils ont crée la précarité progressivement .
      Si si ça a ete crée ; avec le théorie du Nairu on peut se permettre de croire , que le chomage est désiré ;
      le plein emploi n est pas bon pour le grand patronat

      si vous mettez l UE en plus d une politique de casse peuple . et bien ça donne « le grand patronat qui se frotte les mains »
      quand allez vous vous reveiller ?
      vous savez que le pere philippe veut faire faire du travail à ceux qui touchent des aides sociales .
      qui paye les aides sociales ? les contribuables
      à qui va profiter le travail gratos dans les entreprises ? aux entreprises
      qui va perdre encore plus de pouvoir pour les salaires ? les travailleurs ...qui payent les aides sociales . mais qui se veront en plus avec une concurrence à bas salaire ,
      elle n est pas belle la vie ?

      reveillez vous !!


    • Sozenz 16 février 2019 18:18

      @Paul Leleu
      moi je n ai toujours pas ma réponse ...de ce frexit progressiste .


    • DamienR 4 mars 2019 18:35

      @Sozenz Rothschild n’y pour rien dans la loi de 73, on peut dire avec le recul que c’était le point de départ de toute une contre-révolution capitaliste dans le cadre d’une internationalisation de la bourgeoisie, mais il est inutile de se focaliser dessus. Aujourd’hui il faut cibler Maastricht et sa logique monétariste (doctrine monétaire de Friedman) qui la sous-tend.


  • JulietFox 16 février 2019 12:31

    J’ai bossé dans la métallurgie.

    Ernault Somua -tour CNC V100 devenu Ernault Toyoda. Perceuses Cazeneuve : disparues.

    Puis sont arrivés des Borhringer : allemands

    Toutes les machines de taillage de pignons :soit allemandes, soit suisses

    Machines à mesurer allemandes, ou suisses.

    Centres d’usinage : Mitsui, Grob,Mitsutoyo etc...

    Moulinex, vendu aux Chinois

    Plus aucun téléviseur, ordinateur, téléphone mobile, machine a laver français.

    Motos : Motobécane, et Peugeot = chinois

    Cycles, idem.

    Nos laminoirs et fonderies fermés à 90%

    Etc...etc...

    Pendant se temps Deutch Qualität...

    Et pendant ce temps la balance commerciale, coule, coule coule................


    • Attila Attila 16 février 2019 13:18

      @JulietFox
      La balance commerciale coule aussi à cause de l’euro qui rend les produits français 20% plus chers à l’export que les produits allemands (étude du FMI).
      Produits plus chers, donc on en vend moins, donc les usines ferment.

      .


    • titi titi 16 février 2019 14:11

      @Attila

      La balance commerciale francaise était déficitaire bien avant l’euros.
      Il y a eu quelques années de positif pendant que l’Allemagne réunifiait, mais avant la réunification et bien avant l’euros, nos résultats étaient mauvais.

      http://s2.lemde.fr/image/2012/02/07/534x0/1639863_5_16cc_la-balance-commerciale-francaise-depuis-1960_f5ab1510c39d5ce7b5507d0fae41612a.png

      C’est un peu facile de mettre tous nos maux sur le dos de l’euros : nous sommes un pays de busards.
      C’est en France qu’est né le premier micro-ordinateur… cité moi une marque française active en 2019 ?


    • Daniel0 16 février 2019 15:02

      @JulietFox Bonjour, les Ernault Somua, Cazeneuve s’était vraiment top. Sinon l’article est mal informé, la dernière fois que l’auteur a mis un bleu c’était au carnaval, lol. Non l’industrie fait sa transition. Pour s’en convaincre, il ne suffit pas de copier des rapports mais aller par exemple dans les salons pro. POLLUTEC ou BE POSITVE. C’est sur que les discours du commerce de ce site paraissent déconnectés. Le financement de la recherche, l’aide aux start up ça marche, c’est la phase industrielle qui peine et pourtant la France a toujours du potentiel en innovations disruptives... ça va faire tousser, lol.


    • Attila Attila 16 février 2019 17:38

      @titi
      « C’est un peu facile de mettre tous nos maux sur le dos de l’euros »
      Si c’est moi qui suis visé, je regrette, je n’ai pas écris cela :
      « La balance commerciale coule aussi à cause de l’euro ».
      Le mot « aussi » veut dire que ce n’est pas la seule cause.
      Nous ne sommes responsable que de ce que nous écrivons, pas des lectures trop rapides ni des difficulté de lecture des autres.

      .


    • titi titi 16 février 2019 21:54

      @Attila

      Prenez pas les gens pour des imbéciles.
      Vous indiquez que les produits Français sont 20% trop chers.
      Or dans le commerce, c’est le prix qui fait tout.


    • DamienR 4 mars 2019 19:01

      @titi Bonjour, Merci pour ce graphique. Cette balance des paiements déficitaire n’était pas néfaste, elle était compensée à la fois par une politique de la demande et une croissance constante qui nous permettait d’importer.


  • JC_Lavau JC_Lavau 16 février 2019 12:56

    Voici plus de cinq ans, postait sur Usenet, fr.soc.economie, un flamingant qui signait Tom Poes.

    Il publiait plein de diagrammes économiques parlants, notamment sur la désindustrialisation. Je n’avait fait que donner un lien, or à présent tous ces liens sont morts. Probablement lui-même aussi.


  • titi titi 16 février 2019 14:07

    @L’auteur

    Vous ne pouvez pas faire l’impasse sur les choix de société des années 80 : 80% des jeunes au bac + absence de sélection dans les universités.

    Ca nous fait 70% de jeunes qui sortent au minimum avec un Deug de Psycho Socio Chose.

    Vous croyez vraiment que ces jeunes et leurs parents vont laisser aller leur progéniture au cul d’une fraiseuse ou d’une rectifieuse ? Alors qu’ils se voyaient ingénieur ou avocat ?

    Les pays du Nord ont eux fait le choix de l’apprentissage… à 14 ans si le gamin galère dans les matières générales, le système ne le maintient pas coûte que coûte dans la filière général.

    Au final ca donne des industries qui fonctionnent avec des gens formés et pas de chômage… mais c’est pas très marxiste il est vrai.

    Au passage vous mettez tout sur le dos de l’Euros, et en même temps vous parlez des bons résultats de la Suisse.

    Il ne vous aura pas échappé que la Suisse ne fait pas partie de l’EU.

    On peut donc avoir de bons résultat dans l’EU (Allemagne) ou hors de l’EU (Suisse).

    Ce qui prouve que ce ne sont ni l’EU, ni l’euro la cause de nos problèmes, mais bien nos politiques INTERIEURES.


    • Paul Leleu 16 février 2019 17:56

      @titi

      je ne suis pas entièrement d’accord avec ce que vous dites.

      Mais je partage avec vous un point. Il y a une forme d’hypocrisie a réduire les débat à Euro/Franc ou UE/Frexit comme Asselineau... ou même comme Chouard, RIC or NOT RIC ...

      d’ailleurs, le PRCF a la qualité de poser certaines vraies questions à ce sujet.

      j’espère pour ma part que le débat va s’approfondir ... et on verra ce que veulent vraiment les français au-delà de « macron démission ».


    • Sozenz 16 février 2019 18:26

      @titi
      quand vous faites une statistique sur les capacités des personnes et ce quelque soit le pays , vous verrez qu’ il y a un equilibre entre les leader les suiveurs , les manuel et les intellectuels . les choses sont extremement bien faites ; cela en est meme genial.
      le truc c est qu on oriente très mal les personnes, on ne prend pas le temps de chercher les potentiels et les aspirations correctement.
      si on arrivait a faire cela , on aurait une croissance et une dynamique de fou .


    • DamienR 4 mars 2019 19:58

      @titi C’est une des causes, je suis d’accord. Mais c’est une partie qui doit être reliée au tout,et la politique monétaire me parait bien plus factorielle. La flexi-sécurité nordique a sa logique, mais comme vous dites, elle n’est pas très marxiste, on sait qui en tire profit. 

      Quant à la Suisse, elle doit son état actuel au fait d’avoir été le réceptacle de toutes les forces d’argent après le consensus de Washington. Les livres de Ziegler sur le sujet sont très intéressants. 


  • tiers_inclus tiers_inclus 16 février 2019 15:03

    On peut donc avoir de bons résultat dans l’EU (Allemagne) ou hors de l’EU (Suisse).

    Ce qui prouve que ce ne sont ni l’EU, ni l’euro la cause de nos problèmes, mais bien nos politiques INTERIEURES.

    Vous voulez rire ? Les bons résultats prétendus de l’Allemagne (hors échec social et infrastructurel) sont justement dus à la sous-évaluation de l’euro pour l’Allemagne, sous-évaluation qui perdure du fait de l’absence de rééquilibrage monétaire, et qui agit comme un cycle auto-réalisateur, soit un cercle vicieux pour les autres états européens. Enfin jusqu’à la saturation, ce dont témoigne le système Target, et qui place l’Allemagne assise sur un tas d’or qui pourrait se transformer en plomb. 


    • titi titi 16 février 2019 21:50

      @tiers_inclus

      Lorsque nous avions le franc et l’allemagne le mark, même en faisant 4 dévaluations en moins de 9 ans, ce qui a été le cas de la France de 1981 à 1990, à aucun moment la France n’a pu être compétitive.
      La seule période où cela a été possible c’est lorsque l’Allemagne devait faire son unification…

      La monnaie ce n’est qu’une unité de compte.
      Dévaluer ça revient à diminuer les salaires à « monnaie constante ».
      On peut très bien le faire avec l’euro.


  • tiers_inclus tiers_inclus 16 février 2019 15:12

    Article se qualité, comme on aimerait en lire plus souvent.

    Un lien très intéressant, en complément, sur le testament de Maurice Allais, qui pourra donner envie à ceux qui croient dur comme fer à la pensée unique propagée sur la théorie optimale des allocations de ressource, d’approfondir et de constater qu’on lui prête des conclusions univoques par abus.

    https://www.les-crises.fr/le-testament-de-maurice-allais/

    PS : le message précédent était adressé à @titi, l’éditeur de texte l’ayant ignoré.


  • Jean Keim Jean Keim 16 février 2019 19:21

    La véritable raison de la désindustrialisation de la France n’est pas clairement expliquée dans l’article, une explication qui trouve son origine dans la doctrine économique en vigueur n’a de valeur que pour ceux qui y adhère ; personnellement la raison je ne la connais pas, mais je soupçonne que des gens ont organisé le déclin économique de notre pays et qu’ils ont été grassement payés pour le faire, notre classe dirigeante depuis plus de 40 ans est l’une des plus cupides de toute la planète, le mal remonte probablement à la révolution française où une aristocratie basée sur la naissance a été supplantée par la bourgeoisie dont la rapacité est sans limite.


    • titi titi 16 février 2019 21:59

      @Jean Keim

      Il y a quelques années, notre industrie automobile était pionnière en matière de moteurs diesel.
      En particulier le premier moteur Hybride Diesel au début des années 2010.

      Le dieselgate a principalement touché les marques allemande et…
      ce sont dans les villes françaises que sont tombées les limitations pour les moteurs diesel, sous l’impulsion de Mme Royal, impactant principalement les marques francaises.

      L’art et la manière de se tirer une balle dans le pied.


  • Lucarn 16 février 2019 23:22

    L’UE n’empêche pas l’Allemagne d’avoir une industrie pesant 30% dans son PIB tandis que la France s’en tient à 16 (chiffres OCDE 2008) et d’avoir une évolution de +9 lorsque la France fait -5 (2000 à 2007) dans le même temps. Ce qui plombe un peu votre raisonnement totalement à charge de l’UE. 


  • zygzornifle zygzornifle 17 février 2019 08:10

    Hé oui , on peut concevoir que :

    plus d’industries , plus d’ouvriers , plus de contestation , plus de syndicats ....

    C’est un choix politique , on élimine proprement les emmerdeurs , maintenant avec la bourse le CAC et autres on se fait plus de fric qu’avec une entreprise et sans ouvriers qui viennent couiner sans arrêt demander a partager les bénef et se foutre en grève sans arrêt ....


  • Julot_Fr 18 février 2019 19:55

    Ces delocalisations se sont fait globalement et simultanement dans les annees 80, Qui profite ?

    1. La chine a recus beaucoup des multinationales qui s’en sont mis plein les poches avec la baisse du cout de la main d’oeuvre,

    2. sans le revenu du travail, les pays occidentaux se sont d’autant plus endettes pour maintenir leur niveau de consommation, gonflant ainsi le profit des banques par l’interet de la dette.. (on y revient encore, 1973..)

    Ou va-t-on ? si on continue a se laisser faire, ils nous disent que les robots arrivent.. on est deja tous esclaves de la dette a different niveau... la question est donc : quand est-ce qu’on les arrete ?


  • crabo21 19 février 2019 02:59

    Je ne comprends rien à tout ca

    La question qui m’interesse est : si je devais partir sur Mars avec 100 000 compagnons comment j’organiserais cette foutue communauté pour qu’elle survive et se développe. Ensuite je reviendrais sur terre et appliquerais le modele. Ca ferait surement de gros changements


  • jean némard 26 février 2019 14:55

    Je confirme  haut et fort que la désindustrialisation de la France a aussi été une volonté politique :et quiconque essaiera de ma contredire sur ce point sera de mauvaise foi et malhonnête par le fait :

    La désindustrialisation. a été prônée. Par des gens comme Simone veil dans le cadre d’une

    mondialisation ( je me rappelle parfaitement. La réponde de Simone veil alors. candidate.

    Aux élections européennes (les premières si je ne me trompe pas ) à un journaliste :

    « la France. n’a plus besoin d’industries Ringardes comme la sidérurgie. Il faut miser sur le tourisme et les services. « (DIXIT)

    je pense que. L’expression. »La France va devenir le bronze cul de l’Europe. Vient de là « 

    Le journaliste avait alors dit. « mais les techniciens français que vont ils devenir ? »

    Simone veil avait alors répondu « ils iront travailler en allemagne (DIXIT)

    ça m’avait à l’époque profondément choqué « étant moi même technicien . Et n’ayant aucune envie d’aller en Allemagne.c’est la raison pour laquelle je m’en rappelle encore comme si c’était aujourd’hui

    je n’ai malheureusement pas pu retrouver un enregistrement de cet interview

    si quelqu’un le retrouve  ça serait bien ne serais ce que pour remettre l’image de simone veil à sa place  


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