mercredi 14 septembre 2005 - par Manu

La dîme numérique

L’ubuesque taxation de l’ipod nano montre, si cela était encore nécessaire, l’absence de cohérence, voire de légitimité, de « l’impôt numérique »

Ainsi donc, l’ipod nano (4 Go) sera vendu seulement 10 € de plus que l’ipod classique (20 Go) - les détails ici et  ! Nous vivons une époque formidable ! Ainsi, avant même d’avoir (légalement) chargé l’appareil du moindre morceau de musique, son heureux possesseur aura acquitté jusqu’à 51 € de taxes ! Taxe qu’il règlera ou aura réglée bien évidemment, à chaque achat de musique.

N’oublions pas non plus qu’à chaque fois qu’on achète un CD-ROM pour graver des photos de vacances, on verse aussi une taxe à la SACEM !

Ainsi, le consommateur numérique, tel le serf du Moyen âge, doit s’acquitter de la dîme, au nom de la préservation de la diversité culturelle !

Un saut dans le passé s’impose : il fut un temps (pas si lointain) où chacun copiait la musique dans l’insouciance la plus totale, sans qu’on l’accuse de menacer la survie de l’industrie du disque. Mais si, rappelez-vous : c’était l’ère de la cassette audio. Chacun était en possession d’un radio-(double)cassette et d’un walkman : l’un permettait la copie, l’autre l’écoute.

Comment se fait-il qu’aujourd’hui, la copie menace les majors ! Nul ne le sait. Majors qui d’ailleurs se gardent bien de crier sur tous les toits (contrairement aux quelques mois de baisse en fin d’année dernière) la hausse des ventes de disques, alors que le volume des échanges de fichiers par peer-to-peer ne cesse de croître : bizarre puisque ces échanges étaient l’explication de la chute des ventes de disques.

Ce qui est choquant n’est pas tant de payer un impôt que de n’avoir aucun droit de regard sur la gestion des sommes ainsi collectées.




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