vendredi 4 avril - par Sylvain Rakotoarison

La révolution économique de Donald Trump ?

« Les annonces de la nuit dernière du Président Trump (…) sont un choc pour le commerce international, pas simplement pour l'Union Européenne, la France, mais pour le bon fonctionnement du commerce. Ceci implique évidemment une mobilisation française et européenne. » (Emmanuel Macron, le 3 avril 2025 à l'Élysée).

Non, ce n'est pas un poisson d'avril. Deux sentiments vertigineux m'ont habité quand j'ai écouté le Président des États-Unis Donald Trump faire sa conférence de presse le mercredi 2 avril 2025 à 22 heures (heure de Paris) dans le jardin de la Maison-Blanche, à Washington.

Prévue depuis quelques jours, sa déclaration avait pour but d'annoncer les nouvelles surtaxes douanières que le gouvernement américain entendait imposer aux pays étrangers, près de 200 pays étrangers ou territoires étrangers, jusque dans les Îles Heard-et-MacDonald, taxées à 10%, où il ne doit y avoir que des manchots (depuis lors, un message circule sur Twitter montrant une colonie de manchots sur la banquise avec cette légende : « Énorme vague de protestation depuis ce matin sur les Îles Heard-et-MacDonald » !). Même Saint-Pierre-et-Miquelon est impacté.

Le premier sentiment, c'est la folie. La folie de l'obsession trumpienne. C'est de prendre des décisions complètement folles, loufoques, démentes, inappropriées, fantasques... On se rappelle la réaction stupide de Donald Trump lorsqu'il s'est aperçu que le Président russe Vladimir Poutine se moquait de lui en prétendant vouloir la paix en Ukraine tout en continuant à bombarder massivement le peuple ukrainien. Sa réaction, ce n'était pas augmenter par exemple l'aide militaire américaine aux Ukrainiens, mais... de dégainer son revoler commercial et d'augmenter des droits de douanes à la Russie, comme si cette mesure allait dissuader l'autocrate du Kremlin dans ses basses besognes !
 

Donald Trump ne jure que par les droits de douane, et on ne pourra pas lui reprocher une certaine constance qui s'apparente même à de l'obsession. Déjà dans les années 1980, il payait des encarts dans les quotidiens américains les plus lus pour faire sa publicité et protester contre les économies étrangères qui envahissaient le marché américain.

La folie est à tous les étages : sur le principe même, mais aussi sur les applications. Ainsi, l'Union Européenne se voit affecter de 20% de surtaxes douanières (taxes, tarifs, droits de douane, on choisira le mot qu'on voudra, en français ou en english, ou entre les deux, mais taxes me paraît le plus approprié car il s'agit bien d'un impôt).

Pourquoi 20% ? Parce que Donald Trump a calculé que les tarifs douaniers européens pour les produits américains importés en Europe seraient de... 39% ! Ne cherchez surtout pas à connaître la méthode de calcul, elle risquerait de faire mal à votre santé cardiaque ! (ou mentale !). C'est une sorte de mélange douteux (d'amalgame, pour parler comme un dentiste) prenant en compte la TVA (! !!!!!), les frais de propriétés intellectuelles, etc. qui n'ont aucun rapport les uns avec les autres. Cela ressemble au sorcier Gargamel qui tente de faire sa potion magique avec de la graine de salsepareille et de la bave de crapaud. Pourquoi 34% pour la Chine ? Parce que le rapport entre les exportations chinoises sur les importations chinoises, cela donne un rapport 0,67 et Donald Trump, comme pour les Européens, est généreux et magnanime et a mis une décote de 50%, d'où les 34%.

Les pays asiatiques sont très durement touchés, en particulier le Japon, et les pays du Sud-Est asiatique, mais aussi d'autres pays, dont certains parmi les plus pauvres, comme Madagascar, très taxé simplement parce qu'il exporte sa vanille (ce qui montre à quel point la méthode de calcul est stupide).

Cette folie est palpable au cœur du système américain depuis trois mois. Il suffit de voir la manière dont Elon Musk a fait un meeting à Green Bay, dans le Wisconsin. Il avait un chapeau-gruyère sur la tête (ne me demandez pas pourquoi), il l'a retiré à son arrivée sur l'estrade, l'a dédicacé et envoyé en l'air comme le bouquet de la mariée pour un bienheureux qui pourra commencer sa collection de fétichisme muskien.
 

Du reste, ce meeting, c'était un soutien pour l'élection d'un juge à la cour suprême de l'État du Wisconsin, pour lequel il a dépensé 25 millions de dollars (et donné deux ou trois chèques de 1 million de dollars à des heureux militants républicains). Cela n'a pas fonctionné puisque c'est la candidate démocrate Susan Crawford qui a été élue, pétillante de joie, et élue haut la main puisqu'elle a eu le 3 avril 2025 une avance de 10 points sur son concurrent républicano-muskien manifestement incompétent si l'on en juge par ses déclarations de campagne. L'État du Wisconsin est crucial puisqu'il fait partie des "String States" qui peuvent faire basculer les résultats des élections présidentielles.

Cette folie, c'est que c'est une véritable révolution économique mondiale que vient de provoquer Donald Trump dans sa mégalomanie monomaniaque. Assurément, même s'il négociait et revenait plus tard sur certains taux, la date du 2 avril 2025 resterait dans les livres d'histoire dans les décennies prochaines comme une décision singulière, historique, tant sur l'économie mondiale que sur l'histoire politique des États-Unis. Un jour noir pour l'économie mondiale, comme le 24 octobre 1929 ou le 15 septembre 2008.

Et c'est là que j'ai ce second sentiment, celui du crash de la Germanwings, celui de voir un pilote (et pas copilote) de l'avion USA qui est en train de mener son avion au crash avec tout le peuple américain dans l'habitacle à cause de ses lubies suicidaires de Donald Trump. Et bien plus que le peuple américain, d'ailleurs.
 

Car il s'agit d'un véritable suicide des États-Unis. Le secrétaire au commerce fanfaronnait à la suite des déclarations de Donald Trump en disant que l'État américain pourrait recouvrer 600 milliards de dollars avec ces surtaxes douanières, mais il oublie de dire que ces taxes seront payées par les consommateurs américains et les entreprises américaines. Ces 600 milliards seront donc une saignée terrible dans l'économie américaine, en plus d'être une saignée dans l'économie mondiale (par la perte de certains marchés). Pour des doctrinaires qui ne supportent pas les impôts, ce sera ici une imposition massive. Ils ne sont pas à une contradiction près !

Suicide et révolution. J'ai toujours pensé que les révolutions étaient intrinsèquement suicidaires car c'est toujours trop brutal pour des évolutions de société qui sont fragile et ont besoin de douceur pour se transformer.


Donald Trump est fort en ce sens qu'il revient à ...avant 1776, c'est-à-dire, avant la publication du fameux essai d'économie du Britannique Adam Smith "Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations". Et l'une des brillantes démonstrations avait trait au fait que c'est dans les échanges économiques entre les nations que celles-ci s'enrichissaient. Ce principe de mondialisation des échanges est l'un des points essentiels du libéralisme économique. Cela a permis à l'Europe une relative prospérité depuis 1945 (je dis bien relative car tout n'est pas parfait, mais il suffit de comparer avec d'autres régions du monde). L'idée générale est que les nations doivent produire leurs spécialités, ce pour quoi elles sont les meilleures, et acheter chez les autres les autres produits.

Ce principe de mondialisation a eu bien sûr des côtés pervers, comme les délocalisations massives des lieux de production au point de s'apercevoir un peu tardivement que les souverainetés pourraient être bafouées (alimentaire, médicale, militaire, énergétique, etc.).
 

Pourquoi Donald Trump a-t-il pris une telle décision ? Il pense que s'il y a trop de taxe, les produits importés ne se vendront pas et cela favorisera l'industrie américaine. Il peut en partie réussir puisqu'il négocie actuellement l'accueil aux États-Unis d'entreprises étrangères (qui ne se verront ainsi pas taxées). Mais c'est oublier de comprendre que certains produits importés ne sont de toute façon pas produits aux États-Unis et que cela va désorganiser complètement les filières industrielles.

L'exemple de l'industrie automobile est éloquent. En Europe, personne ne veut des grosses bagnoles américaines qui consomment beaucoup et les Américains ne sont pas en capacité de produire des petites automobiles économiques. Les surtaxes changeront donc peu ces enjeux qui sont des enjeux industriels et pas des enjeux fiscaux. De plus, l'industrie automobile américaine en particulier, mais elle n'est pas la seule, a besoin de composants qu'elle importe, si bien que mêmes les produits américains vont être durement impactés par cette décision protectionniste. Une fois la globalisation économique en progression, tout retour en arrière semble économiquement suicidaire.
 

Un retour au XVIIIe siècle, ou simplement au début du XXe siècle, car Donald Trump ne raisonne qu'avec l'ancienne économie, en ne prenant pas (volontairement) en compte la nouvelle économie. Ainsi, grosso modo, la balance commerciale des États-Unis est en effet déficitaire, mais pas autant que veut le faire croire Donald Trump. Sur les biens manufacturés, il y a en effet autour de 200 milliards de dollars de déficit, mais sur les services, au contraire, il y a autour de 150 milliards de dollars d'excédent, et on sait bien sûr que l'économie numérique y a une place privilégiée, ce ne sont pas les GAFAM qui diront le contraire.

La réaction des autres pays sera essentielle. Si l'on croit qu'il suffit de montrer un rapport de force pour négocier et réduire les taxes voulues par Donald Trump, c'est une erreur. En jouant la surenchère, on accélère le crash mondial. Ce n'est l'intérêt de personne. Donald Trump en est bien conscient et, en bon joueur de poker, a dit aux autres pays qu'ils devraient se soumettre, accepter de payer ces taxes sans mesure de rétorsion car sinon, il pourrait encore augmenter les taxes (rappelons encore une fois que ce n'est pas le pays exportateur qui paie les taxes douanières mais les consommateurs du pays importateur !).
 

Dans l'Union Européenne, la France sera bien sûr impactée, notamment dans le secteur aéronautique, mais beaucoup moins que d'autres, moins que les Allemands dont l'industrie automobile était dans le collimateur de Donald Trump depuis longtemps. Les Européens ne souhaitent pas faire payer les consommateurs européens des frasques trumpiennes. Ainsi, ils cherchent des mesures qui permettraient l'efficacité sans une politique de la terre brûlée. C'est pourquoi l'idée de surtaxer les GAFAM et autres entreprises de service numérique revient à l'ordre du jour des Européens. Le coup de pied trumpien dans le commerce international est une occasion supplémentaire de renforcer les coopérations européennes.

Le Président français Emmanuel Macron a réagi rapidement en réunissant, ce jeudi 3 avril 2025 à l'Élysée, les filières impactées par les annonces de Donald Trump et en déclarant : « Pour nous [Français], c'est 1,5% de notre PIB qui représente les exportations vers les États-Unis. Pour l'Italie, c'est plus de 3% de son PIB. L'Allemagne, 4%, l'Irlande, 10%. Donc il y a des pays qui sont encore plus exposés que nous, mais ce n'est pas peu de choses. Surtout, nous aurons à prendre en compte, évidemment, les conséquences indirectes de ces mouvements. Parce que les tarifs sont massifs sur la Chine, l'Inde et plus généralement l'Asie du Sud-Est. Ce qui va créer des risques de potentiel déport de certains de ces produits et biens, qui va impacter très clairement nos économies et l'équilibre de certaines filières et de nos marchés. Donc, au total, on le voit bien, c'est une ampleur qui est en tout cas inédite. Mais ce sur quoi je veux insister au début de cette réunion, c'est que l'ampleur, et le caractère négatif est avant tout pour l'économie américaine. Et une chose est sûre, avec les décisions de cette nuit, l'économie américaine et les Américains, qu'il s'agisse des entreprises ou des citoyens, sortiront plus faibles qu'hier et plus pauvres. Et je pense qu'il faut le marteler. Et nous, il faut tenir, je vais y revenir, parce que ces décisions, elles ne sont pas soutenables pour l'économie américaine elle-même. ».
 

Enfin, il y a un autre élément à prendre en considération : Donald Trump n'a pas le droit de décider seul des taxes douanières. En effet, Donald Trump s’appuie sur une loi de 1977, l’IEEPA (International Emergency Economic Powers Act), qui accorde des pouvoirs élargis au Président pour réglementer le commerce en cas de situation d’urgence nationale. Sauf à prouver que les États-Unis sont en situation d’urgence, c’est le Congrès qui devrait être compétent dans ce domaine, et ce n'est pas sûr que, même républicains, les parlementaires le suivent. La déclaration du 2 avril 2025, c'est aussi le dépouillement démocratique de l'une des plus grandes démocraties du monde.

La conclusion ? Il n'y en a pas. Du moins, pas encore. Est-ce seulement du bluff et reviendra-t-il sur ces décisions ? C'est peu probable. Car ce serait deux centaines de négociations qu'il faudrait mener. Les États-Unis se sont simplement ultra-isolés. Les bourses se sont effondrées à cette annonce du 2 avril 2025. Il va falloir attendre que les économistes aient (pour une fois) raison. Ce sera peut-être la plus éclatante leçon d'économie que nous aurons à recevoir dans les mois et les années à venir. Mais certainement à notre détriment : récession, chômage, endettement, appauvrissement généralisé... Le choc économique sera dur, et en particulier pour le peuple américain. Personne n'a jamais osé faire de démonstration par l'absurde que le protectionnisme nuisait nécessairement à la prospérité des pays. Nous y sommes. Et à l'échelle mondiale.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (03 avril 2025)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
La révolution économique de Donald Trump ?
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Gene Hackman.
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Trump II : de justiciable à justicier !
Canada, Groenland, Panama : Donald Trump est-il fou ou cynique ?
Attentat à La Nouvelle-Orléans : les États-Unis durement endeuillés.
Jimmy Carter, patriarche de l'humanitaire.
Shirley Chisholm.
Katalin Kariko et Drew Weissman.
Rosalynn Carter.
Walter Mondale.
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Bob Kennedy.











 

 



13 réactions


  • chantecler chantecler 5 avril 02:45

    Ce qui est curieux c’est la modestie dans les pronostics des dirigeants français .(« les milieux autorisés » comme disait Coluche).

    « Nous,les français si malins, allons tirer notre épingle du jeu mieux que les autres ... ! »

    Et à chaque crise , chaque guerre , on nous refait le coup ....

    Pour dans les faits, la réalité, prendre la tasse chaque fois davantage .

    Quand j’écoute (un peu) nos « spécialistes » de plateau TV en économie , c’est comme d’hab !

    Comme avec la pandémie(nous allons écraser le virus bien mieux que les autres)

    Nous allons « mettre la Russie à genoux » etc etc !

    Ca pourrait être amusant de nous voir toujours rejouer les fables , comme la cigale et la fourmi , la grenouille et le boeuf , le corbeau et le renard etc etc ...

    Certains appellent ça le comique de répétition .

    Mais de fait c’est le roman de Renard qu’on nous rejoue en permanence avec Renard qui nique Ysengrin ou qui se barre avec les poules et les poissons sous le nez des paysans .

    Perso je commence à manquer d’humour et toutes ces pitreries m’affligent profondément .

    Je le dis posément : je n’ai aucune confiance dans les actes et décisions de nos « élites » .

    Elles se plantent à chaque coup !

    Mais en même temps elles arrivent à profiter , alors que le populo se retrouve en slip .

    Et ont le culot de nous expliquer comment on va s’en sortir une fois de plus à coup sûr !

    Suffit d’étudier la progression de notre endettement et la considération des autres nations à notre égard !

    Ca crève les yeux !

    Bonjour la vantardise .... !

    Ce serait bien que tous nos analystes , nos politiques la bouclent un peu de temps en temps et utilisent le silence (comme en musique) pour enfin réfléchir à ce qu’ils racontent .

    C’est comme pour la publicité à très haute dose  : à force de nous l’infliger , ça sature , ça dégoutte , ça donne envie de gerber , mais plus d’acheter .

    De toutes façons nous n’avons plus les moyens !


  • Julian Dalrimple-sikes Julian Dalrimple-sikes 5 avril 06:47

    Ces taxes seront payées par le consommateur américains, donc inflation , et bien plus beaucoup plus que cela, ce gars ne comprends rien à l’économie ; et devait être un homme de paix..ce qui est le contraire, voir Gaza etc

    pour DT c’est juste un show..d’un mec d’environ 10 ans d’age mental..

    Je résume mon tour d’horizon des principaux analystes non gouvernementaux américains ou autres , j’en suis une dizaine.

    qui sont en fait très inquiets car DT est comme EM, il dit tout et son contraire, imprévisible, ne sait pas où il va, en sachant pas ce qu’il fait, enfin lui et les z derriere bien sur..

    pourquoi inquiets ? ils voient la grosse guerre avec de jolis atomes arriver, ce qui est le désir de certains, que nous ne nommerons pas..


    • Julian Dalrimple-sikes Julian Dalrimple-sikes 5 avril 07:27

      @Julian Dalrimple-sikes

      https://www.youtube.com/watch?v=594yN8rxIJo

      Richard D. Wolff et Michael Hudson sur les politiques commerciales de Trump : Une voie rapide vers la ruine économique


    • Julian Dalrimple-sikes Julian Dalrimple-sikes 5 avril 09:18

      @Julian Dalrimple-sikes

      https://strategic-culture.su/news/2025/04/03/how-trumps-tariff-tizzy-burning-down-house/

      La frénésie tarifaire du maître de cérémonie Trump, baptisée par lui-même « Jour de la libération », est largement interprétée dans le monde entier - dans le Nord comme dans le Sud - comme le Jour de l’abattoir. Cette entreprise de démolition économique incontrôlée de facto commence par le fantasme tordu selon lequel lancer une guerre douanière contre la Chine est une idée brillante. Aussi brillante que de collecter quelques milliers de milliards de dollars supplémentaires en droits de douane en supposant que le reste de la planète sera quelque peu « encouragé » à vendre à l’hégémonie, tout en prétendant que ces droits de douane conduiront à la réindustrialisation des États-Unis. Le masque tragi-comique d’un maître de piste autoproclamé du turbo-capitalisme peut être aussi pathétique que la rage des chihuahuas européens qui augmentent leur « revanche » via le réarmement - avec des fonds qu’ils prévoient de voler sur les comptes d’épargne de citoyens qui ne se doutent de rien.

      L’indispensable Michael Hudson a configuré le problème clé. Permettez-moi une petite retouche : « Les sanctions et les menaces sont la seule chose qui reste aux États-Unis. Ils ne peuvent plus offrir aux autres pays une situation gagnant-gagnant, et Trump a déclaré que l’Amérique doit être le gagnant net de tout accord international qu’elle conclut, qu’il s’agisse d’un accord financier ou d’un accord commercial. Et si l’Amérique dit « dans tout accord que nous concluons, vous perdez, je gagne », ce stratagème d’extorsion mafieux ne reflète pas exactement l’art de l’accord.

      Le professeur Hudson décrit parfaitement les tactiques de négociation de Trump : « Lorsque vous n’avez pas grand-chose à offrir sur le plan économique, tout ce que vous pouvez faire, c’est proposer de ne pas nuire aux autres pays, de ne pas les sanctionner, de ne pas faire quelque chose qui irait à l’encontre de leurs intérêts. » Or, avec TTT, Trump « offre » effectivement de leur faire du mal à tous. Et ils vont certainement investir dans toutes sortes de contre-tactiques pour « s’éloigner » de cette « stratégie » de la « diplomatie » américaine.

      Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)


    • Julian Dalrimple-sikes Julian Dalrimple-sikes 5 avril 09:19

      @Julian Dalrimple-sikes

      Une guerre commerciale contre l’Asie

      TTT s’en prend à tout le monde, en particulier à l’UE (« née pour nous faire du mal », selon le maître de cérémonie. Faux, car l’UE a été inventée par les Américains en 1957 pour garder l’Europe sous contrôle). L’UE exporte environ 503 milliards d’euros vers les États-Unis par an, tandis qu’elle en importe environ 347 milliards. Trump ne cesse de se plaindre de cet excédent.

      Une vendetta de contre-mesures s’annonce donc inévitablement, comme l’a déjà annoncé la toxique Medusa von der Lugen à Bruxelles - soit dit en passant, le sponsor de tous les producteurs d’armes en Europe.

      Mais le TTT est avant tout une guerre commerciale contre l’Asie. Des droits de douane « réciproques » - pas vraiment réciproques - ont été imposés à la Chine (34 %), au Viêt Nam (46 %), à l’Inde (26 %), à l’Indonésie (32 %), au Cambodge (49 %), à la Malaisie (24 %), à la Corée du Sud (25 %), à la Thaïlande (36 %), au Myanmar frappé par un tremblement de terre (44 %), à Taïwan (32 %) et au Japon (24 %).

      Avant même le TTT, une première a été réalisée : le maître de piste a suscité un consensus unique entre la Chine, le Japon et la Corée du Sud, qui ont décidé de coordonner leur réponse.

      Le Japon et la Corée du Sud importeront des matières premières semi-conductrices de Chine, tandis que la Chine achètera des puces au Japon et à la Corée du Sud. Traduction : Le TTT renforcera la « coopération de la chaîne d’approvisionnement » au sein de cette triade qui, jusqu’à présent, ne s’est pas montrée très coopérative.

      Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)


    • Julian Dalrimple-sikes Julian Dalrimple-sikes 5 avril 09:20

      @Julian Dalrimple-sikes

      Même les pingouins tarifés de l’île Heard, dans le Pacifique Sud, savent que les effets certifiés de la TTT comprendront une hausse de l’inflation aux États-Unis, de graves souffrances pour leurs entreprises - délocalisées - et, surtout, l’effondrement complet de la « crédibilité » américaine en tant que partenaire commercial fiable et digne de confiance, qui s’ajoutera à sa réputation certifiée de « capacité de non-accord » - comme le Sud global le sait si bien. > Ант : Un empire rentier FIRE (financiarisation, assurance, immobilier, comme l’a magistralement analysé Michael Hudson), qui a délocalisé ses industries manufacturières et a été englouti par un tas de fonds spéculatifs surendettés, de produits dérivés de Wall Street et de surveillance totalitaire de la Silicon Valley, décide finalement de se frapper... lui-même.

      Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)


    • Julian Dalrimple-sikes Julian Dalrimple-sikes 5 avril 09:24

      @Julian Dalrimple-sikes

      TTT pour Trump’s Tariff Tizzy

      = agitation Trumpiste pour les taxes à l’importation aux usa
      Nota Bene, ce mot de tariffs en anglais est là pour essayer de cacher que ce sont des taxes à l’importation..ceci est juste mon ressenti donc ??


    • berry 5 avril 11:15

      @Julian Dalrimple-sikes
      Il fallait bien que ça s’arrête un jour, cette mondialisation débridée, sous peine de faillite complète.
      Les américains se désindustrialisaient à vitesse grand V et croulaient sous les dettes. Les Etats Unis importaient l’essentiel de leurs produits de consommation et en étaient réduits à exporter des matières premières et des produits agricoles, comme n’importe quel pays sous-développé. Quelques entreprises technologiques tiraient leur épingle du jeu, mais souvent au détriment du pays, en délocalisant leurs bénéfices en Irlande ou dans d’autres pays. Autant d’argent dont ne profitait pas l’Etat et les travailleurs américains.
      On peut en dire autant en France, notre industrie est en déroute et notre endettement hors contrôle.


    • Julian Dalrimple-sikes Julian Dalrimple-sikes 5 avril 11:43

      @berry

      Salutations, oui tout à fait de mon point de vue.
      même chose pour la France et aussi d’ autres pays

      je cite : Quelques entreprises technologiques tiraient leur épingle du jeu, mais souvent au détriment du pays, en délocalisant leurs bénéfices en Irlande ou dans d’autres pays

      Oui j’ai vécu 20 ans en Irlande et la manne des compagnies us est faramineuse au niveau des salaires..et sûrement des pots de vins etc
      Mais bon la compétition créant un tas majoritaire de perdants................c’est le principe et but, tout ceci en apparaît comme la confirmation et est donc logique..etc

      mes respects


  • grangeoisi grangeoisi 5 avril 08:15

    Le génie de l’homme n’a pas de limites ...même dans la connerie !


  • Gisyl 5 avril 09:44

    Le déficit commercial américain est de l’ordre de 800 milliards de dollars par an et représente environ 4% de leur PNB. N’importe quel dirigeant sensé ferait ce qu’il peut pour corriger ce déséquilibre majeur, et ceux qui se découvrent défenseur du libre-échange devraient également penser que « nos emplettes sont nos emplois ».

    Cela pouvait marcher tant que le monde achetait la dette américaine et faisait confiance à sa monnaie mais des mouvements structurels agitent le commerce international. Les BRICS cherchent et réussissent en partie à instaurer des mécanismes d’échange brisant la domination structurelle américaine. D’une certaine manière, le suicide économique américain (et européen) était déjà engagé. C’est juste que les medias grand public n’en parlaient pas encore.

    Face à cet enjeu, les Etats-unis disposent encore d’une base productive et industrielle, d’une énergie bon marché et d’un large marché intérieur de consommateurs. La conclusion la plus logique est de tenter de restaurer une économie nationale, si c’est toujours possible. De ce fait, la logique protectionniste s’impose.


    • berry 5 avril 10:45

      @Gisyl
      Je suis d’accord avec vous, mais la brutalité des mesures surprend tout le monde. Il faudra de longues années avant que l’économie ne s’adapte aux nouvelles règles.
      A mon avis ce n’est pas de l’improvisation, ils ont sans doute une idée derrière la tête. Peut-être relancer l’inflation et rembourser les créanciers en monnaie de singe, ou provoquer un effondrement du dollar et un défaut sur la dette.


  • Jason Jason 5 avril 18:49

    Entendu sur un plateau télé : Trump promet un âge d’or à l’Amérique, il aura un âge de Bronze. Les élections de mi-mandat arrivent l’année prochaine, et là il risque d’y avoir des surprises. Car les prix à la consommation vont s’envoler, et il faut des années pour agrandir ou construire des usines.


    Entre temps, l’Europe va vigoureusement taxer les GAFA, se tourner vers l’Asie et le MERCOSUR, et on verra bien.


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