jeudi 10 janvier 2013 - par Lionel S.

Le “syndrome de la sardine” fera-t-il chuter la Bourse de 90% ?

Le Dow Jones représente les 30 plus grandes entreprises industrielles cotées à la bourse de Wall Street. C’est aussi l’indice qui est censé refléter la santé économique des Etats-Unis. Je vais donc le prendre en référence dans cet article pour vous illustrer ce mystérieux “syndrome de la sardine” qui a frappé les marchés boursiers durant la crise des années 1920 et la crise actuelle.

1929 est souvent considérée comme l’année “noire ; les médias grand public se contentent de vous expliquer que l’indice américain avait perdu 50% de sa valeur en dollars sur cette seule année.

Cher lecteur (trice), cette vision de la fameuse crise de 29 n’est que la partie émergée de l’iceberg.

Ce que l’Histoire retient du début de la Grande Dépression, c’est le spectacle médiatique autour de la bulle spéculative de l’année ayant précédé le krach de 29 et le krach lui-même…

Ce que la conscience collective omet, c’est que le petit porteur s’est fait écailler de près de 90% de ses économies placées en Bourse entre 1929 et 1933, soit quatre années après le tapage journalistique sur le krach !

Et vous allez découvrir dans cet article que la crise démarrée en 2007 semble être une étrange répétition du passé…

 

Le “syndrome de la sardine”, c’est quoi ?

Je pense que les marchés financiers reflètent le comportement d’un être vivant en quête de nourriture. Dans ce cas précis la nourriture est l’argent.

Si des investisseurs ont besoin d’avoir confiance dans une valeur financière pour y placer le fruit de leur labeur, des sardines ont besoin de cette même confiance dans la valeur nutritive d’un type de plancton pour faire l’effort de le chasser.

Et si une valeur financière qui grimpe pendant des années en fait oublier le risque, l’excès de plancton peut faire oublier à la sardine qu’elle est elle-même une proie qui a besoin d’eau de mer pour survivre.

L’excès de confiance est donc fatal si vous oubliez le risque de sortir de l’eau (si vous êtes une sardine) ou si vous investissez les yeux fermés sur n’importe quelle valeur boursière…

Il ne reste plus qu’un grain de sable vienne perturber cet excès de confiance comme la faillite d’entreprises en 1929 ou de propriétaires immobiliers américains en 2007 pour transformer cet excès de confiance en panique.

Les investisseurs se rendent compte à leurs dépens que le produit financier miracle ne l’était que sur le papier… La réalité du terrain les rattrape et ils deviennent la proie… de leurs dettes.

Ils perdent pied rapidement alors qu’ils étaient habitués à des années d’abondance sans effort de calcul du risque.

Puis quelques-uns semblent se forcer à croire aux années d’abondance facile, redonnant une lueur d’espoir aux “paniqués” avec le fameux rebond haussier qui s’avère être un mirage car la réalité a toujours raison…

Les petits porteurs désertent progressivement les marchés et placent leurs économies sur des valeurs tangibles dont ils ont la maîtrise — comme la sardine fuit vers les profondeurs de l’océan pour s’éloigner des dangereux prédateurs de la surface.

 

Ci-dessous : le parcours de la sardine dans l’océan Dow Jones entre 1925 et 1933.

Source : msn.money.com

Ci-dessous : le parcours de la sardine dans l’océan Dow Jones entre 1980 et 2012.

Source : msn.money.com

Nous constatons sur ce graphique que la sardine semble avoir vécu la même expérience en 2008 : la pesanteur l’a rapidement ramenée à la réalité que sa vie économique n’est pas possible au-dessus de la surface de l’eau, mais elle semble persévérer dans son échec (piège haussier). L’important n’est pas de connaître la date à laquelle elle fuira vers les profondeurs mais de savoir comment une sardine du CAC 40 ou du Dow Jones trouvera de quoi se nourrir dans les profondeurs.

 

Un conseil d'ami

Pour échapper au syndrome de la sardine, considérez cela comme un véritable conseil d’ami avant d’aller voir votre banquier pour lui confier vos euros.

En 1929, la population a affronté une seule année de crash brutal et quatre longues années de déflation durant lesquelles tous les actifs se sont dépréciés en monnaie papier (actions, immobilier, etc…).

Pour traverser ce cycle de la bonne manière, même si l’or reste LA valeur refuge par excellence sur le long terme et une solide protection contre l’inflation, c’est dans une période de déflation que les affaires s’achètent et c’est en période d’inflation qu’elles se revendent…

Dans une crise de cette nature, les épargnants en papier ruinés vont chercher à se débarrasser de leurs biens (entreprises, immeubles, etc.) pour rembourser leurs emprunts et faire face à leurs engagements : les valeurs tangibles vont être échangées à des prix dérisoires avec ceux qui disposent du pouvoir d’achat.

Et quand sonnera l’heure du Grand Reboot (grand redémarrage), l’inflation anéantira les dettes et la monnaie papier qui sert à la payer : votre or aura donc tout à reconstruire…

Et si vous ne savez pas comment vous y prendre pour faire face au quotidien dans une situation d'hyperinflation, il vous reste toujours la possibilité de suivre un séminaire vidéo proposé gratuitement par le blog Goldup...



5 réactions


  • Inquiet 10 janvier 2013 08:37

    Article intéressant ....... pour les spéculateurs. De surcroît .... riches, car l’objectif étant qu’il ne faut pas être acculé financièrement pour se permettre d’acheter quand les autres se débarrassent de leurs actifs.


    La question se pose donc : en quoi les techniques préconisées par l’auteur amélioreraient le quotidien de Mme Michu ?
    Allez mettre votre post sur Challenges ou autre journal de la presse financière, ici il y a beaucoup trop d’humanistes smiley


  • reveil reveil 10 janvier 2013 11:40

    Encore un ANALyste naïf, si j’en crois les gérant de portefeuilles et mon expérience de quinquagénaire, tenez vous surtout à l’écart.

    La grosse machinerie informatique boursière est surtout programmée à la milliseconde pour tondre les petits porteurs.

  • colza 10 janvier 2013 12:03

    Morale de l’histoire : si vous avez des sous, achetez de l’immobilier, des terrains ou claquez les, mais n’allez surtout pas les perdre en Bourse, vous ne feriez qu’alimenter la razzia des riches et des puissants.
    Carpe Diem


  • eau-du-robinet eau-du-robinet 10 janvier 2013 12:56

    La mainmise sur les valeurs réelles au moyen d’une monnaie-fiction

    Si les participants au marché savaient que notre système monétaire repose finalement sur la monnaie privée qu’est le dollar et que cette monnaie dépend uniquement des souhaits de manipulation et d’abus de l’oligarchie financière, ils perdraient confiance dans la monnaie, ne considéreraient plus celle-ci comme moyen de conservation de la valeur, mais tenteraient d’échapper à la dévalorisation constante de la monnaie en se réfugiant dans les valeurs réelles.

    • Or telle est l’action de ceux qui, cachés derrière la Fed, procèdent à la plus forte augmentation de la masse monétaire de tous les temps. Depuis des décennies, ils achètent avec une monnaie perdant de plus en plus de sa valeur toutes les valeurs réelles qu’ils trouvent : stocks de matières premières, complexes industriels, immeubles et presque chaque société financière étrangère à peu près intacte par une reprise amicale ou hostile, à presque n’importe quel prix. Non seulement la haute finance des États-Unis accumule les valeurs réelles mondiales, mais aussi l’État importe depuis des années, contre de la monnaie de papier au fond sans valeur, davantage de valeurs réelles du monde qu’il n’en peut payer et s’endette ainsi sans limite envers l’étranger – tant que les créanciers étrangers croient encore à la valeur du dollar ou peuvent être obligés, par chantage politique, de prendre comme réserves monétaires ces dollars pourris.

    fin de citation et source

    L’heure du reboot approche.

    Lire la suite ▼

    • Hervé Hum Hervé Hum 10 janvier 2013 14:35

      Eau du robinet, les riches achètent avec de l’argent papier (perdant de sa valeur théorique) tous des biens matériels qu’ils peuvent. Très bien, ils ont raison, mais euh, sur quoi repose la valeur de leur biens matériels ?

      Sur du papier !!!! Extraordinaire, leur possession de bien matériels repose eux aussi sur du papier. Un papier qui dit « c’est à moi ».

      Pour que ce bout de papier vaut quelque chose il faut avoir la capacité de l’imposer. Cette capacité c’est l’Etat avec la police et l’armée qui le détient.

      Seulement il y a un hic, si demain l’Etat le décide, ce bout de papier peut lui aussi perdre toute sa valeur. Il faut donc pour ceux qui détiennent ces bout de papier continuer à contrôler l’Etat et donc les politiciens. Voilà bien pourquoi la dictature leur paraît une urgence... Surtout aux USA !!!


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