mardi 1er octobre 2013 - par Game Over

Les monnaies complémentaires

La monnaie est un intermédiaire destiné à faciliter les échanges… si l’on devait faire une analogie entre l’économie et le corps humain, la monnaie en serait son sang. Les deux conditions suivantes sont nécessaires à sa bonne santé :

  • que la masse monétaire soit disponible en quantité suffisante.
  • que celle-ci circule ; une thésaurisation outrancière de la monnaie aurait pour effet de gripper l’économie.

Or, aujourd’hui, notre économie est malade… L’argent s’est fait rare !

Est-ce parce que seuls 3% des flux monétaires sont consacrés à l’économie réelle ? Les 97% restants représentant des transactions financières, autrement dit de la spéculation…

L’argent ne sert donc plus qu’à faire de l’argent ; il a été détourné de son objectif initial ; ainsi a-t-on oublié que la monnaie, en soi, n’a aucune valeur (et ceci est particulièrement vrai depuis le 15 août 1971, date à laquelle Nixon met fin à la convertibilité en or de la dernière devise qui lui était rattachée, le dollar) mais qu’elle n’est qu’une représentation de la valeur marchande d’un bien ou d’un service.

Autre aspect important, celui de la création monétaire : beaucoup pensent que ce sont les états qui, par l’intermédiaire de leurs banques centrales, créent la monnaie…. Ceci est vrai, mais en partie seulement : la monnaie sonnante et trébuchante que l’on range dans nos porte-monnaie et dans nos poches et que l’on appelle monnaie fiduciaire ne représente que 10 à 15% de la masse monétaire en circulation.

Les 85% restants, appelés monnaie scripturale car n’étant que des écritures comptables sur votre compte bancaire sont créés par les banques !

Ce sont donc aujourd’hui les banques privées qui créent la monnaie ; en voici le mécanisme : lorsqu’une entreprise ou un particulier ou n’importe quel autre acteur économique s’adresse à sa banque pour obtenir un prêt, cette dernière, par une simple écriture comptable sur le compte du demandeur, crée l’argent du prêt ; autrement dit, si j’ai besoin de 100 000€, la banque écrit 100 000€ sur mon compte ET PUIS C’EST TOUT ! Enfin presque, il existe quand même des règles qui régissent cette création monétaire mais le principe est celui exposé ici.

La création monétaire est donc le fruit d’une dette. L’argent ainsi créé alimente la masse monétaire en circulation. Parallèlement, le remboursement de la dette donne lieu à la destruction de cet argent précédemment créé. Autrement dit, si tout le monde remboursait sa dette, il n’existerait plus que la monnaie fiduciaire en circulation, c'est-à-dire quasiment rien. On comprend donc, selon notre système en vigueur, que c’est la dette qui est le moteur de notre économie !

Autre constat : la banque, lorsqu’elle accorde un prêt, demande une rémunération : ce sont les intérêts ; or, elle crée seulement l’argent nécessaire au prêt, mais pas celui qui permet de payer les intérêts : conclusion, il est mathématiquement impossible pour tous emprunteurs de rembourser leur dette car la masse monétaire en circulation n’est pas suffisante pour couvrir le montant du prêt plus celui des intérêts ; le système donne donc l’illusion qu’il fonctionne tant qu’il existe une demande d’endettement suffisante et que les banques sont disposées à l’honorer, mais lorsque, pour une raison ou pour une autre, ce processus s’arrête, le système tombe en faillite.

Puisqu’il semble que les politiques soient incapables de résoudre la crise systémique (pis, ils en portent une grande partie de la responsabilité mais là n’est pas l’objet de ce billet) dans laquelle nous nous débattons tous aujourd’hui, quelle initiative citoyenne peut permettre de reprendre, au moins, en partie, le contrôle de cette situation qui semble échapper à tous ?

Lors de la grande dépression des années 30, des villes ruinées et ravagées par le chômage mettent en place leur propre monnaie ; c’est ainsi qu’apparait le Wara à Schwanenkirchen, une petite ville minière de Bavière, cette monnaie permet de relancer l’économie du village. Cette expérience est suivie de celle, plus connue, de Wörgl en Autriche… mais les autorités de l’époque mettent fin à ces dispositifs malgré leur succès.

Cependant, en Suisse, à la même époque, apparait le WIR (voir article le WIR), une monnaie de paiement interentreprises, qui n’est lui, pas réprimé par les autorités suisses. Aujourd’hui organisé en banque, le WIR est utilisé par le quart des PME helvètes soit 60 à 70 000 entreprises et représente un montant d’échanges de près de 2 milliards.

Plus récemment, la crise argentine du début des années 2000, a, elle aussi vu la création d’un système de monnaie alternative mais victime de son succès, le marché a été inondé de fausse monnaie, ayant pour effet de mettre prématurément fin à l’expérience.

Aujourd’hui, on dénombre environ 5 000 projets de monnaies alternatives dans le monde ; que ce soit des monnaies entre particuliers (systèmes d’échanges locaux ou SEL), des monnaies interentreprises (comme le WIR, encore appelées Barters) ou bien de monnaies complémentaires mettant en relation entreprises, particuliers voire pouvoirs publics, banques.

Nous ne nous intéresserons, ici, qu’à la 3eme catégorie, les monnaies complémentaires.

Ces monnaies commencent à fleurir discrètement sur le sol national : Toulouse, Brest, Villeneuve sur Lot, Quimper, etc… des projets sont aussi en cours à Nantes et Montreuil. Voici une carte de France des monnaies complémentaires

Comme leur nom l’indique, ces monnaies, sont complémentaires à l’Euro et n’entrent pas en concurrence avec lui ; juridiquement, il ne s’agit d’ailleurs pas de monnaie mais de « titres de service » pour les coupons papier ou de services de paiement d’entreprise dans le cas de paiements électroniques. Il existe certaines obligations : chaque unité de monnaie complémentaire émise, l’est en contrepartie d’un Euro déposé dans une institution financière ; d’autre part, l’utilisation d’une monnaie complémentaire se fait dans le cadre d’une association et par ses membres uniquement donc tous les utilisateurs doivent être des adhérents de l’association.

Quels sont donc les avantages des monnaies complémentaires, dont les contraintes pourraient en décourager certains ?

Une monnaie complémentaire circule dans un circuit géographiquement limité : il s’agit d’un quartier, d’une ville, rarement d’une région. Ainsi, cette monnaie va dynamiser les échanges et resserrer les liens locaux.

Comme nous l’avons vu au début de cet article, il est nécessaire qu’une monnaie circule pour qu’une économie soit saine : les monnaies complémentaires sont généralement des monnaies fondantes c'est-à-dire qu’elles perdent une partie de leur valeur au bout d’un certain temps (en général 2% tous les trimestres) ; ce principe incite les porteurs à faire circuler l’argent rapidement au lieu de l’épargner. On sait qu’une unité de monnaie complémentaire circule environ 3 à 4 fois plus qu’un Euro. C’est ce que nous apprend le Chiemgauer, implémenté en Bavière depuis 2003.

Autre enseignement de cette monnaie, le chiffre d’affaires des entreprises l’utilisant augmente et permet la création d’emplois supplémentaires.

Une monnaie complémentaire permet également de promouvoir certaines pratiques vertueuses (seront, par exemple, autorisées à l’utiliser les entreprises faisant du recyclage, vendant des produits locaux, mais pas les vendeurs de pesticides), solidaires etc…

Puisqu’une monnaie complémentaire est adossée à son équivalent en Euro, cela signifie que l’on double la masse monétaire en circulation ; d’autre part, les Euros sont placés dans des établissements financiers comme la NEF qui privilégient les projets respectueux de l’environnement, solidaires etc… ainsi, cet argent est à l’abri des paradis fiscaux, de la spéculation et des entreprises peu vertueuses.

Enfin, en cas de faillite bancaire ou de dévalorisation de la monnaie nationale, les monnaies complémentaires s’avèrent être un outil de résilience, au moins à court terme, contre les effets induits par ces situations.

Face à un système financier peu enclin à considérer les dégâts économiques et sociaux dont il est responsable, les initiatives citoyennes commencent à émerger, preuve d’une prise de conscience et que s’il y a changement, c’est de vous et de moi qu’il viendra…

http://www.dailymotion.com/video/xvarif_atelier-sur-la-monnaie-complementaire_news?start=236

http://fr.wikipedia.org/wiki/Chiemgauer

http://www.youtube.com/watch?v=s2ROizkZgR0



44 réactions


  • Robert GIL ROBERT GIL 1er octobre 2013 10:50

    Les monnaies locales ou alternatives existent déjà sous différentes formes en France, comme « les abeilles » dans le Lot et Garonne. En Europe, l’Italie mais surtout l’Allemagne avec « le chiemgauer » développent des systèmes de monnaies complémentaires. A l’échelle mondiale ce sont plusieurs milliers d’initiatives de ce genre qui fleurissent dans de nombreux pays comme le Japon, le Brésil ou les USA ; et que dire du « WIR » Suisse utilisé par prés de 100 000 PME .........

    voir : UNE MONNAIE ALTERNATIVE : LE FRANC


    • Marc Chinal Marc Chinal 1er octobre 2013 17:10

      Article lamentable totalement démagogique :
      « si c’est nous qu’on l’fait, ce serait mieux »,
      et c’est bourré d’erreurs.
      .
      Monsieur l’auteur :
      Une monnaie, quelle qu’elle soit, doit avoir une valeur en soit, car vous n’échangeriez pas un bien ou un service contre quelque chose qui ne vaut rien.
      (la monnaie n’est qu’un troc amélioré)
      Or pour avoir de la valeur, la monnaie doit être suffisamment rare !
      (sinon, il suffirait de prendre des feuilles d’arbres pour monnaie).
      Et comme elle est rare, tout le monde ne peut pas en avoir suffisamment.
      Voilà.
      C’est la base de la monnaie. C’est de l’arnaque.
      Point.
      Inutile donc d’accuser « la monnaie dette » (qui ne veut rien dire car l’épargne ne s’est jamais autant bien porté en France que maintenant).
      .
      Quant aux monnaies locales, c’est un super outil pour ruiner les services publics (car elles ne sont pas taxées, et celles qui sont taxées s’appuient sur l’euro donc ce n’est plus un monnaie indépendante, etc.).
      .
      Bref, les monnaies locales sont une arnaque intellectuelles. Celle qui résistent le mieux au temps sont subventionnées...


    • Game Over Game Over 2 octobre 2013 00:32

       Une monnaie, quelle qu’elle soit, doit avoir une valeur en soit, car vous n’échangeriez pas un bien ou un service contre quelque chose qui ne vaut rien.

      La monnaie fiduciaire se distingue par deux valeurs :
      - sa valeur intrinsèque qui correspond à la valeur du métal là composant et
      - sa valeur faciale qui est celle retenue lors des échanges commerciaux.
      http://www.piecedemonnaie.fr/lexique/valeur-intrinseque/

      La valeur d’une monnaie, n’importe quel étudiant en économie le sait, repose seulement dans la confiance que lui accordent ses utilisateurs.
      La perte de cette confiance engendre l’impossibilité de l’utiliser selon sa valeur faciale.

      Or pour avoir de la valeur, la monnaie doit être suffisamment rare !
      LOL !!!
      J’ai pourtant commencé cet article en soulignant que pour qu’une économie fonctionne sainement, il fallait qu’il y ait suffisamment de liquidités sur le marché...

      c’est un super outil pour ruiner les services publics (car elles ne sont pas taxées, et celles qui sont taxées s’appuient sur l’euro donc ce n’est plus un monnaie indépendante, etc.

      Les impôts et taxes sont calculés sur les revenus, à ne pas confondre avec le type de paiement utilisé pour s’acquitter du paiement de ces revenus.
      La TVA, par exemple, est calculée sur le chiffre d’affaires généré par une entreprise peu importe que l’entreprise soit payée en €, en monnaie complémentaire ou en chmoultz... le montant dont devra s’acquitter l’entreprise sera exactement le même ; le même principe s’applique pour les ménages.

      Toi, t’es pas prof d’économie ! Ce serait sympa d’éviter de dénigrer un article de la sorte surtout si c’est pour faire étalage de son ignorance crasse.


    • Marc Chinal Marc Chinal 2 octobre 2013 18:30

      <<<<Toi, t’es pas prof d’économie !<<<<
      .
      c’est l’hôpital qui se moque de la charité...
      .
      <<<<La monnaie fiduciaire se distingue par deux valeurs : et blablablabla<<<<<
      .
      La monnaie fiduciaire ou la monnaie autre, c’est le même principe : si chacun en a suffisamment, ça ne marche pas ! Il faut qu’elle soit suffisamment rare pour que les échanges se fassent.
      Voilà pourquoi quelle que soit la monnaie utilisée, la monnaie crée de la misère.
      .
      <<<<La valeur d’une monnaie../..repose seulement dans la confiance que lui accordent ses utilisateurs.<<<<
      .
      Et la confiance repose sur quoi ? Sur la rareté. Résultat : la valeur repose uniquement sur la rareté relative. (sinon, n’hésitez pas à utiliser des feuilles d’arbres, des gens auront peut être « confiance »...)
      .
      <<<<qu’il y ait suffisamment de liquidités sur le marché...<<<<
      .
      où commence le suffisamment, ça, vous ne pouvez le préciser, ce qui fait l’amateurisme de votre article.
      .
      <<<<le chiffre d’affaires généré par une entreprise peu importe que l’entreprise soit payée en €, en monnaie complémentaire ou en chmoultz...<<<<<
      .
      Oui, tout a fait d’accord.
      Mais la monnaie locale « taxée », c’est rare, à part les SOL qui finalement ne sont pas une monnaie locale car s’appuyant sur l’équivalence SOL / Euros et qui est largement subventionné (fonctionnement artificiel).
      Ayant discuté avec des commerçants utilisant le SOL, ils m’ont dit que le principal intérêt était qu’eux l’acceptent, et souvent, le concurrent ne l’accepte pas, donc ça leur permet d’augmenter leur chiffre d’affaire (de trouver de « la croissance »). Mais au niveau global, l’argent dépensé quelque part, ne l’est pas ailleurs, donc il n’y a pas de différence entre SOL et EUROS. Pour que l’un des commerçants gagne, il faut que l’autre perde.
      .
      Une monnaie « propre », ça tient de la religion, pas de la réalité.
      .


  • Buddha 1er octobre 2013 11:03

    la monnaie pour moi est le seul moyen après la violence et le vol pur,aussi encore tres à la mode, de capter la vie des autres, le travail des autres , le résultat du travail des autres....l’argent n’a jamais rien fabriqué on est bien d’accord....il est le moyen sordide et subtil de mettre sous domination esclavagiste la planète entière..rassurez vous on y arrive, mais comme la majorité des humains ne pense qu’ a son cul et se voit bien sur comme méritant plus que tous ces cons , et bien la monnaie est globalement acceptée par ceux qui jouant au monopoly et au casino, espèrent ainsi se faire un max de tune sans jamais travailler réellement....

    Malgré la pseudo crise de 2008 et celles d’avant, les aveugles volontaires sont légions....
    un groupe intelligent et solidaire, n’a pas besoin de monnaie...je sais inimaginable pour un cerveau anémié comme le notre est devenu..mais voila pour le moment globalement nous , la base qui est écrasée sans arrêt, ne sommes ni intelligents , ni solidaires, par contre les leaders eux moins cons sont solidaires sur un but, s’en mettre plein les fouilles aux dépends de la majorité volontairement aveugle !! ...certains mauvais esprit diraient que l’on a le monde que l’on mérite..je ne suis pas d’accord il y a beaucoup de personnes naturellement collectives par choix, pacifiques et aimante de la nature humaine et de la nature tout court....et ceux là doivent aussi trinquer pour la maladie mentale des autres.....

    le chef indien l’ a bien dit, un jours on verra que l’argent ne se mange pas....ce sera trop tard...
    joyeux cauchemar à tous smiley


  • gogoRat gogoRat 1er octobre 2013 11:20

    très juste remiarque :
    « les monnaies complémentaires sont généralement des monnaies fondantes c’est-à-dire qu’elles perdent une partie de leur valeur au bout d’un certain temps »

     Ceci me rappelle un ancien article proposé à Agoravox ... et non retenu.
     J’en suis donc resté au premier qui ne se voulait qu’une préparation à la réflexion pour celui-là :
    http://okidor.free.fr/reflects/file/refondreLeFisc.html = « 

    régler retraites et chômage par une vraie réforme fiscale, monétaire et sociale ! »

  • Hervé Hum Hervé Hum 1er octobre 2013 13:24

    mais qu’elle n’est qu’une représentation de la valeur marchande d’un bien ou d’un service.

    Pour que cette définition de la monnaie soit juste, il faut considérer que les matières premières aient une valeur propre en dehors de toute intervention humaine. Or, tout ce que recèle et produit la nature est gratuit, la Terre ne fait rien payer en monnaie, soit elle offre soit elle prend mais ne négocie pas. Bref, l’erreur pour la majorité consiste à croire que la monnaie est la « représentation de la valeur marchande d’un bien » car elle n’est fondamentalement que ’la mesure de la valeur du temps travaillé humain". Cela parce que la monnaie n’a de sens que pour l’humain !

    Pour bien comprendre, dans une société domestique, une marchandise est le fruit du seul travail humain. Si l’or à une valeur forte, c’est dû à sa rareté, elle même dû à la somme de travail humain nécessaire pour l’extraire du sol. Mais chacun sait que si l’or était aussi abondant que les cailloux, sa valeur serait nulle et les cailloux vaudraient de l’or.


  • gogoRat gogoRat 1er octobre 2013 14:21

    étonnant, à l’instant où j’écris ceci, sur 5 intervenants (qui - a priori – ne se connaissent pas et ne se sont pas concertés préalablement ) nous sommes déjà 4 à rapprocher monnaie et travail … chacun à sa façon :

    l’auteur de l’article , Game Over :

    « … juridiquement, il ne s’agit d’ailleurs pas de monnaie mais de « titres de service » pour les coupons papier ou de services de paiement d’entreprise dans le cas de paiements électroniques. »

    Buddha  : …

    «  la monnaie pour moi est le seul moyen après la violence et le vol pur,aussi encore tres à la mode, de capter la vie des autres, le travail des autres , le résultat du travail des autres.... »

    Hervé Hum

    «  dans une société domestique, une marchandise est le fruit du seul travail humain »


    dans « « refondre le fisc » :

    « … Reste à obliger tous les employeurs (l’Etat lui-même, bien sûr, mais aussi les banques, les multinationales ...) à utiliser la monnaie fondante nationale (ou européenne) pour s’acquitter de toute rémunération due (y compris pour tous les revenus des hyper-PDG, des traders, des banquiers ... ou du Président de la République ! ) .

    Cela montre bien que le contrat de travail est beaucoup plus couplé qu’il n’y paraît à la politique et au rôle de l’Etat. ...  »




    • Hervé Hum Hervé Hum 1er octobre 2013 16:16

      Salut gogoRat,

      s’il semble que nous sommes d’accord sur ce qu’est véritablement la monnaie, en revanche, changer sa définition change obligatoirement la manière de produire et répartir les richesses produites.

      Ainsi, dire que la monnaie est la mesure de la valeur du temps travaillé, implique deux choses fondamentales (entre autres).

      1- Il n’est plus possible de capitaliser le travail d’autrui comme le système actuel, on entre dans le principe absolu du mérite personnel (qui n’exclue pas la capitalisation personnelle, mais interdit la capitalisation impersonnelle c’est à dire par la spéculation boursière où il s’agit de placer son argent mais pas son savoir faire donc de manière impersonnelle).

      2- La monnaie cesse de travailler puisque la monnaie ne concerne que le travail humain. Fini donc les intérêts.

      Par contre, le crédit et donc la dette ne sont pas supprimé puisqu’il s’agit d’une avance sur le temps travaillé.


    • gogoRat gogoRat 1er octobre 2013 19:54

      hé oui Hervé, pourquoi et comment en est-on arrivés à ce point à inverser, pour la monnaie seulement, le sens du mot ’usure" ?
      ( Remarque : quand le mot usure sera un peu usé, on finira peut-être par y voir l’anagramme de ruuse ! )


  • Peretz1 Peretz1 1er octobre 2013 16:07

    « Autre enseignement de cette monnaie, le chiffre d’affaires des entreprises l’utilisant augmente et permet la création d’emplois supplémentaires » Faux ! Le marché relocalisé enlève le même volume d’achats des autres marchés. Le volume total des échanges est à somme nulle.
    Et que deviennent les constructions immobilières essentiellement acquises avec de l’argent emprunté ? Les monnaies locales ont la même vertu que du temps de l’octroi aussi limitée que leur surface géographique.

    D’autre part sortant des flux nationaux, elles ne participent pas au budget national, ce qui est peu civique : ceux qui profitent de ce système, c’est au détriment des autres. Il faudrait l’interdire. Il y a mieux à faire que des monnaies locales.


    • Hervé Hum Hervé Hum 1er octobre 2013 19:38

      Faux ! Le marché relocalisé enlève le même volume d’achats des autres marchés. Le volume total des échanges est à somme nulle.

      En êtes vous si sûr ?

      Est ce certain pour le domaine de l’artisanat notamment ? Ces monnaies locales ne favorisent elles pas l’artisanat contre le made in China ? Les petits commerces locaux contre les grandes surfaces ?

      Ne favorise t’elle pas une autre approche de la monnaie ? S’il y a effectivement mieux à faire, n’est ce pas surtout de changer les mentalités à savoir que la monnaie représente la valeur du travail humain et non pas celle des biens. Car le mérite principal de ces monnaies locales est précisément de donner une odeur à l’argent, celle du mérite personnel. Enfin, c’est ce qu’il me semble !


    • Game Over Game Over 2 octobre 2013 00:59

      @Peretz1
      Faux ! Le marché relocalisé enlève le même volume d’achats des autres marchés. Le volume total des échanges est à somme nulle.
      Il n’a jamais été question de l’impact des monnaies complémentaires sur les autres marchés ; je dis simplement que les entreprises qui acceptent le chiemgauer ont vu leur chiffre d’affaires augmenter et que l’utilisation de cette monnaie a permis la création d’emplois supplémentaires.

      Et que deviennent les constructions immobilières essentiellement acquises avec de l’argent emprunté
      Et bien, elles sont remboursées comme le stipule le contrat d’emprunt !
      On parle de monnaie complémentaire, pas de monnaie qui vient se substituer à l’Euro ; vous règlerez toujours vos factures, EDF, Orange, Free etc... en Euros.

      A la lecture de vos arguments, je me demande si vous avez pris la peine de lire l’article dans son intégralité ?!

      D’autre part sortant des flux nationaux, elles ne participent pas au budget national, ce qui est peu civique

      même réponse que celle faite à Marc Chinal, plus haut.
      Les monnaies locales ne vous permettent, en aucun cas, d’échapper à vos contraintes fiscales qui dépendent du montant vos revenus et non du type de paiement avec lequel vos revenus vous sont payés (que vous soyez une entreprise ou un particulier).


  • Game Over Game Over 2 octobre 2013 02:16

    J’ai participé, ce soir, à une conférence donnée par Philippe Derruder, le grand manitou des monnaies complémentaires. Celui-ci insiste bien sur le fait que la monnaie complémentaire permet de se réapproprier un outil illégitimement détenu par les banques mais que cela ne suffit pas ; il faudra également une évolution des consciences afin de s’affranchir de nos difficultés actuelles... il prend l’exemple du crédito argentin qui pris le relai de la monnaie nationale lorsque le pays est entré en crise mais certains réflexes bien ancrés (fausse monnaie, spéculation etc...) ont fait échoué le projet.


  • Peretz1 Peretz1 2 octobre 2013 08:47

    "Les monnaies locales ne vous permettent, en aucun cas, d’échapper à vos contraintes fiscales qui dépendent du montant vos revenus et non du type de paiement avec lequel vos revenus vous sont payés (que vous soyez une entreprise ou un particulier)" Faux ! Vous ne payez pas de TVA sur les achats faits en monnaie locale.
    Comment les entreprises payées en monnaie locales font-elle pour payer l’impôt sur les bénéfices ? En parité avec la monnaie nationale ?
    D’accord que la monnaie locale fait un démonstration que l’argent national transporte des flux qui ne proviennent pas uniquement du travail ; Mais tout le monde le sait au moins depuis Marx.
    Ce n’est pas suffisant pour justifier les avantages particuliers des particuliers. Je maintiens que ces avantages sont soustraits de la contribution au budget national puisqu’il n’y est pas représenté. C’est certainement la raison pour laquelle en Argentine les locales ont dû refaire la place aux nationales.


  • Cedric Citharel Cedric Citharel 2 octobre 2013 10:02

    C’est bien de penser « out of the box » et de simplifier les problèmes, mais attention à ne pas « trop » simplifier.

    Le remboursement de la dette ne donne pas lieu à la destruction de l’argent précédemment créé, il donne lieu au remplacement de la monnaie scripturale par de la monnaie fiduciaire. C’est la création de richesses qui est supposée permettre ce remboursement, avec les intérêts.

    Et là, je me rends compte que je vais passer pour un vil capitaliste... alors je précise tout de même que je suis d’accord avec l’auteur sur un point : ce n’est pas aux banques de faire la politique monétaire d’un pays (en fait, d’un continent). À cet effet, l’élaboration d’une monnaie parallèle à l’euro peut être envisagée, non pas pour doubler la masse monétaire en circulation, mais pour créer une monnaie qui soit alignée avec la production réelle du pays. Une monnaie anti-spéculation, en quelque sorte, d’abord complémentaire, puis qui remplacerait petit à petit l’euro dans la vie courante de tous ceux qui ne veulent pas jouer le jeu des banques.

  • Game Over Game Over 2 octobre 2013 10:12

    Faux ! Vous ne payez pas de TVA sur les achats faits en monnaie locale.

    Vous faites allusion aux SELs ou systèmes d’échanges locaux. J’ai énuméré la liste des monnaies « alternatives » et ai bien dit que ce billet ne s’intéressait qu’aux monnaies complémentaires ; je n’y ai donc pas évoqué le cas des SELs.

    Les SELs sont des monnaies dites solidaires ; leurs utilisation est exclusivement réservée aux particuliers qui se regroupent au sein d’associations pour y échanger des biens et des services... il existerait, en France 400 à 500 SELs regroupant au maximum une 100aine d’adhérents.

    Dans un SEL, on va, par exemple, troquer une heure de co-voiturage contre quelques pots de confiture.
    Vous voyez donc l’envergure des échanges.
    Et vous trouvez immoral que cela ne soit pas fiscalisé ?

    Ce serait un peu comme si l’on vous taxait sur l’apéritif qu’on vous a offert parce que vous avez donné un coup de main pour un déménagement, sauf que cela se fait dans le cadre d’une association qui met en place un annuaire des biens et compétences à échanger à ses membres...

    L’évasion fiscale, en France, est évaluée à, au minimum 40 milliards,d’Euros, et, croyez moi, ce ne sont pas les quelques bougres des SELs qui l’organisent.

    Si l’on veut dénoncer les problèmes, alors qu’on dénonce les vrais.

    Je maintiens qu’en France l’autre type d’échange utilisé, la monnaie complémentaire (à ma connaissance, le Barter n’existe pas sur le sol national) n’échappe pas à la taxation et le rôle essentiel de la monnaie complémentaire, encore une fois, n’est pas de se substituer à la monnaie nationale mais de dynamiser les échanges locaux dans uns cadre plus éthique.

    J’espère que toute ambiguité est maintenant levée.


  • Peretz1 Peretz1 2 octobre 2013 11:13

    Monnaie complémentaire qui s’ajoute à la monnaie nationale, soit ! Mais je ne vois pas quel est l’intérêt pour les producteurs. Rien ne les empêchent de fournir les marchés locaux si on les paye en monnaie nationale. Le cadre éthique existerait pareil. Dans ma région, sur les marchés il y a pas mal de petits exploitants locaux qui s’affichent comme tels, vers qui on a tendance à acheter. Je crains que la monnaie complémentaire soit une fausse bonne solution.


  • Game Over Game Over 2 octobre 2013 12:43

    Mais je ne vois pas quel est l’intérêt pour les producteurs.

    Les avantages de l’utilisation d’une telle monnaie sont énumérés dans l’article... Je ne reviens pas sur le fait que sa limitation géographique a pour objectif de relocaliser l’économie, vous l’avez compris.

    L’autre grand avantage pour le commerçant est que cette monnaie n’encourage pas l’épargne : le fait que la majorité des monnaies complémentaires utilise une monnaie dite fondante, c’est à dire qui perd une partie de sa valeur dans le temps, incite les utilisateurs s’en débarrasser rapidement ; cela fait donc circuler la monnaie, qui, comme on l’a vu en début d’article, contribue à la bonne santé d’une conomie.
    Cette monnaie n’est clairement pas conçue pour dormir sur un compte rémunéré, ce n’est pas sa vocation et il n’existe pas de mécanisme de rémunération de celle-ci.

    Rien ne les empêchent de fournir les marchés locaux si on les paye en monnaie nationale. Le cadre éthique existerait pareil.

    Le cadre contraignant qu’impose la monnaie complémentaire (contraintes définies par ses créateurs) favorise certaines politiques plutôt que d’autres... supposons qu’une monnaie veuille favoriser les producteurs de fruits et légumes locaux, les commerçants proposant des fruits venant du Maroc ou d’Espagne ne seront pas inclus dans ce réseau.

    Ces monnaies ne restent que des outils, qu’on choisit d’ailleurs librement d’utiliser ou pas ; mais ces outils, outre les utilisations auxquelles ils sont destinés, génèrent une évolution des consciences sans lesquels tous les efforts risquent d’être vains.


  • Peretz1 Peretz1 2 octobre 2013 14:40

    « qui perd une partie de sa valeur dans le temps, incite les utilisateurs s’en débarrasser rapidement  » Certes mais pourquoi cette monnaie perd-elle sa valeur dans le temps ? A cause de l’inflation ? Or c’est justement parce qu’elle circule vite qu’il y a inflation. Il y a à mon avis un oxymore. Pour le reste je comprends cette tentative de protectionnisme. Mais alors pourquoi ne pas l’instaurer au niveau national, et le dire tout de suite ? Je n’y serais pas opposé.


  • Game Over Game Over 2 octobre 2013 15:08

    « qui perd une partie de sa valeur dans le temps, incite les utilisateurs s’en débarrasser rapidement  » Certes mais pourquoi cette monnaie perd-elle sa valeur dans le temps ? A cause de l’inflation ?

    C’est une caractéristique de cette monnaie que de perdre une partie de sa valeur après un temps déterminé... on dit de cette monnaie qu’elle est fondante. Les créateurs de la monnaie décident quand et quelle valeur cette monnaie va perdre : un billet va généralement perdre 2% tous les trimestres... pour que ce billet retrouve sa valeur initiale, on lui colle une vignette achetée au montant de la valeur perdue.

    Ce principe a pour objectif de faire circuler la monnaie plutôt que de là voir rester au fond d’une tirelire.

    Mais alors pourquoi ne pas l’instaurer au niveau national
    Cette monnaie est censée redynamiser l’économie locale.

    Rien n’empêcherait techniquement l’émission d’une monnaie nationale (le terme employé n’est pas juste ; la seule monnaie qui puisse vraiment être appelée ainsi reste l’Euro, on emploie monnaie par abus de langage, on devrait parler de bons, de coupons) mais il y a sans doute tout un travail de pédagogie à effectuer avant de là voir, éventuellement, s’étendre sur tout le territoire national... ce même travail de pédagogie, doit, de toute façon, être effectué au niveau local auprès des commerçants et futurs utilisateurs de ces monnaies : on devient utilisateur de ce type de monnaie lorsqu’on comprend les inconvénients liés à ceux de l’Euro... ça devient une démarche citoyenne mais encore faut-il avoir pris le temps de comprendre ce qu’est la monnaie, qui là crée, etc...

    L’effondrement de l’Euro ou la faillite des banques pourrait favoriser son extension mais de telles catastrohes ne sont pas évidemment souhaitables.

    Avant de créer une monnaie complémentaire, il est conseillé de réfléchir aux objectifs auxquels est censée répondre sa mise en place... il n’y a donc pas de réponse unique à la question pourquoi d’une telle démarche.


  • Peretz1 Peretz1 2 octobre 2013 15:59

    Je ne sais toujours pas ce que fait le producteur ou commerçant de cette monnaie qu’il perçoit. Avec quoi il paie ses employés ? Quant à faire tourner cette monnaie locale le plus possible plutôt que de la laisser dans un bas de laine, ce principe n’est valable que si elle perd de valeur. Or elle ne perd de valeur que selon la décision de ceux qui la fournissent. Je ne comprends plus. Je ne suis pas partisan de l’euro, mais faire de la pédagogie en montrant l’inconvénient d’une monnaie locale ne me semble pas la bonne solution. Il me semblerait plus approprié de montrer directement les tares des monnaies nationales : la prédation du néolibéralisme (capitalisme) vient essentiellement de l’entreprise et de la finance qui utilisent la monnaie à leur avantage. C’est visible à l’oeil nu. Créer une monnaie locale où ils ne peuvent pas pénétrer facilement parce que la production est restreinte est une démonstration inutile. Je le répète il y a mieux à faire. Par exemple revenir aux taxes locales et éliminer la TVA qui pèse sur la population (Pas de TVA aux U.S.A).


  • Game Over Game Over 2 octobre 2013 16:13

    Je ne sais toujours pas ce que fait le producteur ou commerçant de cette monnaie qu’il perçoit. Avec quoi il paie ses employés ?

    Idéalement, la même chose que ce qu’il ferait avec la monnaie nationale, payer une partie de ses factures, une partie du salaire de ses employés.

    Il me semblerait plus approprié de montrer directement les tares des monnaies nationales : la prédation du néolibéralisme (capitalisme) vient essentiellement de l’entreprise et de la finance qui utilisent la monnaie à leur avantage.

    Nous sommes d’accord sur ce point, c’est ce que je dis.

    Je le répète il y a mieux à faire. Par exemple revenir aux taxes locales et éliminer la TVA qui pèse sur la population (Pas de TVA aux U.S.A).

    La monnaie complémentaire est seulement un outil... qui peut séduire ou pas.
    Rien n’empêche la coexistence de plusieurs outils différents...
    La seule objection que j’ai à votre proposition, c’est que quelques citoyens peuvent se réunir pour réfléchir la mise en place d’une monnaie comlémentaire ; il sera beaucoup plus difficile de changer le système de taxation national.


  • Peretz1 Peretz1 2 octobre 2013 20:51

    Je crois plus utile de faire de la pédagogie directement en faisant paraître des bouquins, comme je l’ai fait. Je montre que l’argent est un outil qui comme tout système a des avantages et des inconvénients. Il faut simplement savoir s’en servir. Hélas nos dirigeants n’y comprennent pas grand chose, ou du moins, font semblant, et ne veulent pas s’en servir comme il le faudrait dans l’intérêt (!) de tous. Ils se sont laissés piégés.


    • Game Over Game Over 2 octobre 2013 21:55

      Chaque méthode a sans doute son utilité... le bouquin s’adressera aux personnes intéressées par le sujet développé ; le travail sur le terrain (organiser des conférences, aller à la rencontre des utilisateurs) permet d’aborder un public différent de celui des lecteurs ; les démarches sont peut être complémentaires.


  • Game Over Game Over 2 octobre 2013 21:47

    La monnaie a été créée pour faciliter les échanges... c’est un intermédiaire ; si elle tenait son essence de sa rareté comme tu l’entends, loin de faciliter les échanges, elle les rendrait, au contraire, plus difficiles !

    "La monnaie apparaît en définitive, comme une convention, dans la mesure où elle constitue un accord de fait pour l’ensemble des individus, qui se révèle, à l’usage, d’une grande commodité pratique, mais dont il est impossible d’expliquer de façon expérimentale ( donc scientifique ), l’essence ( H. POINCARE ). Elle est un signe qui est l’émanation du social  : "la valeur de la monnaie n’est autre chose que ce que la société décide d’y voir« ( J-B. RUFFINI ). »

    La monnaie repose donc sur la confiance (accord de fait pour l’ensemble des individus) et nullement sur une prétendue valeur émanant de sa rareté.

    Ton temps de travail ou ton expertise ont une valeur, et la monnaie permet de les échanger contre un bien ou un service, mais la monnaie, en soi, ne vaut rien. Mais bon, inutile d’insister... tu sembles avoir fait de ton postulat l’idée centrale de ta réflexion.

    où commence le suffisamment, ça, vous ne pouvez le préciser, ce qui fait l’amateurisme de votre article.

    le suffisamment énonce un principe ;
    trop peu de masse monétaire en circulation sur le marché : l’économie se grippe.
    trop de masse monétaire et c’est l’inflation
    Les politiques monétaires consistent justement à réguler les quantité de liquidités disponibles pour éviter les inconvénients liés à chacun des deux extrèmes.
    Excuse donc mon amateurisme.

    Mais la monnaie locale « taxée », c’est rare,

    même remarque que celle faite à Peretz1(je te laisse chercher). Tu parles des SELs, or ici nous parlons des monnaies complémentaires.

    Ayant discuté avec des commerçants utilisant le SOL, ils m’ont dit que le principal intérêt était qu’eux l’acceptent, et souvent, le concurrent ne l’accepte pas, donc ça leur permet d’augmenter leur chiffre d’affaire (de trouver de « la croissance »)

    Dommage qu’ils décryptent la chose ainsi, ils n’ont donc pas compris l’essence même de ce type de dispositif, à savoir :
    - se réapproprier la fonction de création monétaire aujourd’hui majoritairement détenu par les banques privées... ce qui leur confère un exhorbitant pouvoir sur les autres acteurs économiques.
    - relocaliser l’économie et resserer les liens entre les acteurs locaux.
    - promouvoir une utilisation de la monnaie éthique.
    - lutter contre l’évasion fiscale, la spéculation...

    Mais au niveau global, l’argent dépensé quelque part, ne l’est pas ailleurs, donc il n’y a pas de différence entre SOL et EUROS. Pour que l’un des commerçants gagne, il faut que
    l’autre perde.

    On reste dans une économie de marché, on n’est pas dans un modèle de société ou prévalent les valeurs nobles d’amour de son prochain, d’empathie, de collaboration...
    Les différences entre l’Euro et le SOL sont énumérés si-dessus.

    Une monnaie « propre », ça tient de la religion, pas de la réalité.

    tout dépend de tes rapports à la religion et à l’argent...
    Certains te repondront que l’argent n’est, après tout, qu’une énergie... je te laisse méditer dessus.


    • Hervé Hum Hervé Hum 3 octobre 2013 09:58

      Game over, dans le système actuel, toutes les monnaies dites complémentaires, de par leur nature sont les monnaies des pauvres. Ce qui ne veut pas dire que c’est mal, mais que leur développement est le signe d’une paupérisation de la société.

      Pour qu’il n’en soit pas ainsi, il faudrait changer le système financier mondial. Mais celui ci ne se fera que si la définition de la monnaie change. Car comme le dit JB Ruffini "la valeur de la monnaie n’est autre chose que ce que la société décide d’y voir« ( J-B. RUFFINI ). »

      Or, si les ressources naturelles sont gratuites en elles mêmes, seul coûte le travail humain pour les exploiter. De sorte que la monnaie est par essence la « mesure de la valeur du temps travaillé ». Mais cette définition implique une révolution totale de la pensée économique, sociale et de la propriété privé. Bref, même si cette définition est irréfutable, elle est loin d’être accepté !

      La propriété privé est l’art de donner une valeur intrinsèque aux ressources naturelles, ce qui me permet d’écrire « le génie du capitalisme est d’avoir su vendre aux travailleurs ce qui est gratuit, pour se rendre gratuit ce qui lui coûte (le travail !) ».

      Ce qui a vaincu l’esclavage ce ne sont pas les philosophes des lumières, mais l’avènement de la monnaie scripturale, car elle permettait de remplacer le fouet par du papier. Permettant d’écrire « Ceux qui croient que la monnaie représente la valeur des biens et services, sont les esclaves ou les serviteurs des autres. »


    • Game Over Game Over 3 octobre 2013 12:40

      @Hervé Hum,

      réflexions intéressantes !

      Ne nous leurrons pas... en l’état des choses, les monnaies complémentaires ne sont qu’un moyen de résistance symbolique ; les expériences sont, pour l’instant, marginales et ne représentent pas une menace pour système établi mais si le mouvement venait à prendre de l’ampleur, je serais surpris qu’il ne subisse la persécution de nos monarques.

      Changer le système financier mondial, dis-tu : les gouvernements ont eu l’opportunité de réguler le système financier après la crise de 2008, mais n’ont asbolument rien fait si ce n’est émettre des chèques en blanc aux responsables de celle-ci.

      Nos élus ne nous représentent pas : la France avait voté contre le traité européen en 2005 malgré le fait que plus de 90% de nos politiques et de nos médias aient été en faveur du oui...
      Deux ans plus tard, le pays était victime d’un déni de démocratie car ce qui avait été rejeté par vois référendaire nous fut imposé par nos parlementaires.

      Pire, ce sont bien eux qui nous ont vendus il y a quarante ans en nous imposant la « loi de 73 » aujourd’hui devenue l’article 123 du traité de Lisbonne.

      Comment donc changer le système financier alors que ceux qui nous dirigent en sont devenus ses vassaux ?


    • Hervé Hum Hervé Hum 3 octobre 2013 14:03

      Comment donc changer le système financier alors que ceux qui nous dirigent en sont devenus ses vassaux ?

      Tout d’abord en sachant par quoi remplacer l’existant !
      Mais sans redéfinition de ce qu’est la monnaie, ce sera comme « le changement dans la continuité ».

      Or, comme je l’ai énoncé dans mon précédent commentaire, changer la définition de la monnaie implique changer de paradigme socio-économique.

      Enfin, nous vivons à l’heure de la mondialisation et l’ignorer ne peut mener qu’au chaos ou à ne plus considérer la propriété privé comme la pierre angulaire de la vie humaine. Celle ci devant être remplacé par le principe de responsabilité individuelle et collective. Mais il est évident que dès lors, on sort de la concurrence entre les peuples pour entrer en coopération ou ce que d’autres appelle le développement mutuel.

      Sans cela, toute réforme du système monétaire n’aboutira qu’à une plus grande dureté et contrainte du système au détriment des plus pauvres. Et la monnaie complémentaire sera vu comme un autre bon moyen de contrôler ces travailleurs en permettant l’édification d’un fossé entre ceux disposant d’une monnaie disons au flux et pouvoir « océanique » et ceux disposant d’une monnaie « rivière ».

      Le paradoxe c’est que vu ainsi, le nivellement amorcé par ceux qui nous gouvernent, est défendable moralement car elle tend à l’égalité des travailleurs. L’immoralité ne réside donc pas dans ce nivellement, mais dans le fait que cette caste dirigeante s’exclue de ce processus au motif qu’elle se considère comme supérieure. Mais cette supériorité n’existe que par le principe de la propriété privé, permettant l’accumulation des richesses et de définir l’argent comme la représentation de la valeur des biens et services. Dissimulant ainsi que l’argent représente intrinsèquement la valeur du temps travaillé. Ceci car si l’argent était vu comme la mesure de la valeur du temps travaillé, le prélèvement d’intérêt usuraire serait considéré comme un vol d’une part et comme la perpétuation de l’esclavage par d’autres moyens.

      Mais encore, si l’argent était enfin vu comme la mesure de la valeur du temps travaillé, il apparaîtrait comme évident que tout ce qui permet de diminuer ou de supprimer ce temps travaillé comme le fait la mécanisation, permet de diminuer d’autant la charge de travail de chacun tout en permettant de maintenir et augmenter le pouvoir d’achat de chacun. Si Marx avait bien analysé le processus, il lui a manqué d’aller jusqu’au bout du raisonnement en cessant de voir dans l’argent la représentation de la valeur des biens.


    • Game Over Game Over 3 octobre 2013 16:41

      @Hervé
      Nous sommes tous, ici, d’accord pour dire que les lignes doivent bouger : Peretz1 propose une modification du système de taxation ; toi, d’abolir le principe de propriété et de redifinir la fonction monétaire, et l’outil que je propose ne sera réellement effectif que si, parallèlement s’impose une évolution des consciences...

      Et toutes ces transformations, qu’elles soient d’ordre politique, culturel, psychologique ne sont pas simples à implémenter de par les résistances qu’elles vont générer, tantôt de la part des puissants, tantôt de la part de la masse.

      Finalement, j’ai le sentiment qu’on en est au même point qu’Etienne Chouart (bon ok, il a quand même poussé son raisonnement bien plus loin que moi) qui propose la réécriture de la Constitution, la mise en place du tirage au sort...

      Toutes ces réflexions sont sans doutes légitimes et ont énormément de sens sur le papier... mais comment y arrive-t-on ?


    • Hervé Hum Hervé Hum 3 octobre 2013 17:23

      Toutes ces réflexions sont sans doutes légitimes et ont énormément de sens sur le papier... mais comment y arrive-t-on ?

      On en arrive toujours au même point !

      Là, il y a deux théories qui s’affrontent, celle du choc ou du chaos et celle de l’évolution par les petits pas. En fait, l’une et l’autre se complémentarises, les petits pas précèdent le choc.

      Quoiqu’il en soit, la majorité des gens s’accrochent encore à ce qu’ils ont et repoussent le plus possible tout changement dont on ne peut prédire ce qu’il sera de manière certaine. Donc, la majorité préfère perdre petit à petit, de la même manière que la grenouille s’habitue à l’eau chaude avant qu’il ne soit trop tard. Maintenant, s’il est certain que le big-bang financier doit arriver, il est alors évident que le comment on y arrive ne se pose pas mais la question est comment on démarre le nouveau système ? C’est à dire que ceux qui sont les maîtres de la finance aujourd’hui, proposeront une solution toute prête et qu’il s’agit d’en avoir une autre à proposer elle aussi toute prête. Mais est ce le cas ? Je crains que non !

      Mais peut on faire l’unanimité autour d’un modèle ou plutôt, y a t’il un modèle dont l’évidence et la force s’impose de lui même ?


    • Game Over Game Over 3 octobre 2013 22:24

      ok, j’ai compris : en résumé, le système actuel, tôt ou tard, va s’effondrer. Ceux qui le dirigent aujourd’hui ont déjà préparé la transition en vue de garder le contrôle du gouvernail.

      Il s’agit donc de réfléchir à la « contreproposition » qui viendra en concurrence du modèle que l’on essaiera de nous imposer...


    • Hervé Hum Hervé Hum 3 octobre 2013 23:34

      C’est ce que je pense !!! smiley


    • gogoRat gogoRat 6 octobre 2013 10:39

      @ Game over :
       j’aurais plutôt rếvé d’un Game Over des contre-propositions autant que des modèles !
       Marre de tous ces gourous qui ( sous prétexte de « démocratie » !) veulent penser pour les autres

      ... tout en cataloguant comme prétentieux celles et ceux qui se contentent de vouloir faire évoluer les techniques par lesquelles nous sommes censés vouloir approcher l’idéal démocratique.
       ( pas de ’solution’ miracle ... la cuisine doit toujours être recommencée et réadaptée avec un mixage permanent de ce qui est à portée de main : scrutins, tirage au sort, sondages, référendums, mouvements de foules, ... , cahiers de doléances, ... que sais-je encore ? 
      Mais les modèles et contre-modèles se veulent au dessus du principe darwinien qui entretient la vie ... ils prétendent à l’hégémonie uniforme, universelle, définitive et froide des uniformes ... et de la mort )

        « Les deux types de révolutionnaires : les apôtres et les techniciens ». - Roger Martin du Gard


    • Game Over Game Over 6 octobre 2013 11:30

      Cher gogoRat,

      les révolutions rêvées dans les salons ne m’intéressent pas.
      Les « Il faudrait » couchés sur le papier et qui finiront, au mieux, au fond du tiroir... je n’en vois personnellement pas l’utilité.

      Excuse le peu d’ambition de mon projet... mais il a le mérite d’être à ma portée et je suis en train de voir dans quelle mesure je peux lui donner le jour dans ma localité.

      Concernant ta proposition d’impôt à taux fixe, quelles avancées concrêtes ont vu le jour depuis que tu l’as publiée, il y a maintenant plus de trois ans ?


    • gogoRat gogoRat 6 octobre 2013 12:29

      @ Game Over :

      Désolé, mais pour ma part, je ne rêve pas de révolutions (ni dans les salons, ni dans la rue ) …
      J’essaye seulement de m’acquitter un petit peu d’un devoir de témoigner, exprimer et peut-être partager un angle de vue, une façon de voir les choses qui peut ouvrir des perspectives …
      J’ai moins l’ambition de ’proposer’ un impôt que de suggérer un nouveau regard sur l’impôt … et plus.
      Le texte suivant n’étant pas passé à Agoravox, : http://okidor.free.fr/reflects/file/refondreLeFisc.html ... j’avais pris d’autres chemins ….

      Alors, quelle avancées concrètes ont bien pu voir le jour ? - Bien malin qui saurait soupeser le poids des mots qui parcourent la toile ...

    • Game Over Game Over 6 octobre 2013 12:46

      @gogoRat,

      le texte proposé en lien est écrit au conditionnel, avec l’emploi, pas moins de 4 fois, du mot imaginer...

      Pour ma part, j’ai choisi une approche pragmatique.


    • gogoRat gogoRat 6 octobre 2013 19:38
      @ Game Over :
      grand bien nous fasse que tu imagines avoir choisi une approche pragmatique …
      et nous serions fort déçus que celles et ceux qui souhaitent apporter des contributions positives en arrivent à se chamailler sur des « moi , ma solution elle est meilleure que la tienne »
      Game Over = la cour de récréation, c’est fini ! On est bien d’accord sur ce point !

    • Game Over Game Over 6 octobre 2013 20:36

      @gogoRat,
      Game Over = la cour de récréation, c’est fini ! On est bien d’accord sur ce point !

      Bien vu, c’est absolument cela, ça signifie : maintenant, on arrête de jouer et on passe aux choses sérieuses.
      Les gens ont parfois tendance à donner à ce pseudo une signification fataliste.

      Je suis sidéré par l’agressivité qu’un article comme celui-ci puisse générer ! c’est en toute bonne foi que j’essaye de participer à l’élaboration d’une solution, ou plus exactement à l’exploration d’une piste et me voici accusé de démagogie et d’un tas d’autres vertus, juste parce que ma proposition diffère des votres...

      Je soumettais, dans certains de mes commentaires, le succès du dispositif que je présente à une évolution des consciences... je dois faire le constat que la route sera longue et escarpée.


    • gogoRat gogoRat 6 octobre 2013 20:57

      @ Game Over :
       agressivité ?? démagogie et « tas d’autres vertus » ???
       Pour le coup, là je suis déçu !
       Où allez-vous chercher tout cela ? Relisez attentivement en chassant ces a priori de votre esprit et vous arriverez certainement à voir qu’un peu plus de rigueur avant d’interpréter autrui permet souvent de rester beaucoup plus détendu ( « on ne prête que ce qu’on a » ... et je reste tout disposé à persister à vous imaginer indemne de toute mesquinerie sans intérêt pour l’Agora )
       Alors bonne soirée et mes plussages ne vous rendent pas trop maussade tout de même !


    • Game Over Game Over 6 octobre 2013 21:02

      Je pensais à ça en particulier :

      Par Marc Chinal (---.---.39.25) 1er octobre 17:10 

      Article lamentable totalement démagogique :
      « si c’est nous qu’on l’fait, ce serait mieux »,
      et c’est bourré d’erreurs.



  • Peretz1 Peretz1 3 octobre 2013 09:52

    "mais dont il est impossible d’expliquer de façon expérimentale ( donc scientifique ), l’essence ( H. POINCARE ). Elle est un signe qui est l’émanation du social  : "la valeur de la monnaie n’est autre chose que ce que la société décide d’y voir« ( J-B. RUFFINI ). »
    Certains te repondront que l’argent n’est, après tout, qu’une énergie... je te laisse méditer dessus. J’ai déjà médité là-dessus, ce qui explique mes bouquins.
    Je l’explique d’une façon scientifique, à partir des deux premiers principes du thermodynanmisme. "


    • Game Over Game Over 3 octobre 2013 11:34

      @Peretz1 : Le message auquel tu fais allusion s’adressait initialement à Marc Chenal, j’ai mal « intégré » ma réponse dans le fil de la discussion.


  • Game Over Game Over 9 octobre 2013 09:58

    Une erreur s’est glissée dans l’article : les banques centrales ne sont pas, comme le suggère ce billet, des organismes dépendants des gouvernements.

    Ainsi, en France, la Banque de France acquiert sont indépendance en 1993 afin de poursuivre une politique monétaire dans sa durée sans être asujettie aux considérations politiques orientées à court terme.


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