lundi 10 janvier 2011 - par Michel Santi

Les responsabilités allemandes dans la débâcle Européenne

Les plans de sauvetage de l’Euro préparés et imposés par l’Allemagne n’intéressent pratiquement plus aucun autre pays membre de l’Union. Un climat de suspicion et de pessimisme assorti de frustrations règne en effet depuis quelques semaines sur l’Europe, illustré par les récentes déclarations du Ministre Luxembourgeois des Affaires Etrangères, Jean Asselborn, mettant « en garde l’Allemagne et la France » contre toute prétention à exercer leur « pouvoir avec arrogance »… Cette amertume, particulièrement perceptible auprès des petits pays membres ayant le sentiment d’être acculés par la toute puissante machinerie allemande, est un très mauvais signe pour l’Union. Pour la toute première fois depuis le déclenchement de la crise Européenne en fin d’année 2009, son avenir semble effectivement aujourd’hui très sérieusement remis en question et ce dans un contexte où la lassitude de nombre de nations membres laisse présager du pire, à savoir d’une probable déliquescence dès cette année 2011.

Après les renflouements de deux membres de cette Union -la Grèce et l’Irlande-, les questionnements lancinants et existentiels quant au prochain pays qui devra quémander la charité Européenne tout en subissant les inévitables admonestations allemandes achèvent de rendre irrespirable l’atmosphère de notre continent. Bref, l’Euro lutte pour sa survie douze ans seulement après avoir vu le jour. Impopulaire parmi les pays en difficultés qui ont conscience que la monnaie unique ne leur permettra pas d’opérer une relance par l’exportation mais également peu apprécié en Allemagne où la génération ayant connu le Deutschemark se retourne avec nostalgie vers cette gloire et cette solidité sacrifiées à l’autel d’une devise dont quasiment personne ne voulait… A l’occasion d’un entretien accordé en 2010, l’ancien Chancelier Helmut Kohl n’a-t-il pas admis s’être abstenu d’organiser un référendum sur l’introduction de l’Euro qui aurait été, selon lui, majoritairement rejetée par la population de son pays ?

C’est ainsi que les mois se suivent et se ressemblent et que l’année 2010 vient de se terminer comme elle a commencé, c’est-à-dire par un sommet ayant réuni en Décembre dernier à Bruxelles les vingt-sept pays flanqués de la Commission Européenne et de la Banque Centrale Européenne dans une atmosphère caractérisée par incompréhension et non dits. Impossible en effet pour ces nations membres de l’Union de combler leurs différences fondamentales en dépit de communiqués finaux cosmétiques et malgré les sempiternelles et pitoyables auto congratulations à l’issue de chacun de ces sommets. Ce faisant, nos leaders Européens comme leurs conseillers et autres experts en finance n’ont fait que démontrer leur ignorance absolue des mécanismes et des réactions d’un marché qui exige des mesures concrètes et qui ne se laisse pas bluffer par des sourires de façade. Qui sera attaqué après l’Irlande, elle-même ayant succédé à la Grèce : vraisemblablement le Portugal suivi de l’Espagne… ? En réalité, les dirigeants Européens n’en ont aucune idée ! Ceux à qui nous avons confié nos destinées quittent chacun de ces sommets Européens en se croisant les doigts et en misant sur l’atténuation de la tempête.

Et pour cause puisque la totalité des scripts de ces réunions Européennes sont rédigés par et en Allemagne, elle-même dirigée par une Chancelière qui « craint le risque et (qui) se montre rarement créative », selon des diplomates américains cités par Wikileaks. L’Allemagne, qui se comporte comme si elle était seule à la barre du paquebot Europe, n’écoute plus ses partenaires et ne consent à sauver l’Euro que selon ses propres conditions. Pire encore : elle ne se décide à agir qu’en dernière extrémité et alors que les pays fragilisés sont sur le point d’imploser. La France, qui croit naïvement que c’est en soutenant l’Allemagne qu’elle parviendra à reconstituer avec elle un partenariat ayant jadis contribué de manière décisive à la construction Européenne, se fourvoie complètement. Madame Merkel et son Gouvernement ne viendront au secours de l’Union qu’en dernier ressort et, qui plus est, en appliquant avec obstination un remède qui sera encore pire que le mal lui-même.

Persuadée que chaque pays doit gérer son économie comme elle, l’Allemagne impose à ces nations sinistrées des privations et des sacrifices tels que la croissance y demeurera impossible avec peu de chances de vraiment résorber leurs déficits. L’ambition de l’Allemagne est en fait de transformer l’Union en un gigantesque coffre-fort façonné à son image.



7 réactions


  • kéké02360 10 janvier 2011 10:58

    http://www.dailymotion.com/video/xg6t37_lyallemagne-est-souveraine-puisque-le-mark-cyest-lyeuro_news 

    Les faits donnent de + en + raisons à François Asselineau ( à contrario des partis politiques et des syndicats ) qui dit déjà depuis un bon moment qu’il nous faut sortir au plus vite de l’euro et de l’europe .............................................

    L’europe est le fusible des USA qui vont la sacrifier pour sauver leur cul !!! smiley

    Pékin en rigole et ne comprend toujours pas pourquoi on s’échine smiley


  • exocet exocet 10 janvier 2011 11:10

    Quand on se vautre comme la Grèce et la France dans le crédit à perpétuité sans jamais avoir l’idée de faire des efforts pour apurer sa dette, on la ferme.

    Ici, tous ceux, riches comme moins riches, qui profitent de la manne étatique, crient contre la rigueur lorsque l’état veut dépenser moins pour réduire les déficicts annuels.

    Oui, tous les ans, notre état dépense plus qu’il ne gagne, et pour celà a recours à l’emprunt.
    Et tous les ans notre dette s’accroit, pour le plus grand profit de plusieurs castes de gens, qui sans celà seraient bien incapables de gagner leur vie.


    • Ferdinand_Pecora 10 janvier 2011 16:03

      Vous dites : "Quand on se vautre comme la Grèce et la France dans le crédit à perpétuité sans jamais avoir l’idée de faire des efforts pour apurer sa dette, on la ferme« 

      Quand on offre la vie d’une nation sur un plateau griffé Pompidou-Giscard au lieu d’émettre son propre crédit productif, alors la tragédie n’est pas dans les élites qui condamnent à petit feu une population telle une grenouille, mais dans une population qui n’a le courage que de critiquer, pas de changer son paradigme de pensée, seul moyen de combattre un fascisme schachtien qui dit son nom haut et fort, qui plus est.

      Ceux qui en ont eu le courage , au prix d’être traité de fou pendant 15 ans, sont aujourd’hui respectés par une reconnaissance silencieuse par-delà tout clivage politique.

      Vous dites : »Oui, tous les ans, notre état dépense plus qu’il ne gagne, et pour celà a recours à l’emprunt. Et tous les ans notre dette s’accroit, pour le plus grand profit de plusieurs castes de gens, qui sans celà seraient bien incapables de gagner leur vie."

      Pourquoi les laissez-vous faire ? :)


  • exocet exocet 10 janvier 2011 11:19

    Le monde est en crise, nos pays d’Europe aussi.
    Les dettes des états deviennent monstrueuses suite aux déficits des budgets devenus habituels.
    Certes, les banques et particuliers financent ces déficits en achetant des obligations d’état, et donc gagnent de l’argent sur cette dette.
    Avant, on faisait marcher la planche à billets, créant de l’inflation.
    Les riches et aisés n’étaient pas touchés par cette inflation, car leur argent était placé.
    Celà nous a mené à l’hyper inflation des années 30 puis à la guerre.

    Donc, quel que soit le systeme choisi, un état qui dépense plus que ce qu’il gagne le paye un jour ou l’autre.
    C’est comme les finances d’un ménage, ni plus ni moins.

    3) Ce systeme des déficits chroniques que nous subissons depuis trente ans appauvrit l’état, et enrichit certains :
    l’argent redistribué dans le social n’est qu’un petit pourcentage des budgets.

    -La plus grande partie de ces budgets des Ministères est constituée par les traitements de fonctionnaires, petits moyens et hauts et les budgets de fonctionnement ;
    -les subventions aux associations « loi 1901 », certaines légitimes, d’autres véritables « pompes à subventions » créées pour faire vivre et enrichir les amis et les « fils de » ;
    -les subventions diverses et variées aux entreprises, dont seuls les plus informés et proches des pouvoirs savent tirer profit ;
    -Les commandes d’état aux entreprises, là aussi pour y avoir travaillé, se font le plus souvent dans l’opacité la plus complète, avec par exemple pour résultat un porte-avions qui perd son hélice défectueuse payée des millions d’euros (l’hélice pas le porte avions).

    Evidemment, tous ceux qui profitent de ce système veulent que l’état continue à faire des déficits.
    Ceux-là sont nombreux, et les transferts de richesses opérés en leur faveur sont très importants :
    Selon l’Union des Banques Suisses, deux millons de Français sont plus que millionnaires en dollars, soit, si nous comptons bien, l’équivalent de la dette de l’état accumulée en trente ans, de 1500 milliards d’euros.

    Enfin, il y a aussi ceux qui « profitent » du status quo : les fonctionnaires, dont on devrait diminuer les traitements ou le nombre, pour réajuster leur masse salariale à notre économie sinistrée. (Qui je le rappelle, finance seule tout le systeme, sur le dos des salariés du privé) ;

    Les très nombreux retraités des premieres générations du papy boom, c’est à dire nés à partir de 1945.
    Nos politiques ont toujours eu peur de cette génération qui a fait mai 68, et une vraie réforme des retraites aurit du être faite à partir de l’an 2000, arrivée à la retraite des premiers papy boomers.
    Celà n’a pas été fait, aussi les caisses sont vides aujourd’hui, et pour payer ces retraites en or, les suivants puis les jeunes devront se serrer la ceinture, sans perspectives, au vu des futures reformes, d’avoir eux memes une vraie retraite.

    On le voit, les banques, qui il est vrai ont aussi un comportement pervers, font un bouc emissaire commode pour tout ce beau monde, qui souvent se dit « de gauche » et qui profite confortablement de la manne étatique et de ses déficits.

    Hier soir, sur Arte, j’ai vu un documentaire sur les années 1900, avant la guerre de 14.

    Le climat était le même qu’aujourd’hui avec une foultitude de bien gras nourris par l’argent des colonies Françaises.
    Des que d’autres pays europeens nous ont fait concurrence pour ces colonies, on a vu apparaître tout un tas de faux prophètes indignés, qui ont poussé à la roue, monté l’opinion publique contre les gouvernements :

    ce fut la guerre.

    Et nous, la France d’aujourd’hui, si nous continuons à emprunter toujours plus d’argent sans idée de rembourser, nous finirons étranglés par les intérets à payer :
    Ce sera alors la faillite, ou bien déclarer la guerre à un autre état pour le voler.

    L’idée commence d’ailleurs à etre dans l’air, puisque certains prohetes accusent l’Allemagne, meilleur élève de la classe Europe, de divers maux, dont celui, d’un haut fonctionnaire Français « d’écarteler l’Europe ».
    Ce qui ne veut rien dire, mais quand on veut tuer son chien....on l’accuse d’avoir la rage,
    et quant on veut plumer le dindon...on l’accuse de ce qu’on peut trouver...

    En attendant, le seul état Européen qui essaie de ne pas se laisser complètement noyer par les dettes, et lutte pour s’en sortir c’est l’Allemagne, de fait l’état dont les prêteurs exigent la caution bancaire solidaire pour chaque plan de sauvetage d’un de nos pays Européens.

    En d’autres termes, c’est l’Allemagne, principalement, qui paie, presque le couteau sous la gorge, notre gabegie.
     
    Alors, avis à tous ceux qui enchainent crédit revolving sur crédit revolving et se surendettent :
    Michel Santi va vous donner ses nom, adresse, et numeros de carte bleue pour régler vos dettes, et si il n’obtempère pas aseez vite, vous pourrez dire que vos ennuis sont de sa faute.


    • Ferdinand_Pecora 11 janvier 2011 11:32

      Vous dites : "On le voit, les banques, qui il est vrai ont aussi un comportement pervers, font un bouc emissaire commode pour tout ce beau monde, qui souvent se dit « de gauche » et qui profite confortablement de la manne étatique et de ses déficits.« 

      C’est exact mais vous vous arrêtez en chemin.

      Le système financier et monétaire actuel n’est que l’outil de ce qui est de fait le plus gros empire qui ait jamais existé à la surface de cette planète pour réduire la population mondiale.

      En effet, la brique fondamentale d’un développement westphalien selon les principes hamiltoniens d’émission de crédit productif public est l’Etat-nation, définit comme une langue-culture qui s’enrichit pour et par la coopération westphalienne - d’aucuns dirait »à la Bretton Woods" - avec les autres Etat-nations définis comme tout autant d’autres langues-cultures différentes.

      Alors oui, les banques sont un bouc émissaire... pour cet empire, historiquement l’empire britannique de Lord Parlmeston. Mais du point de vue du citoyen et a fortiori des Etats-nations, elles sont clairement et explicitement le réel ennemi à abattre, en tant que violatrices du standard bancaire Glass-Steagall, qui fut instauré par Roosevelt en 1933 comme un principe politique fondamental, et non comme une simple mesure technique.


  • exocet exocet 10 janvier 2011 11:21

    Mais bien évidemment, pour arrêter avec les déficits, il faut aussi augmenter les rentrées fiscales.
    De l’argent il y en a en France, contrairement à ce que l’on croit.

    Mais ce ne sont pas les socialistes que l’on nous présente aujourd’hui qui iront récupérer cet argent.
    Aussi bien Aubry que DSK, continueront dans la ligne actuelle avec un peu plus de social et un peu plus de déficits.
    Quant à Ségolène Royal elle n’est que le faux nez des éléphants du PS trop mouillés par le passé pour se présenter eux-mêmes.

    les militants actuels, aussi bien au PS qu’à l’UMP sont souvent des gens qui défendent leurs intérets, c’est à dire des gens qui ont des intérets à défendre, des gens qui profitent de la manne étatique dans leur vie professionnelle ou bien pour leurs affaires.

    En dehors du caractère plutôt anti social de l’UMP actuelle, ce n’est donc pas tellement une question de couleur politique, mais de personnes.

    Or nous sommes revenus à une « République des partis », tout puissants, qui font les candidats aux élections.

    Alors, oui, il faut s’inscrire et militer dans le parti de son choix :
    il y a des gens valables qu’on entend très peu, si nous les aidons, celà peut changer...


  • non666 non666 10 janvier 2011 15:18

    Vouloir faire de l’Allemagne la responsable de l’effondrement de l’Euro en cours, c’est osé quand on sait le role de Goldmann sach sur la dissimulation de la dette grecque et les opérations impliquant un delit d’initié et une trahison ddu secret du client qu’a initié cette banque.

    Il fallait au moins servir Bilderberg et les defenseurs du suivismle des etats unis pour oser chier un papier sur une responsabilité allemande dans cette crise.

    L’Allemagne a montré du doigt LE mecanisme a tuer : L’effet levier sur les speculations contre les monnaies.

    Ca et l’interdiction d’accpeter sur les marchés des pays libres les investissement venus de paradis fiscaux les tueraient assurement....
    Seuls les mafias qui sont derrieres ces blanchiements, ces speculations ont interet a discrditer l’Allemagne aujourd’hui, la seule qui porte finacierement l’Europe a bout de bras.

    Car si on cesse de regarder les difficultés de l’Euro, on ne peut que constater que le dollar, lui, n’est plus credible du tout, ni pour les japonais, ni pour les arabes, ni pour les chinois...
    En braquant les projecteurs sur l’euro et en particulier ses pays les plus fragiles, les rats de wall street esperent que le Dollar survivra d’autand.

    DSK est la pour nous proposer « la paix des braves »

    Fusionnons avec le dollar !
    (en accptant bien sur de croire que le dollar vaut encore quelque chose c’est a dire en mutualisant nos avoirs avec leur dette...
    Le programme du FMI, de Bilderberg et de toutes ces racailles est clair comme de l’eau d’egout.



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