lundi 14 décembre 2009 - par Michel Santi

Non, la fête n’est pas finie…


C’est arrivé juste après son élection. Imperceptible les premières semaines, le virage pris par Obama constitue néanmoins une des voltes face les plus remarquables de l’histoire politique Américaine !

 Mandaté par ses concitoyens convaincus que leur nouveau Président Démocrate mettrait fin à la gourmandise effrénée de Wall Street tout en réglementant (enfin) un système financier autiste nullement préoccupé de l’impact de ses orgies à répétition sur l’économie réelle, Obama s’est entouré de conseillers qui avaient pour la plupart contribué à la crise. Les plus progressistes de ses collaborateurs économiques furent effectivement peu à peu délestés de leurs responsabilités au profit d’anciens Banquiers et autres théoriciens de ce fameux "laissez faire " ayant abouti à la catastrophe de 2007. Les intentions du Président sont peut-être louables mais les remèdes risquent d’être pire que le mal.

De fait, si certains amendements et projets de loi étaient adoptés, ces réformes accentueront encore plus l’emprise de Wall Street sur le pouvoir politique en systématisant l’assistance du contribuable au système financier. Les conseillers économiques au plus haut niveau du Président Obama ayant même formellement réclamé le droit au Gouvernement de procéder à de futurs sauvetages d’établissements bancaires et financiers ( bailout ) sans obtenir l’aval du Congrès et sans obligation de rendement pour le contribuable payeur ! La manière dont a été vendue au public cette réforme du système financier par les collaborateurs du Président et par son tout puissant service de communications n’ayant de cesse de déclamer haut et fort la fin de règne de ces "too big to fails", ces établissements financiers mastodontiques qui doivent impérativement être secourus, est trompeuse.

Les déclarations péremptoires de Nancy Pelosi, Présidente de la Chambre des Représentants, selon lesquelles "la fête est finie" pour Wall Street qui doit se préparer "au plus vaste projet de réforme du système financier américain depuis le New Deal" ne sont qu’illusoires car, en vérité, ces réformes ne découragent nullement la prise de risques excessive de ces too big too fails. Pire encore : le législateur et le Gouvernement ne songent même pas à remettre en cause le sacro-saint dogme qui veut que ces établissements complexes, qui sont étroitement interconnectés les uns aux autres, doivent être maintenus sous perfusion.

En fait, ces nouvelles réformes de l’Administration Obama se concentrent exclusivement sur les aspects liés à la régulation au lieu de se préoccuper également de la question - hautement politique certes et donc sensible - de la limitation de la taille des établissements bancaires car il est vain de croire que les risques de la finance seront atténués par la seule régulation. L’intensification de la réglementation ne changera strictement rien à la certitude qui veut que l’Etat volera toujours au secours des géants bancaires et c’est pourquoi tout contrôle des risques doit impérativement avoir pour préabable le contrôle de la taille des institutions bancaires.

Aujourd’hui, notre système financier - et donc notre avenir économique - est vraiment à la croisée des chemins car l’alternative à la mise en place de Banques Centrales dotées des pouvoirs nécessaires pour superviser et démanteler si besoin était des établissements bancaires démesurés et à même de nuire à l’ensemble de l’activité économique, serait de se résigner à dépenser épisodiquement les deniers du contribuable en nationalisations et autres prises de participation dans des Banques dont la taille aura fait perdre le sens des réalités.
 


15 réactions


  • Petitpois Petitpois 14 décembre 2009 13:32

    Pour télécharger l’émission radio d’Alex Jones sur iTunes, cliquer sur « Subscribe to the Alex Jones Show Podcast NOW » en bas à droite de cette page : http://www.infowars.com/listen.html 
    D’autres possibilités qu’iTunes y sont aussi proposées. Attention, ça « surprend » au début ! Mais après, que c’est bon !



  • Augustule pipo 14 décembre 2009 13:33

    Les démocrates ont été les plus fervent défenseur de Wall Street, il ne faut pas oublié que c’est Clinton qui à abrogé le Glass-Steagall Act, le 12 novembre 1999.

    Les Démocrates et les Républicains ne sont que les deux jambes d’un même corps dirigés par une tête invisible !


  • Pacalvotan Pacalvotan 14 décembre 2009 14:01

    « Yes we can » make Obama Nobel Prize.
    « Yes we can$$$$$ »
    « Yes we can » go on the Bilderberger’s decisions.


  • Pacalvotan Pacalvotan 14 décembre 2009 14:10

    Les Guignols de l’info, meilleurs que nos mass médias !
    http://www.dailymotion.com/video/x9k6ss_les-guignols-la-crise-et-obama_news


  • plancherDesVaches 14 décembre 2009 14:41

    Les Américains étant les champions toute catégorie de l’hypocrisie (ce n’est pas moi qui le dit, mais des responsables financiers suisses et allemands), pourquoi auriez-vous voulu que les choses soient différentes cette fois-ci.. ???

    Mais... la Chine ne va pas forcément les laisser faire longtemps. Ainsi, les Chinois en ont marre de se faire avoir et auront une réaction démultipliée quand leur bulle éclatera.


    • perlseb 14 décembre 2009 17:37

      Oui, les chinois ne se laisseront pas faire. Mais je ne sais pas si leur soit-disant bulle va éclater. S’ils faisaient monter le yuan, les prix immobiliers seraient plus stables mais auraient la même valeur en dollar ou en euro.

      Pour juger une bulle immobilière, il faut regarder l’évolution des prix en monnaie constante, une fois l’inflation éliminée. Par exemple, pendant les trente glorieuses, l’immobilier a explosé en France et en franc constant, mais il n’y avait pas de bulles car l’inflation était forte.

      Si les chinois sont dans leur trente glorieuse, il est normal que les prix de leur logement explosent, en même temps que leur salaire. Entre les différentes capitales européennes et une ville jeune comme Shangaï, il n’est pas évident de dire où est la bulle.


  • Traroth Traroth 14 décembre 2009 16:17

    Après une n-ième volte-face d’un dirigeant contre les électeurs, qui peut encore croire à la démocratie ?
    Le problème de la démocratie : si un élu nous trahit, il n’y a rien qu’on puisse faire, si ce n’est attendre l’élection suivante pour élire quelqu’un d’autre. Qui nous trahira à son tour. Il y a ne serait-ce qu’une seule exception ? Un homme politique qui une fois élu, tient ses promesses ou au moins essaye de les tenir, et cherche à protéger les intérêts du Peuple, ça remonte à quand, la dernière fois que c’est arrivé ? Est-ce que c’est déjà arrivé ???


    • Pacalvotan Pacalvotan 14 décembre 2009 16:24

      JFK. On connait la suite.


    • Traroth Traroth 14 décembre 2009 17:06

      La révolte contre un pouvoir non-démocratique est un droit, pour ne pas dire un devoir.


    • lechoux 14 décembre 2009 18:19

      « La révolte contre un pouvoir non-démocratique est un droit »
      Vous oubliez qu’il a été élu. Ses décisions sont impopulaires, c’est tout, mais pas non-démocratiques.
      Ou bien, mettez en place un référendum glissant pour désavouer l’élu en place : sur une durée de 1 mois, 1/5 du peuple peut réclamer un référendum sur la continuité de l’élu.


    • Traroth Traroth 14 décembre 2009 18:36

      Relisez mon message initial pour savoir ce que j’en pense.


  • BA 14 décembre 2009 22:11

    Angleterre : « Assommez un banquier », le jeu qui fait fureur.

     

    Reprenant le principe du jeu « Assommez une taupe », le jeu « Whack A Banker » fait fureur dans une petite station balnéaire anglaise.

     

    Frapper sur la tête de banquiers à l’aide d’un maillet, tel est le nouveau jeu défouloir qui fait des ravages dans une station balnéaire en Grande-Bretagne, où il a été inventé, a-t-on appris dimanche 13 décembre.


    Basé sur le jeu populaire « Whack a Mole » (« Assomez une taupe »), où il s’agit de frapper avec un maillet des taupes au moment où elles surgissent de leur trou, « Whack A Banker » (« Assommez un banquier ») utilise des banquiers à la place.


    Promettant « une expérience bancaire réellement enrichissante », son inventeur Tim Hunkin a installé le premier exemplaire dans une salle de jeux de la petite station balnéaire de Southwold, dans l’est de l’Angleterre.


    Il raconte : « Vous payez 40 pence (45 centimes d’euros) pour frapper autant de banquiers que vous pouvez en 30 secondes quand leur tête surgit ».

     

    Pour représenter les banquiers, le créateur a choisi des têtes chauves et toutes identiques (cinq au total), « parce que je crois que c’est comme ça que les gens voient les banquiers : anonymes », explique-t-il.


    « C’est très populaire. Je n’arrête pas de devoir remplacer les maillets trop usés ».

     

    Mais à ce jeu, c’est toujours les financiers qui ont le dernier mot : si vous emportez la partie, une voix de banquier vous déclare : « Vous avez gagné. On prend notre retraite. Merci aux contribuables d’avoir payé notre pension ».

    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20091213.OBS0537/assommez _un_banquier_le_jeu_qui_fait_fureur.html?idfx=RSS_notr&xtor=RSS-17


  • zelectron zelectron 20 décembre 2009 10:56

    Ça va mal se terminer !


  • BA 20 décembre 2009 16:05

    Je recopie l’article concernant la FDIC dans Wikipedia :

    « Le Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) est une agence fédérale américaine dont la principale responsabilité est de garantir les dépôts bancaires faits aux États-Unis, jusqu’à concurrence de 200 000 dollars en 2009. »

    Quand une banque fait faillite, la FDIC rembourse à chaque client le montant de ses dépôts.

    Problème : aux Etats-Unis, les banques sont de plus en plus nombreuses à faire faillite.

    Conséquence : la FDIC a voté un budget 2010 en augmentation de 55 % par rapport à 2009.

    La FDIC se prépare à subir une année 2010 encore plus catastrophique concernant le nombre de banques en faillite.

    La FDIC a même prévu d’embaucher 1 643 collaborateurs supplémentaires en 2010.

    En clair : la FDIC se prépare d’ores et déjà à la deuxième crise financière.



    « Le nouveau budget garantit que nous soyons bien préparés pour traiter un nombre encore supérieur de fermetures bancaires l’année prochaine, si cela devait être nécessaire, et de fournir un suivi pour un nombre accru d’institutions en difficulté. »

    « Le budget opérationnel va s’accroître de plus de 1,4 milliards (55 %) par rapport à 2009, principalement en raison du cycle de faillites bancaires. »

    « Le comité a également approuvé l’accroissement du nombre de collaborateurs en 2010 qui atteindront le chiffre de 8 653 à la place des 7 010 que comptait la FDIC en 2009. La quasi totalité de ces employés seront embauchés sur une base temporaire. Ils seront engagés principalement pour aider à la fermeture de banques ; d’assurer le suivi relatif à la gestion et à la vente des actifs des banques fermées ».

    http://faillitesbancairesusa.over-blog.com/article-suivi-hebdomadaire-des-faillites-semaine-du-vendredi-18-decembre-2009-41467347.html


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