samedi 19 octobre 2013 - par hugo BOTOPO

Obamacare/Tea party : une guéguerre de Sécession !

Le psychodrame sur le plafond de la dette et les faux débats au congrès américain, surtout chez les Représentants, sont révélateurs de l'hypocrisie et du cynisme qui transpirent de ces bêtes politiques manipulées et dressées par le système économico-financier dominant et dirigeant la vie politique américaine. Le plafond de la dette et le "non remboursement" de celle-ci, ne posent pas de problèmes au système : les données sont évidentes. Par contre, le vrai problème de fond, sous-jacent, concerne un des fondamentaux de la Nation Américaine : restera-t-elle l'Eldorado de l'individualisme forcené, à l'intérieur, comme elle l'est depuis toujours à l'International, loin de toute solidarité socialisante : les impôts ne devant servir qu'à la protection de la Nation, de ses entreprises industrielles et financières ? Pour la guerre de Sécession, les riches blancs du sud refusaient à leurs esclaves noirs le statut d'homme libre car ces êtres inférieurs ne pouvaient prétendre devenir des entrepreneurs et des dominants. Aujourd'hui, les sudistes du Tea party veulent conserver l'individualisme créateur du pur américain et rejettent violemment toute socialisation humanitaire dégradant leurs valeurs.

OUI la dette américaine grandit de jour en jour : il en est ainsi pour tout pays qui a ses comptes publics en déficit. Oui, une partie importante de cette dette est détenue par les fonds souverains de la Chine, et par le Japon. Ces deux pays, le Japon autrefois et la Chine depuis deux décennies, sont monstrueusement excédentaires dans les échanges commerciaux avec les USA. Ces deux pays ayant une monnaie souveraine, le yuan et le yen, sont obligés, via leurs banques centrales, d'émettre, à due concurrence, la contre valeur des excédents dans leur monnaie nationale, créant ainsi des liquidités pour que les exportateurs nationaux puissent être payés de leurs fournitures. Ces banques centrales se retrouvent avec des avoirs sur les clients américains (ou leurs banques), sans la volonté d'acheter le moindre produit US en compensation, sauf à souscrire des bons du Trésor US, les intérêts compensant partiellement la perte de valeur du dollar. Le total de ces avoirs en bons du trésor US représentent des milliers de milliards de dollars, montant inférieur à la somme cumulée de leurs excédents, car de temps en temps des entreprises chinoises ou japonaises investissent en achetant des entreprise américaines, avec leurs technologies, pour mieux pénétrer le marché américain. Comme la Chine et le Japon font tout pour rester excédentaires, le remboursement des bons du trésor arrivant à échéance ne peut se faire que par des nouveaux emprunts auprès de ces créanciers. Une absence de remboursement n'aurait aucun impact sur les fournisseurs japonais et chinois dont les factures en dollars ont été réglées en yens et yuans par les banques centrales respectives : la seule perturbation serait dans les écritures des banques centrales du fait de la radiation des lignes correspondant aux avoirs sur l'étranger. Les banques centrales n'ayant aucun actionnaire, privé ou public, personne ne serait lésé !

La dette américaine est aussi financée par des fonds privés, les fonds de pensions et les banques. Lorsque les possesseurs de bons du trésor souhaitent récupérer leurs avoirs par l'intermédiaire des banques, ou lorsque celles-ci ont besoin de liquidités pour prêter aux entreprises et particuliers, elles présentent leurs bons du Trésor à la ''Federal Reserve'', la banque centrale américaine qui rachète ces bons en créant des liquidités à partir de rien ! Ainsi, du fait d'une certaine réticence des ''investisseurs'' étrangers à acheter des bons du Trésor, les banques américaines souscrivent aux émissions puis vont récupérer leurs mises auprès de la Federal Reserve. Cette dernière détiendrait actuellement la moitié de la dette publique américaine, en fournissant des dollars qu'elle crée à partir de rien : si elle devait les perdre personne ne serait lésé !

Les Républicains, au Congrès, font assaut de vertu budgétaire : ce sont d'excellents gestionnaires. Bill Clinton, le démocrate avait réussi a redresser les finances publiques, grâce à quelques économies et à des hausses d'impôts. Bush fils a gagné les élections en promettant des baisses d'impôts massives : le déficit est revenu au galop car il a tenu sa promesse. De plus il voulait achever le travail de son père en Irak, à savoir virer Saddam Hussein, l'ami d'hier devenu encombrant. Avec de mauvaises bonnes raisons il est parti pratiquement seul pour une guerre de 3 mois devant coûter 50 à 60 milliards de dollars ! La réalité fut tout autre, la guerre fut menée à crédit, le déficit devenant abyssal surtout après la crise des subprimes, due aux cupides et inconscients banquiers, et aux renflouements des organismes de crédits, aux banques et à l'industrie automobile, déjà mal en point avant la crise, sans revenir sur les baisses d'impôts ! Une partie des fonds de renflouement ont été remboursés, heureusement, mais la guerre inutile d'Irak (sans compter celle d'Afghanistan) a coûté au bas mot mille milliards de dollars en dépenses directes, plus les frais de pensions pour les victimes, les frais médicaux pour les blessés et les traumatisés du psychisme, les retraites et les indemnisations des familles des morts pour la patrie ou pour la réalisation du rêve à la Néron de GW Bush ; les estimations totales des économistes et instituts américains vont de 2000 à 4000 milliards de dollars, sans compter les intérêts à perpétuité d'une dette jamais remboursée.

Alors, les Républicains, surtout les ultras du Tea party, qui ne peuvent ignorer la réalité des chiffres, s'opposent par tous les moyens à la mise en oeuvre de l'Obamacare qui coûterait 940 milliards de dollars sur 10 ans pour qu'une trentaine de millions d'américains pauvres bénéficient d'une assurance de santé : la part de non assurés passant de 15 à 5% de la popullation, il resterait au moins 15 millions d'américains sans assurance à devoir se débrouiller seuls ou à succomber aux maladies. Donc moins de 100 milliards $ par an, à comparer aux coûts directs et indirects de la guerre d'Irak. Les subventions de l'Obamacare seront versées en fonction des revenus pour payer une part des cotisations des assurances privées. L'argent des contribuables retournera donc aux assurances privées en frais de gestion et en profits, et aux industries de santé,(cliniques, laboratoires, hôpitaux, médecins et industries pharmaceutiques), en suppléments d'activité. Les pauvres, bénéficiaires, seront mieux soignés, pourront encore travailler et bénéficier éventuellement d'une retraite. Rien à voir avec une Sécurité Sociale à la française, organisme public socialisant empêcheur de profiter en rond pour le domaine privé. Mais revenir sur les allégement d'impôts de Bush pour financer la bonne santé de pseudo-américains, blancs ou noirs, individus ne s'assumant pas et devenant des parasites de la société, c'est l'instauration du socialisme et la fin des valeurs fondamentales de l'homme américain, lumière du monde créatif et combatif ! c'est insupportable pour un pur américain du Tea party. Lincoln avait profané les vraies valeurs américaines, celles des conquérants du sud et de l'ouest, Obama, lointain descendant des esclaves, ne va pas imposer cette socialisation rampante et détruire l'âme véritable du peuple américain, peuple qui doit se refonder et se ressouder pour affronter prochainement la Chine pour le leadership mondial ! Il le fera avec son génie propre, sans l'aide de la meute des assistés.

Ces propos cyniques ne peuvent être ouvertement tenus par les membres du Tea party dans les débats au Congrès : la guéguerre de Sécession se mue en une résistance violente et acharnée pour faire plier cet Obama, Président illégitime !



2 réactions


  • BA 19 octobre 2013 15:22

    Vendredi 18 octobre 2013 :

     

    Etats-Unis : la dette publique a dépassé son précédent plafond : 17 027 milliards de dollars.

     

    La dette publique des Etats-Unis a dépassé l’ancien plafond légal que le Congrès a accepté de suspendre mercredi au terme d’une intense crise politique, selon des données publiées vendredi par le Trésor américain.

     

    La dette accumulée par l’Etat fédéral américain atteignait jeudi 17.027 milliards de dollars, alors que la limite légale était précédemment fixée à près de 16.700 milliards de dollars, selon le dernier décompte publié sur le site du ministère.

     

    http://www.boursorama.com/actualites/etats-unis-la-dette-publique-a-depasse-son-precedent-plafond-fb3f9bfa14906b96da907c0a8d569259

     

    Le FMI vient de donner ses prévisions pour l’année 2014. Nous pouvons voir quels sont les dix premiers Etats qui vont se déclarer en défaut de paiement :

     

    1- Japon : dette publique de 242,3 % du PIB.

     

    2- Grèce : dette publique de 174 % du PIB.

     

    3- Italie : dette publique de 133,1 % du PIB.

     

    4- Portugal : dette publique de 125,3 % du PIB.

     

    5- Irlande : dette publique de 121 % du PIB.

     

    6- Etats-Unis : 107,3 % du PIB.

     

    7- Espagne : 99,1 % du PIB.

     

    8- Royaume-Uni : 95,3 % du PIB.

     

    9- France : 94,8 % du PIB.

     

    Le FMI ne parle pas de la Belgique. En mars 2013, la dette publique de la Belgique était de 104,5 % du PIB.

     

    http://www.imf.org/external/pubs/ft/fm/2013/02/pdf/fm1302.pdf



    • hugo BOTOPO 20 octobre 2013 14:18

      Merci BA pour tes chiffres, sur les dettes publiques des nations les plus endettées, en valeur relative au PNB.
      Il serait bon de joindre les dettes privées des particuliers (consommations, investissements) et les dettes financières des entreprises vis-à-vis des banques : ce serait catastrophique !
      Pour qu’il y ait cessation de paiement il faut que les créanciers réclament leur dû aux échéances des prêts ; et pour en faire quoi si ce n’est, actuellement, de souscrire à de nouveaux emprunts.
      Une grande partie des dettes publiques sont souscrites auprès des banques centrales, soit directement (le Japon encore tout récemment en demandant à sa banque centrale d’émettre des centaines de Md$ - en équivalent yens- pour que le gouvernement relance la machine économique par de grandes dépenses budgétaires), soit indirectement (les USA, à plus de 50%, via les banques par le rachat des bons du trésor par la Federal Reserve). Il en est de même pour tous les pays ayant une banque centrale nationale (Royaume-uni,.. les pays de UE avant la zone euro et sa BCE castratrice refusant ce type d’émission). Les banques centrales nationales sont les banques de leur nation, appartenant à chaque nation. Quel intérêt de demander dans ces conditions le remboursement d’émissions de monnaie à partir de rien, et au profit de qui ? Sinon, il faudrait alors un programme concerté de réduction massive des masses monétaires en circulation, avec des impôts exceptionnels : les situations économiques actuelles ne le permettent pas.
      L’Italie présente actuellement un déficit de 2,5 à 3% du PNB, avec des taux d’intérêts de la dette supérieurs à 5%. Avec les taux de 2%, ceux de l’Allemagne, appliqués sur la totalité de la dette, l’Italie serait en excédent budgétaire et réduirait sa dette !
      Vers l’an 2000, sous Bill Clinton, un démocrate nécessairement dépensier contrairement aux excellents gestionnaires républicains, le budget fédéral US a été en excédent, avec une réduction induite de la dette : il ne faut donc pas désespérer !
      L’économie financière mondialisée est actuellement un affrontement entre les VORACES partisans de faire suer la bête, avec des taux d’intérêts supérieurs à l’inflation et les CORIACES
       résistants pour sauver les économies réelles et les emplois.
      La menace de cessation de paiement sert à maintenir les peuples tranquilles : c’est le management par la peur et le stress permanent. RESTONS COOL ET SEREINS !


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