vendredi 28 octobre 2005 - par Laurent Bervas

Offshore à Casablanca

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Je discutais, il y quelques semaines, avec un responsable informatique d’une grande banque française. Cette banque étudiait l’opportunité de délocaliser certaines de ses activités informatiques en Inde, dans la région de Bangalore (1). Les grands groupes français, avec un peu de retard sur les groupes anglo-saxons, entrent dans ce mouvement de la mondialisation.

Je ne jugerai pas ces choix d’un point de vu moral car, à titre personnel, je préférerais que ces activités restent sur le territoire français. Cependant, il ne faut pas ignorer la mondialisation, et vouloir fermer les frontières, notamment pour les activités de service, n’a pas de sens (1).

La question que je pose est : comment faire que cela se passe au mieux d’un point de vue français ?

Je pense que cette banque aurait intérêt à étudier le Maroc comme destination de son informatique. Même si le Maroc n’offre pas aujourd’hui un cadre technique aussi développé que l’Inde (2), le pays présente à mon avis trois avantages décisifs :
- La langue française est pratiquée par une grande partie de la population. C’est un élément déterminant pour pouvoir dialoguer avec les équipes externe (compte tenu du fait que les Français ne parlent pas toujours bien l’anglais).
- La proximité géographique rend faciles les déplacements.

Mais surtout, je pense que l’argent investi au Maroc sera bénéfique, à terme, pour les entreprises françaises (3). En aidant au développement du pays, elles s’offrent de nouveaux débouchés. Je ne pense pas que cela sera le cas en Inde.

Le Maroc occupe une place de leader dans le domaine des call centers francophones, avec 50% de parts de marché. Dell, HP (et bien d’autres) ont installé à Casablanca leurs centres d’appels (1).

L’étude de McKinsey, intitulée « Morroco Offshoring Adventage  » (1), prévoit d’ici 15 ans la création de 100 000 emplois dans le secteur de « l’offshoring » (comprenant, au-delà des call centers, tous les services pouvant être délocalisés) à destination des pays francophones et hispanophones.

Le Maroc possède pour cela plusieurs atouts : la langue, des infrastructures télécom, un personnel qualifié, et un coût de main d’œuvre raisonnable. La proximité géographique est dans la logique de ce que l’on nomme le NearShore (2)

Dans cette optique, le gouvernement marocain développe une politique volontariste : le projet de plateforme Casashore va dans ce sens.

Comme je le disais précédemment, si certaines délocalisations nous sont imposées (par l’ouverture des frontières), faisons en sorte qu’elles se passent dans des pays avec lesquels cela présente un intérêt (pour les Français). Autant, dans ce cas, miser sur le Maroc.
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Vous pouvez lire à ce sujet « Radioscopie des centres d’appels » de Rachid Jankari.

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(1) Lire sur le blog d’Adrien son point de vue sur les délocalisations.
(2) mais j’en parlerai dans les prochains jours, car l’ofhshore au Maroc se développe fortement
(3) Lire à ce sujet : S’installer au Maroc



2 réactions


  • khalil (---.---.232.98) 21 mars 2006 16:39

    Speed Business Meeting au SICCAM 2006

    « Externalisation et Services »

    Voyage d’affaire à l’occasion du

    3ème SICCAM 2006

    Paris - Casablanca - Marrakech - Paris Du Jeudi 18 Mai en soirée au Dimanche 21 Mai

    Des « duos » seront formés à l’occasion de chaque « speed business meeting » afin de générer des dynamiques et des contacts démultipliés.

    Des spécialistes de « speed meeting » animeront ces cessions, au nombre de sept, tout au long des journées du SICCAM et au bord du train du SICCAM.

    Un programme alliant des conférences, la visite de centres d’appels internationaux au Maroc, et la découverte de nouveaux secteurs : BPO, Informatique sans frontières et de nouvelles activités de services.

    www.siccam.com

    Découvrez les réussites du partenariat France - Maroc dans la relation client et le marketing relationnel.

    Quinze pays représentés. 60 exposants et partenaires.

    1300 professionnels prendront part au 3ème SICCAM durant trois jours à Casablanca et Marrakech

    Inscriptions et Informations Nadia + 33 1 45 00 32 33


  • Harry (---.---.109.143) 28 septembre 2006 21:49

    Parce que changer de territoire pose un problème du point de vue morale (un mot à la mode) ou plutôt économique ? est-ce que le manque d’emploi dans certains secteurs ne rendrait pas les français plus modestes et enclins à accepter des emplois qu’ils méprisent ? diriez vous la même chose pour les étrangers qui viennent travailler et créer des entreprises en france ?

    Je résume la mentalité française : un français qui délocalise et crée des emplois à l’étranger parce que son pays est dur en affaire est un mafieux qui exploite les pays pauvres. Un étranger qui s’installe et crée des emplois en france pour les mêmes raisons est un homme bon qu’il faut retenir par tous les moyens.

    Mais c’est quoi ce pays ? Un élevage de cons ! Parce que je hais ce genre d’amalgames auxquel je ne répond pas toujours, je fais mes bagages dès demain et je ne pense pas mourir névrosé pour avoir créer des emplois en Inde ou au Maroc plutôt qu’en France. J’ai vidé mon chargeur. Il ne vous reste plus qu’à bosser encore plus dur.


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