mercredi 21 octobre 2009 - par lechoux

Pour un Euro fort

La grande différence entre les acteurs économiques américains et européens, c’est la maîtrise de leur économie, même avec une devise forte. Les banquiers centraux européens, zélotes de la monnaie unique, s’agenouillent et prient dès que l’Euro prend la voie du ciel, pour qu’il redescende.

Avoir une monnaie utilisée comme référence et comme moyen d’échange sur les marchés principaux, comme les matières premières est un atout. La place du Dollar ne s’est pas faite en un jour. Les marchés utilisant le Dollar comme devise de règlement donne l’avantage aux acteurs américains, car leurs achats ne sont pas impactés par les fluctuations de leur monnaie vis-à-vis des monnaies du reste du monde. Seule l’évolution des demandes sur ces "commodities" impacte leurs affaires.
 
Ajoutez à cela une extension du territoire économique par la dépendance et la soumission de nombreuses économies étrangères qui acceptent que leur devise soit assujettie au Dollar ; vous voyez le monde d’un point qui embrasse une bonne partie du monde connu. Comme précédemment, les marchés de ces pays sont relativement stables et corrélés vu du marché américain.
 
La grande différence entre les Etats-Unis et l’Europe, c’est l’unité de la politique économique pour les premiers et la zizanie pour la seconde. Il n’est pas cohérent de dissocier une politique économique de la monnaie sur un même marché. L’Euro a de longs jours devant lui avant de devenir une monnaie qui donne confiance. La base de la confiance c’est la stabilité des relations.
 
Faisons un bilan et tirons-en une stratégie : l’Euro peut de venir rapidement une monnaie de référence, seule la volonté des acteurs économique hors zone Euro en dépend. L’Euro peut devenir une devise de règlement sous un délai dépendant de la durée nécessaire aux différents acteurs pour se séparer de la monnaie utilisée jusqu’à présent ; cela est à mesurer au regard du volume d’affaires qu’ils réalisent générant un volume de transactions à comparer au montant de leurs réserves accumulées pour permettre ces transactions, plus un matelas de sécurité. L’accrochage d’autres monnaies à l’Euro dépend également de ce volume d’affaires échangé avec la zone Européenne. Plus il sera important, plus cette décision s’imposera. C’est dans l‘intérêts des acteurs économiques hors zone Euro concernés d’éliminer les fluctuations de leur devise vis-à-vis de l’Euro, comme l’ont fait les Etats-Unis. Si ces conditions sont réunies, alors l’Euro s’envole.
 
Dans le cas d’un Euro fort, alors pour l’accrocher au sol, il faut le plomber en étendant sa zone d’influence. C’est-à-dire permettre une entrée rapide des zones économiques hors zone Euro qui demandent à y entrer aujourd’hui, en intégrant leurs déficits, ce qui aura pour mérite de plomber la monnaie unique surtout si, par exemple, le Royaume Uni acceptait l’Euro. Puis, n’oublions pas les monnaies qui ont été fortement dévaluées pour permettre à l’Euro d’égaler le Dollar ces dernières années.
 
D’ailleurs, pour quelle raison nos pilotes économiques européens ont visé l’équité avec le Dollar ? C’est à creuser, non ?
 


28 réactions


  • vieux clodo puant vieux clodo puant 21 octobre 2009 12:35

    Pour rappel à l’époque Clinton, on pleurait parce que l’euro était faible.


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 21 octobre 2009 13:12

    à l’auteur

    D’accord avec vous.

    En 1965, le Deutsch Mark et le Franc étaient à parité pour la dernière fois.

    En 2002, lors du passage définitif à l’Euro, un Deutsch Mark valait 3,35 Francs.

    Durant 37 ans, de 1965 à 2002, l’Allemagne, avec son Mark fort, était largement aussi perfomante, sinon plus, que la France économiquement.

    Ce qui confirme qu’une monnaie forte ne constitue pas un désaventage économique a priori.


    • plancherDesVaches 21 octobre 2009 13:41

      Peut-être y-t’il aussi un « détail » de l’histoire qu’il faudrait prendre compte : 39-45.

      La reconstruction de l’Allemagne a dû durer 10-15 ans. Puis, les investissements industriels neufs et construits dans un esprit de longue durée de vie amortis, sont devenus plus que rentables.
      Pendant que les pays qui avaient préservé leurs vieilles structures devaient les entretenir ou les remplacer.

      On en arriverait presque à parler des « bienfaits » de la guerre. Quelle horreur.

      Mais bon : un peuple qui relève la tête n’en a que plus de mérite. Comme tout humain, notez.


    • lechoux 21 octobre 2009 14:21

      « La grandeur d’un peuple se reconnaît à sa capacité à se relever face aux épreuves qu’il rencontre. », Charles De Gaulle ( de mémoire, à corriger).

      @ JP Llabré : durant l’entre deux guerres, les USA prêtaient des fonds à l’Allemagne pour qu’elle paie ses dommages de guerre à la France, pour que cette dernière honore sa dette vis à vis... des USA ! Après la seconde guerre mondiale, l’Allemagne a bénéficié de soutiens et d’investissements importants de la part des USA. Un rapprochement dû à leur concordance d’idées ou à la présence, dans les phères du gouvernement américain, d’un lobby allemand.


  • thomthom 21 octobre 2009 14:22

    Que le dollar perde son statut de référence, très bien. cette position est devenue complètement injustifiée.

    Mais remplacer le dollar par l’euro comme monnaie de référence internationale, pour quoi ? pour que nous européen puissions faire là notre tour les même conneries que les américains ?

    Même si je pense effectivement que le mieux (ou plutôt le moins pire) que nous ayons à faire est de laisser le dollar descendre à la cave et ne surtout pas essayer de le suivre avec notre euro, je ne suis pas pour autant convaincu de la pertinence de vouloir imposer l’euro comme monnaie de référence internationale. Un subtil calcul basé sur un panel de monnaies serait je pense nettement préférable.


  • tylhdar tylhdar 21 octobre 2009 14:28

    L’euro fort n’a que des problèmes : interdiction pour l’état d’ émettre de la monnaie, exportation difficile, délocalisation.


    • Croa Croa 22 octobre 2009 07:39

      Fort ou faible on s’en fout ! (Enfin nous devrions nous en foutre.)

      - Les traités européens scélérats interdisent l’émission de monnaie par les états (faudrait voir à réviser ses bases !)

      - La mondialisation est aussi le probléme. Tout ce qui est courant (nouriture, etc..) n’a pas besoin de venir de l’autre coté du monde ! 


  • lechoux 21 octobre 2009 14:46

    @ Thomthom : Je souhaite que nous ne soyons pas aussi mauvais que les américains dans la gestion de notre monnaie. Concernant l’Euro comme monnaie de référence, nous ne seront que spectateurs, seuls les économies hors zone Euro en décideront.

    « Un subtil calcul basé sur un panel de monnaies serait je pense nettement préférable. » Oui.

    @ Thyhdar : les conséquences de la positon de l’Euro vis à vis des autres devises sont à intégrer dans la gestion de notre économie.


    • tylhdar tylhdar 21 octobre 2009 15:54

      "@ Thyhdar : les conséquences de la positon de l’Euro vis à vis des autres devises sont à intégrer dans la gestion de notre économie."
      Soit plus clair.


  • faxtronic faxtronic 21 octobre 2009 15:58

    Nous sommes en guerre a mort et totale contre les US et la Chine. Euro fort ou pas, ce n est pas le probleme. Ce qui compte est comment ne pas etre depecer vivant au benefice de la Chine ou les US.

    Euro fort ou Euro faible, il y a des pours et de contres dans les deux cas. Mais il faut choisir notre camp en connaissance des consequence et remedier aux consequnec par d autres moyens.

    Et veritablement reconnaitre que nos vrais ennemis sont les US et la Chine. Car le monde est trop petit.


  • wesson wesson 21 octobre 2009 16:42

    Bonjour l’auteur,
    Bon, l’euro fort voilà bien une marotte de ceux qui ont leur coeur à droite et leurs économies à gauche.

    Car ce qu’il manque concernant l’euro, c’est d’en faire un bilan objectif, c’est à dire ne pas se contenter des roucoulades europhyles des Jean Quatremer ou des Bernard Guetta pour lesquel dans l’Europe, tout est bon.

    Et pour dresser ce bilan, nous pourrions nous référer à la période avant l’euro. Par exemple, cette période de franc faible, avec une inflation qui avoisinait les 20% l’an.

    Pendant ce temps là qui a duré presque 30 ans, qu’avons nous eu ?
    Le plein emploi, pas une crise sérieuse à l’horizon, et un simple ouvrier pouvait acheter sa maison sans trop bourse délier. Les investisseurs certes étaient un peu moins bien lotis que maintenant, mais finalement, qu’est-ce qu’on s’en fout ? Une entreprise embauchait quand elle avait du travail et licenciait quand elle n’en avait plus, et les capitaines d’industrie se contentais d’un revenu en franc constant de 2 ou 3% l’an. Les salaires indéxés suivaient l’inflation et bon an mal an, tout fonctionnait correctement.

    Puis l’Europe et son Euro sont arrivés, et à partir de là, ça a été rien de moins que la cata.
    Le pouvoir d’achat a commencé à fortement baisser, l’ouverture aux marchés financiers à provoqué la ruée des fonds de pension qui se sont dépêcher de faire cracher aux entreprises 20% de ROE, ce qui nous a couté au bas mot 1 million de chômeurs. Parallèlement, l’état a été contraint de s’endetter lourdement et l’euro fort a fini de détruire ce qui restait d’industrie en rendant inéluctable les délocalisations dans les pays à bas cout. Les seuls qui s’en sont mis plein les fouilles, c’est les boursiers et les financiers, en se gavant jusqu’à plus soif sur la bête, ce qui au passage a généré la formidable crise du crédit dans laquelle on va patauger encore pendant des années.

    Alors voilà ce que l’on peut dire de l’euro fort, et de tout ce qui en a découlé. On nous amuse avec des boucs émissaires tels que les banquiers, les traders, les paradis fiscaux qui certes se sont constamment comportés de manière absolument scandaleuse et immorale, mais ce ne sont pas les vrai source du problème. La vrai source du problème étant ce libéralisme financier imposé à marche forcée à toute l’Europe, et son bras armé que constitue l’euro fort et géré par une banque centrale au dessus des états.

    Si nous souhaitons réellement en finir avec ces crises à répétition, toujours plus ravageuses, une des première mesure à prendre serait de couper net cette politique de l’Euro fort, ou carrément de sortir de ce système !

    Mais d’ici là à ce que ce bilan critique de l’euro soit vraiment dressé, et de manière honnête, il va s’en passer de l’eau sous les ponts, et il va s’en enrichir, des traders et banquiers !


    • plancherDesVaches 21 octobre 2009 19:42

      Tiens...
      Wesson, je vous croyais pourtant à peu prés bon en économie....

      Première salve :
      Les pays du Golfe (principaux producteurs de pétrole qu’il le reste dans leur sol) semblent toujours décidé à créer une monnaie commune dont le fonctionnement sera calqué sur l’Euro.
      (je vous signale que la force (et un peu la faiblesse...) de l’Euro est d’être déconnecté des divagations politiques)
      Deuxième :
      Les BRIC (grande Bretagne, delawaRe, suIsse, monaCo) veulent un « panier » pour aller pique-niquer hors dollar histoire de créer, aussi, une monnaie mondiale indépendante des spéculateurs et divagations sus-citées, soit AUSSI, calquer le shéma de l’Euro.

      En fait, vous n’avez rien compris en terme de monnaies et des dangers qu’elle peut causer.

      Attention : je n’ai jamais écrit que l’Europe était une solution magique à tout problème comme les différentiels entre pays ou un certain abandon de « souverainneté »...

      Mais entre deux maux nécessaires, ne vaut-il mieux pas choisir le moins pire.


    • plancherDesVaches 21 octobre 2009 19:49

      L’union fait la force, et l’oignon...

      Délicieux, d’ailleurs, la soupe à l’oignon des lendemains de fête... smiley


    • wesson wesson 22 octobre 2009 02:30

      bonsoir plancherdesvaches,

      votre argumentaire pourrait à la rigueur être recevable, si toutefois vous aviez poursuivi votre raisonnement, voire l’ayez placé dans une perspective historique.

      L’euro lui même est une copie du dollars, dont on s’est assuré de la totale indépendance par rapport à la politique et à ses aspects sociaux qui sont autant de scories insupportables pour le libéral moyen.

      Alors pourquoi on cherche à copier l’Euro ? C’est parce que le dollars a déjà été copié, et que cela n’a pas fonctionné. Le problème rédhibitoire étant qu’il s’agit que d’une seule monnaie, basée sur les ressources économiques d’un pays déjà rincé de ses richesses, et très lourdement endetté. Pour le dire simplement, le dollars ne vaut que le papier sur lequel il est imprimé, et ça commence à se savoir !

      Alors le raisonnement simpliste étant de se dire : « L’Euro c’est en fait un panier de devises régionales, donc c’est mieux car sa base économique est plus forte et plus diverse. »

      Sauf que l’Euro en fait, c’est le dollars, ni plus ni moins tellement il est au main de la finance et sous influence des marchés boursiers.
      Et ce n’est pas les tentatives d’imposer à la BCE un ancien de Goldman Sachs (car effectivement c’est ce qui est en cours en ce moment) qui me laissent à penser le contraire.
      Troquer le dollars fort contre l’euro fort, c’est juste déplacer le problème, tout en massacrant le peu de pouvoir d’achat qui reste encore aux consommateurs européens. C’est dire si la prochaine crise est prévue dans ce schémas là.

      Ce que j’attaque en général, c’est l’émergence de ces monnaies globales à vocation essentiellement financières ou spéculatives. Leur effet secondaire est toujours de paupériser une population, diminuant d’ autant le nombre de consommateurs solvables. Certes le crédit permet de faire fonctionner ça un certain temps, mais il me semble que nous en revenons un peu là !

      Pour le reste, discuter qui de l’euro ou du dollars, revient à disuter sur ce que l’on préfère : peste ou choléra ?


    • Croa Croa 22 octobre 2009 07:45

      Merci Wesson, tu remontes le niveau du débat !

      à tous  : Intervention longue qui mérite lecture quant même.


    • titi titi 22 octobre 2009 08:18

      @Wesson

      Ce que vous dites est totalement faux.

      La « crise » a débuté en 1973, et c’est amplifiée de 1980 à 1984.
      L’indexation des salaires sur les prix a été supprimé par le premier ministre socialiste Pierre Mauroy en 1982. L’échelle mobile de salaire a donc perdurée pendant 9 ans concomittament à l’approfondissement de la crise.
      D’après l’INSEE :
      En 1973, 1 Franc = 0,78819 euros 
      En 1988, 1 Franc = 0,21947 euros
      La valeur du franc a été divisée par 3,5 en 15 ans concomittament à l’approfondissement de la crise.

      Tous les mécanismes que vous nous présentés comme salvateurs on perdurer plus longtemps que les 30 glorieuses.
      Ces mécanismes ne garantissent de rien, surtout pas d’une amélioration des conditions de vie.




  • monbula 21 octobre 2009 18:45

    Pour mon entreprise et d’autres qui travaillent à l’export, l’euro est un problème.

    Vivement un panier international de monnaies nationales et l’avènement de monnaies locales et intra-locales.


    • titi titi 22 octobre 2009 08:28

      Depuis les années 60 jusqu’à la politique de Bérégovoy, la franc n’a cessé de dévaluer sa monnaie pour influer sur sa balance commerciale. Celà n’a jamais marché.
      Depuis les années 60 et même avant, l’Allemagne a mené une politique de mark fort . Celà ne l’a jamais empêchée de conserver un excédent commercial.

      Le problème de l’export ce n’est pas l’euro.
      C’est un problème lié à la qualité perçue du travail des français ;
      C’est un problème de choix de productions ;
      Bref c’est un problème de culture.


  • lechoux 21 octobre 2009 18:52

    @ tylhdar : C’est à dire des biens européens exportés vers les pays hors zone Euro plus chers, dont des avions vendus en Dollar. Les conséquences se ressentiront sur l’emploi des pays principalement exportateurs. Ce qui n’est pas notre cas. Le bon côté est la baisse du prix de nos importations, dont le pétrole et les matières premières. Nous avons subi une envolée du prix du baril de pétrole en 2008, négocié en Dollar, qui s’est traduite par une augmentation du prix de l’essence à la pompe toute relative. De plus, l’activité intra européenne représente une part importante de l’activité européenne(à documenter).

    @ wesson : Ton analyse est juste ; avant l’Euro nous pouvions dévaluer. Mais quelles ont été les conséquences de ces dévaluations ? De plus, ton erreur se situe dans le fait que tu associe cette période à notre situation de l’époque ; notre situation n’est plus la même et la période actuelle est différente. Lorsque tu mets le doigt là où cela fait mal, en bon docteur qui a raison, c’est que l’Europe a fait le choix de favoriser le créancier, celui qui prête donc, au détriment de l’emploi et du développement de la richesse de la nation, qui justement s’affaiblie pour rémunérer le créancier. C’est d’autant plus flagrant aujourd’hui, lorsqu’on entend dire que la totalité de l’impôt sur le revenu des français va être nécessaire à la couverture des frais d’emprunts de l’Etat. Là, ça fait mal.


    • wesson wesson 21 octobre 2009 19:40

      Votre réponse a du sens, et croyez-moi que je le regrette bien. Je ne puis effectivement que constater le changement d’époque qui rends pratiquement impossible toute modification structurelle en profondeur, en dehors du cadre d’un évènement catharsique.

      Pour faire court, le libéralisme agit à la manière d’un cliquet. une fois qu’un cran est engagé, il n’est plus possible de revenir en arrière, à moins de casser l’outil, c’est à dire d’en passer par un épisode guerrier ou révolutionnaire.

      Et c’est là on mon analyse diverge de la votre. Par le passe, il nous aurait été possible de résister au libéralisme. Certes ça n’aurait pas été facile, et nous aurions été mis au ban pendant un bon moment, façon soviétiques. Mais cela n’aurait pas duré à mon avis : l’Europe en premier et le commerce mondial ensuite a trop besoin de la France qui a la mauvaise idée de se trouver dans une position géographiquement stratégique pour commercer avec le continent européen. C’est pourquoi sur le long terme, nous aurions pu résister à la vague libérale lorsqu’elle a déferlée durant les années 1980.

      Je me lamente sur un passé hypothétique. Nous n’en sommes hélas plus là, corseté dans un système qui est en train de s’effondrer, en nous entrainant avec.

      Bien sombres sont nos perspectives maintenant. A quoi pourra bien servir tout ces euros forts dans les ruines fumantes de notre société ?


    • plancherDesVaches 21 octobre 2009 20:09

      Peut-être devriez-vous être au courant de ce qui se passe hors petite france... :
      http://contreinfo.info/breve.php3?id_breve=7711
      "La taxe de 2% instaurée par le Brésil sur les capitaux étrangers vise à ralentir l’appréciation du Réal qui a gagné 36% face au dollar cette année (FT Alphaville)"

      Ce qui signifie simplement que de choisir d’être inféodé au pouvoir central ne peut se faire que lorsqu’on a la puissance économique derrière...

      La chute des US nous le permettra. Et en nous donnant de nouveaux maîtres.


    • wesson wesson 22 octobre 2009 02:38

      « La chute des US nous le permettra. Et en nous donnant de nouveaux maîtres. »

      Ne vous bercez pas trop d’illusions non plus. On enjolive constamment la situation Chinoise, alors qu’elle se trouve dans une situation de formidable bulle (et oui, sur le coup je suis en accord avec un argument de M. Santi).

      Il suffit de prendre le revenu par habitant pour se rendre compte de l’étendue du problème. Même si une dictature pointilleuse peut s’accommoder temporairement ce cette situation (se traduisant par de formidables disparités sociales), elle ne saurait durer sur le long terme. Quand tout ceci va faire « pop », ça va en surprendre quelques uns et en faire, des cocus !


    • titi titi 22 octobre 2009 08:45

      @plancher des vaches

      Le Brésil est autosuffisant en énergie. Il n’a donc pas besoin d’importer de pétrole payé en $.
      Pour les pays énergivores, une dévaluation c’est immédiatement une agravation de la balance extérieure.
      C’est justement notre cas.


  • lechoux 21 octobre 2009 18:56

    @ Monbula : Vers quelle zone ton entreprise exporte et quelle est la part de l’activité d’exportation est située en Europe ?


  • lechoux 22 octobre 2009 15:10

    @ wesson : « l’Europe en premier et le commerce mondial ensuite a trop besoin de la France qui a la mauvaise idée de se trouver dans une position géographiquement stratégique pour commercer avec le continent européen ». Très, très juste !!! Pour répondre rapidement à ton constat sur notre situation, notre problème c’est notre conservatisme. Il nous faut du temps pour digérer une situation avant de trouver en nous la réponse à mettre en place pour nous en sortir .


  • lechoux 22 octobre 2009 17:39

    @ vilistia : le Rouble s’est déprécié de 26 % en un an vis à vis de l’Euro. Si vous localisez 30 %(0,3) des coûts de votre produit, avec un facteur pays estimé à 0,5 (50 % moins cher), leur valeur totale sera de 0,15 ; ajouté aux 70 % (0,7) restants apréciés de 26 % deviennent 88,2% (0,882). Le total est de : 0,15 + 0,882 = 1,032. Dans ce cas là votre produit s’est renchéri de 3,2 % sur le marché Russe. A vous de déterminer ce qui est localisable dans votre structure de coût. Sinon, quel composant ou matière première peut être sourcé sur ce marché ?

    wesson : oui, je crois que nous pouvons encore être maîtres de notre destin, en exploitant notre environnement actuel, malheureusement les forces vives sont peu nombreuses dans ce pays viellissant, qui n’a pas envie de mettre en branle le changement, pas avant d’être mort en fait.


  • lechoux 23 octobre 2009 11:09

    @ wesson :  « Pour faire court, le libéralisme agit à la manière d’un cliquet. une fois qu’un cran est engagé, il n’est plus possible de revenir en arrière, à moins de casser l’outil, c’est à dire d’en passer par un épisode guerrier ou révolutionnaire. »

    Nous avons la masse pour nous, tant que la masse a envie de défendre son identité. Il faut savoir combien parmi sont dans les rangs de l’enemi intérieur.


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