vendredi 29 février 2008 - par Albert Ricchi

Pouvoir d’achat : une hausse illusoire, une baisse authentique...

Alors que Nicolas Sarkozy savoure sa lune de miel avec son richissime mannequin, la France compte 2,9 millions de personnes considérées comme étant en difficulté sur le marché du travail, c’est-à-dire l’ensemble des chômeurs et personnes souhaitant travailler, selon la dernière enquête européenne d’Eurostat qui se fonde sur la définition du Bureau international du Travail (BIT) concernant le chômage, l’inactivité et l’emploi.

A ces chiffres, il convient d’ajouter plus de 7 millions de personnes pauvres, au sens des critères retenus par l’Union européenne (60% du revenu médian, soit environ 817 € par mois), 3 350 000 personnes payées au SMIC et 4 500 000 personnes qui touchent un salaire inférieur à 1,3 SMIC !

Après avoir fait sa campagne présidentielle sur le thème principal du pouvoir d’achat, Nicolas Sarkozy a fait un cadeau fiscal de 15 milliards d’euros aux personnes les plus fortunées. Il s’est ensuite accordé généreusement une augmentation de salaire de 172% pour annoncer finalement que les caisses de l’Etat étaient vides !

Malgré son voyage récent à Saint-Jean-de-Latran au Vatican, il n’y a pas eu de miracle et tout le monde l’aura compris : la baisse du pouvoir d’achat, c’est d’abord pour les autres...

Transparence, tel était le maître mot lors du débat à l’Assemblée nationale sur l’augmentation du traitement du président de la République. Interrogé par Le Monde, le secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, Roger Karoutchi, qui a présenté les crédits des pouvoirs publics et défendu les amendements du gouvernement sur le budget de l’Elysée, a fourni ces indications : de 7 084 euros, l’indemnité mensuelle nette du président de la République passera à 19 331 euros, soit une augmentation de 172 %.

Le bicentenaire de la Cour des comptes a même donné l’occasion à Nicolas Sarkozy de parer de vertu cette augmentation de salaire. Elle s’accomplit dans le cadre plus général d’une "révolution intellectuelle et morale" de l’Etat, qui oblige "à la transparence" et induit "la récompense du mérite et du travail bien fait", a-t-il expliqué. "J’ai voulu que la présidence de la République donne l’exemple"...

Mais la transparence en matière de pouvoir d’achat, c’est à la fois le problème de son augmentation mais aussi celui de son maintien et de la lutte contre son érosion permanente. Car, depuis la suppression de l’échelle mobile des salaires au début des années 80 par le gouvernement de François Mitterrand, le niveau réel des salaires baisse régulièrement en France.

Au lieu d’envisager de rétablir un système visant à protéger le pouvoir d’achat, un débat surréaliste s’instaure aujourd’hui sur son augmentation hypothétique, pratiquement impossible à mettre en œuvre, compte tenu notamment du "paquet fiscal", contenu dans la loi en faveur du Travail, de l’Emploi et du Pouvoir d’Achat (TEPA), votée en 2007 par la majorité présidentielle UMP et Nouveau Centre au profit des couches sociales les plus favorisées. Dans certains cas aujourd’hui, c’est l’Etat lui-même qui rembourse directement les contribuables les plus riches : 563 millions d’euros seront ainsi versées à 18 000 personnes bénéficiant des dernières dispositions du bouclier fiscal, d’après le SNUI (Syndicat national unifié des impôts).

Des mesures insignifiantes pour augmenter le pouvoir d’achat...
Lors du passage à l’euro en 2000, Laurent Fabius notamment avait juré ses grands dieux que le gouvernement serait très vigilant sur l’évolution des prix et que le passage à l’euro n’aurait aucun impact...

En juin 2004, Nicolas Sarkozy avait promis une baisse des prix dans les supermarchés grâce à un accord avec les patrons de la distribution et des grandes marques : promesse d’une baisse de 2 % en 2004 et de 1 % en 2005 sur de nombreux produits !

Or, la revue de défense des consommateurs Que Choisir ? mène depuis 4 ans une enquête et a constaté une augmentation des prix de 12,2 % sur 47 articles de grande consommation... C’est l’effet "euro" !

La hausse du pouvoir d’achat par la volonté de la grande distribution de baisser les prix relève carrément de l’escroquerie politique. Comment croire que les distributeurs peuvent protéger le pouvoir d’achat des consommateurs alors que leur premier souci de commerçants et l’exigence de leurs actionnaires les conduisent à ne protéger que leurs marges ?

Comment croire que le débridement effréné de la concurrence entraîne une baisse des prix ? L’exemple du numéro des renseignements 12 devenu 218 suffit à démontrer que cette libéralisation sauvage crée une jungle des prix préjudiciable aux consommateurs. L’exemple de la distribution de l’eau nous montre aussi que la concurrence peut mener à la surfacturation organisée et à l’entente illicite sur le dos des consommateurs.

Autre plaisanterie du président de la République : le dernier projet de loi sur le pouvoir d’achat, adopté définitivement le 31 janvier 2008 par le Parlement, prévoit notamment pour les salariés la possibilité de convertir certaines journées de repos en argent et la monétisation des comptes épargne temps (CET).

Sous le prétexte de permettre aux salariés de "travailler plus pour gagner plus", le salarié pourra renoncer, en accord avec son employeur, à tout ou partie des journées ou demi-journées de repos acquises avant le 31 décembre 2009 au titre de la RTT. En contrepartie, la rémunération du salarié sera majorée d’au moins le taux applicable à la première heure supplémentaire dans l’entreprise, soit 25 % à défaut d’accord collectif fixant un taux différent. Le salarié disposant d’un CET pourra demander à l’employeur d’utiliser les droits affectés sur son compte au 31 décembre 2009 pour compléter sa rémunération.

Des millions de salariés vont ainsi pouvoir "travailler plus pour gagner plus" mais en renonçant à leurs congés !

Mais si le pouvoir d’achat s’érode chaque année, c’est aussi parce que les cotisations sociales n’ont cessé d’augmenter au fil des années pour les salariés comme les employeurs certes, sauf que ces derniers se sont rattrapés sur les salaires nets qui ont faiblement augmenté, voire stagné ou régressé. Depuis l’entrée en vigueur des 35 heures en particulier, les salariés ont certes gagné une réduction du temps de travail (seul aspect positif des lois Aubry) mais leurs conditions de travail se sont dégradées et un gel des salaires sur plusieurs années a été observé dans la plupart des entreprises.

Sans compter trois nouvelles franchises médicales en vigueur depuis le 1er janvier 2008 (50 centimes d’euro par boîte de médicament, 50 centimes pour chaque acte paramédical, et 2 euros pour chaque recours à un transport sanitaire) qui viennent s’ajouter aux divers forfaits déjà existants (forfait d’1 euro sur chaque consultation ou acte médical, forfait hospitalier de 16 euros par jour, participation de 18 euros pour les actes médicaux dits "lourds", ticket modérateur à la charge de chaque assuré social, déremboursements fréquents de nouveaux médicaments, etc.).

Des nouvelles recettes certes pour le régime général de la Sécurité sociale mais ces différents forfaits ponctionnent fortement le pouvoir d’achat des salariés, en particulier celui des plus modestes et aggravent une fiscalité indirecte déjà très lourde en France (80% du budget de l’Etat est aujourd’hui financé par les impôts indirects...) en creusant toujours plus les inégalités sociales.

Ce recours à la fiscalité indirecte, mettant à contribution de la même façon les personnes les plus aisées comme les plus modestes, constitue pour Nicolas Sarkozy et sa majorité présidentielle UMP-Nouveau Centre la solution principale pour régler les problèmes budgétaires. C’est sans doute elle qui sera utilisée encore, après les élections municipales, pour éviter que le déficit du budget de la France ne s’aggrave davantage. C’est celle qui risque d’être utilisée pour compenser la fin des recettes publicitaires sur les chaînes publiques. C’est celle enfin qui est utilisée par les collectivités territoriales pour faire face au désengagement de l’Etat puisque les "impôts locaux", impôts indirects significatifs et de plus en plus lourds, n’ont jamais été intégrés à l’impôt progressif républicain par aucun gouvernement de droite comme de gauche...

L’indice des prix INSEE à réformer mais jamais réformé...

Le pouvoir d’achat des salariés est d’autant plus difficile à maintenir que l’indice officiel des prix à la consommation ne reflète pas la réalité (+ 2,5% pour l’indice des prix, hors tabac, pour l’année 2007).

Si pour les statisticiens de l’INSEE, la hausse du pouvoir d’achat est toujours légèrement positive, c’est parce qu’elle concerne la masse des revenus reçus par les ménages, et non chaque revenu pris individuellement. Le revenu moyen des ménages ne correspond ainsi à aucune réalité socioprofessionnelle et n’est qu’une simple moyenne mathématique.

Cet indice ne dit rien, par exemple, de la fiscalité qui augmente largement plus que l’inflation ! Il ne dit rien en matière de consommation, quand un nouveau produit est mis en vente, l’augmentation de prix par rapport au produit ancien n’est pas intégré dans l’indice ! Il n’a jamais intégré l’augmentation des prix camouflée par les "arrondis" opérés nettement à la hausse, notamment après le passage à l’euro et par un blocage ou une diminution des salaires, liés au passage aux 35 heures.

Aujourd’hui, lors de toutes les négociations salariales, les directions d’entreprise et l’Etat s’appuient sur le chiffre officiel de l’inflation pour négocier comme d’habitude à minima. Au final, la plupart des accords d’entreprise débouchent sur des augmentations inférieures à l’indice INSEE, lui-même déjà sous-évalué !

Et, comme le rappelle justement le CERC (Centre d’études des revenus et des coûts), il n’est guère étonnant, dans ces conditions, qu’une forte impression de régression prédomine car la perte nette de pouvoir d’achat est largement supérieure à la (faible) hausse du salaire net moyen, calculée par l’INSEE.

Cette situation est particulièrement dramatique pour 40% des salariés qui voient, en plus chaque année, leur salaire individuel baisser pour d’autres raisons comme la variation de leur durée de travail ou le déménagement pour des raisons professionnelles, la hausse des loyers étant extraordinairement forte.

L’indexation automatique des salaires : seule solution pour protéger le pouvoir d’achat

En 1983, Jacques Delors, ministre de l’Economie et des Finances, décida de deux plans d’austérité et le pouvoir d’achat des salariés commença dès lors à diminuer régulièrement, l’échelle mobile des salaires ayant été supprimée sans pour autant que le chômage diminue.

Il convient aujourd’hui de stopper cette érosion continue et de réintroduire un système d’indexation des salaires à l’indice des prix car, même si elle est plus faible aujourd’hui que dans les années 80, l’inflation touche en priorité les salariés et les couches sociales les plus fragiles.

En Europe, il n’y a plus que deux pays où l’on trouve encore une indexation automatique des salaires : la Belgique et le Luxembourg où les salaires et les allocations sociales (soins médicaux, prestations de la CPAM ou de la CAF, pensions, rentes accidents du travail et maladies professionnelles, indemnisations des personnes handicapées, indemnisations chômage, etc.) sont adaptés automatiquement en fonction de l’évolution des prix.

Dans d’autres pays, des systèmes compensant les pertes de pouvoir d’achat existent bien mais ces mécanismes n’ont pas un caractère automatique. En Allemagne ou aux Pays-Bas par exemple, les syndicats doivent négocier systématiquement pour compenser la perte de pouvoir d’achat subie depuis les négociations précédentes à la suite de l’inflation.

Le but de l’indexation automatique est donc de maintenir autant que possible le pouvoir d’achat des revenus du travail et des allocations sociales. Contrairement à ce que disent ses détracteurs, elle ne favorise pas l’inflation car elle est basée sur des faits qui ont déjà eu lieu et sur l’évolution réelle des prix qui s’est déjà produite au cours du ou des mois précédents.

De plus, elle favorise une solidarité automatique entre les travailleurs des secteurs forts et ceux des secteurs faibles ainsi qu’entre les travailleurs actifs et inactifs. Elle est un facteur de stabilité sociale : les négociations salariales peuvent se concentrer sur l’augmentation réelle des salaires, puisque l’indexation automatique garantit la compensation de la baisse du pouvoir d’achat. C’est également un facteur de stabilité économique : le maintien du pouvoir d’achat représente un facteur de maintien de la consommation et donc de la croissance économique.

Si la majorité présidentielle UMP-Nouveau Centre et le PS sont à mille lieues de penser à rétablir une indexation automatique des salaires en France, les grands organismes économiques comme l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) et le Fonds monétaire international (FMI), dirigé aujourd’hui par Dominique Strauss-kahn, tirent aussi à boulets rouges sur l’indexation automatique et plaident pour sa suppression, là où elle existe encore...



19 réactions


  • 1liberal 1liberal 29 février 2008 13:08

    L’article est intéressant car il dresse un tableau plutot juste de ce que certains appellent le modèle social francais. Malheureusement, il attribut comme trop souvent a la concurrence des méfaits qui sont essentiellement dus a son absence.

    La récente inflation dans l’alimentaire montre assez bien par exemple que la grande distribution en France fixe elle-meme ses prix et que l’équilibre entre l’offre et la demande n’est pas respecté. Les ententes qui par définition faussent la concurrence sont, j’aimerais le rappeler, illicites. Le Conseil de la Concurrence a pleinement sont role a jouer pour rétablir cet équilibre.

    L’indexation automatique des salaires est une aberration que les employeurs s’empresseraient de contourner en freinant les embauches, créant plus de chomage, et en augmentant la pression deja forte sur les employés, plus de stress et d’antidépresseurs. Le salaire est le prix de l’emploi. Plus la demande d’emploi est forte, plus les salaires sont bas, inversement, plus l’offre est abondante, plus les salaires grimpent. On ne peut parler des salaires sans parler du chomage et sans en chercher les causes exogènes.

    Pourquoi plus de chomage, pourquoi plus de logement locatif, pourquoi moins de pouvoir d’achat en France qu’ailleurs ? Nous récoltons a mon sens les fruits d’un interventionnisme mal placé.


    • Albert Ricchi Albert Ricchi 29 février 2008 22:53

       

      @ llibéral

      Merci pour votre commentaire et le "tableau plutôt juste" mais si j’ai bien compris, il faudrait accepter sans broncher, tous les ans, que les salaires augmentent moins vite que le taux d’inflation pour que l’économie se porte bien.

      Que le pouvoir d’achat ne soit pas augmenté, c’est à dire que les salaires n’augmentent pas plus que le taux d’inflation, c’est peut être à la rigueur tolérable mais que systématiquement chaque année, ceux-ci augmentent moins vite que l’inflation, c’est bien pour l’entreprise mais le résultat est là : une paupérisation des salariés sans cesse grandissante depuis 1983...

      Que je sache, la Belgique ou le Luxembourg ne se portent pas plus mal que la France...

      Salutations

      Albert


    • Gilles Gilles 1er mars 2008 09:58

      1liberal

      "Le salaire est le prix de l’emploi. Plus la demande d’emploi est forte, plus les salaires sont bas,inversement, plus l’offre est abondante, plus les salaires grimpent."

      La loi de l’offre et de la demande, le béaba du libéralisme économique. Oser ressortir ce constat simpliste révèle vos oeuillères idéologiques

      Les mécanismes dans une économie aussi complexe que la notre sont carrément plus compliqués, comme d’ailleurs le souligne l’article, notamment sur les ententes, les situations de monopole (téléphonie, renseignements, eau., grande distribution....)

      Et comment expliquez vous que l’on ait du mal à recruter dans la restauration et le bTP ????? regardez les annonces, le salaire proposé ne vole pas plus haut que le smic. Là la loi de l’offre etd e la demande ne joue pas vraiment.....

      Ensuite, par exemple dans l’informatique chez les SSII. j’y bosse...Elles se plaignent de la difficulté à recruter et effectivement ont du mal...malgrè le monde sur ce marché du travail. Cependant, quand vous postulez à un poste, force est de constater que les salaires proposés sont trés bas, de plus en plus bas. En 1998 je gagnais légérement plus que maintenant et pourtant j’ai changé de boite, de poste et par rapport à la moyenne je suis bien loti

      Les SSII moyennes sont rachetées à tour de bras par de grands groupes (Sogeti/Cap, Akka, Astek, Sopra..) de plusieurs milliers d’employés qui dés le rachat suppriment tous les petits avantages acquis (mais non obligatoires) qui mettaient du bon beurre dans les épinards, font des montages financiers off shore pour éviter de payer un fort intéressement, et affichent tout de même des bénéfices haluccinants...mais refusent toute augmentation à moins d’avoir le couteau sous la gorge (et encore....)

      Non, je crois que dans mon cas, l’idée maitresse est de ne surtout pas céder au chantage salarial quitte à en souffir sur le moment, mais sur le long terme ils y gagnent en abaissant le niveau de salaire que l’employé peut espérer obtenir


  • Radix Radix 29 février 2008 13:25

    Bonjour

    L’indexation des salaires sur la hausse des prix est une illusion car l’indice INSEE est pour le moins peu fiable. Il met sur le même plan le prix des nouilles et celui d’un écran plat ce qui est une absurdité : on peut se passer d’un écran plat, pas de manger.

    Ensuite les hausses de prix sont différentes d’une enseigne à l’autre, dans l’une c’est le jambon qui flambe, dans l’autre les yaourts et dans la troisième l’eau minérale. Ce n’est pas un hasard, cela est fait volontairement pour éviter qu’une enseigne apparaîsse comme "plus chère" qu’une autre.

    Une autre méthode de hausse camouflée très utilisée est le changement de conditionnement ou de formule de fabrication ce qui en fait un "nouveau produit", bien sûr il est plus cher mais il n’y a pas augmentation mais "innovation", donc plus de comparaison possible.

    Pour "faire des économies" comme l’a hypocritement conseillé notre ministre c’est de regarder les prix et d’acheter le moins cher. Donc achetons les nouilles ici, le jambon la-bas etc... Résultat 100 km parcouru et avec le prix de l’essence... qui, je le parierais, ne rentre pas dans l’indice !

    Radix

     


    • Albert Ricchi Albert Ricchi 1er mars 2008 14:09

       

      @ Radix

      Merci pour ces précisions fort intéressantes sur les prix.

      C’est bien parce que l’indice Insee ne reflète pas la réalité des prix qu’il faut le réformer, sans plus attendre.

      Quant à l’idée de maintenir au moins le pouvoir d’achat des Français, chaque année, en augmentant les salaires ou les prestations sociales d’un taux égal à l’inflation, elle devrait s’imposer d’elle-même à l’ensemble du monde politique, que l’on s’appelle Ségolène ou Nicolas…

      Mais gauche et droite, lorsqu’elles gouvernent, ne le font jamais…

      Salutations et à bientôt sur le web

      Albert


  • karquen karquen 29 février 2008 15:37

    "Bien manger c’est le début du bonheur..."

    Ce slogan à lui seul sous-tend la politique envisagée à court terme par l’OCDE et qui est de tenir les peuples par le ventre.

    Rarefier la nouriture est alors un moyen fort judicieux pour détourner les produits en vu de fabriquer de l’essence dite "bio"... Les céréales ne nourriront plus les individus mais serviront à rouler dans des 4X4 pour ces gens-là, qui ont le bonheur aussi bien dans leurs assiettes que sur la route...

    Je ne connais pas bien les mécanisme automatiques d’indexations sur les salaires. Ce que je sais c’est que FMI, OCDE, BCE... ont tendence à vouloir niveller par le bas les qualités de vie planétaire.

    Oui, dans leurs programmes, à mon avis, est inscrit quelque part : tenir le peuple sous le joug, par la nouriture, l’insécurité (quitte à la créer) et par le chômage structurel.


  • Bigre Bigre 29 février 2008 18:01

    Parler de pouvoir d’achat est pauvre, c’est un manque d’ambition. Il faut parler de capacité d’épargne.

    Pour augmenter le pouvoir d’achat, il suffit de baisser la TVA, d’un point, par exemple. On sait combien ça coute. Les plus pauvres dépensant tout, ils en tireraient une augmentation immédiate de leur pouvoir d’achat. Pour les moins pauvres, l’avantage ne porterait que sur la fraction consommée et pas sur la fraction épargnée. En pourcentage, la mesure serait très "sociale" !

    Pour augmenter la capacité d’épargne, et il faudra bien y penser un jour, vu que la dette de la France est achetée par les Asiatiques, ... c’est moins simple. Il faut aussi réduire les prélèvements obligatoires, ....

    Tout cela est en dehors de la logique de croissance du grouvernement.

    Gouvernement et parlementaires UMP qui ne semblent même plus croire en leur théorie, vu qu’ils tremblent déjà en attendant le verdict du prochain scrutin.

    Messieurs de l’UMP, si vous y croyez, à vos théories, vous avez jusqu’en 2012. Allez-y décomplexés qu’on vous dit !

    Bigre !

     

     

     


  • calypso calypso 29 février 2008 22:04

    Bonsoir,

    Article interressant mais il est illusoire de penser que nos élus nationaux pourront faire quelque chose de majeur pour le pouvoir d’achat et le niveau de vie en France. Les décisions de fond ne se prennent plus en France (Europe,OMC ...) et puis les caisses de l’état sont vides depuis longtemps (et pas seulement depuis le paquet fiscal et l’augmentation de salaire du président). Mr Sarkozy s’est fait élire sur l’idée "avec moi, tout est possible" et il est en train de payer ses promesses vaseuses. Mais avec d’autres cela aurait été pareil ...

    Il faut aussi relativiser, nos conditions de vie ne sont pas si mauvaises, un petit regard sur cette carte vous en persuadera : http://www.monde-diplomatique.fr/IMG/artoff556.jpg

    Le monde évolue, l’énergie coutera toujours de plus en plus cher et l’alimentaire aussi vu la démographie. Qu’a cela ne tienne, c’est à nous de trouver des solutions et avoir des idées concrètes à mettre en oeuvre ( Bientôt le retour des potagers dans les jardins ...)

    La vie en France n’est pas si dure pour celui qui a des exigences raisonnables.

     


  • Thierry LEITZ 29 février 2008 23:29

    Ceux qui "vendent" du logement (propriétaires et bailleurs), de l’énergie ou des télécoms (grandes compagnies quasi monopolistiques) voient eux, leurs revenus augmenter avec vigueur et constance.

    Leur point commun : la concurrence ne joue pas en leur cas.

    Rareté des acteurs de l’offre, caractère "incontournable" des offres, ententes instinctives...

    Vous imaginez : "Ah, chez vous le gazole est à 1,27 alors que chez X il est à 1,24. Si vous me le faites à 1,15, je fais le plein de suite ! Impossible.

    Ou bien : votre forfait WebTéléphoneTV est à 29,90 €/mois, chez Y il est à 26,90 si vous faites un effort, je le prends chez vous. Pure fiction. Idem pour les n° 118xxx, concurrence bidon, entente béton !

    Ou encore discuter le bout de gras sur chaque article du caddie, vu ici à tel prix, et là à tel autre ? Absurde. Des comptes d’apothicaires doublés d’une dépense en temps et trajets.

    Alors, de grâce, arrêtons le dogmatisme libéral qui voit de la concurrence "libre et non faussée" partout. C’est faux dans les cas précités, et bien d’autres qui affectent durement le pouvoir d’achat du fait de la captivité objective du "client" (couillon serait plus juste), bien obligé de rouler, loger, se chauffer et d’avoir l’eau, l’électricité, le téléphone, internet en plus pourquoi pas.

    Pour qu’une telle concurrence existe, il faut 1/ la pluralité d’offreurs 2/la comparaison des offres AVANT de choisir, 3/une fenêtre de discussion des tarifs 4/la liberté volage du client et non sa signature pour 24 mois.

    Bref, une inversion -à minima un rééquilibrage- du rapport de force qui est aujourd’hui clairement favorable aux grandes entreprises profitables.

    Il faut envisager un boycott massif et prolongé pour inverser de telles tendances, lourdes à tous points de vue ! Oui à une économie de respect, de pluralisme et de commerce à visage humain, encadré par des lois, seuls remparts à la voracité d’une oligarchie méprisante à 1000 lieue de nos préoccupations !


  • anny paule 1er mars 2008 15:54

    Article fort intéressant et précis qui met en scène correctement les soucis majeurs de la plus grande partie de notre population.

    La question que chacun de nous se pose aujourd’hui (sans faire réellement partie de ceux qui ne peuvent "boucler leurs fins de mois", mais qui ont limité au nécessaire raisonné leurs achats) est celle des "lendemains"... alors, que dire de ceux qui sont dans la misère ?

    Quand, au cours d’une émission radio (sur France Inter), au cours de la campagne présidentielle, j’ai entendu un de nos politiques de l’UMP (je n’ai plus son nom en tête, mais la citation, elle, est exacte) dire que : "l’ennemi de la croissance, c’est le plein emploi" , il me semble que tout a été dit !

    Ainsi, le chômage est soigneusement entretenu de façon à ne pas avoir à donner un salaire correspondant à la valeur, la formation, la compétence de celui auquel on condescendra à accorder le droit de travailler ! C’est idéologique ! Tous les autres discours, et bien sûr, ceux de NS pendant sa campagne et depuis son élection sont du vent ! Du "président du pouvoir d’achat" au "travailler plus pour gagner plus", tout cela n’a aucun sens, aucune réalité, et ceux qui se sont laissés berner nous ont tous mis dans un enfer dont nous ne faisons que mesurer les effets chaque jour un peu plus.

    Le monde de la mondialisation, de la finance pour la finance, de la main mise sur TOUT par les énormes multinationales fonctionne comme un "en soi" qui n’a pas besoin de prendre en compte les humains que nous sommes. Nous devenons des "variables d’ajustement" ! simplement cela !

    La seule solution pour sortir de ce cercle infernal serait une réelle prise de conscience des Hommes de cette planète... ou, tout simplement de certains d’entre eux, capables d’induire une réelle réflexion humaniste. Je crains que ce ne soit pas pour demain... hélas !


  • Fred 1er mars 2008 18:35

    Est-ce que l’auteur pourrait nous montrer que les 15 milliards dépensés cette année vont aller aux riches ?


    • Fred 1er mars 2008 18:41

      Monsieur Ricchi,

       

      Etes vous entrepreneur et si oui payez vous vos employés largement au dessus de la moyenne dans le domaine ? Je pense qu’il est facile de dire que les salaires doivent augmenter automatiquement suivant un indice mais je doute que de nombreuses petites entreprises puissent le faire.


    • Albert Ricchi Albert Ricchi 5 mars 2008 23:48

       

      @ fred

       

      Effectivement, je vous l’accorde, tous les milliards d’euros du paquet fiscal 2007 ne vont pas directement dans les poches des personnes les plus riches mais les principales comme la (quasi) fin des droits d succession ou le bouclier fiscal porté de 60% au 1er janvier 2007 à 50% au 1er janvier 2008 profitent exclusivement aux personnes les plus fortunées.


      Il faut apprécier les effets de cette loi sur plusieurs années et non uniquement sur 2007 (voir chiffres publiés sur Wikipédia à ce sujet). Les chiffres sont alors bien plus importants et je ne parle pas des 200 milliards d’euros accordés en exonérations de charges depuis 1993 aux entreprises, dont certaines délocalisent ensuite, alors que les salariés, eux, n’ont jamais vu leurs cotisations de sécurité sociale diminuer…

      Mais je crois que l’important n’est finalement pas là. L’essentiel réside sans doute dans le fait que pour récupérer plusieurs dizaines de milliards d’euros et éviter la faillite, Nicolas Sarkozy va utiliser une méthode chère à la droite (et hélas de temps en temps à la gauche…) qui est celle de l’augmentation des impôts indirects que l’on appellera tantôt TVA sociale, CSG ou autre taxe immobilière ou foncière, etc.. Un avant goût nous a déjà été donné au 1er janvier 2008 avec trois nouvelles franchises médicales…

      Les personnes les plus aisées sont donc favorisées à deux reprises : une première fois par le contenu de la loi Tepa en leur faveur et une seconde fois par des impôts indirects identiques pour tous, les riches comme les pauvres.


      La France a ainsi un budget de l’Etat alimenté à plus de 80% par des impôts indirects et seulement moins de 20% par l’impôt direct progressif sur le revenu, un record mondial en la matière. Même les USA, premier pays capitaliste du monde, ne nous égale pas…



      Salutations et à bientôt sur le web


    • Albert Ricchi Albert Ricchi 6 mars 2008 19:17

       

      @ Fred

       

       

      Si vous avez consulté ma fiche sur Agora, vous verrez que je ne suis pas entrepreneur mais vous semblez confondre augmentation et maintien du pouvoir d’achat comme d’ailleurs de nombreuses personnes trop sensibles à la désinformation concernant le sens initial des mots, pratiquée depuis longtemps sur l’ensemble des médias.

       

      Lorsqu’un entrepreneur ou l’Etat accordent une « augmentation » de salaire inférieure au taux d’inflation, c’est en fait une baisse de salaire. Un exemple concret : les pensions de vieillesse ont été augmentées au 1er janvier 2008 de 1,1%. Il s’agit en fait d’une baisse car l’inflation était de plus de 2,5% en 2007.

       

      Lorsque c’est une « augmentation« égale au taux de l’inflation, c’est en fait un maintien du pouvoir d’achat.

       

      Dans de très rares cas, lorsqu’il s’agit d’une augmentation supérieure au taux d’inflation, c’est une réelle augmentation de salaire et je comprends très bien que les petites entreprises ne puissent accorder une vraie augmentation de salaire. 

       

      Mais dans tous les cas, petites ou grosses entreprises, les salariés devraient voir leur pouvoir d’achat au moins maintenu.

       

      Salutations et à bientôt sur le web

       

      Albert


  • fourminus fourminus 1er mars 2008 21:00

    Je ne sais pas pourquoi mais certains des commentaires ci dessus me semblent peu naturel, factices... L’article n’est pas mauvais, c’est un programme politique radical bien expliqué, quoiqu’un peu long. Pourquoi donc ai-je le sentiment que les commentaires sont de la meme eau ? Le style (trop) pédagogique ? D’etre à ce point pédagogique me laisse comme un sentiment d’infantilisation. Surtout si il s’averrait que les commentaires sont fabriqué par le(s) auteur(s)... Finalement tout comme la propagande du MEDEF, celle ci ne me parrait pas très respectueuse. J’espère me tromper...


  • Bof 2 mars 2008 09:57

    Pouvoir d’achat....pouvoir d’achat...pouvoir d’achat..... demandé , exigé même, pourtant avec tous les avantages de congés "payés" de 35 heures de week-end , ...d’utilité discutable du poste de travail : " " si le service complet n’ existait pas , combien de Français en souffriraient ? (J’ai mis le pluriel ! ) et pendant ce temps environ vingt deux millions de Français sont mis de coté . Ils n’ont même pas eu l’ enseignement , pourtant obligatoire , ils ne savent ni lire, ni écrire, ni compter pour 20 à 22 % . Ce que l’on nomme encore "administration" semble trouver cette situation acceptable . Cette situation n’est pas politique puisque l’alternance n’a rien changé . Le service militaire avec sa discipline ne vient plus combler l’ ignorance , " apprendre " demande une discipline j’ai cru comprendre . Les racines semblent très profondes dans les mentalités " du moi- d’abord ", " ET même " " Rien que pour moi, moi- Centre du monde " " d’ environ six à dix millions de privilégiés qui se soucient plus de leurs " ponts" que du sort de leurs semblables...nous arrivons dans l’injustice petit à petit.


    • Fred 2 mars 2008 13:26

      mais bien sur les 6-8 millions de privillégiés ne sont que des moi d’abord et les autres seraient généreux s’ils avaient l’argent car on peut le constater ils font beaucoup de bénévolat .

      De part le système les français sont égoistes et individualistes plus que les citoyens des pays Anglo-saxons, les français pensent que c’est au gouvernement de tout régler.


  • freedom2000 freedom2000 2 mars 2008 11:33

    Encore et toujours, les riches et gens aisés voient leur pouvoir d’achat exploser à la hausse avec cette baisse constante du dollar, car qui peut se permettre de voyager fréquemment à l’étranger ?


  • cMoi69 2 mars 2008 18:27

    La solution existe..

    Des riches moins riches seront toujours des riches..

    Des pauvres n’étant plus pauvre mais pouvant participer à la vie collective.. merveilleux..

    Créer et maintenir l’affontement pauvre et riche, c’est absurde..

    se battre pour qu’il y ai une échelle des valeurs de 100 à l’infinie.. serait juste..

    Utopie ? pas plus que d’aller sur la lune.. ha .. on me dit que la lune , cela ne l’est plus !!!


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