mardi 7 juillet 2009 - par Adrian

Quand Krugman demande à Greenspan de créer une bulle immobilière

Des membres du Ludwig Von Institue ( du nom de l’économiste libéral) ont retrouvé des articles dérangeants de Krugman... 

Né aux Etats-Unis durant les Trente Glorieuse, Paul Robin Krugman est un économiste néo keynésien, titulaire d’un Ph.D d’économie du MIT (Massachusetts Institut of technology). A enseigné dans les plus grandes écoles des Etats-Unis ( Yale, Standfort, MIT) il fut aussi conseiller économique sous Reagan ,promis à un poste important au sein de l’administration mais qu’il obtint pas, Krugman a écrit aussi écrit dans les plus grands journaux internationaux ( The Economist , Fortune, Slate et cetara) avant d’obtenir une tribune dans le sérieux New-York Times en 1999 et faisant, en conséquence, de lui un « faiseur d’opinion » . Ses travaux sur « les effets des économies d’échelle sur les modèles du commerce international et la localisation de l’activité économique » lui ont valu le « prix nobel » 2008 ainsi que la médaille John Bates Clark, un prix remis tous les deux ans à "l’économiste de moins de quarante ans qui est déclaré avoir apporté une contribution significative à la connaissance économique ».
 
Son parcours est donc plutôt réussi mais pourtant… Déjà, en 1999 il est au conseil d’administration de la fameuse entreprise Enron qui a fait faillite en 2001, où il est accusé d’avoir « contrôlé la couverture médiatique », quelques mois après l’éclatement de la bulle internet (2000). On en vient au problème. Dans les années 90 l’euphorie sur les valeurs technologiques amène, à son apogée au début des années 2000, à une montée à des niveaux jamais atteints du Nasdaq jusqu’à 5000 points et, suite à la remontée des taux d’intérêt (6% environ vers 2001) décidée par la FED, dirigé par Greenspan conduit à la récession… Pour « combattre » cette récession Greenspan fait l’inverse il diminue les taux d’intérêt…
 
Nous sommes donc le 2 août 2002 avec des taux ramenés à 2% et toujours en crise. Krugman dans sa tribune du New York Times tient alors ces propos :
  1. To fight this recession the Fed needs more than a snapback ; it needs soaring household spending to offset moribund business investment. And to do that, as Paul McCulley of Pimco put it, Alan Greenspan needs to create a housing bubble to replace the Nasdaq bubble.
 
Le fait est là. Afin de « résoudre » la crise Krugman demande de créer les conditions d’une nouvelle crise ! Combattre le feu par le feu en quelque sorte.
Le moyen est aussi là, dicté en 2001
  1. In time this overhang will be worked off. Meanwhile, economic policy should encourage other spending to offset the temporary slump in business investment. Low interest rates, which promote spending on housing and other durable goods, are the main answer. But it seems inevitable that there will also be a fiscal stimulus package"
 
La baisse des taux d’intérêt (ceux faisant augmenter les prix des maisons) a permis le grossissement des prix de l’immobilier mais aussi de faire revenir la croissance.
 
 
Il explique ainsi sa théorie :
  1. "Consumers, who already have low savings and high debt, probably can’t contribute much. But housing, which is highly sensitive to interest rates, could help lead a recovery.... But there has been a peculiar disconnect between Fed policy and the financial variables that affect housing and trade. Housing demand depends on long-term rather than short-term interest rates — and though the Fed has cut short rates from 6.5 to 3.75 percent since the beginning of the year, the 10-year rate is slightly higher than it was on Jan. 1.... Sooner or later, of course, investors will realize that 2001 isn’t 1998. When they do, mortgage rates and the dollar will come way down, and the conditions for a recovery led by housing and exports will be in place
 
Ainsi les taux d’intérêts (ceux faisant augmenter les prix des maisons) vont descendre et suite au grossissement trop importante de la bulle et ses conséquences Greenspan sera obligé d’augmenter les taux d’intérêts et qui en conséquence va faire « exploser la bulle ».
 
 Nous voilà arrivés à aujourd’hui. Pour combattre la récession le directeur de la FED a baissé les taux d’intérêts. Paradoxalement, Krugman a été très critique de la politique de Bush. La nouvelle devrait ainsi réduire sa réputation vu les conséquences dramatiques de cette crise.
 
D’autres citations sur :


6 réactions


  • hans lefebvre hans lefebvre 7 juillet 2009 18:46

    Comme quoi les lycéens d’aujourd’hui valent mieux que ceux d’hier !


  • GreenGarden GreenGarden 8 juillet 2009 09:06

    Chapeau !


    G.

  • Anakin Skywalker 8 juillet 2009 09:13

    Ce qui me choque dans tout ça, c’est que l’économie, qui devrait être un moyen de nous faciliter l’existence, est utilisée délibérément pour le contraire, à savoir rendre la vie impossible aux locataires et aux pauvres (qui sont souvent les mêmes personnes), et même aux classes moyenes.

    On voit la folie du système actuel, il faut sacrifier les humains pour qu’il puisse continuer à tourner, alors que c’est notre création et qu’il n’a aucune vocation d’ordre religieux ou métaphysique à exister pour nous pourrir la vie.

    Krugmann passe à tort pour un économiste progressiste.


  • alcyon 8 juillet 2009 12:51

    Si l’influence de ces décisions sont avérées, il apparaît une fois de plus que la nocivité du néolibéralisme professé par beaucoup d’économistes est criminelle, tout aussi surprenant et condamnable est l’attitude de beaucoup de chefs d’état qui écoutent malgré tout ces conseillers véreux alors que la crise financière sonne le glas de la fin du capitaliste. Probablement le manque de courage ou l’incapacité d’inventer un autre type de fonctionnement sociale à travers les nouveaux enjeux environnementaux, à moins que certains attendent une révolution des peuples...

     A lire La Trahison des économistes Jean-Luc Gréau


Réagir