jeudi 17 décembre 2020 - par xavier dupret

Sanctions américaines. L’Iran n’est pas à genoux…

 

Les sanctions économiques appartiennent, comme chacun le sait, à la panoplie bien connue de l’arsenal de répression des Etats-Unis. L’Iran, depuis 2018, est à nouveau la victime de cette stratégie de la pression économique déployée à des fins politiques.

Cette analyse visera à resituer les effets réels des sanctions américaines sur l’économie iranienne. Ce repérage tiendra évidemment compte du contexte de pandémie dans lequel le monde se débat pour l’heure.

 

Pas d’hyperinflation en vue

La pandémie de Covid-19 a particulièrement frappé l’Iran. L’Iran appartient au Top 6 mondial des pays les plus touchés par le virus, avec, en date du 11 décembre 2020, 1.092.400 cas (dont 787.850 guérisons) et plus de 51.000 décès[1]. Vu l’ampleur de l’épidémie, on pourrait s’attendre à ce que les sanctions imposées, unilatéralement et au grand dam de la communauté internationale, par les Etats-Unis aient exercé un effet particulièrement destructeur sur l’économie de l’Iran.

On peut, chiffres à l’appui, estimer qu’il n’en est rien. Bien sûr, les sanctions US ont frappé durement en empêchant Téhéran d’exporter son pétrole. Or, l’or noir représente la principale source de devises du pays. En 2017, alors que les Etats-Unis continuaient à respecter les termes de l’Accord sur le nucléaire iranien de 2015, les hydrocarbures (gaz inclus) représentaient plus de 70% des recettes d’exportation du pays. A l’époque, la filière des hydrocarbures avait rapporté à l’Iran plus de 40 milliards de dollars[2].

Deux ans après le retrait des accords par Washington, on peut estimer que l’administration Trump a raté sa cible. L’Iran n’est pas à genoux.

Lorsqu’un pays qui importait, en 2018, pour 40 milliards de dollars (en tête de ces importations, on retrouve des produits alimentaires pour un montant de 4 milliards de dollars) se voit privé de son importante manne pétrolière, on peut s’attendre à ce qu’un phénomène d’hyperinflation éclate. Pour rappel, il y a hyperinflation lorsque l’inflation mensuelle dans un pays est égale ou supérieure à 50%, et ce, durant au moins un mois[3]. L’Iran n’est pas, loin s’en faut, entré dans un épisode de ce type. Si l’Iran avait été débordé par une vague hyperinflationniste, il en aurait résulté une rude épreuve pour le pays. Classiquement, lorsqu’un pays est victime d’un épisode d’hyperinflation, il s’en suit une dollarisation de facto de son économie et donc, une plus grande dépendance à l’égard du billet vert.

De ce point de vue, on peut dire que le déclenchement d’une vague d’hyperinflation était le but recherché par Washington à travers les sanctions contre l’Iran. C’est un cuisant échec puisque le rial ne s’est déprécié, en deux ans, que de 20% face au dollar. C’est une chute évidemment importante mais elle n’est pas de nature à déchaîner les forces destructrices de l’hyperinflation.

Pour s’en convaincre, on scrutera l’évolution de l’inflation en Iran. De novembre 2019 à novembre 2020, le taux d’inflation annuel qui a prévalu en Iran a été, selon le Statistical Center of Iran, de 29%[4].

La Banque mondiale, dont la proximité avec les Etats-Unis est bien connue, ne pointe pas non plus de dérapage hyperinflationniste en Iran. Selon la Banque mondiale, le taux d’inflation, au cours de l’année 2019, y a été de 41%[5]. L’Iran n’est donc pas devenu le Venezuela du Moyen-Orient, contrairement à ce qu’espérait à haute voix l’opposition iranienne soutenue par les Etats-Unis[6]. Dans ces conditions, la cible des autorités monétaires iraniennes d’un taux d’inflation de 22%[7] en base annuelle à la fin du premier trimestre 2021 s’avère une ambition raisonnable et crédible.

 

Conséquences économiques du retour des Etats-Unis dans le cadre des accords sur le nucléaire iranien

De surcroît, cet objectif de politique monétaire est clairement renforcé par la perspective de voir les Etats-Unis, suite à l’élection de Joe Biden, revenir aux Accords sur le nucléaire iranien et par là même, abandonner la politique de sanctions de l’administration Trump. En 2018, avec un baril dont le cours moyen était de 69,52 dollars (prix OPEP[8]), l’économie iranienne bénéficiait, comme nous l’avons vu, d’un apport en devises de 40 milliards de dollars.

Avec un baril aux alentours de 50 dollars en moyenne annuelle, l’Iran pourra compter sur une rentrée en devises de près de 2,5 milliards de dollars par mois (30 milliards de dollars en base annuelle). Il ne sera alors plus question d’anticiper une hyperinflation pour le pays. Ce péril grave sera écarté.

Pour mémoire, le baril de Brent, la référence européenne en ce qui concerne l’or noir, a, le 10 décembre 2020, franchi le seuil des 50 dollars, « un montant jamais atteint depuis le 6 mars »[9]. A titre d’information complémentaire, on mentionnera que les prévisions de l’OPEP, sous la pression de l’Arabie saoudite, concernant le prix du baril n’intègrent pas un retour de la production journalière de l’Iran à raison de 2 millions de barils par jour (soit la production journalière de 2018). Il va naturellement de soi que si les stratégies de vaccination sont couronnées de succès, la consommation mondiale de pétrole repartira à la hausse de telle sorte que la production iranienne ne fera pas baisser le prix unitaire du baril.

De toute manière, il faut être très clair sur un point. Au cours des deux dernières années, les Saoudiens ont aidé l’administration Trump à exercer un maximum de pression sur Téhéran sans manifester aucune solidarité pour un autre membre de l'OPEP. La responsabilité d’une éventuelle dégradation des cours du brut, après le retour de l’Iran sur les marchés, ne sera donc pas le fait de Téhéran mais de Ryad.

Le prix du baril ne peut constituer à lui seul l’indicateur de référence permettant de juger des effets positifs sur l’économie iranienne du revirement de Washington. En effet, la sortie du régime de sanctions décidées unilatéralement par l’administration Trump en 2018 remettra à l’ordre du jour une série de projets d’investissements qui permettront au pays d’augmenter ses exportations et/ou de réduire ses importations. Le retour au cadre de 2015 permettra à Total d’intensifier l’exploitation du projet gazier offshore South Pars situé à proximité des eaux du Qatar. Les exportations de gaz de Téhéran sont particulièrement faibles alors que le pays détient les plus importantes réserves de gaz naturel au monde, juste derrière la Russie. Les réserves de gaz de l’Iran s’élèvent, en effet, à 31,9 milliards de m[10].

De même, le groupe automobile français PSA, présent depuis longtemps en Iran, pourra, à la faveur du retour à l’esprit des accords de 2015, investir davantage en Iran. Il en résultera une amélioration de la balance commerciale du pays qui a consacré près de 10% de ses importations (5 milliards de dollars) en 2018 au seul secteur automobile[11].

Ces données permettent de saisir l’importance économique pour l’Iran des accords de 2015. Pour autant, on n’en déduira pas que l’Iran reste strictement cantonné à une position demandeuse. Le pays possède un certain nombre de cartes dans son jeu qui lui ont permis, dans le passé, de manifester une très grande résilience face aux différentes vagues de sanctions américaines depuis la Révolution islamique de 1979.

 

Facteurs de résilience

Un premier facteur qui fortifie l’Iran aujourd’hui dans son bras de fer avec les Etats-Unis réside dans l’incapacité de Washington à bloquer complètement les exportations iraniennes de pétrole. Le premier client des exportations pétrolières iraniennes est la Chine. Or, Pékin n’a cessé d’importer du pétrole iranien depuis deux ans. « Les données officielles chinoises prouvent (…) que la Chine a importé 120.000 barils par jour de pétrole d'Iran en juillet [2020] »[12]. Ce chiffre traduit le fait que les Etats-Unis ne sont déjà plus le gendarme du monde et ne sont donc plus en mesure d’imposer unilatéralement leurs vues dans la région.

De plus, l’Iran est un pays qui est faiblement endetté vis-à-vis de l’étranger. Téhéran comptait, en effet, une dette extérieure de l’ordre de 2% de son PIB en 2019. C’est là un élément macroéconomique qui ne permet pas aux marchés financiers et au FMI d’exercer une quelconque pression sur Téhéran. Lorsqu’un pays du Sud est endetté en devises, il y a, en effet, toujours un risque que des puissances étrangères tentent de s’immiscer dans ses affaires intérieures. Ce n’est pas le cas de l’Iran.

En ce domaine, force est, d’ailleurs, de constater que l’Iran est victime d’une politique de discrimination de la part du FMI. C’est ainsi qu’en mai de cette année, l’Iran a fait une demande de prêt d’urgence auprès du FMI pour 5 milliards de dollars afin de faire face aux conséquences de la pandémie de coronavirus. Vu le faible niveau d’endettement du pays, il n’y avait aucune raison financière de refuser ce prêt. Pourtant, les grandes nations européennes (France, Allemagne et Royaume-Uni) n’ont pas réussi à faire fléchir Washington dans sa volonté d’asphyxier financièrement l’Iran[13].

Là encore, il faut pointer un échec de la part des Etats-Unis. En effet, en décembre 2019, les réserves de change de l’Iran s’élevaient à 80 milliards de dollars d’après la télévision iranienne[14]. Il s’agit là d’un niveau tout-à-fait intéressant puisqu’il correspond à 19 mois d’importations. Ce montant représente, au demeurant près de 9 fois la dette extérieure du pays qui était de 9 milliards de dollars au début de cette année[15]. De surcroît, l’Iran a pris l’habitude d’utiliser l’or dans son commerce avec les pays voisins. La région a donc besoin, d’une manière ou d’une autre, d’échanger avec l’Iran, un grands pays disposant de vastes ressources et d’une base industrielle diversifiée. Il s’agit là d’un état de choses auxquelles Washington ne peut rien. « Devant l’impossibilité d’effectuer des transactions en devises dures avec l’Iran, suite à l’entrée en vigueur, en 2012, des sanctions européennes et américaines, Ankara se met à lui régler sa facture énergétique en livres turques. Ces sommes sont déposées à la banque publique turque Halk Bankasi sur les comptes d’agents de change privés qui achètent avec elles des lingots d’or sur le marché turc puis les transfèrent en Iran ou, pour les convertir en devises dures, aux Émirats arabes unis »[16].

Il va de soi que la levée des sanctions améliorera grandement les données financières pour l’économie iranienne. Au début de cette année, l'Institut de la finance internationale (IIF), qui réunit les grandes banques et institutions financières internationales, estimait qu’en cas de levée des sanctions contre l’Iran, « la croissance de l'économie iranienne pourrait rapidement rebondir pour dépasser les 6% annuels et les réserves de changes remonter à 143 milliards de dollars à l'horizon 2024 »[17]. Ces chiffres datent d’une époque antérieure à l’éclatement de la crise sanitaire qui a, comme chacun le sait, plombé l’économie mondiale. Ils sont donc à revoir à la baisse mais ils permettant d’écarter l’hypothèse d’un pays au bord de la banqueroute. Si le potentiel de croissance iranien, une fois les sanctions levées, devait, en raison de la pandémie, être amputé d’un tiers (ce qui est une hypothèse très forte puisque la perspective de grandes campagnes de vaccination pour le deuxième trimestre 2021 est de plus en plus réaliste), l’Iran disposerait à l’horizon 2024 de réserves de change de 93 milliards de dollars.

L’Iran est une grande puissance économique émergente et les sanctions de Washington n’y changeront rien. Encore faut-il que le pays soit capable d’amortir le choc social résultant des sanctions. A ce sujet, il convient de mentionner l’existence des bonyads très peu connus en Occident. Ces derniers correspondent à des fonds de solidarité qui, à partir de la rente pétrolière, contrôlent une grande partie de l’économie du pays et servent d’outils de mutualisation des revenus au bénéfice des déshérités du pays. Certains experts américains, peu suspects, par ailleurs, de sympathie envers l’Iran, estiment que le poids des bonyads en tant qu’outils de solidarité serait de l’ordre de 20% du PIB iranien[18] (c’est-à-dire plus de 90 milliards de dollars). D’autres sources évoquent un poids de l’ordre de 2/3 du PIB[19]. En tout état de cause, l’Iran dispose de mécanismes institutionnels permettant de protéger sa population des conséquences négatives des sanctions américaines sur le plan social.

A titre de conclusion, on relèvera que le dossier iranien se caractérise par une importante dimension emblématique. Le caractère largement inopérant des sanctions de Washington à l’encontre de Téhéran prouve que les Etats-Unis ne sont plus en mesure d’imposer leur volonté par la force, comme c’était largement le cas, il y a de cela une trentaine d’années alors que le mur de Berlin venait de tomber.

C’est une leçon que les Européens devront bien finir par assimiler un jour…

 

[1] Coronatracker, Iran, Url : https://www.coronatracker.com/country/ir. Date de consultation : 11 décembre 2020.

[2] The Observatory of Economic Complexity, décembre 2020. Url : https://oec.world/en/profile/country/irn?yearSelector1=exportGrowthYear23. Date de consultation : 8 décembre 2020.

[3] Cagan, Philipp, « The Monetary Dynamics of Hyperinflation » in Friedman, Milton, Studies in the Quantity Theory of Money, University of Chicago Press, Chicago, 1956, pp.25-117.

[4] Tehran Times, Tehran registers lowest monthly inflation rate, 28 novembre 2020, Url : https://www.tehrantimes.com/news/455159/Tehran-registers-lowest-monthly-inflation-rate-SCI. Date de consultation : 11 décembre 2020.

[5] Banque mondiale, Inflation, consumer prices (annual %) - Iran, Islamic Rep., Url : https://data.worldbank.org/indicator/FP.CPI.TOTL.ZG?locations=IR. Date de consultation : 5 décembre 2020.

[6] Radio Farda, Parliament Warns Iran Might Get Hyperinflation By End Of March 2019, [en ligne], Url : https://en.radiofarda.com/a/iran-parliament-warns-of-hyperinflation-by-march/29683218.html, Date de consultation : 5 août 2019

[7] Tehran Times, Inflation rate of 22% targeted, 28 septembre 2020. Url : https://www.tehrantimes.com/news/452978/Inflation-rate-of-22-targeted. Date de consultation : 7 décembre 2020.

[8] Statista, Prix annuel moyen du pétrole brut de l'OPEP entre 1960 et 2019 (en dollars des États-Unis par baril), Url : https://fr.statista.com/statistiques/564926/prix-annuel-du-petrole-de-l-opep-1960/. Date de consultation : 5 décembre 2020.

[9] Armelle Bohineust, « Pétrole : le baril de Brent franchit le seuil de 50 dollars » in Le Figaro,, édition mise en ligne du 10 décembre 2020.

[10] BP Statistical Review of World Energy 2019, 68th edition, p.30

[11] The Observatory of Economic Complexity, décembre 2020. Url : https://oec.world/en/profile/country/irn?yearSelector1=exportGrowthYear23. Date de consultation : 8 décembre 2020.

[12] Tsvetana Paraskova, Chinese Data Shows Beijing Continues Iranian Oil Imports, 27 août 2020, Url : https://oilprice.com/Latest-Energy-News/World-News/Chinese-Data-Shows-Beijing-Continues-Iranian-Oil-Imports.html, Date de consultation : 10 décembre 2020.

[13] Financial Tribune, Europe Failed to Support Iran’s IMF Loan Request, édition mise en ligne du 30 septembre 2020.

[14] Agence Reuters, dépêche mise en ligne le 2 juin 2020. Url : https://www.reuters.com/article/iran-reserves-euros-idFRLDE6511PH20100602. Date de consultation :12 décembre 2020.

[15] Agence de presse de la République islamique, La banque centrale annonce une baisse de 4% de la dette extérieure du pays, 27 juillet 2020. Url : https://fr.irna.ir/news/83886710/La-banque-centrale-annonce-une-baisse-de-4-de-la-dette-ext%C3%A9rieure. Date de consultation : 15 décembre 2020.

[16] Deniz Unal, « Comment l’or est devenu monnaie d’échange entre la Turquie et l’Iran » in The Conversation, 3 juillet 2019.

[18] Mackey, Sandra, Iranians, Persia, Islam and the soul of a nation, New York, Dutton,1996, p.370.

[19] Julian Borger et Robert Tait, « The Financial Power of the Revolutionary Guards » in The Guardian, 15 février 2020.



43 réactions


  • leypanou 17 décembre 2020 08:10

    Article à saluer pour compenser la propagande anti-iran un peu partout.


    • Eric F Eric F 17 décembre 2020 17:44

      @leypanou
      Compense la propagande anti-Iran des média du « système », mais également la propagande pro-Trump des « anti-système » smiley


  • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 17 décembre 2020 09:22

    l’administration Trump a raté sa cible. L’Iran n’est pas à genoux.

    C’est l’article qui raté la cible. Les sanctions de Trump visaient les investissements européens réalisés depuis 2015 en Iran. Les entreprises européennes y ont lancer moult projets, et au moment de commencer à en retirer les bénéfices, zou, sanctions, retrait obligatoire, annulation ou gèle des projets. Même scénario avec les sanctions contre la Russie : qui en paye systématiquement les frais ? Les investisseurs européens. 


    • xavier dupret xavier dupret 17 décembre 2020 10:48

      @Opposition contrôlée C’est votre critique qui passe à côté de la cible. Mêmes les Chinois sont gênés aux entournures par le retour des sanctions. Les importations de pétrole ont quand même beaucoup diminué. Être bloqué sur Swift, ce n’est un bonheur pour personne....


    • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 17 décembre 2020 13:01

      @xavier dupret

      Notons d’abord que l’Iran, c’est de l’ordre de 3% des importations de pétrole chinois. D’autre part, les iraniens eux-mêmes montrent que le chiffre des exportations chinoises en Iran n’a pas bouger, témoignant qu’il n’y a aucun impact du volet bancaire des sanctions, et que la baisse apparente des exportations de pétrole est un montage comptable, leur pétrole ne faisant que transiter par la Malaisie vers la Chine -> China’s declared imports of Iranian oil hit a (Deceptive) new low (Les importations chinoises de pétrole à un nouveau (trompeur) minimum)

      Être bloqué sur Swift, ce n’est un bonheur pour personne....

      Oui, mais les iraniens s’en passent, par les européens.

    • xavier dupret xavier dupret 17 décembre 2020 16:10

      @Opposition contrôlée
      Oui, pour les Chinois et leur immense économie, le pétrole iranien ne représente qu’une fraction de leurs importations mais pour les Iraniens, c’est leur premier client pour la fourniture d’hydrocarbures. Je répète qu’au final, les Chinois ont moins importé de pétrole iranien que ce qui aurait été le cas en l’absence de sanctions. Quant au blocage sur Swift, cela signifie que les banques iraniennes sont blacklistées et que par conséquent, le gouvernement iranien éprouve des difficultés à se fournir en médicaments. Cette situation a été dénoncée par le président Rohani


  • Clark Kent Séraphin Lampion 17 décembre 2020 09:26

    Les sanctions économiques sont une alternative à la guerre militaire, mais il s’agit bien d’une guerre, extraterritoriale.

    Sur 239 ans d’existence, les Etats-Unis ont été en guerre 222 ans, mais ça n’a pas empêché les guerres commerciales en périodes de « paix ».

    L’infléchissement ne semble pas figurer au programme de Sleepy Joe au vu des choix qu’il a annoncés pour la composition de son équipe. Pour ce qui est de l’impact réel c’est une autre histoire : ils ont encore de la marge à travers les organismes « internationaux » à leurs bottes. Les méfaits actuels de l’OMS en sont l’illustration. Pfizer préfère le seringues aux kalaches. A moins que ce soir l’état américain qui soit à la botte des « corporates ».



  • Massada Amanite phalloïde 17 décembre 2020 09:48

    L’Iran n’est pas encore à genoux, mais sa capacité de nuisance est fortement amoindrie.

    +++++
    Avec l’arrivée de Joe Biden au pouvoir, certains espèrent en Iran qu’un retour au JCPOA (accord nucléaire) pourrait changer la situation économique du pays. Or, l’effondrement de l’économie iranienne n’est pas dû aux sanctions, mais à la corruption institutionnalisée et à la domination des gardiens de la révolution sur cette économie.
    +++++
    La population iranienne ne croit plus guère au discours officiel, les mensonges répétés des autorités ont engendré une grave crise de confiance.


    • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 17 décembre 2020 09:57

      @Amanite phalloïde

      corruption institutionnalisée

      La population iranienne ne croit plus guère au discours officiel

      Rien à voir avec chez nous alors.

  • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 17 décembre 2020 11:08

    L’Iran a su « négocier » ses liens avec la Russie et la Chine, ça explique beaucoup de choses. Si Biden veut reprendre des liens plus cordiaux avec l’Iran ce n’est pas pour rien ^^


  • binary 17 décembre 2020 13:30

    L Iran des ayatollahs n a pas besoin des USA pour s enfoncer toute seule.

    La seule question intéressante est : que veulent ils faire avec leur bombe ?


    • Rantanplan Arschloch 17 décembre 2020 13:39

      @binary

      réponse : la même chose que De Gaulle, être indépendants.


    • binary 17 décembre 2020 14:19

      @Arschloch
      Avec un petit « détail » qui fait toute la différence.
      De Gaulle ne pensait pas être immortel, les ayatollahs si !


    • Rantanplan Arschloch 17 décembre 2020 15:48

      @osis

      nan mais c’est pas pareil, c’est pour protéger la liberté et la démocratie alors que les méchants, c’est l’axe du mal qui veut égorger nos fils et nos compagnes 


    • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 17 décembre 2020 16:42

      @Arschloch
      La bonne réponse était : quelle bombe ? A ce jour, il n’y a que Netanyahu qui l’a vu. 
       


    • Eric F Eric F 17 décembre 2020 17:55

      @binary
      « la seule question intéressante est : que veulent ils faire avec leur bombe ? »


      L’Iran ne veut pas avoir la bombe, mais atteindre le seuil de l’avoir, et être en mesure de franchir ce seuil.
      Dans quel objectif ? dissuasion vis à vis de l’axe israélo-wahhabite


    • binary 17 décembre 2020 18:12

      @Eric F
      Vous ne comprenez pas le sens du mot « immortalité ».
      Le concept de dissuasion sous-entend qu il y a quelque chose à perdre qui est plus important que le gain.. Dans ce cas, il ne s applique donc pas.


    • Eric F Eric F 17 décembre 2020 19:01

      @binary
      C’est quoi cette histoire d’« immortalité » ? c’est en fait l’inviolabilité du territoire qui est l’enjeu, et effectivement un éventuel agresseur risque d’avoir en riposte des dommages pires que ce qu’il gagnerait.


    • binary 17 décembre 2020 21:25

      @Eric F
      Vous avez du mal à comprendre le monde qui vous entoure.
      L immortalité n est pas une histoire, mais une croyance.
      Votre opinion sur sa véracité ou pas, n a AUCUNE importance sur son résultat.
      Les gens qui sont , ou ce croient, immortels pensent qu ils ne risquent RIEN.
      Le concept de dissuasion ne s applique à eux.


    • Cartman Cartman 18 décembre 2020 02:16

      @binary
      « Vous avez du mal à comprendre le monde qui vous entoure. » AAAAAAAH LA FÉTIDE ODEUR SI CARACTÉRISTIQUE DE TROLL


    • Cartman Cartman 18 décembre 2020 02:20

      @binary
      « Vous avez du mal à comprendre le monde qui vous entoure. »
      On reconnaît le TROLL à l’odeur, disait l’autre.


    • DLaF mieux que RN ou Z / Ukraine vraidrapo 20 décembre 2020 10:56

      @Eric F
      -wahhabite

       ?

      Sont-ce des oies mâles ?


  • Spartacus Lequidam Spartacus Lequidam 17 décembre 2020 14:21

    C’est pas comprendre le but du sens des sanctions.

    Les sanctions c’est pour éviter que l’Iran dispose de la bombe atomique, et réduire son influence dans sa capacité de nuisance au monde. 

    Ce n’est pas parce que depuis 1945 nous n’avons pas eu une guerre atomique qu’il ne peut plus en exister une.

    Par ailleurs, ce régime est financier du terrorisme international et des guerres entre musulmans. 

    C’est aussi le financier du Hamas et Hesbollah. 

    Et c’est ça le problème ?

    Et si indirectement, le régime à vomir des mollahs pouvait s’écrouler avec ce serait un bien pour le monde entier.

    Il ne faut donc pas se réjouir que les sanctions fonctionnent imparfaitement.

    Les Mollahs sont guidés par le Coran version Chiite, qui appelle a tuer les mécréants et « occidentaux ».

    Ces gens tuent sans complexe des gens a des grues tous les jours, des femmes adultères ou des gens qui ne pensent pas comme eux.

    Les avoir laissé continuer, c’est laisser un abruti de religieux appuyer sur un bouton, nous détruire et réduire la Belgique et la moitié de la France a un amas de cendre.

    Les sanctions fonctionnent imparfaitement mais elles fonctionnent un peu.

    Il leur devient de plus en plus complexe de créer une bombe et leur chercheur le plus instruit a été descendu.

    Le militaire le plus belliqueux a été dégommé a coup de drone.

    Leurs bases en Syrie ont dégagé. L’Irak devient plus sécurisé même s’il reste des attentats.

    Sans financement du hesbollah au Liban, ces terroristes ont une influence qui baisse.

    Sans l’influence de l’Iran, les pays arabes signent des accords avec Israël.

    Aurait-il pu y avoir 80 aller-retour Dubai Tel Aviv sans les sanctions ?

    Les arabes ont compris maintenant que l’Iran n’a plus les moyens de financer le Hamas, que les Palestiniens ne sont plus un peuple a plaindre. Le Maroc vient de reconnaitre Israël.

    Le vrai problème, c’est d’annuler les sanctions. C’est redonner de l’influence a des gens belliqueux.

    Les gauchistes comme l’auteur sont par principe anti-américains. S’ils peuvent trouver des détails anti-américains ils sont en extase car il pensent se pays comme ennemi..

    Ces gauchistes ne comprennent pas que les ennemis de leurs ennemis ne sont pas nos amis.

    C’est tout le biais partial de cet article.


    • xavier dupret xavier dupret 17 décembre 2020 16:17

      @Spartacus Lequidam Je ne me réjouis ni ne me désole. Je constate des faits. Faites attention au qualificatif « gauchiste » utilisé pour discréditer un adversaire (réel ou fantasmé), il vous disqualifie également puisqu’il dit aussi d’où vous parlez...


    • Aimable 17 décembre 2020 16:58

      @xavier dupret
      Pour Spartacus tous ceux qui ne vénère pas le dollar us ainsi que l’or sont des gauchistes ou selon son expression plus fréquente des communistes a éliminer .


    • leypanou 17 décembre 2020 20:59

      @Spartacus Lequidam
      Les sanctions c’est pour éviter que l’Iran dispose de la bombe atomique  : et en vertu de quoi l’Iran ne devrait pas disposer de la bombe atomique ?
      L’Iran est entouré de plusieurs pays qui lui sont hostiles et l’Iran n’a pas le droit d’avoir l’arme atomique ?
      Soit l’Iran l’a l’arme atomique soit personne ne l’a, en particulier le petit Satan.


    • Spartacus Lequidam Spartacus Lequidam 17 décembre 2020 21:21

      @leypanou
      Une cuisinière peut avoir un couteau, c’est sans danger.
      Mais pas des gens qui croient qu’égorger les gens c’est dieu qui leur a dit.

      L’Iran est un pays dirigés par des tarés.
      C’est pour cela qu’il ne faut pas qu’ils aient la bombe.


    • Spartacus Lequidam Spartacus Lequidam 17 décembre 2020 21:27

      @xavier dupret

      On n’assume pas ce que l’on est ?

      Redistribution de l’argent des autres, keynésianisme, haine des USA et pays liberaux, pro pays totalitaires, sur-idéalisation des lubies des pays gauchistes.

      Je constate des faits. Il n’y a qu’a lire les articles.


    • DLaF mieux que RN ou Z / Ukraine vraidrapo 20 décembre 2020 11:03

      @Spartacus Lequidam

      que les Palestiniens ne sont plus un peuple a plaindre


      Comme les israéliens arabes qui sont interdits dans les 15 écoles d’une agglomérations. Les parents doivent faire des km chaque jour pour atteindre des écoles confessionnelles
      Et en quels termes scandaleusement humiliants, un responsable juif a motivé cette application de la Loi de l’État raciste !!! (Vu pas plus tard qu’hier sur ARTE)
      J’imagine la levée de boucliers en France...


    • xavier dupret xavier dupret 20 décembre 2020 13:31

      @Spartacus Lequidam L’Iran avait déjà accepté, selon les termes de l’accord de 2015, de se cantonner au nucléaire civil. Les rapports de l’AIEA sont formels. Et je n’ai pas besoin de vous mettre en cause à titre personnel ; 

      https://www.youtube.com/watch?v=QpXTrlIt6EI


    • xavier dupret xavier dupret 20 décembre 2020 13:37

      @Spartacus Lequidam L’argent des autres, c’est vite dit  "« Un particulier s’enrichit à employer une multitude d’ouvriers fabricants ; il s’appauvrit à entretenir une multitude de domestiques. » Adam Smith, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776. Les pays en froid avec les Etats-Unis sont-ils nécessairement des régimes à lubies ? Je vous invite à vous poser la question au regard des gestions très différentes de la pandémie en Chine ou aux Etats-Unis...


  • xana 17 décembre 2020 15:06

    Moi j’aime bien le « régime des mollah ». D’abord parce que c’est l’affaire des Iraniens, et pas celle de Patte-à-cul (pourquoi "lequidam ?) et, effectivement aussi, parce qu’il emmerde Patte-à-cul est ses maîtres américains. Quel dommage que leurs services spéciaux ne se soient pas intéressés à trucider Patte-à-cul ! Sans doute ont-ils des choses plus utiles à faire...

    Il faut que ça se passe en Iran pour que Patte-à-cul s’intéresse aux gens du peuple. Dans nos pays, il n’en a strictement rien à faire. Pour lui seul le fric compte, il n’a pas honte de le dire. Je n’ai jamais vu un type aussi servile auprès de ses maîtres mais j’imagine que dans quelques années il sera servile auprès des Chinois quand ceux-ci auront éliminé le cancer américain et seront les plus forts.

    Patte-à-cul, tu es exactement comme Rakoto : Un nègre mal blanchi, qui adore son maî-maître blanc et trahit les siens pour une caresse ou un os.

    Franchement, tu me dégoûtes...


    • DLaF mieux que RN ou Z / Ukraine vraidrapo 20 décembre 2020 11:09

      @xana

      D’autant que je me méfie de ces histoires de lapidation de femmes adultères... il s’est avéré que c’étaient des fausses nouvelles ou des condamnations pour le principe jamais mises à exécution.. contrairement à ce pays Grand Ami de l’Occident où on décapite à tour de bras.... avec remise de Légion d’Honneur par µicron en prime


  • AmonBra QAmonBra 17 décembre 2020 21:01

    Merci @ l’auteur pour le partage.

    Tout ce cirque des sanctions économiques à l’encontre de l’Iran s’explique essentiellement et simplement pour deux raisons :

    • 1°) Rassurer l’apartheid adoré en Palestine dans son rôle, grâce à la France,

      d’unique puissance nucléaire dans la région et qui, sauf a assassiner impunément les scientifiques des nations voisines : Egypte, Syrie, Irak et Iran, n’a pas les moyens de s’attaquer en solo à ce dernier et, surtout, en subir toutes les conséquences ;

    • 2°) Le temps des portes avions étant à son tour révolu, comme avant lui celui des canonnières et autres corps expéditionnaires, missiles iraniens obligent, les U$A n’ont pas davantage la possibilité d’agresser la nation perse, sans risquer l’embrasement général du proche et moyen orient, ainsi que la destruction pure et simple de leurs nombreuses bases militaires encerclant l’Iran. Ce qui est arrivé à la base d’Al Assad en Irak, après l’assassinat du général iranien et sans riposte U$, en a été l’avertissement sans frais et lourd de significations.

    Or si jusqu’à présent l’objectif de mettre économiquement à genoux l’Iran n’a pu être atteint, il y a donc encore moins de chances qu’il le soit à l’avenir, car les U$A auront bientôt, tel l’arroseur arrosé,

    a lutter pour leur propre survie et pas seulement économique. . .


    • DLaF mieux que RN ou Z / Ukraine vraidrapo 20 décembre 2020 11:14

      @QAmonBra

      D’ici que la CIA déquille encore une ou deux tours de Manhattan au nom des Ayatollahs pour rejouer la symphonie de Baghdad, à Tehran !?!?

      Pour la CIA : il n’y a pas que les feuilles mortes qui se ramassent à la pelle.


  • el lobo el lobo 17 décembre 2020 22:00

    Merci à l’auteur pour cet article documenté et très intéressant sur les enjeux du moment. Face à l’ignorance crasse de certains, c’est une véritable bouffée d’oxygène en ces temps de désinformation. Les films et séries US ancrent dans les esprits une vision manichéenne du monde, le SAV de leur politique. Pour certains simples d’esprits il est aisé de penser que les Ayatollah veulent les égorger. Ils défendent leur pays, leur idéologie comme nous devrions le faire. Ils jeûnent avec les aigles au lieu de picorer avec les poules, d’où notre incompréhension. A quand des dirigeants français au service des français et non à celui des US. Les maitres haïssent les larbins et plus le larbin est servile plus il est haï.


    • DLaF mieux que RN ou Z / Ukraine vraidrapo 20 décembre 2020 11:36

      @el lobo

      Le Diplo, pg ;24, 12/2020

      LITTERATURE :

      DE SANG ET DE FUREUR. Kit Carson et la conquête de l’Ouest.- Hampton Sides. Paru aux États-Unis en 2006, cet ouvrage de l’historien et journaliste analyse un conflit oublié : la guerre d’agression menée par Washington contre le Mexique de 1846 à 1848. Trois millions de km carrés, arrachés à cette occasion, ont agrandi de 2/3 le territoire des États-Unis et amputé de moitié celui de leur voisin . Cette guerre « honteuse » (de l’aveu même d’un négociateur américain) fut suivi du génocide des Amérindiens du Sud-Ouest américain. Une extermination assumée par certains militaires et journaux de l’époque, « seule solution « pour que cessent les « pillages » commis par les Navajos et les Apaches sur les terres dont ils venaient d’être spoliés. Les survivants furent condamnés à dépérir dans d’ineptes « réserves »…. Génocide perpétré au nom de la supposée « destinée manifeste » des États-Unis !


      Destinée manifeste : quelle belle expression (à retenir) !

      Que de saloperies ne peut-on commettre en son nom, en toutes bonne conscience et impunité


  • eau-du-robinet eau-du-robinet 18 décembre 2020 00:38

    Il ne faut pas oublier qui est le moteur qui poussé les États-Unis à mettre en place les sanctions économiques !
    .

    Le plan Oded Yinon, analyste du ministère israélien des Affaires étrangères, préconisait en 1982, le démantèlement pur et simple des États arabes, la balkanisation du proche et moyen orient !

    Et ce projet d’Oded Yinon, qui à été mise en pratique depuis, est confirmé par le général américain Wesley Clark, général 4 étoiles retraité des Forces armées des États-Unis.



    • DLaF mieux que RN ou Z / Ukraine vraidrapo 20 décembre 2020 11:45

      @eau-du-robinet

      Quand microsoft me propose, à la mise sous tension du PC, des photos parfois sur les galaxies de l’Univers (en sollicitant mon appréciation sur cette image), je pense systématiquement  :
      à la petitesse des préoccupations de cette foutue Oligarchie mondiale,
      — aux souffrances qu’elle fait endurer à ses victimes innocentes (guerres ou famines)


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