lundi 18 août 2014 - par Laurent Simon

Satellites électriques : la France et l’Europe qui gagnent !

Trois succès en moins d'un mois !

Un record mondial sur la technologie de propulsion, obtenu par la société française Snecma-Safran. Et deux succès commerciaux, d'Airbus Defence and Space, fliliale spatiale d'Airbus Group (ex EADS), pour des satellites de 3.5 et 5.3 tonnes.

Et ceci alors que Boeing avait pris une avance conséquente, avec la vente de 4 satellites électriques, plus petits de moins de 1,8 tonne (ABS 3A et Satmex 7, puis ABS 2A et Satmex 9).

Il est vrai que le programme européen NEOSAT, géré par le CNES et l'ESA, est une opportunité pour les fournisseurs européens, qui devraient engranger, pour les 10 prochaines années, des ventes à hauteur de 7 milliards d'euros !

Drapeaux France+UE

Cocorico ! Snecma - Safran remporte en juillet le record mondial d'endurance, et d'impulsion, pour la propulsion électrique (plasmique).

Ne boudons pas notre plaisir ! Avec son moteur plasmique 1 350 E, utilisé pendant 6700 heures, la Snecma bat ainsi son record mondial, détenu avec la sonde SMART-1 de l'ESA [1]. Envoyée en 2003 vers la Lune, qu'elle a atteinte en 2006, après un voyage sur des orbites utilisant aussi l'effet de fronde créé par l'attration garvitationnelle des planètes, elle démontra la robustesse de cette technologie.

C'était alors le moteur 1 350 G, de 1 500 W, dont le modèle 1350 E (1 500 W - 2 500 W) est dérivé [2], et dont 4 exemplaires ont été installés sur le lourd (6.65 t) et très puissant satellite Alphasat lancé en juillet 2013. [3] SNECMA PPS 1350 - 2007

Cette fois-ci, l'impulsion totale, somme de toutes les micros impulsions créées par le moteur plasmique, atteint 3.4 MegaNewton.secondes.

Un secteur d'excellence pour SNECMA, depuis plus de 20 ans...

La société française travaille depuis 30 ans sur les propulseurs électriques pour satellites, et en particulier sur cette technologie "plasmique", qu'elle a développée suite à un accord avec une société russe, qui avait réalisé les premiers essais dans les années 1970.

Car comme Airbus, la société française fait la différence en innovant en permanence, et gagne des contrats régulièrement sur les marchés internationaux, pourtant très disputés.

Est-il d'ailleurs nécessaire de rappeler le fabuleux succès de sa co-entreprise CFM international, avec General Electric à 50 / 50, qui conçoit et fabrique le réacteur le plus utilisé et vendu dans le monde, le CFM-56 et toutes ses variantes. Y compris le futur LEAP, qui équipera dès 2015 à la fois un peu plus de la moitié des monocouloirs et biréacteurs Airbus de la famille A320 NEO, et la totalité des concurrents Boeing 737 MAX ? [4]

Logo Snecma-SafranCette technologie de moteur plasmique à effet Hall est une de celles (avec le moteur ionique, à grille), qui permettent la propulsion électrique : au lieu d'éjecter un gaz chaud (par réaction chimique), ce sont des particules ionisées qui sont accélérées puis éjectées, créant ainsi une poussée, un peu comme dans un avion à 'réaction'.

... mais Boeing et SpaceX avaient dégainé les premiers

De leur côté, les sociétés américaines comme Boeing et Lockheed n'étaient évidemment pas restées les bras croisés. Boeing utilise depuis 15 ans le "moteur ionique", qui est plus limité en terme de poussée, et qui convient donc seulement aux satellites 'tout électriques' plus petits (7 kW de puissance, alors que les satellites Eutelsat 172 B et SES-12 cités atteignent respectivement 13 kW et 19 kW).

Mais en quoi précisément ces satellites 'tout électriques' différent-ils des satellites classiques ?

moteur ioniqueLes satellites actuels utilisent souvent une propulsion électrique, à titre partiel, pour le seul "maintien en poste", sur leur orbite (il suffit d'une petite quantité d'énergie), au lieu de la propulsion chimique qui obligerait à emporter une masse de carburant très supérieure.

Mais les satellites tout électriques, "une fois injectés par le lanceur à leur orbite de transfert - effectueront leur mise à poste sur l'orbite géostationnaire, à 36 000 km de la Terre, en utilisant uniquement" leurs moteurs électriques (pour Boeing : 4 moteurs XIPS, d'Electron Technologies Inc, une filiale de L3 Communications). Et bien sûr "de même pour le maintien à poste pendant les quelque 15 ans de leur durée de vie".

Cette commercialisation de 'tout électrique' était donc une première mondiale pour Boeing.

La réduction de masse pouvant atteindre 40%, et le coût de lancement étant alors diminué dans la même proportion, créaient une menace très réelle pour Airbus Defence and Space (qui a succédé à Astrium lors de la réorganisation récente de Airbus group) et pour Thales Alenia Space, s'ls ne prenaient pas en compte cette nouvelle offre de leurs concurrrents.

De plus, Boeing a ciblé les petits ou moyens satellites (jusqu'à un peu moins de 5 tonnes), qui peuvent être lancés par la start-up américaine Space-X pour un prix très inférieur (55 millions de dollars par lancement, vs environ 100 millions d'euros [5] par lancement -certes double- par Ariane 5. Ce qui, du fait d'un dollar très bas, représente bien entendu une menace très sérieuse pour notre lanceur européen Ariane 5, qui détient depuis plus de 10 ans envrion 50% du marché des lancements de satellites.

L'accord signé de Boeing avec Space- X lui a donc permis de prendre une avance conséquente, en annonçant dès 2012 la commercialisation de satellites tout électriques, construits autour de sa plate-frome 702 SP. Et en obtenant en 2013 deux contrats de satellites à lancer début et courant 2015, par le lanceur de Space-X, Falcon 9 v1.1. [6] Avec un lancement par SpaceX pour seulement 30 millions de dollars chacun des satellites, de 1.8 tonne.

Dans la foulée du record mondial de Snecma, deux contrats Airbus de satellites "tout électriques", pour Eutelsat et SES

La performance technique et opérationnelle de la technologie Snecma vient donc à point nommé pour aider les constructeurs européens de satellites à continuer à signer des contrats. Car la poussée plus importante offerte par la propulsion plasmique permet aussi des "temps de mise à poste" (sur l'orbite souhaitée) plus courts, nettement plus courts que les 8 mois pour les satellites Boeing lancés par SpaceX, ce qui est un argument de poids pour un opérateurs de télécommunications !

Airbus Defence and SpaceEt c'est chose faite avec ces deux contrats obtenus fin juillet par Airbus Defence and Space, pour la construction des deux nouveaux satellites Eutelsat 172B (3.5 t) et SES-12 (5.3 t), à lancer en 2017 pour des opérateurs majeurs de satellites de télécommunications dans le monde.

La réponse des industriels, et de la France depuis 2013...

Car les deux leaders européens 'Airbus Defence and Space' et 'Thales Alenia Space' de satellites, tous deux très implantés dans l'hexagone, avaient réagi, et signé chacune un accord avec Snecma - Safran, pour utiliser le futur modèle PPS 5000 (5 kW), pour leurs palte-formes respectives : Eurostar E 3000 et Spacebus. Thales Alenia Space

Et l'Etat Français a apporté un soutien de 25 Millions d'euros (programme d'investissements d'avenir 2 (PIA 2) [7], 34 plans de "reconquête industrielle", et via des partenariats public - privé) pour la mise au point de ces satellites électriques. C'est le Centre National d'Etudes Spatiales (CNES) qui a été nommé chef du projet des satellites à propulsion électrique.  [8]

Même si le marché est encore limité actuellement (20% selon Eric Beranger, chef de la division satellite de Airbus Defense and Space [9], ce qui représente environ 5 satellite de télécommunication par an), cette part pouvant atteindre et même dépasser à terme les 50%.

... qui rejoint les projets Néosat (Artes 14) et Electra (Artes 33), décidés par les ministres européens en 2012

Pays ESAL'Agence Spatiale Européenne (ESA) et les ministres européens chargés de l'espace n'avaient en effet pas attendu un financement français (national) pour lancer en 2012 le projet NEOSAT [10], à l'initiative de la France, lors du sommet de Naples des 21 et 22 novembre 2012 :

"Les télécommunications et la navigation par satellite font aussi l’objet de plusieurs décisions qui viennent assurer la compétitivité de l’Europe dans ces domaines porteurs. Le programme Neosat de nouvelle plateforme de satellites de télécommunications de nouvelle génération proposé par la France, a rencontré un vif succès auprès de ses partenaires européens." [11].

"L'objectif de Neosat, qui sera doté de quatre PPS 5 000, est ambitieux : mettre à poste en GTO une charge utile de 600 kg en moins de trois mois. Et en 120 à 130 jours, si la charge utile est d'environ une tonne."

"Le PPS 5 000 aura en tout cas une poussée nettement supérieure à celle du XIPS équipant les BSS-702 SP de Boeing : 320 mN contre 165 mN pour le XIPS, selon les spécifications techniques livrées par les deux constructeurs." [12].

D'ailleurs Neosat, "basé sur une cooperation entre l'ESA et le CNES français, est géré par une équipe conjointe ESA–CNES". [13]. CNES

Airbus Defence and Space et Thales Alenia Space sont les deux maîtres d’œuvre de Neosat. Selon Magali Vaissière, Directeur Télécommunications et Applications intégrées de l’ESA, « Neosat renforcera la compétitivité de l’industrie européenne des satellites ainsi que la position de l’Europe sur le marché des satellites de télécommunications pour les 10 prochaines années.

Alphasat«  Il s’agit d’une opportunité exceptionnelle pour les fournisseurs européens puisque 80% des équipements des plates-formes satellitaires européennes sont approvisionnés auprès d’industriels des États membres de l’ESA. Ces fournisseurs devraient engranger des ventes à hauteur de 7 milliards d’euros. »

L'ESA a aussi conclu un partenariat public - privé, avec l’opérateur de satellite SES (qui a depuis signé, en juillet, un des deux contrats Airbus cités, pour le satellite SES 12) :"SES participera au programme Electra Artes 33 (Advanced Research in Telecommunications Systems) de l’Esa de mise au point de la première plateforme satellite 100 % électrique de taille moyenne en Europe (typiquement, un satellite de 3 tonnes).

Plus précisément, ce projet vise à développer, lancer et assurer l’exploitation commerciale d’une plateforme satellitaire géostationnaire dotée d’une propulsion électrique (au lieu d’une propulsion chimique conventionnelle) pour la mise en orbite géostationnaire ainsi que pour le maintien à poste en orbite."

D'ailleurs, "dans ce domaine stratégique de la recherche en matière de télécommunications spatiales, ce n’est pas la première fois que l’Esa travaille en étroite collaboration avec l'industrie spatiale européenne. C’est le cas de la plateforme Alphasat (satcom de 12 tonnes -également citée plus haut NDLR-), du petit satellite géostationnaire Small Geo ou des programmes opérationnels comme Hylas (satellite Internet) et le satellite de télécommunications Artemis qui a validé en orbite de nouvelles technologies liées aux liaisons laser et à la propulsion ionique."

Ce satellite européen de communication Artemis lancé en 2001 est d'ailleurs un excellent exemple, à la fois :

  • de la vulnérabilité de ces déploiements dans l'espace (un échec, ou semi échec de lancement est toujours possible). Artemis n'a pu être positionné le 12 juillet 2001 sur la trajectoire prévue : une défaillance ne lui permit d'atteindre qu'une orbite de 17 000 km au lieu des 36 000 km visés
  • de la pertinence de cette propulsion ionique, qui n'était prévue que pour corriger son orbite (c'était donc très loin d'un satellite tout électrique) ; et qui grâce à une trajectoire en spirale, lui a fait gagner 15 km par jour et atteindre, en 18 mois, son altitude de 36 000 km. Artemis a ainsi prouvé que la propulsion électrique est capable d'effectuer la même tâche que la propulsion chimique, mais avec jusqu'à 90% d'économie de consommation [14]
  • de la compétence et de la passion mises par les ingénieurs européens, qui ont travaillé d'arrache pied pour sauver le satellite, en le reconfigurant à distance pour atteindre sa position souhaitée, par le biais d'une nouvelle procédure logicielle. D'abord par une série de mises à feu, utilisant la plus grande partie de son carburant, pour le mettre sur une orbite circulaire plus élevée, puis par cette trajectoire en spirale grâce à la propulsion électrique.

Il était très important de sauver ce satellite, très novateur et dont il aurait fallu attendre des années un remplaçant opérationnel, car :

- Artemis permet aux satellites d'observation de transférer leurs données au sol alors qu'ils ne sont pas en vue des stations de réception. La station au sol à Toulouse est ainsi en contact avec les satellites lorsque ceux-ci survolent la portion du globe comprise entre l'Inde et l'Amérique du sud

- Artemis contient les premiers composants du système de navigation par satellites européen EGNOS (qui complète et améliore la précision des systèmes de navigation GPS, GALILEO et GLONASS -quand le système Galileo sera déployé-)

 

Pourquoi donc opposer les décisions-actions-succès français et européens ?

En conclusion, ces succès de la SNECMA - SAFRAN, du CNES français, de l'Agence Spatiale Européenne ESA et des industriels européens du domaine, ainsi que l'active coopération entre ces différents acteurs sont très importants. Schéma propulseur à effet Hall

Ils permettent de relever le défi lancé par les sociétés américaines Boeing, ainsi d'ailleurs que Lockheed qui développe aussi une technologie de propulsion électrique, plus puissante que celle de Boeing...

Il ne faut pas non plus oublier le rôle d'Arianespace : une offre commerciale très attractive, formulée conjointemernt avec Airbus Defence and Space, a pu créer les conditions favorables à l'obtention de contrat essentiel au développement des activités spatiales françaises et européennes (construction de satellites et delanceurs, ainsi que les services en prolongement, pour les opérateurs de satellites)..



32 réactions


  • ecolittoral ecolittoral 18 août 2014 10:08

    « Satellites électriques : la France et l’Europe qui gagnent !  »

    Non ! La France, l’Allemagne, l’Italie, les Pays - bas etc...

    Des projets entre pays...pas avec les dictateurs de Bruxelles et leur monnaie dévastatrice.

    En tout cas, votre article montre bien que les pays du vieux continent ont encore beaucoup de ressources individuellement et, quelques fois collectivement.

    Espérons qu’avec le TAFTA et les fusions acquisitions sauvages, les Américains de mettent pas la main sur le peu de pôles d’excellence qui nous reste.

    Vous parlez de satellites mais, pourquoi ce système de propulsion ne pourrait il pas être utilisé aussi pour la propulsion de sondes ?


    • aimable 18 août 2014 10:23

      acquisitions sauvages !
      avec de la monnaie de singe bien entendu !!


    • Laurent Simon 18 août 2014 12:30

      ? ?? « Des projets entre pays...pas avec les dictateurs de Bruxelles et leur monnaie dévastatrice. »
      L’espace est un domaine où les tenants des accords intergouvernementaux peuvent donner l’illusion que ce sont les pays qui décident. Bien sûr il y a du vrai, notamment avec les « programmes optionnels » de l’Agence Spatiale Européenne, pour lesquels chaque pays décide de sa contribution.
      Mais il y a aussi les « programmes obligatoires », que tous les membres financent, à hauteur de leur PIB respectif, et qui à la « Ministérielle » de 2012 à Naples représentent 4.1 Mds € sur 10.3 Mds€, donc 40%  du total ! Et ces programmes obligatoires incluent (par exemple) les actions pour Ariane, où la France est très impliquée...
      Et il est bien clair que la France ne pourrait pas financer seule la très grande majorité des programmes !!!

      Sur NEOSAT, programme Artes optionnel cité dans l’article, la France intervient (certes) pour 49.42%, le Royaume Uni à 27.8%, mais aussi les 19 autres membres, pour 22,8%,  chacun à 5% ou moins,  ! (donc boujour les discussions pour mener un programme à 21 nations... s’il n’y avait pas un organisme comme l’ESA !) De plus ce programme NEOSAT a reçu un soutien fort des autres pays (259 M€ sur 300), mais il reste encore 41 M€ qui seront couverts par l’ESA, soit 13,7% par tous les membres. 
      Source : wallonie-espace-be n°65, nov.déc.2012
      tableau pages 18 et 19.
      Donc tout compte fait, la France n’intervient (directement) « que » pour 128M€, sur 300, soit 42,6%, le RU pour 72 M€, les autres pour 59 M€, et tous pour 41 M€ supplémentaires... En période de disette budgétaire, que traverse la France, que pourrait-elle financer ???

      Enfin, faut-il rappeler que « l’Union européenne contribue directement (dans le budget de l’ESA) à hauteur de 21% en 2013. » Source Wikipedia ESA (déplier le paragraphe ’Participation financière des différents membres en 200 ?’ pour avoir les détails)

      Quant à la Commission européenne, elle intervient de plus en plus, depuis le traité de Lisbonne notamment, alors qu’avant tout se passait à l’ESA. Cette intervention croissante de l’UE est une bonne chose, avec la participation croissante du parlement Européen, mais elle ne va pas de soi, puisqu’il faut réaménager (assez profondément) les fonctionnements d’avant, pour arriver à une fonctionnement le plus fluide possible entre l’UE et l’ESA (qui était avant l’Agence pour l’UE, alors qu’elle devient l’Agence de l’UE).


    • Laurent Simon 18 août 2014 12:40

      dollar, monnaie de singe... Raison pour laquelle il faut s’unir, en Europe !


    • Laurent Simon 18 août 2014 13:07

      « les pays du vieux continent ont encore beaucoup de ressources individuellement et, quelquefois collectivement »

      Les pays d’Europe ont beaucoup de ressources, mais peu tout seuls.
      En plus, si la France a des atouts exceptionnels, elle a aussi tout un système qui n’encourage pas la survie et le développement des entreprises, au contraire de ses concurrents, y compris ses voisins. Ce qui fait nos extrêmes difficultés à sortir de la crise... et à investir pour l’avenir !

      "Espérons qu’avec le TAFTA et les fusions acquisitions sauvages, les Américains de mettent pas la main sur le peu de pôles d’excellence qui nous reste."

      Oui, comme d’ailleurs avec n’importe quel autre pays. Mais le TAFTA sera de toute façon approuvé ’ou refusé) par le Parlement Européen, donc il ne faut pas trop craindre à ce sujet.

      "Vous parlez de satellites mais, pourquoi ce système de propulsion ne pourrait il pas être utilisé aussi pour la propulsion de sondes ?

      OUI, il l’est et l’a été !!! voir le premier exemple que je donne, la sonde SMART-1... 


    • Laurent Simon 18 août 2014 14:41

      « les pays du vieux continent ont encore beaucoup de ressources individuellement et, quelquefois collectivement »

      Je complète ma (longue) réponse, ci-dessus, et qui évoque (notamment) les programmes obligatoires.

      Le tableau dans la source « Wallone », pages 18 et 19, permet de faire apparaître que si les pays qui interviennent à plus de 20% sur les programmes optionnels représentent 54,6% des budgets nécessaires (3,5089 Mds €)...

      la différence (45,4 %, 2,92 Mds €) est couverte par les autres pays (qui interviennent trop peu pour être associés, en tant que pays, dans les processus), et par l’ensemble des membres de l’ESA (pas forcément membres de l’UE, comme la Suisse et le Canada), et par les membres de l’UE (membres ou non de l’ESA), qui couvre en gros 20% du budget de l’ESA...

      Donc SVP, les eurosceptiques, arrêtez de dire n’importe quoi !
      S’il est vrai que tout ne marche pas bien en Europe, certes, il faut faire beaucoup de progrès (et ce n’est pas vos lamentations et vos affirmations fausses qui vont dans le bons sens),

      mais ne prétendez pas que l’Europe spatiale et ses succès sont seulement dus aux Etats (en intergouvernemental), c’est tout simplement archi faux !


  • Croa Croa 18 août 2014 10:46

    Merci pour cette information intéressante !

    Je comprends toutefois ceux qui votent contre l’article : Oui, la France n’est plus indépendante et l’Europe n’est qu’une association de serviteurs atlantiques. En conséquence de quoi les sous-entendus triomphaux de l’auteur semblent... Un peu décalés ! smiley


    • Laurent Simon 18 août 2014 12:38

      ? !!! « l’Europe n’est qu’une association de serviteurs atlantiques »
      Ah bon !!!
      Alors que l’espace est justement un des domaines où l’Europe fait mal aux Etats Unis, eux qui voudraient régner sans partage sur l’espace. Et que Ariane a été fait justement pour éviter que l’Europe ne puisse être dépendante des E.U.A. (et Ariane est une fantastique réussite, avec la contribution décisive (initiale en particulier) de la France, mais que la France n’aurait pu continuer seule (voir l’autre réponse plus haut, sur la contribution des autres pays, et les programmes obligatoires de l’ESA)  !!!
      et qu’Arianespace capte 50% du marché du lancement des satellites, depuis des décennies, ce qui ne plait évidemment pas à nos cousins d’Amérique...


  • zygzornifle zygzornifle 18 août 2014 11:20

    il faut vite accroître notre avance et Mr les politiques éviter de brader les brevets aux Chinois......


    • Laurent Simon 18 août 2014 12:39

      ? ??? « éviter de brader les brevets aux Chinois...... »
      Un exemple, svp ?!!!


    • caillou40 caillou40 18 août 2014 14:29

      Par Laurent Simon...dans la chimie..les laboratoires qui fabriquent les médicaments..l’aéronautique..le TGV..les voitures..la pétrochimie..etc
      Apparemment vous ne savez pas de quoi vous parlez.. ?
      Bizarre...


    • Laurent Simon 18 août 2014 15:41

      ? ??? « éviter de brader les brevets aux Chinois...... »
      Je redemande : un vrai exemple, précis, documenté, svp ?!!!

      C’est facile d’affirmer, encore faut-il, pour être crédible, donner des informations sérieuses, détaillées, donnant la ou les source(s).
      Et pour affirmer qu’il y « braderie », il faut justifier, donner des éléments de comparaison.

      Il est également important d’être précis dans les termes (brevets ??) .
      Pour ma part, puisque vous parlez d’aéronautique, domaine que je maîtrise bien, je n’ai pas connaissance de brevet vendu dans des conditions discutables aux Chinois.
      Si en revanche vous faites référence à la chaîne d’assemblage des Airbus A320 en Chine, pour seulement 4 avions par mois (sur environ 40 pour toutes les chaînes Airbus A320 dans le monde), alors il ne s’agit pas de vente de brevets, et encore moins de braderie...
      Et cette chaîne utilise les pièces fabriquées en Europe et aux Etats unis, comme pour les chaînes d’Airbus à Toulouse et à Hambourg.

      Je ne vois donc pas ce qu’il y a de contestable dans cette chaîne, d’autant qu’elle a permis de vendre beaucoup d’avions Airbus en Chine... et donc de produire beaucoup de pièces en Europe pour cette chaîne et ces clients en Chine !


    • zygzornifle zygzornifle 18 août 2014 15:56

      airbus, peugeot


    • Laurent Simon 18 août 2014 16:01

      ? ??? « airbus, peugeot...... »
      Je redemande : un vrai exemple, précis, documenté, svp ?!!!

      Pour Airbus, voir ci-dessus.
      Pour Peugeot, je n’ai pas connaissance de « brevet bradé aux chinois ». Encore une fois, les slogans ne servent à rien, s’il n’y a rien derrière.


    • Laurent Simon 19 août 2014 18:09

      ah, un article, de 2010 ! " Les bâtons pour se faire battre par les Chinois« 
      Merci, grâce à cet article on peut discuter.

      Cet article est cependant très orienté, et comporte des erreurs. il y a du vrai au sujet du TGV allemand, l’ICE, car effectivement Siemens a transféré beaucoup de technologies, de façon imprudente. Pour le nucléaire, je n’ai pas d’élément sérieux pour en parler sérieusement (l’article non plus d’ailleurs).

      Pour Airbus, il y a deux erreurs : l’article cite l’A330 et l’A350, alors que l’accord en question ne concerne que les A320 ! De toute façon, parler ici de transfert de technologies alors qu’il s’agit seulement d’assembler les parties de fuselage est très excessif.

      Cependant, bien sûr il y a des transferts de connaissance, mais toute la question est dans la proportion - le degré de ces transferts, et dans les montants financiers obtenus en échange, qui permettent à l’entreprise occidentale, ici Airbus, de développer de nouveaux produits, et de garder une avance technologique sur le pays, ici la Chine.

      Dans le cas d’Airbus, il n’y a pas photo ! Cet accord est vraiment gagnant gagnant ! Comme le sera le prochain accord sur l’A330 (cette fois), pour un aménagement intérieur des (env. 200) avions A330 (400 passagers) qui seront achetés par la Chine, qui sera une excellente nouvelle pour les deux parties.

      Ce qui est grave, c’est cette dramatique tendance des journalistes à exagérer, à vouloir faire peur, alors qu’ils ne connaissent pas le sujet, qu’ils font des erreurs, et de bien graves approximations, pour faire vendre leur journal, détruisant en même temps le peu de confiance qui reste des français en leur économie, et pourtant ô combien nécessaire  !

      Remarquez quand même, vous avez été obligé de chercher un article de 2010, probablement parce que l’auteur a eu des échos entre temps comme quoi son article n’était pas si fondé !

      Pour en revenir à l’article : »Le vrai poison, c’est la concurrence ". Bien sûr il y a des effets pervers. Mais les entreprises ne sont pas obligées de se sacrifier pour obtenir des contrats, et assez rares sont celles qui le font comme Siemens.
      L’exemple d’Airbus (que je connais mieux que le reste) est excellent, justement pour montrer que les dirigeants d’une entreprise occidentale ne sont pas obligés de signer n’importe quoi ! Le vrai poison c’est le manque de vision des dirigeants, et le raisonnement à court terme, pas la concurrence !


  • caillou40 caillou40 18 août 2014 11:24

    Dans l’espace le poids ne compte pas...peu importe la masse c’est le vide absolu..1kg ou 1.000 tonnes c’est la même chose... !


    • Laurent Simon 18 août 2014 12:46

      ! !! « Dans l’espace, .peu importe la masse »
      Non, ce n’est pas vrai, pour deux raisons :
      1. Pour aller dans l’espace, il faut sortir de la gravitation terrestre, et la masse joue énormément !
      2. dans l’espace aussi la masse joue, à tel point que les astres et planètes sont soumis à leur attraction mutuelle...(sinon, cela se saurait !) 
      et accélérer un objet dans l’espace dépend énormément de sa masse !

      SVP, si vous ne maîtrisez pas un sujet, évitez d’affirmer haut et fort n’importe quoi !
      Puisque vous ne maîtrisez pas, alors contribuez en posant une question ! A laquelle il vous sera répondu gentiment, et cela rendra service aux autres lecteurs.


  • caillou40 caillou40 18 août 2014 12:10

    Ainsi dans l’espace, le jour et la nuit n’existent pas : sur Terre, l’atmosphère gazeuse diffuse les rayonnements provenant du Soleil et donne la couleur bleue au ciel. L’espace, faute d’atmosphère dense, reste éternellement noir.
    De même, les vibrations sonores ont besoin d’un support matériel pour se propager. Dans le vide, pas de support, pas de son !...Source le CNESS


  • pat520 pat520 18 août 2014 12:36

    heu suis pas spécialiste mais il me semble que même dans l espace 1kg et une tonnes ne sont pas du tout la même chose.reste l’inertie de la masse et il faudra toujours plus d’énergie pour bouger 1t qu 1kg..


  • soi même 18 août 2014 13:34

    ( Trois succès en moins d’un mois ! ) Cocorico, heureusement qu’il y a cette bonne nouvelle. Si si cela fait du bien quand on voie les autres aspects de l’Europe, le cul dans l’espace et la tête sous l’eau !

    Vive le chôme due Européen !


    • Laurent Simon 18 août 2014 14:27

      "quand on voit les autres aspects de l’Europe, le cul dans l’espace et la tête sous l’eau !

      Vive le chôme duc Européen !« 

      Les français ont un moral qui est inférieur aux Irakiens (probablement avant les événements très récents, bien sûr) et aux afghans !!! Ce n’est pas avec une telle morosité qu’on va redresser la situation...

      Même s’il faut bien regarder les mauvaises nouvelles aussi, et surtout la situation qui se dégrade depuis 40 ans (voir mon article sur  »la faute à l’euro... depuis 40 ans...")

      Quant au chômage en Europe, il faut distinguer entre les pays... La France en ayant un déficit chronique, depuis 35 ans, et en accumulant de la (mauvaise) dette n’a vraiment pas choisi la meilleure voie, et rejoint les pays si endettés en Europe !


    • soi même 18 août 2014 15:03

      T’as vraiment le cul dans les étoiles, il faut de tous pour faire le monde !  smiley


  • christophe nicolas christophe nicolas 18 août 2014 23:16

    Oui, c’est pas mal comme moteur, c’est la bonne voie... un jour l’espace fera l’objet de coopérations mondiales, il ne faut pas rêver...


    Le jour où ils comprendront comment récupérer le gaz avec moins d’énergie que la poussée qu’il procure pour les réutiliser, ils pourront fabriquer un vrai moteur interstellaire et tester ma théorie grandeur nature. Il ne faudrait pas polluer l’espace avec les gaz d’échappement...

    Je voudrais bien voir la tronche de certains ce jour là... mais je crois que je ne serais plus de ce monde parce qu’avant il faut maîtriser l’antigravité sur des petits vaisseaux avant d’en construire un gros.

    Ceci dit, il ne faut pas voyager par nécessité de ressources parce qu’on a foutu les siennes en l’air et la pacification passe par la reconnaissance de la vérité qui réconcilie la spiritualité et la connaissance. 

    L’intérêt de voyager est d’étudier et de ramener des ressources génétiques, des graines de légumes... bon, il faudra inventer un canon spatial pour faire plaisir aux Américains...

    • christophe nicolas christophe nicolas 19 août 2014 11:09

      Je n’ai pas dit « nouvelle »... un parfait éclairage passe forcément par Marie et Jésus. Prenons par exemple les ufologues dont certains font un travail remarquable. Parmi eux, quelques plaisantins jusqu’au boutiste ont créé la Marifologie, c’est absurde... c’est la dérive New age.


      A chaque fois qu’on prend une discipline quelconque pour la mettre au dessus de Dieu, ça devient absurde, Dieu est forcément révélé si on ne veut pas trop se gourer. C’est le cas de la science sans Dieu, ou du zététicien qui discute des miracles en mettant sa méthode au dessus de se laisser prendre par l’émotion, etc... 

      Dans toute discipline, Dieu est forcément la première « donnée d’entrée révélée » si j’ose dire et pas l’inverse. Ca n’a rien de rabaissant dès lors qu’on ne fait pas preuve d’orgueil, l’observation précède toujours le raisonnement si on veut rester dans la réalité.


  • ecolittoral ecolittoral 19 août 2014 13:08

    Je maintiens que l’UE et sa monnaie sont une catastrophe...

    Et je dis que l’aventure spatiale coûte trop chère à un seul pays.

    Doit on rappeler que les Russes font décoller certaines de leurs fusées en Guyane française (pas européenne).

    Je dis également que cette aventure spatiale est inter NATIONALE.

    Que Japonais, Chinois, Américains, Brésiliens etc. collaborent financièrement et techniquement à beaucoup de projets depuis déjà longtemps.

    Merci de ne pas interpréter mes propos.

    Vive l’indépendance bientôt retrouvée (pour les pays européens) et vive (entre autre) l’aventure spatiale inter...nations.

    Le monde des sciences est bien l’un des seuls ou l’on collabore sur un pied d’égalité par opposition à ce monde ou on fusionne, mélange, dilue, standardise des peuples et des cultures différentes...pas opposer.


  • Laurent Simon 19 août 2014 15:04

    Vous dites « que l’UE et sa monnaie sont une catastrophe.. » sans dire pourquoi et comment. Vous pouvez le penser, mais si vous voulez échanger, cela demande un minimum d’explications !

    « Et je dis que l’aventure spatiale coûte trop cher à un seul pays. » Vous dites beaucoup de choses.. et quels chiffres donnez vous ? S’il s’agit de la France, elle investit dans ce domaine, mais elle en recueille les fruits aussi (emplois, technologies,missiles balistiques de la dissuasion par exemple) ! 

    Et les investissements par français est du même ordre de grandeur que pour un américain :Wikipedia : " Le budget européen est relativement faible puisqu’il représente l’équivalent du prix d’un ticket de cinéma par citoyen d’un État membre de l’ESA. Aux États-Unis, les investissements consacrés aux activités spatiales civiles sont presque quatre fois plus élevés"

    Et quant à « Doit on rappeler que les Russes font décoller certaines de leurs fusées en Guyane française (pas européenne). », là je suis scié ! que voulez-vous dire ? Ce ne sont pas les Russes qui font décoller ces Soyouz depuis Kourou, c’est Arianespace ! De même que c’est Starsem, filiale russo-européenne d’Arianespace et d’Airbus, qui faisait décoller des Soyouz depuis Baïkounour, auparavant !

    "Je dis également que cette aventure spatiale est inter NATIONALE. Que Japonais, Chinois, Américains, Brésiliens etc. collaborent financièrement et techniquement à beaucoup de projets depuis déjà longtemps."

    Et alors ??? Cela n’empêche pas cette aventure d’être authentiquement européenne, avec une contribution très significative de la France, et avec des coopérations en Europe non UE (Suisse, Norvège), hors d’Europe (Canada), et avec l’Inde, le Japon, les Etats Unis bien sûr !

    « Merci de ne pas interpréter mes propos ». !!!

    « Vive l’indépendance bientôt retrouvée (pour les pays européens) et vive (entre autre) l’aventure spatiale inter...nations. »

    L’indépendance quand on est petit (par rapport au monde) ne mène pas bien loin, surtout pour le spatial où les investissements sont très importants, et où les développements s’étalent sur des années, voire 10-15-20 ans ! Regardez la Suisse, elle coopère étroitement avec l’UE, et l’ESA, dont elle est d’ailleurs membre à part entière !Y compris pour développer la nouvelle coiffe d’Ariane, qui a permis à Ariane 5 + Airbus de remporter le contrat Eutelsat 172B !

    Mais que pourrait faire la Suisse toute seule ?


Réagir