vendredi 15 juin 2012 - par Morad EL HATTAB

Scoop : L’Italie quitte l’euro !

« Il faut aller voir l'Europe et dire avec force que la BCE doit faire tourner la planche à billets. »

« Si elle n'accepte pas, on devrait avoir le courage de dire 'ciao, ciao' et abandonner l'euro, tout en restant dans l'UE, ou alors de dire à l'Allemagne qu'elle doit quitter la zone euro si elle n'est pas d'accord. »

Déclarations de M. Silvio Berlusconi, ancien président du Conseil italien, sur sa page Facebook, le vendredi 01 juin 2012.

Le sauvetage des banques espagnoles par l’Europe au prix de 100 Milliards € a fait un vrai miracle. La veille sur les marchés, les taux des obligations espagnoles atteignaient 6,23%, le lendemain les taux sont montés à 6,52%...puis 6,80% le lendemain. L’effet du sauvetage européen a donc vécu ce que vivent les roses, l’espace d’un matin…

Officiellement, le Conseil européen a lieu les 28 et 29 juin 2012 mais dès la fin de la semaine, les 16 et 17 juin 2012, le sommet européen devra préparer le sauvetage de l’Espagne elle-même. Le montant du sauvetage est estimé entre 450 Milliards € et 600 Milliards €.

Le Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) dispose de 240 Milliards € disponibles dont 20 Milliards € déjà mis de côté pour le Portugal. Le FESF doit être remplacé le 30 juin 2013 par le Mécanisme Européen de Stabilité (MES) doté de 500 Milliards € mais l’Allemagne ne l’a pas encore ratifié. Ce sera probablement fait à l’issue des discussions avec le Parti Social Démocrate, en principe avant les vacances du Bundestag prévues le 7 juillet 2012.

Cela explique la souplesse de la Chancelière Angela Merkel qui ressemble à un verre de lampe : la position allemande est toujours le résultat d’un compromis donc impossible à modifier.

Après l’Espagne, l’Italie.

Certes, la situation de l’Italie n’est pas comparable à l’Espagne. C’est la deuxième puissance industrielle de l’Europe, et si l’Etat est endetté pour 120% du PIB, c’était déjà vrai en 1994, par contre les ménages italiens, endettés à 40% du PIB (130% pour les ménages espagnols) sont de vraies fourmis.

Les banques italiennes sont bien gérées, leurs seuls actifs toxiques sont les obligations de l’Etat italien pour 259 Milliards € (depuis quand les obligations de l’Etat national sont-elles toxiques ?).

Mais pour les marchés, l’Italie c’est la plus grosse cigale…un vrai dessert, quel délice !

Il paraît donc plus que vraisemblable qu’à partir de mi-août 2012, les investisseurs sur les marchés, dont le mandat est de fuir le risque vers la qualité, ne vont plus acquérir d’obligations italiennes.

Déjà les gestionnaires de trésorerie des entreprises ferment leurs dépôts auprès des banques italiennes pour les transférer en Allemagne.

Or, lorsque fin août ou à peine plus tard, l’Italie se présentera à l’Europe avec la robe safran et l’écuelle vide de riz réglementaire, toutes les disponibilités du MES seront déjà engagées pour l’Espagne.

De plus, les enchères mensuelles sur les obligations italiennes à 12 mois ont été émises le mercredi 13 juin 2012 à un taux de 3,972% contre 2,34% pour le mois de mai 2012…alors que quand les investisseurs prêtent à l’Allemagne à 12 mois, c’est tout juste s’ils ne paient pas ! Le canot de sauvetage européen n’est donc pas loin pour l’Italie, l’ennui c’est qu’il est déjà entièrement occupé par l’Espagne…

On peut toujours espérer un nouveau Traité européen…le hic est que le Traité portant MES n’est toujours pas ratifié par l’Allemagne.

Le Président du Conseil, M. Mario Monti, sera donc contraint d’admettre qu’il n’aura pas d’euros pour financer les besoins de l’Etat, pas même peut-être pour payer les carabiniers.

S’il n’y a pas d’euro, une seule sortie demeure : fermer les banques et interrompre internet l’espace d’un week-end pour remplacer les euros par des euro-lires !

Le départ de la Grèce de l’euro est une idée tellement à la mode qu’elle est devenue une sagesse convenue, mais fausse. Le premier pays à quitter la monnaie européenne ne sera pas la Grèce mais l’Italie, car l’Italie a les moyens de quitter l’euro.

L’Italie reviendra à un euro-lire équivalent de la lire fondante qui avait soutenu avec succès la compétitivité des industries italiennes.

L’Italie, quittera donc l’euro en premier, et retrouvera ainsi sa compétitivité perdue depuis l’entrée dans l’euro.

Morad EL HATTAB & Philippe JUMEL

Auteurs du livre KRIZ (Ed. Léo Scheer)

P.S. : KRIZ par Laurent Pinsolle pour MARIANNE 2, lien internet : http://www.leoscheer.com/blog/2012/04/11/1897-kriz-de-morad-el-hattab-par-laurent-pinsolle



22 réactions


  • Robert GIL ROBERT GIL 15 juin 2012 08:48

    c’est le Cartel bancaire qui gouverne officiellement les pays de la zone européenne, c’est à dire que les peuples sont soumis à la dictature de la finance. La finance ne veut plus être relayée par des politiciens professionnels, elle veut diriger directement les pays. Son programme est de tout privatiser et de saigner le peuple à son seul profit en soumettant les nations à son dictat.................


    • robin 15 juin 2012 14:00

      Mais ma parole c’est de la théorie du complot ça, vous qui pourfendez ça à longueur de temps ......lol !

      Au fait toujours pas de réponse à ma question, du pourquoi les médias se taisent massivement sur les activités du groupe Bilderberg ?


    • Robert GIL ROBERT GIL 15 juin 2012 20:31

      je crois que vous ne comprennez pas les articles de Padonney publié sur mon site...et que vous melangez un peu tout.
      Essayez de relire ses articles sans arrierre pensée et en faisant le vide.

      Et moi meme j’ai ecrit un article sur le 11 septembre :
      http://2ccr.unblog.fr/2011/02/15/vous-avez-dit-11-septembre/

      et pour finir voici un extrait d’un article de Padonney :
      "Ne nous divisons pas, battons nous ensemble, car qu’on les appelle « Illuminatis, « Trilatéral » ou « S&B », au final ce sont simplement des capitalistes. Le seul réel complot qui existe, c’est celui des riches contre les pauvres, celui du capital contre le travail, celui de la finance contre les peuples : c’est le système capitaliste ! Ne nous laissons pas embarquer dans les délires de personnages dont le seul but est au final de nous diviser et de détourner notre colère au profit de la classe dominante, afin de perpétuer le système."
      Extrait tiré de :
      http://2ccr.unblog.fr/2012/02/23/la-theorie-de-la-theorie-du-complot/


    • Robert GIL ROBERT GIL 15 juin 2012 20:33

      robin,
      petite precision, j’ai meme ecrit un article sur les Bilderberg :
      http://2ccr.unblog.fr/2010/10/19/le-bilderberg-fantasme-ou-realite/


  • byle 15 juin 2012 09:51

    Ca tombe bien j’y emmenage a la rentree.. ! 


  • Yvance77 15 juin 2012 09:54

    Salut,

    Tout cela me fait penser à ces avions qui traversent de grosses zones de turbulences... faut juste espérer que cela ne fasse pas comme avec le vol tragique du Rio - Paris en 2009.


    • Le Yeti Le Yeti 15 juin 2012 10:03

      " Tout cela me fait penser à ces avions qui traversent de grosses zones de turbulences... faut juste espérer que cela ne fasse pas comme avec le vol tragique du Rio - Paris en 2009. "

      Mouais ... J’pench’rais plutôt pour le AA 11 de 2001. (WTC Nord)


    • Yvance77 15 juin 2012 12:03

      « Mouais ... J’pench’rais plutôt pour le AA 11 de 2001. (WTC Nord) »

      Impossible, ce ne sont pas de méchants talibans qui sont derrière cela smiley


  • Le Yeti Le Yeti 15 juin 2012 09:55

    " Le Président du Conseil, M. Mario Monti, sera donc contraint d’admettre qu’il n’aura pas d’euros pour financer les besoins de l’Etat, pas même peut-être pour payer les carabiniers. « 

    Comme disait Néron devant Rome en flamme : » Ne vous inquiétez pas, ce n’est qu’un écran de fumée."
    L’Histoire se répète.

    Tous les chemins mènent à Rome ...  smiley


  • JANCAP JANCAP 15 juin 2012 12:15

    ...OU L’ON VOIT QUE NOS PAYS SONT DIRIGES, EN FAIT, PAR DE VERITABLES MAFIAS, COMPOSEES DES GANGSTERS DE LA FINANCE (le mot « banksters » étant trop sympa) ET DE NOS GOUVERNANTS, AMIS ET COMPLICES.

    Mais bien sûr, tous ces gens sont en col blanc et ne vont jamais en prison. Par la spéculation et les dumpings sociaux-fiscaux, ils sucent le sang des Peuples développés (austérité, régression sociale...) et maintiennent dans la misère de l’esclavagisme moderne les populations des pays « émergents », sous le joli vocable de mondialisation.


  • kriké 15 juin 2012 13:29

    Il y a quelques années on nous faisait chier avec le trou de la sécu
    prévision 2012 - 13,8 milliards

    Et la France balance des centaines de milliards comme ça, hop ...un prêt où un puits sans fond. ?


  • kriké 15 juin 2012 13:33

    @ l ’auteur

    faut-il se débarrasser des billets Italiens et Grecques... ??? 

     identification des pays émetteurs de billets
     Imprimé au recto du billet, figure également un code de l’imprimeur,
    soit dans un rectangle (billets de 5€ et 50€), soit dans une étoile
    (billets de 10€, 20€ et 500€), soit intégré dans le décor de fond à
     proximité du motif central (billets de 100€ et 200€). Ce code est
    composé d’une lettre, suivie de trois chiffres, puis une lettre et
    à nouveau un chiffre. La première lettre indique l’organisme
     qui a imprimé le billet

    Grèce (Y)
    Italie (S)


  • drlapiano 15 juin 2012 15:00

    Il est très juste d’affirmer
    "Le Président du Conseil, M. Mario Monti, sera donc contraint d’admettre qu’il n’aura pas d’euros pour financer les besoins de l’Etat, pas même peut-être pour payer les carabiniers."

    Je ne vois pas pourquoi ni comment il pourrait du jour au lendemain disposer à volonté de quelque chose (Euro-Lire !!) qui pour le moment n’existe même pas ... et n’a donc à priori ni existence ni valeur !

    Ni l’italie ni personne ne sortira de l’Euro ... pourquoi se faire ch... alors qu’il suffit de laisser jouer les marchés ...

    L’Euro n’est pas un problème ...


    • Anaxandre Anaxandre 15 juin 2012 15:50

      Depuis la fin de l’étalon-or, les bouts de papier n’ont que la valeur que vous voulez bien leur prêter. Quant à l’euro-lire, sachez que les états de la zone euro ont toujours leur banque centrale et que ce qui a été fait peut être défait ou modifié, il ne s’agit là que de volonté politique.


    • Nicole Cheverney Nicole CHEVERNEY 15 juin 2012 20:10

      @ drlapiano

      « L’euro n’est pas un problème »

      Je ne suis pas de votre avis. Bien avant l’année 2000, l’économiste De Rosa, prédisait, avant même l’émission de l’Euro, un vaste krack de cette monnaie « virtuelle » !

      Et pourtant de Rosa est un libéral ! 

      La seule chose peut-être que de Rosa n’avait pas prévu, c’était la crise financière systémique globale. Du moins ne l’avait-il pas évoquée, isolant le problème au seul Euro ! 

      Cordialement.


  • wawa wawa 15 juin 2012 15:03

    interessante hypothèse, tout a fait plausible, les surprises n’étant pas rares dans cette crise.


  • soimême 15 juin 2012 15:25

    Cela me parrait inevitable, surtout qu’il ont, encore intacte toute une infrastructure de PMI et de PME vivace, ce qui est de moins en moins le cas en France !

    C’est juste la Mafia qui risque de tiré la tronche !


  • HELIOS HELIOS 15 juin 2012 15:30

    ... P... quand est-ce qu’il faudra sortir tous ces economistes de m.. qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez !!!!

    Le probleme n’est pas l’Euro. Avec le Franc, la lire ou des cacahuetes, grosses, petites grillées et/ou salées, ce serait pareil.
     Qu’il soit fort ou faible l’Euro, dans un contexte d’echanges nationaux ou internationaux tout est parfaitement identique, le probleme de la parité de l’euro n’intervient que dans le cadre de delocalisations competitives avec risque de re-importation.

    Par ailleurs, aucune economie ne peut survivre a un racket economique tel que celui que nos pays vivent actuellement.
    Dans une economie productive de richesses, si le cout de l’argent est superieur a la richesse produite, le pays s’appauvri, c’est MECANIQUE !!!

    Le prelevement de richesse (a travers les taux pratiques sur les prets) est superieur a la richesse produite et il y a pire, ce prelevement pourrait etre reinvesti dans le pays, mais non, il file directement sur des marches boursiers internationaux et donc, VIDENT les pays qui les ont produit.


    Vous n’avez pas tout compris ????
    vous etes producteur de carotte, vous produisez vos carottes et elle vous reviennent a 1 euros le kg. vous les vendez 1,10 euros, vous pensez gagner 0,10 ? ben non, parce que le pret que les banques vous ont consenti vous revient (rapporté au kg de carottes) a 0,30 voire plus... vous vous appauvrissez de 0,20 sur chaque kg... et le pire c’est que les 0,3 que les banques ont gagné, il ne vous achetent pas vos carottes avec, il vont les acheter a londres, new york ou pekin.

    Qui c’est le c... dans l’affaire ?

    L’argent n’est pas une marchandise comme les autres, l’argent ne peut pas etre « privatisé » il faut imperativement liberer le systeme bancaire en le remettant dans la spere publique, pour les depots et pour les prets.

    Il faut egalement mettree en place des regles de limlitations de la speculations pour qu’il n’y ait pas d’entreprise qui fassent de la « plus-value strictement financiere » et revoir la transparence des compatbilites d’entreprises....

    L’Euro ne pose aucun probleme, c’est juste que l’Euro capte le pouvoir d’achat des citoyens et le gateau est trop beau... les banques internationales veulent perpetuer leur hold up sur les citoyens des etats qui l’utilisent.
    Nos gouvernants et tous les pseudo-economistes qui accusent l’euro sont complices directement, avec ce qui nous arrive a nous, 350 millions de citoyens.


  • HELIOS HELIOS 15 juin 2012 15:34

    Quand a la position de Mekel... elle devrait reflechir 2 minutes avant de raconter n’importe quoi.
    Elle devrait reconsiderer l’origine de sa reussite et identifier ses clients.
    Les pays du sud sont vraiment ceux qui achetent allemand puisque leur industrie a ete chassée par des promoteurs germaniques qui ont betonné les zones touristiques.

    Cessons de nous ruer sur leur produits, a commencer par VW, Audi et nous verrons qu’elle trouvera que notre position est bien raisonnable.


  • Anaxandre Anaxandre 15 juin 2012 15:41

    Assez d’accord sur le fond avec l’article mais quant à la sortie de l’euro de l’Italie, je ne pense pas que ce soit une option pour le gouvernement Monti. À suivre...


  • Saul 15 juin 2012 23:38

    L’Italie est probablement le seul des pays en difficulté de la zone euro à pouvoir en sortir et en tirer profit car son secteur industriel n’a pas encore été trop détruit par l’aventure de l’Euro contrairement à ce qui est le cas pour d’autres pays de la zone euro dont la France :

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=63754

    http://www.coe-rexecode.fr/public/Analyses-et-previsions/Presidentielle-2012-Faits-Chiffres/Faiblesses-et-atouts-de-la-France-dans-la-zone-euro-le-defi-de-la-reconvergence/La-desindustrialisation-a-ete-particulierement-rapide-en-France

    Même si des données les plus récentes indiquent que le pays est en récession et que la production industrielle diminue :

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/06/11/en-italie-la-recession-se-confirme-au-premier-trimestre_1716176_3234.html

    Elle pourrait sans doute encore tirer profit d’exportations plus compétitives avec une monnaie dévaluée si elle ne tarde plus à sortir de l’Euro car sa base industrielle risque de décliner rapidement et une sortie de l’euro deviendrait alors poblématique :

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=64253

    Cela dit Mario Monti, ex commissaire européen à la concurrence est un europhile convaincu.


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