samedi 28 février 2009 - par Gaëtan Pelletier

Titanic économique

TITANIC
C’était comme si quelqu’un avait passé un doigt géant
sur tout un côté du navire.
Lady Duff Gordon, rescapée
 
Le RMS Titanic (Royal Mail Steamer Titanic) était un paquebot transatlantique britannique de la White Star Line, construit en 1911 à Belfast et ayant comme port d’attache Liverpool. Il était le plus luxueux et le plus grand paquebot jamais construit au moment de son lancement.
 
Il était dit insubmersible car il possédait seize compartiments étanches mais ceux-ci ne montaient pas plus haut que le pont E. De plus, se trouvaient à bord, 8 pompes capables d’évacuer 400 tonnes d’eau par heure. ( Source, Wikipedia)
 
Il était dit insubmersible car il possédait seize compartiments étanches mais ceux-ci ne montaient pas plus haut que le pont E. De plus, se trouvaient à bord, 8 pompes capables d’évacuer 400 tonnes d’eau par heure. ( Source, Wikipedia)
 
Le Titanic naviguait à plus de 20 nœuds lorsqu’il entra en collision avec l’iceberg. En moins de 10 secondes sa coque s’ouvrit en dessous de la ligne de flottaison à tribord, sur une longueur de plus de 90 mètres. En 10 minutes, les 5 compartiments avant du navire sont inondés sur une hauteur de plus de 4 mètres au-dessus de la quille. La collision entre le Titanic et l’iceberg fut un accident exceptionnel lors duquel 6 compartiments s’ouvrirent immédiatement sur l’océan. L’arrivée d’eau à laquelle les pompes et le système de subdivision de la coque ne pouvaient faire face, fut d’une ampleur colossale et condamna le navire. SOURCE, Titanic in Belfast

L’ambition Titanic

Les gens de Wall-Street, les banquiers, les dirigeants, financiers de tout acabit ont été de grands ambitieux qui nous ont précipités dans un fond ….sans fonds. 
Le Titanic fut poussé à fond, vitesse maximale, pour battre un record.
Et pour le comparer au phénomène de la « subprime », ses bateaux de sauvetage n’étaient pas assez nombreux. Il était donc surévalué, et en grande dette du point de vue de la sécurité. ¸« Ça n’arrivera pas… ». Avait-t-on dit.
 
Il arrive aujourd’hui ce qui arriva alors sur le navire. Mais notre navire à nous est une boule ronde et bleue appelée Terre. Et six milliards de passagers, dont une grande part crève de faim. La débâcle, qui ne fait que commencer , vient de retarder le souhait de tout humaniste : un ordre mondial nouveau avec une répartition plus juste des biens, et un souci de l’environnement.
 
Le voilà encore aux prises avec des besoins primaires : le navire coule. Personne n’a le loisir de cultiver un jardin ou planter des arbres.
 
 En un sens, c’est peut-être cette crise d’une ampleur inégalée qui pourrait engendrer une révolution à l’échelle planétaire : ceux qui ont faim n’ont rien pour se défendre et sont acculés à leur misère. Dans le monde occidental, toutefois, la richesse, même mal distribué, a façonné de grandes illusions.
 
Le cauchemar commence et ces nouvelles générations, n’acceptant pas la faim et la tromperie d’une clique de financiers et de banquiers pourrait s’élever et prendre une Bastille.
 
La destruction créatrice
 
La destruction créatrice désigne le processus de disparition de secteurs d’activité conjointement à la création de nouvelles activités économiques.
La « destruction créatrice » (Schumpeter) est le concept par lequel une innovation technologique créée engendre une force motrice de l’économie.
Tous les économistes de la planète ont vite saisi ce nouveau moteur et l’ont utilisé au point de chambarder à tous les cinq ans, voire dans une période plus courte, les marchés.
 
Ce phénomène, autrefois quasi accidentel, s’est avéré une stratégie nouvelle de fabrications et de ventes de produits.
 
Un exemple concret du début du 20ième siècle : l’arrivée de l’automobile a chambardé et détruit rapidement tout le secteur lié au déplacement à l’aide du cheval. Des métiers sont disparus : maréchal ferrant, vendeurs de chevaux, éleveurs de « moteurs », fabricants de carrioles, etc. Par contre, il a fait naître d’autres industries, dont celles de l’automobile qui perdure encore aujourd’hui. Henry Ford conçut la chaîne de montage, embaucha un grand nombre d’ouvriers et les secteurs parallèles profitèrent de cette industrie d’une manière quasi exponentielle : il fallut développer un réseau de « services » pour répondre à la demande.
 
Un réseau routier adapté à ce nouveau mode de transport.
Et un réseau de vendeurs et de concessionnaires.
Et nouveaux métiers : mécaniciens, menteurs de voitures, etc.
Une révolution.
 
De l’or noir à l’or des fous

Ce « nouveau monde » attira les investisseurs. Ces investisseurs, toujours novateurs et toujours voraces, ne s’arrêtèrent pas au seul concept de déplacement. Afin de creuser le filon, ils conçurent dans les années trente une nouvelle formule : le maquillage. Ceci en modifiant les carrosseries des automobiles pour en faire un bijou.
 
Et c’est sur cette « idée » qui parut éternelle que se bâtit le mode actuel de toute l’industrie de l’automobile. Changer l’apparence…
On n’a pas inventé le camouflage mais on l’a peaufiné grandement. 
Mais ce n’était qu’un début.
Le « concept » fut utilisé au point de devenir une pratique courante dans toutes les industries.
 
L’abus du concept : les « OGM » électroniques
 
On a tant cru à ce « procédé » que toutes les inventions des dernières décennies sont devenues des « OGM électroniques », issus de croisements et d’améliorations de certains produits de base qui menèrent aux « besoins » de consommer.
Créer l’habitude. Une drogue électronique, ni plus ni moins.
 
C’est la technique qu’utilisent les vendeurs de drogue dans les rues des villes : ils donnent les premières doses qui rendent les consommateurs accrocs.
Le même procédé est utilisé en téléphonie : on donne les cellulaires pour ensuite vendre des abonnements.
 
Le même procédé est lui aussi utilisé dans la vente d’imprimantes : on la vend à un prix ridicule mais on vend les cartouches d`encre à un prix plus élevé que la machine elle-même.
 
Mais pour « prolonger » une habitude d’achat et créer l’illusion d’un concept métamorphosé, on procéda ad nauseam à des modifications d’apparences ou d’améliorations subites de façon à rendre volontairement le produit désuet.
 
Le crédit : le lifting réinventé

Jusqu’à une certaine époque, le crédit était basé sur la réalité des biens du consommateur. Ce qui permettait un certain équilibre une garantie. Bref, la monnaie était le symbole d’un PRODUIT RÉEL, d’une valeur réelle correspondante au symbole de l’unité monétaire.
 
Le bien étant une sécurité pour le prêteur, le prêteur, emballé par ses réussites, décida d’enlever les bateaux de sauvetage du Titanic.
Il camoufla les biens réels en biens « possibles » : la maison était un investissement si sûr, et sa valeur toujours montante, qu’il vendit à des gens insolvables.
  • Les institutions financières pouvaient accepter de prêter jusqu’à 110% de la valeur du bien hypothéqué.
Ces dispositions ont eu pour effet de gonfler la demande pour les propriétés (la proportion de propriétaires a atteint 69% en 2004) en attirant une clientèle à risque. Cette hausse de la demande s’est traduite par une hausse de prix qu’on peut maintenant qualifier de « bulle immobilière ».
Outre les transgressions des règles de prudence régissant la distribution du crédit, l’ampleur de cette crise vient du contournement des ratios réglementaires de solvabilité bancaire par la titrisation des créances américaines risquées. Celles-ci furent revendues sous forme d’obligations à des épargnants un peu partout dans le monde donnant à cette crise une dimension mondiale. Crise des subprimes
 
Comme sur le Titanic, on a réduit le nombre de bateaux qui aurait du être conforme aux normes de sécurité.
20 canots : 1178 passagers
1178 gilets de sauvetage
Nombre de passagers : 2201
La valeur « estimée » dépassait grandement la réalité des biens échangeables.
 
5 compartiments : 5 continents
 
Il était dit insubmersible car il possédait seize compartiments étanches mais ceux-ci ne montaient pas plus haut que le pont E.
 
En 10 minutes, les 5 compartiments avant du navire sont inondés sur une hauteur de plus de 4 mètres au-dessus de la quille.
 
Le naufrage de l’Économie touche maintenant tous les continents. Dans combien de temps, ce château de cartes s’effondrera-t-il ? On pompe les pertes à grands coups de milliards.
 
Pour l’instant, cette Économie flotte, en arrêt, l’échine courbée.
Le iceberg auquel elle s’est heurtée est composée de millions d’individus de « glace », sans intérêt humain : de la « chair à banquiers », pour le but ultime du profit.
On pompe même une eau inexistante, car les fonds injectés proviennent de …nulle part. Sinon, comme le soulignait un économiste, tout cet « argent » aurait pu servir à financer de nombreux projets positifs…avant.
 
La vitesse

Le Titanic naviguait au moment de l’impact à 22,5 nœuds. Sa vitesse maximale était de 23 nœuds.
 
Selon Hervé Fischer, Directeur fondateur de l’Observatoire international du numérique, UQAM, auteur de Le choc du numérique, la virtualisation des transferts et la vitesse de ceux-ci, seraient en cause dans la débandade actuelle :
 
Cette virtualisation de l’économie favorise certes la fluidité des échanges mais aussi l’emprise des pulsions que l’imaginaire peut exercer sur elle, et donc sa volatilité. De fait, ses monnaies ne sont plus des unités de mesure et d’échange du réel, mais la matière première elle-même, numérique, d’une économie soumise aux aléas du gambling. L’accélération des flux de ce jeu financier active aussi sa dynamique événementielle et en fait palpiter intensément les rêves de puissance. Et ses produits toxiques peuvent contaminer la planète entière en un temps record en créant des remous d’une ampleur immédiate redoutable. L’économie numérique devient ainsi plus vulnérable à la panique
…En spéculant, on ne devient peut-être pas tant cynique ou immoral que tout simplement joueur. On joue pour jouer, en espérant bien sûr toujours gagner. Et conséquemment, le numérique déresponsabilise. Il favorise la triche, les fausses comptabilités, les fausses stratégies et la dépendance. Et on perd la conscience des conséquences réelles, éventuellement dramatiques, de ses jeux, sans penser aux ouvriers qui vont perdre leur emploi, aux familles qui ont acheté leur maison avec des hypothèques irréalistes, aux personnes âgées qui ont placé leurs fonds de retraite dans des institutions qu’ils croyaient sécuritaires. Technologies numériques et crise financière
 
Perte de conscience des conséquences réelles, mais également perte de conscience des avoirs réels. Le « jeu » de l’instantanéité et de l’invisible mène à la construction d’une réalité biaisée et sans rapport avec la « matérialité » économique à la base même de celle-ci.
 
La méthode du lapin
La base de l’économie est un échange de biens réels : une vache contre trente lapins.
Simple.
Les lapins se reproduisent rapidement et ont la réputation de courir vite. On a donc choisi le « mode lapin » pour multiplier des « biens » échangeables.
Mais un lapin virtuel, sans égard à la réalité.
 
Les profondeurs de l’abîme
 
Les capitalistes ont été mauvais gagnants. Ils ont poussé leur système à l’extrême, c’est-à-dire à l’excès. Risques démesurés, appétits gargantuesques, incompétence et arrogance crasses, fraudes éhontées ont marqué la dernière décennie. Jusqu’à ce que les colonnes du temple s’effondrent. Le capitalisme abîmé, André Pratte, La Presse
 
Les analyses actuelles, venant des « experts » et également des responsables mêmes de ce naufrage, ne révèlent guère la profondeur du gouffre dans lequel nous nous enfonçons. Au contraire, elle nous crayonne un plan gras, comme si on réparait le navire avec une colle magique.
 
On dirait une armée de chirurgiens se retrouvant avec un patient à l’artère tranchée, n’ayant pour seul outil que leur chewing-gum qu’ils mastiquent en discours affolés pour solidifier cette matière rose et tenter de rafistoler le vaisseau du malade.
Nous ne savons encore rien des profondeurs de l’abîme.
Et ils ne veulent pas que nous le sachions.
 
On se retrouve à un envers de formule dans un monde lui-même chaviré. Normalement, on hurlerait : « Les femmes et les enfants d’abord ».
 
On le hurle, mais on sait bien qu’avec la traîtrise qui caractérise la race des seigneurs à cravate, ils sont prêts à jeter femmes et enfants par dessus bord pour s’emparer des bateaux de sauvetage.
Ils l’ont fait. Pourquoi changeraient-ils de tactique, puisque cela a fonctionné ?
 
Du Titanic à l’Hindenburg
 
 La catastrophe du Hindenburg est l’incendie, survenu le 6 mai 1937 à l’aéroport de Lakehurst non loin de New York, du dirigeable allemand Hindenburg. Gonflé au dihydrogène, il prit feu sous l’œil des caméras, tuant 34 personnes et sonnant le glas des vols de dirigeables commerciaux. Hindenburg
 
À la vitesse où coule l’Économie mondiale, il se pourrait que ce soit davantage une maison en flamme qu’un navire.
 
On se souvient du Titanic non pas seulement à cause du nombre de passagerqui y ont perdu la vie, mais de l’entreprise orgueilleuse et des erreurs monumentales qui auraient pu éviter la catastrophe.
 
Le drame de l’Hindenburg mit fin aux vols des dirigeables.
Cela suffira-t-il à nous convaincre que la bouffissure des financiers, leur arrogance, leur incompétence, mènera cette planète et surtout, ses habitants, à un monde meilleur ?
 
Small is Beautiful, disait Schumacher.
C’est sans doute la formule de l’avenir : une société faite de petites cellules bien compartimentées, mieux soudées.
 
Sinon, il ne reste qu’à attendre le 14 avril…
Et tous les 14 avril à venir.


19 réactions


  • Gaëtan Pelletier Gaëtan Pelletier 28 février 2009 19:18

    Bonjour Boris,
    Je voulais simplement montrer que la négligence a mené au ...désastre.
    Ça aurait pu être évité, hélas !
    La crise économique, elle, en ce moment calfeutre. Elle a « lessivé » le consommateur... Que peut-il faire pour remettre l’Économie en marche s’il n’a rien pour...consommer.
    [email protected]


  • Kalki Kalki 28 février 2009 19:19

    Merci pour l’article

    Dans notre système  on nous à privés de nos libertés, on nous a privés du "Pouvoir" Politique, Economique, Morale (liberté de penser et d’etre soi meme)..

    Une des solutions c’est reprendre cette liberté qu’on nous vole.

    Ils nous transforment en mouton, en nous volant notre liberté économique et il nous laisse une liberté dans notre vie privé ( et encore cela est en train de changer, avec les envies des nouveaux tyrans).

    Reprenons notre liberté d’entreprendre ENSEMBLE, pour vivre et nous accomblir tous les jours.

    Espoir : L’autogestion, la liberté économique


    Sur agoravox TV.


    OCCUPER. RESISTER. PRODUIRE. À la suite de la crise économique argentine de 2001, trente ouvriers au chômage dans la banlieue de Buenos Aires occupent leur usine abandonnée par les patrons et refusent de la quitter. Ils demandent le droit de faire repartir les machines, de reprendre le travail.

    	 Espoir : L’autogestion, la liberté économique

    OCCUPER. RESISTER. PRODUIRE. À la suite de la crise économique argentine de 2001, trente ouvriers au chômage dans la banlieue de Buenos Aires occupent leur usine abandonnée par les patrons et refusent de la quitter. Ils demandent le droit de faire repartir les machines, de reprendre le travail.

    L’autogestion, c’est possible !

    L’autogestion d’une usine par ses ouvriers. La mise en coopérative de près de 200 entreprises en Argentine, de l’emploi pour 15 000 personnes avec de vrais salaires, une productivité croissante, c’est possible !


    • herve33 28 février 2009 21:58

      Ces articles sont vraiment très etonnant de la part du Monde , auraient-ils pris conscience que nos dirigeants sont incapables de relancer la machine économique ?

      Sinon , bon article , mais la désignation facile des banquiers et les traders comme coupables de la crise actuelle permet de masquer les véritables responsables de la crise , ceux qui n’ont rien fait pour empêcher cela , les politiques , les banques centrales , les agences de régulation . Ce sont d’ailleurs les mêmes actuellement qui essaient de ressussiter les cadavres de l’économie néolibérale à coup de milliards , malheureusement c’est une remise en cause totale du système qui est nécessaire où une redéfinition de la notion même de richesse .



    • plancherDesVaches 28 février 2009 23:32

      "véritables responsables de la crise , ceux qui n’ont rien fait pour empêcher cela , les politiques , les banques centrales , les agences de régulation"

      NON

      Eux, ce sont les outils, les employés, les cerfs.

      Faites attention à la manipulation.


  • MR MERLIN Perpleks 28 février 2009 21:16

    Le TITANIC a heurté l’iceberg parce que l’homme de vigie placé dans le 1er mat, ne possédais pas de jumelles, oubliées à terre avant le départ.
    La seule paire disponible était sur la passerelle, mais ne servait pas à grand chose...............
    SImilitude,similitude..........................
    Excellent article, bravo.


  • ddacoudre ddacoudre 28 février 2009 22:02

    bonjour gaëtan

    j’ai bien aimé ta comparaison, mais comment appeler notre iceberg que nous portons en nous.

    cordialement.


  • Ahlen Ahlen 28 février 2009 22:47

    Article fait de haute main ! Chapeau. Il paraît que les banques islamiques n’ont pas autant souffert que leurs consoeurs classiques. L’auteur peut-il nous éclairer un peu à ce sujet, bien que la part de ces banques est minime à travers le monde. S’il y a intérêt (pas intérêt bancaire...) pouquoi pas développer leur exemple, religion à part ?


  • loco 28 février 2009 23:11

     Les mécanismes, certes, mais......

    Qu’en est -il du "commandant" qui s’est laissé pousser à la faute par l’armateur ??

    Qui était à bord ? Les hordes de snobs des pont supérieurs (un petit goût de vente Bergé), et un troupeau d’émigrants aux ponts inférieurs partis chercher aux USA LEUR clé pour monter l’escalier (un petit goût de Gala, voire de Point de Vue Images ou de Paris Match).

    Ils avaient tous pris leur billet, comme d’autres ont glissé dans l’urne leur petit bulletin individualiste et servile. Bon débarras, certes, mais remercions les d’avoir eu l’élégance de couler seuls, eux.


    • plancherDesVaches 28 février 2009 23:36

      Cherchez plutôt dans la rubrique : "responsabilité collective"...

      Je sais, ça choque. Mais c’est ainsi que les dominateurs exploitent la fascination et ignorance du "peuple d’en bas"


  • Gaëtan Pelletier Gaëtan Pelletier 1er mars 2009 01:05
    @plancherDesVaches,
     
    Merci pour les liens. Je suis allé lire…
    C’est vrai que ceux que l’on nomme ici « nos voisins du Sud », ça ne va pas très bien.
    Le Canada est un grand exportateur aux U.S. Et quand leur économie va mal, la nôtre en souffre.
    Disons – en mode cliché – qu’ils ont bien étiré l’élastique…
    @herve33
    Je vous cite et vous donne entièrement raison. Vous désignez les coupables.
     
    Sinon , bon article , mais la désignation facile des banquiers et les traders comme coupables de la crise actuelle permet de masquer les véritables responsables de la crise , ceux qui n’ont rien fait pour empêcher cela , les politiques , les banques centrales , les agences de régulation . Ce sont d’ailleurs les mêmes actuellement qui essaient de ressussiter les cadavres de l’économie néolibérale à coup de milliards , malheureusement c’est une remise en cause totale du système qui est nécessaire où une redéfinition de la notion même de richesse .
     
    Il était évident pour moi que je visais également ceux-ci. Si je ne l’ai pas fait, je crois qu’ils me paraissaient évidents.
    Les agences de régulation. Aux Etats-Unis, on dirait qu’on cultivait l’aveuglement plus que le recours à
    @Perpleks
    Les jumelles… Ah ! J’ignorais. Merci pour la précision.. J
    @ ddacoudre
    En passant, - nom étrange à la San- Antonio J j’ai lu un de tes articles. J’en ai d’ailleurs tiré un paragraphe et glissé dans un de mes billets sur mon site. Et ton nom est là ddacoudre.
    ’ai bien aimé ta comparaison, mais comment appeler notre iceberg que nous portons en nous.
    L’égoïsme ? Le « système » a, pendant des années, cultivé le nombrilisme. Je ne me souviens plus qui a dit que l’homme est un animal social, mais il reste que nous ne sommes pas faits pour vivre seul dans un coin.
    Diviser pour mieux régner… Vieille formule, mais Ô combien utile pour la haute finance qui vous verse un salaire qui, en bout de ligne, vous permet de « croire » que vous êtes maintenant…le roi. Seul sur son trône. Les « ficelles » des rôles sociaux sont disparues…
    La magie du maître…
    @Halen,
    Excellente question…
    Article fait de haute main ! Chapeau. Il paraît que les banques islamiques n’ont pas autant souffert que leurs consoeurs classiques. L’auteur peut-il nous éclairer un peu à ce sujet, bien que la part de ces banques est minime à travers le monde. S’il y a intérêt (pas intérêt bancaire...) pouquoi pas développer leur exemple, religion à part ?
     
     
     Comme je ne suis pas économiste, je ne peux pas y répondre.
    Je connais toutefois quelqu’un qui pourrait y répondre.
    Vous retrouverez d’ailleurs de ses textes sur Agora.
    ___________________
    De la responsabilité collective.
    Oui, certes, mais le commun des mortels, dont je suis, est ignorant de l’Économie.
    Et si cette « crise » était justement la fin de cette ignorance ?
    Peut-on faire confiance à la haute finance, cette main sous la marionnette politique ?
    On va peut-être finir par ouvrir les yeux… 
    http://www.agoravox.fr/auteur.php3?id_auteur=14465


    • plancherDesVaches 1er mars 2009 03:17

      Monsieur Pelletier et auteur et Canadien et Québécois, je dois vous signaler que la chasse aux sorcières actuelle est de livrer au bas peuple que nous sommes les organismes de fonctionement ou contrôle.
      Soit, les banques, les traders, les politiques, les différences entre états, les différentes monnaies, les pays de l’axe du mal, les Islamistes Terroristes, les puits de pétrole qu’on ne contrôle pas, les centrales nucléaires et la concierge d’en bas.

      Tout ceci n’est que poudre aux yeux car volonté de protéger les intérêts de ceux qui achètent leur pouvoir en corrompant les autres par des miettes de centaines d’Euros.
      Eux gagnent bien plus et agissent dans l’ombre pour diriger un monde à leur manière.
      Votre voisin de sud est habitué à cela, vous le savez.


  • vinvin 1er mars 2009 02:38

    Bonjour.


    Excellente comparaison avec le TITANIC !......

    Article très bien construit.

    Simple petit détail : en 1911 c’ était le TITANIC, alors que 98 ans plus tard ce n’ est plus le TITANIC, mais le TITA-NIQUE, car ce sont les citoyens, et la France d’ en bas, qui se fait NIQUEE par les tyrans qui nous gouvernent, et la haute finance.

    Car tous nos politiques, qu’ ils soient de droite, de gauche, d’ extreme droite, ou d’ extreme gauche sont tous des tyrans. Idem pour les GROOOOOS bonets de la haute finance !



    Bien cordialement.



    VINVIN.


  • Gaëtan Pelletier Gaëtan Pelletier 1er mars 2009 04:58

    @vinvin
    Car tous nos politiques, qu’ ils soient de droite, de gauche, d’ extreme droite, ou d’ extreme gauche sont tous des tyrans. Idem pour les GROOOOOS bonets de la haute finance !

    Votre constat est le même que nous faisons ici. Il y-t-il vraiment une gauche ou une droite ?
    On dirait plutôt qu’il y a manipulation...
    Merci !
    Cordialement


  • Reinette Reinette 1er mars 2009 12:07

    CUMULER PLUS, POUR GAGNER PLUS !
    € € € € € € € € € € € € € € € € € € € € €


    « Il faut se serrer la ceinture, l’heure est aux économies  ». En cette période de crise, ces mots sont devenus une vraie rengaine.

    Sarkozy l’a clairement exprimé lors de ses voeux en 2009 : « Pour nous en sortir, chacun devra faire des efforts »

    Observons le salaire* des 577 députés (ceux qui nous représentent !)

    Les prix sont par mois (prix et non salaires car ça coûte au contribuable).

    Salaire : 5 126 € net d’impôts
    Il s’agit d’un très bon salaire pour un responsable politique qui découpe son travail en trois tiers : un tiers du temps, il travaille dans les commissions de l’Assemblée nationale pour préparer les propositions de lois et les textes présentés en séance plénière, un tiers du temps il siège à l’Assemblée nationale, d’octobre à juin, avec souvent une session extraordinaire en juillet. Et le reste du temps, le député sillonne sa circonscription...

    Frais de mandat : 6 223 € non imposable

    Puisqu’il s’agit d’une indemnité, elle est non imposable. Avec cette somme, les députés sont donc censés couvrir toutes leurs dépenses de représentations : déplacement sur le terrain, costumes et autres frais divers.


    + collaborateurs  : 8 853 € ( c’est toujours mieux de se tourner les pouces à deux voire trois)
     

    Souvent, les députés embauchent des membres de leurs familles, sans qu’ils n’aient de formation particulière. Le temps de travail d’un collaborateur n’est d’ailleurs soumis à aucune règle. Certains députés, très consciencieux, ont donc un véritable staff, d’autres, plus dilettantes, se contentent d’une secrétaire ou d’un collaborateur. Une partie du crédit alloué part alors dans la poche du député.


    + train : gratuit en 1ère classe

    + avion : 40 vols gratuits

    + taxis parisiens : gratuit

    + voiture (avec chauffeur je vous prie) : à disposition, le plus scandaleux étant les députés qui demandent une voiture pour aller dans des restos chics de la capitale se situant à 700m de l’Assemblée (ensuite ils vous diront que "ce n’est pas bien de polluer les enfants")
    Autrement dit, la plupart des déplacements sur le terrain sont financés par l’Assemblée nationale, le député n’ayant pas besoin alors de piocher dans sa cagnotte de 6 223 euros de frais de mandat. Rien n’oblige le député à dépenser l’intégralité de ses indemnités. Il peut alors les garder pour lui, à condition que l’ensemble des indemnités perçues personnellement ne dépasse pas les 8 100 euros depuis une loi qui date de 1992)

    + hôtels haut de gamme : tarifs préférentiels

    + restaurant de l’Assemblée : environ 7 € le repas ! Table très haut de gamme ! Si je ne dis pas de bêtises, le café à l’Assemblée nationale est à 0,50 € (sans compter les cigares).

    + prêts à taux réduit : 2 à 3%


    Les députés non réélus percevront « à vie » 20 % de leur traitement : soit 1 390 € par mois. C’est ce que nous pouvons appeler les « golden parachutes » de nos députés. Bien entendu cette généreuse « indemnité chômage » est totalement inconditionnelle, et l’heureux bénéficiaire de cette jolie rémunération de 5 ans, n’est tenu à aucun engagement quelconque, comme par exemple, justifier de la recherche d’un nouvel emploi, d’une visite mensuelle auprès d’un conseiller .

    Toutes les sommes reçues par le député s’élèvent donc à 20 208 euros. Le député est libre de les dépenser comme bon lui semble.

    Au total, les 577 députés perçoivent donc un peu de plus de 11 millions d’euros cumulés par an. Mais cette somme globale n’est que la partie émergée de l’iceberg. Car sur les 577 députés en place en janvier 2007, 439 possédaient un autre mandat (maire, conseiller général ou régional) et 80 en possédaient deux autres.
    Autrement dit, 90% des députés cumulent leur fonction nationale avec une fonction locale rémunérée, bien évidemment !


  • Pierre Boisjoli Pierre Boisjoli 1er mars 2009 21:35

    Tout ne s’est pas écroulé comme en 1929 et on s’est relevé de 1929. La comparaison avec le Titanic est surfaite. Quand on veut tuer son chien, on l’accuse d’avoir la rage. Par contre, cette crise a bien montré que le monétarisme ce n’est pas bon et tous les Milton Friedman de ce monde peuvent aller se rhabiller. Le système est mis à nu et il appelle quelques exagérations

    Pierre Boisjoli


  • Gaëtan Pelletier Gaëtan Pelletier 1er mars 2009 21:42

    Pierre Boisjoli,
    En 1929, c’était différent. C’est une nouvelle sorte de crise qui se prépare depuis des décennies.
    Et je vous rappelle que c’est la guerre qui a « relevé » l’économie. Malheureusement.
    La comparaison avec le Titanic est surfaite, dites-vous.
    En effet. D’une certaine manière. Le temps du « coulage » sera plus long.
    Faut-il rêver que tout redeviendra à la normale dans deux ans ?
    Le consommateur est LESSIVÉ.
    On l’a endetté. Lui, sa dette est réelle.
    Quelques exagérations,mais surtout une manìère de fonctionner...qui ne fonctionnera plus. Je ne pense
    pas.
    Cordialement !
    GP


  • Gaëtan Pelletier Gaëtan Pelletier 1er mars 2009 22:54

    @Halen,
    Excellente question…
    Article fait de haute main ! Chapeau. Il paraît que les banques islamiques n’ont pas autant souffert que leurs consoeurs classiques. L’auteur peut-il nous éclairer un peu à ce sujet, bien que la part de ces banques est minime à travers le monde. S’il y a intérêt (pas intérêt bancaire...) pouquoi pas développer leur exemple, religion à part ?
    J’ai contacté M.Allard, Dr Économie, Paris. Voici sa réponse :


    Pour les banques islamiques, l’explication est simple. Elles pensent uniquement participation aux profits et jamais interet sur investicssement, ce qui est interdit pas le Coran. Elle ne sont donc jamais "dans le miroir". Evidemment un projet peut se casser la gueule, mais on n’a jamais une cascade de projets qui tombent en dominos, car ce n’est que la REALITE qui est en garantie, pas une chimere. Ajouter une mortale commerciale forte - entre vrais croyants - bien differente de la volonte de blouser tout le monde et son pere qui est le jeu prefere de la culture amricaine individualiste.

    Cordialement
    GP



  • donino30 donino30 2 mars 2009 10:22

    Les métaphores sont bien trouvées. Il est vraisemblable que nos dirigeants peuvent facilement être assimilés à l’armateur du Titanic, qui pour principalement une question d’orgueil et de honte tentera jusqu’au bout de masquer l’ampleur du désastre aux passagers.


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