samedi 11 janvier 2014 - par C’est Nabum

Toutes ces heures qui partent en fumée

Une contribution décisive pour l'économie nationale

La compétitivité à tous prix…

JPEGObservateur attentif et néanmoins sourcilleux de nos mœurs quotidiennes, je n'ai de cesse de m'interroger sur le phénomène de plus en plus croissant des heures de travail qui partent en fumée. J'entends de-ci de-là, nos bons responsables de la politique et de l'entrepreneuriat se navrer du manque de compétitivité de nos entreprises, des dégâts de la loi inique des trente cinq heures, des journées perdues en congés de maladie de complaisance et en absences inexpliquées. Je vais de ce pas leur apporter ma nécessaire contribution pour remédier, si faire se peut, à ce fléau qui nous conduit à la ruine.

Les plus intransigeants vont jusqu'à réclamer le retour aux quarante cinq heures, la disparition de la cinquième semaine de congé, la suppression des droits du travailleur, la fin de la médecine du travail et l'abrogation des charges patronales. J'aimerais ici pointer d'un doigt vengeur d'autres travers. Dans le souci légitime de faire du monde du travail un enfer d'autant plus douloureux que les salaires fondent désormais eux aussi comme neige au soleil, je compte jouer de ma petite partition, pourfendre nos vices et ainsi rendre un fier service à cette France qui espère se redresser.

Pour nous préparer en douceur à notre futur statut d'esclave quand la réaction aura repris le pouvoir avec cette main de fer qui la caractérise, je brûle, si je puis m'exprimer ainsi , d'apporter un peu d'eau au moulin de la régression sociale et du management moderne car je crois qu'ils en ont bien besoin. Je les devine à court d'idées et vais m'empresser de leur en donner quelques-unes.

La Loi Évin tout d'abord est une véritable catastrophe. En interdisant de fumer sur le lieu de travail, cette loi inique et scélérate a poussé sur le trottoir bien des cols blancs ou des bleus de travail. En voilà des heures sottement perdues à faire le pied de grue sous la pluie et dans le froid pour avaler ce délicieux poison ! Non seulement, ces pauvres intoxiqués vont coûter plus tard très cher à la sécurité sociale, mais chaque jour, ils font perdre des milliers d'heures de travail aux entreprises qui les voient partir en fumée. C'est navrant !

Ce maudit téléphone portable est lui aussi cause de bien de débrayages quotidiens, de pauses interminables, de conversations qui s'éternisent, loin des nécessaires préoccupations laborieuses. Qui n'a pas croisé un ouvrier, une secrétaire, un livreur, immobilisés dans un coin avec son maudit chronophage à l'oreille, ne doit jamais être sorti de chez lui. Curieusement, les gens de l'encadrement sont tout aussi coutumiers de cette détestable habitude que le petit personnel. Il serait grand temps que l'industrie se munisse de brouilleurs pour augmenter les cadences.

Pénétrons dans les bureaux feutrés de nos services, des banques ou autres sociétés. L'ordinateur trône désormais en prince des lieux, en incontournable maître du temps et des gens, fournissant à tous les employés de France et de Navarre rien de moins que le monde entier en guise de terrain de jeu. En dehors de l'immense vague rien ne passe et, comme le travailleur est tout aussi sournois que fourbe, il en profite bien souvent pour s'adonner à des vices privés, des jeux en lignes, des clavardages plus ou moins avouables. Que d'heures évaporées sur ces flots incontrôlables ! Il faut revenir bien vite à la surveillance rigoureuse de tous ces gens.

Je pense avoir fait le tour des plus importants gisements de temps perdu mais nous restent encore quelques peccadilles qui ne doivent pas être négligées non plus. Le miracle allemand est passé par cette exigence de sévérité ; nous ne devons pas manquer de nous en inspirer. Le passage aux toilettes est de ces instants volés à la cadence qui ne saurait être toléré plus longtemps. Le travailleur teuton se retient, que l'hexagonal en fasse autant, que diable, et nous éviterions ainsi la fuite constante de nos cerveaux vers des pays plus tendus vers l'excellence ! Seule difficulté à cette révolution sanitaire, il faudrait intégrer la défaillance prostatique comme motif de licenciement. Un détail sans doute quand on veut couper de manière drastique dans les effectifs des inutiles et des débordés.

Nous devrions encore interdire la distribution des journaux gratuits. Non seulement, ils sont eux aussi sources de perte de temps au travail, mais pire encore, ils alimentent encore les conversations malgré les lois interdisant désormais aux travailleurs de parler à leurs collègues en dehors des nécessités du service. À ce propos, si je puis oser ce raccourci un peu facile, l'interdiction des grandes épreuves sportives serait là encore, un gisement considérable de productivité. Les malheureux n'auraient plus à disserter à longueur d'année sur les exploits ou les mérites comparés de leurs champions. Ah ça mais, une grande et belle industrie à la française exige de petits sacrifices. Certes, celui-ci ne chagrinera pas grand monde mais mettra hélas, au chômage des journalistes sportifs pour lesquels, il faut bien le reconnaître, il sera particulièrement difficile de trouver une reconversion.

Bien sûr, il vous faudra, et c'est bien là, la plus terrible concession qui vous sera demandée, renoncer à la lecture de ce billet quotidien car j'en sais quelques-uns qui me lisent sur leur lieu de travail. J'avoue que je ne suis pas peu fier de ce sacrifice car je sais que c'est pour le bien de notre économie. Que les neuf dixièmes des ressources dues à cet effort aillent exclusivement dans la poche des investisseurs et non au service de l'investissement, n'est malencontreusement qu'une conséquence du système économique. Si j'ai pu apporter ma pierre à l'optimisation des ressources humaines dans l'entreprise, je l'ai fait avec plaisir. Quant à s'aventurer à parfaire le système économique, j'avoue là mon impuissance ! En effet, non seulement il n'est pas raisonnable d'envisager de le rendre plus humain mais il serait coupable de s'en prendre aux bienfaiteurs reconnus de notre humanité.

Expertisement vôtre.



17 réactions


  • Buddha Marcel. 11 janvier 2014 09:36

    Salut c nabum....Merci bien sur !!

    .descriptif non exhaustif bien sur...mais excuse moi de te dire cela, ceci reste très superficiel et ne parle donc pas de LA cause, des causes, mais des effets...effets dont l’idéal serait un esclavage total pour un maitre qui ne donnerait même plus a manger en échange...moi je dis que c’est a mentalité d’esclave qui crée le maitre et pas le contraire....pas de « couilles » en gros.

    si on en est pas ENCORE là c’est a cause des techniques de fabrication qui ont amélioré la production. Et puis pour appâter le client pour parachever un ancien désordre mondial qui aurait la propriété d’amener un messie( toujours le mythe d’un maitre qui sait, d’un sauveur bien sur, même rengaine de celui qui ne veut pas se bouger le cul,rien de personnel c nabum), le meilleur moyen etait aux yeux de certains de d’abord donner du caviar de manière à appater le client pour ensuite mieux l’ abattre pour la suite du repas qui est foie gras..pour le maitre seulement..

    en fait ceci est de l’habillage intellectuel, car derriere ces personnes au pouvoir il y a de sévères malades mentaux qui s’ignorent, des esprits malsains disons, sauf de considérer bien sur guerres, tortures, vol, violences ,haines destruction etc etc comme saines !!

    Mais ou le drame est profond c’est que maitre et esclave ne sont que les deux cotés de la même pièce, ils vont ensemble, sont indissociables, alors que là ou est la lumière il n’y a pas d’obscurité, les deux ne vivent pas ensemble, le problème pour moi dans ma vision n’est ni économique ,ni religieux, ni politique, ni social , il est humain et plus précisément il vient du fonctionnement du cerveau, enfin de la partie qui nous reste , on a gardé la partie outil qui fait des outils, de la bouffe, des abris , des sciences math et autres et perdu ce qui nous aurait lié au sens du fait d’être vivant, car vivre était le miracle et nous de notre fait ,à cause du mauvais usage de notre cerveau nous avons transformé la vie en mort cérébrale, nous avons de facto perdu le sens pour en inventer un faux avec ce qui nous reste de cerveau , et ce sens bien sur représente les capacités du cerveau qui nous reste, et ce cerveau qui nous reste imagine un sens qui sera un futur continuel sans fin (ceci n’est pas conscient pour le cerveau qui nous reste)..le cerveau analytique qui nous reste n’a pas été « programmé » pour voir sa fin , il ne peut regarder cela....là commence le drame profond des humains qui sont inconscient de ce fait...et qui, restant alors uniquement dans la superficialité du déjà superficiel, vont fonctionner sur ce désir jamais perçu de continuité , qui lui bien sur rencontre en permanence ,mais toujours à un niveau non conscient, rencontre en permanence le fait de la mort, la mort qui est alors exclue de la vie, alors que ce sont les deux faces d’une même pièce......la folie des humains prends naissance au alentours ce moment là précisément, ça se produit entre enfance et pseudo adulte, car pour moi de ce fait on ne va jamais devenir adultes mentalement...., l’humanité est toujours au stade de l’enfance mais cela devient une enfance démente, car bien sur nous étions voués a avoir la tète dans L’Univers....des gens comme certains Indiens, le bouddha, krishnamurti et bien d’autres savaient et savent cela par expérience , moi même je ne parle pas ici intellectuellement mais par expérience....sans référence pour le dire à personne

    chaque humain est lui même son propre problème avant tout mais pas seulement bien sur en fait ; et chaque humain pense que ce sont les autres mais pas lui même..toujours la fuite , toujours la même ignorance de soi donc du fait de vivre, on est coupé du réel absolu qui n’a ni début, ni fin par un mur mental qui se retrouve aussi être un vrai mur dans la vie de tous les jours....krishnamurti dit ici que avoir l’esprit religieux c’est cela que ce contact étroit avec L’ Univers, ou dieu, ou Allah, ou Yahvé,ou Mère Nature, ou Le grand tout ou Wanka Tanka ou le nom qui plait. il s’agit de parler de notre nature non séparé du TOUT., là ou est le sens..ainsi à la base des religions il y a une étincelle perdue de vérité mais qui n’est plus là car le mot ne sera jamais la chose, en effet on ne va pas guérir les famines en envoyant des livres de cuisine....il n’y aura jamais de messie, car personne ne peut faire ce chemin pour un autre,certes il existe des éveillés genre Bouddha ou Krishnamurti ou plein d’ autres mais ce n’est pas pareil, seul moi je peu quelque chose pour moi même...c’est ce que veut dire ; aide toi et le ciel t’ aidera, en gros ça veut dire : bouge toi le cul mentalement parlant

    Mais si tout ceci ne reste que intellectuel, analytique , sans au moins avoir ouvert un tant soi peu une partie de cerveau endormi( il s’ouvre de lui même) , alors ça ne menè pas loin ....

    on est très très loin de la bonne direction, vivre était le miracle mais vivre et mourir sont à jamais indissociables, parce que de rester avec le fait de la mort lorsqu’il est perçu, si cela est un fait absolu a ce moment que de ne pas fuir, à ce moment le miracle peut de produire et le sens ça commence à imprégner une vie jusque là sans direction et sens, mais avec récompense du gagnant, pour l’enfance ça le fait mais à l’age adulte ça ne marche plus..

    dieudo a ouvert une partie de ce cerveau endormi pour lui même,il a du arrêter de fuir psychologiquement à un moment donné c’est ce qui lui permet de dire un non absolu au mal..A ce moment il devient un danger pour tous ceux qui veulent rester aveugle à ce qui est , au faits tels qu’ils sont...car être aveugle et ignorant est bien un choix délibéré de celui dont la vie n’est que peur....ce monde est celui que nous connaissons si bien.....


    • C'est Nabum C’est Nabum 11 janvier 2014 10:04

      Marcel


      Je n prétends nullement tout expliquer et j’use au contraire du second degré pour provoquer la réflexion.

      Merci d’avoir ainsi fourni matière à celle-ci 

  • zygzornifle zygzornifle 11 janvier 2014 09:58
    Toutes ces heures qui partent en fumée rejoignent l’argent versé par les contribuables

  • claude-michel claude-michel 11 janvier 2014 11:15

    Le problème (il me semble) est le prix de revient des marchandises chez nous (mains d’œuvres trop cher) et surtout un euro qui dépasse les limites de l’entendement...donc moins de commandes = moins de chiffres d’affaires d’où délocalisation de nos industries dans des pays a la main d’œuvre moins cher que chez nous..et le chômage qui explose (et ce n’est pas fini)..comme la dette qui grimpe faute de rentrée d’argent pour le gouvernement..Bref nous avons tout faux pour tenter de relancer notre économie...


    • C'est Nabum C’est Nabum 11 janvier 2014 11:19

      Claude-Michel


      J’avoue ne plus rien comprendre à ce mic-mac

    • passtavie passtavie 11 janvier 2014 15:24

      Quelqu’un peut me dire à quel prix le coût de la main d’oeuvre est raisonnable ?
      J’aimerais savoir jusqu’où je dois baisser mon froc pour être employable. Juste pour information, par curiosité comme ça.


    • C'est Nabum C’est Nabum 12 janvier 2014 08:41

      passtavie 


      Curieusement, jamais les salaires de ceux qui trouvent la main d’œuvre toujours tout cher n’a été aussi élevé

      Il y aurait donc deux humanités ?

  • Buddha Marcel. 11 janvier 2014 11:23

    je comprends bien c nabum.,

    je voulais juste insister comme je fais partout ,y compris avec moi même de plus en plus par nécessité maintenant , que en général ,tous ,nous n’allons pas au fond des choses en nous même, l’occidental ne sait pas faire cela., ne l’ a jamais su ( à part peut être certains grecs comme Socrate éventuellement mais c’est si vieux) et que les civilisations qui ont eu ce talent l’on perdu sauf réminiscence ici et là chez des cultures justement dévastées par la notre qui est criminelle..Comme on ne va jamais au fond de soi même, ni même en superficie ,je l’ai vu et le voit pour moi même, on fonctionne 100% avec 5% à 10% du du cerveau en automatique sans jamais le savoir un seul instant et la partie manquante n’est pas du tout pour faire la même chose , alors on envahi le champ extérieur pour croire exister imaginant alors qu’il y a un destin à accomplir et de cause en effet ça donne un monde barbare qui majoritairement refuse de se reconnaitre comme tel ..vivre est peut être , pour moi c’est, le miracle , il y a dans le fait d’exister le miracle, mais comme on essaye de se fuir bien que ça ne marche jamais pour certaines raisons trop longue à aborder ici , on ne vit pas ce miracle...notre vie n’a aucun sens telle que nous la vivons....alors les 5% du cerveau en invente un avec la seule chose qu’il sait faire ,ce sera posséder, gagner, accumuler etc etc

    ce sens a croisé comme pour d’autres mon chemin plusieurs fois , c’est pour ça que j’en parle, mais bien sur agoravox, n’est pas le media idéal ainsi que l’internet ...mais bon c’est là autant s’en servir un peu..

    l’origine du problème humain est en chacun dans le dysfonctionnement même du cerveau non pas en tant que matière(contenant) et composants de celui ci bien sur, mais en tant que contenu (programmation du cerveau) ..problème en chacun et pas ailleurs comme le dit le feuilleton the -X.files , c’est ce que voulais pointer et hélas en occident ce n’est pas un sujet du tout, il ne s’agit pas de se sentir coupable ce qui est sans intérêt aucun mais de comprendre le problème or nous on le fuit tout le temps sans même savoir ce qu’il est en plus,c’est notre éducation certes mais aussi l’acceptation de celle ci comme vérité....on ne rencontre jamais nos problèmes, mais on vit alors dans des solutions qui n’ ont rien à voir avec le problème, qui n’est ainsi jamais résolu...et de ce fait on rajoute problèmes après problèmes ....après probleme, ceci est une vie suicidaire des le depart...

    amicalement


  • C'est Nabum C’est Nabum 11 janvier 2014 11:51

    Marcel


    Dont acte ...

    Bonne journée

  • Robert GIL ROBERT GIL 11 janvier 2014 20:28

    Réduire le coût du travail ? Après avoir réduit le travail, en entretenant depuis plus de trente ans le chômage de masse ? Bien sûr, cela est dans le droit fil de cette stratégie, car c’est une stratégie du patronat mondialisé, ce n’est pas une fatalité.
    Notre patronat est incapable de faire travailler à plein temps, 35 heures par semaine, les salariés qui sont au boulot, et l’on voudrait nous faire travailler plus. Mais pour travailler plus il faut tous avoir, pour commencer, un travail. Il ne peut y avoir durablement, dans une société démocratique, une partie qui travaille plus, et l’autre qui crève la dalle !
    Je ne peux plus supporter de savoir que les dividendes se sont élevés à 200 milliards en 2012. Des sommes qui vont grossir des coffres déjà bien remplis dans les îles Caïmans ou tout autre lieu qui échappe à tout contrôle avec la complicité de nos politiques. C’est un argent qui pourrait être réinvesti mais les patrons de notre pays préfèrent le fric à l’emploi. Ils considèrent que placer de l’argent rapporte plus que de placer des travailleurs !

    voir : ILS NOUS PRENNENT POUR DES CONS, PARCE QUE L’ON EST DES MOUTONS !


  • patrickluder patrickluder 12 janvier 2014 07:57

    N’importe quoi cet article ...

    Pour travailler efficacement il faut avant tout :
     - une bonne ambiance de travail
     - pouvoir garder la tête libre
     - petites pauses en commun (convivial) bienvenues
    Un travailleur motivé abat bien plus de tâche qu’un esclave brimé !

  • Prudence Gayant Prudence Gayant 12 janvier 2014 16:57

    Où peut donc bien partir la fumée de ces heures perdues ? C’est selon la direction du vent ? il faut regarder la chaussette.


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