samedi 13 avril 2013 - par Morpheus

ZERO % MONNAIE

En dehors des différentes propositions visant à réformer le système monétaires, il existe également une idée forte, que l'on pourrait résumer, pour la définir, en un « zéro % monnaie » (en opposition aux termes « 100 % monnaie »), mais qui porte plus précisément le nom d'économie basée sur les ressources. Je sais qu'il y a encore de fortes résistances à cette idée, parce que beaucoup sont apparemment tellement accrochés au seul système que nous connaissons qu'ils ne parviennent pas à concevoir un monde sans argent. Cela semble, à leurs yeux, relever dans le meilleur des cas de l'utopie, dans le pire d'une vue de l'esprit aberrante. À les entendre, un monde sans monnaie, une civilisation sans argent, est tout simplement impensable. C'est bien regrettable, car lorsqu'on développe quelque peu la réflexion sur ce sujet, et que l'on découvre tous les avantages qu'il y aurait à vivre dans un monde sans monnaie, on reste impressionné par l'étendue des bouleversements positifs que cela induit. C'est peut-être justement l'étendue de ces bouleversements — qui a de quoi donner le vertige — qui provoque une telle résistance. Essayons juste, fut-ce comme un simple exercice intellectuel sans conséquence, d'imaginer une civilisation sans monnaie. Qu'est-ce que cela apporterait comme changement ?

D'abord, qui dit absence de monnaie dit évidemment absence de commerce. Pas nécessairement absence d'échanges (au vrai sens du terme), c'est-à-dire de troc (un objet contre un autre, un service contre un autre), mais absence de commerce basé sur la monnaie. D'aucun y voient une régression et arrêtent donc là leur réflexion, par manque d'imagination et de perspective. Qu'est-ce qu'implique un monde sans commerce ni monnaie, un monde non marchand ? Énormément de choses. Tout d'abord, cela change complètement la donne sur le plan de la criminalité.

 

LE PROFIT (donc la monnaie), CARBURANT DU CRIME

Toute activité criminelle repose sur un seul objectif : faire des profits. Déjà, on peut observer que l'objectif des criminels n'est pas différents de l'objectif des hommes d'affaires et de toute personne ou société exerçant dans le domaine du commerce : l'objectif est de faire du profit, et si possible, de gros profits. La seule différence étant que les uns s'affranchissent des lois, tandis que les autres préfèrent rester dans le cadre de celles-ci (quitte à faire en sorte de se hisser à une position sociale leur permettant de modeler les lois, ou de les faire écrire à leurs profits). Notons au passage que dans la mythologie grecque (et romaine), Hermès (Mercure chez les romains) est à la fois le dieu des marchands ET des voleurs... Ce n'est sans doute pas par hasard. Sans doute les anciens avaient-ils déjà perçu le caractère néfaste de la logique marchande. Aujourd'hui, c'est peu de dire que le monde est entièrement dominé par Hermès.

Si la monnaie représente le moyen par lequel vous pouvez obtenir des biens et des services, alors la monnaie devient aussi le moyen par lequel vous obtenez le pouvoir. Avec l'argent, nous pouvons acheter les objets de nos désirs, mais aussi acheter les services des gens, obtenir d'eux qu'ils travaillent pour nous, acheter leur loyauté, leur silence, bref : d'une manière ou l'autre, les soudoyer. Qui dit monnaie, dit corruption. Quel que soit le système que nous imaginions, nous n'échappons pas à cette équation : MONNAIE = CORRUPTION.
À présent, revenons à notre monde sans monnaie. S'il n'y a plus de monnaie, comment un parrain de la pègre — mettons un leader du trafic de drogue — peut-il :

  • acheter la loyauté de tueurs zélés ?
  • acheter le silence de fonctionnaires ?
  • acheter le travail de paysans et ouvriers qui produisent la drogue ?
  • acheter et payer les services de dealers ?
  • etc.

Sans argent, c'est la chaîne entière qui maintient cette activité qui saute. Nous pouvons étendre cette réflexion à tous les domaines qui nous interpellent : prostitution, pornographie, trafic d'armes, trafic d'être humains, paris illégaux, ... Dans une société qui ne reposerait pas sur la monnaie, ces activités n'auraient plus autant d'intérêt que de nos jours, car elles ne généreraient pas de profits.

La criminalité, la violence et les mœurs choquants ne disparaîtraient pas du jour au lendemain (leurs causes ne sont pas uniquement dues à la recherche du profit), mais le moteur principal, qui est le profit, n'aurait plus de carburant. Il en résulterait inévitablement une diminution importante de la criminalité, de la violence et des mœurs choquants. Si on parle de régler les problèmes à leur racine, je vois dans le profit une belle grosse racine à trancher !

LE DEVELOPPEMENT ET L'INNOVATION

De la même manière, tout ce qui, aujourd'hui, dans notre système économique basé sur la monnaie, est freiné par le manque d'argent, comme : la recherche fondamentale, la réalisation d'engins et de technologies durables, solides, fiables, modulables, le développement d'énergies renouvelables, de techniques de production non polluantes et économiques en matériaux — j'en passe et des meilleures — pourrait enfin être mis en œuvre. D'une part, les puissants lobbys et intérêts industriels privés n'ayant aucun intérêt à voir, par exemple, un système d'énergie libre, advenir, n'existeraient plus, et n'auraient plus les moyens d'empêcher les chercheurs de chercher (et de trouver), ni les développeurs de développer ce que les chercheurs ont trouvé, mais en outre, les chercheurs et les développeurs n'auraient plus à ce soucier de trouver des financements.

Les problèmes seraient donc à un autre niveau : dans une économie basée sur les ressources, ce sont bien entendu les ressources qui sont au cœur des problèmes. Les ressources constituent les véritables richesses. L'argent (la monnaie) n'est pas une richesse, on ne peut rien en faire en tant que tel (du papier et des rondelles de métal, ou des chiffres virtuels inscrits dans des livres de compte ou sous forme de code informatique).

 

A QUI VONT LES RESSOURCES ?

Vient alors la question cruciale : à qui appartiennent les ressources ? La réponse la plus censée et la plus évidente qui m'apparait est simple : les ressources de la planète Terre appartiennent à part égale à tous les êtres vivants sur Terre.

Dans le cadre d'une économie basée sur les ressources, la première démarche à mettre en œuvre est de convenir et de déclarer que l'ensemble des ressources produites par la planète constituent le patrimoine commun de tous les êtres vivants de la planète. De déclarer, conséquemment, que le devoir le plus sacré de toute civilisation digne de ce nom, de toute population responsable, de toute société humaine est de veiller à préserver ce patrimoine, et de gérer l'exploitation de ces ressources de telle sorte à en faire profiter chacun tout en veillant à ne pas détruire la source de ces richesses, de telle sorte que nos descendants puisent eux aussi en jouir dans les générations à venir.

La seconde étape consistera à évaluer l'ensemble de ces ressources, en quantité et en qualité, puis évaluer l'ensemble des besoin des êtres vivants. Une tâche qui peut paraître impossible, mais qui, compte tenu de l'état d'avancée de nos connaissances et de notre technologie, est parfaitement envisageable : nous disposons des moyens techniques et des connaissances nécessaire à réaliser ces évaluations. Seule la volonté politique demeure problématique, et si on y pense, c'est seulement le domaine politique — combiné aux résistances psychologiques déjà évoquées — qui constituent le seul aspect utopique de cette entreprise.

La troisième étape consisterait à développer des cités modernes, conçues de telle sorte qu'elles optimisent l'exploitation, la transformation et la distribution des ressources, de façon à répondre à l'ensemble des besoins des uns et des autres. Rappelons une fois encore que nous ne sommes plus dans une économie basée sur la monnaie, et que toutes les questions de : budgétisation, rentabilité, marge de profit, etc. n'existent plus. Les seules questions et problèmes qui demeurent sont d'ordre technique. Comment employer au mieux les multiples ressources qui sont à notre disposition, sans tarir ni détruire leur source (veiller à l'équilibre dynamique de reproduction des espèces, veiller à préserver l'écosystème, veiller à préserver l'environnement naturel, gérer les déchets de façon optimale sans polluer l’environnement, favoriser les méthodes de renouvellement des déchets, etc.).

 

REGLER LES PROBLEMES, NON LES REGULER

Ainsi, les questions et les problèmes qui se posent requièrent donc des compétences et des connaissances techniques, et ne sont plus du ressort de réseaux d'intérêts particuliers ou privés : ils sont du ressort de tous, et requièrent la participation du plus grand nombre. Cette participation, s'exprimant à travers les principes de l'Open Source, est accessible à tous, et est encouragée dans le cadre d'un système d'échange de savoir et de connaissances. La cité et sa gestion — ce qui inclut la gestion du patrimoine commun que constituent les ressources — devient l'intérêt de tous et requiert la collaboration et la participation du plus grand nombre sur base volontaire et/ou via tirage au sort.

Il devient de l'intérêt de chacun que la cité (et ses ressources naturelles, ses moyens de transformation, de production, de distribution, etc.) soient gérée au mieux, puisque mieux elle est gérée, plus la vie y est agréable et les besoins comblés.

UNE SOCIETE EMERGENTE

Étant donné la nature changeante de l'environnement, et la nature évolutive du savoir et de la connaissance (en particulier dans une société qui n'est plus freinée par des questions de compétition, d'intérêts privés contraires, etc.), la cité n'est pas une société figée, mais une société émergente : elle évolue sans cesse et s'adapte constamment. Or, une société émergente est le strict contraire d'une société utopique. Une société utopique est une société prétendant avoir trouvé le système idéal. Mais l'économie basée sur les ressources ne prétend pas être le système idéal : seulement un système rationnel fondé sur l'intérêt de tous et l'intelligence de chacun, autant que sur la collaboration. Il ne s'agit plus de gérer la pénurie, mais de gérer l'abondance.

Cette société fondée sur une économie basée sur les ressources n'est de toute évidence pas concevable à une échelle locale, en cela que les ressources nécessaires à l'abondance n'existent pas en tous lieux, mais nécessite la collaboration et l'échange entre tous les lieux de la planète qui fournissent, ensembles, une réelle abondance. Ainsi, une telle société n'est envisageable que si le monde est "fini", c'est-à-dire relié. Or, nous sommes dans un tel monde. Nous pouvons relier tous les coins et recoins de la planète, et même observer celle-ci de si haut (les satellites) que nous pouvons voir dans ses entrailles ce qu'elle recèle comme richesses cachées.

Toutefois, il est évident qu'un tel projet ne peut advenir dans une société fondée sur la monnaie. La monnaie est la réponse à la gestion de la pénurie - le "ticket de rationnement pour temps de paix" - non la réponse à la gestion de l'abondance. Le paradigme de la monnaie EST la pénurie.

C'est en outre le manque structurel de monnaie pour tous qui crée, artificiellement, sa valeur. Une monnaie abondante pour tous perd de sa valeur ; une monnaie surabondante perd complètement sa valeur. Il en résulte de façon évidente que pour maintenir sa valeur, la monnaie doit demeurer rare et ne peut être abondante. Si la monnaie ne peut être abondante, les ressources qu'elle permet de se procurer ne seront pas abondantes. Et comme chacun cherche l'abondance, les lois de l'adaptation font que certains s'efforceront de s'accaparer les ressources et la monnaie. Nous ne connaissons cela que trop bien.

C'est pourquoi je persiste à répéter qu'une réforme monétaire ne constituerait, au mieux, qu'une solution transitoire permettant, dans le meilleur des cas, d'allouer les ressources nécessaires à une mutation de la civilisation vers une économie excluant la monnaie de l'équation. Et je prie instamment les esprits les plus brillants de ne pas balayer d'un revers de la main ce sujet, mais au contraire, d'essayer de l'aborder sans a priori.

 

INQUIETUDES CONCERNANT LE "SCIENTISME"

Je suis méfiant vis-à-vis du scientisme. Je tiens à dire que, comme beaucoup de monde, ma première réaction face à ce projet a été celle de la déception : « quoi ? la solution à nos problèmes, c'est la science ? c'est une blague ou quoi ? » Telle fut ma première réaction. Et c'est bien naturel, considérant que, comme l'a très justement écrit Matthieu Ricard dans L'infini dans la paume de la main :

« Certains considèrent que la prétention de la science à tout connaître sur tout est illusoire : la science est fondamentalement limitée par le domaine d'étude qu'elle a elle-même défini. Et si la technologie a apporté d'immenses bienfaits, elle a engendré des ravages au moins aussi importants. De plus, la science n'a rien à dire sur la manière de conduire sa vie. (...) S'adonner pendant des siècles à l'étude et à la recherche ne nous fait pas progresser d'un pouce vers une meilleure qualité d'être, à moins que nous décidions de porter spécifiquement nos efforts en ce sens. »

Ce que dit Matthieu Ricard est pétri de bon sens, toutefois, son observation néglige un aspect important : il juge l'impact de la science sur nos vies et notre environnement à l'aune de la société dans laquelle nous vivons. Or, la science n'est pas la cause de ses propres dérives : ce sont les choix des humains d'utiliser les sciences et les connaissances techniques et scientifiques d'une certaine façon et avec certains objectifs qui sont en cause. Il n'est pas difficile de comprendre que bon nombre de calamités engendrées par des technologies modernes auraient pu être évitées dans un monde qui n'est pas gouverné par le paradigme du profit. Considérer, dès lors, que c'est la science qui est la cause de ces calamités est erroné. Cet aspect bien compris, il devient facile de comprendre notre propre réaction face à la science, et comprendre que nous sommes trompé par notre propre jugement (comme je le dis parfois « le discernement éclaire ce que nos jugements obscurcissent »).

Pour juger du caractère fantaisiste ou réaliste du projet, il nous faut donc envisager les choses en dehors du carcan étroit des conditions actuelles, sans quoi nous condamnerions la proposition sur des arguments fondés sur les conditionnements mêmes que l'on cherche à changer, ce qui serait le comble de l'absurde.

Dans ce que dit Matthieu Ricard, il ne faut donc surtout pas négliger le passage (...) à moins que nous décidions de porter spécifiquement nos efforts en ce sens.

Ayant compris cela, et tout en restant attentif et méfiant — non pas vis-à-vis des sciences en elles-mêmes, mais des hommes qui les utilisent —, je peux dépasser ma première (mauvaise) impression. J'envisage dès lors les sciences et la technologie sous un nouvel angle. Je l'imagine dans un contexte socioculturel non plus anxiogène, ou règne la pénurie donc la compétition, la cupidité et la violence, mais dans un contexte socioculturel bienveillant, ou règne l'abondance et l'entraide mutuelle, et où le profit, la cupidité et l'avidité n'ont plus de sens. je reste méfiant vis-à-vis des scientifiques, mais ma méfiance demeure pondérée, car je comprends que les scientifiques ne sont pas intrinsèquement fous ou malveillants. Eux aussi agissent en fonction de leur environnement socioculturel. Par conséquent, l'orientation qu'ils vont donner à leurs recherches et leur savoir est fonction de cet environnement.

Il n'est pas étonnant que des milliers de scientifiques et des millions d'ingénieurs dans le monde contribuent à divers degrés aux innombrables causes de catastrophes : ils sont utilisés et requis par un système tourné vers le profit, et ils n'en sont que les petites mains. Ils s'adaptent, comme n'importe qui, à leur environnement. Ils se vendent, tout comme la plupart d'entre nous, à ceux qui leur offrent le plus, qu'il s'agisse d'argent, de renommée, de statut social ou d'opportunité de développer leurs recherches. Ils ne sont pas différents d'un politicien, d'un fonctionnaire ou de n'importe qui.

Le point crucial, c'est donc l'environnement socioculturel, et donc, en définitive, les croyances qui sont véhiculées (notons au passage que croyances = opinions - du latin opinio, -onis "croyances"). Il est difficile de faire évoluer les croyances des gens car, comme le dit je ne sais plus qui « l'Homme est un animal religieux » : ce qu'il recherche, par facilité, ce n'est pas la connaissance, mais la certitude. Il veut être rassuré. Donc, les humains ont tendance à s'accrocher à leurs croyances (opinions).

 

UN PROJET D'AVENIR JUSTE ET DURABLE

L'avantage de ce projet, je trouve, est qu'il ne nous "renvoie pas au moyen âge" (critique stupide faite à l'égard de la décroissance, mais qui rebute hélas beaucoup de gens), mais qu'il renverse le paradigme qui est en cause dans nos errements de civilisation. La "cause des causes" de Jacque Fresco est l'économie basée sur la monnaie, et c'est une alternative à ce système qu'il a donc logiquement édifiée.

Cela étant, cela n'enlève strictement rien à l'analyse des causes qui porte spécifiquement sur notre impuissance politique. Or, si l'on considère que l'intérêt collectif ne peut être déterminé que par le collectif lui-même, c'est-à-dire par les citoyens "lambdas" que nous sommes tous, et si l'on considère que les choix à faire pour édifier nos cités et les faire prospérer pour notre propre intérêt, mais aussi celui des générations futures, nous appartiennent, il m'apparaît censé que les deux propositions - celle des Gentils Virus plaidant pour une vrai démocratie (au sens athénien du terme) et celle du Projet Venus plaidant pour une économie sans monnaie, se rejoignent et se complètent, la première offrant une structure démocratique et une référence fondatrice à la seconde.

En outre, il m'apparaît encore plus évident que les deux propositions se rejoignent et se complètent en cela que la conception des cités modernes imaginées par Jacque Fresco coïncide parfaitement avec l'échelle pratique de l'application de la démocratie proposée par Étienne Chouard dans une conception proudhonienne de "fédération de communes libres", c'est-à-dire, en pratique, des cités pouvant accueillir entre 15 000 et 50 000 habitants.

Le fait que, par le principe même de l'économie basée sur le partage des ressources, ces cités sont — et doivent être — reliées entre elles par une sorte de principe fédéral à très grande échelle, renforce encore la chose. Chaque cité serait en partie autonome, dans la mesure où elle exploite les ressources de son environnement direct, mais elle dépendra également de toute une série d'autres cités pour les ressources dont son environnement ne dispose pas. L'interdépendance mutuelle, bien comprise, devrait donc être un facteur de cohésion et d'entraide mutuelle, là où notre système fondé sur le profit et l'avantage différentiel favorise la compétition et l'exploitation, donc la domination.

C'est donc véritablement un projet (r)évolutionnaire, en cela qu'il renverse radicalement le sens des valeurs, en prenant la cause de l'émergence de ces valeurs à leur racine.

Si les valeurs dominantes de notre civilisation sont le profit, la compétition, l'avantage différentiel (ce qui génère violence, pénurie, exploitation, domination, etc.), c'est bien parce que le système monétaire nous renvoie à un paradigme archaïque qui est « il n'y en a pas assez pour tous, nous devons nous battre pour obtenir notre part du gâteau ».

Ma seconde conclusion est encore plus forte (il me semble) : même en supposant que nous parvenions, tôt ou tard, à reconquérir nos droits légitimes et reprendre notre pouvoir, et par là fonder une véritable démocratie, les conditions fondamentales (le contexte socioculturel et économique) dans lesquelles nous aurions à la mettre en pratique nous renverraient tout de même aux questions de profit, de compétition et d'avantage différentiel.

Songez que même avec une allocation universelle et inconditionnelle, les problèmes de propriété des ressources et des moyens de production demeurent (Bernard Friot en parle d'ailleurs lorsqu'il évoque avec pertinence les questions relative à la propriété lucrative, qu'il condamne au profit de la notion de "propriété d'usage"). Le pouvoir resterait entre les mains d'acteurs "privés" s’appropriant les ressources (les véritables richesses), et ceux-ci demeureraient les vrais décideurs. Nous demeurerions dépendant d'eux, et ils resteraient les maîtres ...

 

CONCLUSION

« La rareté et la pénurie sont les deux mamelles d'un mythe mortifère destiné à réduire les créatures faibles d'esprit en esclavage, jusqu'à ce qu'elle soient tellement dociles qu'elles vont jusqu'à craindre l'abondance et la liberté au point de se battre contre leur avènement. A force d'usure, les esclaves en viennent à aimer leurs chaînes. Ils aiment leurs chaînes, parce que c'est tout ce qu'ils ont. Du moins, c'est ce qu'ils croient. Et les hommes sont des animaux de croyances, des animaux religieux plus attaché à des opinions qui les rassurent, parce que même si celles-ci ne leur plaisent pas, ils ne connaissent que ça, et ils ont bien trop peur du changement. Ils sont tellement inconscients et désespérément dépendant du système qu'ils vont jusqu'à se battre pour le défendre. Le subterfuge suprême étant de leur faire croire qu'ils se battent contre le système, alors qu'ils jouent son jeu et le renforce. Les vieux mensonges ont plus d'amis que les nouvelles vérités. »

Morpheus

 

PS : pour en savoir un peu plus sur le comment, je vous suggère de voir ce film (48 min.) ; dans la seconde partie sont abordé les aspects pratiques de la proposition.


 



68 réactions


  • Philippe VERGNES 13 avril 2013 11:17

    Bonjour Morpheus,

    Merci pour cet article qui permet de penser autrement l’évolution de la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui.

    Supprimer la monnaie revient à éliminer la double-contrainte de la création monétaire et donc, quelque part, à stopper le cercle vicieux dans lequel se trouve notre civilisation.

    Dans son traité sur la psychologie des foules, Gustave LE BON disais : « Les véritables bouleversements historiques ne sont pas ceux qui nous étonnent par leur grandeur et leur violence. Les seuls changements importants, ceux d’où le renouvellement des civilisations découle, s’opèrent dans les idées, les conceptions et les croyances ».

    Dans le contexte actuel, évoquer de nouvelles idées qui offrent d’autres pistes de réflexion que celles que nous connaissons n’est pas vain, même si la démarche peut sembler utopique, car un jour des gens viendront qui « ne savaient pas que c’était impossible, alors ils le firent » [Marc TWAIN].

    Cordialement et bonne journée,


  • spartacus spartacus 13 avril 2013 11:22

    L’argent n’est qu’un moyen de procéder a un troc ou échange de manière pacifique et égalitaire.


    Un costaud et un faible sont sur le même pied d’égalité pour obtenir un bien.
    Un charismatique comme un timide peuvent acquérir sur le même bien, grâce à l’argent en paix réciproque.

    Sans argent, la force, le clanisme qui remplaceraient seraient encore plus fort. Une société pire que celle qu’elle là...

    Tout ce texte est engendré par un rapport malsain à l’argent principalement égalitariste, fille du marxisme. 

    En quoi le profit serai « scandaleux » ?

    L’égalitariste est en réalité un jaloux maladif. Il ne peut admettre que son voisin a plus d’argent que lui. 

    Malheureusement les inégalités entre individus sont naturelles, l’argent n’est qu’une vitrine affichée. 

    Mais casser la vitrine ne change pas la réalité.

    Il y a des gens plus intelligents que d’autres, des gens plus talentueux que d’autres, des gens plus charismatiques que d’autres. Des moches et des beaux. 
    Les belles auront toujours plus d’admiration que les moches....Argent ou pas. 

    L’évangile Marxisme n’est que la jalousie et la haine du riche.
    Avec une éducation nationale qui assure le message, nous en somme dans un pays de jaloux avec des rapports malsains à l’argent.

    Les politiciens en jouent. Ils se font élire avec des slogans « je n’aime pas les riches », « je vais taxer les riches », plus que pour leurs compétences. 

    Pour se faire élire ils promeuvent la frustration, et de pire en pire notre société est une société de jaloux et frustrés. Cette société a engendré le rapport malsain à l’argent.

    C’est pas l’argent le problème, c’est la culture marxiste de ce siècle qui a engendré des générations de frustrés, d’envieux et de jaloux.

    Non l’argent n’est pas un problème, c’est le rapport à l’argent le problème.

    • Morpheus Morpheus 13 avril 2013 13:46

      Oui Spartacus, je sais qu’une idée encore fort répandue est que « l’argent n’est qu’un outil », et j’ai longuement réfléchis à cette question, jusqu’à comprendre réellement la FONCTION de cet outil, autrement dit : quel usage cet « outil » justifie-t-il.

      Il serait peut-être intéressant de pousser la réflexion plus loin. Peut-être devrions-nous revoir les origines de l’invention de la monnaie.

      Au départ, avant la monnaie, les sociétés humaines, souvent nomades ou semi-nomades, sont en grande partie autonomes. L’espace est suffisant, mais comme elles n’occupent pas un vaste espace, elles ne disposent que de certaines ressources. De ce fait, il arrive qu’elles procèdent avec des sociétés voisines à des échanges de denrées.

      C’est donc la combinaison entre d’une part la sédentarisation, d’autre part la nécessité des échanges de denrées dus à la « pénurie » de telle ou telle denrée dans le rayon d’action des diverses sociétés / cités qui fait que l’on a un jour inventé la monnaie.

      pénurie relative + sédentarisation + échange >>> monnaie

      1. La pénurie est « relative » parce qu’elle concerne une portion de territoire qui ne peut fournir toutes les ressources. C’est ce facteur qui est à l’origine des guerres, de la colonisation, de la spoliation, etc.

      2. La sédentarisation est l’origine de ce que nous appelons « civilisation », c’est-à-dire littéralement « ceux qui vivent dans la cité ». Cela a entraîné une inversion dans les rapports de l’homme à l’environnement : pour les nomades et semi-nomades, la symbiose avec l’environnement naturel est nécessaire à la survie et fait donc partie des comportements « naturels » (ce que nous pourrions appeler >nature humaine<) ; pour les sédentaires, le remodelage et le contrôle de l’environnement est nécessaire à leur survie ET LEUR DÉVELOPPEMENT (c’est la sédentarisation qui entraîne une importante hausse de la natalité, celle-ci entraînant une hausse des besoins en ressources, qui entraîne à son tour la nécessité d’étendre le domaine d’exploitation de la cité - c’est-à-dire l’expansion -, ce qui entraîne les conflits avec les cités voisines, etc.

      3. Les échanges procèdent d’une certaine logique qui en elle-même constitue un paradigme de pensée. Dans un échange, nous gagnons un bien, mais nous en perdons un autre en échange. Cela peut sembler équitable. Mais y aurait-il une alternative à cela ? Peut-être que oui dans une autre notion : le partage. Dans la logique du partage, lorsque deux personnes partagent chacune un bien, chacune profite de deux biens, au lieu d’en gagner un et d’en perdre un autre.

      L’une des idées qui me semble figurer parmi les plus importantes dans la société sans monnaie est précisément ce principe de partage des biens.

      En dehors bien entendu des ressources consommables (la nourriture, les énergies non renouvelables, etc.), la plupart des biens ne nécessitent pas que nous les possédions, mais que nous puissions en avoir l’usage lorsque cela nous est nécessaire. L’exemple type est la voiture : nous n’avons pas réellement besoin de posséder une voiture, nous avons seulement besoin de disposer d’une voiture lorsque nous devons nous déplacer. Il en va de même de toute une série d’outils, d’équipements sportifs, etc.

      Il est frappant de constater à quel point nous nous encombrons d’un tas d’objets qui ne nous servent, si nous regardons de plus près, que très peu. Et comme le dit Tyler Durden dans Fight Club « Ce que tu possèdes finit par te posséder ».

      En passant d’une société monétariste à une société sans monnaie, nous passerions d’une société d’échange à une société de partage. Or, en y réfléchissant, le partage nous rend collectivement plus riche que l’échange, et je pense que cette idée pourrait être mathématiquement démontrée (je laisse cette tâche à un gentil virus mathématicien).

      Pour conclure, si « l’égalitarisme est fille du marxisme », comme vous dites, alors il faut croire que je suis marxiste smiley Le truc c’est que je suis démocrate donc anarchiste, et que la conception d’une société sans monnaie est aux antipodes du marxisme. Marx n’a jamais analysé les choses que sous l’angle d’une économie monétisée.

      La monnaie n’est qu’une forme de ticket de rationnement. Elle induit des comportements, des mentalités et une façon de penser le monde complètement perverse.

      Cordialement,
      Morpheus


  • Loup Rebel Loup Rebel 13 avril 2013 14:16

    Bonjour Morpheus,

    Pas de doute que beaucoup partage l’aspiration à un monde « zéro monnaie » que vous présentez là.

    J’y souscris pleinement, d’autant en ce début du XXIe siècle où — en Europe — la croissance a atteint son apogée. Toute idée de « production de richesses » a une odeur de rance, et il est regrettable qu’elle soit toujours mise en avant par quelques idiots utiles : les parrains de la finance s’en frottent les mains.

    D’un autre côté, une monnaie soigneusement tenue en laisse facilite les échanges. Les SELs (Système d’Échange Local) démontrent néanmoins que l’abolition de la monnaie, du moins partiel, est viable.

    Reste à savoir ce que deviendrait l’État sans les ressources de l’impôt... Toute une organisation à trouver, à mettre en place : les services publics, la santé, les transports, l’enseignement, etc.

    Autre solution pour donner à chacun le droit de vivre, serait le Revenu Universel Inconditionnel vilipendé par une minorité d’arriérés, mais que beaucoup défendent ici. (http://revenudebase.info/).

    Pour la reconquête du pouvoir par les citoyens, je défends les idées d’Étienne Chouard du tirage au sort en lieu et place des élections (http://etienne.chouard.free.fr/Europe/presentations.php)


    • Morpheus Morpheus 13 avril 2013 14:43

      Je suis également d’avis qu’il sera difficile d’atteindre la réalisation de ce projet si le peuple dans son ensemble ne reconquiert pas son propre pouvoir, et je partage votre avis que l’idée d’une vrai démocratie comme la défendent les Gentils Virus est le meilleurs moyen. J’ajoute que je considère également que cette reconquête serait un bon tremplin pour réapprendre au peuple à être politiquement (au sens de « gérer la cité ») actif et responsable, réapprendre à coopérer, qualités indispensables pour mettre en place un projet de société sans monnaie.

      Pour ce qui est des SELs et autres systèmes de monnaie locale, je crois que ce sont des solutions locales transitoires crédibles, si l’on comprends bien le fait que toute forme de monnaie constitue une forme de ticket de rationnement ; l’idée derrière cela reste toujours qu’il n’y en a pas assez pour tous, et donc qu’il faut contrôler la répartition des ressources et des biens. Dès qu’une cité conçue sur le PV est fonctionnelle, en principe il ne peut plus y avoir pénurie, mais abondance, et dans ce cadre d’abondance, la monnaie devient superflue.

      Pour le principe d’allocation universelle ou - comme le propose Bernard Friot (je préfère son approche, personnellement) de « salaire inconditionnel à vie », il implique que nous restons dans un contexte d’économie gérée par la monnaie. Cela ne solutionne pas les problèmes que nous rencontrons à la racine, mais seulement quelques symptômes.

      Cordialement,
      Morpheus


  • Mmarvinbear Mmarvinbear 13 avril 2013 14:53

    Au départ, avant la monnaie, les sociétés humaines, souvent nomades ou semi-nomades, sont en grande partie autonomes. L’espace est suffisant, mais comme elles n’occupent pas un vaste espace, elles ne disposent que de certaines ressources. De ce fait, il arrive qu’elles procèdent avec des sociétés voisines à des échanges de denrées.


    C’est faux. La monnaie est antérieure à la sédentarisation, et pour cause : c’est un moyen d’échange plus pratique à transporter que la cuisse de brontosaure ou l’aile de ptérodactyle. La monnaie a pour origine la nécessité de facilité les échanges de biens et de services, et aussi d’établir une équivalence entre biens durables et périssables. Comment, sinon, établir avec justesse une équivalence entre une serpe en os utilisable des années durant et le produit de la pêche qui moisit en deux jours ?



    c’est la sédentarisation qui entraîne une importante hausse de la natalité, celle-ci entraînant une hausse des besoins en ressources, qui entraîne à son tour la nécessité d’étendre le domaine d’exploitation de la cité - c’est-à-dire l’expansion -, ce qui entraîne les conflits avec les cités voisines, etc.


    Non, faux encore. Croissance démographique et sédentarité ne sont pas forcément liés. Un peuple nomade voit sa population croitre aussi, ce qui entraîne un accroissement des besoins et donc une recherche d’une plus grande optimisation des ressources afin de pouvoir perdurer. L’agriculture est le premier pas car elle impose la sédentarisation des tribus pour veiller sur les récoltes.


     Dans la logique du partage, lorsque deux personnes partagent chacune un bien, chacune profite de deux biens, au lieu d’en gagner un et d’en perdre un autre.


    Sauf que bien souvent, il est impossible de réaliser un tel partage. SI deux groupes ont besoin de un kilo de fer pour perdurer, aucun n’acceptera de se contenter de 500 grammes.


    L’exemple type est la voiture : nous n’avons pas réellement besoin de posséder une voiture, nous avons seulement besoin de disposer d’une voiture lorsque nous devons nous déplacer. Il en va de même de toute une série d’outils, d’équipements sportifs, etc.


    Un parcours en voiture pour le travail laisse le véhicule inutilisé la majeure partie du temps. Soit. Mais dans le cas du partage du véhicule, il faudrait que l’utilisateur suivant se trouve là ou le premier va laisser le véhicule. Les besoins en terme de lieu et de moment ne sont pas forcément optimisés. Cela poussera à avoir le besoin de véhicules supplémentaires afin de couvrir la demande. Au final, on se retrouve avec un nombre de véhicules à peu près égal à la situation première, quand chacun dispose de sa voiture. Je ne vois pas ou se trouve le progrès. Et je ne parle pas des situations d’urgence ou de l’imprévu, comme votre père qui ferait une crise cardiaque à trois heures du matin et que vous avez un besoin impératif d’un véhicule pour l’aider sur le moment, pas quand votre voisin sera rentré à cinq heures du Macumba.


    En passant d’une société monétariste à une société sans monnaie, nous passerions d’une société d’échange à une société de partage. Or, en y réfléchissant, le partage nous rend collectivement plus riche que l’échange, et je pense que cette idée pourrait être mathématiquement démontrée (je laisse cette tâche à un gentil virus mathématicien).


    Non, cela nous conduira à une société et une économie de pénurie.


    La monnaie n’est qu’une forme de ticket de rationnement. Elle induit des comportements, des mentalités et une façon de penser le monde complètement perverse.


    La monnaie est la meilleure solution pour permettre l’échange rapide et facile de biens et de services dont les qualités intrinsèques n’ont rien à voir les uns avec les autres. 


    Ce n’est pas la monnaie qu’il faut combattre, ce sont les dérives qui peuvent en découler.


    • Loup Rebel Loup Rebel 13 avril 2013 15:26

      @ Mmarvinbear (---.---.---.57) 13 avril 14:53

      Ce qui pose problème n’est pas la monnaie en elle-même, mais ce que les gangsters de la finance en ont fait.

      Si le peuple reprend le pouvoir confisqué par les oligarques corrompus par les susmentionnés gangsters, la monnaie a une chance de retrouver sa fonction de facilitation des échanges.


    • moi29 moi29 25 septembre 2016 17:28

      @Mmarvinbear « c’est un moyen d’échange plus pratique à transporter que la cuisse de brontosaure ou l’aile de ptérodactyle » Vous plaisantez j’espère ?!


  • Morpheus Morpheus 13 avril 2013 15:43

    Vous dites que « la monnaie est antérieure à la sédentarisation ». Quelles sont vos sources ? Voici les miennes (entre autre) : http://www.universalis.fr/encyclopedie/origine-de-la-monnaie/

    Vous dites que « Croissance démographique et sédentarité ne sont pas forcément liés ». Je cite : « Il est difficile de faire un véritable bilan de la population mondiale au début de notre ère. Cependant, l’archéologie fournit de précieux renseignements. Entre 4000 avant notre ère et le début de l’ère chrétienne, le chiffre de la population a été multiplié par 8 ou 10. Cette époque a connu une grande croissance démographique fondée sur l’extension de l’agriculture sédentaire, qui a permis aux chasseurs-cueilleurs de trouver plus de nourriture sur un espace réduit. A cette époque, la plus forte augmentation démographique se situe dans le « Croissant fertile » c’est-à-dire de la Syrie à l’Anatolie et de l’Iran à la Grèce. (source : http://www.dinosoria.com/demographie.html).

    Vous écrivez que [Sauf que bien souvent, il est impossible de réaliser un tel partage. SI deux groupes ont besoin de un kilo de fer pour perdurer, aucun n’acceptera de se contenter de 500 grammes].

    Vous décrivez une situation de pénurie (il n’y a pas assez pour tous), or je défends une proposition concrète (pratique) permettant de résoudre les problèmes de pénurie pour générer l’abondance POUR TOUS. Vous dites « impossible », je dis indispensable et inévitable, sous peine de causer notre propre perte.

    Concernant la voiture, vos remarques sont fondées dans le cadre des véhicules archaïques que nous utilisons encore aujourd’hui, pas des potentiels offert par notre technologie actuelle, qui permettent, par exemple, à un véhcule de se mouvoir sans pilote et se rendre à des coordonées précises (pour, par exemple, résoudre le problème de localisation que vous mentionnez). Je vous suggère de vous renseignez sur les possibilités de développement dans les modes de transport. Il faut comprendre que si ces technologies ne sont pas encore déployée pour le public, ce n’est pas qu’elles n’existent pas, mais parce qu’elles sont opposées aux intérêts financiers à la fois des industriels de l’automobile et des marchands de pétrole. Les écrans plats existaient en 1970 ; ils ne sont apparus que dans les années 2000...

    Vous dites [Non, cela nous conduira à une société et une économie de pénurie]. C’est une assertion parfaitement gratuite, qui à mon avis ne traduit que vos craintes et votre ignorance du sujet. Je peux comprendre vos peurs, mais quant à votre ignorance du sujet, il ne s’agit pas d’une fatalité : vous pouvez approfondir vos connaissances pour dépasser vos propres craintes.

    Cordialement,
    Morpheus


    • Morpheus Morpheus 13 avril 2013 15:45

      Je répondais à Mmarvinbear smiley

      Morpheus


    • Mmarvinbear Mmarvinbear 13 avril 2013 17:06

       Il faut comprendre que si ces technologies ne sont pas encore déployée pour le public, ce n’est pas qu’elles n’existent pas, mais parce qu’elles sont opposées aux intérêts financiers à la fois des industriels de l’automobile et des marchands de pétrole. Les écrans plats existaient en 1970 ; ils ne sont apparus que dans les années 2000...


      C’est inévitable. Dès que l’on parle de voiture, on a toujours l’argument de la mort qui tue : les méchants lobbystes pétroliers qui viennent jusque dans nos bras égorger nos fils et nos compagnes.

      Non, je mélange un peu tout, là, je reprends...

      La technologie de la voiture sans pilote est toute récente. Si le concept existait, il manquait la puissance informatique pour le pilotage embarqué ou la fiabilité du réseau dans le cadre d’une commande par un ordinateur central.

      Ce qui, de toute façon, ne changeait rien au problème du mode de propulsion. L’électrique était limité par son autonomie ridicule comparée au moteur à explosion.

      Et pitié, ne me ressortez pas le moteur à eau dont l’inventeur se retrouvé noyé ou suicidé, je ne suis pas d’humeur à cela.

      Quand aux écrans plats, c’est la même chose. Si le concept date des années 70, ce n’est que plus de dix ans après qu’ils commencent à équiper certaines machines. pas parque le lobby du tube cathodique a été violer les bébés de leurs inventeurs, mais parce que nous ne pouvions pas avoir des écrans ayant une résolution suffisante pour être utilisé au quotidien. Les écrans des années 70 étaient noir et blanc. il faut attendre 1984 pour voir les premiers écrans couleurs. Leur production en masse a par la suite fait chuter le prix de revient de ces écrans que l’on retrouve partout.

    • Morpheus Morpheus 13 avril 2013 17:20

      Mmarvinbear, lorsque je parle (par exemple) des écrans plats en 1970, je ne parle pas du « concept », mais bien de prototype fonctionnels, voir d’applications secrètes dans le cadre militaire. Ce que je veux dire, c’est que la technologie qui parvient dans le grand public, dans notre économie basée sur la monnaie, est en retard, techniquement, de 30 à 50 ans.

      Pour quelles raisons, ces retards ? Habituellement, les industriels vous répondent que c’est parce que « techniquement », le développement industriel de ces prototypes ne sont pas encore possible. C’est très souvent mensonger (pas toujours, mais dans la plupart des cas). La réalité est différente : ce n’est pas techniquement que les développement industriels sont retardés, mais politiquement (et par « politique », je parle évidemment de son aspect économique relatif aux intérêts privés).

      Vous devez, je suppose, avoir connaissance de l’obsolescence planifiée. Ce principe économique, qui n’est pas récent (il commence au début du XXe siècle) veut que, pour permettre une croissance constante il faut favoriser la consommation constante de produits par les consommateurs, et pour cela, il faut que les produits s’usent à une cadence contrôlée. Nos ingénieurs, qui ont été formés dans les meilleures écoles, se trouvent donc embauchés par les firmes industrielles non pour développer des produits solides, fiables, durables, interchangeables et adaptables au plus grand nombre, mais exactement le contraire : faire en sorte que les produits deviennent obsolètes une fois parvenus à la fin de la garantie (entre 2 et 5 ans en moyenne, pour la majeure partie des produits).

      Une telle chose est littéralement catastrophique. Du point de vue économique (c’est-à-dire financier), c’est peut-être un bon plan, mais d’un point de vue rationnel, au regard de la gestion de déchets, et du respect des acheteurs, c’est une tromperie inacceptable et aberrante. Or, ce modèle est inévitable dans le cadre d’une économie monétariste.

      J’ajoute que le principe sur lequel repose l’économie monétariste selon le modèle capitaliste est la croissance constante, qui est une aberration dans un monde aux ressources limitées.

      Cordialement,
      Morpheus


    • Mmarvinbear Mmarvinbear 13 avril 2013 19:25

      Mmarvinbear, lorsque je parle (par exemple) des écrans plats en 1970, je ne parle pas du « concept », mais bien de prototype fonctionnels, voir d’applications secrètes dans le cadre militaire. Ce que je veux dire, c’est que la technologie qui parvient dans le grand public, dans notre économie basée sur la monnaie, est en retard, techniquement, de 30 à 50 ans.


      C’est encore une fois absolument n’importe quoi. Entre le moment ou le prototype est conçu et celui ou l’objet devient un modèle grand public, il s’écoule au pire 8 10 ans. 


      Vous me donnez l’exemple des écrans plats. mais ce dont vous me parlez, dans les années 70, c’était des écrans à peine plus évolués que ceux des montres à quartz, absolument incapables de diffuser des images autrement que grossières, et totalement inadaptés à un usage domestique courant.


      Nos ingénieurs, qui ont été formés dans les meilleures écoles, se trouvent donc embauchés par les firmes industrielles non pour développer des produits solides, fiables, durables, interchangeables et adaptables au plus grand nombre, mais exactement le contraire : faire en sorte que les produits deviennent obsolètes une fois parvenus à la fin de la garantie (entre 2 et 5 ans en moyenne, pour la majeure partie des produits).


      L’obsolescence programmée est en grande partie un mythe. La vérité est que pour satisfaire une population aux revenus très différents, les industriels produisent un même type de matériel avec des qualités de matériaux et de finition différents pour permettre aux plus modestes de pouvoir bénéficier du confort minimum.


      Si vous vous plaignez de changer votre machine à laver tous les deux ans, alors arrêtez d’acheter des merdes produites par des esclaves et vendues pour rien.


      Un ordi Apple me fait 10 12 ans contre 2 3 pour un PC. Notre ancienne machine a laver a lâché après plus de 15 ans de services. Notre ancien frigo avait plus de 20 ans quand on a dû le changer. Le lecteur DVD a plus de 8 ans et il tourne rond.

      On peut se procurer facilement et aisément des appareils solides et fiables. Il faut juste arrêter de vous faire éblouir par la dernière Iwawa à 49 euros.



    • Morpheus Morpheus 13 avril 2013 19:43

      Mon ordinateur actuel est un portable ASUS K701 (PC) qui m’a coûté 700 euros il y a trois ans. Mon précédent ordinateur était un IBook G4 (Mac) qui m’a coûté 1250 euros à l’achat, et dont la carte mère a brûlé après trois ans d’utilisations. Je sais ne pas être seul dans le cas. Apple est devenu un grand maître de l’obsolescence planifiée. Dans le documentaire « Prêt à jeter », l’exemple de la batterie des premier IPhone est révélatrice de la politique d’Apple. Pardonnez-moi, mais ce que vous dites ne coïncide pas avec les faits et semble ressortir d’un certain nombre d’idées fausses. Dans mon cas, ce que j’affirme est démontré par mon expérience : j’ai longtemps cru la propagande Apple, mais depuis que la marque a changé sa politique au milieu des années ’90 (et qu’ils ont commencé à rafler une grande part de marché à leurs concurrents et devenir très puissants financièrement), la fiabilité de leurs produit a décliné de façon inversement proportionnelle à leur chiffre d’affaire.

      Cordialement,
      Morpheus


    • Mmarvinbear Mmarvinbear 14 avril 2013 04:09

      Je me demande alors pourquoi mon premier Ipod vieux de huit ans marche toujours. 


      Ce doit être un coup de chance si mon premier Imac a vécu 13 ans, et mon second 8 (en cours).

      Ce n’ est pas en se basant sur des cas particuliers que l’on peut juger de la longévité d’une machine, mais sur l’ensemble de la gamme.

      Ah, et tu peux enlever le « cordialement » ? C’est énervant de voir cela en bas de chaque post, cela fait « bot » ou post pré-écrit.

  • Bur K burka 13 avril 2013 18:13

    Bonjour, 


    Au-delà de la monnaie, c’est le problème de la croissance qui est posé là. 

    La fausse croissance qui consiste à produire du jetable, ou pire réduire volontairement la durée de vie d’un bien d’équipement est un véritable crime contre l’humanité qu’il convient de dénoncer vigoureusement. 

    Toute croissance réelle a une fin. 

    Les spéculations sur la croissance que font ceux qui en attendent bêtement le « retour » (en France et en Europe) me font penser à Tex Avery lorsque ses personnages courent sans se rendre compte qu’ils sont au-dessus du vide... et quand ils s’en aperçoivent ils tombent dans le vide sous leurs pieds (ou les pattes).

    Coire croître indéfiniment, c’est comme croire en Dieu et à sa toute-puissance... désolé pour les croyants qui liront ça.

    Tiens, ça me fait penser à la grenouille qui voulait se faire plus grosse que le bœuf.

    Autant aller consulter un chamane et compter sur ses incantations, comme font les nigauds qui attendent un « retour d’affection » d’un amour perdu. 



    • AstreLune AstreLune 15 avril 2013 14:25

      J’irai même plus loin en disant que croître pour croître est le monde de fonctionnement d’une cellule cancéreuse.

      Le mythe de la croissance infinie, et surtout saine. (rire)


  • robin 13 avril 2013 21:43

    C’est curieux je viens juste de faire un article sur le même thème mais des pourcentages exactement inverse, comme quoi la population d’agoravox est très variée ou très volage..lol !

    http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/un-monde-sans-argent-utopique-ou-134142?debut_forums=0#forum3688453


    • Morpheus Morpheus 13 avril 2013 22:13

      Oui, robin, j’avais vu votre sujet et j’ai observé le pourcentage de votes négatifs. Peut-être ces votes négatifs sont-ils dû non à l’idée d’une société sans monnaie en elle-même, mais plutôt en rapport aux propositions que vous formulez dans votre article ?

      Si mon hypothèse est la nonne (je ne prétends pas qu’elle est bonne, je fais juste une supposition), cela pourrait signifier que, même si ce n’est pas conscient, beaucoup de personness ne veulent plus d’un monde où l’on évalue les gens en fonction de critères toujours plus ou moins subjectifs, et notamment « ce qu’ils apportent à la société ».

      En creusant la question, je pense que vous arriverez à conclure que cela est hautement suggestif car les critères d’évaluation seront dépendants de croyances changeantes. Je crois qu’on ne peux, et qu’on ne doit pas évaluer la valeur des gens, car nous n’avons pas réellement de critères objectifs. Chacun a ses propres valeurs et critères et donc ce qui est bon pour les uns sera mauvais pour les autres. De plus, je suis sûr d’une chose : personne n’aime être jugé par autrui. Et une évaluation est toujours une forme de jugement.

      Pour étayer cette idée, je voudrais mentionner une expérience qui a été menée aux USA sur le principe d’évaluation en milieu scolaire. On a pris une classe de surdoué, tous des cracs qui enfoncent nos « premiers de la classe » dans une classe « normale », et on s’est servit du système d’évaluation par points pour mesurer leurs progrès. Ce que l’on a observé, c’est que le même classement en trois niveaux - quelques très bons, une majorité de moyens et quelques très mauvais - se produit, exactement comme dans n’importe quelle classe où l’on pratique l’évaluation par points et des tests de connaissance. Une structure de classes sociale s’est instaurée automatiquement.

      Pour étayer ce constat, une autre expérience a été menée, cette fois-ci en Inde, où l’on a fait passer un test de connaissance à une classe constituée de 50% d’élèves issus d’une caste élevée (sensée être plus intelligente et cultivée) et 50% d’une basse caste. Dans une première batterie de tests, on ne disait pas aux élèves de quelle caste ils étaient, et le résultat a donné que les membres de la caste inférieure avaient des résultats légèrement meilleurs que ceux de la caste élevée. Dans une seconde batterie de tests, on séparait la classe selon la caste, et chacun pouvait donc savoir qu’il y avait 50 % de l’autre caste qui participait au même test : le résultat fut diamétralement opposé. les membres de la caste inférieur eurent des résultats médiocres, comme s’ils se conformaient à ce que l’on attend socialement d’eux : qu’ils soient médiocres, parce qu’ils sont de la caste inférieure.

      Cela montre bien que, structurellement, concevoir une société fondée sur des différences engendre des inégalités qui ne se justifient que par l’acceptation, inconsciente, de l’étiquette posée sur les gens.

      Il me semble que cela pourrait expliquer pourquoi votre article, qui porte sur un même sujet, mais avec une approche différente, a reçu un mauvais accueil.

      Cordialement,
      Morpheus


    • robin 15 avril 2013 09:02

      Morphéus,

      que vous le vouliez ou non, l’homme étant imparfait a besoin d’émulation pour aller bosser, sans émulation ce sera rapidement l’entropie. Or que vous le vouliez ou non l’émulation conduit fatalement à un système de récompenses/privilèges donc in fine à un système de castes.

      Je proposais seulement un système de caste librement et universellement choisi de façon transparente sur l’évaluation globale de l’utilité sociale. Si vous ne faites voter sur la notion d’utilité sociale que 100 individus il est clair que vous risquez d’avoir une notation plus ou moins fantaisiste, si par contre vous en faites voter 1 million on se rapprochera de quelque chose de beaucoup plus objectif., Rien ne vous empêche d’y pondérer aussi comme je l’ai fait le nombre d’années d’études.

      Sans vuos en rendre vous mettez en exergue le problème essentielle d’une démocratie, même une grande foule pourrait éventuellement se tromper.....eh bien tant pis, avez-vous mieux ?

      Le seul qui avait une solution en profondeur à notre problème a été crucifié il y a 2000 ans.




    • Morpheus Morpheus 15 avril 2013 14:00

      Vous vous trompez, robin. L’homme n’a pas besoin de payement pour être motivé. La preuve ce sont les millions de personnes qui de par le monde travaillent dans des millions d’associations sans but lucratif, bénévolement. On a fait une étude pour évaluer le temps consacré au bénévolat (volontaire) et cela dépasse 50 % du temps de travail sur la planète. Il y a beaucoup d’autres motivations à exercer une activité. La plupart des grands découvreurs, des grands scientifiques, des grands chercheurs dans l’histoire ne sont pas motivés par l’argent, mais par la passion de leur activité. J’ai moi même consacré dans ma vie dix fois plus de temps en activités non lucratives qu’en activité payée (et je ne dépend ni du chômage, ni d’aides sociales, étant exclu du système).

      D’autre part, dans le cadre du Projet Venus tel qu’il est conçu, le taux de participation active au bon fonctionnement du système (donc le taux de « travail » humain nécessaire) est évalué à 3% de la population : ce ne sera pas une société fondée sur le travail, et moins encore sur le travail obligatoire. Sincèrement, sur ce point, je vous enjoins à approfondir votre réflexion, car vos conclusions reposes sur des conséquences, pas sur des causes, et donc sont erronées. Soit dis sans intention de vous offenser.

      Cordialement,
      Morpheus


  • Stof Stof 14 avril 2013 07:11

    Il ne sert à rien d’essayer de convaincre les « masses » qu’un autre système est possible., dans le but de provoquer une révolution. Comme votre dernier petit dessin l’explique, certains sont bien mieux organisés pour contrôler les masses.

    Regroupez vous en petites communautés discrètes et vivez votre nouveau système. En attendant que l’autre s’effondre tout seul.

    • Morpheus Morpheus 14 avril 2013 11:44

      Le hic, Stof, c’est que pour que le système que je préconise dans cet article fonctionne, il faut qu’il y ait abondance : cela ne fonctionnerait pas s’il y a pénurie. Or, comme précisé dans l’article, il ne peut y avoir abondance pour tous que si l’on met en commun l’ensemble des ressources de la planète (pour la raison simple que les ressources sont inégalement réparties sur la planète : tel endroit regorge de forêt, tel autre de terres arables, tel autre de minerais, etc.). L’idée est bien de construire un monde où tous vivent dans l’abondance, pas un petit groupe privilégié. C’est un projet de civilisation mondiale, juste et équitable, sans gouvernement central et sans hiérarchie. Cela appelle une refonte complète de la culture, c’est-à-dire des croyances socioculturelles.

      D’autre part, vous oubliez que de petites communautés s’organisant dans leur coin ne pourraient se soustraire aux lois du pays dans lequel elles se trouvent. Se faisant, elles se trouveraient en conflit avec l’administration et la police (voyez ce qu’il se passe à Notre Dame des Landes). Les oligarchies dans lesquelles nous sommes ne tolèrent aucune alternative, surtout pas démocratique et égalitaire, et surtout pas qui renverse les croyances socioculturelles.

      Cordialement,
      Morpheus

      PS @ Mmarvinbear : je persiste à mettre « cordialement » et sachez que lorsque je l’écris, c’est parce que je le pense, non pour « faire poli ». Ne vous en déplaise.


    • Stof Stof 15 avril 2013 09:27

      L’idée d’abondance est un rêve idiot. Celà n’existe pas, dans la Nature. Ou alors de façon très éphémère. 

      Notre civilisation l’a connue pendant une poignée de décennies grâce (ou à cause) du pillage généralisé de la planète et de ses ressources fossiles (entre autres).
      Ce qui compte c’est l’équilibre et l’harmonie et c’est ce qui fait le plus défaut dans notre civilisation dominante.Et c’est surement ce qui causera sa perte, d’ailleurs.

      Il y a toujours la possibilité d’émigrer vers des contrées plus démocratiques. Il existe des expériences intéressantes au Costa Rica, par exemple.

    • Morpheus Morpheus 15 avril 2013 14:03

      Stof, vous vous trompez. L’abondance existe aujourd’hui plus que jamais. Vous confondez pénurie et inégalité de répartition des ressources et des richesses. L’abondance pour tous, elle est là, à portée de la main, il suffit d’un changement de paradigme, de changer notre façon de percevoir les choses, qui est actuellement dictée (télécommandée) par le tissus socioculturel imposé par le capitalisme, qui a évidemment tout intérêt à ce que le plus grand nombre FASSE l’expérience de la pénurie pour CROIRE que la pénurie est une donnée réelle, alors qu’eux sont noyés dans une surabondance totalement indécente et immorale.

      Cordialement,
      Morpheus


    • Stof Stof 15 avril 2013 14:14

      Oui, enfin, tout dépend de quelle abondance l’on parle. Si c’est d’abondance de bonnes intentions, pourquoi pas. Si c’est un 4x4 pour tous et des vacances à l’autre bout de la planète, alors je suis très sceptique...


    • Morpheus Morpheus 15 avril 2013 14:44

      Tout le monde n’a pas besoin de POSSÉDER un 4x4. Dans le pire des cas (qui est bien sur caricatural), « tout le monde » peut avoir besoin de l’usage, à un moment donné, d’un 4x4.

      Rien que cette approche devrait vous faire envisager l’économie sous un autre mode que celui (conditionné) de la consommation et de la possession. Nous n’avons pas vraiment besoin de posséder les choses, mais éventuellement de leur usage à certains moments.

      Des exemples concrets ? L’équipement de ski, les chaussures de bowling, les patins à glace, les vélibs et autres offres de ce genre, les voitures partagées (bien qu’étant un service payant, on ne puisse pas sans tordre le vrai sens du mot parler de « partage »), les outils de chantier en location, les robes de mariée,... Ce ne sont déjà pas les exemples qui manquent. Le principe même de partager des objets, outils, engins, etc. dont nous n’avons qu’un besoin momentané à quelques occasions fait déjà partie de la logique. Dans le projet, puisqu’il n’y a plus de monnaie, donc de course au profit, ce principe peut être étendu à presque tout ce qui n’est pas réellement consommable (nourriture, par exemple).

      Je ne vous demande de me croire, seulement d’y réfléchir sans a priori en approfondissement votre réflexion.

      Très bonne journée à vous smiley
      Morpheus


  • Franckledrapeaurouge Franckledrapeaurouge 14 avril 2013 09:32

    Bonjour Morpheus,


    On commence le projet quand ??

    Bon je me répète, mais si on proposer ce modèle à nos cousin espagnol, italiens et portugais pour 

    commencer ?? Ensemble on aurez les ressources nécessaire et le nombre suffisant pour ne pas

    Être emmerdé.

    On créez une monnaie commune pour pouvoir mettre en place les fondations de ce projet, et si

    notre comportement et les règles de notre société et réellement démocratique, respectueuse de 

    L’homme et des ressources de nos territoires, petit à petit les peuples voisin verront que cela est 

    possible, que l’homme peut être intelligent et prendre soins de son prochain mais aussi de sa

     descendance, et en expliquant que le but de notre démarche et d’arrivé à faire vivre cette société 

    humaine et épanoui responsable et sans monnaie, alors ils voudrons nous rejoindre.

    Ce serrât le départ d’une nouvelle évolution de notre espèce, qui enfin mettra son intelligence au

     service de sa survie et de son bonheur tout simplement

    Voilà un bien beau projet, vite vite faisons un business plan.........

    Cordialement

    Franck


    • Morpheus Morpheus 14 avril 2013 11:51

      Un projet de ville pilote est en chantier en ce moment même. Le PV a obtenu un vaste terrain en Russie, financé par des dons (sans condition, il est important de le préciser) de plusieurs milliardaires russes, et ils ont obtenu toutes les autorisations des autorités russes pour créer la ville. La première étape de la construction est sur le point de commencer (les matériaux sont là, il reste à faire venir les bâtisseurs et les organiser). Il s’agira du cœur de la cité, un centre universitaire et de développement. Il s’agit d’un espace permettant de développer une ville d’environ 15.000 habitants. A noter que le PV a beaucoup de succès en Russie, où le public est beaucoup plus réceptif aux idées qu’en France, notamment. Les russes seraient-ils moins psychorigides que les français ? smiley

      Cordialement,
      Morpheus


  • Le péripate Le péripate 14 avril 2013 11:58

    Détruire la monnaie fait toujours partie des rêveries nihilistes des collectivistes. Lénine s’y était employé entre 17 et 23, avec pour résultat.... bon la réalité n’est pas belle, évacuons-là....quelques millions de morts, une bagatelle.


    D’ailleurs la monnaie est une invention si humaine que les hommes la recréent tout le temps même quand ils en sont privés. Ainsi dans les camps de prisonniers n’importe quoi fait monnaie, généralement les cigarettes.

    Vouloir priver les hommes de la monnaie est criminel.

    • Morpheus Morpheus 14 avril 2013 12:34

      Merci Le péripate, de confirmer ce que je démontre en prenant l’exemple de la réinvention de la monnaie dans les camps de prisonniers ou les prisons, afin de gérer LA PÉNURIE.

      Juste un détail : le projet que je propose ne vise précisément pas à gérer la pénurie, mais à générer l’abondance POUR TOUS.

      Bon dimanche ensoleillé smiley
      Morpheus


    • Le péripate Le péripate 14 avril 2013 19:01

      Ah... proposez alors si ça vous chante. Tant que vous ne vous n’exercez aucune contrainte. Ce dont je doute.


    • Morpheus Morpheus 14 avril 2013 19:27

      Contraindre irait à l’encontre même de l’esprit d’un tel projet, donc non, il ne s’agit pas d’imposer cette solution à nos problèmes.

      Le doute, c’est très bien, ça permet de garder l’esprit critique, encore faut-il que ça ne vous enferme pas dans vos certitudes et vos craintes.

      Cordialement,
      Morpheus


  • alinea Alinea 14 avril 2013 12:18

    On pourrait dite de la monnaie ce que vous dîtes de la science : ce n’est pas la chose qui est nuisible mais l’usage qu’on en fait. Tout cela implique une telle évolution de l’humain qu’il est difficile d’en faire l’impasse.
    Moi, l’idée me plait ; réfléchir dans ce sens peut nous permettre de mettre au clair ces mentalités justement, et c’est déjà pas mal.
    Penser au joyeux « bordel » que ça serait si ce mode de partage était mis en place, du jour au lendemain !
    Néanmoins, dans une économie de seconde zone, beaucoup de gens vivent de la sorte : échanges, de services, de compétence, de force physique ou de talent. Je vis un peu comme ça et j’ai pas mal d’exemples à donner. ( un dentiste qui se fait payer en photos ; du bois contre la garde d’un cheval ; quelques heures de travail contre un savoir ; une terre contre l’entretient de celle-ci,etc.)
    Je n’ai pas le cerveau assez grand pour imaginer la planète entière sur ce mode ; mais votre article m’a plu qui me donnera l’occasion d’y rêver !


    • Morpheus Morpheus 14 avril 2013 12:31

      J’ai réfléchis à ce que vous dites. Je me suis dis aussi, un temps, que l’argent n’était qu’un outil. Mais ma conclusion a été différente. Non, l’argent n’est pas un outil neutre (comme la science), mais un outil qui contient, en lui-même (intrinsèquement) le vice de la pénurie. Pourquoi ? Une raison simple : la valeur d’un produit dépend de sa rareté ; plus un objet est rare, plus il a de valeur (relative), plus il est abondant, moins il a de valeur (relative). S’il pleuvait de la poussière d’or pendant une journée, compte tenu de la valeur que l’on accorde à l’or, nous nous précipiterions tous pour en amasser le plus possible, nous remplirions nos tiroirs à vêtement et jetterions ceux-ci. Mais s’il se mettait à pleuvoir des paillettes d’or pendant des semaines, nous jetterions cette saloperie qui nous empoisonne et nous encombre, car il y en aurait trop ...

      Un petit lien pour te permettre d’approfondir la question (si tu veux) :
      - Critique de la modernité monétaire par Georg Simmel

      Cordialement,
      Morpheus


    • Morpheus Morpheus 14 avril 2013 12:36

      Un exemple concret de la puissance corruptrice de l’argent sur le comportement.

      Dans le journal Le Soir (Belgique) du vendredi 23/11/2012, une brève en page 11 titre « Les Pirates allemands sont en train de couler ».

      Après avoir créé la surprise aux élections de Berlin en 2011 avec 8,9%, les voilà à présent, depuis quelques mois, « la risée de la nation » (je cite l’article). En cause, une série de petits scandales et un manque d’expérience flagrant dans l’exercice de la politique. Outre la découverte dans leurs rangs d’un néonazi, on note l’affaire de Julia Schramm, qui a écrit le livre « Clique-moi ! » et a touché une avance sur ses droits d’auteur de 100.000 euros, et qui s’est empêtrée dans ses contradictions en dénonçant publiquement que des internautes téléchargeaient gratuitement son livre.

      Or, elle avait auparavant déclaré que la propriété intellectuelle était « dégueulasse » et était d’avis que les films, la musique et les livres devaient être gratuits sur internet.

      Visiblement, dès qu’elle a commencé à prendre du fric, cela a complètement changé sa perception des choses et modifié son comportement. On voit donc encore une fois à l’œuvre la puissance corruptrice de l’argent, qui va jusqu’à influencer l’idéologie des libertaires les plus radicaux. Tant qu’une personne est pauvre, elle peut être consciente de la corruption et des désastres engendrés par l’argent, mais dès que l’argent se met à devenir abondant, cela provoque comme un réflexe : on ne veut plus redevenir pauvre et on en veut encore plus. L’avidité et l’aversion pour la pauvreté se manifeste presque partout où l’argent déboule subitement dans la vie de personnes qui n’ont jamais eut la chance (?) d’en avoir. Les réflexes de partage et de solidarité avec les moins nantis disparaissent au profit de l’égoïsme et du « moi d’abord ».

      Décidément, le pouvoir politique et l’argent font un sale cocktail, comme les drogues dures mélangées à l’alcool smiley

      Morpheus


    • alinea Alinea 14 avril 2013 14:16

      Entièrement d’accord Morphéus ; moi-même je ne suis pas sûre que je ne serais pas contente d’avoir quelques liquidités contre les services que je rends, alors que je tâche de vivre mon idéal anarchiste depuis plus de trente ans : mais c’est parce que nous vivons dans ce monde, dont les valeurs sont celles qu’on connait. C’est pourquoi, une société sans argent ne pourra pas se décréter mais on peut imaginer - et aider- qu’elle évolue dans ce sens. Tous changements fondamentaux se font sur de longues périodes, qui dépassent la longueur d’une vie. On oublie un peu cela de nos jours, où on se croit très important, très puissant et où l’immédiateté, comme un sauve-qui-peut- ou comme une drogue- nous mène par la barbichette !
      Je regarderai ce lien Morphéus, et merci


    • samuel 15 avril 2013 10:20

      Vous avez redécouvert l’inflation.


  • samuel 14 avril 2013 16:19

    Ce n’est pas la chose qui est viciée (l’argent) mais la représentation que les hommes s’en font.


    La monnaie est un formidable outils. Le marteau également. 
    On peut planter un clou avec un marteau. On peut tuer aussi !!!

    • Morpheus Morpheus 14 avril 2013 16:45

      cf. ma réponse à Alinea ci-dessus (même sujet) smiley

      Pour ajouter une réflexion à cette question et montrer que l’argent n’est PAS un outil NEUTRE :

      Influence de l’argent sur l’homme (vidéo ; durée 5:53 min.)

      Critique de cette expérience :
      a) Il est dit à un moment « L’argent représente un besoin inné ».
      FAUX ! L’argent représente un besoin conditionné, puisque l’argent ne représente PAS une ressource NATURELLE, mais un médium (moyen d’accès) aux ressources inventé par l’homme (artificiel).

      b) Il dit aussi que « L’argent représente un besoin vital au même titre que la nourriture ».
      FAUX ! C’est l’association entre l’argent en tant que moyen d’accéder à la nourriture qui est ici démontré. L’argent ne représente pas le besoin vital, qui est la nourriture, il interfère entre le besoin et son objet. Il perturbe les réactions innées de l’homme, qui consisteraient à développer des méthodes pour se procurer la nourriture ou la produire. L’homme civilisé ne développe donc plus les capacités à se procurer de la nourriture, mais de l’argent. Cependant, en cas de pénurie de nourriture dans la cité (blocage de l’approvisionnement, par exemple lors de grèves générales ou de guerre), l’argent ne permet plus de se nourrir ...

      L’expérience montre que l’argent donne l’illusion de l’autosuffisance et renforce les réflexes égoïstes, tout en court-circuitant les réflexes d’entraide.

      Elle montre également, par l’association de l’argent au pouvoir, à la compétition et à l’idée que l’argent rend plus résistant, un accroissement de l’insensibilité, notamment à la douleur.

      Cordialement,
      Morpheus


    • samuel 15 avril 2013 10:16

      On peut aussi se passer de marteau.

      Alors dans ce cas nous sommes sûr de ne plus tuer. Mais nous ne planterons plus de clou également.

      On peut également se passer de l’argent et de ses effets néfastes. Mais on ne pourra plus vivre dans une société marchande à travail divisé.


    • Morpheus Morpheus 15 avril 2013 14:05

      Samuel, dans la société dont je parle, on ne se passe de rien. Est-ce que c’est cela que vous ne pouvez pas croire ?

       smiley

      Cordialement,
      Morpheus


    • samuel 15 avril 2013 17:36

      La présence de monnaie est consubstantielle à une société à travail divisé.

      Supprimez la monnaie et la seule chose qu’il y aura à partager entre les 6 milliards d’être humains ce sera ce que produit la planète (gibier, baies, matières premières diverses). Simplement parce que la monnaie est le seul média permettant la division du travail et tout ce que ça implique en terme de bien produits.

      C’est bête à dire, mais les grecs de l’époque de Pericles avaient déjà identifié les perversions profondemment humaines qui étaient décuplées par l’argent (l’hubris).Ils ont trouvé des parades démocratiques mais ne ce sont pas débarrassés de la monnaie. Pas besoin d’utopie, de grands changement ou d’avenement d’un homme nouveau.


    • Le péripate Le péripate 15 avril 2013 17:41

      Vous filez un drôle de coton ultra neo turbo libéral samuel.... prenez garde. smiley




  • S.B. S.B. 14 avril 2013 20:22

    Les soucis que je vois à cet article :

    **1**

    « D’abord, qui dit absence de monnaie dit évidemment absence de commerce. Pas nécessairement absence d’échanges (au vrai sens du terme), c’est-à-dire de troc (un objet contre un autre, un service contre un autre), mais absence de commerce basé sur la monnaie. »

    Le troc est une forme monétaire. Qui plus est, une forme vicieuse car complètement annexée à des normes locales qui ont permis de construire et de mettre à flot les seigneurs du Moyen-Âge, ou d’autre cultures locales, géocentrées. De plus, la monnaie locale (troc, SEL,...), bloque les flux extérieurs et capitonne les chances de survie d’un mouvement pertinent transformiste.
    Ainsi, sur le site de Jacque Fresco, nous pouvons voir cela :
    « Le système monétaire s’est développé il y a des siècles. Tous les systèmes économiques du monde : le socialisme, le communisme, le fascisme et même le système tant vanté de libre entreprise perpétuent la stratification sociale. L’élitisme, le nationalisme et le racisme s’appuient essentiellement sur la disparité économique. Tant qu’un système social utilise l’argent ou le troc, les peuples et les nations chercheront à maintenir l’avantage concurrentiel économique qui, s’il ne peut être accompli par des moyens commerciaux, le sera par le biais d’interventions militaires. Nous utilisons encore ces mêmes méthodes arriérées. »
    « Plus simplement, une économie basée sur les ressources utilise les ressources existantes plutôt que de l’argent, elle fournit une méthode équitable pour répartir ces ressources de la manière la plus efficace pour toute la population. C’est un système dans lequel tous biens et services sont disponibles sans utilisation d’argent, de crédits, de troc ou toute autre forme de dette ou de servitude. »

    **2**

    « Cela étant, cela n’enlève strictement rien à l’analyse des causes qui porte spécifiquement sur notre impuissance politique. Or, si l’on considère que l’intérêt collectif ne peut être déterminé que par le collectif lui-même, c’est-à-dire par les citoyens « lambdas » que nous sommes tous, et si l’on considère que les choix à faire pour édifier nos cités et les faire prospérer pour notre propre intérêt, mais aussi celui des générations futures, nous appartiennent, il m’apparaît censé que les deux propositions - celle des Gentils Virus plaidant pour une vrai démocratie (au sens athénien du terme) et celle du Projet Venus plaidant pour une économie sans monnaie, se rejoignent et se complètent, la première offrant une structure démocratique et une référence fondatrice à la seconde.

    En outre, il m’apparaît encore plus évident que les deux propositions se rejoignent et se complètent en cela que la conception des cités modernes imaginées par Jacque Fresco coïncide parfaitement avec l’échelle pratique de l’application de la démocratie proposée par Étienne Chouard dans une conception proudhonienne de « fédération de communes libres », c’est-à-dire, en pratique, des cités pouvant accueillir entre 15 000 et 50 000 habitants. »

    Ceci est complètement erroné. Le Projet Venus reconnait que le concept démocratique, ou tout autre intermixe, est fallacieux. Dans un système démocratique ou tout système de pouvoir, les décisions sont prises. Hors, dans un système décrit par le Projet Venus, « nous arrivons à des décisions ». CF : Jacque Fresco - Décisions (VOstFR)
    Ainsi, nous sommes bien loins des carcans de la démocratie athénienne où les décisions relevaient du passionnel, et de tirages au sort parfois arrangés de la population.

    **3**

    Pour terminer, il y a un aspect manquant qui est extrêmement important et imposant : l’éducation. L’un des objectifs du TVP est surtout l’éducation. Cette valeur-clé qui se doit de faire évoluer drastiquement les populations au plus haut possible, de sorte que tous soient généralistes.

    **4**

    De petits ajouts via les commentaires : 

    « Pour ce qui est des SELs et autres systèmes de monnaie locale, je crois que ce sont des solutions locales transitoires crédibles, si l’on comprends bien le fait que toute forme de monnaie constitue une forme de ticket de rationnement ; l’idée derrière cela reste toujours qu’il n’y en a pas assez pour tous, et donc qu’il faut contrôler la répartition des ressources et des biens. Dès qu’une cité conçue sur le PV est fonctionnelle, en principe il ne peut plus y avoir pénurie, mais abondance, et dans ce cadre d’abondance, la monnaie devient superflue. »
    Les solutions non-monnaitisantes existent déjà. Des choses comme les incroyables comestibles sont un très bon exemple de « transitions locales » sans fondement « monnaitisant ».

    Voici déjà un premier jet à faire passer à Morpheus s’il ne le voit pas avant :)


    • Morpheus Morpheus 15 avril 2013 16:51

      Le Projet Venus ne repose sur aucun des présupposés actuels quant à la gestion de la cité (c’est-à-dire la « politique » au sens étymologique du terme) et notamment la notion de « gouvernement » : nous n’aurions plus du tout besoin d’un gouvernement du fait que les besoins de tous seraient rencontrés grâce à l’économie basée sur le partage équitable des ressources. Il reste cependant, précisément, la nécessité de pouvoir répondre aux besoins de tous, c’est-à-dire gérer les ressources, leur transformation et leur distribution. Roxane Meadows précise bien, dans le film « Paradise or Oblivion », que ce modèle de société ne fonctionnerait pas en cas de pénurie de ressources.

      Cette tâche, essentielle, ne nécessiterait-elle pas une forme de gouvernement ? Car le fait même d’avoir un quelconque degré de responsabilité dans cette tâche implique d’avoir un pouvoir sur les citoyens, puisque ceux-ci dépendent de ce circuit d’exploitation, transformation et distribution des ressources.

      Même dans une économie sans monnaie, certaines tendances égotiques peuvent se développer. Bien que je sois en accord avec l’analyse générale que l’économie basée sur la monnaie soit l’une des causes majeures des perversions de nos sociétés « modernes », même si je partage l’avis qu’il n’y a pas de « nature humaine » (sinon le principe d’adaptation à l’environnement), je crois que les perversions que l’on peut observer en l’homme ont aussi d’autres causes.

      Dès lors, ne devrions-nous pas considérer nécessaire d’avoir une institution (la Constitution Citoyenne) qui nous garantisse contre les abus de pouvoir ? Gérer la monnaie (qui permet d’accaparer terres et ressources par le biais de la propriété) n’est-il pas équivalent (en termes de responsabilités, donc de pouvoir) à gérer les ressources, puisque précisément les vrais richesses sont les ressources ?

      C’est en vertu de ces questions (auxquelles je n’ai pas de réponse définitive) que je m’intéresse notamment aux idées émises pas Bernard Friot sur le principe de propriété d’usage qui à mon avis, se combinerait assez bien avec les principes du Projet Venus. Même si à termes, lorsque la culture aura intégré le nouveau paradigme, la notion de propriété pourrait devenir obsolète.

      Si j’ai bien compris, le Projet Venus propose que la gestion des ressources soit entièrement automatisée par la cybernétique de la meilleure manière possible pour répondre au besoin de chacun. Je ne connais pas les détails du fonctionnement cybernétique, même si j’en comprends globalement les principes élémentaires. Ce que je sais, c’est que Jacque Fresco évalue à 3% la proportion de personnes actives nécessaires au bon fonctionnement de l’ensemble du système (au stade actuel de la technologie). Ce qui signifie tout de même un contrôle humain du système (je peux me tromper du fait de ma méconnaissance de ce système).

      D’où mon questionnement sur la nécessité d’une forme de gouvernement et donc de contrôle citoyen.

      Tel que présenté dans le Projet Venus, je ne comprends pas bien cette notion d’absence de gouvernement (et je ne suis pas le seul). Je suppose en tout cas que d’un point de vue social, Jacque Fresco compte entièrement sur la vertu de l’économie basée sur le partage des ressources pour régler « naturellement » la plupart des problèmes (violence, insécurité, pauvreté, criminalité, déviances, etc.). Je suis cependant d’avis que ce ne sera pas aussi facile, pas aussi simple. Mais je reconnais que je ne possède pas assez de connaissances pour pouvoir trancher cette question.

      En tout état de cause, je me dis que je ne peux pas évacuer cette question, mais au contraire il m’apparait indispensable de l’approfondir. Notamment en ayant des informations plus pointues sur le système cybernétique. Il ne s’agit pas de défendre la notion même de gouvernement (fondamentalement, j’y suis opposé), mais de garantir que le système n’induit aucune forme d’abus de pouvoir à un quelconque degré de l’architecture du système.
      Il est certain que ce projet présente un tel changement de paradigme qu’il n’est pas facile à comprendre. Nous sommes tellement conditionnés à concevoir l’organisation sociale selon des principes hiérarchiques que nous entrevoyons mal d’autres formes d’organisations sociales. Même les plus progressistes ont du mal. Je garde en mémoire les interrogations d’Étienne Chouard lorsque je lui ai expliqué, brièvement, que le Projet Venus fonctionnait sans gouvernement. Tout comme moi, sa première impression était la stupéfaction et le scepticisme : « Comment cela peut-il fonctionner sans gouvernement et sans loi ? ».

      Même en ayant bien compris l’argument de Jacque Fresco concernant les lois (à savoir qu’une loi n’est jamais une solution à un problème, mais l’expression de notre impuissance à résoudre un problème), même en étant anarchiste dans l’âme et réfractaire aux lois, j’ai moi-même du mal a extirper de mon esprit ces notions (imaginez donc dans la tête d’un juriste ...  smiley ).

      Cela étant dit, je comprends de mieux en mieux ce que Jacque Fresco veut dire en évoquant la mise en pratique, dans l’organisation sociale, de la méthode scientifique, et je commence à saisir le lien entre [lois versus méthode scientifique]. Mais ce n’est pas évident au premier abord.
      Il y a donc un gros travail à réaliser pour, d’une part, appréhender les éléments clefs de ce nouveau paradigme d’organisation sociale non fondé sur un système hiérarchique vertical, mais sur une stricte égalité, un principe horizontal, et d’autre part, parvenir à l’expliquer et en décrire le fonctionnement de façon claire et compréhensible pour tous. Les changements de paradigme sont les évolutions les plus difficiles qui soient à faire.

      J’ajoute que Jacque Fresco nous recommande bien de ne pas être « poli » avec lui, et de ne pas hésiter à insister s’il n’a pas répondu à notre questionnement. En l’occurrence, je n’ai pas (encore) trouvé, dans ses différentes interventions, la réponse à cette question. Donc je creuse (quitte à me faire l’avocat du diable). 

      Tel quel, j’ai l’impression que Jacque Fresco considère que le système, une fois mis en place, induirait par lui-même la vertu de tous les acteurs participant au système. Et je ne peux m’empêcher d’entendre une voix me susurrer à l’oreille « Absence de gouvernail, comment est-ce possible ? Il faudrait que les hommes soient matures et ils ne le sont pas. Pour la plupart, ils sont totalement immatures. Alors, il faudrait qu’on m’explique COMMENT c’est possible. La vertu ne tombe pas du ciel, il faut la faire advenir. N’est-ce pas être de doux rêveurs que de penser qu’elle s’installera de son propre chef ? ».

      Amicalement,
      Morpheus


  • Franckledrapeaurouge Franckledrapeaurouge 14 avril 2013 20:36

    Bonsoir,


    Cela ne peut se faire que sur plusieurs génération, mais imaginé si on commencer déjà « en gardant la monnaie » à orienté, organiser plusieurs pays pour allez vers ce projet.
    Le respect de l’humain, de la biodiversité, le collectif et le long terme, ça change tous.
    Vous vous rendez compte les bouleversement des les 10 premières années, on échange le savoir,
    On commerce dans le respect et le soucie de la ressource, on ne pille plus on ne tue plus pour faire du profit, on s’élève, on éduque on évolue, on devient enfin des humains et non plus les mammifères prétentieux, arrogant et irresponsable que nous sommes aujourd’hui.

    On doit y allez, « mes pour moi pas en Russie, y fait trop froid....... »

    Cordialement

    Franck


  • Nico 15 avril 2013 14:03

    Bonjour,

    Encore un article qui ne comprend rien à la monnaie.

    S’il n’y a pas de monnaie pour les échanges : c’est du troc.

    S’il n’y a pas de troc : c’est qu’il y a de la monnaie (basé sur rien, comme maintenant, sur l’or comme il y 50 ans ou sur autre chose dans le future, les ressources peut-être, comme vous le suggérez, pourquoi pas).

    Mais il faut arrêter les raccourcis facile et non réfléchi.

    Cette article ne propose pas un système sans monnaie mais un système qui n’appelle pas sa monnaie, monnaie.

    Cordialement,


    • Morpheus Morpheus 15 avril 2013 14:11

      J’adore ce genre d’affirmation péremptoire « un article (donc un auteur) qui ne comprend rien au sujet ». Cela fait quatre ans que je passe le plus clair de mon temps (et j’ai beaucoup de temps) à lire, apprendre, chercher et comprendre. J’en arrive à une conclusion certes radicale, mais fondée sur l’ensemble des informations que j’ai accumulées et j’écris un article pour transmettre une (petite) partie des conclusions auxquelles je suis arrivé, et voilà qu’un brave gars débarque, ne lit ni l’article ni les interventions et affirme bille en tête que je n’y comprends rien et que je fais des « raccourcis faciles et non réfléchis ».

      Mon gars, tu prends ton cas pour une généralité, j’ai pas mieux à te dire.

      Bonjour chez vous,
      Morpheus


    • Nico 15 avril 2013 14:37

      Pardon pour ma prétention,

      Vous pouvez passer 50 ans à lire ce que vous voulez, cela ne changera rien :
      Pas de monnaie = troc
      Pas de troc = monnaie

      C’est tout ce que je voulais vous faire remarquez (avec ma maladresse et mon involontaire arrogance).

      Si vous avez du temps pour lire, depuis 4 ans, vous avez eu le temps de lire la « Théorie relative de la monnaie » et je ne comprends donc pas comment vous arrivez à cette conclusions : zéro monnaie.
      J’ai pas de problème avec le reste de l’article, c’est juste plutôt bizarre de ne pas vouloir appelé sa monnaie, monnaie.


    • Morpheus Morpheus 15 avril 2013 14:51

      Nico, vous êtes vraiment sûr d’avoir toute la connaissance suffisante pour affirmer ce que vous dites ?

      Prenez donc juste 48 minutes de votre temps pour visionner ce film http://www.youtube.com/watch?v=rQxwAbHsCLU

      Ensuite, je suis en mesure, si vous le voulez, de vous apporter des éléments de démonstration qui montre que vos certitudes sont erronées.

      Bonne journée à vous,
      Morpheus


    • Nico 15 avril 2013 15:19

      Bien sur que non smiley
      Comme pour tout me concernant smiley, je me remets systématiquement en cause même si je ne pense pas me trompez sur ce que j’affirme (mais c’est possible).

      C’est pourquoi, si vous avez une démonstration, je suis preneur (je ne pourrais pas regarder la vidéo avant ce soir et ne suis jamais persuadé par une vidéo, même bien réalisée).

      S’il n’y a pas de troc, vous échangez avec quoi ?
      Etes-vous sur que ce « quoi » n’est pas de la monnaie ?

      Je parlais de la « Théorie relative de la monnaie » car les alternatives monétaires abordés répondent précisément aux besoins du système que vous décrivez (mais là encore, je peux me tromper smiley )


    • Morpheus Morpheus 15 avril 2013 15:45

      Tout d’abord, point essentiel, le projet d’organisation sociale dont je parle ne repose pas sur le principe de l’ÉCHANGE, mais sur le principe du PARTAGE. Cette approche est radicalement différente. Ce que l’on vise est de partager, de façon équitable, l’ensemble des ressources, en partant du constat que ce ne sont pas les ressources qui manquent, c’est le système et la culture dans laquelle nous sommes qui est obsolète et inefficace (sans parler de son injustice).

      Il ne s’agit plus de gérer des échanges, mais d’organiser une forme d’économie qui repose sur le partage et la valorisation des ressources, dans un respect nécessaire des cycles de reproduction de ces ressources naturelles (dans le but, bien sûr, de préserver celles-ci pour les générations à venir).

      Mais voici pour la démonstration concernant le vice contenu dans le principe de la monnaie, et le fait qu’il ne s’agit PAS d’un instrument « neutre » :

      1. La monnaie est un instrument inventé par les humains pour échanger des marchandises et des services. Au moment où la monnaie a été inventée, elle a sans doute répondu à un besoin dans la façon dont les hommes voulaient s’organiser, et a donc sans doute rendu service pendant un temps déterminé. Le monde actuel, globalisé, avec la quantité de connaissances et de découvertes acquises depuis des générations, a changé, et ce système ne remplit plus la fonction pour laquelle il a été inventé : il est donc obsolète.

      2. La monnaie, qu’elle soit matérielle (billets, pièces, or, etc.) ou virtuelle (données informatiques) n’a en elle-même aucune valeur réelle : on ne peut pas se nourrir avec des billets, ni produire de l’énergie, ni fabriquer une maison ou quoi que ce soit ; ce n’est pas la monnaie qui produit des richesses, ce sont les ressources qui constituent la véritable richesse.

      3. La valeur que l’on attribue à la monnaie est subjective et dépend de la confiance qu’on accorde à ces signes (nb. voir aussi le point 7 à ce sujet), mais également de la quantité de signes en circulation (inflation / déflation). Il y a une étrange contradiction de fonder un système qui repose, d’une part sur la confiance, et de l’autre, sur l’évidente défiance, puisque l’objectif du principe marchand est le profit, et si possible, le profit maximum...

      4. Par contre, la valeur des biens et des services va dépendre essentiellement de leur rareté : un produit, un bien ou un service abondant aura un faible prix ; un produit, un service ou une ressource quelconque se trouvant en faible quantité ou en pénurie aura un prix élevé (principe de la « loi de l’offre et de la demande »).

      5. Par conséquent, l’ensemble du système économique basé sur la monnaie est fondé sur la (gestion de la) pénurie : pour qu’un produit, une ressource ou un service ait une valeur, il doit être plus ou moins rare. Le suprême paradoxe étant que, pour maintenir sa valeur, la monnaie elle-même doit être rare !

      6. Comme la quantité de signes (de monnaie) en circulation doit elle-même être en situation de pénurie, il en résulte que de manière générale, il doit ne jamais y en avoir assez pour tout le monde ... !

      7. Ce système d’économie basée sur la monnaie doit reposer sur un ensemble de lois contraignantes, sans lesquelles l’ensemble des populations ne joueraient pas le jeu. Ces lois sont le ciment du système et ne peuvent être discutées, à la façon d’un credo religieux au sein d’une église.

      8. Comme l’argent devient nécessaire pour se procurer les produits et les services nécessaires à vivre et prospérer, et comme il n’y en a pas assez pour tout le monde, il s’ensuit logiquement qu’il va y avoir concurrence et compétition. On notera que la concurrence et la compétition ne sont donc pas des facteurs innés (comme l’idéologie libérale tente depuis 200 ans à nous le faire croire), mais conditionnés par le système même de l’économie fondée sur la monnaie.

      9. De façon générale, l’ensemble des ressources (donc des richesses de la planète) vont aboutir entre les mains d’un très, très petit nombre de personnes (en proportion au 7 milliards d’individus), et ces personnes, contrôlant de (très) grandes portions des ressources, déterminent elles-mêmes la rareté et les prix, quitte à détruire (ou dissimuler) les ressources excédentaires (il faut maintenir - artificiellement ! - les prix, donc la rareté et la pénurie).

      10. Donc, tout système économique basé sur la monnaie revient in fine à organiser et pérenniser la pénurie et la compétition, plutôt que gérer de façon commune les ressources dans le but de générer l’abondance pour tous.

      C’est la raison pour laquelle j’affirme que tout système économique fondé sur la monnaie est intrinsèquement inefficace et obsolète si l’on cherche à permettre à tous de vivre, non seulement dignement, mais confortablement.

      C’est à une nouvelle culture que ce projet appelle.

      Cordialement,
      Morpheus


    • Nico 15 avril 2013 17:42

      Merci beaucoup d’avoir pris le temps de poster cette démonstration.

      J’ai beaucoup de chose à en dire mais je vais essayer de résumer (malgré le fait que comme vous, je n’ai que quelques années de recherche derrière moi) :

      Au point 2, vous dites que la monnaie n’a pas de valeur (ce avec quoi je suis d’accord)
      Au point 3, vous dites que la monnaie a de la valeur (ce avec quoi je ne suis pas d’accord)

      Quel est donc votre prédicat ? La monnaie a de la valeur ou pas ?

      Dans l’hypothèse où elle n’en a pas, comment pouvez-vous affirmer (point 5) qu’elle doit être rare pour en avoir ? Cela n’a pas de sens.
      Dans l’hypothèse où elle en a, quelle est donc cette valeur puisque l’on ne peut pas se nourrir avec (point 2) ?

      Quel est l’hypothèse du point 6 ?
      Quel sont les lois dont vous parlez au point 7 ?

      Les autres points dépendent des précédents.

      J’ajouterais qu’il ne faut pas confondre la monnaie (l’outil d’échange) et notre système monétaire qui implémente UNE monnaie. Ce système ne représente pas toutes les monnaies et les dérives de ce système ne peuvent pas être attribué à toutes les monnaies d’une manière générale. Je précise cela car je pense que l’on est d’accord sur les dérives de notre système monétaire actuelle, j’espère que la distinction est claire.

      Je finirais par faire remarquer (peut-être que je me trompe) que le partage est un échange, certes sans contrepartie, mais le bien (ou service) passe bien d’une main à l’autre.

      Je remarque également que cette démonstration ne contredis pas mon affirmation précédente :
      Pas de monnaie = troc
      Pas de troc = monnaie

      Cordialement,


    • samuel 15 avril 2013 18:13

      La première assertion qui consiste à dire que le système serait basé sur le PARTAGE et non l’ECHANGE est le « vice » de votre article.

      Parce que seul l’ECHANGE permet la valorisation de ce qu’un homme produit par son travail. Certain voudront être récompensé de leur capacité spéciale, de leur force de travail supplémentaire, de leur intelligence supérieure, etc ...

      Et le PARGAGE ne permettra pas cette valorisation.

      C’est l’idée de l’impôt que de poser des limites à l’hybris. Sinon créer l’avenement du PARTAGE, au moins poser les bases d’une REDISTRIBUTION plus équitable sortant les gens de la misère qu’un système totalement libéral leur imposerait.


    • Morpheus Morpheus 15 avril 2013 18:18

      Merci pour vos commentaires, remarques et questions, auxquels je vais m’efforcer de répondre smiley

      1) Concernant la question sur la valeur relative de la monnaie : en elle même (intrinsèquement), une monnaie (papier, pièce, reconnaissance de dette, ...) n’a pas de valeur en ce sens que, en dehors de conventions communes accordant une certaine valeur à ces monnaies, elles n’ont pas d’utilité dans la vie. L’argent nous semble, dans notre actuelle société, indubitablement utile car les États nous imposent celui-ci comme moyen de transaction sans lequel nous ne pouvons rien obtenir (t’as pas d’argent, t’as rien). C’est par convention imposée par des lois que l’argent acquiert une valeur.

      Dans cette optique, nous pourrions éventuellement considérer que la convention monnaie constitue, comme le mètre, une sorte d’étalon de mesure pour évaluer les biens et les services. L’ennui est qu’en aucun cas la monnaie ne constitue un étalon, puisque pour être valable, un étalon doit avoir une valeur FIXE reconnue et acceptée par tous. Or, rien n’est plus variable que la valeur de la monnaie (principe de l’inflation). Par conséquent, la monnaie n’est pas un étalon de mesure fiable de la valeur des biens et services. En soi, cela rend déjà le principe bancal. Mais apposé aux principes de l’économie de marché (la « loi » de l’offre et de la demande), cela rend cette convention intrinsèquement caduque. C’est la raison pour laquelle j’ai précisé au point (7) que sans lois contraignantes, ce système ne fonctionnerait pas, tant il est défectueux et irraisonné.

      Donc, pour répondre en une phrase à votre question : la monnaie n’a aucune valeur, sauf si l’on nous impose la monnaie comme seul moyen d’obtenir les ressources dont nous avons besoin (ce qui nous rend entièrement dépendant de la monnaie pour tout).

      Comment puis-je affirmer, au point (5), que la monnaie doit être rare pour avoir de la valeur, si je considère qu’elle n’en a pas ? Mon explication ci-dessus devrait déjà vous avoir fait entrevoir la réponse à cette question. Je reprends donc mon raisonnement :

      a) la monnaie n’a pas de valeur intrinsèque (elle ne nous est pas utile sans convention imposée)
      b) pour qu’une monnaie quelconque acquiert de la valeur, il faut donc d’abord l’imposer comme seule moyen d’acquisition des biens et services, ensuite établir une valeur relative.
      c) dans le principe de la loi de l’offre et de la demande, comme la monnaie sert à gérer la pénurie (le fait qu’il n’y en a pas assez pour tous) - tel une sorte de « ticket de rationnement » - alors, pour que les gens accordent de la valeur à la monnaie ET au biens et services transformés en marchandises commercialisables (en vue de faire du profit), il faut qu’elle soit rare. Un bien qui est abondant perd de sa valeur ; un bien rare gagne de la valeur. Si la monnaie est rendue INDISPENSABLE pour obtenir tout ce dont nous avons besoin, et si nous devons rationner la distribution des biens et services, alors la monnaie elle-même doit être rare. Si elle était abondante, tout le monde pourrait avoir tout ce qu’il veut, et comme nous sommes dans une société qui pousse à la consommation et au gaspillage intempestif (nécessité de croissance exponentielle), il n’y aurait assez de rien : le système s’effondrerait. Ceci répond également à votre question suivante (point (6) ).

      Les lois du point (7) sont les lois qui imposent l’obligation d’accepter la monnaie en payement de biens ou de services. Tous les pays ont de telles lois. De plus, ces lois imposent l’usage, soit d’une monnaie nationale (à l’exclusion de toute autre) soit une monnaie commune (comme l’euro), à l’exclusion de toute autre.

      Je termine en faisant remarquer que dans un échange (sous forme de troc), on acquiert un bien en en perdant un autre, tandis que dans le partage, chaque partie de la transaction (chacun) dispose de deux biens.

      Cordialement,
      Morpheus


    • Le péripate Le péripate 15 avril 2013 18:44

      Pfffffff

      La monnaie n’est rien d’autre qu’une marchandise, qui a une valeur intrinsèque, parce que c’est une matière qui a des usages, et qui émerge sur un marché donné. Elle n’a pas besoin d’être unique, ni d’être très rare, elle a seulement besoin d’avoir une valeur sur le marché. D’autres qualités peuvent lui être demandé, conservation, divisibilité, faible encombrement mais ces qualités sont presque secondaires.

      Les substituts de monnaie imposés par les pouvoirs basé sur le principe de la réserve fractionnaire ne sont pas de la monnaie authentique.

      Pas étonnant que personne n’y comprenne rien.

    • Morpheus Morpheus 15 avril 2013 19:14

      Selon la grille de lecture (théories économistes) que vous utilisez, Le Péripate, il ne fait pas de doute que vous ne compreniez rien à ce que j’énonce. Sois dit sans intention de vous offensez.

       smiley

      Cordialement,
      Morpheus


    • Le péripate Le péripate 15 avril 2013 19:18

      Oui. C’est juste des faits historiques. Mais je comprends très bien que vous êtes un idéologue communiste et potentiellement criminel.


      AMHA.

    • Morpheus Morpheus 15 avril 2013 20:23

      @ Le Péripate

      Vous vous trompez complètement. Je ne suis pas du tout communiste. Je suis démocrate donc anarchiste.

      Par contre, comme tout le monde, je suis bien sûr, potentiellement criminel. Vous l’êtes également. Qui ne l’est pas potentiellement  ?

       smiley

      Cordialement,
      Morpheus


    • Nico 15 avril 2013 20:49

      @Morpheus : Encore merci pour ces précisions (malgré toutes les controverses du forum), cela explique pourquoi nous ne sommes pas d’accord.

      Si je posais la question sur la valeur de l’argent, c’était pour mettre en avant l’utilisation d’une hypothèse contradictoire (valeur et pas valeur) dans un raisonnement (en l’occurrence celui que vous décrivez) empêchant d’arriver à une conclusion cohérente. Je suis étonné que cela ne vous dérange pas.

      Mon hypothèse est que la monnaie n’a pas de valeur (ni intrinsèque, ni autres), et je précise que je parle de la monnaie (débit-crédit entre les hommes), pas de notre système monétaire (argent dette). La différence est énorme entre un concept (la monnaie) et son implémentation.

      Elle représente une valeur (un bien ou quantité de bien ou service) qu’un regroupement d’individu décide (ou pas dans notre cas smiley ) d’utiliser pour simplifier ces échanges (d’où mon affirmation sur le troc). C’est pourquoi, je ne suis pas d’accord avec votre affirmation concernant sa rareté.

      J’ai l’impression que vous appliquez le principe de "l’offre et la demande" (plus un bien est rare, plus il est cher) à la monnaie qui n’est pas un bien puisqu’elle ne fait que représenter la valeur d’un bien.

      Je me répète mais je pense qu’il ne faut confondre notre système monétaire (et ces dérives) et la monnaie, ce n’est pas du tout pareil. Pour preuve, je vous conseil de vous intéressez à d’autres implémentation de la monnaie, les SEL (systèmes d’échange locaux) que vous connaissez surement, le WIR (monnaie alternative suisse) ou les différentes expériences de dividende universel.

      Le fait que notre système monétaire nous est imposé (par les lois, évidemment) est une autre histoire, démocratique, mais ne donne pas de valeur à la monnaie d’une manière générale.


  • samuel 15 avril 2013 18:17

    Cela dit, je trouve interessante l’idée de calculer l’ensemble des ressources disponibles et de voir ce à quoi chacun d’entre nous aurait droit.

    Juste pour voir...


    • Morpheus Morpheus 15 avril 2013 18:23

      Bonjour samuel,

      Il me semble que votre raisonnement reste enfermé dans les concepts de l’économie telle qu’on nous l’enseigne aujourd’hui. Or, ce que je présente ici et propose constitue une refonte complète (radicale, au vrai sens du terme > qui va à la racine des choses) de notre modèle de penser l’économie. Donc, dans cette mesure (et ce n’est pas un jugement de valeur de ma part à votre égard), vos remarques ne sont pas pertinentes.

      Puis-je vous proposer, si vous êtes d’accord, d’aborder le sujet présent - fut-ce dans une simple démarche intellectuelle et scientifique (donc neutre) - de relire et analyser les concepts avancés sans les enfermé de facto dans les carcans du modèle actuel ?

      Cordialement,
      Morpheus


  • samuel 15 avril 2013 21:19

    Il est toujours possible de dire tout et n’importe quoi sous prétexte d’ouverture d’esprit. Mais votre papier manque terriblement de rigueur et contient des approximations et des simplifications qui m’empêchent de penser plus en avant votre proposition.


     Vous parlez de la valeur intrinsèque de la monnaie : « C’est en outre le manque structurel de monnaie pour tous qui créer, artificiellement, sa valeur. Une monnaie abondante pour tous perd de sa valeur ; une monnaie surabondante perd complètement sa valeur. Il en résulte de façon évidente que pour maintenir sa valeur, la monnaie doit demeurer rare et ne peut être abondante. Si la monnaie ne peut être abondante, les ressources qu’elle permet de se procurer ne seront pas abondantes. Et comme chacun cherche l’abondance, les lois de l’adaptation font que certains s’efforceront de s’accaparer les ressources et la monnaie. Nous ne connaissons cela que trop bien. »

    Vous parlez de valeur artificielle. Mais il n’existe aucune chose sur terre qui n’ait de valeur intrinsèque. Il n’y a pas de valeur intrinsèque de la chose mais seulement des processus de valorisation de la chose que seule la sociologie est à même d’expliquer.

    Vous parlez de quantité d’argent comme processus de valorisation. Très bien. Vous affirmez également que la quantité d’argent est la source sa pénurie. Ce qui n’est que partiellement vrai. La vitesse de circulation de l’argent est tout aussi importante. 
    Vous allez me répondre que dans un contexte de PARTAGE, il n’est nul besoin d’échange et que par conséquent, l’argument de la circulation d’argent.
    C’est là que le serpent se mort la queue : sans monnaie, sans représentation symbolique de ce que l’on produit, il n’y a plus rien à partager au bout d’un mois car aucun système planifié avec ticket de rationnement ne saurait gérer la temporalité des besoins de tout à chacun sans détruire leur liberté.



    L’histoire économique montre une corrélation entre inflation et taux de chômage. Si on considère le taux de chômage comme l’inverse de la capacité d’une économie à utiliser les ressources, alors il y a des situations de l’histoire économique qui montrent la pleine utilisation des ressources. Souvent, ce sont des périodes caractérisées par une inflation modérée et une absence de finance libéralisée (en gros, contrôle des capitaux).

    Votre projet n’est même pas celui d’un communisme. Il s’agit d’un socialisme réel, donc d’un projet de planification économique. La vérité (et les problèmes en fait) sont ailleurs selon moi.

    Cela n’enlève en rien votre effort qui est louable en soi pour sa portée pédagogique.

    • Morpheus Morpheus 15 avril 2013 22:11

      Vous dites qu’il n’existe rien sur Terre qui n’ait de valeur intrinsèque ?

      Pardonnez-moi, mais sans eau potable, sans nourriture riche en nutriments, sans air sain, la vie - y compris nous, les humains - ne pourrions vivre : ces quelques exemples montrent qu’il existe à l’évidence un ensemble de ressources qui ont une valeur intrinsèque. Il ne s’agit pas de MESURER cette valeur (de coller un prix à ces ressources), mais bien de leur reconnaître une VRAI (réelle, authentique) valeur de par le caractère INDISPENSABLE à LA VIE, face à la monnaie, qui n’a AUCUNE valeur intrinsèque au regard de nos besoins SAUF si elle est imposée comme médium entre nous (les humains) et les ressources naturelles indispensables à notre (sur)vie. C’est cette différence fondamentale que je pointe. Je suis très étonné que vous ne le compreniez pas. Je n’imaginais pas à quel point une idéologie (la théorie libérale de l’économie) pouvait à ce point occulter la perception du réel.

      A part ça, je suis bien entendu d’accord avec la remarque concernant la vitesse de circulation de la monnaie. On pourrait aussi évoquer le problème de la thésaurisation de la monnaie, qui capture une partie de la monnaie émise et provoque ainsi, artificiellement, une certaine rareté de la monnaie en écartant ces masses de monnaie (économies) de la masse en circulation. Je sais tout cela, mais mon propos n’étant pas d’approfondir un cours d’économie monétaire, je suis contraint à résumer. Ces éléments ne changent rien au raisonnement de fond que je présente, il me semble (si c’est le cas, je ne doute pas que vous m’en ferez la démonstration, auquel cas, cela enrichira d’autant mon analyse).

      Je n’ai pas du tout compris ce qui vous amène à écrire ceci : « sans monnaie, sans représentation symbolique de ce que l’on produit, il n’y a plus rien à partager au bout d’un mois car aucun système planifié avec ticket de rationnement ne saurait gérer la temporalité des besoins de tout un chacun sans détruire leur liberté ». Je le comprend d’autant moins que j’ai précisé que le système que je présente se propose de gérer l’abondance et non la pénurie (donc les biens et services ne manquent pas, ils ne sont pas trop rares, et ils correspondent aux besoins des populations) et donc ne nécessite pas de « ticket de rationnement » (que par ailleurs, j’assimile à la monnaie dans la mesure où le système d’économie monétaire repose sur la gestion - et la pérennisation - de la pénurie).

      En effet, le système proposé n’est pas communiste. Il n’est pas non plus socialiste (bien que je comprenne pourquoi vous lui donner cette étiquette). Il n’est pas capitaliste, il n’est pas fasciste, il est au-delà des clivages et des conceptions à la fois politique et économiques actuelles. En outre, il repose sur une analyse sociale très différente des critères culturels actuels (un aspect qui pourrait être abordé, d’ailleurs).

      Merci de vos remarques,
      Morpheus


    • samuel 16 avril 2013 09:28

      La thèse sur la valeur des choses n’est pas d’ordre économique mais philosophique.

      Même l’eau et la nourriture non pas de valeur intrinsèque. La necessité au développement de la vie est le processus de valorisation.

      Vous avez toute légitimité à vous prévaloir de la défense de la vie comme votre valeur première, mais en toute objectivité et neutralité, un grain de riz n’a pas plus de valeur intrinsèque qu’un grain de sable.

       


  • vincenzo13 25 avril 2013 20:48

    Salut,

    Faut croire que certains ont pris de l’avance sur ce que vous écrivez, jetez un oeil au système de « troc dynamique » sur Google si vous n’avez pas vu le sujet sur Direct 8.. Faut croire qu’on peut faire mieux que la monnaie, et un beau cocorico parcequ’il semble que ce soit un concept franco français pour une fois.


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