samedi 11 mai 2013 - par Fabien Lestrade

AOC, AOP : un label, des appellations...

Une Appellation d'Origine Contrôlée (AOC), et maintenant sa dénomination européenne Appellation d'Origine Protégée (AOP), c'est un cahier des charges rigoureux que se sont donné des producteurs sur un terroir afin de protéger leur savoir faire et leur territoire. Elle s'applique à des denrées alimentaires.

Dans un contexte de scandales alimentaires à grande échelle, les valeurs portées par ces AOP sont une garantie pour les consommateurs de trouver un produit contrôlé, typique et de qualité. Cependant, chaque AOP, chaque AOC est le fruit de décision des producteurs locaux. Chaque cahier des charges est différent. Certains sont assez larges, d'autres très contraignants. Parfois trop lorsqu'ils ne laissent plus la place au génie humain et aux caprices de la Nature. À trop vouloir contrôler et normer, il y a parfois un risque d'homogénéiser. Ce qui peut aller à l’encontre des objectifs de l'appellation. Il s'agit de protéger, pas de figer. C'est tout l'enjeu de l'évolution des cahiers des charges : savoir intégrer les évolutions dans les productions, les contraintes nouvelles (sociales, règlementaires, …) tout en concevant la typicité des produits.

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Cidre du Cotentin
Les producteurs de cidre du Cotentin se sont regroupés pour obtenir un label AOC. Objectif : qualifier leur produit et avoir une reconnaissance sur le marché normand du cidre par les consommateurs. Ils se sont donné des règles de production, de typicité de leur cidre (une amertume en fin de bouche) qu’ils s’imposent avec rigueur.
 
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Cidre du Cotentin 2
L’AOC Cidre du Cotentin c’est aussi une façon de valoriser le territoire des producteurs auquel ils sont tous attachés.

 

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AOC Rocamadour
Le Rocamadour, fromage AOP depuis de nombreuses années, a sur garder le cap face à la crise financière. Pour ce producteur, sans l’AOP et les contrôles rigoureux qui sont faits sur la qualité du fromage, ils auraient coulé comme beaucoup d’autres producteurs. Ce qu’il souhaite : des contrôles encore plus rigoureux et toujours aussi fréquents. Aujourd’hui les productions quotidiennes sont systématiquement vérifiées. Cela permet de réagir vite en cas de problème.

 

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AOC Compté
Le cahier des charges de l’AOP Comté est très clair : les fruitières doivent obligatoirement collecter leur lait dans un rayon maximum de 25 kilomètres. Cela a une double conséquence : garder des fruitières locales de petites tailles, et donc éviter l’installation d’industrie laitière qui viendrait faire concurrence ; mais aussi de façonner le paysage puisque les vaches ne doivent pas être plus de 1 à l’hectare. Un outil pour le développement local avec une véritable filière du Comté !

 

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AOC Livarot
Pour les producteurs de lait l’enjeu est important : le lait de bonne qualité partira en fromage AOP Livarot au lait cru et sera valorisé financièrement. S’il n’a pas les caractéristiques requises, il sera utilisé en lait pasteurisé. Même s’il est parfois difficile de savoir ou va exactement le lait. Cependant les agriculteurs laitiers du pays d’Auge sont associés à l’évolution des AOP. Ils participent donc à la définition des règles qu’il vont s’imposer.

 

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AOC Gaillac
L’AOC Gaillac a su s’imposer sur le marché des petits terroirs viticoles (3 900 hectares et 160 000 hectolitres). Pour les producteurs, l’AOC est un guide d’amélioration de leur qualité pour ce plus vieux vignoble français. C’est aussi un véritable atout commercial et une reconnaissance de qualité auprès de consommateurs.

 

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AOC Pouilly-Fumé
Le Pouilly-Fumé est très typé. Le cahier des charges de l’AOC est très strict, avec des obligations qui intègrent des caractéristiques gustatives et olfactives. L’avantage de cette normalisation est que le consommateur peut faire confiance à la marque : un Pouilly-Fumé est un Pouilly-Fumé quel que soit le producteur, au risque de mettre de coté l’intervention de l’Homme et de la Nature dans la diversité des productions. Et de transformer une produit vivant en un produit homogène et stéréotypé.

 

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AOC Bas-Armagnac
L’AOC Bas-Armagnac garantit au consommateur une production locale. Mais elle garantit aussi les producteurs contre toute concurrence d’échelle industrielle : le vin blanc qui sert à sa production doit impérativement être issue du terroir.

 

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AOC Calvados du pays d’Auge
L’AOC Calvados du Pays d’Auge se différencie par la provenance de sa matière primaire : les vergers doivent être labellisés pour que les pommes puissent intervenir dans la fabrication de ce Calvados. Encore une solution pour garder une production, sa main-d’œuvre et ses retombées économiques sur un territoire. Et de garantir une diversité de produits en fonction des sensibilités des producteurs.

 

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AOC Cidre du Pays d’Auge
L’AOC Cidre du Pays d’Auge apporte une réelle plus-value aux vergers labellisés. Les pommes sont vendues plus chères à la tonne. Les agriculteurs s’y retrouvent, d’autant que « les pommes ça pousse tout seul ! », et que les terrains sont valorisés en pâture.

 

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Andouille de Vire
L’Andouille de Vire, célèbre spécialité Normande, n’a pas d’appellation d’origine. La production normande de porcs ne suffit pas pour fournir la matière première, donc pas d’AOP, et obtenir une marque qui s’appuie sur le nom d’une ville est très compliqué. Alors les producteurs se raccrochent à la marque de la chambre d’agriculture « Bienvenue en Gourmandie ».

 

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Safran de Normandie
Le Safran de Normandie n’a ni label AOC, ni AOP, pas même une IGP... Ils vont cependant obtenir le label Bio. Ces producteurs sont les seuls en Normandie, ils ont donc déposé la marque « Safran de Normandie ». Une marque qu’ils sont les seuls à pouvoir utiliser. Une autre façon de se protéger, même si leur production est entièrement vendue car reconnue de grande qualité par les restaurateurs notamment.

 

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Bière « style anglais »
De la bière « style anglais », mais fabriquée en Normandie. Voilà comment ce producteur se définit lui-même. Et pour garder le style anglais, il va acheter toutes ses matières premières en Angleterre. Le style anglais ? Une amertume plus prononcée qui ne convient pas toujours aux consommateurs français. Alors il ajoute sur certaines gammes du miel de châtaignier (de Normandie). Pas d’appellation pour cette bière, juste un style.

 

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Honba no honmono
« Honba no honmono » : produits d’origine et de qualité authentiques. C’est le système de normes d’appellation pour les marques de produits alimentaires japonnais. Certifié par la Japan Food Industry Association, le précieux label est très contraignant. Seules une trentaine de produits en sont dotés. Mais cette démarche est récente au Japon, elle commence seulement à porter ses fruits.

 

 



2 réactions


  • Fabien Lestrade 12 mai 2013 20:09

    Une petite modification : pour le Comté c’est 1 vache par hectare et non pas 10. smiley


  • gordon71 gordon71 13 mai 2013 11:14

    bonjour 


    pour les vins français et bourguignons en particulier une guerre économique se prépare contre le système des appellations, pour le détruire, de la part des producteurs américains,notamment qui dans leurs les « wineries » industrielles privilégient le système des « marques » déconnectées du terroir 

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