mardi 4 octobre 2022 - par Chem ASSAYAG

Causes et conséquences, ou du dérèglement climatique

L’été 2022 aura marqué une accélération notable dans la prise de conscience du dérèglement climatique dans les opinions publiques ; la succession d’évènements jusque-là exceptionnels – épisodes de canicule à répétition, déficit massif en pluviométrie et grande sécheresse, inondations à l’ampleur inédite, feux de forêt dévastateurs…- sur un durée relativement courte semble avoir provoqué un basculement dans la compréhension de l’enjeu existentiel que représente l’évolution du climat. Désormais, tous, y compris les plus privilégiés que nous sommes dans un pays comme la France, avons pu constater de façon concrète les effets du bouleversement en cours.

Par ailleurs l’actualité liée à la sortir de la crise Covid et à la guerre en Ukraine, en mettant les questions d’approvisionnement énergétique au premier plan, est venu renforcer le débat sur l’urgence à sortir des énergies fossiles pour amorcer une transition énergétique.

Dans ce contexte les politiques affichent des discours plus offensifs sur ces thématiques, parfois dans une grande confusion entre sujets anecdotiques – « éteignez votre wifi »-, déclarations ridicules – le col roulé de Bruno Le Maire - et débats structurels – comme la place du nucléaire dans le mix énergétique ou la rénovation thermique des bâtiments.

Mais, quel que soit le thème traité il l’est sous un angle qui nous sommes fondamentalement erroné, et qui, à ce titre, ne pourra conduire qu’à de grandes désillusions. En effet le dérèglement climatique est abordé comme une cause - il provoque tous ces évènements violents, dangereux voire catastrophiques – dont il faut à la fois traiter les effets et diminuer l’ampleur, et c’est cela qui doit focaliser notre attention et nos actions. Or il nous semble que cette approche relève d’une grave erreur d’appréciation car le dérèglement climatique est non pas une cause mais une conséquence. En l’occurrence il est la conséquence du capitalocène, c’est-à-dire d’une organisation techno-économique spécifique de nos sociétés. En refusant de remonter la chaîne des causalités et de trouver la cause racine de nos maux nous nous refusons à voir la réalité en face et nous condamnons ainsi à échouer. Bien sûr un certain nombre d’observateurs – scientifiques, membres d’association, simples citoyens, plus rarement politiques…- ont bien compris cette problématique mais elle n’est jamais abordée frontalement dans les médias et/ou par des gouvernants.

Concrètement il faudrait admettre que nous ne pourrons éviter la catastrophe climatique qu’à la condition d’une sortie du capitalocène. La sobriété, les solutions technologiques, les engagements environnementaux des entreprises et des particuliers, cela ne suffira pas tant que nous continuerons à nous organiser sous le régime du capitalocène, c’est-à-dire un régime où la production, la consommation et l’accumulation sont les objectifs principaux poursuivis par l’ensemble des agents économiques. Evidemment sortir du capitalocène est une tâche d’une ampleur immense, qui supposerait une révolution dans nos modes de vie, mais qui sera impossible à réaliser a fortiori si elle n’est pas clairement identifiée.

Un bon exemple de cette confusion entre les causes et les conséquences est celui de l’électrification du parc automobile. Pour simplifier il est désormais admis qu’au bout d’un certain nombre d’années d’utilisation, sur l’ensemble de son cycle de vie – les gains exacts dépendent notamment des modes de production de l’éléctricité, qui sont plus ou moins carbonés en fonction des pays – le bilan carbone d’une voiture électrique est « meilleure » que celui d’une voiture thermique (notons au passage que la production d’une voiture électrique a elle un bilan défavorable en comparaison de celui d’une voiture thermique ce qui va poser un problème majeur pour initialiser le parc de façon massive !, et nous n’aborderons pas ici le problème de la disponibilité d’un certain nombre de métaux nécessaires pour fabriquer les batteries ni le bilan carbone bien moins satisfaisant des voitures hybride rechargeables). Ce raisonnement a poussé d’une part les états à créer des incitations massives, représentant plusieurs milliers d’euros par véhicule, à l’achat de voitures électriques ou hybrides et d’autre part à prévoir l’interdiction des voitures thermiques à un horizon d’une dizaine d’années comme l’a fait l’Union Européenne. Les sommes en jeu sont colossales ; pour la France, qui a inscrit cet objectif d’électrification dans la Loi d’orientation sur les Mobilités votée en 2019 cela représente une dizaine de milliards par an à l’horizon 2030. Or si à terme la conversion partielle ou totale du parc automobile à l’électrique sera positive d’un point de vue du bilan carbone, elle n’aura fait que pérenniser des modes d’organisation spatiaux et sociaux dont on sait qu’ils contribuent au dérèglement climatique. On aura traité les conséquences du dérèglement mais pas ses causes.

Ici concrètement traiter les causes aurait consisté à imposer, et à faire respecter, des normes très contraignantes pour la production de voitures thermiques dès maintenant et à développer des plans massifs de transports publics notamment dans les zones rurales ou péri-urbaines où la voiture est souvent indispensable. Pour situer les enjeux et les ordres de grandeur, il faut savoir qu’un trajet en bus est deux fois plus performant pour les émissions de C02 qu’un trajet en voiture et un trajet en train l’est 10 fois plus ! Par exemple avec un milliard d’euros on peut acheter 4500 bus, ou 100 rames de TER et l’Etat va consacrer 2,5 milliards d’euros pour la rénovation énergétique en 2023 soit moins que son soutien à l’électrification du parc automobile pour cette année là. Mais évidemment une telle politique supposerait d’arrêter le soutien massif à l’industrie automobile (8 milliards d’euros en 2020 en période Covid) et à envisager une reconversion complète de la filière avec comme objectif de diminuer drastiquement la taille du parc automobile.

L’exemple de l’industrie automobile est un exemple parmi d’autres, où il nous faudrait faire de façon complètement différente et faire moins. En somme cela impliquerait d’acter un changement complet de paradigme et de tenir un discours de clarté en indiquant qu’il s’agit bien de changer de monde, en s’attaquant aux causes et pas seulement aux conséquences de son effondrement, afin d’espérer que nous puissions encore l’habiter.



11 réactions


  • josy&jacq josy&jacq 4 octobre 2022 09:22

    100% délire aux ordres. Des fluctuations climatiques, il y en a déjà eu des centaines de milliers, de tous ordres de grandeur.

    La propagande hégémonique vous serine que les gaz polyatomiques sont miraculeusement devenus « à effet de serre », et qu’ils ont trouvé le bouton de réglage du climat. Colossale escroquerie, dont les mobiles sont criminels et génocidaires.

    https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/selon-la-neo-physique-extra-super-237197

    https://www.agoravox.fr/actualites/environnement/article/maitre-panisse-t-a-vendu-le-229698

    ...


    • josy&jacq josy&jacq 4 octobre 2022 11:45

      @josy&jacq. Quiconque jardine ou cultive a sous les yeux des quantités de preuves que les fluctuations climatiques ont fait le fond de l’évolution botanique, depuis la nuit des temps. Nos framboisiers ont une troisième poussée de fruits, dont les chances de maturité sont faibles, sauf à avoir un octobre chaud et ensoleillé. Nos plants de tomates aussi sont couverts de fruits dont les chances de maturation sont quasi nulles. Tel est leur programme génétique, pour couvrir les opportunités imprévisibles après des adversités imprévisibles.

      Il m’est arrivé d’avoir de la mortalité dans mes pots de bambous, car j’avais sous-estimé la sécheresse d’octobre.


  • Étirév 4 octobre 2022 09:47

    Le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), « validé » par le biais des Nations Unies en 1992, lors de la conférence sur l’environnement et le développement, plus connue sous le nom de « Sommet de Rio », est une organisation financière indépendante gérant le système de financement destiné, soi-disant, à mener des actions pour la préservation de l’environnement, dans le cadre du « développement durable ». Il accorde, entre autres, des subsides au projet lié à la lutte contre les effets du pseudo réchauffement climatique. « Pseudo », en effet, car il est avéré que la température, plus élevée dans les temps anciens, s’abaisse graduellement ; le mensonge du « réchauffement climatique » est destiné, en partie, à faire croire que les « élites » et leurs scientifiques dits « sérieux » peuvent apporter tous les progrès, même ceux du climat.
    On observe dans la nature deux espèces de mouvements : des mouvements « spontanés » et des mouvements « transmis ». Cette seconde cause de mouvement engendre des déplacements qui déterminent la plupart des phénomènes météorologiques en dérangeant la stabilité de l’enveloppe gazeuse de la terre. Nous voyons que c’est cette cause qui détermine la chute des corps à la surface terrestre (la force qui fait tomber les corps vers la terre est produite par une impulsion donnée de haut en bas et non pas par une attraction exercée sur les corps de bas en haut). Mais cette réaction constante de l’Azote vers la terre, qui lui a pris sa place dans l’espace, n’est pas la seule réaction qu’il exerce. Il tend aussi à se dilater dans une autre direction, c’est-à-dire vers les régions célestes de l’infini. De ce côté il est contenu par l’action dynamique des radiations qui le frappent incessamment. Mais les radiations ne sont ni immuables ni éternelles, elles sont, au contraire, dans un état constant de variabilité. Or, chacun des changements qui surviennent dans leur mode d’action se traduit, dans les profondeurs de notre atmosphère, par un changement d’état de la réaction de l’Azote. L’Azote (appelé « Ether » dans l’antiquité, « Akâsha » chez les Hindous ou « Akéréné » dans la Science de l’A-Vesta, le Livre Sacré des anciens Iraniens) est une substance qui n’est pas seulement dans notre atmosphère, mais au-delà, partout, et dans l’univers entier, sous des états de condensation ou de raréfaction qui dépendent du milieu dans lequel elle s’épand. Si la pression des radiations devient moins forte, l’Azote se dilate dans l’atmosphère ; tous les corps qu’il comprimait se dilatent aussi : c’est la chaleur. Si la pression devient plus forte, l’Azote augmente sa réaction vers la terre, il comprime plus fortement les corps qui en occupe la surface : c’est le froid. Si la pression en plus ou en moins est accidentelle, si elle n’intéresse qu’un seul point de l’atmosphère, il en résulte un changement de densité qui, en se propageant aux couches les plus voisines y détermine « un courant ». C’est le vent. Si un seul faisceau de radiation vient à manquer subitement, c’est un vide subit qui est offert au besoin d’expansion de l’Azote et dans lequel il se précipite en tournoyant : c’est une trombe, une tornade, un cyclone. Le mouvement commencé dans les régions élevées de l’atmosphère se propage de haut en bas. Lorsqu’il atteint la surface terrestre, le bouleversement des éléments atmosphériques, qui en résulte, détermine toutes sortes de ravages. Rappelons enfin que la lumière blanche engendrée par la radiation solaire, les lumières colorées engendrées par les radiations stellaires et l’azur céleste produit par l’Ozone, forment un ensemble de couleurs que nous voyons plus ou moins pendant le jour. Mais, dans l’hémisphère nocturne on ne voit plus rien, tout s’efface, toutes les couleurs disparaissent et « le noir » forme le fond de notre horizon. Cette couleur noire, qui couvre tout en l’absence des étincelles qui font la lumière, est celle de l’Azote qui remplit l’espace. Ainsi donc tout ce qui se passe sur la terre à une cause cosmique ; tout dépend de l’action des astres. C’est dans les profondeurs de l’océan céleste qu’il faut aller chercher la cause de la plus légère brise qui souffle autour de nous. La terre y est étrangère.[...] L’esprit de l’homme, perdant de vue l’Univers, s’est confiné dans son petit monde et a voulu y trouver la cause de tout ce qui existe. C’est là une méthode mesquine que la science de l’Univers détruira.
    NB : Le FEM est l’un des mécanismes clés dans le cadre du financement de la future monnaie mondiale que les élites bancaires globalistes contrôleront, et qui débouchera, par la force des choses, sur un gouvernement mondial ploutocratique désigné du doux nom de « Nouvel Ordre Mondial ».
    Rappelons qu’à l’origine, le FEM est issu du 4ème Congrès Mondial des Terres Sauvages (4th World Wilderness Congress) organisé en 1987 par le président de la Banque privée Edmond de Rothschild, le Baron Edmond de Rothschild lui-même, et parrainé par l’« International Wilderness Foundation » dont il était l’un des administrateurs. Quelque 1 500 banquiers et dirigeants parmi les plus puissants du monde ont assisté à ce congrès présidé par l’homme d’affaires, homme politique et multimilliardaire canadien, Maurice Strong (1929-2015), agent de « N. M. Rothschild & Sons à Londres », et Directeur de l’« Earth Council », créé par lui en 1992 au Costa Rica pour coordonner la réalisation des programmes de l’« Agenda 21 », élaborés au sein du « Sommet de Rio » ; un « Earth Council », dont Klaus Schwab, président du World Economie Forum de Davos (« Mr Grand Reset »), était membre-fondateur.
    Science de l’Univers


  • tashrin 4 octobre 2022 09:52

     Or il nous semble que cette approche relève d’une grave erreur d’appréciation car le dérèglement climatique est non pas une cause mais une conséquence. En l’occurrence il est la conséquence du capitalocène, c’est-à-dire d’une organisation techno-économique spécifique de nos sociétés

    Tout à fait d’accord, mais d’une part le reconnaitre serait un terrifiant constat d’echec pour des gens qui se pretendent 1ers de cordée, et ca supposerait d’avoir une alternative à presenter. Or toute alternative remettrait profondement en cause la place des premiers de cordée, qui ne sont pas prets du tout à abandonner leurs privilèges. Ils préfereront enfoncer le clou, sûr de leur aptitude à surfer sur la vague.

    Le propre du capitalisme, c’est de transformer les critiques en nouveaux axes de dvpt : l’exploitation des populations pauvres a donné le commerce équitable, les dégats sociétaux deviennent de la RSE, les degats environnementaux deviennent du greenwashing, etc...

    L’attitude actuelle de l’humanité face à une échéance ineluctable renseigne sur notre evolution. S’il ya un moment dans l’Histoire où l’on devrait arreter d’être cons et mettre tous les efforts dans la même direction, c’est maintenant. Mais on prefere faire joujou avec le nucleaire et balancer inutilement des ressources dejà manquantes... Ca va leur servir à quoi ricains d’avoir la suprematie d’un monde inhabitable ?

    On n’est plus en capacité de s’adapter et fort logiquement on va disparaitre

    Et en vrai, c’est vraiment pas plus mal


  • Lynwec 4 octobre 2022 10:37

    Il aura surtout marqué une prise de conscience du crescendo de la manipulation de masse par médias et bonimenteurs interposés, toutes catégories confondues ( certains évoqueraient les « cons » et les « fondus » par goût du pléonasme ) .

    Manipulation destinée à persuader la masse qu’il lui faudra se priver maintenant du strict nécessaire après n’avoir jamais connu le superflu que par la sacro-sainte publicité, le tout avec l’alibi du moment ...


  • troletbuse troletbuse 4 octobre 2022 15:27

    Le réchauffement climatique n’est encore qu’une arnaque de plus.

    Les complotistes avaient encore raison : la vraie raison des incendies en Gironde : afin d’installer des panneaux solaires

    https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/incendies-en-gironde-des-panneaux-solaires-a-la-place-de-la-foret-65902724.html


  • Croa Croa 4 octobre 2022 19:23

    Le gaz carbonique n’est pas responsable du dérèglement climatique.

    Sinon, sur le fond, l’auteur a raison, c’est le capital avec sa déesse la croissance qui est en train de foutre tout en l’air au point que la Terre sera invivable.


Réagir