samedi 14 novembre 2020 - par 1000mots

Collapsologie et la possible dérive totalitaire avant l’Effondrement

Après une courte introduction à la collapsologie, on présente le probable effondrement de notre société actuelle sous l'angle d'une possible dérive autoritaire voire totalitaire. L'effondrement se révèle alors être une solution...

Contrairement à ce que certains veulent penser, la collapsologie ne prédit pas la fin du monde ni une catastrophe apocalyptique. Au contraire, elle rassemble différentes études scientifiques pour analyser les éventualités de l’effondrement de notre société et propose des réflexions sur les conséquences de cet effondrement. Plus précisément, dans le contexte de problèmes écologiques croissants et de raréfaction des ressources, il s'agit d'évaluer l'ampleur des changements nécessaires et d'indiquer quelques réponses ou évolutions possibles.

L’écosystème

Le changement climatique est un processus très lent et extrêmement complexe. Mais on
comprenait déjà à la fin du XIXème siècle que le réchauffement serait plus fort sur les pôles que sur l’équateur, sur les continents que sur les océans, l’hiver que l’été et la nuit que le jour. Les variations du climat, différentes suivant les régions, engendrent une augmentation des intempéries et inondations tout autant que des sécheresses et d’autres dérèglements difficiles ou impossibles à prédire. Par ailleurs, à cause de l’inertie inhérente à l’évolution du climat, les gaz à effets de serre déjà accumulés dans l’atmosphère en 1992 (lors de la 1ère conférence internationale sur le climat) allaient de toute façon engendrer les changements que nous percevons aujourd’hui. Et une réduction massive ou même l’ârret totale, des émissions des gaz à effet de serre ne porterait ses fruits que d’ici une ou deux générations.

Mais le changement climatique n’est pas le seul problème écologique auquel l’humanité doit faire face. Le concept d’empreinte écologique essaie de décrire l’ampleur de l’impact de l’humanité sur les écosystèmes. Aujourd’hui on estime que cette empreinte s’approche du double d’une empreinte soutenable à long terme. Au-delà de la surexploitation des ressources directement utilisées par l’être humain (eau potable, surfaces arables, forêts, pêche), on doit aussi prendre en compte les problématiques de pollution, de dégradation, voire de destruction des écosystèmes.

Des ressources limitées

Un autre problème majeur auquel nous devons faire face est la raréfaction des ressources non-renouvelables. Pour comprendre les impacts de cette raréfaction sur l’économie, je m’inspire ici des travaux de Jean-Marc Jancovici, en particulier en ce qui concerne la très forte dépendance de l’économie envers l’énergie (cf articles et conférences en ligne). En effet, il n’existe pas d’économie dématérialisée. Au contraire tous les services utilisent des infrastructures et/ou des machines bien matérielles, qu’il s’agisse de l’immobilier, des routes, des centrales électriques, des serveurs internet, ou encore des smartphones, etc. Et pour créer et faire fonctionner toutes ces machines, il faut de l’énergie. Or aujourd’hui, 75 % de l’énergie utilisée est d’origine fossile. Ces énergies fossiles non seulement émettent des gaz à effets de serre, mais de plus elles sont non-renouvelables : le pic de la production mondiale de pétrole a probablement été atteint en 2018, et les pics de production du gaz et du charbon sont à envisager d’ici 10 ou 20 ans. Et après un pic de production, on se retrouve devant un déclin progressif inévitable. Ainsi il semblerait que les pires scénarios concernant le changement climatique pourraient bien être évités, faute d’énergies fossiles.

Décroissance ?

Mais avec 8 milliards d’êtres humains, et une croissance économique aussi bien que démographique quasi illimité, les énergies dites renouvelables ne peuvent remplacer les énergies fossiles. En effet, la fabrication des éoliennes ou des panneaux solaires nécessite elle-même des ressources non-renouvelables dont l’extraction est par ailleurs souvent très toxique : terres rares, métaux, ciment... La technologie ne peut pas faire de miracles et résoudre tous nos problèmes écologiques sans changement dans la dynamique démographique et le fonctionnement de l’économie (cf par exemple l’équation de Kaya). Par ailleurs, toute source d’énergie transforme la matière, c’est-à-dire la nature et l’environnement, donc même avec une nouvelle source d’énergie “miracle”, la gravité des problèmes écologiques resterait entière.

Les problématiques combinées des dommages écologiques et de la raréfaction des ressources amènent donc une double contrainte, ce qui du reste avait déjà été vu il y a 50 ans dans l’étude Limits to Growth. Une des forces de l’approche de Jancovici est d’essayer d’appréhender des situations très complexes en termes d’ordre de grandeur ce qui permet une première compréhension rapide. Pour fixer les idées, il nous faudrait en une génération organiser une réduction de moitié de trois paramètres fondamentaux : l’utilisation de ressources renouvelables et non-renouvelables, les émissions de gaz à effet de serre et l’empreinte écologique. (Ces paramètres se recoupent évidemment.) Or il est illusoire de penser que nous pourrions maintenir l’activité agricole, la production industrielle et les services, et en même temps préserver les infrastructures, avec 50% de ressources en moins, et une population mondiale qui continue à croître. En première approximation donc, et contrairement aux mirages d’une supposée “croissance verte”, on peut considérer que la consommation de ressources et les dégradations environnementales sont proportionnelle à l’activité économique.

Donc, pour atteindre nos objectifs écologiques, nous devrions organiser une décroissance massive, c’est-à-dire une réduction drastique de la consommation de biens matériels et de services. Pour concrétiser, il faudrait par exemple pendant 20 ou 30 ans une décroissance de 5% par an, soit chaque année une contraction de l’activité économique mondiale équivalente à celle de 2020... Sinon, d’après de nombreux scientifiques, nous serons amener à la subir. Cela prendrait différentes formes, comme des pertes agricoles croissantes ou des infrastructures endommagées à cause de conditions climatiques extrêmes. On peut en apercevoir aujourd’hui les prémices, comme les espèces envahissantes qui coûteraient au niveau mondiale, des centaines de milliards d’euros par an, ou encore la canicule européenne de juillet-août 2018, où la production céréalière de l’UE européenne a baissé de 8 % et où l’activité industrielle s’est retrouvé restreinte, dû à l’assèchement des fleuves (fiche Wikipedia en allemand).

Une simple question de démographie ?

Dans un contexte de raréfaction des ressources sur plusieurs décennies, quelles seront les priorités ? Allons-nous utiliser les surfaces agricoles pour des biocarburants ou pour des céréales ? Allons-nous utiliser les matières premières pour développer les technologies actuelles et le tourisme international, ou pour maintenir et adapter la production agricole ? Et en effet, d’après une étude de l’ONG Oxfam, “les 10 % les plus riches de l’humanité ont été à l’origine de plus de la moitié (52 %) des émissions [de CO2] cumulées entre 1990 et 2015. Et les 1 % les plus riches représentaient à eux seuls plus de 15 % des émissions [...] et deux fois plus que la moitié la plus pauvre de l’humanité (7 %)”. On peut estimer que ces ordres de grandeurs correspondent aussi aux consommations de ressources renouvelables et non-renouvelables : les 10 % les plus riches consommeraient environ 50 % de ces ressources. Notons que même si la natalité mondiale basserait de moitié, (ce qui serait quasiment une politique mondiale d’un enfant par femme), la population continuerait à croître pendant un certain temps. (En 2019, la natalité mondiale est de 140 millions et la mortalité de 59 millions, mais le taux de fécondité au niveau mondiale a déjà diminué jusqu’à 2,4 enfant par femme.) Par conséquent, même une très forte baisse de la natalité mondiale ne suffit pas à résoudre les problèmes, et les plus riches et les classes moyennes devront accepter une baisse massive de leur niveau de vie.

Solutions politiques ?

Malgré l’urgence de plus en plus évidente des problèmes écologiques, les sociétés actuelles ne parviennent pas à négocier les changements radicaux nécessaires. Au contraire, d’autres problèmes s’accumulent, comme l’injustice croissante, la corruption, la désinformation et une finance hautement instable. Jancovici favorise dans ses remarques politiques des solutions étatiques à la française, avec des plans d’actions à long terme et une intervention massive de l’État. Ce sont évidemment des réflexions intéressantes qui vont à l’encontre de l’idéologie néolibérale. Cependant, au-delà de laisser le citoyen démuni et impuissant, il faut constater que les élites sont trop discréditées pour pouvoir imposer des mesures drastiques, puisqu’elles sont considérées comme responsable de la situation actuelle. Et pendant qu’une part de ces élites est de plus en plus déconnectée de la réalité des populations, d’autres sphères de pouvoir comme la finance ou l’armée pensent certes à long terme, mais on peut douter que leurs projets correspondent à des aspirations démocratiques et humanistes. Au contraire, face au discrédit qui frappe une grande partie des élites et face à l’ampleur des problèmes, la tendance d’une fuite en avant autoritaire, voire totalitaire risque de s’amplifier.

Effondrement et complexité

Dans Effondrement des sociétés complexes, Joseph Tainter analyse l’évolution de différentes sociétés sous l’angle des ressources investies, des services fournis et des contraintes subies. La clé de son interprétation est le rapport entre la complexité d’une société et l’utilité de cette complexité pour la population. Par exemple, un problème sanitaire peut être résolu grace à des nouvelles réglementations ou administrations, et idéalement cela représente une amélioration générale de la situation. De même, une aspiration de tout ou partie de la population se concrétise en général par des règles et charges supplémentaires. Et c’est ainsi que s’installe une dynamique de complexification progressive de la société. Or l’effort fourni pour atteindre un objectif peut engendrer plus de problèmes qu’il n’en résout. D’après Joseph Tainter, au moment où la complexification de la société ne correspond plus à une amélioration de la situation, mais à une dégradation, les risques d’effondrement deviennent critiques, car une société plus simple permet une qualité de vie meilleure, quitte à perdre quelques services fournis auparavant. Mais il nous fait aussi comprendre le risque d’une appropriation des ressources disponibles restantes à l'avantage unique d'une minorité et d'une oppression toujours plus grande. Dans Pouvoir, Tabous et Manipulations, j'ai essayé d'indiquer comment une telle évolution peut advenir.

Simplification et action locale

Nous comprenons avec Joseph Tainter que l’effondrement n’est pas seulement un problème, mais aussi une solution, car il réduit le poids que fait peser l’hypercomplexité sur la population. En effet, le retour à des méthodes traditionnelles, donc la simplification du système, résout déjà un grand nombre de problèmes écologiques : agriculture non-industrielle, recyclage, DIY, circuits courts, frugalité, médecine alternative, etc. Par ailleurs, le discours officiel concernant le dérèglement climatique (et bien d’autres questions) fait dépendre les solutions de négociations internationales interminables entre experts et élites. Or, cette perspective nourrit un sentiment anxiogène d’impuissance, et ceci d’autant plus que même des réductions drastiques des émissions de gaz à effet de serre n’auront aucun impact à court terme. À l’inverse, on peut retrouver du sens et des perspectives d’action et d’avenir en s’engageant pour une économie locale et respectueuse de l’environnement, en améliorant la résilience des écosystèmes, en renforçant le lien social et en réduisant la dépendance envers les structures étatiques et capitalistiques. Et la force de ces engagements sera d’autant plus grande qu’une réappropriation démocratique des processus de décisions aura été possible.



16 réactions


  • Étirév 15 novembre 2020 08:00

    « Collapsologie et la possible dérive totalitaire avant l’Effondrement »
    Explication avec l’un des symptomes de notre époque : la fraude electorale : la dernière en cours, celle des USA.
    Ce ne sont ni les « démocrates », ni à leur tour les « conservateurs » qui volent les élections aux USA (On pourrait dire la même chose au sujet de la France, et de ses « gauches » et ses « droites »).
    Ce sont les conditions et les principes du fonctionnement de la démocratie et de son complice le suffrage universel, véritable illusion, qui conduisent à cette dégénérescence morale de l’humanité. Et si l’on n’y prend pas garde, cette décadence générale mènera à terme, à un état totalitaire dont le dessein se concrétise de plus en plus, et dont on constate les premiers effets dès 1984, au moment du « tournant de la rigueur » qui, avec un peu de recul, était plutôt le tournant « Orwellien ».
    Ce système qui date du XVIIIème siècle, et qui est le résultat des fausses, ou du moins de l’échec des grandes révolutions du XVIIIème, est le tour de passe-passe opéré en France en raison de la substitution d’une monarchie qui avait pour contre-pouvoirs tous les corps intermédiaires, par une oligarchie financière dénuée de tout contre-pouvoirs, le tout sous le vocable trompeur de démocratie.
    Ainsi, le contrôle de la monnaie par cette oligarchie, et son système de la dette, conjuguée au principe de l’entreprise anonyme, sont les armes du servage d’aujourd’hui au même titre que l’épée et la lance étaient celles du servage d’hier.
    Depuis, comme toute cette escroquerie démocratique s’effectue avec le consentement de politiques médiocre, mais ambitieux, orgueilleux et surtout peu scrupuleux, pseudo ennemis de façade mais officieusement toujours plus ou moins « complices » et près à toutes les compromissions pour conserver leurs privilèges, ceux-ci ne font, en réalité, et cela semble assez évident aujourd’hui, que servir les interets privés (puissances d’argent généralement anciens « employeurs » de marionettes politiques de premier plan) de ceux qui les financent au détriment des situations économique, sociale et morale de leur nation et de leur peuple.
    Remarquons qu’à chaque fraude électorale, lorsqu’elle est révélée, et même lorsqu’elle est avérée, cela ne changent rien, d’une part pour les masses qui s’agitent dans la confusion (et s’est le but), d’autre part pour les fraudeurs qui, du reste sont rarement punis ou bénéficient d’une immunité (elle est faite pour ça), et encore moins sévérèment lorsqu’ils le sont (demandez à Cahuzac qui coule des jours paisibles) ; des histoires qui ne font, finalement, qu’occuper en permanence l’espace médiatique et lui permet d’assurer ses revenus en diffusant des spots publicitaires abrutissants, le plus souvent entre deux mensonges.
    « Panem et circenses » (du pain et des jeux) toujours et plus que jamais d’actualité, en ces temps de décadence générale, pour la plèbes ignorante et stupide, véritable troupeau de bestiaux menés à l’abattoir, indifférents et sans pensée.
    En définitive et en résumé, la France qui n’a aucune politique, et encore moins de politique socialiste, dans le sens « social » du terme, est en revanche l’un des principaux fers de lance de l’agenda globaliste. Aussi, dans l’objectif de hâter sa prochaine disparition volontaire, les autorités politiques en charge de la France relaient avec zèle, voire même anticipent, cet agenda consistant à appauvrir matériellement, physiquement et moralement la plus grande masse des gens peuplant la planète.
    Origines et conséquences de ce « BIENFAIT » qu’on appelle la démocratie (au bas du lien)
    NB :
    C’est toujours assez drole de constater que certains crédules qui répétent les inepties des « experts » pensent que l’homme est responsable des changements climatiques importants de la planète : Cosmogonie. Cependant, la rééducation d’un grand nombre de personnes en matière de propreté et d’hygiène est impérative, ne serait-ce que pour endiguer la pollution sous tous ses aspects.
    Il y a effectivement un problème de reproduction chez le « lapin » humain, et qui plus est, pas chez le plus intelligent. Il faut se rappeler que c’est en raison de ce problème, qui n’est d’ailleurs pas uniquement d’ordre quantitatif, que les relations sexuelles étaient réglementées par la religion dans l’antiquité. Chez les hébreux, par exmple, la fête du Pesah (de la Pâque) se célébrait à la première pleine lune de printemps. C’était le premier mois lunaire de l’année juive, le temps que la Nature assignait pour les fécondations.


    • Florian LeBaroudeur Florian LeBaroudeur 15 novembre 2020 11:40

      @Étirév

      Je suis globalement d’accord avec votre résumé.
      L’être humain s’est au fil du temps de plus en plus engager dans une voie séduisante avec au bout la promesse d’une libération de ses contraintes fixé par dame nature.
      Il n’a pas compris que son monde est une construction bipolaire qui donne une part égale d’avantage et d’inconvénient à chaque initiative et à laquelle il ne peut y échapper.
      Pourtant les sages des temps anciens avaient déjà mis en garde nos descendants à travers des textes qui ont certes perduré dans les temps mais que les générations successives ont peu à peu appris à nier l’importance.
      Notre obstination se heurte de plus en plus à une impasse et à un piège qui se referme alors que nos contemporains ont perdus toutes leurs facultés naturelles, seules à même de déjouer la fatalité de notre destin. 


  • zygzornifle zygzornifle 15 novembre 2020 08:50

    d’une possible dérive autoritaire voire totalitaire. L’effondrement se révèle alors être une solution

    Macron n’est pas stupide il a choisi sans état d’âme le Darmanin comme ministre afin d’être prêt a crever les yeux gazer et arracher les mains des contestataires ....


  • Florian LeBaroudeur Florian LeBaroudeur 15 novembre 2020 09:41

    Je débute mon commentaire par ce commentaire publié sur un autre forum

    « Les énergies fossiles tant décrié mais indispensable à une société prospère et donc à l’exercice de la liberté ont permis au 19ème siècle la sortie du féodalisme, leur déclin au 21ème siècle ne peut que précipiter le retour d’un néo-féodalisme. Voilà pourquoi les progressistes misent à fond sur le développement du digital pour donner l’illusion d’une continuation du progrès sous l’égide d’une néo-nomenklatura unifiant les utopies de la bourgeoisie bohème avec les intérêts de la bourgeoisie d’affaire. »

    C’est d’ailleurs les pics de production de charbon qui ont mis fin à la première mondialisation, c’est vrai pour la Grande Bretagne en 1913 et pour l’Allemagne en 1938.

    La production du pétrole qui a pris le relais par l’intermédiaire des Etats-Unis a enclenché une seconde mondialisation bien plus intense.

    Nous venons de connaitre le pic de production de pétrole conventionnel en 2006 et celui du tout pétrole en 2018.

    Sauf que cette fois-ci il n’y a pas de source d’énergie capable de prendre la relève. On peut déjà constater ce que cela signifie...


  • pierrot pierrot 15 novembre 2020 09:53

    Actuellement, et je le regrette, mais au niveau mondial les énergies fossiles à base de charbon, lignite, pétrole et gaz sont encore largement prédominantes (environ 80 %) du total énergie.

    L’hydraulique se développe encore en Afrique, Asie et Amérique latine.

    Les énergies renouvelables (éolien et solaire) restent très marginales malgré d’importantes subvention.

    le nucléaire redémarre mais très lentement sauf en Chine, Inde, Rusie, Royaume Uni, EAU...

    Globalement il n’y a pas de problème insoluble concernant la production d’énergie à long terme : réacteurs de quatrième génération, réacteurs de fusion nucléaire deutérium/tritium, éoien en mer.


    • Florian LeBaroudeur Florian LeBaroudeur 15 novembre 2020 11:11

      @pierrot

      D’après ce que je comprend, vous comptez sur le nucléaire pour redresser la barre.

      Sauf que le nucléaire a également besoin d’une énergie fossile qui se nomme l’uranium et qui n’est pas plus inépuisable que ne le sont les autres énergies fossiles. On commence déjà à piocher dans les réserves militaires.

      En ce qui concerne la fusion nucléaire, c’est une technique tout à fait séduisante mais qui ne n’est pas encore prêt de voir le jour. Utiliser une telle énergie colossale sans se faire griller demande d’ailleurs une responsabilité, une lucidité et une sagesse à toute épreuve, ce n’est malheureusement pas la voie que suivent nos contemporains...


    • 1000mots 1000mots 15 novembre 2020 15:42

      @pierrot
      Je pense qu’il faut suivre la méthode de Jancovici, à savoir chercher des ordres de grandeurs, par exemple :

      • combien de centrales nucléaires faudrait-il environ construire pour remplacer en France le charbon, le pétrole et le gaz ? Et au monde ?
      • combien de barrages hydrauliques peut-on encore rajouter ?
      • combien de matières premières et d’énergies faut-il investir pour l’éolien ?
      • En général, quel est l’éfficacité d’une source d’énergie proposée ? https://fr.wikipedia.org/wiki/Taux_de_retour_%C3%A9nerg%C3%A9tique
      • Comment va-t-on stocker l’énergie éolienne ou solaire, combien de matières premières et d’énergies cela coutera ?
      • Est-ce qu’on sait construire des tracteurs ou engins de chantiers électriques avec une puissance comparable ?
      • Combien de temps faut-il pour déployer une nouvelle source d’énergie ?
      Alors, on se rend compte que les « énergies alternatives » habituelles ne peuvent pas répondre à la demande que l’on s’imagine...
      Par ailleurs, comme déjà expliqué dans l’article, on a toujours les problèmes écologiques sur le dos : plus il y a de machines et d’énergie, plus on transforme l’environnement...

    • Albert123 16 novembre 2020 11:05

      @Florian LeBaroudeur

      La transition vers le tout nucléaire est tout à fait envisageable, le combustible si il n’est pas illimité est plus que disponible, reste qu’il faut pour cela construire des centrales plutôt que de les éteindre, 

      la fusion si elle n’est pas envisageable d’un point de vue industrielle avant 2080, elle ne sera accessible qu’a ceux ayant massivement développés la fission d’ici là.

      dans le cas contraire nous seront réduits à la déforestation massive (et au bilan carbone qui va avec) juste pour pouvoir se chauffer.


    • JC_Lavau JC_Lavau 16 novembre 2020 11:36

      @Albert123 : « bilan carbone »... Tu y crois encore, à cette intox ?


  • Popov Popov 16 novembre 2020 09:34

    Super merci pour l’article et Tout à fait d’accord avec tous vos propos ! (bon il faut dire que je me tiens au courant de ces sujets primordiaux) et notons le double problème à résoudre pour vivre tous plus simplement :

    -« Picketty : la croissance réduit les inégalités » (résumé en 1 phrase de son livre qui a bien marché de 2015 ? je ne le retrouve plus), si on prend la « contraposée » en décroissance il y aurait accumulation du capital par une poignée et plus de pauvreté. Des problèmes sociaux en vue donc et des solutions de partages nécessaires à trouver.

    -Le système financier ne fonctionne pas en décroissance (quoique c’est ce qu’on fait depuis quelques années déjà..) en ce sens qu’il faut toujours plus davantage de dettes=monnaie en circulation pour rembourser le capital et les intérêts dans un mouvement dynamique sur la durée égal pour moi au capitalisme. Et donc sortir du capitalisme... capitalisme qui est un des « moteurs » et de nos « valeurs » pour un nombre assez important de personnes.

    conclusion : merci d’avoir apporter une pierre et il y a du travail de pédagogie pour penser survie sur le long terme (je pense aussi au livre homo sapiens qui disait qu’on était pas fait pour se projeter sur plusieurs générations) et aussi d’altruisme. On peut ajouter je pense pour ceux qui ne l’ont pas encore compris que certainement d’autres eco-systèmes écloront après l’espèce humaine et que l’enjeu n’est pas tant la survie des écosystèmes pour notre survie que la survie des écosystèmes en tant que telles. Il faut faire de la pédagogie d’accès à la nature et faire les gens se sentir pour ceux qu’ils sont : une partie intégrante.


    • Francis, agnotologue Francis 16 novembre 2020 10:07

      @Popov
       
       pour appuyer sa démonstration sur la contraposée d’une proposition, il faut au préalable et entre autres conditions, s’assurer que ladite proposition est juste.
       
       Je ne sais pas si cette proposition résume son livre, « qui a si bien marché », mais je constate autour de moi, qu’elle n’est pas démontrée. Et d’abord, de quelles inégalités parle-t-on ? Inégalités entre riches et pauvres ? Ou entre nations riches et nations pauvres ?
       
      Je pense que la croissance accroit les premières et réduit les secondes. Une sorte d’hommage du vice à la vertu.
       
       La misère c’est la pauvreté sans les moyens de subsistance. Les pauvres des pays « en développement » s’enfoncent dans la misère et leurs tyrans s’enrichissent. Nos classes moyennes sont en voie de paupérisation et les fortunes des milliardaires crèvent des plafond astronomiques.


  • JC_Lavau JC_Lavau 16 novembre 2020 11:40

    « gaz à effets de serre » ? Tu gobes encore cette intox ?

    Ici, mon article est encore bloqué par les fanatiques crédules, mais sa teneur reste accessible à : http://citoyens.deontolog.org/index.php/topic,2619.0.html


    • 1000mots 1000mots 16 novembre 2020 19:36

      @JC_Lavau
      Même si tu avais raison, je pense que c’est une perte de temps d’essayer de se battre contre smiley D’autant plus que la climatologie dépend de modèles et simulations numériques très difficiles à comprendre même avec un baggage scientifique correcte, de milliards de milliards de Gigaoctes qui sont constamment retravaillés, etc. cf « A Vast Machine » de Paul Edwards.

      Et c’est aussi la raison pour laquelle je pense qu’il faut mettre l’accent sur les autres problèmes qui sont accessibles et évidents pour tout le monde : épuisement des ressources, pollutions multiples, destruction des écosystèmes...


    • JC_Lavau JC_Lavau 16 novembre 2020 19:46

      @1000mots. Et surtout ce sont des problèmes réels, eux.
      Les dernières traces de CO2 encore présentes dans l’atmosphère ne posent que le problème de leur pénurie, eût égard aux besoins des végétaux.


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