jeudi 23 janvier 2014 - par Enjeux Electriques

Hydrogène, l’énergie du XXIème siècle ?

L’hydrogène serait-il la solution aux problèmes d’énergie de la planète ? C’est en tout cas ce que semblent penser deux parlementaires français qui viennent de publier un rapport sur le sujet. De plus en plus souvent évoqué, l’hydrogène pourrait un jour remplacer l’essence de nos voitures, se substituer partiellement au gaz naturel utilisé pour se chauffer, et permettre le stockage de l’électricité produite par les énergies renouvelables intermittentes. Les perspectives de l’hydrogène (plus exactement du dihydrogène) sont alléchantes, mais les défis à relever sont loin d’être négligeables.

Pourquoi l’hydrogène semble-t-il si intéressant ?

L’hydrogène dispose de deux sérieux atouts : son utilisation ne dégage pas de gaz à effet de serre, on peut convertir l’électricité en hydrogène (power-to-gas) et inversement selon les besoins. Revers de la médaille, il est extrêmement inflammable (bien plus que le méthane par exemple) et son stockage est un vrai challenge (haute pression ou température extrêmement basse).

La principale raison pour laquelle on s’intéresse autant aujourd’hui à l’hydrogène, c’est qu’il pourrait être le complément idéal aux énergies renouvelables intermittentes. En effet, plutôt que d’injecter dans le réseau l’électricité produite par les éoliennes et les panneaux photovoltaïques lorsque la demande est faible (en journée, l’été), il serait bien plus intéressant de stocker cette énergie, sous forme d’hydrogène, pour l’utiliser lorsque la demande est forte (le soir, en hiver). 

Plusieurs procédés sont aujourd’hui utilisés pour synthétiser artificiellement l’hydrogène, mais ils sont eux-mêmes gourmands en énergie, dont la plus grande part vient des hydrocarbures. Produire de l’hydrogène à partir des énergies renouvelables permet donc de créer un cercle vertueux, sans production de gaz à effet de serre. L’exploitation du dihydrogène naturel est, quant à elle, une piste très hypothétique.

Un avenir industriel prometteur

Le potentiel de l’hydrogène est connu de longue date, mais son utilisation à grande échelle est encore chère et contraignante. Néanmoins les progrès industriels vont bon train : E.ON (énergéticien allemand) vient ainsi d’inaugurer à Falkenhagen, sa première usine de conversion de l’électricité éolienne en hydrogène, celui-ci est ensuite injecté dans le réseau de distribution de gaz. Au Japon, les constructeurs automobiles misent sur la pile à combustible pour propulser leurs futurs modèles. 

Face aux Allemands et aux Japonais, la France a pris du retard. Notre pays a toutefois les capacités de le combler rapidement, car il « a la particularité de posséder le plus d’industriels – y compris des petites et moyennes entreprises – qui travaillent sur l’hydrogène partout dans le monde », souligne Jean-Marc Pastor, à l’origine du rapport parlementaire « L’hydrogène, vecteur de la transition énergétique ?  ». L’Hexagone compte en effet des entreprises en pointe dans le domaine comme Air Liquide (production, transport) ou McPhy (stockage).

Pour l’heure, les projets français en sont encore à leurs prémices. L’Ademe souhaite donc accélérer l’industrialisation des innovations dans ce domaine. Cependant, faute de cadre juridique et fiscal défini, les industriels rechigneront à s’engager plus avant. Pour y remédier, Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, a promis une « feuille de route » pour la filière hydrogène d’ici quelques semaines.



28 réactions


  • Gabriel Gabriel 23 janvier 2014 08:47

    Bonjour,

    Voilà enfin une initiative intelligente concernant une énergie propre et inépuisable et dont chaque nation a la possibilité de la produire et donc d’être énergiquement indépendante. La voiture électrique pollue par ses batteries et reste un monopole défendu bec et ongle par le nucléaire. Il y a aussi le moteur à air comprimé de Guy Nègre dont le brevet a été acheté par l’indien Tata, là aussi, zéro pollution. Bravo pour ces députés qui mettent une épine dans le pied des pétroliers et autres pro-nucléaires.


    • claude-michel claude-michel 23 janvier 2014 09:02

      Cela fait plus de 30 ans que l’on en parle mais que rien n’est fait.. !


    • anomail 23 janvier 2014 11:09

      Encore un article sur le thème « comment va-t-on continuer à rouler en voiture ? »

      Pour moi la question devrait être « comment va-t’on manger ? »

      En effet, nos rendements agricoles proviennent uniquement au pétrole : Tracteurs, engrais, pesticides...

      Nul doute que notre société est encore dans sa phase de déni :
      http://ploum.net/lorsque-lindustrie-fait-son-deuil/

      Parce qu’on va manquer d’énergie, et très vite. Je pense qu’on a pas dix ans devant nous.

      En fait, ça a déjà commencé :
      http://petrole.blog.lemonde.fr/2013/02/13/la-production-de-petrole-total-decline-pour-la-8e-annee-consecutive/

      Quand les politiciens vous parlent de transition énergétique, ils ne prennent pas le risque de vous exposer pas les conséquences réelles et directes sur vos vies.

      Ils préfèrent continuer à vous parler de croissance.
      http://www.les-crises.fr/wp-content/uploads/2012/07/03-croissance-france-decennie-617x414.jpg
      La bonne blague.

      C’est comme le père Noël. Tant que les enfants y croient, on continue. C’est tellement plus simple.

      Notre société devrait traverser successivement les phases du deuil classiques, dont la très dangereuse dépression qui poussera à la sur-exploitations des « énergies du désespoir » telles que le nucléaire ou les gaz de shistes qui malgré tout ne représentent qu’une petite fracion des ce qui serait nécéssaire pour maintenir notre niveau de vie actuel.


    • claude-michel claude-michel 23 janvier 2014 11:20

      Par anomail...Vous avez entièrement raison..mais les politiques agissent en fonction des grands Trusts uniquement omettant de s’occuper des peuples et n’ayant qu’un vision a très court terme...Bientôt le retour du cheval.. ?


    • Bertrand Cassoret Bertrand Cassoret 23 janvier 2014 11:51

      L’hydrogène n’est pas une source d’énergie mais un moyen de stockage. Le problème de pouvoir fournir assez d’énergie pour nos besoins reste donc entier : pour sortir du nucléaire et des énergies fossiles, il faudrait une fois les problèmes de stockage des énergies intermittentes résolus, diviser par au moins 2 la consommation d’énergie.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 23 janvier 2014 17:21

      On reste toujours dans la confusion entre sources d’energie et vecteurs. Comme l’electricité, l’hydrogene transporte l’energie mais n’en crée pas, sauf si on pense fusion... C’est un peu comme vouloir s’enricher en utilisant une autre carte de crédit...


      .PJCA


    • Zeb_66 23 janvier 2014 19:35

      Vous avez tous deux raison,je me demandais si quelqu’un allait relever cette

      confusion incroyable, mais bon, si maintenant ce sont les parlementaires

      qui montrent la voie à suivre aux scientifiques... smiley

      Nous vivons des temps formidables. smiley

      Pour résumer, ce que vous venez de dire, en effet, l’hydrogène est un VECTEUR et

      non une source d’énergie.

      Ces parlementaires devraient retourner à l’école rafraichir leurs connaissances !


  • claude-michel claude-michel 23 janvier 2014 09:01

    (la France a pris du retard)....La France prend toujours du retard pour notre futur tout le problème est là...Les gouvernants (successifs) ont été incapable d’entrevoir ce futur..ils en parlent mais ne font rien préférant s’occuper de leur avenir que celui du peuple.. !


    • Gabriel Gabriel 23 janvier 2014 09:11

      Ce pays prend du retard à cause des politiques qui depuis plus de 30ans ne sont plus au service de la nation et de ses citoyens mais au service des lobbies qui les arrossent.


    • amiaplacidus amiaplacidus 23 janvier 2014 10:52

      Et la France est toujours arc-boutée sur des solutions d’hier, sans proposer de solutions.

      Par exemple, le soutien à la sidérurgie des années 1970-80. N’aurait-il pas mieux valu investir cet argent dans la formation et la reconversion (mais une vraie reconversion) vers des industries d’avenir ? La Lorraine ne serait pas, sans doute, une région sinistrée aujourd’hui. Elle avait une main-d’œuvre de valeur reconnue et qui était toute disposée à se reconvertir.

      Autre exemple, le soutien à l’automobile aujourd’hui, alors que le monde entier sait faire des voitures et à meilleur cout qu’en France.

      C’est comme le Rafale, soi-disant présenté comme le meilleur avion de la génération, mais invendable parce que, entre autres, l’avenir est au drone et que la France ne peut rien offrir en la matière. Au fait, pourquoi faut-il dépenser maintenant plusieurs milliards d’€ pour moderniser le Rafale s’il est à ce point efficace, moderne et au gout du jour ?

      Dernier exemple que je cite (parmi une multitude) et pour revenir au sujet de l’article, le nucléaire. On veut continuer à développer une industrie qui n’a strictement aucun avenir. Il est vrai que le démantèlement va procurer de très nombreux emplois (et aussi augmenter considérablement le cout de l’électricité nucléaire). Vis à vis du nucléaire, on est aujourd’hui un peu dans la même situation que dans la sidérurgie des années 1980.

      Alors, pour quelles raisons la France accumule-t-elle échecs sur échecs ?
      Tout d’abord, une première remarque, ce n’est pas la France qui échoue, mais les élites « françaises ». Plus spécialement le patronat français qui préfère le casino financier et encaisser des plus-values et plutôt que d’investir dans l’industrie et la R&D.

      À cet égard, comparons avec un petit voisin, la Suisse, dans ce dernier pays, on investi, par habitant, grosso modo, deux fois et demi plus en R&D (public et privé) qu’en France.
      Résultat, malgré des couts salariaux deux fois plus élevés qu’en France la Suisse est un pays largement exportateur de produits industriels (c’est d’ailleurs le seul pays au monde, hors les pays pétroliers, qui exporte plus en Chine qu’il n’en importe). Et que l’on ne vienne pas parler des banques suisses, elles ne participent qu’en troisième position à la formation du PIB suisse, largement après l’industrie chimique et l’industrie des machine et horlogerie.

      Ce qui fait le succès de l’industrie suisse ?

      Des produits de qualité, bénéficiant largement des dernières technologies, et c’est là que l’on voit toute l’importance de la R&D.

      Et aussi, et là la France a largement, mais alors largement, à apprendre, le respect des délais de livraison.

      Un industriel qui commande une machine vitale pour sa production, préfère sans doute payer 20-30% plus cher, mais avoir une machine de qualité livrée dans les délais prévus.


    • anomail 23 janvier 2014 15:16

      "On veut continuer à développer une industrie qui n’a strictement aucun avenir. Il est vrai que le démantèlement va procurer de très nombreux emplois"

      Ils seront rémunérés comment, ces emplois ?

      Dans un contexte de dépression économique, ces centrales pourraient devenir un bien lourd fardeau.

      Espérons que :
      1 - On saura les arrêter avant un grave accident par défaut de maintenance.

      2 - On ne les laissera pas simplement à l’abandon faute de main d’œuvre suffisamment motivée.


  • robin 23 janvier 2014 11:02

    Pour info le controversé Randell Mills fait une démonstration de son réacteur à Hydrinos (état particulier de l’hydrogène où l’électrons serait plus près du noyau que l’hydrogène courant) le 28 janvier

    http://www.financialpost.com/markets/news/BlackLight+Power+Announces+Game+Changing+Achievement+Generation+Millions/9384649/story.html


  • Chabinpolitain 23 janvier 2014 12:58

    Petit détail dont il n’est rien dit !
    Le bilan énergétique qui reste jusqu’à preuve du contraire totalement négatif tant la production d’H demande plus d’énergie que ce qu’elle est en mesure de fournir...
    À côté de ces délires l’Espagne vient de dépasser le nucléaire en production d’énergie électrique d’origine solaire...
    Un milliardaire étazunien vient de passer pour 1 Mrd $ de commande de turbines d’éoliennes ( du jamais vu ) et il est très sérieusement envisagé que plus de 50% de la production électrique US soit à terme d’origine éolienne.
    Alors les délires technophiles qui ne pensent qu’en termes de « toujours plus » devraient commencer par résoudre ce qui est simple, les besoins à destination des voitures particulières ne sont pas franchement la priorité !


    • Abou Antoun Abou Antoun 23 janvier 2014 14:10

      Le bilan énergétique qui reste jusqu’à preuve du contraire totalement négatif tant la production d’H demande plus d’énergie que ce qu’elle est en mesure de fournir...
      C’est pourquoi rien ne se fera aussi longtemps qu’on ne trouvera pas un procédé simple et peu coûteux d’extraction de l’hydrogène, disons à partir de l’eau. Cela dit les problèmes de sécurité demeurent.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 23 janvier 2014 14:16

      Faut faire comme Beethoven et envoyer une lettre à electrolyse ...


    • anomail 23 janvier 2014 15:21

      Bonjour Abou.

      Ne vous inquiétez pas, le vendeur m’a assuré que le réservoir résiste à tout smiley

      Au pire les accidents de voitures deviendront aussi télégéniques que leurs homologues aériens, et la physique hollywoodienne semblera plus proche de la physique Newtonienne smiley


    • Croa Croa 23 janvier 2014 17:47

      « À côté de ces délires l’Espagne vient de dépasser le nucléaire en production d’énergie électrique d’origine solaire... »

      Oui, et elle avance aussi dans le domaine du stockage de l’énergie solaire sous forme de fluides surchauffés, une solution bien plus prometteuse à moyen terme que de passer par la production et le stockage d’hydrogène.


  • wawa wawa 23 janvier 2014 13:46

    L’hydrogène est une energie du futur ... et le restera.


    Tout ce que je souhaite c’est qu’il n’y ait plus de gaspillage d’argent public dedans, il y a plus rationnel a faire.

  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 23 janvier 2014 14:44

    Génial l’hydrogène quand on pense qu’il ne relâche que de l’eau : http://www.dailymotion.com/video/x1a1iq0_5-accidents-en-1-minutes_auto


  • Thom 23 janvier 2014 19:10

    « Produire de l’hydrogène à partir des énergies renouvelables permet donc de créer un cercle vertueux »

    ce passage me titille quelque peu, d’un point de vue technique il ne faut pas oublier la contrainte du rendement qui ferais que ce cercle vertueux est déficitaire en énergie globalement.

    • Le421... Refuznik !! Le421 24 janvier 2014 08:31

      Je vous invite à vous renseigner sur le net sur la puissance du gaz HHO.

      Evidemment, certains préfèrent les gaz de schiste.

      Là au moins, on salope tout pour de bon.

      Puisque c’est tout ce que nous savons bien faire, nous les hommes.


    • Thom 24 janvier 2014 20:49

      c’est de la fumisteries ce HHO que vous clamez comme miraculeux, cette « technologies » préconisent de faire exploser de l’hydrogène dans les piston d’un moteur essence !


  • Pere Plexe Pere Plexe 23 janvier 2014 19:24

    L’hydrogène n’est malheureusement pas une énergie.

    Sauf à considérer la forme hydrocarbure...bien connue. 
    L’article est donc basé sur une grossière erreur...

  • soi même 23 janvier 2014 20:09

    A chaque article que vous pondez avec une mesure métronomique , je constat que vous devenez de plus en plus au doux rêveur fumeux !

    Vous me fait pensé à l’anticipation des sciences techniques des années 50 pour les années 2000.

    Vous oubliez une donne, le monde est malade, et il est au bord du gouffre de l’inhumanité !


  • Ruut Ruut 24 janvier 2014 07:28

    Bon article qui pose les bonnes questions et montre de bons exemples.
    En effet le dihydrogène est le futur.
    Par contre l’état cela ne l’intéresse pas.
    Pas de TIPP.
    Pas ce taxe carbone.
    Pas de raison pour culpabiliser le vilain automobiliste parce que c’est un gros pollueur.

    Ce n’est pas pour rien que l’état fait tout pour tuer cette technologie.


  • Le421... Refuznik !! Le421 24 janvier 2014 08:28

    Il suffit de se renseigner sur le système HHO qui fonctionne parfaitement sur les voitures et qui n’est pas commercialisé parce qu’il suffit d’un peu d’eau distillé et une cuillère de bicarbonate pour faire de sérieuses économies d’essence.
    D’ailleurs, les ingénieurs dépenses des fortunes pour faire faire des études de consommation de véhicules dans des conditions impossibles tous les jours.
    C’est pour cela qu’il y a tant d’écart entre les consommations annoncées et celles réalisées sur le terrain.

    Il y a 20 ans, ma Visa diesel brut de pomme consommait 5l de gasoil... En roulant souvent à plus de 90, je suis honnête de le dire.
    Qu’avons nous fait comme progrès ??
    Hormis rendre les mécaniques intouchables par le propriétaire du véhicule...

    Bon, je parle bagnole, c’est juste pour l’exemple.

    Mais l’hydrogène, ou plutôt le HHO est une source d’énergie contenue...Dans l’eau !!

    Et assez facile à obtenir.


    • Thom 24 janvier 2014 20:39

      je suis désolé de dire ça de façon si abrupte mais vous ne semblez rien comprendre à la physique élémentaire, obtenir de l’hydrogène a partir de l’eau consomme plus d’énergie que l’hydrogène en produit a son tour, c’est un gouffre énergétique si vous voulez obtenir ce combustible ainsi.



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