vendredi 27 février 2015 - par Hervé Nifenecker

Il faut réglementer les émissions de CO2 des centrales électrique

Plus de 40% des émissions de CO2 proviennent de la production d'électricité par des centrales utilisant des combustibles fossiles (charbon, lignite, gaz naturel, fioul lourd). Or on sait parfaitement produire de l'électricité sans ou avec de très faibles émissions grâce à des techniques « dé-carbonées ». Il est aussi possible de capturer et stocker le CO2 émis dans les fumées des centrales à flamme utilisant des combustibles fossiles. A l'occasion de la COP21 les états doivent s'engager à ne plus autoriser le démarrage de nouvelles centrales utilisant des combustibles fossiles sans système opérationnel de Capture-Stockage de CO2

Le secteur de production d’électricité, premier émetteur mondial de CO2 peut et doit aller vers « zéro » émissions.

La France, est, non seulement, le pays organisateur de la très grande conférence COP21 (Conference of the Parties 21), mais, en assurant la présidence, elle a un rôle très important pour aboutir à des engagements significatifs des états participants. Les Ministères des Affaires Etrangères et de l’Environnement ont fait de la préparation de cette conférence une de leurs priorités. Le Président parcourt le Monde pour que la COP21 soit un succès.

Toutefois, à l’heure actuelle il ne semble pas qu’émerge une stratégie claire pour aboutir à un résultat significatif et le spectre de l’échec de la conférence de Copenhague reste présent dans tous les esprits, même si les engagements récents de la Chine et des USA sont des signaux positifs.

Dans cette situation compliquée, une approche rationnelle demanderait de choisir les actions les plus efficaces pour diminuer les rejets de gaz à effet de serre. Quels sont les secteurs les plus émetteurs de CO2 ? Et quelles sont les technologies les plus faciles à mettre en œuvre, particulièrement dans ces secteurs ?

Le tableau 1 montre que, à l’échelle mondiale, le secteur de loin le plus émetteur est celui de la production d’électricité qui représente 41% des émissions alors que celui des transports n’est responsable que de 22%.

Or on sait parfaitement produire de l’électricité très peu carbonée, à l’aide d’énergies renouvelables (hydraulique, solaire, éolienne) ou nucléaire. Le tableau 2 est témoin du fait que les mix énergétiques des pays influent de façon décisive sur leurs émissions de CO2. Pour l’avenir, des institutions comme le GIEC, l’AIE, l’OCDE accordent une grande importance à la capture et au stockage du CO2 résultant de la combustion (CSC). Ils envisagent des stockages dépassant largement le millier de milliards de tonnes avant la fin du siècle. Or, si les techniques de capture du CO2 sont connues depuis longtemps, les essais de stockage sont limités à l’ordre du million de tonnes par an, alors qu’on vise au moins 10000 fois plus. De deux choses l’une : ou bien on ne parle de CSC à grande échelle que pour poursuivre l’usage du charbon et du gaz en attendant « Godot », ou bien, on est sincère et il faut alors lancer d’urgence un vaste programme de CSC.

 

 

Production d’électricité

Transport

Industrie

Résidentiel

Autre

%

41

22

20

7

10

Tableau 1 

Emissions relatives (%) de CO2 par secteur d’activité dans le monde.

Le tonnage de CO2 émis dans le monde est de 33 milliards de tonnes par an

 

 

Pays

CH

S

F

DK

UK

DE

USA

Chine

kgCO2/kWh

0,007

0,041

0,078

0,385

0,507

0,512

0,610

1,049

 

Tableau

Intensité carbone de la production électrique pour différents pays

La CSC, à quelques exceptions près, coûte cher (très approximativement, elle double l’investissement initial et augmente le coût du kWh de 50%). Les opérateurs, qui ne sont pas des philanthropes, ne sont donc pas incités à développer cette technique. Schématiquement deux approches peuvent être envisagées pour les amener à investir dans la CSC :

  • une taxe carbone qui soit à un niveau suffisant pour que la CSC soit rentable ? Le niveau de la taxe nécessaire est estimé à plus de 100 euros par tonne de CO2. Le coût moyen de l’électricité augmenterait de 50%. Une telle augmentation brutale serait économiquement insupportable. Il faudrait donc et l’étaler et retarder la mise en service de centrales équipées. Le contrôle des efforts des états sera très difficile, et la prévisibilité des résultats extrêmement aléatoire
  • Utiliser la réglementation en imposant à toute nouvelle centrale d’être équipée d’un système de CSC opérationnel. La durée de vie des équipements étant de l’ordre de 30 ans, le parc de centrales à flamme serait « propre » au bout de cette période. La disposition d’une électricité produite avec très peu de rejet de CO2 permet aussi de dé-carboner le secteur des transports (véhicules électriques ou à hydrogène) et celui de la production de chaleur. Une objection contre cette approche est qu’elle défavoriserait les pays en voie de développement qui ont besoin d’une électricité bon marché et dont les possibilités d’investissement sont limitées. Bien évidemment, l’installation de systèmes de CSC devraient bénéficier du Mécanisme pour un Développement Propre (MDP), éventuellement amélioré. L’application de normes réglementaires a montré son efficacité dans de nombreux domaines : généralisation des centrales à charbon avec retraitement des fumées limitant considérablement les émissions d’oxyde de soufre et d’azote ainsi que celles de poussières, généralisation des normes sécuritaires et d’émission pour les véhicules automobiles etc.

La COP21 donne l’occasion à la France, particulièrement bien placée pour le faire puisque sa production d’électricité est déjà peu carbonée tout en étant compétitive, d’inciter ses partenaires à ne plus autoriser le démarrage de nouvelles centrales utilisant des combustibles fossiles sans système opérationnel de Capture-Stockage de CO2 opérationnel. C’est le sens de la pétition adressée au Président de la République Française, postée sur le site Avaaz :

 

 

« Supprimer les émissions de CO2 dans le secteur de production électrique  » (https://secure.avaaz.org/fr/petition/President_de_la_Republique_Francaise_Supprimer_les_emissions_de_CO2_dans_le_secteur_de_production_electrique/)

https://secure.avaaz.org/fr/petition/President_de_la_Republique_Francaise_Supprimer_les_emissions_de_CO2_dans_le_secteur_de_production_electrique//?launch



11 réactions


  • Diogène diogène 27 février 2015 13:23

    Contributions approximatives à l’effet de serre des principaux gaz, d’après le GIEC :

    L’effet des nuages est double. Le premier est négatif car les nuages diminuent l’énergie absorbée par effet « parasol » (augmentation de l’albédo), le deuxième est positif puisqu’il traduit un effet de serre. Les deux termes sont très grands : en moyenne annuelle, environ – 47 Wm-2 pour l’effet d’albédo et +29 Wm-2 pour l’effet de serre. Globalement donc, l’effet d’albédo l’emporte et l’effet résultant des nuages est de refroidir la planète.


    Faut-il taxer les nuages ?


    • Cassiopée R 27 février 2015 14:50

      @diogène

      C’est complètement con comme raisonnement, ça signifie qu’il n’y a pas de mécanismes naturelles dans la biosphère, bien sûr qu’ils contribuent au climat, mais il y a des rejets de Co2 d’origine humaine qui dérègle cette mécanique.


    • Diogène diogène 27 février 2015 17:24

      @Cassiopée R
      c’est toujours un grand plaisir d’être traité de con par quelqu’un comme vous, Cassiopée...



    • Cassiopée R 27 février 2015 20:18

      @diogène
      C’est votre raisonnement qui est con, vous confondez.


    • JC_Lavau JC_Lavau 5 mars 2015 17:50

      @Cassiopée R :
      Que voilà un article de foi !
      Et si une fois dans ta vie, tu ouvrais un cours de physiologie végétale ?
      Non ?Trop dur pour tes dons de prophète ?

      Ou la carte établie par satellite des reverdissements au cours des trente dernières années ?


  • Pere Plexe Pere Plexe 27 février 2015 20:07

    ...c’est vrai qu’Areva a grand besoin de soutien !


  • jacques 1er mars 2015 12:15

    Mais oui pépére, donc il faut sauver areva ? loupé..


  • raymond 2 2 mars 2015 20:30

    L obbyste nucléaire masqué a encore frappé.


  • JC_Lavau JC_Lavau 3 mars 2015 14:51

    Foutage de gueule intégral, cette propagande carbocentriste.
    Il y a eu des glaciations terribles, la « Terre boule de neige », avec vingt à trente fois plus de dioxyde de carbone atmosphérique qu’à présent. Et plus de 99 % d’extinction de vie.
    Et lors des glaciations archéennes, il y en avait encore bien davantage.

    Un foutage de gueule qui profite à fond de l’ignorance totale du grand public, que ce soit en physique, en physico-chimie des solutions, en géosciences et en physiologie végétale, et de sa mémoire de moustique, en Histoire.


    • Hervé Nifenecker Hervé Nifenecker 3 mars 2015 16:19

      @JC_Lavau
      Tandis que vous, vous avez une immense culture sauf en ce qui concerne la politesse.


    • JC_Lavau JC_Lavau 3 mars 2015 18:46

      @Hervé Nifenecker.

      La propagande au service d’une escroquerie (« climatique ») est à présent le coeur de ta vie. Souffre qu’on t’estime autant que l’escroquerie en question, à l’échelle planétaire.

      Mais rien ne t’empêche d’accrocher ton char à une toute autre étoile, tu es libre. Es-tu libre, finalement ?


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