mercredi 15 septembre 2010 - par Mengneau Michel

L’eau, bien commun de l’Humanité ?

 L’eau : Bien commun de l’humanité, je me souviens d’un écrit de Riccardo Petrella dans lequel il cherchait la meilleure formulation pour ce qui nous appartient tous : l’Eau.

 La formule de Bien commun est restée semblant la plus significative pour définir l‘un des patrimoines de l’homme, ce dont nous sommes tous propriétaires, locataires ou usagers, peu importe, l’eau étant à personne et à tous en même temps.

 Sans doute que la définition ne doit pas être bonne puisque S2C Global système Inc., société étasunienne vient de mettre en place un système de convoyage d’eau douce provenant d’un lac d’Alaska en direction de l’Inde. Pas une bagatelle, puisque le premier voyage par super tanker devrait être de 156 000m3. Ceci étant lié à de nouvelles infrastructures portuaires situées sur la côte ouest de l’Inde permettant d’alimenter et distribuer l’eau dans les régions proches ou pays demandeurs.

 De prime abord tout laisserait à penser qu’il s’agit d’une opération humanitaire, d’ailleurs la communication est suffisamment insidieuse pour le suggérer, que nenni, il s’agit bel et bien d’une opération commerciale, du vulgaire business, en somme.

 Donc, une société privée de San Antonio au Texas va pomper de l’eau des montagnes d’Alaska pour la vendre aux Irakiens puisque les installations portuaires destinées de la côte ouest de l’Inde pourront desservir les pays du Golfe. Déjà cette opération s’appelle du vol étant donné que ladite société commercialise quelque chose qui ne lui appartient pas. Alors pour se donner bonne conscience, un des arguments utilisés est que l’on facture surtout le conditionnement, le transport, les frais d’exploitation, du pompage qui se fait à Sitka en Alaska. Il n’empêche, et quoi qu’on dise, que l’on met sur le marché un produit à l’origine gratuit.

La seconde constatation est qu’à l’époque où l’on parle de plus en plus de relocalisation on utilise un transport lointain et super polluant pour véhiculer de l’eau. Coûts importants, pollutions qui pourraient être évités en subventionnant des recherches en eau locale. Mais dans ce cas là on n’entre plus dans un système commercial, mais dans un service rendu aux populations, ce qui est en réalité le cadet des soucis des capitalistes.

D’autant qu’on oublie aussi souvent que dans les pays développés un gaspillage monstre de l’eau se fait au jour le jour. Lave-vaisselles, W-C mal utilisés, baignoires, lavages répétés des véhicules, piscines personnelles, arrosages de pelouse, golfs, etc. la suite est longue sur laquelle nous avons à réfléchir. Il existe d’ailleurs une solution qui serait imparfaite dans la mesure où il n’y a pas de plafonnement des revenus, mais qui néanmoins mériterait d’être essayer, c’est, à travers la reprise en main de la gestion de l’eau par la collectivité, aller vers la gratuité de la partie usage de l’eau (alimentations, ablutions) et surtaxer le mésusage comme l’arrosage des pelouses.

Nous devons donc faire barrage à la marchandisation de l’eau, à l’hégémonie de la mondialisation capitaliste, c’est donc au moindre échelon que l’on doit gérer l’eau potable ainsi que les eaux résiduelles ou usées. La commune est le lieu idéal et l’avenir sera probablement dans des régies municipales qui remplaceront la SAUR, Véolia, la Lyonnaise des eaux et consorts. Lors des prochaines municipales c’est un combat à mener, que l’on peut aussi déjà commencer.

Il a commencé d’ailleurs puisqu’en sud Vendée, Charente-Maritime et Deux-Sèvres des actions sont menées -entre autre contre les bassines* dont deux vont de nouveau être mis en chantier en sud Vendée. Il s’agit de deux réserves d’eau importantes avec bâches plastiques posées en milieu de plaine et remplies par l’eau du Marais Poitevin ou forages. Mais la perversion du système veut que soient une grande partie les subventions publiques qui permettent qu’elles existent, qui plus est, pour seulement les besoins d’une petite poignée d’agriculteurs (cinq pour une des futures bâches) cultivant du maïs destiné à l’exportation. Avec, en plus, une aide à l’arrosage à travers la PAC, plus des tas de facilité, et ceci afin d’alimenter le port de la Rochelle -la Rochelle pouvant devenir essentiellement un port céréalier avec la baisse des importations de bois exotique- en céréales qui iront en Mauritanie (par exemple) dérégler le commerce local par des prix trop bas, ayant pour conséquence de l’immigration puisqu’il n’y à plus de travail sur place.

 La reprise en main de l’eau à l’échelon humain permettra aussi des coûts moins élevés et sans doute que les économies ainsi faites permettraient la recherche en eau locale et le traitement des eaux usés dans des pays moins évolués ; le tout, naturellement, avec une attention soutenue sur la consommation et l’économie de ce bien si précieux qui appartient à tous.

 Ref : http://www.s2cglobal.com

 Voir le film : « Pour quelques Grains d’or » de David Briffaud et fabien Mozzocco.

 http://le-ragondin-furieux.blog4ever.com

 



9 réactions


  • plancherDesVaches 15 septembre 2010 15:09

    Bien vu de rappeler que la bataille de l’eau ne fait QUE commencer.

    Pour rester dans notre zone : lors de l’été 2009, un tanker est parti de Marseille pour ravitailler l’Espagne en eau douce.
    Un article de presse d’il y a deux jours alertait sur le taux de sélénium proche voire supérieur à la limite dans les captages de plus en plus profonds de la région parisienne ainsi que le Nord...

    Boire sera de plus en plus cher.


    • anty 15 septembre 2010 16:18

      Boire sera de plus en plus cher.

      C’est vrai

      mon litre de gnole quotidien me coûte chaque année plus cher

      mais attention

      je pense moi

      aux pays pauvres

      je ne bois pas de l’eau

      parce que c’est un geste écologique

      puis cela permet aux africains de boire le surplus d’eau que je ne bois pas

      puis çà rouille son homme (il suffit de lire des co..... de agoravoxiens qui sont en général pires que les miennes )

      puis c’est un geste citoyens

      cela permet à enrichir l’état grâce aux exportations d’eau vers les pays nantis de matières prémières comme l’Algerie

      Allons enfants de la patrie ......


  • Catherine Segurane Catherine Segurane 15 septembre 2010 16:00

    Attention à ce genre d’expressions juridiques, car, di l’on n’y prend pas garde, le droit à l’eau deviendra opposable, et opposable à qui ? A nous Français.

    Nous avons la chance que notre pays soit bien pourvu en eau.

    Ne nous la laissons pas voler par des pays qui ne nous donnent pas leur pétrole.


    • anty 15 septembre 2010 16:06

      Ah
      si vous volez mes idées çà n’ira pas comme çà

      Bon trasmission des idées je présume....


  • anty 15 septembre 2010 16:04

    De prime abord tout laisserait à penser qu’il s’agit d’une opération humanitaire, d’ailleurs la communication est suffisamment insidieuse pour le suggérer, que nenni, il s’agit bel et bien d’une opération commerciale, du vulgaire business, en somme.

    Vous en avez de bonnes

    Et si votre titre était plutôt :

    Le pétrole le bien commun de l’humanité

    sachez le

    le pétrole est plus rare que l’eau et on a rudement besoin dans toute les économies mondiale

    on en a besoin surtout dans l’agriculture qui fait vivre des milliards de personnes

    J’ai donc consulté Wiki 

    pas de chances j’ai constaté avec consternation que ce produit de base EST PAYANT

    même pour les pays le plus pauvres

    C’EST DEGUEUX

    Que fait le looby des bienpensants d’AV


  • Didier 67 Didier 67 15 septembre 2010 17:58

    Bonjour l’auteur,

    Pour faire barrage à cette marchandisation de l’eau, je vous propose de rejoindre l’initiative relayée ci-dessous, qui vise à obtenir un point gratuit d’accès à l’eau par territoire (ce n’est quand même pas la mer à boire....)

    L’eau est à ce point primordiale que dans la Bible, il n’est même pas question de sa création.
    Gen.1, 2 : « Or, la terre n’était que solitude et chaos ; des ténèbres couvraient la face de l’abîme, et le souffle de Dieu planait sur la face des eaux. » Ce n’est que le deuxième verset, rien n’a été nommément créé et l’eau est déjà là !

    PROJET DE L’EAU

    Je suis un rêveur.

    J’élabore en pensée des ébauches, des conversations imaginaires et des solutions silencieuses à des problèmes criants.

    Je me tiens éloigné de ces assemblées, où l’on nous explique comment les choses pourraient (devraient) aller, et quel déficit d’action au niveau européen ou mondial il convient de combler pour que cela se passe mieux.

    Ce que j’aimerais, c’est participer à une action concrète, avec un résultat palpable, une initiative citoyenne..


    J’ai donc rêvé et m’est apparu qu’il est souhaitable et possible que je puisse dans chaque ville et village de France accéder à de l’eau potable, gratuitement et à toute heure.

    Pourquoi  ? Parce que je suis souvent en déplacement professionnel, qu’il fait parfois très chaud et que je souhaite pouvoir me désaltérer même si les commerces sont fermés et même si je refuse de payer.

    Je ne serai(s) pas le seul à bénéficier de l’installation systématique d’une pompe à bras avec un petit bassin de récupération dans chaque village ou quartier.

    Il s’y verrait vite des personnes âgées, des amoureux, des élégantes avec chien, des Amis du lundi de Pentecôte, des voyageurs pauvres, des cervidés, des écervelés, des oiseaux... .

    Question  : pourquoi t’associer à ce « projet de l’eau » ?

    a) Parce qu’il comporte une phase préliminaire de réflexion et qu’une de tes spécialités, c’est bien le jus de cerveau. Toutefois, il ne s’agit pas ici de réflexion dans l’éther du politiquement idéal, mais de mettre au point une stratégie, point par point.

    b) Parce qu’ensuite se présente une phase d’action et de rencontres avec pour objectif d’assurer l’adhésion au projet et la publicité de cette adhésion. L’action consiste ici à se présenter et présenter l’idée ; il s’agit d’initier, quartier par quartier, village par village, un mouvement citoyen fort et revendicatif.

    c) Que se passera-t-il ensuite ?

    - Soit la municipalité ou l’opérateur privé refuse, parce que l’idée vient d’ailleurs.

    - soit le projet est accepté parce que dans le cas d’un point de distribution supplémentaire quand il en est géré plusieurs milliers à proximité, le rapport bénéfice en termes d’image/coût est imbattable. Dans ce cas, l’objectif sociétal est atteint et il reste à célébrer cette réussite par une grande fête, (ne pas oublier de m’inviter).


    C’est incroyable ce qu’il faut comme temps à un rêveur pour organiser ses idées de façon cohérente. Pour ce projet de l’eau, environ 5 ans et trois heures. Merci à toi de m’avoir lu. Si tu veux t’associer à cette action, contacte-moi.


    Coordinateur Projet de l’Eau

    [email protected]


  • anty 15 septembre 2010 18:11

    Amener de l’eau à son moulin .
    Ca coule de source .
    C’est comme un coup d’épée dans l’eau .
    Chat échaudé craind l’eau froide .
    Claire comme de l’eau de roche .
    Comme une goutte d’eau dans l’océan .
    Dans ces eaux - là !
    D’ici là il passera beaucoup d’eau sous les ponts .
    Etre comme l’eau et le feu .
    Fontaine, je ne boirai pas de ton eau .
    Heureux comme un poisson dans l’eau .
    Goutte à goute l’eau creuse la pierre .
    Il ne vaut pas l’eau qu’il boit .
    Il ne saurait trouver de l’eau à la rivière .
    Il n’à pas inventé l’eau tiède .
    Il y a de l’eau dans le gaz .
    Ils ont jeté le bébé avec l’eau du bain .
    Jamais ne se mélange l’eau et le feu .
    J’en ai l’eau à La bouche .
    J’étais tout en eau .
    La goutte qui fait déborder le vase .
    Mettre de l’eau dans son vin .
    Nager entre deux eaux .
    Naviguer en eau trouble .
    On engraisse pas les cochons à l’eau claire .
    Se jeter à l’eau .
    Se méfier de l’eau qui dort .
    Se retrouver le bec dans l’eau .
    Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse .
    Tous les ruisseaux vont à la mer .
    Un diamant de la plus belle eau .
    Un escroc, un imbécile....etc de la plus belle eau .

    Proverbes

    Chacun tire l’eau à son moulin. (proverbe français)
    Il n’est pire eau que l’eau qui dort. (proverbe français)
    Le viel éléphant sait où trouver de l’eau. (proverbe africain)
    L’eau fait pleurer, le vin chanter. (proverbe français)
    L’eau gâte le vin,la charette le chemin, la femme l’homme. (proverbe provençal)
    L’eau pour la peau, le vin pour la vitalité. (proverbe italien)
    L’eau va toujours à la rivière. (proverbe français)
    Les deniers publics sont comme l’eau bénite, chacun y puise. (proverbe italien)
    Ne préfère pas le vent à l’eau. (proverbe siamois)
    Nous ne connaissons la valeur de l’eau que lorsque le puits est sec. (proverbe anglais)
    Plus une eau est pure, moins elle a de poisson. (proverbe chinois)
    Quand tu bois de l’eau, penses à la source. (proverbe oriental)
    Unie à l’océan, la goutte d’eau demeure. (proverbe indien) etc...


  • Pyrathome pyralene 16 septembre 2010 11:15

    Regardez ces monstres de cupidité !!
    ils ont fait de l’eau ,de l’homme, des animaux et de la nature des marchandises.....
    La nature ne pardonnera pas....


  • aberlainnard 16 septembre 2010 17:26

    Voilà encore un sujet brûlant qui va empoisonner l’humanité au XXIème siècle en raison de la pression excessive qu’exerce l’homme sur le cycle naturel de cet élément.

     L’eau est un élément abondant sur la planète. Nous n’avons pas eu besoin de Veolia tant que Gaïa la purifiait gratuitement et donnait à tous les êtres vivants de la planète une eau propre à leur consommation. Gaïa est une usine de traitement écologique modèle. Elle prélevait l’eau salée des océans, l’adoucissait par évaporation avec la participation du Soleil qui la fournissait gratuitement en énergie, puis la transportait sur terre utilisant l’énergie éolienne. Elle en stockait une partie sur les montagnes sous forme de glace pour parer aux saisons plus sèches et en utilisait une autre pour arroser les plaines et les forêts. Là, après avoir arroser les plantes et les cultures des humains, les eaux étaient à nouveau judicieusement réparties. En surface, le surplus allait alimenter les ruisseaux descendus des montagnes pour donner des rivières et des fleuves qui se chargeaient gracieusement de la distribution en eau des populations qui avaient bon goût de s’installer sur leurs rives (et pour cause !). Enfin, ce qui restait de ce précieux fluide était filtré par le sol puis mis en réserve sous forme de réservoirs qu’on appèle nappes phréatiques, à la disposition des populations qui avaient choisi de vivre à l’écart des rivières et qui voulaient bien se donner la peine de creuser leurs puits. L’usine Gaïa se chargeait également et toujours gratuitement de la collecte des eaux usées pour les recycler. Une partie était assainie sur place par lagunage dans les marais ou par filtration dans les sols perméables et retournait sagement dans les réservoirs souterrains. L’autre partie des eaux usées non traitées était collectée par les fleuves et retournait directement aux océans qui savaient les traiter. Et le cycle recommençait ainsi, indéfiniment, calmement, sans hâte, mais toujours avec la même efficacité.

    Mais voilà, les hommes, toujours plus nombreux, toujours plus pressés et avides, ont perturbé Gaïa. C’est pas qu’ils étaient foncièrement méchants, les hommes ! Ils ont juste oublié une chose : c’est que l’usine de traitement Gaïa, comme toute usine, avait une capacité de production maximum, que les stocks de réserve étaient limités et qu’à vouloir forcer le rythme de production c’est le système cyclique dans son ensemble qu’il dégradait gravement.

    Mais l’homme est très très intelligent. Se rendant compte de la situation, il a inventé Veolia et ses sœurs pour secourir Gaïa. Et le génie humain s’est dit qu’il pouvait sûrement faire mieux et plus vite que Gaïa, et aussi gagner beaucoup de sous, bien sûr ! Alors, de géniaux ingénieurs ont pris les choses en mains. Et c’est vrai qu’en dépensant beaucoup d’énergie pour fabriquer et faire fonctionner des grosses pompes bien puissantes et en s’aidant de beaucoup de produits chimiques que le génie humain sait produire, ils ont pu nous fabriquer de l’eau (presque, pas toujours !) potable très très vite dans des cycles beaucoup plus courts que ne le fait Gaïa.

    Très heureux de l’extraordinaire réussite des ingénieurs géniaux, l’homme financier de Veolia se réjouissait de voir les hommes, toujours plus avides et dépendants de cette eau-là, pour arroser abondamment les champs afin de produire plus de maïs, prendre des bains dans les jacuzzi de leurs salles de bains, remplir leurs piscines privées, laver leurs merveilleux 4x4, arroser les terrains de golf bien verts. Il jubilait, le financier de Veolia.

    Oui mais… devant une telle réussite, les ingénieurs, pas si géniaux que ça au fond, se rendaient bien compte que leur capacité de production, elle aussi avait ses limites. En plus les boues plus ou moins toxiques et les produits chimiques utilisés participaient à accroître la pollution ambiante et donc à compliquer leur problème d’épuration. Ça allait coûter encore beaucoup plus cher.

    Mais le financier de Veolia s’en foutait, les consommateurs le payeraient encore mieux ; il était riche, il avait son jacuzzi, une piscine, son 4x4 bien propre et rutilant pour montrer sa splendide réussite du côté de l’avenue Kléber et au club de golf !

    Hé, les humains ! Ça va pas, non ?

    Arrêtez un peu de bousiller la planète, les gamins !

    Et si on vivait au rythme de Gaïa, ça serait pas un peu plus reposant, non ?

     

    D’accord avec l’auteur. C’est bien le niveau local qui est favorable à une ré-appropriation technique et économique,  de ce bien précieux qu’est l’eau. D’abord pour mieux maîtriser la consommation au plus près de son lieu d’utilisation. Ensuite pour passer en revue les solutions techniques d’épuration et choisir la mieux adaptée aux conditions locales et la moins perturbatrice pour l’environnement. En zone rurale, l’épuration naturelle par lagunage pourrait probablement être réalisée en beaucoup d’endroits, après étude de faisabilité, avec un minimum d’énergie ; juste un peu de temps.

     


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