L’impact de la pêche sur les dauphins mis en lumière sur les plages atlantiques
Alors que l’information est dominée par la grippe aviaire et le chikungunya, un échouage massif de dauphins communs est passé quasiment inaperçu. En trois jours, ce sont plus de 80 dauphins qui ont ainsi été retrouvés sur les côtes, depuis des Landes jusqu’en Loire-Atlantique. Des animaux qui, pour la plupart, portaient des traces de capture accidentelle.
Ces accidents de pêche ne sont pas rares, mais le nombre de dauphins retrouvés cette fois-ci sort du commun, alors qu’annuellement sont dénombrés 200 échouages sur la façade atlantique. En fait, il n’existe pas de chiffre officiel sur l’impact des opérations de pêche sur ces espèces. En effet, la plupart des dauphins tués par les filets pélagiques restent en mer et ne sont jamais comptabilisés. L’association Greenpeace avance le chiffre de 300 000 baleines, dauphins et marsouins. Elle précise que les tortues, les phoques et les requins sont également victimes de ces méthodes de pêche non discriminatoires. Les forts vents d’Ouest de ces derniers jours, qui ont ramené les corps sur les plages, permettent peut-être de se faire une idée plus précise de l’impact réel des chaluts pélagiques sur ces espèces. Si cet échouage reste exceptionnel, dix fois supérieur à ce que l’on observe normalement en cette saison, il reflète ce qui se passe en mer, et conduit à craindre que plusieurs centaines et peut-être milliers de dauphins sont victimes chaque année de la pêche dans le Golfe de Gascogne. Un Golfe qui abriterait environ 40 000 dauphins et autres petits cétacés, d’après les campagnes d’observation menées sur ce secteur.
Le fait est que pour compenser la chute des populations de poissons, les méthodes de pêche deviennent de plus en plus performantes et permettent d’aller chercher le poisson encore plus loin. Le plus gros chalutier du monde pêche en un mois autant de poissons que 7000 petits pêcheurs en une année. Mais cette pêche industrielle cause d’irréversibles dégâts sur les ressources halieutiques, les fonds marins et l’équilibre de milieux marins qui recèlent pourtant 80% de la biodiversité de la planète. Et du même coup, entraîne la mort d’un nombre considérable de mammifères marins, les mêmes que ceux qui ravissent les enfants dans nos Marinelands.