vendredi 8 septembre 2006 - par ÇaDérange

Pelamis à l’oeuvre à la mer !

Canalblog19J’ai eu l’occasion à plusieurs reprises de vous parler d’une nouvelle technique de génération d’électricité à partir de la domestication de la force des vagues. C’est ce qu’on appelle l’énergie houlomotrice en français.

C’est la firme écossaise Ocean Power Delivery qui a développé le concept que vous voyez ci-contre, un long serpent articulé en acier à l’intérieur duquel se trouve, aux trois articulations, un système de ressorts que l’énergie houlomotrice comprime et qui font fonctionner ensuite, en se détendant, un moteur hydraulique, lequel entraîne un alternateur. Le courant produit in fine est transmis sur la côte proche par des câbles en fibre optique.

Un seul ensemble Pelamis comme celui que vous voyez ci-dessus pèse 700 tonnes, est long de 170 mètres, pour un diamètre de 3,5m, et fournit 750KW d’élecricité. Il est prévu de les installer en ferme regroupant entre 3 et 40 machines, soit de 2,25 KW à 30 MW et amarré, contrairement à la photo ci-dessus, à 50 mètres sous l’eau.

La première ferme de ce type est donc en cours de constitution au large de la côte portugaise, au Nord de Porto, où elle sera exploitée par la Compania Energia Oceanica. Un autre concept d’origine hollandaise a déjà été essayé par cette société, mais sans résultat probant. Le coût de l’électricité produite est prévu atteindre trois fois celui provenant de l’éolien, qui est lui-même supérieur à celui de l’électricité thermique, et encore bien plus que celui du nucléaire.

Bonne chance à cette première tentative en vraie grandeur de maîtrise de l’énergie houlomotrice. Incidemment, Pelamis est le nom d’un monstre marin de la mythologie grecque.



17 réactions


  • candidat007 (---.---.122.128) 8 septembre 2006 15:23

    Ces serpents de mer ne sont pas trés esthétiques et sont sans doute dangereux pour la navigation. Avez vous déjà fait un papier sur l’énergie des courants sous marins ? Ce sont des sortes de turbines placées au fond de la mer dans les zones à fort courant.

    Il y a un projet dans le raz de sein en bretagne, et cette technologie est aussi déjà utilisée en Irlande. Elle s’apparente à l’énergie marémotrice mais adaptée aux courants marins. je vais vous chercher des références et de la documentation.

    C’est trés intéressant.


  • Stephane Klein (---.---.101.8) 8 septembre 2006 15:30

    Ca se nomme hydroliennes.

    Quant a ce serpents de mer, ils ne sont dangereux que pour le boulets qui ne les verraient pas et n’auraient pas de cartes marines. Car il est bien entendu que de tels dispositifs seront installes par fermes et duement balises en dehors des couloirs de navigation.

    Les thalasso-energies sont parmi les plus recentes de energies renouvelables et regroupent la maremotricite, l’houlomotricite, l’energie des courants et des grandients de salinite.


  • vigie 8 septembre 2006 17:25

    voila au moins une forme d’énergie qui va faire des vagues. A t’on une idée du rendement nominal d’une telle installation ?


  • François (---.---.239.195) 8 septembre 2006 18:00

    Etes-vous certain que l’énergie soit transmise par fibre optique ? Je pense plus qu’il s’agit d’un câble en cuivre... smiley


  • potzi (---.---.103.240) 8 septembre 2006 18:26

    cher CaDérange, votre article aura entre autre le mérite de nous (re)présenter un autre moyen de production d’énergie renouvelable, interessant de par le fait qu’il ne semble pas aussi nocif pour notre atmosphère que les « traditionnels » moyens de production dit thermiques (pétrole, charbon). Cependant, je crains que durant de longues années ces nouvelles sources d’énergie ne produisent qu’une « faible » partie de l’énergie electrique car ayant tout d’abord à faire face à de puissants lobbies (dont celui d’une autre source d’énergie, le nucléaire) mais surtout à un aveuglement généralisé presque suicidaire.

    Pour être franc, j’aimerais tellement croire en un réel engagement citoyen et politique pour renverser la vapeur avant qu’il ne soit trop tard. Mais je reste pessimiste ou réaliste, je vous laisse choisir. Enfin, s’ajoute une autre porte de sortie : l’Homme va bientot pouvoir aller sur Mars nous annonce-t’on ? Cela tombe bien car, si l’on en croit nos médias, la Terre sera à moyen terme invivable, son climat ayant tellement été dérêglé. Il faudra donc à l’Homme aller vivre ailleurs, sous scaphandre, et regarder sur écran plat le bon temps que ses ancètres auront connu, vivant sur une Terre oû tant de choses auraient pu être perennisées avec un zeste de courage.


    • Stephane Klein (---.---.113.119) 9 septembre 2006 01:33

      Alors soyez citoyennement exemplaire : installez des panneaux solaires thermiques et/ou PV (en plus c’est rentable ;)), roulez en voiture ecologique, economisez votre energie, investissez dans des fonds dedies aux EnR.....

      S’il y a bien une chose que permete de faire les EnR c’est de se prendre en main et de ne pas attendre que tout vienne d’en haut smiley


    • Pierrot (---.---.23.48) 21 septembre 2006 09:00

      Bonjour, la créativité humaine dans le domaine de la production d’énergie est immense et il n’y a pas de crainte de manquer d’énergie à long terme. Cependant la recherche, le développement, les prototypes et l’industrialisation d’une nouvelle technique demande souvent plus de 30 ans. Voyer le pétrole : plus de 70 ans. Le nucléaire : environ 50 ans.

      Pour les éoliennes, le solaire photovoltaïque, les hydroliennes, les réacteurs nucléaires de génération IV, la fusion nucléaire,le vecteur hydrogène, la géothermie profonde etc. en plein développement ne seront significatives en terme de production que vers 2040 au mieux.

      Bien cordialement.


    • Stephane Klein (---.---.113.119) 21 septembre 2006 23:55

      Puisque c’est vous qui le dites...... allons informer ces messieurs de Pelamis que leur invention n’a pas de sens


  • eole (---.---.81.142) 8 septembre 2006 22:16

    Il y a de plus en plus de projets qui cherchent à exploiter l’énergie immense des vagues, de la houle ou de la marée. La France a eu le grand mérite d’être un pionnier avec l’usine marémotrice de la Rance (depuis 1967, malheureusement depuis ....plus rien !

    Quelques exemples d’utilisation de l’énergie de la mer : http://eole.over-blog.net/article-1710909.html et http://eole.over-blog.net/article-2558692.html

    Pour répondre à Potzi, je pense que qu’il y a lieu de rester optimiste quant à la puissance d’invention de l’Homme pour trouver des sources d’Energie Renouvelables et malheureusement sa grande capacité à les gaspiller bêtement (soupir)


  • Plus robert que Redford (---.---.131.35) 9 septembre 2006 20:27

    Mon défunt papa qui a oeuvré en son temps sur l’usine marémotrice de la Rance (fin années 60...) en tant que spécialiste des turbines, m’expliquait alors que le problème quasi insurmontable à l’époque était de celui de la corrosion par l’eau de mer.

    Qu’en est-il maintenant de cet aspect de la question ??


    • alpha du centaure (---.---.1.1) 12 septembre 2006 17:30

      Sur ce système, les pièces mobiles sont à l’intérieur d’un caisson étanche, isolé de l’eau de mer. C’est une bonne astuce qui garantit une meilleure résistance à la corrosion.

      Malgré tout, vous touchez un point clé pour ce genre de produits, frères ou cousin du Pelamis. Les concepteurs ont déjà des difficultés à prouver leur intégrité en laboratoire, les prototypes ne marchent pas toujours (certains se sont retrouvés sur la plage), alors comment peut-on imaginer la fiabilité de machines plongées en milieu marin ?

      Pelamis est le plus abouti des concepts d’énergie houlomotrice. Malgré tout, je n’y crois pas pour les raisons suivantes :
      -  coût de production élevé : 23 centimes je crois pour la ferme Pelamis au Portugal
      -  maintenance difficile (normalement inclus dans le prix, mais j’imagine sous-estimée)
      -  impacts humains acceptables mais à ne pas négliger (obstacle à la pêche et à la navigation)
      -  et on ne peut pas anticiper la production


    • Stephane Klein (---.---.113.119) 21 septembre 2006 23:57

      Et les cassandre continuent a voire passer les trains en se disant qu’ils vont derailler....


    • Alpha du Centaure (---.---.1.1) 22 septembre 2006 10:30

      Qu’il est bon de laisser aller ces rêves au gré des flots !

      Je suggèrerais une approche moins philosophique. Je concède qu’on peut vouer ses espoirs dans cette technologie mais il faut les confronter à une analyse technique, économique et sociale.

      Techniquement, le Pelamis est le plus abouti des concepts d’énergie des vagues. Il ne génère aucune pollution. Mais il n’a pas la rentabilité économique suffisante et il occupe 1km² pour 10MW, surface réglementée voire interdite à la navigation. D’autre part, c’est une production d’énergie intermittente.

      Le Royaume-Uni tente de développer ces techniques pour reconvertir son industrie pétrolière offshore. Après quelques investissements timides dans ce domaine, le gouvernement Britannique a choisi de revenir sur le nucléaire.

      Pour contraster avec vos rêves, il y aura lieu de s’intéresser à ces technologies quand le baril aura dépassé les 150USD.


  • roumi (---.---.74.206) 9 septembre 2006 20:51

    un petit complement a cet article

    http://www.brest-ouvert.net/article1034.html

    roumi


  • louloup (---.---.90.57) 1er octobre 2006 14:32

    A ma connaissance, les fibres optiques transmettent plutôt de l’information [sous forme de bit : 0 ou 1 (soit : allumé ou éteint)], mais peu d’énergie... Par exemple : pour votre conditionneur (TV) préféré, les informations arrivent via l’antenne, via un « cable » à fibre optique, voire via une prise de téléphone, etc... mais l’énergie utilisée pour le faire fonctionner arrive par le réseau « EDF » 220V/50Hz en fil de cuivre. Agora-voxement, Daniel


    • Alpha du Centaure (---.---.1.1) 3 octobre 2006 10:30

      Les fibres optiques sont en effet installées pour transférer les signaux de contrôle-commande. L’énergie est quant à elle évacuée par des câbles de puissance en triphasé (trois câbles de cuivre, un par phase), généralement à des tensions atteignant 33kV pour ce genre d’application.

      Le câble est posé sur le fond et remonte en caténaire libre jusqu’au Pelamis.


  • Luc Luc 31 octobre 2006 20:03

    Cher Caderange.

    Permets moi de rectifier quelques erreurs dans ton article :

    (1) Le Pelamis sera bien arrimé en surface (comme sur la photo) et non pas sous l’eau. Mais il le sera dans une zone où il y a 50 mètres de fond. Pelamis flotte, et produit du courant en ondulant à la surface sur la houle du large, c’est le principe même du concept.

    (2) Le Pelamis fait 120 mètres de long et non pas 170 mètres de long.

    (3) Les fibres optiques ne permettent pas de transmettre de l’énergie, juste de l’information. Mais ça, louloup et Alpha du Centaure te l’avaient déjà fait remarquer.

    Un fidèle lecteur,

    Luc


Réagir