samedi 26 décembre 2009 - par BlogHardi

Peut-on restaurer un espace naturel ?

   Un système écologique est très complexe, il contient un si grand nombre d’éléments qui interagissent en réseau qu’une modification de l’un d’eux va avoir des répercutions sur l’ensemble. 

 Toute intervention, sur de tels espaces, mérite donc une analyse approfondie des répercutions qu’elle peut entraîner de façon à ce que le résultat de l’action soit profitable et non préjudiciable.
 
 Il est d’abord vain de vouloir recréer un écosystème qui existait avant que l’empreinte humaine n’intervienne. Il est difficile d’avoir des données précises sur ce que l’écosystème contenait ; les facteurs physiques du milieu ont changé et les espèces qui existaient alors peuvent, pour certaines d’entre elle, avoir disparues. Il faut donc être modeste et n’avoir pour seul but que de soustraire l’écosystème aux facteurs qui le perturbent.
 
 Les constituants abiotiques d’un espace naturel sont peut-être les plus accessibles à la restauration : sols pollués, cours d’eau eutrophiques, zones humides dégradées… Cependant chaque cas mérite une étude précise avant de procéder à une intervention : recherche des éléments chimiques à l’origine de la pollution, localisation des déversements sources de l’eutrophisation. La régénération d’une zone humide sera encore plus complexe : est-il possible de la réalimenter en eau ? Faut-il remodeler les bassins de stockage de l’eau ou les réseaux d’écoulement ?
 
 Le rétablissement d’un équilibre biotique se révèle bien plus difficile. 
 
 La suppression d’une espèce invasive si elle n’est pas engagée très tôt est quasiment impossible (exemples du ragondin ou du frelon asiatique) on ne peut que se borner à en limiter l’expansion.
 
 L’introduction d’une espèce qui avait disparue est tout aussi hypothétique. Est-il judicieux de vouloir réintroduire l’ours dans les Pyrénées à partir d’un ou de quelques couples alors que leur multiplication sera handicapée par la consanguinité ?
 
 Les reforestations sont, elles mêmes, délicates ; quelles espèces faut-il replanter ? Nous sommes par ailleurs incapables de planter un mélange d’espèces qui représenterait ce que pouvait être la situation du milieu non dégradé. 
 
 En définitive, si l’homme peut rapidement dégrader un milieu naturel, il est bien moins habile pour le restaurer. 
 
 
 
Via le site BlogHardi


5 réactions


  • Bill Grodé 26 décembre 2009 15:09

    Je propose la réintroduction des dinosaures dans le bassin parisien.

    Ben quoi ? Les ours dans les Pyrénées, les loups dans le Mercantour c’est un début.
    Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ?


  • finael finael 26 décembre 2009 17:06

    En France, et plus généralement dans le monde, il n’existe pas « d’espace naturel ».

    Depuis des millénaires, des dizaines de millénaires l’homme (et d’autres espèces ce que l’on oublie généralement) a façonné son milieu, son paysage.

    Très peu de gens réalisent que, par exemple, la grande forêt amazonienne est le résultat de l’action humaine. A la fin de la dernière ère glaciaire il s’agissait de forêts isolées entrecoupées de savanes, landes, .... Ce sont des groupes humains, agriculteurs itinérants sur brûlis qui ont emmené avec eux, sans doute involontairement, graines et pousses qui ont résulté en ce magnifique foisonnement végétal. (sources : « La Recherche »).

    De plus, le climat a toujours varié ... et le milieu avec.

    Alors que veut-on dire par « restaurer » un hypothétique « milieu naturel » ?


    • Cro Magnon Cro Magnon 26 décembre 2009 17:52

      Les animaux contribuent, et ont toujours contribué, à façonner la nature en transportant graines, pollens... Les « humains » ne sont qu’une espèce parmi des millions d’autres....
      Quant aux variations du climat, nous savons tous qu’il a changé de multiples fois... Mais dans un monde de marketing et de libéralisme, autant profiter de la crédulité des peuples...pour s’enrichir....La vérité est ailleurs... ! Nos « gouvernants » sont avant tout des prédateurs de l’humanité !


  • Vladivostok 1919 Vladivostok 1919 26 décembre 2009 19:43

    Le problème, et ce que ne réalisent pas la plupart des gens, (en l’occurence le commentaire totalement abrutis de Bil Grodé) concerne l’échelle de temps, et donc la somme des destructions ayant eu lieu uniquement en ce siècle, et plus particulièrement ces 30 dernières années.

    La nature qui pouvaient se régénérer, ne le peut plus.

    Les espaces désertiques constituaient 47% des terres immergées à la fin des années 70. ce pourcentage est de 65% aujourd’hui.
    Malheureusement, le monde est plein de Bill Grodé, cette majorité d’incultes neuneux bienheureux, que peut de choses feront bouger.

    Bon article, mais beaucoup trop court.


    • finael finael 26 décembre 2009 21:57

      Je suis d’accord, sauf pour la brièveté de l’article : il donne à réfléchir sur un sujet rarement abordé.


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