vendredi 11 mai 2012 - par jmh3223

Produits écologiques ?

En 2012, nous sommes maintenant plus informés que jamais sur l'importance de faire attention à notre planète, de recycler, de composter, d'économiser l'énergie bref, d'être écologique. Cette nouvelle habitude nous porte à payer un petit extra pour des produits écologiques. Mais le sont-ils vraiment ? Plusieurs indices me font réellement douter sur la véracité de ces produits dits « écologiques ».

En effet, Jean-Sébastien Trudel, l'auteur du livre Le Grand mensonge vert, expose dans son livre que plusieurs compagnies ont tendance à rajouter des caractéristiques environnementales, de déformer la réalité ou d'exagérer certains faits, car l'impact sur les ventes est réel mais l'impact sur l'environnement est plus difficile à cerner. C'est souvent les étiquettes apposées sur les produits qui incitent les consommateurs à choisir une marque plutôt qu'une autre. Mais il faut savoir discerner ce qui est pertinent de ce qui ne l'est pas. Par exemple, la présence de produits naturels dans du nettoyant à vaisselle peut sembler à privilégier, mais certains produits naturels, comme le mercure ou l'arsenic, sont mauvais pour la consommation.

Mais le plus scandaleux est que la plupart des compagnies ont inventé leur propre certification écologique. En effet, il n'y a à peu près aucune règlementation pour la certification écologique. Par exemple, la populaire entreprise S.T. Johnson qui fabrique les produits Windex possède sa propre certification de produits ; liste verte. Cette certification « écologique » n'a reçu aucune vérification externe pour déterminer si ce logo respectait les lois environnementales pour être réellement certifié écologique.

Il n'y a pas seulement les étiquettes des produits qui posent problèmes ; les gens ont aussi développé des habitudes croyant être écologiques, mais ces gestes le sont beaucoup moins qu'on peut le croire. Premièrement, le recyclage ; le papier recyclé est souvent expédié en Chine, où il est désencré et blanchi chimiquement pour être réexpédié ici. Ce papier recyclé n'est donc plus écologique. Ensuite, le nouveau système de facturation en ligne ; on s'est, en fait, rendu compte que la plupart des gens imprimaient leur relevé de compte à la maison. De plus, les ampoules fluo compactes sont fabriquées en Chine avec de l'énergie non renouvelable, sont emballées dans du plastique à base de pétrole et sont transportées sur des milliers de kilomètres. Ces ampoules sont donc économiques mais pas écologiques.

Mais comment démêler toutes ces fausses étiquettes de celles qui sont réellement écologiques ? Pour l'instant, la seule certification officielle qui existe au Québec est le logo Ecologo d'environnement Canada. Les produits qui affichent ce logo répondent à des dizaines de critères strictes certifiés par des gens externes. EnviroLab est une compagnie de nettoyants écologiques qui affichent ce logo sur tous ses produits et qui mérite la reconnaissance car elle dépense beaucoup de temps et d'argent pour s'assurer de nous offrir la meilleure qualité possible.

Selon moi, il devrait y avoir un seul logo universel pour tous les produits écologiques pour que les consommateurs ne soient pas aussi indécis que maintenant avec autant de logos écologiques différents sur les produits qui ont augmenté de façon exponentielle depuis les cinq dernières années. Les gens sont, de toute évidence, prêts à payer un petit extra pour des produits écologiques, mais les compagnies devraient s'assurer de leur fournir des produits fiables et réellement écologiques.



11 réactions


  • al.terre.natif 11 mai 2012 10:25

    Article intéressant, juste un point sur votre conclusion :

    « Selon moi, il devrait y avoir un seul logo universel pour tous les produits écologiques pour que les consommateurs ne soient pas aussi indécis que maintenant avec autant de logos écologiques différents »

    C’est impossible à moins d’avoir un gouvernement mondial qui imposerais cette règle à tout le monde ... Et de quel pays serait la commission chargée de vérifier la bonne utilisation du logo ?

    Non, la vraie solution est de réfléchir avant d’acheter ! Oui, ca parait un peu con comme solution, mais tous ces logos n’ont qu’un seul but : nous permettre de ne pas réfléchir et acheter sans se poser de question (d’aucun dirait un gain de temps en fait pour le con-sommateur) ! Un seul et beau logo écolo mondial nous permettrait donc de ne plus jamais nous poser de questions sur ce qui est derrière ce logo.

    Les informations sont utiles, mais il est encore plus important de réfléchir, et se faire son propre avis, pas forcement en accord avec l’avis de l’industriel qui fabrique, vend et certifie ce produit.


    • epapel epapel 11 mai 2012 21:23

      La principale réflexion avant l’achat consiste à maximiser ce qu’on peut avoir avec une somme d’argent donnée.


    • al.terre.natif 14 mai 2012 17:03

      « La principale réflexion avant l’achat consiste à maximiser ce qu’on peut avoir avec une somme d’argent donnée. »

      C’est un point de vue. Avec ce point de vue, étiquettes ou pas, finalement ce qui vous intéresse c’est juste le prix au kilo, et hop comme ça vous avez ce que vous voulez : le moins cher, et vous maximisez donc le volume avec votre somme d’argent donnée.

      Mais l’article part déjà du principe que vous souhaitez ne pas trop polluer, ou ne pas trop consommer un produit polluant. Ce qui peut venir avant ou après le critère prix, en fonction des gens. Mais du coup le débat du prix me parait hors sujet ;)


  • Politeia 11 mai 2012 10:36

    « mais les compagnies devraient s’assurer de leur fournir des produits fiables et réellement écologiques. »

    Toutes les entreprises n’ont qu’une seule vocation : Faire de l’argent ! L’écologie est devenu un nouveau marketing, ça s’appelle le Greenwashing. Des logos plus ou moins fiables il y a en deux :
    Le logo AB et le logo Ecocert Européen. C’est pas la pannasse mais c’est déjà un bon début surtout pour le logo AB qui a un cahier des charges assez strict même si on se rend compte qu’il n’y pas ou très peu de contrôle pour les produits qui viennent de l’étranger.

    Concernant le Greenwashing, il nous envahi. Macdo qui devient vert, Areva et ça supperbe pub (qui a disparu un certain 11 mars 2011 bizarrement smiley ), Total, tous les constructeurs automobiles et j’en passe. Récemment, il est passé un reportage intéressant sur France 2.

    http://www.pluzz.fr/cash-investigation-2012-05-04-22h25.html


  • jacques lemiere 11 mai 2012 18:28

    EN premier si vous nous donniez ce que doit être un produit écologique, ou selon quel critères précis un produit peut être labellé écologique ?


    Je ne veux pas critiquer mais les termes natures nature, écologie environnement...utilisés à toutes les sauces ne veulent plus rien dire.

    Et on peut ajouter que si on veut raisonner en terme de système et ne pas se comporter en parasite moraliste de la société de consommation , vous devriez exiger un salaire écologique... d’où vient mon argent. ?..pour être en accord avec soi même il faudrait renoncer à une grande part de nos salaire puisqu’il est issu d’une économie qui vous semble mortifère...
    Pour illustrer de façon caricaturale il faut imaginer le rentier touchant des dividendes d’une société pétrolière qui pourtant n’achète que des produits écolo ou bio ou pourquoi pas du commerce équitable...

    • epapel epapel 11 mai 2012 21:24

      Conclusion logique et irréductible : nous sommes foutus.


    • al.terre.natif 14 mai 2012 17:15

      @jacques lemiere

      C’est exact. C’est pourquoi je penses qu’il faut réflechir par nous même. Un achat n’est pas anodin, tout comme une rentrée d’argent. L’argent n’ayant pas d’odeur, comme on dit souvent, si on ne se penche pas sur les activités de celui qui nous le prend ou celui qui nous en donne, c’est difficile d’être cohérent avec une critique de la société.

      « Vous devriez exiger un salaire écologique » : mais oui, c’est ce que font de plus en plus de personnes : si elles le peuvent, elles cherchent un travail en accord avec leurs principes !

      D’autres se dégagent progressivement du travail salarié pour monter leur propre activité.

      D’autres enfin, les plus « radicaux », essayent de se passer complètement de l’argent : pour la nourriture, le logement, ... tout en fait ! et certains y arrivent : comme Mark Boyle au Royaume Uni, qui à écrit un livre suite à 2 ans de vie sans aucun argent.

      Ce qu’il faut voir, c’est qu’une prise de conscience ne se fait pas en une seconde. Cela prend plus ou moins de temps selon la personne. Du coup, il ne me parait pas très utile de critiquer la cohérence d’un comportement « écologique » : peut être que la personne que vous critiquez est en train de changer et n’a pas encore réussi à se stabiiliser dans son nouveau fonctionnement.

      D’autre part, et pour finir, dans notre société actuelle, quelqu’un qui penses que l’argent qu’il touche est un problème, ne peux pas passer à 0 revenus facilement. Rien n’est fait pour les personnes qui n’ont pas ce précieux césamme, plus précieux encore qu’une carte d’identité (ben oui, ceux qui ont une carte mais pas d’argent ne sont pas mieux lottis que ceux qui n’ont pas de papier et pas d’argent non plus).

      Donc, oui, il y a des gens qui sont incohérents. Mais pas que dans l’écologie, et attentions aux critiques généralistes ;)


  • Le matou 14 mai 2012 11:02

    Le papier trié envoyé en Chine pour y être désencré et recyclé, puis rapatrié en France ?
    J’ai un gros gros doute là.... Vous avez une source fiable pour cette affirmation ?

    Concernant le désencrage, ce procédé est de très loin beaucoup plus écologique que d’abattre de nouveau arbres, de les transporter, puis de les transformer pour en faire de la pâte à papier (beaucoup d’énergie nécessaire), et de les blanchir (aussi).


  • pmontier 22 mai 2012 10:43

    Je partage à 100% ce constat qui est d’ailleurs confirmé par la dernière étude d’Ethicity, les consommateurs sont noyés par les logos et les fausses promesses écologiques.

    C’est justement le but du portail ecocompare.com d’expliquer pourquoi un produit est plus écologique qu’un autre (un produit 100% ecologique n’existe pas) et de proposer une étiquette unique, quelque soit la catégorie de produit. De nombreux eco-acteurs participent à mettre la pression aux marques pour qu’elles fournissent justement les informations nécessaires à l’évaluation des produits.


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