Quel sera l’Arbre de l’année 2013 ?
Alors que l’exécutif français sombre dans les abysses de l’impopularité, en grande partie plombé par un taux de chômage record, le moment est peut-être venu, le temps d’un vote non politique, de prendre un peu de distance avec les problèmes socioéconomiques. En élisant par exemple l’« Arbre de l’année »...
De quoi s’agit-il ? Après une première édition en 2011, Terre Sauvage et L’Office National des Forêts organisent un vote destiné à désigner l’Arbre de l’année 2013. Dans un premier temps (de mars à septembre 2012), des propositions émanant d’associations, écoles et autres collectivités ont été rassemblées. En octobre, un jury a sélectionné un arbre par région, et dès le 1er novembre 2012, les internautes ont été appelés à voter pour désigner leur arbre préféré dans la sélection retenue.
Ce vote en ligne sera clos dans trois semaines, le 1er juin 2013. La proclamation du résultat interviendra dans les jours suivants et donnera lieu à un reportage dans le magazine Terre sauvage. En parallèle, une exposition photographique sera mise en place sur les grilles du Palais de l’Unesco à Paris. Pour voter, rien de plus facile : il suffit de se rendre sur le site des organisateurs et de cliquer sur l’arbre de son choix parmi les 23 figurant dans la sélection.
Je ne suis pas breton. J’ai pourtant choisi de vivre en Bretagne. Par attirance pour les sites naturels de cette superbe région, par intérêt pour son patrimoine architectural et culturel, par goût pour son climat modéré, et par attachement à l’ouverture d’esprit de ses habitants. Tout cela pour dire que, bien qu’étant un simple Breton d’adoption, l’on pourrait me croire chauvin en lisant ce qui va suivre.
Il n’en est rien, la preuve en est que mon choix ne s’est pas porté sur le magnifique et vénérable tilleul sélectionné au titre de ma chère Auvergne. Car je l’avoue bien volontiers : j’ai voté sans la moindre hésitation pour l’arbre breton, de loin le plus original de la sélection à mes yeux tout en étant l’un des plus charmants proposés au vote des internautes par les organisateurs du concours 2013.
Il faut dire qu’il est réellement exceptionnel, ce chêne. Non par ses dimensions : avec ses 3 m de hauteur, ses 11 m d’envergure et son 1,80 m de circonférence du tronc, il ferait bien pâle figure comparé à ses impressionnants cousins des légendaires forêts de Brocéliande ou de Huelgoat. À ce détail près que ce porteur de glands est un arbre bonsaï. En soi, ce n’est déjà pas banal et suffirait peut-être à justifier la sélection, mais il se trouve que ce chêne est également prodigieux à d’autres titres…
Pas question pour notre ami le chêne bonsaï de se développer au sol comme un végétal ordinaire : c’est sur les dalles du toit d’un ancien colombier en granite du 17e siècle que ce chêne a pris racine il y a sans doute plus d’un siècle. Et c’est dans l’épaisseur des murs de ce même colombier, encore fréquenté par les pigeons de nos jours, qu’il a développé ses racines pour atteindre le sous-sol quelques mètres plus bas. Comble de la rareté : un deuxième chêne bonsaï, situé à l’opposé de son aîné sur la toiture du colombier, se développe depuis des années dans des conditions analogues pour la plus grande joie des visiteurs du site.
Pour admirer cet arbre prodigieux, c’est dans la commune trégorroise de Bégard (Côtes d’Armor) qu’il faut se rendre, et plus précisément dans l’ancienne ferme de Kernaudour, transformée il y a 23 ans en parc de loisirs pour petits et grands (Armoripark). Classé « Arbre remarquable » par le Conseil Général des Côtes d’Armor, le chêne bonsaï de Bégard décrochera-t-il le titre d’Arbre de l’année 2013 comme l’espèrent tous les Bégarrois qui en ont fait l’emblème de leur ville ? Réponse dans quelques semaines. En attendant, amis internautes, vous pouvez encore voter, soit pour ce chêne bonsaï, soit pour l’un de ses concurrents si votre choix diffère du mien.
Kenavo !
Photo : Jyg-10