vendredi 1er février 2013 - par Corinne Colas

Septième continent, vortex et îles inconnues !

Le septième continent...

 

"Tierra, tierra" a crié la vigie de la Pinta en 1492 ! Ce moment émouvant de la découverte du nouveau monde par Christophe Colomb, le bien nommé, a été conté avec ferveur à tous les écoliers de France et de Navarre.

Bercés par les plus mythiques explorateurs tels que Vasco de Gama, Marco Polo, Magellan et d’autres encore dès la plus tendre enfance, on n’imagine pas en réalité l’effet dévastateur de toutes ces histoires sur les petits aventuriers en herbe ou les lecteurs compulsifs des œuvres de Jules Verne.

En grandissant, ils apprennent peu à peu qu’il ne reste plus de terres ou d’île mystérieuse à découvrir sur notre planète. Ils en sont bien marris les pauvrets. Il leur faut alors se rabattre sur la science-fiction pour continuer à espérer des horizons lointains. Les plus matheux se tournent vers le ciel car l’astronomie est le dernier refuge des rêveurs.

Pourtant en ce début du XXIe siècle, ces jeunes devraient avoir de l’espoir. La petite minorité frustrée désirant non seulement crier : "terre, terre" mais aussi la fouler, verra bientôt ses vœux exaucés ! Nous pensions avoir tout conquis, quelle impudence ! Comme en 1492, un nouveau monde s’offre aux explorateurs…

  

Et cela grâce à notre incurie en matière de déchets !

L’alerte a été donnée par un marin américain Charles Moore (1).

Il est tombé dessus en 1997 dans le Pacifique Nord lors d’une course entre Los Angeles et Hawaï, soit une gigantesque plaque de déchets plastiques qu’il a mis plus d’une semaine à traverser. Depuis, celle-ci (2) a atteint 6 fois la superficie de la France et s’enfonce sous la surface sur 10 à 30 mètres de profondeur avec une densité pouvant atteindre les 750.000 morceaux par km².

Pour le moment, au-delà des cagettes et autres cochonneries qui signalent l’arrivée sur zone, cela s’apparente plutôt à une sorte de soupe de plastique déchiqueté en d’infimes débris, voire des particules difficiles à distinguer. A cause des courants marins, certains l’appellent aussi "vortex de plastique" en référence au phénomène appelé " gyres océaniques" sans lequel ceux-ci n’auraient pu être piégés. (3)

Les océans sont d’immenses poubelles. Du coup, on se doute bien que d’autres zones de convergence de débris existent. Bien des navigateurs l’ont constaté !

On a d’abord cru qu’ils avaient abusé du rhum quand ils prétendaient avoir découvert de nouvelles "îles" sur à peu près toutes les mers du globe. On s’est moqué, on a voulu les réduire au silence puis il a fallu se résoudre à accepter la joyeuse vérité : de nouveaux territoires sont en train de se former sur notre bonne vieille planète ! Certes, ces espaces ne sont que la pourriture de notre société consumériste mais c’est la marque de notre époque que de transformer de la merde en or.

Dans l’Atlantique Nord, c’est une plaque grande comme le Texas qui a été découverte depuis celle faite par le capitaine Moore. Nous qui manquons de place sur la terre, ne pouvons que nous réjouir de cette énième annonce ! 

Sixième continent, septième, huitième… où nous arrêterons-nous ?

C’est formidable parce qu’il est difficile d’imaginer que ces plaques de déchets vont arrêter de croître tant on sait les sacrifices auxquels se soumettent les populations supportant le mode de vie occidental. Les temps sont durs mais au supermarché, chacun et chacune se bousculent pour acheter le plus de plastique possible afin de contribuer à cet effort si louable. Merci à tous les pays les plus pollueurs de la planète, sans eux on serait encore en train d’ergoter sur le nombre officiel de continents sur notre terre ! Quatre, cinq, six… ? Peu importe finalement la définition ! De toute façon, pareilles aux tomates et aussi artificielles, même les îles poussent sans terre au siècle de la providence.

La "croissance" est le maître mot de notre économie, c’est acté que celle-ci s’impose dorénavant à notre géographie ! 

Pour ce qui concerne le Pacifique Nord, là c’est le pompon, la médaille en chocolat du caca positif à l’aune de la nouvelle écologie… car il est prévu que dans vingt ans, ce septième continent dépasse la superficie de l’Europe.

Depuis un moment déjà, nos gouvernements se sont échinés à nous expliquer que le propre de l’homme, c’est de s’affranchir des lois naturelles. Cela revient à dire qu’il nous appartient non seulement de dépasser les limites imposées par la nature en matière de procréation par exemple mais aussi de modifier notre environnement à notre guise. De ce côté-là, depuis le XIXe siècle, nous avons mis les bouchées doubles et le résultat est visible, c’est incontestable. De là, à faire naître sous nos yeux, de nouveaux espaces en mer, nous sommes enfin devenus les égaux des dieux de l’Olympe, mazette ! Et encore, eux ont fait disparaître l’Atlantide ! Nous, nous sommes capables d’en créer plusieurs à notre image !

Attendons un peu et nos enfants devenus grands pourront y planter un drapeau ! Modernité oblige, nos vigies du futur ne crieront pas "terre, terre" mais "plastique, plastique" ! Ce n’est pas un mal puisque le crédo de l’homme nouveau, c’est le recyclage. 

En effet, on peut envisager d’en tirer profit de diverses manières. Les têtes de choux se sont donc penchées sur le problème… euh pardon, se sont donc penchés sur l’opportunité.

« En 2009, le cabinet d’architectes néerlandais WHIM propose de transformer ces « faux continents » de plastique en véritable territoire. Il suggère la création d’une île flottante artificielle, « recycledisland », composée des mêmes matériaux polluants qui flottent aujourd'hui dans les océans. Cette île, située dans le Pacifique Nord, serait habitable et apte à accueillir les réfugiés climatiques, de plus en plus nombreux. Dans l’esprit de ces architectes, elle devrait constituer un modèle de préservation de l’environnement, un idéal d’autosubsistance entièrement consacrée à l’écologie. » (4)

Précisons chers lecteurs qu’au départ, ce projet était une provocation car l’inertie de nos dirigeants mondiaux en matière de protection des océans, a de quoi crisper tous ceux qui n’ont pas "la tête dans le sac". Voir en détail : http://www.recycledisland.com/

Mais "en Idiocratie, rien n’est impossible" selon le dicton de notre siècle. Cette idée ne semble donc pas si absurde dans les médias.

Mieux, elle semble utile (sic) : " (..) ne serait-il pas agréable de doter les futurs réfugiés climatiques avec une nouvelle maison durable ? Non pas que quelqu'un aurait forcément envie de vivre sur un morceau de plastique flottant, mais l'idée de prendre des ordures et les transformer en quelque chose d'utile est toujours à réfléchir. » (5)

Ah que ne ferions-nous pas pour le bien des pauvres !

Plus sérieusement, il est entendu que le problème du nettoyage de ces déchets dans certaines zones maritimes ne peut être résolu en l’état actuel du droit international de l’environnement. De fait, la responsabilité de personne n’étant engagée quand « cela appartient à tout le monde », ce sont toujours les mêmes solutions qui sont proposées au niveau mondial : une taxe environnementale à la façon de celle préconisée pour les transactions financières, instaurer une nouvelle autorité supranationale ou accorder en la matière de plus grands pouvoirs à l’ONU. On sait par exemple que « le beau monde » attend avec impatience une catastrophe, voire une pandémie pour nous « protéger » malgré nous, et que ce soit en matière économique ou environnementale, plutôt que la coopération, certains réclament à cors et à cris un gouvernement mondial soi-disant pour permettre de régler définitivement les nombreuses tensions dues notamment aux prérogatives des uns et des autres et leur inaptitude à enrayer le désastre sur le plan écologique ou financier (les deux étant indissociables).

Malgré de multiples rapports alarmants qui sont remis régulièrement notamment aux 'Nations Unies', c’est le statu quo en ce qui concerne précisément la mort des océans à cause du plastique. On préfère pousser des cris d’orfraie sur "la gestion" de moins en moins "durable" des "ressources" tout en laissant faire… Surtout évitons de parler "plastique", les gens pourraient réaliser que le poisson pêché en mer est aussi immonde que celui des pêcheries industrielles. La carotte (un peu) bio, c’est encore possible, le poisson bio n’existe plus, qu’on se le dise ! Il y a le plastique qui flotte paresseusement en surface et celui qui coule, nettoyer le fond des océans paraît mission impossible, l’adage "loin des yeux, loin du cœur" prend tout son sens et pourtant cela finit dans nos assiettes.

Lorsque la dégradation sera irréversible (déjà en cours), alors comme en temps de guerre, on ne nous demandera pas notre avis. L’organisation des sociétés est ainsi faite que tels des enfants gâtés et irréfléchis, l’on attend toujours que l’on nous impose d’en haut, ce que l’on croit ne pas être capable de faire à notre niveau. Alors, on a beau jeu de critiquer les lanceurs d’alerte mais les poissons ayant bouffé du plastique tout l’été, à un moment ils s’arrêtent de bouger…. Et nous, on se met à crever !

A ce stade, c’est déjà trop tard généralement et les solutions proposées n’ont pour seul but que de grignoter un peu plus nos libertés en permettant au-dessus de nos têtes des organisations sur lesquelles nous n’avons aucun pouvoir, avec en plus l’opportunité pour quelques uns, de faire de l’argent sur notre dos déjà bien courbé. Il faut croire que l’homme moderne a une mentalité d’esclave finalement.

L’histoire n’est qu’un éternel recommencement !

Comment en sommes-nous arrivés là ?

Il n’y a pas si longtemps, les bouteilles en verre étaient consignées puis on a fait croire que le consommateur préférait le jetable et le plastique a permis des gains supplémentaires à certains :

http://www.ina.fr/economie-et-societe/environnement-et-urbanisme/video/CAF94072652/vie-moderne-les-ordures.fr.html

 

Le jetable paraissait à l’époque traduire la marche "inéluctable" du progrès. Aujourd’hui, de la caisse du supermarché à la taxe d’ordures ménagères, nous le payons plusieurs fois. Notre production est supérieure à ce que nous pouvons absorber et il existe différents plastiques. On nous vante les chiffres du recyclage pour les déchets post-consommation en omettant la dure réalité. Voir à ce sujet encore la communication du navigateur Charles Moore lors d’une conférence TED (1) : "Moins de 5 % du plastique produit est recyclé, c’est que dalle !"

Plus aucun coin du globe n’est épargné ! Dans l’océan austral, « Les scientifiques de l’expédition Tara ont ainsi estimé la présence de jusqu’à 50000 fragments de plastique par kilomètre carré. (..) L’essentiel de cette pollution est constituée de fine particules et de fibres synthétiques en provenance de l’industrie textile. Cette pollution se propage dans la chaîne alimentaire et contamine de nombreuses espèces animales. » (6)

Que faire ?

En bref, les océans se meurent, la faune et les hommes sont intoxiqués à cause de ce plastique mais au lieu de nous lamenter, essayons de mettre en pratique à notre niveau, les multiples solutions qui s’offrent à nous afin de réduire son impact planétaire. Si déjà, nous étions capables de bannir les produits à usage unique, ce serait un grand pas en avant. Il n’y a pas de solution idéale mais en attendant un ordinateur en arboform (7), des emballages issus de la caséine de lait (déjà en vente) etc. nous pouvons réclamer au moins des consignes pour les bouteilles en plastique comme cela se fait déjà dans d’autres pays. A notre échelle, nous devons enquêter sur le devenir réel de ce que l’on met consciencieusement dans nos poubelles de tri… De même, les pétitions contre le plastoc sont nombreuses. Les signer, ne mange pas de pain.

Les tendres peuvent aussi ramasser sur les plages tout ce qu’ils trouvent mais au lieu de faire gratuitement le boulot des éboueurs au bénéfice de tous les bronzés qui s’étalent l’été, il serait préférable de déposer ces déchets (ceux en plastique pas les vacanciers) dans des cartons et les remettre à nos députés, cela peut aider à faire comprendre les enjeux. Exemple, la nécessité d’un système de retenue à l’embouchure des fleuves pour que la bouteille jetée dans le Gardon ne se retrouve pas via le Rhône, échouée sur la côte au Proche-Orient… 

 

Pour les rebelles, l’autre façon au quotidien de lutter contre les emballages qui nous sont imposées, c’est de les laisser dans le caddie faute de pouvoir choisir un contenant en carton ou en plastique recyclable. Quant aux bouteilles d’eau, laissons-les toutes sur les présentoirs, une arme pacifique imparable ! Des villes aux U.S.A ou en Australie ont carrément interdit la vente des petites bouteilles et n’oublions pas que "L’énergie nécessaire à produire, transporter, réfrigérer et se débarrasser d’une bouteille en plastique revient à la remplir au quart de pétrole". 

 

Mais les sceptiques savent qu’au final, seule une vie plus sobre pourra réellement inverser la donne et s’y sont mis sans prosélytisme. L’écologie radicale (non représentée politiquement) n’a pas pour but de culpabiliser, de faire de la morale ou de traiter des sujets à la mode. Plutôt engagée dans le milieu associatif et les propositions concrètes de l’économie sociale, elle nous invite à réfléchir à la nécessité de changer… pour préserver notre liberté justement !

Certaines solutions sont simples à suivre, d’autres exigent un cheminement pas facile. A chacun de trouver sa route…

Il serait dommage que les futures générations n’aient d’autre choix que de partir à l’assaut des continents de plastique laissés par leurs aïeux.

 

 

Références 

http://ddc.arte.tv/nos-cartes/des-iles-de-dechets#

(1) http://www.ted.com/talks/lang/fr/capt_charles_moore_on_the_seas_of_plastic.html

(2) http://www.regardsurlemonde.fr/blog/les-gigantesques-continents-de-dechets-plastiques-des-oceans-pacifique-nord-et-atlantique

(3) « Les océans sont animés par des courants marins qui proviennent de la combinaison de plusieurs phénomènes. Ces courants marins sont importants car ils régulent le déséquilibre thermique de la Terre entre les tropiques et les pôles. Et la combinaison de ces courants produit des phénomènes appelés gyres océaniques. » http://ddc.arte.tv/nos-cartes/des-iles-de-dechets

(4) http://www.univ-paris1.fr/fileadmin/MRIAE/CESM/CESM_-_Les_iles_dechets.pdf

(5) http://www.fastcompany.com/1614864/paradise-recycled-architects-dream-turning-great-pacific-garbage-patch-habitable-island

(6) http://www.espace-et-mer.com/pl/news.pl?lg=fr&pg=40&itm=2933

(7) http://eco-revolution.fr/article-418-du-bois-liquide-pour-remplacer-le-plastique

 

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Pour en savoir sur le plastic et ses effets :

- un livre 

 http://www.babelio.com/livres/Boote-Plastic-Planet—La-face-cachee-des-matieres-synth/350451

- un film

http://www.actes-sud.fr/actualites/plastic-planet-de-werner-boote-au-cinema

et encore :

 http://www.dailymotion.com/video/xt51r3_planete-plastique_webcam#.UQseNR1huuI

 

Un livre important :

« La nécessité d’une écologie radicale », auteur Anne Frémaux

Editeur « Sang de la Terre »

Pour suivre les explorateurs des temps modernes :

http://www.cnes.fr/web/CNES-fr/9989-em-le-cnes-embarque-pour-le-septieme-continent.php

 



34 réactions


  • foufouille foufouille 1er février 2013 16:23

    ca pourrait pourtant rapporter pas mal d’argent en le recyclant sur place


  • Kelimp 1er février 2013 16:59

    « ...seule une vie plus sobre pourra réellement inverser la donne.... »
    Malheureusement, je crains qu’il ne soit trop tard pour inverser la donne.
    Ce que l’on voit aujourd’hui dans les océans est le résultat de 70 ans de plastification de nos sociétés.
    Allez demander à ceux dont le seul horizon est la survie de leur emploi, les réseaux sociaux ou la téléréalité de faire attention à leur consommation effrénée, et vous verrez, dans leurs yeux étonnés et même goguenards, qu’ils n’ont aucune conscience de l’effondrement écologique que nous vivons.
    Alors, je continue, tant bien que mal, à trier, à choisir des produits avec le moins d’emballage possible, à faire durer mes appareils le plus longtemps possible,....
    Mais sans trop d’espoir.
    Pas plus tard que ce matin, j’entendais sur une radio qu’un des concurrents du Vendée Globe avait été stupéfait de croiser, dérivant au beau milieu de l’Atlantique, un banc de....réfrigérateurs, sans doute échappés d’un conteneur tombé à la mer. Et de préciser que les assurances avaient certainement indemnisé les propriétaires, mais que le devenir de ces épaves n’étaient pas de leurs responsabilités !


    • Corinne Colas Corinne Colas 2 février 2013 13:39

      "dérivant au beau milieu de l’Atlantique, un banc de....réfrigérateurs«  

      les scientifiques appellent ça les « macro-déchets », les journalistes : « ofni », les autres prient juste pour ne pas tomber dessus. Ce problème a toujours existé (bille de bois, conteneur, tonne perdue...) et à l’allure où vont ces bateaux, le résultat est connu d’avance. Riou, Stam sur le Vendée Globe mais aussi pour d’autres courses, ce type d’avarie témoigne de l’intensification du trafic maritime et donc... de la pollution. 

       

      Rien que pour les eaux européennes, ce serait chaque année ’officiellement’ environ 2000 conteneurs perdus (et la réalité ?) . En plus, leur contenu est parfois « désespérant » mais « motus et bouche cousue ».

       

      C’est l’exemple type du problème qui ne peut faire l’objet d’un choix individuel mais la réglementation ne bouge pas. Les uns disent que c’est inadmissible et exigent la traçabilité des conteneurs (balise), les autres se réfugient derrière une étude néerlandaise montrant que "seuls 46 % des vaisseaux fixent correctement leurs chargements"...     pour répondre 

       

      "Cela signifie que nous n’avons pas besoin de règles supplémentaires" (? ?) Le sophisme, c’est tout un art dans la logique parlementaire européenne. 

       

      Et le cynisme est à son comble quand il est dit : "Lorsque des accidents surviennent en mer, nous devons examiner dans quelle mesure des conteneurs pourraient être impliqués."

      Continuons d’examiner donc...

      C’est préoccupant pour les voiliers !

      Généralement victimes et bateau ne sont plus là ! Pour ceux qui ont la chance d’être secourus, le terme « ofni » prend tout son sens, à part un grand boum... ils n’ont souvent pas grand-chose à raconter, le « macro-déchet » de son côté s’est éloigné ou a coulé peu après mais un conteneur non identifiable, c’est tout bénéf pour les armateurs et leur assureur.

       

      Le risque zéro n’existe pas même sans ofni, faire du bateau nécessite un certain esprit (et du fatalisme) mais exige une grande préparation. Pour partir dans certains coins, beaucoup préfèrent un voilier en acier, en plus c’est un matériau recyclable.


      Ce qui est dommage dans cette histoire de conteneurs qui année après année tombent à l’eau, qui s’ouvrent et laissent échapper n’importe quoi, c’est que l’on constate encore que c’est « le coût » à court terme (et uniquement pour une catégorie d’individus) qui préoccupe nos instances européennes ou internationales. Il semble que ce soit rentable de laisser dans la nature quelques conteneurs. En revanche, tout est pucé au supermarché du coin, aucune paire de chaussettes ne peut être subtilisée ! 


    • Corinne Colas Corinne Colas 2 février 2013 14:15

      C’est l’exemple type du problème qui ne peut faire l’objet d’un choix individuel ... quant à sa solution !


  • alinea Alinea 1er février 2013 17:59

    Ah : si on pouvait avoir le choix ! Mais même en boudant systématiquement les emballages, en ne consommant pas d’eau en bouteilles, en privilégiant le verre, bref, en faisant archi gaffe on n’y échappe pas ! C’est oppressant
    Il parait que l’Afrique s’est couverte de plastique..


    • lionel 2 février 2013 07:37

      Bonjour Alinéa,


      Effectivement, depuis des années je constate que les poubelles d’un monde qui s’urbanise, sont utilisées pour « fertiliser » les sols. Dans les zones plus rurale, les ordures sont jetées avec les fumiers, donc pour des gens qui n’ont connus que du « biodégradable » et qui ne connaissent pas la chimie, il n’y a aucun problème à jeter leurs « fumiers ». 

      J’ai pu constater que les poubelles de Bamako sont épandues sur les champs qui entourent la ville dans un rayon de plusieurs kilomètres. Juste avant les plantation, les propriétaires ou utilisateurs des champs brûlent les déchets plastiques autant qu’ils le peuvent et sèment au milieu des cendres et des déchets à moitiés calcinés. 

      Le « marché de l’eau » est le plus important facteur de pollution par le plastique. Au Burkina Faso par exemple, ce sont des millions de sachets plastique qui sont jetés chaque jours. Les poubelles envahissent les villages, les animaux mangent le plastique...

      @ l’auteur de l’article

      EXCELLENT, MERCI

  • appoline appoline 1er février 2013 20:12

    Oui nous sommes des pollueurs patentés mais dès que l’on dit qu’il est impératif que nos pondeuses arrêtent de pondre, là on devient xéno-anti-extêmo ce qu’on veut. La planète ne peut plus supporter tous ces jean-foutre qui ne la respectent. Nous allons le payer cash.


  • nicolas_d nicolas_d 1er février 2013 20:34

    Et dans l’avenir, en étudiant le pourquoi de la disparition de notre civilisation, les nouvelles intelligences feront le lien avec une couche géologique étrange, en plastique, répendue sur toute la planète...
    Ils penseront peut être qu’un énorme volcan a explosé et éjecté, si haut, tant de plastique, qu’il s’est répandu dans l’atmosphère de la terre entière, a caché la soleil pendant de longues années, tuant presque toute vie, avant de finalement retomber et créer la couche géologique.
    Ou bien une météorite de plastique qui ferait les mêmes effets
    Pas possible qu’ils s’imaginent qu’on le fait exprès...


    • nicolas_d nicolas_d 1er février 2013 21:28

      Il faut qu’on leur laisse une trace, une explication.
      On pourrait faire une immense pyramide en plastique, qui flotterait, au milieu du pacifique.
      Ca se remarque...
      Comme ça ils seront sûrs que c’est pas le volcan qui nous a tué.
      Les pauvres chercheurs penseront sans doute qu’il fallait une grande quantité d’esclaves, pour ramasser tout ce plastic...
      -« Mais pourquoi donc cette pyramide en plastique ? »
      Espérons qu’ils chercheront la réponse.


    • lionel 2 février 2013 07:39

      Nicolas_d,


      Vos commentaires sont aussi excellent que l’article, merci pour cet humour !

    • Corinne Colas Corinne Colas 2 février 2013 13:55

      Très drôle... ! L’humour, c’est ce qui nous reste.


      En référence à l’extinction des dinosaures et donc notre prétention à les considérer comme un échec biologique, Clark (« the moral status of animals ») :

      « nous tenons parfois les dinosaures pour des échecs ; nous aurons tout loisir de formuler pareil jugement lorsque l’espèce des hommes aura ne serait-ce qu’un dixième de leur durée d’existence ».

    • nicolas_d nicolas_d 3 février 2013 20:04

      Même pas besoin d’une météorite :)


  • Jean Yanne Jean Yanne 1er février 2013 21:07

    Nous ne sortirons pas du problème , nous n’en sortirons pas !


    Tant que nous n’aurons pas pris conscience qu’un objet n’est fini que lorsqu’il a été recyclé , nous vendrons et jetterons des saloperies que nous avons payé qui plus est /

    Que faire ?

    Mais tout simplement , consigner tous les objets vendus sur le marché . L’objet usagé , quelle que soit sa dimension , sera repris et remboursé par les marchands au prix de sa valeur de recyclage .

    Dès lors , tout objet usagé , ne sera plus jeté , mais recyclé .

    Evidemment cela a un coût , évidemment le capitalisme marchand vendra moins et gagnera moins , évidemment les produits manufacturés couteront plus cher !

    mais le surcoût sera remboursé en retour !

    Ah ce sera emmerdant pour notre train train et nos habitudes ?

    tant pis et tant mieux , mais nous n’avons pas le choix , ou nous le faisons ou nous crevons !


    vous avez choisi « crevons » ? 

    hé bien tant mieux et « viva la muerte ! »

    • Corinne Colas Corinne Colas 2 février 2013 14:35

      Et pour éviter l’obsolescence programmée, réclamer une garantie de 10 ans, l’économiste Philippe Moati l’a fait... 


      De même, il faut aider les entreprises de réparation (au lieu des banquiers), elles disparaissent pourtant elles sont une partie de la solution.

      Quand on constate le système D à l’oeuvre dans les pays plus pauvres, il y a des leçons à prendre.

  • kemilein 1er février 2013 22:25

    pour arrêter de polluer sortez couvert
    arrêter de faire des mômes ca aidera la « planète » (quoi qu’elle, n’en a rien a foutre de savoir s’il y’a de la vie sur elle ou pas -vue d’ailleurs qu’elle ne pense pas-)


  • travelworld travelworld 1er février 2013 22:59

    Ce sont les Polynésiens qui ont découvert l’Amérique, j’ai appris ça aujourd’hui (docu sur la 5).
    Nous sommes mal « barrés » !!!!!!! J’ai 2100 plongées.....


    • Je Me Souviens Je Me Souviens 2 février 2013 18:05

      Si j’en crois Thor Heyerdahl,les polynésiens seraient plutôt issus de l’Amérique.

      Cela dit,je me suis souvent demandé pourquoi on attribuait la découverte de l’Amérique à Colomb,qui n’était pas marin,et qu’on passe sous silence le rôle de Martin Pinzon,qui était le capitaine en charge de l’expédition.

      Et pour finir,on sait aujourd’hui que les Vikings on atteri en Amérique longtemps avant Colomb,et probablement les chinois aussi !


  • xantrius 2 février 2013 00:11

    C’est révoltant de voir comme la réalité est en train de dépasser la fiction du film « soleil vert ». Que faire ?

    Le capitalisme comme organisation de la société n’est plus capable d’apporter une seul véritable solution sur les problèmes plus en plus embarrassantes. Cette question n’est pas une question technique, car les technologies sont à porte de main pour éviter la pollution, de produire tous qu’il faut pour tout le monde pour vivre heureux, digne et en harmonie sans polluer et sans intoxiquer.

    Ces technologies ne sont pas utilisées car ça ne rapporte pas des bénéfices financières, c’est tout. Quelle gâchis, quelle paradoxe, quelle situation surréaliste.

    Au même temps je refuse le mea culpa de « appoline » (Oui nous sommes des pollueurs patentés...). Il n’y a pas des solutions individuelles pour les problèmes collectifs ! De ne pas polluer à titre individuelle est plutôt une question de hygiène mentale et de cohérence avec ses propre valeurs. Mais de prêcher des illusions bien-pensantes pour dire qu’on peut résoudre le problème de la destruction de la biosphère avec le tri des déchets ou avec des barrages dans le Rhône etc., c’est presque aussi révoltant. 

    Et avec les millions (milliards sur cette planète) des gens en dessous du seuil de pauvreté dire qu’il faut arrêter de consommer des produits polluantes quand le moyens ne suffiront même pas de survivre dignement (ou survivre tout court), ça devient cynique.

    Mais argumenter sur ces évidences ça devient vite fatiguant, bonne nuit.


    • Corinne Colas Corinne Colas 2 février 2013 14:08
      Je ris mais pour la chute finale, la vraie chute...

      En effet, l’ironie de l’histoire, c’est qu’il est mort d’un cancer ! Il avait beau jeu de critiquer ceux qui s’inquiètent de la pollution et des pesticides en particulier. 

      La corrélation « environnement, incidence du cancer » ne fait plus aucun doute et les chiffres montrent que l’Europe du Nord est championne.

      Il était talentueux mais ce sketch n’est pas son meilleur. A chaque fois que je l’écoute, j’ai beau rire (tout en sachant que son raisonnement est faux à l’échelle du temps), j’ai la désagréable impression que Mr Allègre ou l’un de ses copains outre-Atlantique, lui a soufflé une commande : la version à faire avaler au bon peuple.

  • soi même 2 février 2013 02:07

    Et oui, on voient toute la grandeur de nos acquis, par la montagne de nos déchets, ce qui change avec les époques précédent, c’est qui ne sont plus aussi rapidement dégradables que les matières naturel et sont devenue un menace de notre survie.

    http://a53.idata.over-blog.com/500x334/3/07/70/49/ECOLOGIE/POLLUTION-Informatique/ghana-Andrew-McConnell.jpg


  • Deneb Deneb 2 février 2013 09:01

    Bon, on a compris, il va falloir faire avec.
    Compacter, assurer la solidité et la flottabilité et en avant pour un nouveau far-west. Avec 10 milliards d’humains sur Terre, on ne rechignera pas sur un continent supplémentaire. La colonisation des océans n’est qu’une question de temps.
    Ensuite vient la stratosphère, des plateformes d’habitation faites en matériaux plus légers que l’air et bien sûr, l’habitat troglodytique.
    Sans aller aussi loin dans l’avenir, il me semble évident qu’il est urgent de mettre la pédale douce sur la consommation des ressources.
    L’humanité finira par porter ses intérêts et ses valeurs sur l’immatériel. La tendance générale de nos jours, c’est la miniaturisation, la loi de Moore, les nanotechnologies. Les objets individuels utiles en dehors des plus rudimentaires comme l’habitat et la production de la nourriture seront tellement petits que l’on pourra tous les loger dans un bijou style bague ou une boucle d’oreille. Il y a tout de même une constante dans l’évolution de l’humain : plus on occupe notre esprit, moins on consomme. L’avènement de l’informatique et de la réseautique offre la possibilité de se passer du matériel, en virtualisant la plupart des objets usuels. On ne s’encombrera plus d’écran, on projettera l’image sur la rétine. Exit clavier et souris, on pointera avec le regard et on écrira avec la pensée. Du coup, plus besoin du mobilier de bureau, de papier ou autre support d’écriture. Le transport, très gourmand en ressources aura aussi rétréci : aujourd’hui, visiter le Japon coûte cher, mais si on s’y intéresse vraiment, le Street View peut déjà donner un apperçu, sans compter son évolution dans quelques années que l’on peut aisément prévoir avec un peu d’imagination : l’immersion dans un environnement virtuel plus vrai que nature. Quid des bouchons sur le périphérique, on travaillera à l’endroit où on se trouve sur le moment : pourquoi pas sur un continent artificiel dérivant au milieu de l’océan


  • Fourmi Agile Evrard 2 février 2013 11:28

    Regardez vers l’Afrique, ils sont largement en avance sur nous et ne font pas nos erreurs.

    Dans plusieurs pays africains, l’utilisation de sacs en plastiques est interdite. On doit utiliser des sacs en papier.


    • Deneb Deneb 2 février 2013 17:45

      Les continents de plastique l’Afrique y contribue beaucoup, justement parce que l’enlèvement des ordures y est souvent très mal organisé. Alors, en avance sur nous..., il faut arrêter de se flageller. 


  • Stof Stof 2 février 2013 14:17

    Le seul point positif c’est que tout ces objets flottants constituent des points d’accroche pour les algues marines, qui du coup attirent toute une faune qui s’en nourrit. Celà aurait donc plutôt tendance à créer un écosystème artificiel, certes, mais fertile.


  • olivepsy 2 février 2013 15:09

    Je pense que ce problème risque d´empirer...avec l´exportation du modèle consumériste aux pays en développement, il va y avoir une augmentation des déchets plastiques dans ces pays pauvres, qui n´ont pas les moyens de mettre en place un système de recyclage...
    J´ai pu constater en Afrique ou en Asie, que le système de ramassage des ordures, c´est la mer...on dépose les poubelles sur la plage et on attend les tempêtes...
    Les seules solutions se trouvent au niveaux des entreprises qui produisent ces déchets, mais quand je vois, comment il est déjà impossible de les obliger à respecter leur employés ou à payer leurs impôts, je me demande si on peut arriver un jour à les obliger à produire moins d´emballage plastique...
    Peut-être que ces entreprises réagirons le jour, où ce nouveaux continent de plastique sera devenu tellement important, que leurs bateaux de commerce ne puissent plus naviguer...


  • Stof Stof 2 février 2013 18:38

    En France on a réussit à réduire les déchets de sacs plastiques des supermarché. Soyons optimistes.

    Et puis, il n’y aura bientôt plus assez de pétrole pour ces bêtises.

  • Irina leroyer Irina leroyer 2 février 2013 19:41

    il faut apprendre a se passer de ce dont on a pas impérativement besoin !


    Irina

  • Algunet 3 février 2013 10:42

    Polluer un max est un devoir pour celui qui veut sauver la planète, ce faisant il va participer rapidement à sa destruction donc à la fin de l’humanité et ainsi sauver la planète qui pourra s’auto-générer en quelques millions d’années (chacun son temps...) smiley

    Faire confiance aux hommes pour résoudre les problèmes écologique, c’est ne rien connaître de la nature humaine. Tout au plus différera t’on l’échéance de quelques micro-secondes sur la pendule de la terre

    Vivement la fin de notre civilisation !


  • Pierre de La Coste Pierre de La Coste 16 mars 2013 01:38

    Très bon article, insistant sur ce retournement de l’histoire des grands navigateurs. On pourrait parler aussi du mythe de Robinson Crusoé, inversé.

    Mais l’essentiel est de cherche les origines de cette folie moderne du plastique, sinon, nous créerons d’autres folies, avec les nanotechnologies par exemple.
    Le plastique est au départ la matière moderne, propre, hygiénique par excellence. Elle semble remplir toutes les promesses de l’idéologie du Progrès. C’est donc cette idéologie qu’il faut accuser aujourd’hui, avec son mythe de recréation de la matière par l’homme.


  • Corinne Colas Corinne Colas 9 avril 2013 20:11

    Merci. Et puisque vous évoquez Robinson Crusoé, on peut dérouler le fil de la pelote « bonheur/progrès » dans la droite ligne d’un de vos article à propos cette fois d’un autre mythe : le bon sauvage à civiliser ou à éradiquer (selon notre gentil Condorcet)... Les « Lumières » aveugles d’aujourd’hui nous vantent, avec les mêmes mots qu’hier à la Révolution, la « nécessité » de produire (donc consommer) pour être heureux.


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